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Eglise Protestante Unie de Narbonne

lUC 12, 49 - 52 "Division ? T'as un dico ?"

13 Août 2022, 11:31am

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

NARBONNE 14 AOUT 2022

 

JEREMIE 38, 4 – 10

HEBREUX 12, 1 – 4

LUC  12, 49 - 52
 «Division… t’as un dico ? »

 

Introduction : ah ! Voilà des paroles qui pourraient nous rendre dur de la feuille, ou nous trouver en train de galoper à fond la caisse le plus loin possible de celui qui les prononce. C’est ce que nous pourrions faire si nous ne nous arrêtions pas un instant pour essayer de comprendre ce qu’elles veulent nous dire. Dans la bouche de Jésus, forcément, elles sont un enseignement qui se veut édifiant, une nourriture qui doit être indispensable et régénératrice pour notre être intérieur.

Chaque fois que je lis dans les Écritures quelques versets qui me semblent détonner avec le message de la Bonne Nouvelle, voire scandaleusement irrecevables, à mon gout cela va sans dire, je m’oblige à dire au Seigneur : « parle, Seigneur, ta servante écoute ». Je m’arrête, je m’installe, j’ouvre toutes grandes mes oreilles car je sais que ce que le Seigneur donne est bon pour moi, même si le gout est aussi amer qu’une tisane de camomille sauvage. La vie en Dieu n’est pas une vie de bisounours ni un long fleuve tranquille, chacune, chacun de nous en a fait l’expérience. L’exemple de Jérémie et de la grande foule de témoins dont Paul parle en sont des preuves vivantes. Et nous aussi…

Alors commençons par examiner de plus près ce que peut être ce feu qui enflamme la terre. Puis passons au baptême redouté pour arriver à plus asticotant, avec cette annonce de divisions dans la famille, ce sera le point que je vais développer. Enfin, peut-être entendrons nous comment ces paroles potentiellement écarquilleuses d’yeux, boucheuses d’oreilles et starking block de course à reculons sont en fait une ouverture et un don précieux, primordial, essentiel, incontournable dans notre marche sur le chemin à la suite de Jésus.

1 ) « le feu» : « je suis venu mettre un feu sur la terre »… le feu… nous, ici, dans le Narbonnais, nous savons ce que c’est, parfois un feu destructeur qui dévore la Clape, sa faune, sa flore, sans discernement ni pitié, si je puis l’exprimer ainsi. Parfois une source de plaisir quand nous l’allumons dans la cour du temple pour partager la grillade par exemple… il est même aussi dans les cœurs quand on est amoureux, mais là c’est une situation inhérente à notre humanité qui court sur la terre entière.

Dans le Premier Testament 41 termes hébreux peuvent être traduits par « feu », le plus célèbre étant certainement celui du buisson ardent, un feu qui ne se consume pas, un feu qui dit la présence divine. Il y aussi, bien sûr, tous ces feux qui détruisent des villes, des autels et leurs prêtres païens, des régions entières…

Parler du feu dans la Bible, c’est, me semble t-il, aborder un sujet vastissime dont nous ne saurions faire le tour en quelques minutes.

Alors, pour ne pas déroger à ma marotte qui me pousse à ne regarder que la moitié pleine de la bouteille, j’ai choisi d’entendre dans les paroles de Jésus, l’extraordinaire providentiel et salvateur du feu.

Le feu de l’amour de Dieu, manifesté à la croix, pour toutes et tous, de tous temps et en tous lieux.  Et aussi celui que les premiers disciples ont reçu le jour de la Pentecôte sous la forme de quelque chose qui ressemblait à des flammes, don de l’Esprit qui va embraser la petite communauté réunie à Jérusalem et lui donner l’inattendue capacité de diffuser le témoignage du salut et de la grâce dans de nombreuses langues, dons bénis dont elle n’avait pas conscience quelques secondes avant le lâcher de flammes, si je puis le décrire ainsi.

Ce feu là, Jésus l’attend avec impatience. Un feu d’amour et d’Esprit qui va donc se répandre par toute la terre et survolter les cœurs qu’il touche pour en faire des cœurs vivants, enflammer les disciples qui vont témoigner de la Bonne Nouvelle, dans des langues acquises instantanément, un message à la fois brûlant et rafraichissant qui transforme les vies, les régénère et les conduit sur le chemin nouveau où sont invités les enfants de Dieu. Enfant, reçois ce feu et brûle !!!

2 ) Le baptême : Puis Jésus annonce un baptême qui lui est réservé, un baptême qui fait naitre en lui une angoisse qu’il ne veut pas cacher à ses disciples. Il s’ouvre à eux comme il le fait rarement. Cette parole prononcée comme une confidence est d’une infinie tristesse pour nous car nous savons que le baptême dont il parle c’est celui de sa mort jusqu’à ce qu’il soit accompli.

J’ai parfois médité sur ces quelques mots : « jusqu’à ce qu’il soit accompli ». Jésus envisageait-il une alternative possible à un évènement qui pourrait ne pas être ou une attente de ce qui va advenir ? Je n’ai pas la réponse à ma question. Mais plus de 2000 ans après ces paroles, je sais qu’il est mort, qu’il est ressuscité, qu’il est vivant et que c’est de cette vie que nous vivons.

Le baptême qu’il redoutait et qu’il a finalement vécu sur la croix dans des affres terribles a scellé une garantie pour nos vies ; comment ne pas penser à cette autre parole : « Père, pardonne leur car ils ne savent ce qu’ils font ». « Leur », c’est moi, c’est toi. Quelle joie d’être les réceptacles des suites du feu de ce baptême qui en nous est vie, espérance, et grâce !

 

3 ) La division : « pensez vous que je suis venu apporter la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais la division »… Division ! un mot qui me fait friser la peau du dos !

Arrêtons-nous d’abord sur ce mot. Un pasteur écrit, je cite : « le mot division que Jésus utilise ici, n’est pas la « daibolè » qui divise et désunit à cause de la brouille, de l’aversion ou de la calomnie. Non, le mot que Jésus utilise ici ne se trouve qu’une fois dans le Nouveau Testament : « dia-merismos ». Et il se trouve que c’est un mot à double sens, comme très souvent en grec : il signifie en effet à la fois partage, distribution, séparation… ET division, dissension, héritage. Double sens que je vous laisse apprécier dans tout ce que cela peut évoquer à celles et ceux parmi nous qui ont vécu des partages familiaux difficiles.

Pourtant la division dont Jésus parle ici est bien puissance de création, division qui sépare certes, mais qui opère un partage comme au commencement du livre de la Genèse, afin que la vie puisse surgir et se développer dans toute son individualité, ses particularités et dans l’entier de son potentiel de complémentarité »[1] (fin de citation).

Celles et ceux qui ne regardent que la moitié vide la bouteille vont, par contre, s’en donner à cœur joie ! Dis, t’as entendu parler de Caïn, tu sais, celui qui a tué son frère ? Et Jacob qui a emberlificoté Ésaü jusqu’à lui siroter son droit d’aînesse, ce qui n’était pas rien à leur époque ? Et si on parlait des frères de Joseph ? J’en passe et des meilleures, comme dit Philibert…

Mais nous, nous savons maintenant que « division » ne signifie pas obligatoirement bagarre, embrouille et plus si pas d’affinités !

 L’explication me semble se trouver dans le constat que la famille humaine ne cadre pas forcément avec la famille spirituelle. D’ailleurs Jésus lui-même le dit : « ma mère et mes frères sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la mettent en pratique »[2]. Combien de nos frères et sœurs ont vécu cette division familiale lorsqu’ils ont choisi de vivre en Christ ?

Alors, comment vivre cette inévitable « division », comment réagir face à l’opposition ? Comment continuer de vivre aux côtés de proches à la fois êtres aimés et adversaires ?

Voici la réponse du pasteur déjà cité : « Frère Roger, apôtre infatigable de l’unité et fondateur de la communauté de Taizé est mort assassiné. « Choisir d’aimer » est le titre du livre qu’il était en train de préparer. Il y a écrit : « une paix sur la terre se prépare dans la mesure où chacun ose s’interroger : suis-je disposé à chercher une paix intérieure ? Puis-je être ferment de confiance là où je vis ? »

Sur sa table de travail, le soir de son entrée dans l’éternelle vie, il y avait aussi une lettre inachevée (dans laquelle on peut lire) : « Chercher réconciliation et paix suppose une lutte au-dedans de soi-même. Ce n’est pas un chemin de facilité. Rien de durable ne se construit dans la facilité. L’Esprit de communion n’est pas naïf.  Il est élargissement du cœur, profonde bienveillance. Pour être porteurs de communion, avancerons-nous dans chacune de nos vies sur le chemin de la confiance et d’une bonté de cœur toujours renouvelée ? Sur ce chemin, il y aura parfois des échecs… Alors rappelons-nous que la source de la paix et de la communion est en Dieu »[3]. (…)

 

Conclusion : En concusion, voici, pour ébaucher un début de réflexion sur ce que nous sommes appelés à vivre dans l’éventualité d’une « dia-merismos », la division qui crée, qui aménage, qui développe, bref, la division que nous trouvons dans la moitié pleine de la bouteille, une petite histoire d’Antoine Nouis. Je cite :

« Desmond Tutu, est un évêque anglican qui a présidé la commission « Vérité et réconciliation » en Afrique du Sud, pour solder le passé de l’apartheid. Il raconte que la plongée dans les horreurs de l’oppression l’a conduit à entendre des confessions particulièrement éprouvantes.

Face à cette réalité, il a utilisé une image ménagère pour illustrer sa pratique de la prière. Il a pointé la différence entre un aspirateur et un lave-vaisselle. Ces deux appareils sont préposés au nettoyage, mais alors que l’aspirateur garde en lui les saletés qu’il a ramassées, le lave-vaisselle les évacue dans l’eau sale.

Tutu disait qu’il fallait, autant que possible, être plus un lave-vaisselle qu’un aspirateur. [4]» (fin de citation). Une vocation à suivre ? Amen.

 

 

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DIMANCHE 14 AOUT 2022 / TEXTES LIURGIQUES

13 Août 2022, 11:29am

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

DIMANCHE 14 aout 2022 NARBONNE

 

Prédicatrice : Joëlle Alméras

 

Jérémie 38, 4-10 ; Hébreux 12, 1-4 ; Luc 12, 49-52

« Division ? T’as un dico ? »

 

PROCLAMATION DE LA GRACE DE DIEU ET ACCUEIL

 

La grâce et la paix vous sont donnés de la part de Dieu notre Père et de Jésus-Christ notre Sauveur.

« Un païen promet à un Rabbin de se convertir au judaïsme, à condition de visiter, au moins en songe, le paradis d’Israël, pour voir s’il lui convient.

Le Rabbin accepte et propose à l’idolâtre de l’y conduire cette nuit même.

Par des chemins boueux et défoncés, pleins d’ornière, il l’emmène en rêve jusqu’à une pauvre masure, éclairée par une petite veilleuse.

A l’intérieur, il aperçoit un vieillard émacié, plongé dans la lecture d’un énorme grimoire.

Le Rabbin dit avec émotion et fierté :

- c’est Rabbi Aquiba, le plus grand de nos maitres après Moïse… et il est au paradis.

- Mais, explose le païen, vous vous moquez de moi ! Ce paradis est minable, et ce vieux qui a dû étudier toute sa  vie, à présent il continue !!!

- justement c’est cela sa récompense ! A présent il comprend ce qu’il lit. » 

Cette histoire nous dit que le paradis, c’est ouvrir l’Écriture, la lire et comprendre toutes les merveilles de Dieu qui y sont cachées.

 

Je vous invite à la prière :

Seigneur, aujourd'hui creuse en nous le désir de ta Parole, la Soif d’être à son école, la Quête de suivre sa boussole.

Qu’aujourd'hui, cette rencontre soit pour nous un Évangile pour notre vie, une Présence de Jésus Christ réaffirmée, là où 2 ou 3 sont réunis en son nom autour de sa Parole[1]. Amen.

 

1 / arc 214 « Seigneur, nous arrivons » les 3 strophes

 

LOUANGE

 

Louons Dieu.

Après des années d’exercices spirituels,

        Un maître a enfin obtenu l’illumination

        Qu’il attendait.

Il a décrit son expérience de la façon suivante :

        O merveille inimaginable,

        Je fends du bois,

        Je tire de l’eau du puits !

Après l’illumination, rien ne change vraiment…

        Seul notre cœur déborde d’émerveillement.

Après l’illumination, le monde reste le même…

        Mais notre regard

        Ne le voit plus de la même manière.

Après l’illumination, lorsqu’on regarde un arbre,

        On ne voit pas qu’un arbre,

        Mais une merveille de Dieu.

Après l’illumination, on entend avec autant d’acuité

        Le murmure de l’herbe qui pousse,

        Que le fracas des murs qui tombent.

Devant l’enfant qui joue, le vieillard qui sourit,  merveille !

Devant la porte qui s’ouvre, une main qui se tend, merveille !

Devant un geste de paix, la parole d’un ami, merveille !

Devant la grâce, la beauté, la musique et le chant, merveille !

Pour la douceur du soir, la fraîcheur des matins, merci !

Pour le soleil, la pluie, le souffle et le vent, merci !

Pour les gouffres ténébreux, les monts et les ravins, merci !

Pour les îles dispersées, au creux des océans, merci !

Avec les oiseaux qui chantent, la source qui sanglote, louange !

Avec les bruits de la forêt, le calme des étangs, louange !

