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Eglise Protestante Unie de Narbonne

Prédication du dimanche 8 septembre 2019

9 Septembre 2019, 08:17am

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

 

 

Luc 14, 25-33
 
La péricope que nous venons de lire nous invite à réfléchir avant de s’engager en paroles et en actes. Deux autres textes étaient proposés pour accompagner celui de Luc : l’un tiré du livre des Proverbes au chapitre 8, l’autre de la lettre à Philémon. Je n’ai pas choisi de les lire car cela aurait été trop long. Ces textes, a priori disparates, ont en commun un fil rouge : expliquer ce à quoi nous engage la foi lorsqu’elle vient bouleverser notre existence et nous persuader qu’une autre sagesse que la nôtre nous met en route, en paroles et en actes.  
Nous voici de nouveau avec un texte compliqué à comprendre au premier abord.

 

 
26. 
Si quelqu'un vient à moi, et s'il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses soeurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple.
27. 
Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suit pas, ne peut être mon disciple.
 
Quoi ? Haïr sa famille, porter sa croix, renoncer à tout ce que l’on possède pour être disciple de Jésus ? Mais quelle exigence, quelle difficulté, quel choix ! Ce n’est vraiment pas un programme sympathique ! Qui, normalement, accepterait de détester sa famille, supporter un fardeau tel que la croix et renoncer à tout ses biens pour suivre un homme étrange qui vit en décalage par rapport à la société dans laquelle il vit et qui délivre un message radicalement différent de celui des rabbis de l’époque, des scribes et des pharisiens ?
Lors de mes rencontres, une de mes connaissances, athée et plutôt « laïcarde » ne perd jamais une occasion pour essayer de me démontrer que Jésus n’était pas l’homme doux, et plein de bienveillance que l’on présente habituellement, mais un homme exigeant, voire violent dans ses propos et même dans certains de ses actes.
A chaque fois, il revient sur le verset 35 du chapitre 10 de Matthieu : « je suis venu mettre la division entre l’homme et son père… » ou encore, dans l’Evangile de Jean, au chapitre 2, quand Jésus, chasse les marchands du temple avec un fouet de cordes et, bien évidemment, il ne manque pas de citer la péricope que nous venons de lire. Sa lecture reste toujours au premier degré. C’en est désolant, car malgré sa formation d’enseignant et son intelligence, son hostilité primaire envers Jésus l’amène à n’en rester qu’à la lecture fondamentaliste, une lecture au premier degré. En fait, je crois qu’il a peur qu’une exégèse des textes l’engagerait à revoir trop de ses principes de laïcard militant.
Vous l’avez compris, quant à nous, bien que souvent tentés par une lecture rapide au premier degré par facilité, nous ne pouvons recevoir cette péricope sans la relire, la mâcher, sans chercher le sens profond de l’enseignement de Jésus.

 

Que demande Jésus aux disciples qui veulent le suivre ? Que veut dire « haîr ses parents ? » Que veut dire « porter sa croix ? »
« Misein », le verbe grec est traduit ici par « haîr » Peut-on penser un seul instant que Jésus demande à ses disciples de vraiment haîr, rejeter sa famille ? Demande-t-il que le disciple, ayant entendu ce message, abandonne son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, oublie tous les siens pour ne vivre que pour la mission qui va lui être confiée ? 
« Misein » peut-être aussi traduit par « aimer moins », c’est-à-dire qu’ici il y a hiérarchisation ou choix entre les sentiments, entre l’affection et l’engagement du disciple envers sa famille, plus largement envers son entourage, aussi son histoire passée, et l’exigence de l’engagement du disciple pour la mission qui lui sera confiée.
Pour accompagner notre réflexion, je vais faire sourire Patrick, notre ami et compagnon d’Abraham, en évoquant l’histoire de ce Patriarche. Il a tout quitté : son pays, sa famille, pour se rendre dans un pays qu’il ne connaissait pas, il part pour Canaan…Il rompt les liens pour obéir à son Dieu. Il le fait au nom de sa foi en son Dieu. J’emploie le verbe rompre. Il y a rupture. N’est -ce pas là une métaphore ?
Un exégète de l’évangile  de Luc, dit que Jésus « estime que la mort à sa famille et à soi-même représente la face négative du devenir disciple, comme vendredi saint est nécessaire à Pâques » : «la haine n’est pas d’abord un sentiment, mais un acte ; quand la rupture sera opérée, le tunnel de vendredi saint traversé, la lumière de Pâques permettra d’aimer son prochain, famille comprise, non plus comme système clos, mais comme parents en Christ et créatures de Dieu ».

 

Vient ensuite le verset 27 : « Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suit pas, ne peut être mon disciple. » Ce supplice bien connu de l’entourage de Jésus était réservé aux brigands et aux séditieux, c’était un supplice atroce destiné à mater les révoltes.
Là encore, nous sommes dans un usage métaphorique de la croix qui suggère un fardeau, une souffrance, que l’on n’a pas choisi et qui accompagne le disciple vers la mort. Jean disait que la croix est déjà la glorification de Dieu. Evidemment, pour certains disciples le martyr sera leur destin et, hélas,  le reste encore dans certaines parties du monde aujourd’hui. Mais on peut dire qu’il s’agit d’abord de porter tout ce qu’implique l’engagement, comme peine, comme exigence de disponibilité, de désintéressement personnel, etc...

 

Avec les versets 28 à 32, nous arrivons maintenant à la deuxième partie de la péricope : les deux courtes paraboles sur la nécessité de réfléchir, de bien peser les choses avant de s’engager. Dans le Chapitre 24 du livre des Proverbes on peut lire que c’est par la sagesse qu’une maison se bâtit ; et qu’ il faut mener la guerre en calculant bien ».
La première parabole évoque la nécessité de réfléchir à ce qu’on va construire et aux moyens mis en œuvre avant de commencer. Il faut avoir les moyens de ses ambitions, sinon on passe pour un imbécile aux yeux de ses voisins, en plus d’avoir jeté l’argent par les fenêtres ! Celui qui part plein d’enthousiasme sans s’interroger sur ce que son choix exigera de lui, est idiot et sera objet de dérision. Pourtant, il avait une idée bien précise du but à atteindre et une grande confiance en ses propres ressources, mais il manquait de la sagesse qui consiste à réfléchir à son engagement. 
La parabole du roi parti en guerre contre plus fort que lui précise le propos : il faut avoir la sagesse d’évaluer ses forces pour ne pas se perdre dans un combat perdu d’avance.

