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Eglise Protestante Unie de Narbonne

Culte suspendu du dimanche 14 juin 2020

12 Juin 2020, 16:02pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

  Église protestante unie de Narbonne

 

 

Culte suspendu du dimanche 14 juin 2020

par Jean-Pierre Pairou

 

                                                                      

 

Introduction par le Président Patrick Duprez:

 

Sœurs et Frères

Aujourd’hui c’est Jean Pierre, notre bon ami de Carcassonne, qui va nous guider dans ce culte, à partir de l’Évangile de Marc et du récit de Job…

Nous nous laisserons conduire par Jean Pierre avec une réflexion sur le mal.

Mais j’ai une excellente nouvelle pour vous.

Nous allons ouvrir notre Temple le Dimanche 21 Juin, avec notre Pasteur Charles. Hier Samedi, avec Franck nous avons préparé le Temple en suivant les prescriptions nationales, gouvernementales, et celles de l’Église Protestante Unie, concernant les différentes précautions à respecter. Il y aura moins de places, vous trouverez du gel et des masques si vous n’en avez pas. Les places seront  en priorité réservées aux personnes sans connexion internet.

Nous continuerons autant que nous le pouvons à placer en même temps le culte sur le Blog pour que ceux qui ne peuvent venir soient avec nous.

Nous pouvons prier et espérer ensemble même confinés, avec nos sœurs et nos frères dans le Temple…

Comment faire ? Je vous propose à 10h.30 d’allumer une petite bougie.

 

Vous pourrez suivre le culte grâce à Martine et  à Eric, culte qui a été préparé par Jean Pierre, vous pourrez lire toute la liturgie et la prédication du jour sur le blog.

Nous serons ainsi ensemble, quelques instants, en un cercle de prière.

Mais si vous le désirez en nous communiquant vos coordonnées on peut aussi vous appeler, et nous nous sentirons moins seuls, nous pourrons prier ensemble ainsi aussi.

Par ailleurs n’oubliez pas : Vous pouvez entendre l’Église Protestante Unie sur :

·       France Culture (FM 96.5), le dimanche matin de 8h30 à 9h pendant la tranche protestante.

·       France 2 le dimanche matin.

 

Pour nous joindre :

La Paroisse : 04 68 43 25 68 et http://erf-narbonne.over-blog.com

Le Pasteur : 06 01 82 29 67 – Eric (Latrille, le secrétaire) : 06 79 02 36 23  – Martine (la trésorière) : 06 58 67 68 77 – Félicité (Vice  Présidente) : 06 86 04 01 75 –Isabelle (Vice Présidente) 06 46 64 15 65 . Noël  (trésorier adjoint) : 06 12 39 69 39 – Franck Flugge (secrétaire adjoint) : 06 18 47 33 18 - Les miennes (le président) : 06 20 44 76 85

Anne (Latrille) : 06 73 20 89 67 – Nicole (Riera) : 06 67 50 36 76 – Emmanuelle (Faraut – Pharmacienne) : 06 73 32 15 44 – Joëlle : au 04 68 48 63 98 se propose de prier avec vous l’après-midi.

 

Sœurs et Frères, nous ne sommes pas seuls,

Nous sommes aimés

Le Seigneur est présent et nous bénit

 

Patrick  Duprez

Président

 

EPU Narbonne : 29 rue des Fossés – 11100 Narbonne – Tél : 0468432568

 

Culte du 14 juin 2020

par Jean-Pierre Pairou

 

CANTIQUES :

Chant de Louange

Psaume 36

Spont 1 « O seigneur dans ta grâce,

Spont 1 « Seigneur reçois, Seigneur pardonne,

Spont 1 « Enseigne moi à discerner 

Chant 623

Chant : 529 ( reprise de " We shall overcome",

Spont 1 « Que la grâce de Dieu

 

LECTURE BIBLIQUE :

Job 3, 2 à 10

Marc 4, 35 à 41

 

Accueil :

 

Nous sommes, encore ce matin encore, éloignés les uns des autres, mais l'écoute de la Parole va nous unir. Elle va nous unir malgré nos souffrances, les malheurs du monde, elle va nous unir dans l'Espérance.

 

Seigneur,

Tu es le Dieu

Des choses impossibles,

Toi qui as rendu fécondes

Les entrailles stériles,

Nous venons

Te demander l'impossible :

Ramène tous les chrétiens à la maison.

Non pas dans Notre Église,

Non pas dans La Leur,

Mais dans La Tienne.