  1. la feuille qui tombe, et la branche qui grelotte, louange ! Nous te rendons grâces[2].

 

2 ) arc 247 « célébrons le Seigneur » les 3 strophes

 

VOLONTE DE DIEU

 

Écoutons le projet que Dieu a fait et qu’Il nous invite à partager :

 

Dans le livre du Lévitique et dans l’Évangile de Marc, nous trouvons cette exhortation : « tu aimeras ton prochain comme toi-même ».

 

Pour la commenter, écoutez cette histoire :

 

« le Rabbi Josué Ben Lévi fit un voyage à Rome.

Il était émerveillé par la beauté des édifices

Et par les statues couvertes d’une tapisserie qui les protégeait de la chaleur de l’été et de la froidure de l’hiver.

Alors qu’il admirait l’art romain,

Un mendiant lui a tiré la manche pour lui demander un morceau de pain.

Le rabbin a regardé encore une fois les statues,

Puis il s’est tourné vers l'homme couvert de haillons, et il s’est écrié :

« Ô Dieu,

Voici des statues recouvertes des vêtements les plus fins.

Et voici un homme, créé à ta propre image, habillé de haillons.

Une civilisation qui prête plus d’attention aux statues qu’aux hommes périra sûrement. [3]»

 

Que celui qui a des oreilles entende.

 

3 ) Spontané formule 3 arc 318 « toi qui es lumière »

 

PRIERE DE REPENTANCE

 

Nous nous présentons devant Dieu,

Pécheurs à la recherche de son pardon et de sa grâce.

 

Seigneur,

Me voici devant toi avec ma vie partagée,

Avec ma soif de te suivre… et mes résistances à ton appel,

Avec mon désir d’aimer mon prochain… et mes égoïsmes,

Avec ma quête de lumière… et mes obscurités,

Avec ma foi… et mes peurs.

 

Me voici devant toi tel que je suis,

Et tu m’appelles à la conversion,

Tu m’appelles à me tourner vers toi,

Tu m’appelles à déposer mes craintes et mes lâchetés,

Tu m’appelles à me dépouiller de mes illusions,

Tu m’appelles à laisser la lumière se poser sur mes ténèbres.

 

Me voici devant toi tel que je suis,

Je veux te suivre, Seigneur,

Accepte ma repentance,

Enracine-moi dans la confiance.[4]

 

3 ) Spontané formule 3 arc 526 « Jésus  est au milieu de nous »

 

DECLARATION DU PARDON

 

Dans la reconnaissance et la paix de notre cœur, écoutons les paroles de grâce et de pardon de la part du Seigneur :

 

Aujourd'hui Dieu entend ta prière,

Il connait ton désir,

Il voit ta repentance.

 

Aujourd'hui Dieu n’est pas avare de sa miséricorde,

Il la donne à tous ceux qui se tournent vers lui.

 

Aujourd'hui, Dieu fait grâce,

Il te renouvelle son amitié,

Il t’offre son pardon.[5]

 

5 ) Spontané formule 3 arc 405 « toi qui m’appelles »

 

[1] Antoine Nouis La galette et la cruche t. 2 p. 18-19

[2] Antoine Nouis la galette et la cruche tome 1 p. 96-97

[3] Antoine Nouis La galette et la cruche t. 1 p. 109

[4] Antoine Nouis La galette et la cruche t. 2 p.60

[5] Antoine Nouis La galette et la cruche tome 2 p. 82

PRIERE D’INVOCATION

 

Prions avant de lire les Écritures :

L’Esprit dit à Ézéchiel : « Fils d’homme, écoute ce que je te dis, ne soit pas rebelle… Ouvre la bouche, et mange ce que je vais te donner.

Je regardai : une main était tendue vers moi.

Elle tenait un livre en forme de rouleau…

Il me dit : « Fils d’homme, mange ce rouleau ; ensuite tu iras parler à la maison d’Israël. »

J’ouvris la bouche et il me fit manger le rouleau.

Il me dit : « Fils d’homme, nourris ton ventre et remplis tes entrailles de ce rouleau. »

Je le mangeai, et il fut dans ma bouche doux comme du miel.

 

Je vous invite à la prière :

Seigneur, parfois ta parole est acide et décapante.

Parfois, elle est douce et apaisante.

Que souffle ton Esprit,

Et ta parole sera vivante, stimulante et fortifiante. Amen.[1]

 

Lectures :

 

Jérémie 38, 4-10 ; Hébreux 12, 1-4 ;

 

6 ) arc 500 « Victoire au Seigneur de la vie les 3 strophes

 

Luc 12, 49 – 52 « Division ? T’as un dico ?

 

pas de chant entre lecture et prédication

 

PREDICATION

 

 

 

APRES LA PREDICATION

 

 

Pause musicale : Faure Requiem « in paradisum »

 

7 ) arc 534 « Seigneur fais de nous » les strophes 1, 2, 5 et 6

 

 

CONFESSION DE FOI

 

Nous confessons notre foi :

 

Dieu est amour.

Par amour Dieu, notre Père, a créé le monde.

Son fils, Jésus Christ, est mort, est ressuscité

Pour que l’amour naisse au cœur de tous les hommes.

Son esprit nous rend responsables et libres pour vivre de cet Amour.

Nous croyons que Dieu nous appelle aujourd'hui comme chaque jour

À répondre à son amour :

Dans l'Église, comme artisans de vérité et de pardon ;

Parmi nos contemporains,

Comme artisans de justice et de paix ;

Dans son Royaume qui vient, où l’Amour éclaire toute chose.

Dieu est amour.

C’est ce que nous croyons.

Amen.[2]

 

8 ) Spontané formule 3 arc 822 « louange à Dieu »

 

ANNONCES / OFFRANDE

 

PRIERE D’INTERCESSION

 

Unissons-nous dans la prière d’intercession :

 

Seigneur, Dieu de miséricorde et de compassion, entends notre prière.

Nous te prions

Pour celles et ceux qui te cherchent à tâtons : qu’ils Te trouvent.

Pour celles et ceux qui croient te posséder : qu’ils continuent de chercher.

Pour celles et ceux qui ont peur de l’avenir : qu’ils aient confiance.

Pour celles et ceux qui ont échoué : qu’ils aient de nouvelles chances.

Pour celles et ceux qui doutent : qu’ils ne désespèrent pas.

Pour celles et ceux qui ont faim, faim de tout : qu’ils soient rassasiés.

Pour celles et ceux qui sont rassasiés : qu’ils apprennent la faim.

Pour celles et ceux qui réussissent : qu’ils soient sans orgueil.

Pour les puissants : qu’ils soient vulnérables.

Pour toutes celles et tous ceux qui vivent dans ce monde,

Entre l’espoir et la peur,

Pour nous mêmes, nous te prions Seigneur.

Délivre nous de la peur et aussi des fausses sécurités ;

Et donne nous tout ce qui est bon pour nous.

Au nom de Jésus, notre Seigneur, amen.[3]

 

Nous te prions maintenant comme ton Fils nous l’a enseigné ;

Notre Père qui es aux cieux,

Que ton nom soit sanctifié,

Que ton règne vienne,

Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

Donne-nous, aujourd’hui, notre pain de ce jour ;

Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés,

Ne nous laisse pas entrer en tentation,

Mais délivre-nous du mal,

Car c’est à toi qu’appartiennent

Le règne, la puissance et la gloire

Pour les siècles des siècles. Amen.

ENVOI

 

  1. pour les paroles d’envoi :

Ce matin,

Le Seigneur a rassasié notre désir de sa Parole

Il a étanché notre Soif d’être à son école,

Il a comblé notre Quête de suivre sa boussole.

 

BENEDICTION :

 

Dieu ouvre les yeux de notre cœur,

Il nous donne d’accomplir les Ecritures.

 

Que sa lumière soit le phare de notre chemin !

Que sa Parole soit le sel de notre semaine !

Que sa grâce soit l’espérance de nos lendemains !

Que son Esprit nous inonde comme l’eau des fontaines !

 

Va dans la paix de Dieu,

Père, Fils et Saint Esprit.[4]

 

9) spontané arc 883 « sur le chemin où tu appelles »

 

[1] La galette et la cruche  tome 2 p. 131

[2] Liturgie bleue p. 296

[3] Liturgie bleue p.391

[4] Antoine Nouis la galette et la cruche t. 3 p. 136-137

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24 juillet 2022 : textes liturgiques

23 Juillet 2022, 13:34pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

DIMANCHE 24 juillet 2022 NARBONNE

 

Prédicatrice : Joëlle Alméras

 

Genèse 18, 20-32 ; Luc 11, 1 - 13

 

PROCLAMATION DE LA GRACE DE DIEU ET ACCUEIL

 

La grâce et la paix vous sont donnés de la part de Dieu notre Père et de Jésus-Christ notre Sauveur.

 

Veillez et priez en tout temps,

Afin que vous ayez de la force…

De paraître debout devant le Fils de l'homme. (Luc 21,36)

L’Évangile se présente à nous comme une urgence,

Et nous, nous avons trop souvent tendance :

À nous assoupir dans les habitudes du quotidien,

À devenir paresseux dans notre quête de la vérité,

À nous courber devant les fatalités de notre vie

Et de notre monde.

Aujourd'hui,

Nous voulons prendre le temps de la veille,

De l’écoute attentive de l’Évangile.

Nous voulons prendre le temps de la prière,

Du dialogue, du face à face avec Dieu.

Nous voulons prendre le temps de la halte,

Afin de trouver la force nécessaire,

Pour nous tenir debout, adultes et responsables,

Devant Dieu et devant les hommes,

Au nom de l’Évangile de Jésus Christ[1].

 

Je vous invite à la prière :

Père, apprends moi à prier,

À compter sur toi, À œuvrer avec toi,

Et prier encore et encore avec foi et persévérance.[2] Amen.

 

164 « ah ! qu’il est doux pour des frères »

LOUANGE

Louons Dieu.

  1. l’aigle peut planer longtemps porté par le vent,
  2. voulons nous poser en toi pour dire notre louange.
  3. la nature que nous confies, création de notre temps,
  4. les montagnes et les gouffres, les sources et les océans,
  5. les arbres centenaires et par les fleurs des champs,
  6. le soleil et la lune, les étoiles au firmament,
  7. ces signes de ta présence dont nous suivons la trace,
  8. renouvelles notre espérance,
  9. te rendons grâces.
  10. les humains qui sont bons, ferment de notre humanité,
  11. toutes celles et tous ceux qui se battent pour la justice et la paix
  12. les marques de courage, les gestes de charité,
  13. ceux qui recommencent et qui savent pardonner,
  14. ces signes de ta présence dont nous suivons la trace,
  15. renouvelles notre espérance,
  16. te rendons grâces.
  17. ton Église vivante aux quatre coins de notre terre,
  18. disciples qui se retrouvent et qui te nomment Père,
  1. pauvres et fragiles qu’un souffle, une prière,
  2. riches de ta Parole, qui fait de nous des frères et sœurs,
  1. ces signes de ta présence dont nous suivons la trace,
  2. renouvelles notre espérance,
  3. te rendons grâces.
  4. ces jours où ta grâce a croisé notre chemin,
  1. ton Évangile a nourri notre faim,
  1. nous t’avons reconnu dans un morceau de pain,
  2. nous t’avons prié en ouvrant nos deux mains,
  3. ces signes de ta présence dont nous suivons la trace,
  4. renouvelles notre espérance,
  5. te rendons grâces[3].

 

2 ) arc 8 « ton nom Seigneur » strophes 1, 2 et 6

 

VOLONTE DE DIEU

 

Écoutons le projet que Dieu a fait et qu’Il nous invite à partager :

 

Heureux ceux qui n'ont que tendresse pour résister,

Leurs yeux seront consolés.

Heureux ceux dont le corps est offrande et service,

Ils ne rêvent pas leur vie.

Heureux ceux qui laissent partir et ne se séparent pas,

Ils insufflent la confiance et la liberté.

Heureux les inquiets,

Ils cueilleront la joie à la pointe de leur attente.

Heureuses les mains qui s'ouvrent,

Demain grandira sous leurs doigts.

Heureux ceux qui vivent des temps creux,

Ils sont au carrefour de Dieu.

Heureux ceux qui gardent des questions,

Ils percevront la place du mystère. [4]

 

3 ) Spontané formule 3 arc 318 « toi qui es lumière »

 

PRIERE DE REPENTANCE

 

Nous nous présentons devant Dieu,

Pécheurs à la recherche de son pardon et de sa grâce.

 

Père,

Il est une prière que j’aimerais prononcer,

Une ardente prière qui changerait ma vie,

Qui me rendrait mon unité,

Et ma paix intérieure[5].

Combien de fois ai-je élevé un mur devant l’amour que tu m’offrais ?

Père, ne compte pas, c’est ma prière.

Combien de fois ai-je fermé les portes de mon cœur au partage et à l’accueil ?

Père, ne compte pas, c’est ma prière.

Combien de fois ai-je pris un chemin de traverse pour ne pas marcher à la suite de ton Fils, mon Sauveur et mon Dieu.

Père, ne compte pas, c’est ma prière.

Combien de fois ai-je résisté au souffle de ton Esprit Saint ?

Père, ne compte pas, c’est ma prière.

L’amour ne compte pas, il s’offre libéralement, sans condition.

Père, tu es cet Amour.