 

La chute recentre le propos :
33. 
Ainsi donc, quiconque d'entre vous ne renonce pas à tout ce qu'il possède ne peut être mon disciple
 
Nous venons de voir dans les deux petites paraboles que les fausses sécurités nous enferment dans un mode de pensée qui induit l’échec, qui s’avère mortifère et nous éloigne de la condition de disciple. 
L’Evangile tel que le comprend Luc est radical : pour pouvoir être disciple, il faut renoncer au pouvoir, à tous les pouvoirs, à toutes les fausses sécurités, naissance, appartenance religieuse, argent ou armes, il faut se renoncer, renoncer à soi-même…

 

Que faut-il retenir de cette relecture du texte de Luc ? Être disciple, qu’est-ce donc ? 
Ce n’est vraiment pas une partie de plaisir, en tout cas pas une sinécure ! Dans l’histoire de l’Eglise, l’exigence de Jésus a été suivie par ceux qui ont fait le choix de la rupture avec le monde pour entrer dans une obéissance sans compromis. Mais je dirais qu’on peut lire les choses autrement, en imaginant que la nécessité de la rupture est surtout intérieure, en réponse à un appel qui libère un « courage d’être » pour parler comme Paul Tillich, une liberté souveraine qui dépend du « serf-arbitre » (Luther), de l’engagement du chrétien envers Dieu, qui trouve dans ce lien sa vraie liberté et sa propre voie, qui l’amènera à l’amour total voulu par Jésus à commencer par l’amour de son prochain.
 
Maintenant, nous avons les clefs de lecture. Le langage de Jésus, ses exigences nous sont plus familières. Nous savons que l’engagement à ses côtés est exigeant, qu’il y a un coût : la croix, le fardeau, à porter qu’il faut évaluer, peser, comprendre et qu’il faut répondre en toute liberté. 
« Va vers le pays que je te donnerai. » Par sa foi en Dieu, Abraham part vers Canaan. Jésus dit : « viens, suis-moi », par la foi, nous suivons Jésus, notre ami, notre frère, notre Seigneur.

 

Seigneur, ce matin comme tous les jours, tu nous accueilles tels que nous sommes. Tu n’exiges pas de nous que nous vainquions notre misère humaine, mais tu nous offres de la traverser. Nous venons vers toi avec nos espérances et le poids de nos jours, avec nos peurs et nos espoirs, avec nos liens de famille, d’amitié et de vie, avec nos forces et nos faiblesses, nos joies et nos peines. Nous t’en prions, appelle-nous à toi, et que notre réponse soit sincère, pesée, librement consentie, qu’elle soit le reflet de notre foi. Appelle-nous à toi et donne-nous de tedire « oui ! ». Amen

 

Georges d’Humières
 

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Culte du dimanche 8 septembre 2019

6 Septembre 2019, 16:50pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

 

 

Culte à 10h30

Prédication: Georges d'Humières

 

Spontanés: 318/1; 405/4; 526/3

Cantiques: 214; 277; 230; 616

 

Lecture biblique:

Luc 14, 25-33

25 De grandes foules faisaient route avec Jésus. Il se retourna, et leur dit:
26 Si quelqu'un vient à moi, et s'il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses soeurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple.
27 Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suit pas, ne peut être mon disciple.
28 Car, lequel de vous, s'il veut bâtir une tour, ne s'assied d'abord pour calculer la dépense et voir s'il a de quoi la terminer,
29 de peur qu'après avoir posé les fondements, il ne puisse l'achever, et que tous ceux qui le verront ne se mettent à le railler,
30 en disant: Cet homme a commencé à bâtir, et il n'a pu achever?
31 Ou quel roi, s'il va faire la guerre à un autre roi, ne s'assied d'abord pour examiner s'il peut, avec dix mille hommes, marcher à la rencontre de celui qui vient l'attaquer avec vingt mille?
32 S'il ne le peut, tandis que cet autre roi est encore loin, il lui envoie une ambassade pour demander la paix.
33 Ainsi donc, quiconque d'entre vous ne renonce pas à tout ce qu'il possède ne peut être mon disciple.

 

Annonces:

Samedi 7 à 9h le culte de consolation pour la famille de Jean Valdeyron a été célébré à Cruzy par Sophie Fantoni, pasteure de Béziers. Jean Valdeyron était membre des deux Eglises.

Mercredi 11/09 de 9h à 12 et de 14h à 18h : permanence au temple, salle Pierre Muller l’Ancien et exposition des bas reliefs de JP Thein : « Les 500 ans de la Réforme.

Jeudi 12/09 à 19H30 :  Conseil presbytéral de rentrée

Vendredi 13  de 12h à 14h30 : Déjeuner de travail à la Région. Les deux présidents et vice-présidents de CP rencontrent le président de conseil régional et la vice présidente

Dimanche 15/09 à 10h30 : culte. Prédication Patrick Duprez

Rappel : Sur le tableau à la sortie du temple, il est toujours temps de s’inscrire à la future association culturelle qui sera créée fin octobre ou novembre.

 

 

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Prédication du dimanche 1er septembre 2019

2 Septembre 2019, 07:49am

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

 

 

 

Genèse 1, 31

1 Timothée 4, 4 - 5

Romains 8, 19 - 23      

 

UN TEMPS POUR LA CREATION

Fil rouge : « et Dieu constata que cela était bon »

 

Introduction : Un temps pour la création… nous essaierons de l’ouvrir, ce matin, en symbiose avec le rassemblement œcuménique de Sibieu, la Conférence des Eglises Européennes et le Conseil des Conférences épiscopales d’Europe qui ont proposé de l’instituer chaque mois de septembre.   

Les textes que j’ai choisis nous conduiront d’abord à méditer sur la vision enchanteresse d’un prodige astral que d’aucuns surnomment « la planète bleue », puis évidemment, nous parlerons de ses habitants, je veux dire que nous allons parler de nous, et enfin, nous nous pencherons sur les liens qui unissent la terre et les humains.

 

1) la terre : une merveille : « Dieu regarda tout ce qu’il avait fait et il constata que c’était très bon» (Genèse 1, 31). Je cite ce verset non point pour ouvrir une disputatio sur l’origine de la terre, le tsim-tsoum, le bing-bang et autres notions difficultueuses et amphigouriques, comptées en milliards d’années, mais simplement à cause de cette expression « il constata que c’était très bon ». Je souhaiterais, ce matin, que nous aussi, nous regardions le « bon » de ce prodigieux chef d’œuvre qu’est notre planète. L’inimaginable enchevêtrement des vies qui l’habitent, la beauté de ses sites, mais aussi de la faune, de la flore, etc. et tout ce que nous ne voyons pas, tous les invisibles (pour nos yeux) micros et nanos organismes. Chacun soumis à des lois si nombreuses, complexes et interdépendantes qu’il y a longtemps que j’ai renoncé à être une scientifique ! Mes cellules grises ont parfois failli exploser en cours de sciences pratiques et je ne vous parle pas de la chimie et de la physique… quant aux mathématiques !!! Igor, Grichka… si vous m’entendez… et j’avais toutes mes capacités intellectuelles (enfin, je crois) à l’époque de mes 15 ans ! Alors, aujourd'hui…

