II - Incertitudes cathares...
Michel Jas , le nouveau pasteur de Narbonne arrive de Montpellier et a travaillé l'implantation cathare à l'Est de la zone habituellement admise ; donc Narbonne (Béziers aussi au XIVe), fut concernée à combien plus forte raison par le catharisme.
Il nous livre ici un nouveau texte extrait de son dernier ouvrage, Incertitudes, les cathares à Montpellier,IEO -2007.
Michel Jas
Incertitudes cathares en Narbonnaise
Les derniers cathares étaient de Thau, d’Agde ou de Montpellier
Il y avait une fontaine à Montpellier devant l’actuelle entrée du Cimetière actuel des protestants à Montpellier : la fontaine de Préveirargues.
Et près de cette fontaine était une recluse béguine qui devait mendier sa nourriture et prier pour les voyageurs qui arrivaient aux abords de Montpellier (ligne 2 du tram aujourd’hui) en vue du couvent des Frères-Mineurs à l’extérieur des murs (qui deviendra le Temple protestant après la Révolution, puis un garage, enfin le Rockstore)…
C’était au XVe siècle. Montpellier était une ville encore très riche à cette époque. Cette béguine pas comme les autres s’appelait Catharina Sauba de Thau (en Languedoc)…
Elle fut dénoncée et condamnée puis brûlée comme hérétique … Les autres béguines et béguins de Provence et Languedoc exagéraient les positions franciscaines : l’origine du culte et de la légende de saint Roch se rattache à cette spiritualité. Catherine SAUVE témoigne, elle, de quelques relents du dernier catharisme :
- Négation de l’efficacité sacramentelle du baptême : « que los enfans que moron apres lo baptisme, davant que aion crezensa, non son salvatz, car non crezon ».
- Refus de la hiérarchie catholique depuis qu’elle ne vient plus de Dieu : « que non ya agut veray papa, cardenal , avesque ni capela, depueys que la election del papa non ses facha per miracle ».
- Idéalisme radical concernant l’appartenance à l’Eglise (catholique) : « que la glieysa catholica consestis solamen en los homes et en las fennas tenens la vida dels apostols, e qui mays volen morir que offrendre Dieu, e totz los autres sun foras de la glieysa ».
- Idéalisme radical concernant le baptême : « que lo baptisme que es donat per malvases capelas non aprofecha a salut ».
- Refus de la transsubstantiation et de l’adoration sacramentelle : « que los malvatz capelas non podon consacrar lo cors de Crist, prepauzan que digant las paraulas sacramentals, e que ela non adora lostia consacrada de capela, car non crezia que aqui fos lo cors de Crist, e que ela non adora lostia consacrada de capela, car non crezia que aqui fos lo cors de Crist ».
- Refus de la confession : « que confessar al capela non es nessessari, car suffis se confessar à Dieu, et que aytant val se confessar ad hum prodom layc coma al capela ».
- L’acte sexuel est péché même dans le cadre du mariage : « que marit et molher non podunt entre elos rendre lo deute de natura senes peccat, per que, si non sen penedon, sean damnatz ».
- Refus du purgatoire autrement qu’en cette vie : « que apres aquesta vida non sera purgatori, mas tan solamen en aquesta vida ».
Pour lire la suite cf : Michel Jas - Incertitudes, les cathares à Montpellier, IEO Béziers 2007.
NB : Traduction en occitan par G. d'Humières disponible sur occitania-viventa.over-blog.com
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