C’est ma prière, Père, ne compte pas…[6]

 

3 ) Spontané formule 3 arc 526 « Jésus  est au milieu de nous »

 

DECLARATION DU PARDON

 

Dans la reconnaissance et la paix de notre cœur, écoutons les paroles de grâce et de pardon de la part du Seigneur :

 

Si notre cœur nous condamne,

Dieu est plus grand que notre cœur,

[Il ne compte pas]

Et il discerne tout.

Dieu est plus grand que notre cœur…

Il connait nos faiblesses et nos tentations,

Nos peurs et nos hésitations,

Nos blessures et nos souffrances.

Jésus Christ est plus grand que notre cœur…

Il a surmonté la tentation.

Il a combattu la crainte et la peur.

Il a guéri les blessures et les tourments.

L’Esprit-saint est plus grand que notre cœur…

Il nous assiste dans nos tentations.

Il nous délivre de nos peurs.

Il nous accompagne dans nos épreuves.

Dieu, le Père, le Fils et le Saint-Esprit est plus grand que notre cœur…

Il ne compte pas.

Il nous relève.

Il nous pardonne.

Il nous envoie.[7]

 

5 ) Spontané formule 3 arc 405 « toi qui m’appelles »

 

PRIERE D’INVOCATION

 

Prions avant de lire les Écritures :

 

Lorsqu’un homme marche dans l’obscurité

Et qu’il a une lampe à la main,

S’il voit une pierre, il ne la heurte pas,

S’il voit une tranchée, il n’y tombe pas.

 

Cette parole de sagesse commente

Le verset des Psaumes qui dit :

Ta parole est une lampe à mes pieds,

Une lumière sur mon chemin.

 

Je vous invite à la prière :

 

Seigneur, notre Dieu et Père,

Notre route est parfois obscure,

Parsemée de pièges et de pierres.

Notre marche est souvent incertaine,

Menacée d’erreurs et d’errances.

 

Que ta Parole soit pour nous aujourd'hui

Un phare qui nous montre la direction,

Une lumière qui nous guide dans l’inconnu,

Une lampe qui éclaire nos décisions,

Un flambeau qui annonce ta venue.

Amen.[8]

 

Lectures :

 

Genèse 18, 20 – 32

Luc 11, 1 – 13

« Père… »

 

6 ) pas de chant entre lecture et prédication

 

 

PREDICATION

 

 

APRES LA PREDICATION

 

 

Pause musicale : Faure Requiem « in paradisum »

 

7 ) arc 614  « tu es là au cœur de nos vies » les 3 strophes

 

[1] Antoine Nouis la galette et la cruche tome 1 p. 73

[2] Livre de prières société luthérienne p. 346

[3] Antoine Nouis la galette et la cruche tome 1 p. 96-97

[4] Suzanne Schell Traces vives p.21

[5] Pierre yves Zwahlen  Prières pour les jours d’hiver p.10

[6] Jo prière inspirée par Genèse 18, 20-32

[7] Antoine Nouis La galette et la cruche tome 1 p. 141

[8] La galette et la cruche  tome 3 p. 119

CONFESSION DE FOI

 

Nous confessons notre foi :

 

Dieu est amour.

Par amour Dieu, notre Père, a créé le monde.

Son fils, Jésus Christ, est mort, est ressuscité

Pour que l’amour naisse au cœur de tous les hommes.

Son esprit nous rend responsables et libres pour vivre de cet Amour.

Nous croyons que Dieu nous appelle aujourd'hui comme chaque jour

À répondre à son amour :

Dans l'Église, comme artisans de vérité et de pardon ;

Parmi nos contemporains,

Comme artisans de justice et de paix ;

Dans son Royaume qui vient, où l’Amour éclaire toute chose.

Dieu est amour.

C’est ce que nous croyons.

Amen.[1]

 

8 ) Spontané formule 3 arc 822 « louange à Dieu »

 

ANNONCES / OFFRANDE

 

PRIERE D’INTERCESSION

 

Unissons-nous dans la prière d’intercession avec l’ACAT :

 

Seigneur, Dieu de justice et de paix,

Toi qui te places aux côtés des pauvres,

Qui nous demande d’être la voix de celles et ceux qui sont sans voix,

Nous en appelons à toi,

Pour celles et ceux qui sont emprisonnés pour leurs convictions.

Des profondeurs nous t’invoquons Seigneur,

Entends nos cris et écoute nos prières,

Pour celles et ceux qui sont séparés de leur famille,

De leurs amis et de leur communauté,

Pour qu’ils connaissent la présence de celles et ceux qui les aident

Et aussi de Celui qui connait leur agonie.

Des profondeurs nous t’invoquons Seigneur,

Entends nos cris et écoute nos prières,

Pour celles et ceux qui ne savent pas à quelles souffrances

Ils vont être soumis demain,

Pour qu’ils ne perdent pas la foi

Car leur avenir est entre tes mains.

Des profondeurs nous t’invoquons Seigneur,

Entends nos cris et écoute nos prières,

Nous prions enfin pour que la promesse de justice

Devienne réalité pour toutes celles et tous ceux

À l’intention desquels nous intercédons

Pour qu’ils soient libérés.

Des profondeurs nous t’invoquons Seigneur,

Entends nos cris et écoute nos prières,

Car tu es miséricordieux,

Et en toi nous trouvons ce qui est à respecter,

Ce qui pardonne,

Ce qui renforce,

Ce qui réconforte.

Amen.[2]

 

Nous te prions maintenant comme ton Fils nous l’a enseigné ;

 

Notre Père qui es aux cieux,

Que ton nom soit sanctifié,

Que ton règne vienne,

Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

Donne-nous, aujourd’hui, notre pain de ce jour ;

Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés,

Ne nous laisse pas entrer en tentation,

Mais délivre-nous du mal,

Car c’est à toi qu’appartiennent

Le règne, la puissance et la gloire

Pour les siècles des siècles. Amen.

 

ENVOI

 

  1. pour les paroles d’envoi :

 

Lorsque Dieu appelle Abram il lui dit :

        Va pour toi,

        hors de ton pays,

        de ta parenté et de la maison de ton père,

        vers le pays que je te montrerai…

Je te bénirai

        je rendrai grand ton nom,

        Tu seras une bénédiction pour les autres.

 

Au moment de quitter ce temple, souviens-toi de l’histoire d’Abraham.

        Lève-toi !

        Mets-toi en route !

        Vis l’Évangile.

Et tu réaliseras la parole de l’apôtre :

        Nous sommes pour Dieu un parfum du Christ.

 

Bénédiction :

 

Que le Dieu de ta marche et de tes haltes, de tes chemins et de tes sentiers ;

Que le Dieu de ton attente et de ta hâte, de ton départ et de ton arrivée ;

Te bénisse et te garde !

 

Il est le compagnon qui partage ta route,

Il est la boussole qui montre le chemin,

Il est la vérité qui apaise tes doutes,

Il est le parfum de tes lendemains.[3]

 

9) chant « ne rentrez pas chez vous comme avant »

 

[1] Liturgie bleue p. 296

[2] Liturgie bleue p. 378 ACAT

[3] Antoine Nouis la galette et la cruche t. 3 p. 136-137

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dimanche 24 juillet 2022 : Genèse 18,20-32; Luc 11,1-13 "Père..."

23 Juillet 2022, 13:32pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

NARBONNE 24 JUILLET 2022

 

GENESE 18, 20 – 32

LUC  11, 1 – 13

 

«Père… »[1]

 

Introduction : « Père ». Qu’est-ce que j’aime cette parole de Jésus qui m’ouvre toutes grandes les portes d’une approche de la prière toute en relations d’amour filial avec le Seigneur. Daniel Bourguet écrit, je cite : « Le véritable fils est celui qui, à l’âge adulte où il peut se passer de son père, continue librement de lui dire : père ». Ce mot exprime un amour gratuit, libre, vrai, un amour reconnaissant et plein, car ainsi est le véritable amour filial : il se vit et s’exprime librement[2] » (fin de citation), une relation à double sens qui relègue aux oubliettes une prière qui serait seulement une demande pour soi.

L’épisode avec Abraham, pugnace, qui a pourtant fini par craindre de passer pour un casse-pieds et a lâché la patate avant la fin, illustre ce que pourrait être notre prière : une relation ouverte et confiante avec le Seigneur, tournée non sur moi mais sur autrui dans un échange fécond, interactif et fertile mais… avec des limites. La réponse de Jésus apporte à l’enseignement de la Genèse un élargissement conséquent.

Attardons nous d’abord sur ce mot de « Père ». Puis je vous propose d’examiner l’enseignement de Jésus sur la prière tel que Luc le propose. Enfin, si nous sommes rassemblés ici, dans ce temple, n’est-ce pas parce que nous accordons une place de choix à la prière et que nous pourrions, nous aussi, poser la même question que le disciple ? Nous en parlerons.

 

1 ) « Père » : Tiens ! il manque un mot dans notre texte que je ne peux, du coup, surtitrer : « le NOTRE Père ». Nous pourrions nous lancer dans des commentaires sur le manque de ce « notre » que Luc, toujours précis et pointilleux a certainement omis volontairement. Mais nous serions encore là en fin d’après midi !

Quel privilège d’avoir un « Père », non pas un Seigneur dont nous serions les serviteurs affables, serviles, voire craintifs ou pire les esclaves. Nous, nous savons que nous pouvons nous exprimer devant ce Père sans retenue aucune, et lui dire tout ce que nous portons en nous. Et contrairement à Abraham qui a peut être craint d’être catalogué « crampon malavisé rasoir et bien trop insistant », avec la perspective d’un retour de bâton de son Seigneur et Maitre, nous apprécions de nous tenir devant un « Père », aimant et dans une écoute attentionnée. Nous pouvons aller dans notre prière jusqu’au bout de ce que nous avons dans le cœur et parfois même « sur » le cœur, et ne pas lâcher la patate à 10…

Bien sûr, cette appellation de « père », j’en suis consciente, peut heurter bien des cœurs : celles et ceux qui ont eu un père indigne, celles qui voudraient du féminin dans Dieu, et que dire de la notion de paternité attribuée à Dieu pour nos frères et sœurs en humanité musulmans… Mais je suis de l’avis de Charles Wagner qui écrivait : « de tous les noms de Dieu, « père » est le moins prétentieux, le plus humble, le plus humain, le plus doux »[3]. « Père »…

 

2 ) Le texte : Entrons maintenant dans le texte.

 

- « Un jour Jésus priait dans un certain lieu. Un de ses disciples lui demanda »… En voilà des imprécisions : intemporalité, aucune localisation et même anonymat assumé. C’est rare chez Luc ! Nous ne savons pas où Jésus priait, nous ne savons pas quand il le faisait, et nous ne savons pas qui lui pose la question en dehors du fait que c’est un disciple, un disciple humble qui reconnait son incompétence et demande de l’aide, ce pourrait être n’importe qui du passé, du présent, de l’avenir, n’importe où sur notre bonne vieille terre.

La réponse de Jésus va dissiper toutes les brumes de l’introduction. Comme le dit Calvin, je cite : « nous recueillons qu’il a baillé une loi de bien prier, non point quant aux mots, mais quant aux choses mêmes, et à la substance de la prière » (fin de citation). « L’important est de se laisser traverser par l’intention vive de la prière[4] ».

 

- Que ton nom soit sanctifié…

Un nom mis à part, unique, et aussi tenu pour sacré. Olivier Abel dit, je cite : « de quelque nom qu’on l’appelle, on s’adresse ici à un « nom » qui s’absente de tous les noms, de toutes les ressemblances et identités dans lesquelles on voudrait le saisir. Ce n’est d’ailleurs pas seulement le nom de quelqu’un dont on parle, mais de quelqu’un qui nous appelle, qui nous nomme, que nous appelons ». (Fin de citation)

Dans le Lévitique, le Seigneur ordonne : « vous serez saint car moi votre Dieu je suis saint[5] ».  Dire « que ton nom soit sanctifié », ce n’est pas attendre que Dieu le fasse mais que nous nous engagions dans cette affirmation, que nous, nous sachions sanctifier le nom de Dieu[6].

 

- Que ton règne vienne… le pasteur Parmentier[7] transpose le mot « règne » en « projet ». Depuis le commencement, le Seigneur a décidé de construire avec les humains un modèle de vie où l’amour, la paix, la justice, la confiance sont comme des objectifs à garder sous les yeux, ou mieux, dans le cœur. Alors quand Jésus nous apprend à dire « que ton règne vienne », il remet sur le tapis la proposition divine de départ : une collaboration active de chacune et chacun dans le projet du Seigneur pour les vivants, un projet dans la perspective d’une conclusion espérée, celle d’un « et Dieu vit que cela était bon ».

Nous lui avons dit : « Père » et c’est comme des enfants tournés vers leur père, nous sommes dans l’espérance de la réalisation de ce projet, déjà là et pas encore, dans lequel nous sommes parties prenantes, ce que Calvin exprimait en ces termes, je cite : « le commencement du règne de Dieu en nous consiste en l’anéantissement du vieil homme afin que nous soyons renouvelés en une autre vie ». (Fin de citation).

 

- donne-nous chaque jour le pain dont nous avons besoin : certes, nous sommes faits de chair et de sang, et notre corps a besoin de nourriture. En 2022, nous savons combien cette nourriture matérielle est indispensable avec tous ses nutriments, vitamines, minéraux etc. etc.