Aujourd'hui, tout simplement, je m’assoie, je contemple et je m’émerveille. Quel privilège de voir grandir ce qui semble être tout bêtement une plante verte, mais… pas si verte godiche quand même quand, tout à coup, elle me sort une fleur ! Quel étonnement à regarder, dans l’émission « Planète bleue », ces poissons se décarcasser avec méthode pour trouver un nichoir protecteur pour les œufs qu’ils vont pondre ! Le coup au cœur, quand, au détour de la route vers Perpignan, le Canigou se dessine dans un ciel d’un bleu profond ! visionner dans un documentaire, les traces d’une grosse bête du type ours par exemple, se frayer un chemin nourricier et gourmand dans une forêt encore intacte… rester là, à sourire, à la vue de ce chat, qui, dans une position inimitable et désopilante, offre son ventre aux reflets bienfaisants de notre soleil méditerranéen… des millions de millions de petits événements, à chaque seconde de notre vie, disent la beauté, la somptuosité, la magnificence, la générosité de notre habitat de terrien. Tant et tant que les savants, la plupart du temps, se spécialisent dans un seul domaine pour arriver à discerner et comprendre une infinitésimale partie de cette luxuriante, foisonnante, époustouflante nature dont nous sommes les locataires.

 

2) respect de la vie : Locataires ? Si nous en parlions ?

Je vous propose de parler d’un locataire particulier qui pourrait être, comment dire, le représentant de tous les locataires de la terre, ceux qui portent sur elle, comme lui, le même regard que le Seigneur ; vous vous souvenez : « Dieu regarda tout ce qu’il avait fait et il constata que c’était très bon», ce regard-là, avec, pour conséquence, un engagement pour le respect de la vie. Vous l’avez peut-être deviné ; nous allons faire un bout de chemin avec Albert Schweitzer, tel que nous le raconte le professeur André Gounelle. Je cite : « Schweitzer affirme : « je suis vie qui veut vivre, parmi la vie qui veut vivre. Ma vie et ma volonté de vivre s’imposent à moi comme un fait premier, fondamental, élémentaire, que je ne peux ni justifier ni disqualifier logiquement, mais qui me permet de saisir à partir de mon expérience, quelque chose du monde ; par analogie avec ce que je suis, j’y discerne derrière et dans tous les phénomènes, des volontés de vivre semblables à la mienne ». (fin de citation). Il en appelle à un vouloir vivre devenu conscient, responsable et intelligent.

 

Ce principe du respect de la vie nous lie à l’ensemble de l’univers. Il nous fait découvrir que ces prochains que nous devons aimer comme nous-mêmes ne sont pas seulement nos semblables, mais aussi tous les êtres qui peuplent notre planète. Schweitzer propose une éthique à la fois personnelle, sociale et écologique qui nous ouvre et nous appelle à une responsabilité qui s’étend à toutes les créatures[1].

 

C’est ce que Paul affirme dans l’épitre aux Romains[2] : il y a une solidarité de destins. « Du coup la nature prend un tout autre visage. Nous découvrons qu'elle nous ressemble étonnamment. Elle forme un organisme biologique à la fois uni et diversifié. Il faut voir en elle une créature plutôt qu'une création. Il faut voir en elle un être vivant plutôt qu'un objet »[3].

 

Mais « le malheur de l’homme moderne, c’est d’oublier de prendre le temps de la  halte et du repos, de la contemplation et de l’émerveillement devant l’amour, devant la régularité du mouvement des astres, la force des vagues de la mer, le secret de la germination de la semence enfouie en terre, et le mystère de l’intériorité humaine » commente le pasteur Alicki[4]. Les locataires sont hélas insouciants. Sommes-nous ces locataires là ?

 

3) un en Christ : Nous, nous sommes à la croisée des chemins, c’est peu de le dire, si nous pensons aux informations dont nous sommes bombardés depuis quelques semaines. Oui, là, nous pouvons choisir la route que nous allons suivre. Je ne parle pas ici des actions dans lesquelles s’engagent nombre d’entre nous ; elles sont la conséquence logique de notre réaction humaine aux événements dont nous sommes les objets, mais aussi les sujets : action dans un mouvement écologiste, investissement dans des associations d’entraide, participation à des manifestations, signatures à tire larigot de pétitions etc.

 

Non, je souhaite simplement ici, poser une remarque en forme de question : Nous, les habitants d’aujourd'hui et, nous l’espérons, de demain, dans la crainte d’un avenir terrestre peu glorieux, glisserons-nous dans une morale écologique large ou étroite, engagée ou personnelle qui flirte quelque peu avec les vieilles mythologies de la déesse Terre-Mère ? Ou marcherons nous sur les traces de Celui qui nous a précédés pour vivre à sa suite, la largueur, la hauteur, la longueur, la profondeur, d’un amour insondable et pourtant accueilli jour après jour dans nos vécus car, comme le déclare Paul dans la deuxième épitre aux Corinthiens[5], je cite : « Nous tous qui…réfléchissons comme en un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en cette même image, toujours plus glorieuse…. ». C’est cette affirmation qui me conduit à souhaiter aller au-delà de l’engagement horizontal, certes nécessaire, mais partie d’un tout beaucoup plus vaste, illimitable, immensurable, et insondable : ce que Jésus appelle « être un avec lui comme il est un avec son Père[6] ».

 

Et c’est à cause de cela, et pour cette raison que nous voilà, aujourd'hui, abordant ce thème du temps pour la Création, non à la mesure humaine mais à l’aune de Celui qui « regarda tout ce qu’il avait fait et constata que c’était très bon».

 

 

Conclusion : Serons-nous un avec lui ? Dans cette communion d’amour qu’Il a désiré au point de mourir sur une croix, poserons-nous et vivrons-nous Son regard sur notre terre et le vivant qui l’habite ? Je ne doute pas de votre réponse. Et alors, nous pourrons ensemble, nous joindre à Martin Luther Luther King dans la déclaration qu’il prononça à l’occasion de sa réception du prix Nobel. Ecoutez :

« Aujourd'hui, dans la nuit du monde et dans l’espérance de la bonne nouvelle, j’affirme avec audace ma foi en l’avenir de l’humanité.

Je refuse de croire que l’être humain ne soit qu’un fétu de paille ballotté par le courant de la vie, sans avoir la possibilité d’influencer en quoi que ce soi le cours des événements.

Je refuse de partager l’avis de ceux qui prétendent que l’homme est à ce point captif de la nuit sans étoiles du racisme et de la guerre, que l’aurore radieuse de la paix et de la fraternité ne pourra jamais devenir une réalité.

