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Eglise Protestante Unie de Narbonne

Culte du 7 novembre 2011. Prédication : Romains 5,1-11

8 Novembre 2021, 09:56am

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

 

 

Culte du 7 novembre 2021

proposé par Jean-Pierre Pairou

 

Ouverture

A l'heure où je me mets en route pour ce culte, notre monde est bousculé à nouveau par la pandémie et les violences lointaines ou proches. Je souhaitais, avant ces drames et maintenant malgré, célébrer, ce que nous faisons habituellement avant le 31 octobre, le rappel de la Réformation. Ce sera, en ce jour, rappel de la Grâce, de l'Amour infini et inconditionnel de Dieu envers nous.

Nos vies sont agitées, les soucis et les fardeaux ne nous épargnent pas

Il nous arrive d'être fatigués, c'est dans ces moments particulièrement qu'il est bon de pouvoir s'arrêter pour un temps de culte.

 Pour déposer nos soucis, nos fatigues et nos peines

Pour nous laisser accueillir le Christ vivant

Le Christ nous accueille ce matin

La Paix du Père, l'amour du fils, la consolation de l'Esprit...

 nous sont offerts pour que nous vivions ce culte

le coeur au repos et l'esprit apaisé.

 Amen

LOUANGE

La louange est un applaudissement. Louer Dieu, c’est laisser parler l’enfant qui est en nous.

La louange est aussi utile qu’un cadeau, aussi précieuse que la gratuité, aussi nécessaire qu’un sourire, aussi importante que la quête du beau….

Dans la louange, nous disons à Dieu que nous sommes témoins de sa grâce indicible. 

Laissons alors tomber nos questions sans réponses et nos angoisses, et proclamons la grandeur du Christ et la joie de l'Evangile. Je nous invite à ce geste de reconnaissance. Je vous invite à la louange.

Louons le Seigneur :

Sans fin, Seigneur, nous chanterons ton amour. D’âge en âge nous proclamerons ta fidélité.

Oui, nous le savons : ton amour est établi pour toujours, et ta fidélité est plus ferme que les cieux.

Le monde célèbre tes merveilles, Seigneur, et l’assemblée des croyants ta fidélité.

Seigneur, Dieu de l’univers, qui est puissant comme toi ? C’est l’amour qui rayonne de toi !

Heureux le peuple qui saura t’acclamer. Tout le jour, à ton nom, il dansera de joie. Béni sois-tu, Seigneur, Dieu de notre père Israël

 

Chant Psaume 36

 

 CONFESSION DE PECHES

De notre indifférence et de notre ingratitude à ton égard, comme de tout oubli de tes commandements, délivre-nous, Seigneur.

De toute forme d’égoïsme, et de tout manque de générosité envers notre prochain, comme de toute mauvaise humeur, délivre-nous, Seigneur.

De toute lâcheté, et de toute paresse dans nos communautés, comme de toute négligence dans notre travail, délivre-nous, Seigneur.

De toute vanité, et de tout orgueil de soi-même, comme de tout découragement, délivre-nous, Seigneur.

Accorde-nous ton pardon. Augmente notre foi ; donne-nous confiance en toi ; appelle-nous à ton service.

Nous te remercions et nous te louons car tu acceptes toujours de recommencer avec nous. Amen.

 

Spont 1 « O seigneur dans ta grâcetourne vers moi ta face, et prends pitié de moi. Dans mon malheur extrême, pour l’amour de toi-même, O mon Dieu sauve moi »

 

ANNONCE ET ACCUEIL DU PARDON          :

 

 " C'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. 9 Ce n'est point par les oeuvres, afin que personne ne se glorifie. 10 Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes oeuvres, que Dieu a préparées d'avance, afin que nous les pratiquions." Eph 2

 

Spont 1 « Seigneur reçois, Seigneur pardonnenotre misère et nos péchés, et ce pardon que tu nous donnes, enseigne-nous à le donner. O mon Seigneur, mon Dieu, mon roi, aie pitié, aie pitié de moi »

 

VOLONTE DE DIEU

 

Ce n’est pas vous qui m’avez choisi ; mais moi je vous ai choisis et je vous ai établis afin que vous alliez et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure, afin que ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne.