Mais ici, dans la bouche de Jésus pour qui la nourriture essentielle est « de faire la volonté de celui qui l’a envoyé », le pain prend une autre dimension. D’autant que le grec « epousios », traduit par « quotidien » est un hapax, c'est-à-dire qu’on ne le trouve que deux fois dans les textes parallèles de Matthieu et Luc. Les traductions proposées en français traduisent la difficulté d’en saisir le sens. Selon son étymologie, ce serait un pain supra-substantiel (epi-ousia), ce qui pourrait se traduire : pain essentiel, pain spirituel. Je pense alors à cette affirmation de Jésus : « je suis le pain vivant descendu du ciel ». Mais Jérome aurait trouvé la traduction hébraïque de l’Évangile  selon Matthieu, et alors avec le mot hébreu « mahar » qui veut dire « de demain », « dans le futur », ce serait alors un pain pour la fin des temps.

Bref, pour ma part, j’en suis restée à « pain essentiel » et j’aime l’insérer dans le « notre » Père à la place du «pain quotidien » qui ne correspond pas au texte original et qui me parle davantage.

Ce qui est sur, c’est que nous sommes totalement dépendant de ce pain pour vivre : vivre notre vie quotidienne d’un pain fait de céréales, mais aussi vivre aussi notre vie en Christ, notre pain essentiel.

 

- pardonne nous nos offenses car nous pardonnons nous mêmes à ceux qui nous ont offensés : Trouver cette injonction non dans un commandement moral mais dans un modèle de prière nous dit l’importance de cet acte pour nous et pour autrui. Le pardon est un acte incontournable pour pouvoir avancer sans rester figé dans un passé douloureux, continuer notre marche d’aujourd'hui en envisageant celle de demain sans être retenu par un passé qui deviendrait une barrière infranchissable.

Daniel Bourguet écrit, je cite : « remettre une dette, c’est renoncer à son dû, mais c’est aussi renoncer à son droit (…) c’est renoncer à ce que justice soit faite (…) pardonner c’est préférer l’amour à la justice de la loi, c’est instaurer une autre justice, celle de l’amour. (…) celui qui prie le Notre Père est un pauvre, qui s’appauvrit volontairement par amour. C’est cela la kénose[8]. Tu peux y aller sans appréhension et sans crainte d’y être seul, car tu découvriras quelqu’un d’autre, marchant à tes côtés, le Christ qui est allé au bout de ce chemin. C’est le chemin du Golgotha, mais va joyeusement, car un beau matin, au-delà du Golgotha, tu verras venir, courant à ta rencontre, ton Père, les bras ouverts pour t’accueillir[9] ».(fin de citation)

 

Ne nous laisse pas entrer en tentation : Dans les évangiles ce n’est jamais Dieu qui est à l’origine de la tentation ou de l’épreuve (autre sens du mot grec), ce que confirme Jacques : « Dieu ne peut être tenté par le mal et ne tente lui-même personne [10]». Paul disait que le bien qu’il veut faire, il ne ne le fait pas et le mal qu’il ne veut pas faire, c’est ce qu’il fait[11]. Nous ne sommes en rien différents de lui. Chacune, chacun connait ses failles. Je ne m’y attarderai donc pas. Car nous avons l’assurance que lorsque l’une d’elle s’ouvre devant nous, il y a toujours un pont construit par l’Esprit pour la franchir. Gardons en nous tous les outils qu’il dispense, ou du moins autant que nous pouvons en disposer comme une affirmation : c’est ma demande Seigneur, mais avec ce que tu me donnes, je suis prête, je suis prêt.

 

Conclusion : Sur de sur ? Prête ? Prêt ? Écoutez cette histoire racontée par Antoine Nouis, je cite : « un sage avait reçu le don d’avoir les oreilles de Dieu. Chaque fois qu’une personne faisait une prière, il entendait ce que Dieu entendait.

Des hommes sont venus le voir et l’ont interrogé : nous disons beaucoup de prières, et nous avons le sentiment que Dieu ne répond jamais.

Le sage a répondu : Dieu entend votre prière. Mais il entend la prière de votre cœur, pas celle de votre bouche. Quand vous dites le Notre Père, voici ce que Dieu entend : « Notre Père qui es aux cieux, que mon nom soit sanctifié, que mon règne vienne, que ma volonté soit faite. Donne-moi aujourd'hui le pain dont j’ai besoin et ajoutes y un peu de confiture, une maison, une console de jeux, une grosse voiture et de longues vacances. Pardonne-moi mes offenses mais oublie-moi avec mes manques de pardon. Fiche moi la paix avec mes tentations et délivre moi de tout ce qui me dérange et me gêne. » Et lorsque vous avez achevé votre prière, vous dites : « Amen », en espérant que Dieu ne tardera pas à l’exaucer.[12] ».

Et toi, quand tu pries, que dit ton cœur ?

Amen.

 

[2] Daniel Bourguet Aapproches du notre Père p.33

[3] http://andregounelle.fr/dieu/dieu-pere.php

[4] Penser le « Notre père »(Exode 20:1-17 ; Matthieu 6:7-13 ; Luc 11:1-4)

Culte du dimanche 18 mai 2014 à l'Oratoire du Louvre
prédication du professeur
Olivier Abel

[5] Lévitique 11, 44

[6] Louis Pernot le Notre Père, abrégé de tout l’Évangile  p.51

[7] http://andregounelle.fr/bible/notre-pere-matthieu-6-luc-11.php

[8] https://www.cairn.info/revue-etudes-theologiques-et-religieuses-2010-3-page-323.htm

[9] Daniel Bourguet approches du notre Père p.65-66

[10] Jacques 1, 13

[11] Romains 7, 19

[12] Antoine Nouis L’aujourd'hui de l’Évangile   p. 539

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dimanche 17 juillet 2022 : Genèse 18, 1-15 ; Luc 10, 38-42

18 Juillet 2022, 09:24am

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

Genèse 18, 1 à 15 et Luc 10, 38-42 Narbonne 17.7.22

 

Ces deux « textes du jour » ont, parmi leurs acteurs principaux, des femmes. Saisissons alors l’occasion (il y aurait d'autres passages ; mais le regard croisé d'aujourd'hui est à saisir...) pour adresser plus particulièrement une prédication à la partie féminine de l’assemblée… Une fois n’est pas coutume. Mais que la partie masculine se rassure : nous sommes aussi concernés…

 

Parler du rôle de femmes à partir de ces deux textes n’est pourtant pas uniquement une occasion : il s’agit bien d’une des choses importantes que veulent nous dire ces passages, surtout au regard du contexte, des sociétés d’alors.

Les sociétés humaines ont en effet très souvent fonctionné sur un modèle de domination masculine, nous le savons bien. Il y a des habitudes sociales, culturelles, qui étouffent vite le projet du Créateur, qui les créa ensemble (en Genèse 1), ou « côte » à côte (en Genèse 2)...

Ne voyons-nous pas aussi dans un certain nombre de passages, dans l’Ancien Testament comme dans le Nouveau Testament, une volonté de libération formidable ? Nous en avons deux bons exemples ici :

Dans le 1er tout d’abord : voilà une femme que le récit semble mettre en avant. Car finalement pourquoi Dieu s’adresse-t-il à Sara ? Pour réaliser sa promesse par l’enfantement, il aurait très bien pu en choisir une autre : en âge de procréation normal, jeune et belle. Or il choisit au contraire une de celle qui n’a plus d’espoir (ou en tout cas cet espoir là). Sara n’est pas censée remplir ce rôle. Or c’est bien par elle que Dieu veut passer. Il veut dépasser nos catégories,..

Voyons pour cela la mise en scène de ce texte : Abraham reçoit des envoyés. Il se démène alors au mieux, comme un pauvre bougre, pour les recevoir avec les honneurs de l’époque. Il les fait se reposer ; il leur fait apporter de l’eau pour laver les pieds, comme c’était l’usage ; il leur fait préparer un véritable festin, en choisissant même un veau dans son troupeau. Et eux, une fois le repas fini, alors qu’ils prennent la parole pratiquement pour la 1ère fois, que demandent-ils ? Où est ta femme Sara ? Il aurait presque de quoi être vexé : lui, le personnage important, se voit prendre le 1er rôle par sa femme… Elle qui ne semblait guère mieux considérée que les autres de son époque… La seule parole que lui adresse d’ailleurs Abraham, dans ce passage, c’est pour lui donner un ordre : lui dire de faire des galettes.

Et la voilà tout à coup propulsée à une place importante, au moins aussi importante que celle de son mari : c’est elle que les envoyés demandent ; elle prend une place active dans le plan de Dieu. Elle ne fait plus simplement partie du décor : elle devient actrice, à part en entière. Elle retrouve son entière dignité de créature de Dieu, ni plus ni moins ; donc adulte et responsable (ce qui leur était alors si souvent nié dans les sociétés alentours).

 

Et comme cela ne durera pas, c’est ce même aspect de rôle à part entière que l’on retrouve en arrière-fond de l’épisode avec Jésus. A cette époque déjà (ou encore…) la femme n’était pas vraiment considérée comme adulte : elle est même en quelque sorte la propriété de son mari… un peu comme sa maison, ses serviteurs ou même ses troupeaux… son travail était donc dur, ses droits rares, y compris religieusement : elle n’avait par exemple pas le droit de dépasser le périmètre qui lui était réservé au Temple…

Or voilà que non seulement deux de ces femmes reçoivent quelqu’un de renommé (comme l’était déjà Jésus) ; mais, en plus, l’une d’elle continue d’outre–passer ses droits et devoirs en restant là, à ne rien faire, à écouter cet homme… De nos jours, pourquoi pas, à la rigueur : si une prépare, l’autre tient compagnie à l’invité. Mais à cette époque, il s’agissait d’une attitude qui pouvait vite apparaître scandaleuse. Premièrement par le fait qu’elles reçoivent seules un homme. Mais aussi, et surtout, parce qu’en s’asseyant aux pieds de Jésus pour écouter sa Parole, en occupant la place normalement réservée aux hommes, Marie commet un acte plutôt osé pour l’époque. Sa place n’aurait pas dû être là ; donc pas de place pour elle, même auprès de la Parole de Dieu.

La religion aurait dû continuer à être une affaire d’hommes, et seulement pour ceux qui en auraient été dignes. Plus grave encore : au lieu d’être une force de vie et de libération, la foi est supplantée par de la « religion », la religiosité telle que les hommes la vivaient alors là (et en combien d’autres endroits, à l’époque comme aujourd’hui) ; elle renforçait au contraire les exclusions… La foi libère, non seulement des réflexes naturels, mais également d'aspects religieux, des religiosités habituelles et des habitudes religieuses…

Autre étonnement : ce n’est pas un homme qui va la rappeler à l’ordre, mais une autre femme : Marthe... Certes, à 1ère vue, on peut trouver avec quelques raisons que l’une n’a pas à tout faire pendant que l’autre ne fait rien… Mais ce texte, à la lumière du contexte, prend une signification autrement plus importante : Marthe voit en 1er lieu son rôle derrière les fourneaux !... Marie, selon elle, devrait donc réintégrer sa place de simple servante, son rôle social déterminé.

Tous les repas dans la Bible, vous avez une exposition là haut qui en reprend l'importance, sont des lieux et des moments de convivialité. Et ceci, souvent avec des exclus. Ici, il en est bien sûr de même. Cette convivialité, Jésus l’a offerte à ces exclues ; à elles comme à d’autres, de son temps ; et comme il nous y appelle toujours… Marie saisit l’opportunité, avec le Christ, avec la Parole, de vivre autre chose. Elle vit un droit que la société lui refusait : devenir adulte dans la vie, dans la foi, par la foi.

La réponse de Jésus prend alors une dimension tellement plus profonde qu’une simple histoire de ménage : il ne méprise pas cela ; au contraire, il s’élève contre tout mépris : Marie a choisi la meilleure part, qui ne lui sera pas enlevée répond-il. C'est-à-dire : par sa Parole, Dieu ne lui enlèvera pas cette dignité que les hommes ou même Marthe lui ôtaient. La Parole de Dieu n’est pas la possession de quelques uns…

C’est sur cette Parole de libération fondamentale que s’arrête le texte.

Luc continuera, comme les autres Évangiles, à montrer que des femmes ont un rôle primordial. Comme par exemple, et particulièrement, avec la découverte du tombeau vide de Pâques : ce sont elles qui sont non seulement les 1ères témoins, mais aussi les 1ères qui annoncent ; donc Apôtres des Apôtres selon une belle expression consacrée…

Tout comme dans le passage sur Abraham et Sara, il ne s’agit pas d’une invitation à braver les règles d’accueil ou de politesse… Il ne s’agit pas non plus, comme il pourrait paraître et comme cela peut se voir parfois, d’une récupération féministe... vous vous en doutez… Mais de façon beaucoup plus fondamentale, l’égale dignité de tous ! Et ce n’est apparemment pas si banal ; en tout cas pas habituel… N’est-ce pas aussi, vraiment, une Bonne Nouvelle ?!...

 

Amen.

 

 

 

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dimanche 10 juillet 2022 : Luc 10, 25 - 37

11 Juillet 2022, 09:43am

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

Narbonne 10 juillet 22

Luc 10, 25-37

Pasteur Philippe Perrenoud

Voici ce célèbre dialogue (un peu fort...) d'un Maitre de la Loi avec Jésus, avec ses citations de deux passages de l'Ancien Testament (du "premier Testament") donnant ce qu'il y a de plus important pour vivre : aimer le Seigneur de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée, et aimer ton prochain comme toi-même.

Des citations déjà fondamentales à l'époque, puisque c'est le Maitre de la Loi qui les cite, et que Jésus approuve pleinement sa réponse...