(…)

Je crois que la vérité et l’amour sans condition auront le dernier mot effectivement. La vie, même vaincue provisoirement, demeure toujours plus forte que la mort.

(…)

J’ose croire qu’un jour tous les habitants de la terre pourront recevoir trois repas par jour pour la vie de leur corps, l’éducation et la culture pour la santé de leur esprit, l’égalité et la liberté pour la vie de leur cœur.

Je crois également qu’un jour toute l’humanité reconnaitra en Dieu la source de son amour. Je crois que la bonté salvatrice deviendra un jour la loi. Le loup et l’agneau pourront reposer ensemble, chaque homme pourra s’asseoir sous son figuier, dans sa vigne, et personne n’aura plus de raison d’avoir peur.

Je crois fermement que nous l’emporterons. »

Car « Dieu constata que cela était très bon ».

Amen.

 

Joëlle Alméras

 

 

 

[2] Romains 8, 19 - 23

[3] Culte des récoltes 2010 11 oct. 2010 Par Robin Sautter

[5] 2 Corinthiens 3, 18

[6] Jean 17, 21

 

 

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Culte du dimanche 1er septembre 2019

28 Août 2019, 16:29pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

 

 

Culte avec Sainte Cène à 10h30

"Temps pour la création"

Prédication: Joëlle Alméras

 

Spontanés: 2e formule:  631, 1/2/3; 822; 882

Cantiques: 8, 1/3/5/6; 245, 1/2/5; 534; 589.

 

Lectures bibliques:

Genèse 1, 31

31 Dieu vit tout ce qu'il avait fait et voici, cela était très bon. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le sixième jour.

 

1 Thimothée 4, 4-5

4 Car tout ce que Dieu a créé est bon, et rien ne doit être rejeté, pourvu qu'on le prenne avec actions de grâces,
5 parce que tout est sanctifié par la parole de Dieu et par la prière.

 

Romains 8, 19-23

19 Aussi la création attend-elle avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu.
20 Car la création a été soumise à la vanité, -non de son gré, mais à cause de celui qui l'y a soumise, avec l'espérance
21 qu'elle aussi sera affranchie de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu.
22 Or, nous savons que, jusqu'à ce jour, la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l'enfantement.
23 Et ce n'est pas elle seulement; mais nous aussi, qui avons les prémices de l'Esprit, nous aussi nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l'adoption, la rédemption de notre corps.

 

Annonces:

Dimanche 8 septembre: Culte à  10h30. Prédication: Georges d'Humières

Mardi 3 septembre: 9h30-11h30: Installation de l'exposition "Lees 500 ans de la Réforme.

 

 

 

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Culte du dimanche 25 août 2019

23 Août 2019, 08:11am

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

 

Culte avec Sainte Cène  à 11h, dans le parc  de Madame Renée Nadal,

36 avenue des Corbières, 11200-Ornaisons.

Prédication : Pasteur Charles Klagba

Attention! Exceptionnellement, pas de culte au temple de Narbonne.

 

 

Spontanés: 631, 1/2/3; 822; 882

Cantiques: 277; 257; 424

 

Lecture biblique:

Luc 13, 22-30

22 Jésus traversait les villes et les villages, enseignant, et faisant route vers Jérusalem.
23 Quelqu'un lui dit: Seigneur, n'y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés? Il leur répondit:
24 Efforcez-vous d'entrer par la porte étroite. Car, je vous le dis, beaucoup chercheront à entrer, et ne le pourront pas.
25 Quand le maître de la maison se sera levé et aura fermé la porte, et que vous, étant dehors, vous commencerez à frapper à la porte, en disant: Seigneur, Seigneur, ouvre-nous! il vous répondra: Je ne sais d'où vous êtes.
26 Alors vous vous mettrez à dire: Nous avons mangé et bu devant toi, et tu as enseigné dans nos rues.
27 Et il répondra: Je vous le dis, je ne sais d'où vous êtes; retirez-vous de moi, vous tous, ouvriers d'iniquité.
28 C'est là qu'il y aura des pleurs et des grincements de dents, quand vous verrez Abraham, Isaac et Jacob, et tous les prophètes, dans le royaume de Dieu, et que vous serez jetés dehors.
29 Il en viendra de l'orient et de l'occident, du nord et du midi; et ils se mettront à table dans le royaume de Dieu.
30 Et voici, il y en a des derniers qui seront les premiers, et des premiers qui seront les derniers.

 

Annonces:

Dimanche 1er septembre: Culte avec Sainte Cène à 10h30 au temple : Prédication Joëlle Alméras 

- Quelques membres de l'Eglise se retrouveront à Mialet au mas Soubeyran pour l'Assemblée du Désert.

- Pour ceux qui le souhaitent, merci de ne pas oublier de vous inscrire  à la future Association culturelle sur le tableau au fond du temple.

 

 

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Culte du dimanche 18 août 2019

17 Août 2019, 08:43am

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

 

 

Culte à 10h30

Prédication: Jean-Pierre Pairou (de Carcassonne)

Apéritif d'accueil des estivants à l'issue du culte.

Attention! Important pour le dimanche 25 voir l' annonce en bas de page.

 

Spontanés: 3e formule

Cantiques: Ps 33; 568; 320

 

Lectures bibliques:

Ezéchiel 33, 10-16

10 Et toi, fils de l'homme, dis à la maison d'Israël: Vous dites: Nos transgressions et nos péchés sont sur nous, et c'est à cause d'eux que nous sommes frappés de langueur; comment pourrions-nous vivre?
11 Dis-leur: je suis vivant! dit le Seigneur, l'Eternel, ce que je désire, ce n'est pas que le méchant meure, c'est qu'il change de conduite et qu'il vive. Revenez, revenez de votre mauvaise voie; et pourquoi mourriez-vous, maison d'Israël?
12 Et toi, fils de l'homme, dis aux enfants de ton peuple: La justice du juste ne le sauvera pas au jour de sa transgression; et le méchant ne tombera pas par sa méchanceté le jour où il s'en détournera, de même que le juste ne pourra pas vivre par sa justice au jour de sa transgression.
13 Lorsque je dis au juste qu'il vivra, -s'il se confie dans sa justice et commet l'iniquité, toute sa justice sera oubliée, et il mourra à cause de l'iniquité qu'il a commise.
14 Lorsque je dis au méchant: Tu mourras! -s'il revient de son péché et pratique la droiture et la justice,
15 s'il rend le gage, s'il restitue ce qu'il a ravi, s'il suit les préceptes qui donnent la vie, sans commettre l'iniquité, il vivra, il ne mourra pas.
16 Tous les péchés qu'il a commis seront oubliés; s'il pratique la droiture et la justice, il vivra.