C’est impossible

Seigneur,

C’est pourquoi nous venons à Toi.

 

 

Louange

 

Merci pour le pain, le vent, la terre et l’eau.

Merci pour la musique et pour le silence.

Merci pour le miracle de chaque nouveau jour.

Merci pour les gestes et les mots de tendresse.

Merci pour les rires et les sourires.

Merci pour tout ce qui m'aide à vivre

malgré les souffrances et les détresses.

Merci à tous ceux que j'aime et qui m'aiment.

Et que ces mille mercis

se transforment en une immense action de grâces

quand je me tourne vers Toi

la source de toute grâce

et le rocher de ma vie.

Merci pour ton amour sans limite.

Merci pour la paix qui vient de Toi.

Merci pour le pain de la Cène.

Merci pour la liberté que Tu nous donnes.

Avec mes frères je proclame ta louange

pour notre vie qui est entre tes mains,

pour nos âmes qui Te sont confiées,

pour les bienfaits dont Tu nous combles

et que nous ne savons pas toujours voir.

Dieu bon et miséricordieux,

que ton nom soit béni à jamais.

Amen

 

Chant de Louange :  Psaume 36

1-  Ô Seigneur, ta fidélité

Remplit les cieux et ta bonté

Dépasse toute cime.

Ta justice est pareille aux monts,

Tes jugements sont plus profonds

Que le plus grand abîme.

De la puissance du néant,

Tu veux sauver tous les vivants,

Toute chair, toute race ;

Les hommes se rassembleront,

Autour de toi ils trouveront

Leur paix devant ta face.

 

2-  Que précieux est ton amour !

Dans ta demeure nuit et jour

La table est toujours prête ;

Et tu nourris ceux qui ont faim

De l’abondance de tes biens

En un repas de fête.

Ta joie est comme un flot puissant ;

À la fraîcheur de ce torrent

Nos cœurs se désaltèrent.

La source de vie est en toi,

Par ta lumière l’homme voit

Triompher la lumière.

 

3-  Maintiens ta grâce aux hommes droits ;

Donne à celui qui vient vers toi

L’appui de ta justice.

Garde moi de tomber aux mains

De ces méchants, de ces hautains,

De peur que je faiblisse.

Car ils voudraient chasser les tiens,

Les séparer de leur soutien,

De leur seule assurance.

C’est fait ! Tu les as renversés ;

Ils ne pourront se relever.

Gloire à ta délivrance !

 

 

Repentance

Seigneur,

Nous voulons te remettre tout ce qui nous encombre et nous empêche de te suivre. Tu nous appelles à devenir des artisans de ton royaume, et nous sommes préoccupés par nos fausses richesses. Tu nous appelles à nous mettre en marche à ta suite, et nous sommes retenus par nos peurs et nos habitudes. Tu nous appelles à oser la vie de l’Évangile, et nous nous enfermons dans nos ténèbres et dans nos morts. Tu nous appelles à labourer le champ de notre monde, et nous avons la nostalgie d'un passé où tout était mieux. Seigneur, pardonne-nous et donne-nous ta liberté, ton courage et ta joie pour que nous apprenions, encore et toujours, à devenir des disciples qui marchent à ta suite.

 

 

Spont 1 « O seigneur dans ta grâce, tourne vers moi ta face, et prends pitié de moi. Dans mon malheur extrême, pour l’amour de toi-même, O mon Dieu sauve moi »

 

Annonce du pardon

 

Ne soyez pas tristes et sans espérance,

Parole de Dieu !

Dans le visage de Jésus,

le Fils en qui j’ai mis toute ma tendresse pour vous,

je vous ouvre un chemin et un demain.

Écoutez et vous vivrez !

Là où vous êtes agités,

je vous donne la Paix.

Là où vous avez peur de manquer,

je vous ouvre au Don.

Là où vous vous absentez,

je suis Présence.

Ne soyez pas tristes et sans espérance,

Parole de Dieu !

Mon pardon déjà vous a rejoints.

Écoutez et vous vivrez !

 

Spont 1 « Seigneur reçois, Seigneur pardonne, notre misère et nos péchés, et ce pardon que tu nous donnes, enseigne-nous à le donner. O mon Seigneur, mon Dieu, mon roi, aie pitié, aie pitié de moi »

 

 

Loi

Prions le Seigneur, qu’il nous aide à vivre selon sa volonté, dans les traces de Jésus notre guide:

Seigneur, quand j’aurais faim, donne- moi quelqu’un à nourrir !