Deux citations, de deux livres différents, pour apporter comme les deux faces d'une même médaille... Notre foi est ainsi cohérente avec ses deux dimensions : spirituelle et humaine.

Comment ?

Par le fait d'Aimer, qui est évidemment le mot commun. Aimer le Seigneur et Aimer ton prochain sont alors la même chose...

Cela se réalise différemment : notre foi vient d'un au-delà, au delà de nos limites ; mais elle se réalise ici-bas, en parfois en deçà...

Avec, également, des dimensions impossibles à réaliser par nous-mêmes... Comment serait-il possible d'aimer le Seigneur de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée ? Et d'aimer ton prochain comme toi-même ?

De plus, comme il est souvent dit à propos de ce passage entre autres : comment commander d'aimer ? Comment passer commande d'un sentiment !?

Le mot aimer, en français, est utilisé pour des réalités très différentes... Vous le savez peut-être : il y a 3 mots en grec : Aimer ("philéo"), comme on aime ceci ou cela, le chocolat, ou les chevaux ou même la sagesse (Sophie), ou ? Un autre mot, plus fort : aimer ("eros") comme on aime son/sa conjoint ; mais celui-ci ne se trouve pas dans le Nouveau Testament. Et il y a aimer "agapè" : accueillir avec affection, avec bienveillance ; un regard sur ce qui guide nos vies, et un engagement. C'est le mot qui est utilisé ici comme un engagement, et cela se décide davantage.

Mais la question rebondit : comment aimer de façon si importante, quasiment infinie : aimer le Seigneur de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée ? et aimer ton prochain ton prochain comme toi-même ?

Justement : comme c'est infini, nous savons que nous n'y arriverons pas... que c'est un projet qui nous est donné... qu'il nous est donné avec nos limites...

Un projet si beau, d'autant plus beau qu'il nous dépasse. Comme une œuvre ou un programme est beau quand il est au-delà de nous-mêmes ; et se reçoit en tant que tel... Si vous voyez un beau tableau, ou un film, ou un paysage, vous savez que vous ne pourrez le réaliser. Mais vous le recevez ; il vous réjouit, vous nourrit, vous renouvelle, etc...

Ce projet de Notre Seigneur nous est donné ainsi !...

Notre foi, en particulier, puise au-delà de nous-mêmes : elle est même plus que ce que nous pouvons percevoir, comprendre, réaliser. Elle nous invite à une immense humilité... savoir que nous ne pouvons la réaliser par nous-mêmes seulement...

Elle nous invite pourtant à en réaliser quelque chose... des choses...

Elle ne dépend pas de ce que nous pouvons réaliser,

même si elle nous invite sans cesse à en concrétiser quelque chose... des choses...

Bien plus : non seulement elle n'est pas à notre mesure, sinon elle ne serait pas une foi, mais une réglementation. Mais justement : elle puise dans un Amour, dans ce Seigneur qui est Grâce :

il nous accepte, avec nos limites… Il nous aime, au delà de ce que nous pouvons faire ou ne pas faire. Il nous appelle, et permet donc alors d'être et de faire, d'autant plus, parce que d'autant mieux, quand nous en percevons l'importance... l'importance de ce qu'il nous donne...

Il nous aime, avec nos limites… nous pouvons accepter de ne pas tout faire, de ne pas tout pouvoir...

C'est à cette lumière que nous pouvons recevoir la parabole du Bon Samaritain qui suit : nous avons tendance à voir le Bon, par opposition aux autres, qui passent à côté (au sens propre et au sens figuré) de ce que demande la foi. Et cela peut bien se comprendre. Mais à la lumière de nos différences... en nous aussi...

Bien plus, c'est un Samaritain : cela nous montre que ceux que l'on considère parfois comme des croyants bien imparfaits (comme les Judéens considéraient les Samaritains) ne le sont peut-être pas tant que cela... Car cette parabole ne nous dit bien sûr pas qu'il y a des méchants et un gentil... Elle nous dit des parts d'humanités, et de religiosités, en tous...

Le Samaritain est l'autre, le différent : dans le monde et dans la foi. Fonctionner avec nos différences est même un des fondements de notre Église.

Comment fonctionnons-nous alors avec ces différences, qui nous apportent vie ? Même quand nous n'avons pas la même histoire, pas tout à fait les mêmes références mises en avant ?

Là n'y a-t-il pas des valeurs insoupçonnées : une cohérence, celle de la vie : humaine et spirituelle qui se reçoit et se partage, qui permet tant de découvertes ; et la joie, à la clé...

Amen

 

 

 

 

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Dimanche 2 juillet 2022 : Luc 10, 1-12,17 "comme une bonne odeur..."

2 Juillet 2022, 18:32pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

NARBONNE

 

3 JUILLET 2022

 

LUC  10, 1 – 12, 17
« Comme une bonne odeur… »

 

Introduction : Nous, nous sommes de « icissiens », selon le mot inventé par Djamel Debbouze. Je veux dire, nous sommes d’ici, et tellement d’ici, que nous y sommes quasiment des sédentaires indécrottables, collés à notre petit bout de paradis méditerranéen. Partir ? Aller ailleurs ? Dis, tu rigoles ! On est trop bien dans notre petit pré carré paisible et ensoleillé… Pas la peine de m’appeler Abraham ou Abrahama, Seigneur, ça ne marchera pas…

Pourtant, en quelques versets, voici ce que Jésus adjoint à ses disciples : allez, annoncez la paix, annoncez que le royaume s’est approché. Devenez des colporteurs de la Parole et du Royaume de Dieu.

Remarquez, question « paradis paisible et ensoleillé », nous aurions beaucoup à dire et à partager ! N’est-ce pas ce que nous vivons dans ce lieu immatériel qu’est notre foi, avec nos frères et sœurs, ici, aujourd'hui, à Narbonne, dans ce temple de l'Église protestante unie ?

Nous venons de commémorer la Pentecôte, l’Esprit de paix, l’Esprit de lumière, l’Esprit d’unité et de communion, force ventilée, si j’ose le dire ainsi, d’un amour qui se diffuse comme une flamme incandescente en chacune, chacun de nous. Ce paradis-là, ce lieu des cœurs, qu’il serait judicieux de le faire connaitre ! Qu’il serait délicieux pour beaucoup de nos concitoyens d’en franchir les portes toutes grandes ouvertes… Oui, mais comment ?

Commençons par poser notre texte dans son contexte, puis examinons ce qu’ont vécu les disciples. Et puisque nous en sommes, je veux dire, des disciples, comment recevoir l’injonction de Jésus en 2022, dans une modernité qui trace un gouffre entre les habitudes sociales du premier siècle et celles qui sont vécues de nos jours ?

 

  1. Contexte : Le contexte est quelque peu déroutant car dans Luc, l’envoi en mission est raconté deux fois : d’abord l’envoi des Douze au chapitre 9 puis celui de 70 (ou 72) disciples anonymes dans notre lecture : peut-être une référence rabbinique à Genèse 10 qui « présente la table des 72 peuples de la terre[1] ». Matthieu, quant à lui, fusionne les deux envois. Il est probable que Luc, pour sa part, a disposé de deux sources : l’Évangile selon Marc et aussi ce qu’on appelle la « source Q », « Q » pour « quelle » en allemand qui veut tout simplement dire « source », (…) et qui serait un évangile presque tout en maximes, en paraboles, en discours de Jésus [2]». En tout cas, ce deuxième envoi, celui des anonymes, pourrait bien dépeindre celui de l’Église tout entière et mettre en exergue l’universalité de la mission. C’est dire que nous voilà, nous aussi, embarqués dans cet envoi !

 

  1. Les disciples : Mais commençons par les premiers disciples. Ça ! Pour une surprise ! y a de quoi en tomber le bas du dos par terre ! C’est tellement magnifique de suivre Jésus, d’assister à toutes ces guérisons, d’écouter les paroles d’exhortation qui boostent et remettent debout, qui entrouvrent la porte du Royaume de Dieu et de toutes les bénédictions qui l’accompagnent. Suivre Jésus, malgré les embuches des routes, avec parfois la faim au ventre, la soif dans la gorge, les yeux empoussiérés et tout ce qui a construit un galiléen de l’époque, oui, suivre Jésus, qu’est-ce que c’est bon. C’est d’autant plus bon que c’est lui qui fait tout ! Nous, on le suit et on profite.

Et paf ! paf ! paf ! Regardez ce qui leur tombe dessus. Jésus, l’air de rien, connait tout son petit monde. Enfin, quand je dis « petit », ils étaient quand même nombreux celles et ceux qui ne le quittaient pas d’un « digitus », je veux dire d’un pouce. Et lui, jour après jour, a su que parmi ses compagnes et compagnons de route, certains avaient des possibilités insoupçonnées : ils étaient en mesure, comme les apôtres, d’aller devant lui annoncer la venue du règne de Dieu. Peu importe les études, exit les savoirs rabbiniques, pour être son envoyé(e), c’est dans le cœur que cela se passe. Du coup, des cœurs battant pour le Seigneur, il n’en manque pas autour de lui. Il y a lu et discerné des capacités de partage, il a vu sourdre dans les regards et les conversations, des aptitudes au témoignage. Alors ? « il en désigna 72 autres et les envoya devant lui, dans toute ville et en tout lieu où lui-même devait se rendre ».

Le texte ne parle pas de la réaction à chaud des 72 volontaires désignés d’office. Nous ne savons pas ce qu’ils ont pu penser de cette mission inopinée, ni de leurs commentaires devant Jésus ou entre eux, une fois désignés.

Ils s’en vont « sans argent, ni sacs, ni sandales » avec un ordre de marche péremptoire : « y aller franco sans faire de chinoiseries en chemin, partager la paix du Christ avec qui en veut, guérir, témoigner du Royaume, et aussi blackbouler publiquement les réfractaires à leur message et les laisser éternuer dans leur poussière, après tout c’est la leur, et puisqu’ils en veulent…

Ils y vont donc. Et nous les retrouvons au moment de leur retour tout joyeux, volubiles, racontant tout ce que le Seigneur leur avait donné de pouvoir faire : « même les esprits mauvais nous sont soumis en ton nom » relataient ils avec peut-être étonnement et délice.

Bref, les disciples ont témoigné avec succès. Ceux-là, certes, l’ont fait et des myriades de myriades après eux. Mais qu’en est-il pour les disciples d’aujourd'hui ?

 

  1. Quel sens pour nous ici aujourd'hui : Aujourd’hui ? Qui sont les disciples ? Comment recevoir et forcément transposer l’envoi évangélique à notre mode de vie 2022cien (je peux inventer un mot moi aussi ?) ici, en France, où la laïcité négative élève un mur anti-témoignage dans la mentalité de nos concitoyens à la majorité incroyante ?

Cependant, entre les contemporains de Jésus et les nôtres, il me semble que la différence est ténue : les humains vivent toujours les mêmes joies et les mêmes peines, les mêmes combats, les mêmes victoires et les mêmes défaites. Ils espèrent toujours un monde meilleur pour eux et pour leurs semblables. Partout sur la terre sévissent des guerres qui anéantissent la vie, des maladies qui plongent dans la souffrance des corps à bout de souffle, et conduisent même à la mort, souvent prématurée. Mais aussi, et vous savez combien je tiens à regarder la moitié pleine de la bouteille, (après tout, avec un fond de cette bouteille là, si c’est du muscat, on peut se faire un bel apéro !), et dans cette moitié pleine, je vois des millions de bonnes volontés solidaires, engagées dans l’accueil, le partage, le soin, sans compter temps et ni ce qu’il y a dans le porte monnaie. Au sein de cette foule innombrable, il y a l'Église, et nous, pierres vivantes du temple qu’est cette Église. Comme les disciples, à la suite de Jésus, nous sommes nourris, exhortés, boostés par la Parole. Certains sont même transportés par la force de l’Esprit pour témoigner et guérir !

L'Église, cette maison universelle, avec ses qualités et ses défauts, avec ses robinets qui fuient, ses volets qui claquent, son carrelage parfois glissant, quelques tuiles qui laissent passer l’eau sur le toit quand il pleut, bref, une maison quoi… mais c’est la nôtre, et c’est aussi nous ! Et franchement, quelle différence avec les disciples au temps de Jésus ?

Alors, si nous ne sommes pas tous qualifiés pour être « envoyé(e)s » par les routes et les chemins, il n’empêche que chacune, chacun de nous est dépositaire d’un trésor à partager, de la paix du Christ qui nous habite et qui, comme si nous étions un diffuseur de parfum, peut exhaler sa douce plénitude vers l’extérieur et pénétrer les narines (spirituelles évidemment) de celle ou celui qui la respire. Celui qui fournit le parfum, c’est l’Esprit. Aucun souci à se faire donc, il s’attache sans compter et en tout temps à faire le plein dans le diffuseur. Et nous, ce qui nous incombe c’est tout simplement d’entretenir bien ouverts les trous du diffuseur ; nous disposons de tous les outils nécessaires à commencer par ce que nous sommes, chacune, chacun tels que nous sommes. Puis, nous pouvons ouvrir notre Bible, traduite dans toutes les langues et y puiser force et assurance. Il y a aussi les temps de culte, la Parole annoncée, les milliers de partages et commentaires disponibles sur papier, et dans tous les médias, et à profusion sur internet. Et le plus précieux des dons, ce sont les dons en hommes et femmes qualifié(e)s qui se mettent à notre service pour travailler avec nous à l’entretien et même intervenir en cas de panne. Je suis sûre que vous disposez probablement d’autres outils encore pour garder le diffuseur opérationnel. Par exemple, un sourire, une main tendue, un regard d’accueil, une parole réconfortante… la liste n’est pas exhaustive. Vous le constatez, peu importe notre âge, nos capacités physiques, notre lieu de vie, toutes et tous nous sommes à même de répondre à l’envoi du Seigneur.