 

Luc 12, 32-48

32 Ne crains point, petit troupeau; car votre Père a trouvé bon de vous donner le royaume.
33 Vendez ce que vous possédez, et donnez-le en aumônes. Faites-vous des bourses qui ne s'usent point, un trésor inépuisable dans les cieux, où le voleur n'approche point, et où la teigne ne détruit point.
34 Car là où est votre trésor, là aussi sera votre coeur.
35 Que vos reins soient ceints, et vos lampes allumées.
36 Et vous, soyez semblables à des hommes qui attendent que leur maître revienne des noces, afin de lui ouvrir dès qu'il arrivera et frappera.
37 Heureux ces serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera veillant! Je vous le dis en vérité, il se ceindra, les fera mettre à table, et s'approchera pour les servir.
38 Qu'il arrive à la deuxième ou à la troisième veille, heureux ces serviteurs, s'il les trouve veillant!
39 Sachez-le bien, si le maître de la maison savait à quelle heure le voleur doit venir, il veillerait et ne laisserait pas percer sa maison.
40 Vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l'homme viendra à l'heure où vous n'y penserez pas.
41 Pierre lui dit: Seigneur, est-ce à nous, ou à tous, que tu adresses cette parabole?
42 Et le Seigneur dit: Quel est donc l'économe fidèle et prudent que le maître établira sur ses gens, pour leur donner la nourriture au temps convenable?
43 Heureux ce serviteur, que son maître, à son arrivée, trouvera faisant ainsi!
44 Je vous le dis en vérité, il l'établira sur tous ses biens.
45 Mais, si ce serviteur dit en lui-même: Mon maître tarde à venir; s'il se met à battre les serviteurs et les servantes, à manger, à boire et à s'enivrer,
46 le maître de ce serviteur viendra le jour où il ne s'y attend pas et à l'heure qu'il ne connaît pas, il le mettra en pièces, et lui donnera sa part avec les infidèles.
47 Le serviteur qui, ayant connu la volonté de son maître, n'a rien préparé et n'a pas agi selon sa volonté, sera battu d'un grand nombre de coups.
48 Mais celui qui, ne l'ayant pas connue, a fait des choses dignes de châtiment, sera battu de peu de coups. On demandera beaucoup à qui l'on a beaucoup donné, et on exigera davantage de celui à qui l'on a beaucoup confié.

 

Annonces:

Dimanche 25 août: Attention! Exceptionnellement, le culte ne sera pas assuré au temple mais à Ornaisons chez Madame Renée Nadal à 11h. Un co-voiturage est possible. Prédication: pasteur Charles Klagba.

 

 

 

 

 

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Prédication du dimanche 11 août 2019

12 Août 2019, 08:21am

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

 

1 Pierre 2, 1 - 10         

Fil rouge : une pierre, des pierres…

 

Introduction : Quel texte ! En 10 versets, le rédacteur de la lettre de Pierre nous embarque d’abord dans ce qui semble être la suite d’une idée développée précédemment, avec franc-parler mais un regard d’amour pour ses lecteurs comparés à des nouveaux nés qui ont besoin, si je puis le dire ainsi, d’une tétée revigorante et bio !

Puis, il suit le cours de sa pensée, pour nous embarquer, après la nurserie, dans un cours de maçonnerie, ou plus précisément, dans un cours pour tailleurs de pierre, un métier très à la mode de nos jours, pour cause de cathédrale en feu, par exemple …

En voilà un amalgame de trucs, un vrac surprenant dans ces 10 versets où le rédacteur s’amuse aussi avec des paradoxes. Il nous fait passer d’un nourrisson à un tas de pierres ; il nous confronte à une pierre à la fois salut et achoppement, élue de Dieu et rejetée par les hommes. Puis il fait entrer en scène un tas de pierres qui vont passer à la moulinette ou plutôt ! entre les mains d’experts en taillage, je dirais même, en sculpture ultra-spécialisée, pour en faire des pierres vivantes. Oxymore s’écrient nos spécialistes en langue française. Depuis quand, une pierre, c’est vivant ?

 

Ce texte, le dernier sur la liste du lectionnaire des diaconesses de Reuilly pour aujourd’hui, me parle toujours autant ; vous savez combien je suis sensible aux images. Et là, ouh ! nous sommes servis !

 

Nous parlerons, pour commencer, de la vie des chrétiens destinataires de la lettre. Puis nous nous pencherons sur LA pierre, « The » pierre, comme on dirait de nos jours. Et enfin ce sera le tour des pierres travaillées avec des outils pas vraiment habituels, dans les mains du Tailleur de pierre de l’invisible, de l’imperceptible, de l’indécelable, Celui qui façonne les cœurs et les esprits, bref, pour faire court, Celui qui met en forme qui je suis, ce que je suis. Et vous peut-être aussi ?

 

Vous noterez que je laisse pour une autre fois, tout commentaire sur la pierre d’achoppement, une vision qui me touche pourtant car force est de constater qu’on ne peut pas faire l’impasse sur tout ce qui pourrait nous faire trébucher. Ce sera pour une prochaine fois.

 

1) le contexte : « Pierre », (je dis Pierre pour faire court, mais les exégètes ont des avis partagés sur le rédacteur de la lettre), « Pierre », donc, écrit à « ceux qui vivent en étrangers dans la dispersion (1 ,1)». De nos jours, nous avons bien des vidéos qui étalent sous nos yeux interloqués ce que cela signifie. Vivre loin de ses origines, de sa communauté, sous le regard fielleux, venimeux, et malveillant des autochtones qui voient d’un mauvais œil ces « pas d’ici » vivre une religion inconnue, peut-être dangereuse pour eux, et pour l’ordre public avec leur satané prosélytisme... Alors, la persécution est le corollaire de cet état de fait. « [Elle] n’est pas encore systématique, ni légale, en Asie Mineure, mais elle est déjà l’expression d’une répression officielle et de l’hostilité privée. Des calomnies se répandent… des brimades s’organisent à leur encontre… »

Les lecteurs de la lettre ont donc besoin d’encouragement, d’exhortations vivifiantes et « Pierre » va faire de son mieux pour les réconforter, les stimuler et les fortifier. Un pasteur écrit à propos des premiers versets du chapitre 2, je cite : « l’allaitement ! C’est par une belle et tendre image qu’ils sont invités à entrer en une intimité savoureuse avec la parole de Dieu. (…) Cette intimité donne la vie, elle a une douceur, une saveur. (…) Ce verset est chaleureux, il délivre une image maternelle de Dieu[1] ». (fin de citation).  « Le nectar de la vie se trouve dans une relation avec le Dieu vivant. Dieu est amour. (…) C’est donc dans une situation menaçante que les destinataires reçoivent une lettre les invitant à l’espérance[2] ». (fin de citation)

 

2) THE pierre d’angle : Une espérance qui ne conduit pas à la déception écrit Paul dans l’épitre aux Romains, une espérance ancrée, si je puis le dire ainsi, sur la solidité accomplie d’une vie offerte sans conditions ni exceptions de personnes, celle de Jésus, le Christ, que Pierre compare à la pierre d’angle d’un bâtiment. Je crois que c’est là, la pointe du passage, une transposition christocentrique du 1er Testament. « Jésus y est à la fois le fondement, la pierre d’angle et le sommet, la pierre de faîte[3] », l’incontournable et irremplaçable « Alpha et Oméga[4] » de l’Eglise, temple bâti avec des pierres vivantes dont tout l’équilibre repose sur celle-là.