Quand je serais découragé, donne- moi quelqu’un à relever

Quand mon fardeau me pèsera, charge-moi de celui d’un autre

Quand j’aurais besoin de tendresse, qu’on fasse appel à la mienne

Que ta volonté soit ma nourriture, que ta grâce soit ma force

Que ton amour soit mon repos

Amen

 

Spont 1 « Enseigne moi à discerner dans la joie et la peine, le chemin où tu veux mener tout homme que tu aimes. Comme tu viens me rencontrer et comme tu m’écoutes, que je sache aussi m’approcher des autres sur leurs routes »

 

Avant lecture :

 

Seigneur, nous allons entendre ces textes qui résonnent dans notre actualité, dans nos souffrances individuelles et celles de notre monde

Qu’ils deviennent, malgré nos réticences, cette Parole dont nous avons besoin, celle de l’Espérance et de la victoire sur la mort

 

 

Lectures :

 

Job 3, 2 à 10

2 Il s’exprima en disant :

 

3 « Qu’ils disparaissent, le jour où je suis né et la nuit qui a dit : ‘Un garçon vigoureux a été conçu !’
4 Que ce jour se change en ténèbres, que de là-haut Dieu ne s’en occupe pas et que la lumière du jour ne l’éclaire plus !
5 Que les ténèbres et l'ombre de la mort le revendiquent, que des nuages épais s’installent au-dessus de lui et que de sombres phénomènes l'assaillent !
6 Que l’obscurité s’empare de cette nuit-là ! Qu'elle n’ait pas sa place parmi les jours de l'année, qu'elle n’entre pas dans le décompte des mois !
7 Oui, que cette nuit soit stérile, que la joie en soit exclue !
8 Qu'elle soit la cible de ceux qui maudissent les jours, de ceux qui savent exciter le léviathan !
9 Que les étoiles de son crépuscule s'obscurcissent, qu'elle attende sans succès la lumière et ne voie pas les lueurs de l'aurore !
10 En effet, elle n'a pas fermé les portes du ventre qui m’a porté, pour m’empêcher de connaître le malheur.

Marc 4, 35 à 41

35 Ce jour-là, le soir venu, Jésus leur dit : « Passons sur l'autre rive. »
36 Après avoir renvoyé la foule, ils l'emmenèrent dans la barque où il se trouvait ; il y avait aussi d'autres barques avec lui.
37 Un vent violent s'éleva et les vagues se jetaient sur la barque, au point qu'elle se remplissait déjà.
38 Et lui, il dormait à l'arrière sur le coussin. Ils le réveillèrent et lui dirent : « Maître, cela ne te fait rien que nous soyons en train de mourir ? »
39 Il se réveilla, menaça le vent et dit à la mer : « Silence ! Tais-toi ! » Le vent tomba et il y eut un grand calme.
40 Puis il leur dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? Comment se fait-il que vous n’ayez pas de foi ? »
41 Ils furent saisis d'une grande frayeur et ils se disaient les uns aux autres : « Qui est donc cet homme ? Même le vent et la mer lui obéissent ! »

 

 

Chant  623 : Toi qui gardes le silence

 1 Toi qui gardes le silence

Tout le jour ô Seigneur

Nous crions à la violence

Ne vois-tu pas nos souffrances ?

Es-tu mort, ô Seigneur ?

Es-tu mort, ô Seigneur ?

 

2 Tu partages nos souffrances Sans un cri, ô Seigneur

, Nous t’attendions en puissance

, Mais tu viens sans apparence

.Tu t’es fait serviteur.

Tu t’es fait serviteur.

 

3 Elle est force ta faiblesse

Sur la croix, ô Seigneur !

Par tes liens tu nous délivres,

Par ta mort, tu nous fais vivre.

Tu es grand, ô Seigneur !

Tu es grand, ô Seigneur !

 

4 Ta Parole nous engage

À lutter, ô Seigneur !

Dans ce monde où tout s’écroule,

Ton amour nous renouvelle.

Tu es fort, ô Seigneur !

Tu es fort, ô Seigneur !

 

Prédication

Le mal semble omniprésent dans nos vies, en ces temps de pandémie et de résurgence d'un racisme qu'on croyait révolu. Les medias nous  informent à chaque instant tant des faits divers que des catastrophes dites naturelles, qui le sont de moins en moins puisque dues aux dérèglements causés par l’homme. Qui n’est touché par les tornades, les inondations ou l’assassinat d’un ami, voire la maladie ? Avec cette lancinante question sans réponse : Pourquoi ?