 

Conclusion : En conclusion, acceptez que je partage avec vous mon intime conviction. Elle se traduit par un spectacle qui est devant mes yeux, permanent et tellement joyeux. Je vois la grande table du banquet du Seigneur à laquelle nous sommes toutes et tous conviés : là, un repas nous attend, un repas qui, comme lors de la multiplication des pains, est sans cesse renouvelé, chaque plat sitôt servis, sitôt remplacé. La grâce, le salut, l’espérance du Royaume, l’assurance tangible et irréfragable d’un amour inconditionnel qui me porte, et parfois même me transporte, des fruits à profusion dont les vitamines stimulent et dynamisent les cœurs, vous savez, ces fruits que l’Esprit distribue à satiété et ont une double vocation : nous fortifier, maintenir la lumière allumée et du coup, éclairer celles et ceux qui sont autour de nous. Et nous, devant ces agapes, nous sommes rassasiés, récepteurs de ces dons de la bonté divine. Vous voyez vous, là, une assiette bien garnie dans la main, papotant à droite et à gauche en offrant votre assiette au partage ? Comment pourrions-nous ne pas en offrir tout autour de nous et devenir à notre tour diffuseurs de tous ces délices ? N’est-ce pas ce que nous allons faire tout à l’heure pendant l’apéritif partagé ? Ce que nous faisons ensemble, en paroisse, je ne doute pas que nous puissions le faire ailleurs pour le plus grand bonheur de celles et ceux que la vie nous fait côtoyer. A table et au boulot ! Amen !

 

[1] Tassin, Hervieux, Cousin, MArchadour Les Evangiles textes et commentaires p.677

[2] Marguerat, Norelli, Pffet Jésus de Nazareth nouvelles approches d’une énigme.

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DIMANCHE 3 JUILLET 2022 : TEXTES LITURGIQUES

2 Juillet 2022, 18:14pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

DIMANCHE 3 juillet 2022 NARBONNE

 

Prédicatrice : Joëlle Alméras

 

LUC 10, 1 – 12, 17

 

PROCLAMATION DE LA GRACE DE DIEU ET ACCUEIL

 

La grâce et la paix vous sont donnés de la part de Dieu notre Père et de Jésus-Christ notre Sauveur.

 

Oh quel plaisir, quel bonheur

De se retrouver entre frères !

C’est comme l’huile qui parfume la tête,

Et descend sur la barbe,

Sur la barbe d’Aaron,

Et qui descend sur le bord de son vêtement.

C’est comme la rosée de l’Hermon

Qui descend sur la montagne de Sion.

Là, le Seigneur donne sa bénédiction.

(Psaume 133)

 

Ce psaume nous parle de plaisir et de bonheur,

D’une huile parfumée,

D’une rosée rafraîchissante,

Par la seule grâce d’être avec des frères, des sœurs.

 

Je vous invite à la prière :

Seigneur, tu es notre Père,

Donne-nous la grâce de la fraternité.

Ouvre nos yeux sur nos voisins,

Qui partagent avec nous ce temps de rencontre.

Apprends-nous à les considérer

Comme un don précieux que tu nous offres.

Que ton Esprit coule sur nous comme une huile parfumée !

Que ta parole nous rafraîchisse comme une rosée ![1]

1 ) arc 221 « ô Seigneur, dans mon cœur » strophes 1, 2 et 3

LOUANGE

 

Louons Dieu.

Le jour s’est levé…

Seigneur,

Pour le chant du monde qui prend vie dès l’aube,

Béni sois-tu !

Pour la musique de la création qui monte dès l’aube,

Béni sois-tu !

Pour le bruit doux de la brise dans les branches

Béni sois-tu !

Pour les mots qui disent ta Parole au fil des rencontres,

Béni sois-tu !

Pour la mélodie joyeuse de la fraternité qui réjouit le cœur,

Béni sois-tu !

Que monte un chant d’espérance et de paix

Entonné par chacun et chacun de nous

Et qu’il se répande en ouvrant au pardon et  à la réconciliation

Ici bas et en tout lieu.

  1. te disons merci Seigneur ![2]

 

2 ) arc arc 283 « Chante alléluia »

 

VOLONTE DE DIEU

 

Écoutons le projet que Dieu a fait et qu’Il nous invite à partager :

 

Dieu nous donne chaque jour le pain.

C’est une invitation pour qu’à notre tour nous sachions donner.

Il rend au centuple.

Dieu veut donner à chacun « le pain de chaque jour ».

Dieu n’a pas de mains.

Il a les nôtres.

C’est à nous qu’il incombe concrètement de donner le pain aux hommes,

De redistribuer les richesses qu’il nous a confiées

En nous confiant la terre.

Car la terre est à tous. [3]

 

3 ) Spontané formule 3 arc 318 « toi qui es lumière »

 

PRIERE DE REPENTANCE

 

Nous nous présentons devant Dieu,

Pécheurs à la recherche de son pardon et de sa grâce.

 

Seigneur, ton pain de ce jour,

L’avons nous partagé ?

L’avons nous rompu à celui qui ne devait le recevoir que de nos mains ?

En avons nous ramassé les miettes pour que rien ne se perde

Et que le pauvre trouve à manger

À l’heure qu’on n’attendait pas ?

Seigneur, ton pain de ce jour,

L’avons nous partagé ?

Parfois oui, parfois avec une grimace, parfois non.

C’était du pain, ou un peu de temps, ou de l’amitié.

C’était des choses qui font vivre.

L’avons nous partagé .

Seigneur,

Pardonne nous les partages ratés.[4]

 

DECLARATION DU PARDON

 

Dans la reconnaissance et la paix de notre cœur, écoutons les paroles de grâce et de pardon de la part du Seigneur :

 

Père !

J’ai voulu te demander pardon

Et tu me dis :

« Je t’ai déjà pardonné ».

Je souhaitais t’offrir mon amitié,

Je voulais t’appeler « Abba », « Papa »,

Et tu me dis :

« tu es mon enfant, tu es mon fils, tu es ma fille ».

Je voulais te choisir

Et tu m’avais déjà choisi.

Je voulais me réjouir d’être retourné à toi,

Et toi, tu t’es déjà réjoui

De mon retour à l’appel de ta grâce.

Loué sois-tu, Père ![5]

 

5 ) Spontané formule 3 arc 405 « toi qui m’appelles »

 

 

[1] Antoine nouis la galette et la cruche t. 2 p. 17

[2] Olivier Filhol

[3] LITURGIE BLEUE P. 129

[4] Liturgie bleue p. 169

[5] Liturgie bleue p. 234-235 jean pierre Yel

PRIERE D’INVOCATION

 

Prions avant de lire les Écritures :

 

Ta Parole, Seigneur, comme ton silence,

Sont parfois bien mystérieux !

Tu te tais, tes disciples racontent,

Et nous, nous écoutons.

Mais comment comprendre

Ce que tu veux nous dire ?

Il nous faut ton Esprit, Seigneur,

Pour éclairer les Écritures.

Alors nous te le demandons, dans la prière,

Envoies sur nous ton Esprit,

Et tout deviendra clair et vivant pour nous.

Amen.[1]

 

Lectures :

 

Luc 10, 1 – 12, 17

« Comme une bonne odeur…»

 

6 ) pas de chant entre lecture et prédication

 

 

PREDICATION

 

 

APRES LA PREDICATION

 

 

Pause musicale :

 

7 ) arc 540 « allez vous en sur les places

Ou  arc 534 « Seigneur fais de nous"

 

  

CONFESSION DE FOI

 

Nous confessons notre foi :

 

Dieu est amour.

Par amour Dieu, notre Père, a créé le monde.

Son fils, Jésus Christ, est mort est ressuscité

Pour que l’amour naisse au cœur de tous les hommes.

Son esprit nous rend responsables et libres pour vivre de cet Amour.

Nous croyons que Dieu nous appelle aujourd'hui comme chaque jour

À répondre à son amour :

Dans l'Église, comme artisans de vérité et de pardon ;

Parmi nos contemporains,

Comme artisans de justice et de paix ;

Dans son Royaume qui vient, où l’Amour éclaire toute chose.

Dieu est amour.

C’est ce que nous croyons.

Amen.[2]

8 ) Spontané formule 3 arc 822 « louange à Dieu »

 

[1] Liturgie bleue p. 263

[2] Liturgie bleue p. 296

SAINTE CENE

 

Petite liturgie multilingue p. 18 et suite

 

PREFACE

 

9 ) arc 216 «  les mains ouvertes devant toi »

 

RAPPEL DE L’INSTITUTION

 

PRIERE DE COMMUNION

 

NOTRE PÈRE

 

INVITATION A LA CENE

 

FRACTION ELEVATION

 

COMMUNION

 

PRIERE D’ACTION DE GRACES

 

ANNONCES / OFFRANDE

 

PRIERE D’INTERCESSION

 

Unissons-nous dans la prière d’intercession :

 

Merci, Seigneur, parce que tu es à nos côtés.

Tu donnes sens à notre communauté, à notre vie.

Nous voulons croire que ton amour nous se manifeste concrètement.

Nous voulons croire à des vies transformées : les nôtres. 

Nous voulons te confier les personnes de la communauté

Qui se portent mal.

Tu les connais,

Celles et ceux que la maladie paralyse,

Que la solitude enferme…

Tu connais déjà leurs soucis,

Mais nous voulons encore appeler ta bienveillance sur eux,

Pour que le désespoir ne l’emporte jamais.

Fais leur signe à ta manière,

Pour leur vie, trouve toujours du relief et du goût.

Si c’est à nous d’être signe de ta part,

Inspire-nous…

Aide nous à être auprès d’eux des signes de ta grâce.

Nous voulons aussi te confier nos amis, nos familles,

Ceux qui nous sont chers.

Nous faisons nôtres leurs joies et leurs peines.

Éclaire nos relations avec eux, et allège, s’il te plait,

Les difficultés que personne ne peut porter à leur place.

Dans la ville où nous habitons,

Il y a des drames domestiques cachés,

Des existences fragilisées, abîmées,

Des gens qui souffrent en silence.

D’autres que la haine d’eux-mêmes

Rend méchants et agressifs.

Nous avons peur d’imaginer

Toutes ces détresses à côté de chez nous.

Nous te confions celles et ceux qui ont le cœur assombri

Qui sont marqués par la violence, l’abandon, la dépression.

Il y a toutes celles et tous ceux qui sont pris en otages,

Dont la vie, partout sur notre terre est menacée chaque seconde

Par la décision d’hommes qui ont oublié ou qui ne connaissent pas ton amour.

Nous te confions tous nos frères et sœurs en humanité

Qui vivent sous les bombardements ou les attaques incessantes de groupes armés et avides du sang de leurs victimes.

Nous t’en prions,

Insuffle ton amour dans les cœurs des dirigeants responsables.

Insuffle ton pardon dans le cœur des victimes innocentes.

Aide nous à garder confiance dans l’humanité,

Et viens agir au creux des cœurs pour qu’ils sentent ta Présence,

Et que ton amour reconstruise ces hommes et ces femmes,

Si lointains et si proches à la fois.

Seigneur, que la vie soit un miracle.

Nous avons confiance en toi.

Amen.[1]

 

(notre Père prié pendant la sainte cène)

 

ENVOI

 

  1. pour les paroles d’envoi :

 

Lorsque Dieu appelle Abram il lui dit :

        Va pour toi,

        hors de ton pays,

        de ta parenté et de la maison de ton père,

        vers le pays que je te montrerai…

Je te bénirai

        je rendrai grand ton nom,

        Tu seras une bénédiction pour les autres.

 

Au moment de quitter ce temple, souviens-toi de l’histoire d’Abraham.

        Lève-toi !

        Mets-toi en route !

        Vis l’Évangiles.

Et tu réaliseras la parole de l’apôtre :

        Nous sommes pour Dieu un parfum du Christ.

 

Bénédiction :

 

Que le Dieu de ta marche et de tes haltes, de tes chemins et de tes sentiers ;

Que le Dieu de ton attente et de ta hâte, de ton départ et de ton arrivée ;

Te bénisse et te garde !

 

Il est le compagnon qui partage ta route,

Il est la boussole qui montre le chemin,

Il est la vérité qui apaise tes doutes,

Il est le parfum de tes lendemains.[2]

 

9) Spontané formule 3 arc 886 « ma paix je vous laisse »

 

[1] Nicolas Baud Au commencement p. 78-79

[2] Antoine Nouis la galette et la cruche t. 3 p. 136-137

uis la galette et la cruche t. 3 p. 136-137

Lectures :

 

Luc 10, 1 – 12, 17

« Comme une bonne odeur…»

 

6 ) pas de chant entre lecture et prédication

 

PREDICATION

 

APRES LA PREDICATION

 

simuler un nenttoyage, allumer le diffuseur de parfum

 

7 ) arc 540 « allez vous en sur les places

Ou  arc 534 « Seigneur fais de nous"

  

CONFESSION DE FOI

 

Nous confessons notre foi :

 

Dieu est amour.

Par amour Dieu, notre Père, a créé le monde.