 

Pierre unique, essentielle, vitale, pourtant rejetée par les hommes… pour lesquels la vie est construite sur la leur propre : « moi », « je », « en ce qui me concerne », « pour ma part »… nous n’en finirions pas d’énumérer les expressions qui posent, au centre, ou plutôt pour rester près de notre texte, à l’angle, l’homme. Remarquez que l’homme se pose « au centre », qu’il se veut être sa propre pierre angulaire…

 

Si nous suivons l’image proposée par Pierre, nous voyons défiler devant nos yeux, deux mondes parallèles. Mais fort heureusement, des parallèles qui ne sont qu’une illusion d’optique ou peut-être l’exception qui confirme la règle mathématique. Parce ces parallèles se dessinent dans un entre-deux qui n’a rien de matériel, de physiologique, un entre-deux spirituel où, oui, les parallèles s’entrecroisent en ouvrant, à leur intersection, des portes invisibles où passent chaque seconde des hommes, des femmes, des enfants qui choisissent d’être partie de l’édifice indestructible où la pierre angulaire a désormais acquis son assiette permanente et immuable, garantie à vie, grâce à une victoire définitive : il est ressuscité ! Il est vivant.

Contemplons le avec la petite liturgie de Pomeyrol : « il est le chemin, la vérité, la vie, la source d’eau vive, le cep, le pain de vie, le maître, le chef, l’ami, le ressuscité, le glorifié, le vainqueur, notre Sauveur ![5] ».

 

3) des pierres vivantes : Sur cette pierre d’exception, d’autres vont être posées. Le texte dit « du pasteur d’Hermas » est éloquent à ce sujet, je cite : « Pour bâtir l’édifice, il faut des pierres. Il y a des pierres carrées, qui s’ajustent bien les unes aux autres, grâce à leurs angles. Sans trop de mal, elles font place aux autres pierres et reçoivent leur place parmi celles-ci. Il y a celles qui s’effritent, et celles aussi qui sont fendues ou fêlées… Il y a enfin celles qui sont sans défaut, sans aspérité aucune, parfaites de forme, et complètement rondes… Mais elles ne peuvent entrer dans la construction ; elles n’offrent aucune prise aux autres pierres. (…) mais si on les taille, si elles laissent partir un morceau d’elles-mêmes et deviennent anguleuses, rustiques, elles pourront alors devenir utilisables pour la construction. » Que rajouter ?

 

Avez-vous remarqué, dans notre lecture, l’évolution de la pensée ? Dans les premiers versets, un nouveau-né est nourri du lait non frelaté de la Parole ; fragile, passif aussi, il est dans un temps de construction individuelle, totalement dépendant de cette nourriture indispensable à sa route vers la maturité.

 

La maturité ? Devenir une pierre vivante, choisie, précieuse, incluse dans un tout, une communauté, l’Eglise. Là, « une mission nous est confiée : offrir des sacrifices spirituels, c'est-à-dire être des témoins, dans la vie de tous les jours de Celui qui nous à appelés à sa merveilleuse lumière » et une identité nous est offerte : « vous êtes le peuple de Dieu », « un peuple choisi, des prêtres royaux, une nation sainte, un peuple racheté qui a obtenu compassion ».

 

« Le Seigneur, comme un sculpteur, affine, façonne, biseaute… à chaque coup, un peu de pierre tombe à terre. Il a en vue, un ajustage précis et minutieux pour que chaque pierre, à la fin, s’intègre dans le grandiose ensemble architectural divin auquel nous sommes tous et toutes appelés à participer : l’Eglise.[6] »

 

Et ces pierres, elles tiennent debout par l’opération du saint Esprit ? dira l’un ou l’une de vous.  Oserais-je le dire : le Saint Esprit, c’est le mortier qui comble tous les vides ; il fait le joint entre chaque pierre : carrée, rectangulaire, multi facettes, granit, marbre, brique… la liste n’est pas exhaustive. Mais pas ronde, ni lisse… une pierre vivante quoi ! comme toi, comme moi…

 

Pierre, si tu m’entends, dirait un célèbre présentateur télé.

 

Conclusion : Pour conclure, une fois n’est pas coutume, je vais citer du Joëlle, extrait de la première prédication que j’avais partagée sur ce texte. Donc, je cite : « J’ai bien failli laisser de côté l’essentiel. Et tant pis pour les anthropomorphismes. Le Seigneur, je le vois, là, avec son grand tablier de protection, debout, le burin et le marteau à la main. Il jauge le bloc du regard, il tourne autour, pénétrant dans l’Esprit, la matière comme en plein jour.

 

Il a déjà sculpté l’œuvre parfaite, la pierre angulaire dont l’absence signifierait le vide ou le chaos : pas d’édifice sans elle. C’est elle qu’Il vient chercher dans le bloc brut. En elle, il nous voit, pas encore mais déjà là, pierre vivante à sculpter dans celle, brute, qui s’offre à Lui. Il va nous modeler à l’image de celle qui porte tout l’édifice, Il nous veut à sa ressemblance. Il fait son œuvre, l’œuvre d’amour, de l’amour parfait du Père pour son Fils, de l’amour parfait du Père pour chacun de ses enfants. C’est l’œuvre de Dieu en Jésus Christ. C’est l’Eglise. En es-tu ? Amen.