 

Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres

 

Spont 1 « Enseigne moi à discerner dans la joie et la peine, le chemin où tu veux mener tout homme que tu aimes. Comme tu viens me rencontrer et comme tu m’écoutes, que je sache aussi m'approcher des autres sur leurs routes 

 

Avant lecture :

 

Seigneur, nous allons entendre ces textes qui t’ont porté jusqu’à nous

Qu’ils deviennent, malgré nos réticences, cette Parole dont nous avons besoin, celle de l’Espérance et de la victoire sur la mort

 

Lecture : Romains 5, 1 à 11

Assurés de l'amour de Dieu en Jésus-Christ, reconnaissons notre péché.1 Etant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, 2 qui nous devons d'avoir eu par la foi accès à cette grâce, dans laquelle nous demeurons fermes, et nous nous glorifions dans l'espérance de la gloire de Dieu. 3 Bien plus, nous nous glorifions même des afflictions, sachant que l'affliction produit la persévérance, 4 la persévérance la victoire dans l'épreuve, et cette victoire l'espérance. 5 Or, l'espérance ne trompe point, parce que l'amour de Dieu est répandu dans nos coeurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné. 6 Car, lorsque nous étions encore sans force, Christ, au temps marqué, est mort pour des impies. 7 A peine mourrait-on pour un juste; quelqu'un peut-être mourrait-il pour un homme de bien. 8 Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. 9 A plus forte raison donc, maintenant que nous sommes justifiés par son sang, serons-nous sauvés par lui de la colère. 10 Car si, lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, à plus forte raison, étant réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie. 11 Et non seulement cela, mais encore nous nous glorifions en Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, par qui maintenant nous avons obtenu la réconciliation.

 

Chant 107

 

 

 

 

 

 

Prédication

 

Romains 5, 1 à 11

L'Epitre aux romains est, d'une certaine manière, centrale dans . la naissance de la Réforme Luther, torturé par l'idée de salut comme on l'était au moyen-âge, va trouver dans ces textes de Paul ( Eph.2 ) cette idée libératrice de " justification" par la foi et non par les oeuvres. Thème central qui oppose Paul aux judaïsme (en particulier pharisien ) comme il opposera Luther à la théologie catholique.

 L'idée de mérite nous est familière : seule une bonne action mérite sa récompense. Elle est difficile à ôter de l'esprit humain. Il m'est arrivé d'entendre un protestant dire : " Qu'ai-je fait à Dieu pour mériter ça ? "

N'y a-t-il pas aussi parfois, une manière protestante de faire de la foi une oeuvre ?

Thèmes de ce texte :

-La justification

-La réconciliation

-La foi

-La mort " salvatrice" interrogation terrible et centrale.

1) Idée de Justification

Cette idée repose sur le sentiment que nous sommes tous impies (accusation de pessimisme protestant). Idée selon laquelle l'homme ne peut être juste par lui-même. D'une certaine manière, chacun de nous peut ressentir ses limites. Cette position est à l'opposée de celle de Rousseau par exemple pour lequel l'homme naturellement bon est perverti par la société. La vision de  " l'homme injuste" est liée au concept de " péché originel  " concept mal fichu " selon un philosophe, car il ne s'agit pas de l'ordre de l'hérédité mais de la nature humaine. L'homme est homme parce qu'il est pêcheur. Dans le livre de la genèse, il y a une positivité de la transgression dans la mesure où elle donne à l'homme la conscience de lui-même. En même temps celle-ci comporte une négativité puisqu'elle coupe l'homme de Dieu. Il en résulte que l'homme injuste ne peut redevenir juste par lui-même sans perdre la conscience qu'il a de lui-même. Mais il peut redevenir juste aux seuls yeux de Dieu qui le considère comme tel.

Cette vision est compliquée dans la mesure où elle s'exprime en termes juridiques humains (trop humains) c'est à dire d'organisation sociale et politique. De même la notion de "Grâce" a-t-elle un retentissement particulier.  (Je ne l'utilisais pas en prison). Être justifié par grâce, c'est d'une manière être recréé tel que Dieu nous a voulus comme hommes. C'est nier la séparation d'avec Dieu. C'est Lui qui par son amour manifesté en Jésus, amour inconditionnel offert à tous, établit la paix.

 Etre justifié, c'est être en paix avec Dieu par Jésus- Christ.

2 ) Thème de la réconciliation

Il s'agit d'un thème biblique essentiel, même s'il est peu employé. L'histoire biblique est celle de la réconciliation sans cesse recommencée de Dieu avec son peuple. Le schéma se présente ainsi : Volonté de Dieu- refus et transgression humaine-réconciliation.

En Jésus Christ la réconciliation devient absolue. Par Lui, la réconciliation avec Dieu est rendue possible par la médiation de son humanité. Jésus, homme et Dieu réunit l'un et l'autre.

Toute réconciliation passe par une médiation comme celle de Jacob et Esaü dans l'ancien testament. Elle nécessite du temps, un dialogue, des gestes. En Jésus la réconciliation avec Dieu se fait par une histoire, la Parole et le geste qui est celui de la croix.