Son fils, Jésus Christ, est mort est ressuscité

Pour que l’amour naisse au cœur de tous les hommes.

Son esprit nous rend responsables et libres pour vivre de cet Amour.

Nous croyons que Dieu nous appelle aujourd'hui comme chaque jour

À répondre à son amour :

Dans l'Église, comme artisans de vérité et de pardon ;

Parmi nos contemporains,

Comme artisans de justice et de paix ;

Dans son Royaume qui vient, où l’Amour éclaire toute chose.

Dieu est amour.

C’est ce que nous croyons.

Amen.[7]

8 ) Spontané formule 3 arc 822 « louange à Dieu »

 

SAINTE CENE

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PREFACE

 

9 ) arc 216 «  les mains ouvertes devant toi »

 

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PRIERE D’INTERCESSION

 

Unissons-nous dans la prière d’intercession :

 

Merci, Seigneur, parce que tu es à nos côtés.

Tu donnes sens à notre communauté, à notre vie.

Nous voulons croire que ton amour nous se manifeste concrètement.

Nous voulons croire à des vies transformées : les nôtres. 

Nous voulons te confier les personnes de la communauté

Qui se portent mal.

Tu les connais,

Celles et ceux que la maladie paralyse,

Que la solitude enferme…

Tu connais déjà leurs soucis,

Mais nous voulons encore appeler ta bienveillance sur eux,

Pour que le désespoir ne l’emporte jamais.

Fais leur signe à ta manière,

Pour leur vie, trouve toujours du relief et du goût.

Si c’est à nous d’être signe de ta part,

Inspire-nous…

Aide nous à être auprès d’eux des signes de ta grâce.

Nous voulons aussi te confier nos amis, nos familles,

Ceux qui nous sont chers.

Nous faisons nôtres leurs joies et leurs peines.

Éclaire nos relations avec eux, et allège, s’il te plait,

Les difficultés que personne ne peut porter à leur place.

Dans la ville où nous habitons,

Il y a des drames domestiques cachés,

Des existences fragilisées, abîmées,

Des gens qui souffrent en silence.

D’autres que la haine d’eux-mêmes

Rend méchants et agressifs.

Nous avons peur d’imaginer

Toutes ces détresses à côté de chez nous.

Nous te confions celles et ceux qui ont le cœur assombri

Qui sont marqués par la violence, l’abandon, la dépression.

Il y a toutes celles et tous ceux qui sont pris en otages,

Dont la vie, partout sur notre terre est menacée chaque seconde

Par la décision d’hommes qui ont oublié ou qui ne connaissent pas ton amour.

Nous te confions tous nos frères et sœurs en humanité

Qui vivent sous les bombardements ou les attaques incessantes de groupes armés et avides du sang de leurs victimes.

Nous t’en prions,

Insuffle ton amour dans les cœurs des dirigeants responsables.

Insuffle ton pardon dans le cœur des victimes innocentes.

Aide nous à garder confiance dans l’humanité,

Et viens agir au creux des cœurs pour qu’ils sentent ta Présence,

Et que ton amour reconstruise ces hommes et ces femmes,

Si lointains et si proches à la fois.

Seigneur, que la vie soit un miracle.

Nous avons confiance en toi.

Amen.[8]

 

(notre Père prié pendant la sainte cène)

 

ENVOI

 

  1. pour les paroles d’envoi :

 

Lorsque Dieu appelle Abram il lui dit :

        Va pour toi,

        hors de ton pays,

        de ta parenté et de la maison de ton père,

        vers le pays que je te montrerai…

Je te bénirai

        je rendrai grand ton nom,

        Tu seras une bénédiction pour les autres.

 

Au moment de quitter ce temple, souviens-toi de l’histoire d’Abraham.

        Lève-toi !

        Mets-toi en route !

        Vis l’Évangiles.

Et tu réaliseras la parole de l’apôtre :

        Nous sommes pour Dieu un parfum du Christ.

 

Bénédiction :

 

Que le Dieu de ta marche et de tes haltes, de tes chemins et de tes sentiers ;

Que le Dieu de ton attente et de ta hâte, de ton départ et de ton arrivée ;

Te bénisse et te garde !

 

Il est le compagnon qui partage ta route,

Il est la boussole qui montre le chemin,

Il est la vérité qui apaise tes doutes,

Il est le parfum de tes lendemains.[9]

Lectures :

 

Luc 10, 1 – 12, 17

« Comme une bonne odeur…»

 

6 ) pas de chant entre lecture et prédication

 

PREDICATION

 

APRES LA PREDICATION

 

simuler un nenttoyage, allumer le diffuseur de parfum

 

7 ) arc 540 « allez vous en sur les places

Ou  arc 534 « Seigneur fais de nous"

  

CONFESSION DE FOI

 

Nous confessons notre foi :

 

Dieu est amour.

Par amour Dieu, notre Père, a créé le monde.

Son fils, Jésus Christ, est mort est ressuscité

Pour que l’amour naisse au cœur de tous les hommes.

Son esprit nous rend responsables et libres pour vivre de cet Amour.

Nous croyons que Dieu nous appelle aujourd'hui comme chaque jour

À répondre à son amour :

Dans l'Église, comme artisans de vérité et de pardon ;

Parmi nos contemporains,

Comme artisans de justice et de paix ;

Dans son Royaume qui vient, où l’Amour éclaire toute chose.

Dieu est amour.

C’est ce que nous croyons.

Amen.[7]

8 ) Spontané formule 3 arc 822 « louange à Dieu »

 

SAINTE CENE

Petite liturgie multilingue p. 18 et suite

 

PREFACE

 

9 ) arc 216 «  les mains ouvertes devant toi »

 

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COMMUNION

 

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PRIERE D’INTERCESSION

 

Unissons-nous dans la prière d’intercession :

 

Merci, Seigneur, parce que tu es à nos côtés.

Tu donnes sens à notre communauté, à notre vie.

Nous voulons croire que ton amour nous se manifeste concrètement.

Nous voulons croire à des vies transformées : les nôtres. 

Nous voulons te confier les personnes de la communauté

Qui se portent mal.

Tu les connais,

Celles et ceux que la maladie paralyse,

Que la solitude enferme…

Tu connais déjà leurs soucis,

Mais nous voulons encore appeler ta bienveillance sur eux,

Pour que le désespoir ne l’emporte jamais.

Fais leur signe à ta manière,

Pour leur vie, trouve toujours du relief et du goût.

Si c’est à nous d’être signe de ta part,

Inspire-nous…

Aide nous à être auprès d’eux des signes de ta grâce.

Nous voulons aussi te confier nos amis, nos familles,

Ceux qui nous sont chers.

Nous faisons nôtres leurs joies et leurs peines.

Éclaire nos relations avec eux, et allège, s’il te plait,

Les difficultés que personne ne peut porter à leur place.

Dans la ville où nous habitons,

Il y a des drames domestiques cachés,

Des existences fragilisées, abîmées,

Des gens qui souffrent en silence.

D’autres que la haine d’eux-mêmes

Rend méchants et agressifs.

Nous avons peur d’imaginer

Toutes ces détresses à côté de chez nous.

Nous te confions celles et ceux qui ont le cœur assombri

Qui sont marqués par la violence, l’abandon, la dépression.

Il y a toutes celles et tous ceux qui sont pris en otages,

Dont la vie, partout sur notre terre est menacée chaque seconde

Par la décision d’hommes qui ont oublié ou qui ne connaissent pas ton amour.

Nous te confions tous nos frères et sœurs en humanité

Qui vivent sous les bombardements ou les attaques incessantes de groupes armés et avides du sang de leurs victimes.

Nous t’en prions,

Insuffle ton amour dans les cœurs des dirigeants responsables.

Insuffle ton pardon dans le cœur des victimes innocentes.

Aide nous à garder confiance dans l’humanité,

Et viens agir au creux des cœurs pour qu’ils sentent ta Présence,

Et que ton amour reconstruise ces hommes et ces femmes,

Si lointains et si proches à la fois.

Seigneur, que la vie soit un miracle.

Nous avons confiance en toi.

Amen.[8]

 

(notre Père prié pendant la sainte cène)

 

ENVOI

 

  1. pour les paroles d’envoi :

 

Lorsque Dieu appelle Abram il lui dit :

        Va pour toi,

        hors de ton pays,

        de ta parenté et de la maison de ton père,

        vers le pays que je te montrerai…

Je te bénirai

        je rendrai grand ton nom,

        Tu seras une bénédiction pour les autres.

 

Au moment de quitter ce temple, souviens-toi de l’histoire d’Abraham.

        Lève-toi !

        Mets-toi en route !

        Vis l’Évangiles.

Et tu réaliseras la parole de l’apôtre :

        Nous sommes pour Dieu un parfum du Christ.

 

Bénédiction :

 

Que le Dieu de ta marche et de tes haltes, de tes chemins et de tes sentiers ;

Que le Dieu de ton attente et de ta hâte, de ton départ et de ton arrivée ;

Te bénisse et te garde !

 

Il est le compagnon qui partage ta route,

Il est la boussole qui montre le chemin,

Il est la vérité qui apaise tes doutes,

Il est le parfum de tes lendemains.[9]

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Le partage multiplie... Luc 9, 10 - 17

23 Juin 2022, 10:57am

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

Narbonne 19/6/22 2022

Luc 9, 10 à 17

Pasteur Philippe Perrenoud

le partage multiplie...

 

Voilà un passage célèbre

Il se situe juste après le retour des disciples que Jésus avait envoyé en mission, et juste après une question d’Hérode à son sujet, sur son identité : Jésus serait-il le retour de Jean-Baptiste qu’il vient d’exécuter ?... ou d’Élie ? Bref un signe avant coureur de la fin des temps ?... Voilà qui inquiète donc Hérode… sur le registre de la superstition...

Hérode demande donc à voir Jésus. Celui-ci va se laisser voir, bien mieux qu'avec une convocation auprès du pouvoir local : par un signe de sa Présence, à tous, pour tous...

A ces 2 moments (retour de mission et Hérode), Jésus donne ainsi une suite, une réponse : en acte ! et quel acte :

- comme pour nous dire que la mission est en parole et en actes ; et pourquoi il est venu.

- et à Hérode, qui limite la religion à ce qui concerne ses propres intérêts (personnels et/ou politiques), Jésus montre pour quoi il est venu…

Comment ?

Il le montre avec ce passage que l’on appelle souvent « multiplication des pains ». Pourquoi pas, mais voyons ce qu’il en est… Ce sont peut-être d’autres choses qui sont multipliées… De quoi et de qui s’agit-il ?

 

Reprenons alors, les différents acteurs de cette grande scène.

Nous avons cette foule, et des disciples inquiets… Seul Jésus ne semble pas s’inquiéter... Pourquoi ? Peut-être parce qu’il est le Christ... pour nous dire une présence, une nourriture au-delà de nous…

Au retour de leur 1er envoi en mission, les 12 disciples retrouvent Jésus. Une foule le suit ; Jésus enseigne ; et, sans se lasser, il accueille. Nous le savons pourtant, quand on veut accueillir/aider, à plus ou moins longue (ou brève...) échéance, vient le découragement. Là n'est peut-être pas le but principal de ce texte, mais force est de constater que Jésus ne se lasse pas d’accueillir.

Il transforme aussi la faiblesse des disciples. Il utilise leurs mains pour partager son Amour. Il nourrit le corps et le cœur de la foule.

La foule qui est venu écouter Jésus attend encore, dans ce lieu désert. Elle se trouve dans le besoin. Ici, on nous parle bien de foule, donc d'une multitude ; pas d'une catégorie particulière, mais de la diversité que cela implique ; et un peu perdue, sans sens ; ce qui veut non seulement dire que chacun est invité, mais aussi que chacun (donc y compris nous-mêmes) avons besoin. Nous pouvons être de ces gens qui peuvent attendre : un peu de nourriture... que nous sommes aussi de cette multitude, un peu perdue, dans un monde qui ne sait d'ailleurs pas toujours lui-même où il va...

Elle attend aussi un guérisseur ; elle suivait Jésus aussi pour cela... Que fait-il ? Devant l'incertitude qu'il a laissé s'installer, il dit aux Apôtre donnez-leur à manger vous-mêmes... ça alors ! Ça servait bien à quelque chose qu'ils le suivent pour s'entendre dire de se débrouiller eux-mêmes... Alors ? Il ne donne pas tout tout de suite, tout cuit du ciel. Il nous amène à chercher... Les choses ne s'imposent pas d'elles-mêmes... les meilleures choses en tout cas, souvent... En cherchant, et apportant chacun nos participations, il peut en ressortir tant...

Tous reçoivent. Peut-être pas ce qu'ils voulaient, souhaitaient au départ ; mais ce dont ils avaient besoin...

Jésus ne renvoie donc pas tout ce monde. Il demande de faire asseoir les gens par groupes : avec ce chiffre qui peut paraître un peu obscur de cinquante. Elle fait penser à l'organisation d'Israël au désert, puis d'autres règles communautaires, en vue d'une organisation idéale, avant le « banquet final ». Bref d'un peuple en marche dans le désert, qui doit aussi vivre cela dans la durée... en vivant cela en groupe : non pas comme des bénéficiaires isolés, mais communautairement, dans l’échange.

La faim, le dénuement, qui font ressentir au plus profond de nous le manque, sont l’occasion de s’en souvenir : de le vivre non seulement comme de belles paroles, mais dans notre « chair » : dans tout notre être, dans notre condition même !...