 

Joëlle Alméras

 

[2] Lire et Dire n° 52 « une espérance en chantier »

[3] Cultedudimanche 1er novembre 2009  Villefranche (Toussaint)

[4] Apocalypse 22, 13

[5] Petite liturgie de Pomeyrol p. 42

[6] Ma prédication du 9 octobre 2011

 

 

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Culte du dimanche 11 août 2019

8 Août 2019, 07:23am

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

 

 

Culte à 10h30

Prédication: Joëlle Alméras

A l'issue du culte: apéritif d'accueil des estivants

 

Cantiques: 208; 247; 522; 537

Spontanés: 2e formule: 631, 1/2/3; 822; 882

 

Lectures bibliques: 1 Pierre  2, 1-10

 

1 Rejetant donc toute malice et toute ruse, la dissimulation, l'envie, et toute médisance,
2 désirez, comme des enfants nouveau-nés, le lait spirituel et pur, afin que par lui vous croissiez pour le salut,
3 si vous avez goûté que le Seigneur est bon.
4 Approchez-vous de lui, pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu;
5 et vous-mêmes, comme des pierres vivantes, édifiez-vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d'offrir des victimes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus-Christ.
6 Car il est dit dans l'Ecriture: Voici, je mets en Sion une pierre angulaire, choisie, précieuse; Et celui qui croit en elle ne sera point confus.
7 L'honneur est donc pour vous, qui croyez. Mais, pour les incrédules, La pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient Est devenue la principale de l'angle,
8 Et une pierre d'achoppement Et un rocher de scandale; ils s'y heurtent pour n'avoir pas cru à la parole, et c'est à cela qu'ils sont destinés.
9 Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière,
10 vous qui autrefois n'étiez pas un peuple, et qui maintenant êtes le peuple de Dieu, vous qui n'aviez pas obtenu miséricorde, et qui maintenant avez obtenu miséricorde.

 

Annonces:

Dimanche 18/08 à 10h30: culte, prédication Jean-Pierre Pairou (de Carcassonne)

A l'issue du culte: apéritif d'accueil des estivants.

Attention le culte du dimanche 25 août sera à 11h dans le parc de Madame Renée Nadal à Ornaisons. Il n'y aura pas de culte au temple. 

 

 

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Prédication du culte du dimanche 4 août 2019

8 Août 2019, 07:18am

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

 

 

Luc 12 : 13-21

 

Frères et sœurs, chaque fois que nous parcourons les évangiles avec un vrai esprit d’ouverture et surtout d’exploration, Jésus, le Christ ne cesse de se révéler, de se manifester à nous en chaque situation, en chaque action. A nous, de nous laisser porter par ses enseignements, par ses manifestations, pour entrer plus profondément dans sa connaissance, pour mieux l’aimer et mieux le suivre… C’est à cette attitude que l’évangéliste Luc nous invite encore ce matin.

 

Aujourd’hui, dans l’épisode de l’Évangile que nous venons de lire, on voit Jésus sur la route en train de prêcher. Et on voit sa façon de faire. Il part souvent de situations courantes.

Jésus est interpellé par quelqu'un de la foule au sujet d'une question d'héritage. L’homme s’adresse directement à Jésus en lui demandant son aide pour une action envers un autre, et, bien plus, en lui imposant un résultat à obtenir : « Maître, dis à mon frère de partager notre héritage avec moi ».

Jésus fait ce premier constat : ce n’est ni le lieu, ni la manière : « qui m’a établi pour être votre juge ou pour faire vos partages ? ».

Nous pouvons aussi faire remarquer que parler dans la foule de questions intimes, déjà, manifeste un certain déséquilibre…

Jésus alors rebondit sur cette demande pour amener la foule à être un peuple, un groupement rassemblée par une parole…Jésus énonce un principe général, une orientation mais qui sera suivi par un exemple qui donne à chacun de pouvoir se situer lui-même dans l’écoute de cette parabole du riche insensé.

Oui, la foule devient un peuple quand elle est animée par une parole qui s’adresse à chacun, à chacune au niveau même de sa liberté, du lieu où en lui ou en elle peut s’élever son humanité.

La parole de Jésus se termine par un appel à une réponse libre où chacun, chacune, peut se situer.

Jésus profite donc de la question d’un anonyme pour donner un enseignement, dire sa pensée : « Gardez-vous avec soin de toute soif de posséder, car la vie d’un homme ne dépend pas de ses biens, même s’il est dans l’abondance » (Verset 15). Et comme un bon pédagogue, un bon éducateur, il va essayer de faire comprendre ce qu’il veut dire en racontant un fait assez courant de son temps, j’imagine….

C’est une parabole qui présente les projets d’un homme qui vit le grand bonheur de s’enrichir. Histoire banale, somme toute…Un homme reçoit plus que d’habitude, la terre a bien rapporté.

L’homme décide donc de détruire ses greniers et de se construire un grand hangar pour contenir toutes ses récoltes et toutes ses richesses. Projet réjouissant, l’entreprise grandit, fait des bénéfices, réjouit les actionnaires et augmente son capital : c’est la base de la croissance économique….

Il y a pourtant un hic… Un grain de sable dans la machine, un grain de sable qui coince.

L’homme ne réalise pas que les richesses sont bien différentes de la vie. Les richesses restent et donnent l’illusion de la stabilité et de la sécurité, mais la vie passe, passe, passe…

Et voilà que Dieu se fait rappeler au bon souvenir de l’homme en essayant de lui montrer son erreur de raisonnement : « Insensé ! » lui dit Dieu. Insensé, c’est-à-dire : celui qui a perdu le sens.

 

Frères et sœurs, avant de commencer sa parabole, vous remarquerez que Jésus ne dit pas que l’argent et les richesses sont mauvais ou inutiles. Il dit simplement de se méfier : Attention ! Attention ! « Gardez-vous avec soin de toute soif de posséder, car la vie d’un homme ne dépend pas de ses biens, même s’il est dans l’abondance » (Verset 15).

 

Cette histoire du riche insensé nous invite à porter un regard particulier sur nous-mêmes en insistant sur la valeur de notre responsabilité personnelle dans la gestion des affaires des humains. Nous devons nous regarder sans complaisance, (c’est le propre et l’exigence du message de l’évangile) car nous sommes les mieux placés pour savoir comment nous répondons ou nous avons répondu aux sollicitations de la vie et comment nous mettons ou nous avons mis celle des autres en valeur. Ainsi, allons-nous, sans doute, aller à contre sens des valeurs établies.

 

Ceci étant dit, frères et sœurs, je vous invite à partager le rêve que nous avons en commun avec le personnage central de cette parabole : celui de devenir riche. Qui n’a pas rêvé de se trouver riche soit par les hasards de l’histoire, soit par ceux de la naissance ?

L’argent a un pouvoir fascinant sur les humains puisque sa recherche joue souvent un rôle considérable dans le choix de carrière que nous faisons pour nous-mêmes ou pour nos enfants. Nous espérons avoir assez d’argent pour ne manquer de rien, et en bon protestants, nous espérons ne pas en avoir trop pour ne pas en devenir dépendant ! Mais c’est un leurre ! Nous le savons bien, car l’argent appelle l’argent.

Le fermier de la parabole d’aujourd’hui était tellement occupé à gagner de l’argent et à multiplier ses récoltes qu’il n’a jamais eu le temps « de s’enrichir pour Dieu ». 