 

Face à cette question centrale de notre condition humaine, on a souvent opposé un message biblique édulcoré, volontiers consolateur, en ce qu’il expliquerait ce mal ou promettrait des jours meilleurs. Or, à y regarder de plus près, on s’aperçoit vite que contrairement à une tradition véhiculée souvent par nos Églises, la Bible est parcourue par ce questionnement fondamental : «  Pourquoi le mal ? ». De Job aux lamentations de Jérémie, des psaumes jusqu’au cri de Jésus en croix «  Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Mt. 27, 46.

Ce pourquoi traverse ces livres que nous nommons Bible et que nous croyons inspirés.

Le mot «  mal » en réalité recouvre deux réalités qui parfois s’entrecroisent.

 En premier lieu, il y a le mal « agi » perpétré par l’homme à d’autres hommes et que nous nommons «  péché ». Mal qui trouve parfois lui-même sa source dans d’autres maux, tels la misère ou la souffrance morale.

À côté de lui, il y a le mal « naturel », engendré par les forces du monde dans lequel nous vivons et qui ne trouve pas d’explication rationnelle. Quand bien même il en trouverait, dans les deux cas la rationalisation, l’explication, passe à côté du mal radical vécu par l’individu et ne lui sert de rien.

Albert Camus fait dire à un de ses personnages de » La peste » : « Je refuse ce Dieu qui laisse souffrir les enfants ».

Et nous ? Ne le refusons nous pas ??

On est alors conduit à une problématique judéo-chrétienne essentielle, nous qui disons croire à un Dieu «  tout- puissant » et « aimant » tel qu’il est affirmé dans nos « Credos » :

Si Dieu est tout-puissant pourquoi laisse-t-il le mal agir dans le monde ?  Ne serait-il pas soit non puissant soit non aimant ?

Ce problème, souvent repris par ceux qui se disent athées, me semble une question fondamentale à laquelle nul croyant ne peut se dérober..

Alors les théologiens ou les philosophes échafaudèrent des théodicées, «  justices » rendues à ce Dieu dont on cherche à préserver l’image qu’on s’est forgée.

On dira que le mal est fruit du péché, mais alors pourquoi Dieu a-t-il laissé l’homme libre de le commettre ? On ne fait alors que renvoyer la question à un autre niveau.

On peut dire aussi, à la manière  de Leibniz que Dieu parfait ne pouvait créer qu’un monde quasi parfait sinon il aurait créé une autre perfection. Ce «  meilleur des mondes possible » fit tempêter Voltaire qui se demandait en quoi cela pouvait consoler les victimes du tremblement de terre de Lisbonne.

Que sont ces arguments, face au malheur, à la souffrance, à sa radicalité qui atteint la personne ?

La Bible fait écho à ce mal à travers le thème récurrent du « juste souffrant ». De Job à Jésus, la radicalité du mal est d’autant plus prise en compte qu’elle concerne des innocents.

 

Job, dans le texte de référence, dit cette souffrance qui ne trouve pas d’explication. Aucune rationalité dans le mal qui le frappe, ce qui lui fait considérer sa vie entière comme une souffrance injuste au point de maudire le  jour de sa naissance. ( Job. 3,2 ). Et ce n’est pas la manifestation divine finale qui empêchera sa souffrance d’avoir été vécue.

 

Dans le texte de la tempête apaisée ( Marc 4, 35 à 41 ) se retrouve cette même thématique de l’homme confronté au mal, et en l’occurrence à une catastrophe dite naturelle.

Le texte se situe dans une suite de paraboles et peut être considéré comme telle. Il est chargé de symboles : Celui de la barque, souvent assimilé à l’Église ; celui de l’eau, ambigu, à la fois signe de vie et de mort ; celui du vent parfois signe de la présence de Dieu…La tempête, déchainement de la nature est parfois signe d’une théophanie, manifestation divine de cette puissance que l’on attribue à Dieu lorsqu’on le dit «  tout puissant » et qu’on trouve par exemple au moment de la mort de Jésus chez Matthieu.

Ici, c’est l’impuissance humaine face aux éléments qui est soulignée. « Les vagues se jetaient sur la barque, au point que déjà elle se remplissait. » (Marc 4, 36 ).

Une image cependant me semble au centre de cet épisode : « Et lui (Jésus), à l’arrière, sur le coussin dormait » ( Marc 4, 38 ). Cette image du maitre qui dort dans cet épisode me parait être le symbole même du silence de Dieu, du silence assourdissant de Dieu face aux situations de notre monde ou de nos malheurs personnels. Et le cri des disciples «  Cela ne te fait rien que nous périssions ? » (Marc 4, 38) n’est-il pas celui de l’humanité entière ou de chacun de nous à un moment de sa vie ?