La suite du récit fait alors directement allusion à l'institution de la Sainte-Cène : avec les même mots que pour le dernier repas, Jésus donne à manger ;

il donne un signe de sa présence ;

il donne la force de continuer de vivre dans ce monde, dans la durée…

Ainsi, devant l'inquiétude des disciples, et après avoir rassemblés les gens, Jésus prend le peu de chose dont il dispose, qu’on lui a apporté : 5 pains et 2 poissons ; et il procède au partage. Luc décrit la scène sans faire de commentaire. Il ne parle même pas d'un étonnement des disciples. Il nous laisse nous étonner nous-même… Ils mangèrent et furent tous rassasiés ; et on emporta ce qui leur restait de morceaux : 12 paniers.

12 comme toutes les tribus : de nouveau la multitude. Le Christ est là pour tous, quelques que soient nos tribus, ou nos jugements : tous ceux qui sont venus, même dans cet endroit désert, reçoivent…

Tout comme au début nous avions aussi la mention des 12 : comme les Apôtres, également : c'est-à-dire qu'à la suite du Christ, nous avons tous quelque chose à ramener et à transmettre…

Ainsi, cette invitation à tous n'est pas une générosité divine sans conséquences pour nous, puisqu'il nous donne d'y participer... Il a aussi besoin que nous remettions entre ses mains ce que nous avons ; même si ce ne sont que 5 pains et 2 poissons. Avec nos gestes de partages, il peut faire des merveilles ; mais il a aussi besoin de nous. Et si nous acceptons de remplir notre part, il leur donnera une efficacité insoupçonnée... Bien plus encore : cela se prolonge... Il y a encore des paniers : ça ne s'arrête pas ainsi ; il y a comme un prolongement... le partage peut continuer, aller au-delà...

 

A bien des niveaux, quand on partage, il y a plus que l'addition de ce que les uns donnent, de ce que les autres reçoivent... Dans le partage, il y a plus ; il y a quelque chose d’un peu mystérieux ; de vraiment magique ; pour de vrai... et non dans la superstition, comme Hérode ; et non dans la peur, comme Hérode aussi...

Même si le but 1er du texte n’est pas une simple démonstration sur les bienfaits du partage, cette idée en est la conséquence : elle en est la suite logique : comme dans le repas auquel nous convie le Christ, il y a ce partage, qui peut produire tellement plus que ce qu'on peut croire à priori...

 

Nous sommes parfois tentés de ne pas croire à l'utilité de tels ou tels gestes, même modestes, qui peuvent sembler minimes : les besoins sont si grands, la foule est si nombreuse, les conditions souvent si difficiles, nos moyens dérisoires. En fait, la foi est au-delà d’une logique quantitative, et d’« efficacité » (selon nos critères) ; il y a une puissance de l'Amour (de Dieu et alors les uns des autres et pour les autres).

Si nous voulons bien nous mettre au service de cet Amour, il nous conduira plus loin que ce que nous pouvons mesurer et compter. Il nous dit, à nous aussi donnez vous-mêmes. Il veut, à travers nos signes, mettre dans ce monde un dynamisme du partage, qui déborde nos calculs humains. Cela fait partie du cœur de la mission à laquelle il nous invite, modestement, mais sans attendre (et cela fera peur à tant d'Hérode, y compris à l'Hérode qui peut sommeiller en nous, ou autour de nous...) N'ayons pas peur, donc...

 

Amen

 

 

 

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dimanche 29 mai 2022 : Jean 17, 20 - 26

28 Mai 2022, 16:52pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

Narbonne

                                        DIMANCHE 29 mai 2022

  ACTES 7, 55 - 60

    JEAN 17, 20 – 26

« un, certes ! mais avec deux, et trois et… »

 

INTRODUCTION : Un avec le Christ ! un avec le Père : un avec l’Esprit ! tu le crois ? Un ! Même un analphabète sait ce qu’est « un » ! deux lettres, pour un mot minuscule dans sa forme, et immense dans ce qu’il veut dire. Un ! Non pas le 1 tout seul des chiffres que nous avons appris à l’école, non pas le 1 que vivent tant de nos contemporains dans la solitude et le désarroi et qui engendre tant de misère. Non, ce « un » là est « un tout » à lui seul, un ensemble invisible mais palpable consolidé fermement dans un lien indéfectible … Moi et le Père nous sommes un, dit Jésus. Que tous soient « un » ajoute-t-il en parlant de ses disciples.

Alphonse Maillot dit de ce texte qu’il est « la tarte à la crème » de tous les œcuménismes ; j’y vois, pour ma part, une promesse, une espérance, une assurance. Dieu « un », chrétiens « un », le monde où cette unité se manifeste et la nécessité de cette unité seront notre parcours de ce matin. En y cheminant, nous garderons les yeux fixés sur l’espérance offerte : « qu’ils soient tous un comme nous sommes un ».

 

1) contexte : La prière du dix-septième chapitre de l’Évangile selon Jean, dite traditionnellement « sacerdotale », est propre à cet évangile. Placée à la fin du discours d’adieu, elle en reprend certains thèmes comme le don, l’amour, la connaissance et précède immédiatement le récit de la Passion. Cette place charnière donne un poids tout spécial aux versets de notre péricope. Au cœur du discours d’adieu, il y a une question centrale pour la communauté johannique : comment croire en l’absence de Jésus ? On comprend, alors, pourquoi ce discours se termine par une prière car l’heure est grave. Le Jésus johannique s’en remet à celui qui l’a envoyé ; il intègre aussi dans sa prière ceux qui restent après son départ et même tous ceux qui suivront dans les temps à venir. Jésus se concentre sur le passage de témoin entre lui et les disciples. Son départ permettra à ceux qui lui ont été confiés, « ceux que tu m’as donnés » dit-il, de prendre la place qui leur est offerte dans le projet de Dieu. Dans cette prière Jésus est moins préoccupé de son sort que du sort de ceux qu’il laisse derrière lui. Il met en place un plan d’action pour la suite ; dans ce projet à long terme, d’autres sont invités à entrer.[1]

 

2) Dieu est « un » : mais avant tout, ce projet est une extension d’une réalité déjà existante. Quand Jésus dit : « Moi et le Père nous sommes un », il affirme une réalité qui existe déjà en Dieu.[2] « Je suis dans le Père et le Père est en moi », unis dans le lien vivant qu’est le Saint Esprit. L’unité du Père et du Fils est la source de laquelle nait toute autre forme d’unité. Cette unité première alimente et permet celle des croyants qui la reflète et la prolonge.

La liberté de parole de Jésus, ce cœur à cœur audacieux avec Dieu et avec ses disciples détonne avec l’attitude des rabbins de l’époque. Pas de crainte, une simplicité fulgurante et quasiment passionnelle : Jésus est à « tu et à toi » avec le Père. En lui un bouillonnement d’amour continu veut l’unir au Père dans ce projet qui les lie aussi étroitement : ils veulent faire connaitre et partager leur secret d’amour à « ceux qui sont donnés à Jésus ». Cette intimité, cette réciprocité d’amour du Père et du Fils, voila ce que Jésus nous offre comme modèle pour notre unité fraternelle. Je dis un modèle, mais c’est plus qu’un modèle : c’est comme un espace où Dieu nous accueille pour y vivre notre unité : « qu’ils soient un en nous, dit Jésus ».

 

3) les disciples sont appelés à être un : oui, « afin qu’ils soient parfaitement un et que le monde connaisse que tu m’as envoyé »… Il y avait, déjà, au temps de Jean, de nombreuses églises et le Nouveau Testament relate leurs différences, un peu comme s’il projetait sous nos yeux un immense puzzle qui ne serait pas terminé : il y a des vides, un peu partout et il est difficile, pour quelqu’un de l’extérieur, de visualiser le tableau dans son ensemble. L’unité des chrétiens est le pivot qui ouvre la porte du témoignage au monde selon Jean et quand nous faisons le tour des Eglises du premier siècle, leurs désaccords, leurs faux-pas, pourraient nous donner à penser qu’elles ont failli dans cette unité. Pourtant, il y a aujourd’hui, plus de 2 milliards de chrétiens sur notre planète. Ce « un » dont parle Jésus, (je préfère ce mot à « unité » qui nous replonge directement dans un monde en recherche d’un œcuménisme bien plus doctrinal et ecclésial que communiel), ce « un », je l’offre à votre méditation. Ce pour quoi Jésus prie, c’est, me semble-t-il, un lieu communiel, un lieu vers lequel chaque jour nous marchons, une direction, un but à atteindre. Nous sommes dans une dynamique, une marche jamais figée où déjà, Jésus est là. « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux »…

 

4) une prière pour le monde : Cet espace est ouvert aux disciples, ceux du temps de Jésus, ceux du temps de Jean, et ceux qui les suivront, tous ceux   qui « ne sont pas du monde » dit Jésus mais qui sont dans le monde. Le mot « monde » apparait 17 fois dans ce chapitre. Comme si le monde des hommes, le monde terrestre, n’était pas celui des disciples. Est-ce qu’il n’est plus le monde de Celui qui créa les cieux et la terre ? Est-ce que le monde est mauvais, et faut-il que les disciples vivent hors du monde ? La prière de Jésus est une espérance, je vous l’ai dit alors ne serait-ce pas, plutôt, en creux, une prière aussi POUR le monde ? Une prière pour le monde à travers les hommes qui, à la suite de Jésus, sur ses pas, portent au monde la parole de Dieu, portent un peu de ciel sur la terre ? Prière nécessaire pour que les hommes habitent ce monde autrement, qu’ils soient dans le monde témoins de l’amour de Dieu, témoins d’un autre monde, d’une Parole autre, d’un autre possible, de changements, d’une espérance. Prière qui résume tout l’Evangile de Jean et qui nous dévoile, nous révèle, qu’être croyant, disciple du Christ, lecteur des Evangiles, c’est une question de rapport au monde. C’est une façon d’être au monde, d’exister, de vivre dans ce monde, parfois autrement. A travers les disciples et les envoyés à venir, Jésus prie quand même pour le monde qui reste, tel qu’il est, l’objet de l’amour de Dieu. La prière d’Etienne n’en est-elle un magnifique exemple ? A l’heure de la mort, il ne prie pas pour son salut mais pour celui de ses contemporains, de ceux qui sont en train de l’assassiner :   « Seigneur, ne leur impute pas ce péché » !

 

5) la place de ceux qui sont « un » dans le monde : Nous ne pouvons pas être seulement spectateurs dans ce monde, où rien ne tourne rond, c’est le moins que l’on puisse dire en ce mois de mai 2022, mais nous sommes là à notre place, dans le monde. Il ne s’agit pas de créer un monde à part, préservé. Mais bien d’habiter le monde avec la part de ciel qui est en nous. Parce que le monde, c’est nous. Nous sommes citoyens d’un monde en devenir, un monde à l’image du monde de Dieu. Jésus prie afin que sa joie soit en tous ceux qui témoignent de ce monde d’amour.[3] Les disciples, « un en Christ », offrent au monde une nouvelle chance de découvrir Jésus en ses envoyés. Le témoignage de la communauté devient donc pour le monde un passage obligé. C’est à la fois dramatique et extraordinaire que les disciples, que chacun, chacune de nous, reçoivent dans cette prière la responsabilité du destin du monde, en devenant pour lui point d’interrogation, d’interpellation et lieu de témoignage et d’ancrage. Le monde a besoin, pour adhérer à Jésus, d’une parole et d’un témoignage de vie. Le changement d’attitude du monde fait partie intégrante de l’histoire et cet optimisme dépasse ce que vit la communauté des croyants. Le texte laisse entendre qu’il n’y a pas une fatalité du rejet, mais qu’une espérance pour le monde est posée par Jésus. « Qu’ils soient un comme nous nous sommes un »….

 

Conclusion : en conclusion, une question : « oui mais comment puis je être « un » avec Christ ? Antoine Nouis propose une ébauche de réponse, je cite :

« dans une maison, il y a les pièces publiques, le salon et la salle à manger, où nous recevons nos amis. Puis il y a les pièces plus intimes comme la chambre et la salle de bains : nous y séjournons régulièrement mais nous n’y invitons que nos intimes. Enfin, il y a les coins où l’on va rarement car ils sont en désordre. Ce sont nos greniers et nos caves qui sont sombres et qui font peur. C’est la partie cachée de notre vie, ce sont nos ténèbres, nos blessures, nos rancunes et nos prisons intérieures. Demeurer en Christ, c’est lui ouvrir les différentes pièces de sa maison.  Les pièces publiques mais aussi les pièces privées et même les pièces cachées dans lesquelles nous n’aimons pas entrer[4] ». De toute façon, il y a longtemps qu’il connait cette maison là, alors, il frappe à ta porte. Écoute ! si tu allais ouvrir et après… après ?

Je laisse le mot de la fin à Maurice Zundel, je cite : « être chrétien, c’est rendre la vie plus belle et les autres plus heureux…(…) le christianisme n’est pas une doctrine mais une Présence remise entre nos mains (…) nous avons à témoigner de Lui en Le laissant transparaitre en nous, c'est-à-dire, en un seul mot, nous avons à devenir, nous avons à montrer à tous et à chacun, en nous cachant en Lui, le Visage de Jésus Christ.[5] » Amen !

 

 

 

 

 

 

[1] Lire et dire

[2] http://www.carmel.asso.fr/7eme-Dimanche-de-Paques-Jean-17-20-26.html

[4] Antoine Nouis un catéchisme protestant  p.

[5] Maurice Zundel « le problème que nous sommes » p. 91

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