 

Entendons-nous bien, Jésus n’accuse pas cet homme d’avoir du succès, de travailler fort pour améliorer sa condition de vie. Jésus le critique pour son égoïsme : Moi, moi, moi… Je vais faire ceci, je vais faire cela, je vais démolir mes granges, je vais rebâtir… mes récoltes, mes hangars, mon blé, ma personneCet homme qui croit tout avoir, se dit en lui-même: “Te voilà avec de grandes réserves. Repose-toi, mange, bois, jouis de l’existence…”… Mais, Dieu lui dit : «homme dépourvu de sens !»

Jacques Ellul, dans son ouvrage, « la subversion du christianisme » dit ceci à propos de l’argent : il « …est une puissance qui attend patiemment que la foi défaille. Dans son abondance, il empêche la foi de naître. La logique est implacable : à quoi sert la foi ou l’espérance quand on a tout et besoin d’une seule chose, un peu plus à consommer… ».

 

Le matérialisme écarté, Jésus signifie le seul paramètre qui, dans la vie, mérite d’être pris en compte pour être riche aux yeux de Dieu. Ce paramètre est celui de notre dépendance totale, absolue de Dieu : cela s’appelle la foi. C’est de Dieu seul, en effet, que dépend à la fois la pérennité de notre vie et la possibilité d’accomplissement de tout projet. Dans la vie, frères et sœurs, il faut faire des choix… S’il n’y a que le matériel qui nous intéresse, plein d’autres choses importantes risquent d’être négligées. Ce n’est pas une question de bien ou de mal mais une question de priorités.

 

Nous avons tous et toutes notre échelle de valeurs et, dans la vie, il faut savoir choisir….

C’est sans doute, frères et sœurs, la grande leçon de la parabole d’aujourd’hui: dans notre monde où nous avons tellement de possibilités et où la publicité nous offre toutes sortes d’expériences, où nous pouvons trouver une multitude de plaisirs et de points d’intérêts, où on nous invite à ne rien nous refuser, on peut facilement se dire : «Il n’y a rien de mal à jouir de la vie, à faire des choses extravagantes…. ». Il n’y a rien de mal... sauf qu’il faut aussi se poser la question: quoi d’autre est-ce que je pourrais faire!  

Il y a tant d’autres choses que nous omettons de faire…Il y a dans nos vies des omissions irresponsables, des omissions dangereuses : omettre de voir le besoin des autres, vivre dans une logique de consommation qui nous fait tout oublier et nous prendre nous comme si nous étions notre propre dieu. Le Seigneur pourrait alors nous reprocher d’avoir négligé nos responsabilités chrétiennes : « J’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger, j’avais soif, j’étais nu, j’étais malade et en prison et vous n’êtes pas venus me visiter. ».

Jésus nous offre une façon sûre de ne pas vivre notre vie en vain: “devenir riche aux yeux de Dieu” : ouvrir un compte dans la banque de Dieu, là où les voleurs ne peuvent entrer, là où la bourse est toujours stable! Dans cette banque, on n’a pas besoin d’avoir peur d’un crash économique! 

Frères et sœurs, le Christ nous invite à ne pas agir en personne dépourvue de sens comme ce fermier imprudent qui s’identifie avec son or et son argent plutôt que de devenir un instrument de communion, de partage et d’entraide.  Il est intéressant qu’en grec le mot « idiot» (fou, imbécile) veuille dire « celui qui est seul ». 

Ce texte d’aujourd’hui peut être pour chacun, chacune de nous, une occasion de réfléchir sur les priorités qui animent notre vie de tous les jours, une occasion de nous demander quel usage que nous faisons de nos possessions, de nos talents, de nos temps de loisir…Le Christ nous rappelle que dans la vie, il y a une échelle de valeurs… tout n’est pas sur le même plan. Il ne dit pas que l’argent ou le bien matériel est mauvais, mais il nous rappelle que le bien matériel comme les talents sont là pour être partagés.

En ouvrant notre cœur aux besoins des autres, c’est ainsi que nous devenons riches aux yeux de Dieu

Pour entrer dans cette dynamique du détachement par rapport aux biens matériels, il nous faut donc non seulement comprendre que notre finalité se trouve en Dieu et que nous y communierons par l’amour, mais il faut aussi comprendre que l’amour partagé et reçu est aussi le lieu où nous réalisons notre véritable réussite humaine et c’est la meilleure sécurité face aux incertitudes de l’avenir. Pour cela, nous quitterons nos peurs et nos désirs de puissance pour trouver en Dieu et dans l’amour partagé notre sécurité et notre bonheur.

C’est cette capacité d’aimer et d’être aimé qui donne du sens et de la valeur à notre vie, le reste est illusoire, nous rappelle l’Ecclésiaste. Tout le reste est illusoire car pour celui qui meurt, il n’emporte pas avec lui les biens qu’il a amassés : « vanité des vanités, tout est vanité ! ». Comme le dirait l’autre, "il n'y a pas grand intérêt à être la personne la plus riche du cimetière".

 

Frères et sœurs, c’est un appel du Seigneur à une réponse libre où chacun, chacune peut se situer….Amen !

 

 

Charles KLAGBA

 

 

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Culte du dimanche 4 août 2019

1 Août 2019, 17:03pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

 

 

Culte avec Sainte Cène à 10h30

Prédication: Pasteur Charles Klagba

Apéritif d'accueil des estivants à l'issue du culte

 

Spontanés: 631,1/2/3; 822; 882

Cantiques: 277; 225; 181

 

Lectures bibliques:

Luc 12, 13-21

13 Quelqu'un dit à Jésus, du milieu de la foule: Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage.
14 Jésus lui répondit: O homme, qui m'a établi pour être votre juge, ou pour faire vos partages?
15 Puis il leur dit: Gardez-vous avec soin de toute avarice; car la vie d'un homme ne dépend pas de ses biens, fût-il dans l'abondance.
16 Et il leur dit cette parabole: Les terres d'un homme riche avaient beaucoup rapporté.
17 Et il raisonnait en lui-même, disant: Que ferai-je? car je n'ai pas de place pour serrer ma récolte.
18 Voici, dit-il, ce que je ferai: j'abattrai mes greniers, j'en bâtirai de plus grands, j'y amasserai toute ma récolte et tous mes biens;
19 et je dirai à mon âme: Mon âme, tu as beaucoup de biens en réserve pour plusieurs années; repose-toi, mange, bois, et réjouis-toi.
20 Mais Dieu lui dit: Insensé! cette nuit même ton âme te sera redemandée; et ce que tu as préparé, pour qui cela sera-t-il?
21 Il en est ainsi de celui qui amasse des trésors pour lui-même, et qui n'est pas riche pour Dieu.

 

Annonces:

Dimanche 11 août: culte à 10h30: Prédication: Joëlle Alméras. Apéritif d'accueil des estivants à l'issue du culte.

Attention!  Le culte du dimanche 25 août sera à 11h à Ornaisons dans le parc de Madame Renée Nadal.

 

 

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