Mais ce silence, ce sentiment de l’absence ressentie de Dieu, n’est-il pas lui-même une forme de sa présence ? Un être qui nous manque n’est-il pas plus présent en nos vies que celui que nous côtoyons chaque jour ? L’athéisme lui-même lorsqu’il s’adresse à Dieu sous la forme du reproche, n’est-il pas une forme de lien avec Lui ?

Bien sûr, la tempête est apaisée, mais la peur vécue par les disciples n’en restera pas moins réelle..tout comme la souffrance de Job, malgré l’intervention finale.

Face au mal et à la souffrance la réponse me semble induite par la question de Jésus ; « Pourquoi avez-vous peur ? N’avez-vous donc pas encore de foi ? » (Marc 4, 40). Il est à noter cette affirmation importante qui nous dit que le contraire de la foi, c’est la peur. Pas l’incroyance ou la négation de Dieu ou de tel ou tel dogme : la peur.

Ainsi, face au mal, à la souffrance, n’y a-t-il pas d’explication, de rationalisation possible ; face au mal, il y a la Foi. Elle est ce qui reste à Job quand il a tout perdu, elle est ce qui aurait évité aux disciples leur souffrance.

La foi n’est ni explication, ni rationalité, elle est confiance en une Parole qui fait avancer « malgré ».

Paul Ricœur parle de « spiritualisation de la lamentation ».

Ce qui signifie en premier lieu intégrer l’ignorance. Se dire : «  Non Dieu n’a pas voulu punir. » Et savoir dire : « Je ne sais pas pourquoi les choses arrivent ainsi »

Ce qui implique en second lieu de savoir laisser se répandre notre plainte. Oser dire à Dieu son mal, c’est entrer avec Lui dans une relation d’alliance. Au moyen-âge les «  impropères » du vendredi saint étaient comme un procès intenté  par Dieu aux hommes. La plainte  est comme un reproche adressé à Dieu, mais dans une relation aimante. C’est penser que la victoire sur le mal est en route, mais éviter «  l’impatience de l’espérance » celle qui fait dire au psalmiste « jusques à quand ? »

Les raisons de la foi, les raisons d’avoir confiance en Dieu n’ont rien en commun avec le besoin d’explication de l’origine de la souffrance. Croire, avoir foi en Dieu, c’est toujours « croire malgré ». La question du mal induit à intégrer le «  malgré » dans la démarche de foi.

Enfin la foi repose sur l’idée que nous ne sommes pas seuls, mais que dans la relation à Dieu, la plainte est du côté de Dieu aussi.

Elie Wiesel, évoquant la pendaison d’un adolescent par les nazis à Auschwitz, dit avoir entendu derrière lui cette remarque ; « Où est Dieu dans tout cela ? ». Et lui de penser : «  Il est là, au bout de cette corde ».

L’image de la théologie de la croix, l’image d’un Dieu qui souffre avec les hommes, est, je crois ce qui différencie la foi chrétienne des autres «  religions ».

À la fin du livre de Job, on trouve une leçon de vraie foi : Job aime Dieu pour rien.

Puissions-nous rester nous aussi dans cette espérance sans impatience et aimer Dieu pour rien, sans comprendre, car c’est gratuitement que Lui nous a aimés.

 

 

Confession de foi

 

Nous croyons en Dieu.

Malgré son silence et son secret, nous croyons qu'Il est vivant.

Malgré le mal et la souffrance,

nous croyons qu'il a fait le monde pour le bonheur de la vie.

Malgré les limites de notre raison et les révoltes de notre cœur, nous croyons en Dieu.

 

Nous croyons en Jésus-Christ.

Malgré les siècles qui nous séparent du temps où il est venu, nous croyons en sa Parole.

Malgré nos incompréhensions et nos refus,

Nous croyons en sa résurrection.

Malgré sa faiblesse et sa pauvreté, nous croyons en son règne.

 

Nous croyons en l’Esprit Saint.

Malgré les apparences, nous croyons qu'il conduit l’Église.

Malgré la mort, nous croyons à la vie éternelle.

 

Malgré l’ignorance et l’incrédulité,

nous croyons que le Royaume de Dieu est promis à tous.

Amen.

 

  Chant : 529 ( reprise de " We shall overcome", chant des noirs américains dans leur lutte derrière Martin Luther King )  accompagnement musical cliquez ici

1. Nous marchons vers l’unité,

Nous marchons vers l’unité,

L’unité de tous les hommes.

Dans le fond de mon cœur,

Je sais que Dieu, le Seigneur,

Avec lui nous rassemblera.

 

2. Jamais nous n’aurons plus peur !

Jamais nous n’aurons plus peur,

Car l’amour est notre force.

Dans le fond…

 

3. Et nous serons dans la joie

Et nous serons dans la joie

Car l’amour libère l’homme.

Dans le fond…

 

Intercession

 

Prions pour que Dieu nous apprenne à refuser l’absurdité d’un
monde qui nous oppose les uns aux autres, qui nous aveugle au
point que nous ne sachions plus que nous sommes enfants d’un
même Père.

Prions le Seigneur pour qu’il éloigne de nous cette volonté
insidieuse de dominer l’autre, de gagner toujours plus et de
considérer celui que nous rencontrons sur notre chemin comme
un gêneur, comme quelqu’un qui empiète sur notre territoire,
sur nos droits et pourquoi pas sur notre liberté.

Prions le Seigneur pour qu’il nous apprenne à regarder l’autre
comme celui qui est précieux devant Dieu.

Prions le Seigneur de faire naître en nous une volonté de
vigilance qui nous amène à nous opposer à toute déclaration
abusive, d’où qu’elle vienne, et qui nous permette de juger, non
les personnes mais les forces du mal, les lois, les décisions, les
décrets qui excluent et rejettent les hommes sans tenir compte
de la dignité qu’ils ont reçue de Dieu.

Donne-nous, Seigneur, d’avoir une attitude responsable
vis-à-vis de ceux à qui nous avons confié la responsabilité de
mener la vie de nos communes, de nos régions, de nos pays,
en particulier pour tout ce qui concerne les difficultés que
rencontrent les plus faibles, les plus pauvres, les étrangers, les
membres de minorités.

Donne-nous de savoir risquer notre temps et notre tranquillité
pour permettre à tous d’être considérés comme tes enfants.
Donne à nos Églises la volonté de s’unir pour agir ensemble et
lutter ainsi en unissant leurs forces contre toute la puissance
de division de celui qui veut nous opposer les uns aux autres.
Que dans toutes les contrées du monde, par la force de Ton
Esprit, les Églises créent des organes d’accueil, d’entraide et de
conseil pour les plus faibles ; que naissent des associations qui,
ensemble, utilisent tous les moyens possibles pour venir en aide
à ceux qui sont exclus.

Seigneur, devant cette tâche que Tu nous confies, nous sentons
notre faiblesse, mais c’est Toi et Ton amour pour tous les hommes
qui sont notre unique assurance et toute notre espérance.

( Bertrand de Luze )

 

Et avec ton fils nous te disons :

 

Notre Père

Notre Père qui es aux cieux,

que ton nom soit sanctifié,

que ton règne vienne

que ta volonté soit faite

sur la terre comme au ciel.

Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour.

Pardonne-nous nos offenses

comme nous pardonnons aussi

à ceux qui nous ont offensés,

et ne nous laisse pas entrer en tentation,

mais délivre-nous du mal.

Car c'est à toi qu'appartiennent :

le règne la puissance et la gloire,

Aux siècles des siècles.

Amen.

 

Envoi. Bénédiction

 

 

Tu veux devenir missionnaire, apôtre, évangéliste ? Pourquoi pas ?

Commence par rentrer chez toi. Par rentrer en toi.

Tu portes des terres immenses à évangéliser.

Tu te dis croyant ? Es-tu crédible ?

Tes actes, tes pensées, tes désirs, tes paroles sont-ils ceux du Christ ?

Tout t’échappe ! Peut-être.

Mais pour te donner, il faut d’abord t’appartenir.

Tu peux évangéliser ton cœur et tu évangéliseras le monde.

Deviens ce que tu veux donner : paix, joie, amour, attention aux autres !

Vis ce que tu crois et tu le transmettras.

Pour porter la lumière, il faut devenir feu.

En attendant que Dieu notre Père te bénisse et te garde.

Allons dans la paix de Dieu.

AMEN

 

 

Spont 1 « Que la grâce de Dieu soit sur toi, pour t’aider à marcher dans ses voies. Reçois tout son pardon et sa bénédiction. Va en paix, dans la joie, dans l’amour. »

 

 

 

 

 

 

 

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