Jésus, Dieu, est en même temps l'homme absolu. En Lui, le conditionné et l'inconditionné n'existent plus ( C.f. Paul Tillich ) Grâce à Lui Dieu et l'homme sont accessibles l'un à l'autre

3) La Foi

 On parle de " justification par la foi ". En Jésus-Christ la réconciliation avec Dieu est offerte, mais elle n'est réelle que dans et par la Foi. Encore faut-il comprendre ce qu'elle est. Elle n'est pas une simple adhésion à un système de pensée ou de croyances. La foi est d'abord confiance en une parole. Aller au-delà des apparences. Abraham, père de la foi, se met en marche sur une parole de Dieu : " Va ! " ou " Va, vers toi-même ". La Foi le conduira jusqu'à la démarche insensée d'aller sacrifier son fils ! la foi, c'est " espérer contre toute espérance "

Avancer sur une parole dans laquelle on met sa confiance, telle est notre foi chrétienne. Marcher à la suite de Jésus ou tenter de le faire " malgré", c'est marcher vers l'amour de Dieu et le salut.

4) Mort salvatrice

 

La conception traditionnelle fait de Jésus la victime expiatoire qui apaise la colère de dieu envers les hommes. " Nous sommes sauvés de la colère par son entremise ", " nous sommes justifiés par son sang " Schéma difficile à entendre aujourd'hui.

Une autre lecture ( ?) est celle dans laquelle on peut dire que Jésus a  " sacrifié sa vie " Annonçant l'amour de Dieu, jésus est allé jusqu’au bout de cette annonce, ce qui le conduisit à la mort.

En ce sens, c'est bien cette mort sur la croix, signe suprême de l'amour de Dieu qui pour nous est salvatrice. L'amour de Dieu nous est prouvé charnellement et, comme dit Paul " Rien ne pourra nous en séparer. C'est l'amour et non la colère qui conduit à la croix et c'est lui que nous sommes appelés à vivre.

Vivre, vivre par la foi, c'est changer de vie et ne pas rester replié sur soi-même mais avoir une force nouvelle. " Ce qui ne me tue pas me rend plus fort " Nietszche. Plus fort parce qu'animé d'une confiance nouvelle : celle que donne la certitude d'être aimé quoiqu'il arrive;

" J'en ai la certitude, ni la mort, ni la vie, ni les esprits, ni les puissances, ni le présent, ni l'avenir, ni les astres, ni les cieux, ni les abîmes, ni aucune créature, rien, jamais ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu, manifesté en Jésus- Christ "

Jean-Pierre Pairou

 Chant 543

 

Confession de foi

 

Je crois Jésus qui nous dit que Dieu est Père et Amour

Il est mort pour l'avoir manifesté par sa Parole et par sa Vie

Mais l'amour est plus fort que la mort.

Sans lui ma vie n'a pas de sens

et l'humanité court à sa destruction

Mais, avec Lui, je peux vaincre mes lâchetés

mes angoisses, mes faiblesses.

Il nous appelle tous à une vie nouvelle et je crois :

-A la multiplication des pains par le partage et la solidarité

-A la fin du racisme et de la haine par l'écoute d'autrui et l'union de nos différences

-A la chute de toutes les oppressions devant la vérité

-au silence des armes face à la non-violence et à la fraternisation

Je crois l'amour de Dieu créateur et sauveur de tous.

Si nous savons l'écouter, il fait tomber les barrières de nos égoïsmes

de possédants, de partisans, de bien-pensants.

Je crois l'Esprit qui nous guide pour faire craquer l'étroitesse de nos vies

et transformer le monde par la paix, la justice, la fraternité.

Je crois en Jésus qui vient.

Je crois que l’Amour vaincra.

 

Spont1

Louange à Dieu, le créateur, à Jésus-Christ, notre sauveur, au Saint-Esprit le défenseur, Alléluia, alléluia, alléluia

 

Ste Cène

Annonces- collecte

 

Intercession

 

Prions pour que Dieu nous apprenne à refuser l’absurdité d’un
monde qui nous oppose les uns aux autres, qui nous aveugle au
point que nous ne sachions plus que nous sommes enfants d’un
même Père.

Prions le Seigneur pour qu’il éloigne de nous cette volonté
insidieuse de dominer l’autre, de gagner toujours plus et de
considérer celui que nous rencontrons sur notre chemin comme
un gêneur, comme quelqu’un qui empiète sur notre territoire,
sur nos droits et pourquoi pas sur notre liberté.

Prions le Seigneur pour qu’il nous apprenne à regarder l’autre
comme celui qui est précieux devant Dieu.

Prions le Seigneur de faire naître en nous une volonté de
vigilance qui nous amène à nous opposer à toute déclaration
abusive, d’où qu’elle vienne, et qui nous permette de juger, non
les personnes mais les forces du mal, les lois, les décisions, les
décrets qui excluent et rejettent les hommes sans tenir compte
de la dignité qu’ils ont reçue de Dieu.

Donne-nous, Seigneur, d’avoir une attitude responsable
vis-à-vis de ceux à qui nous avons confié la responsabilité de
mener la vie de nos communes, de nos régions, de nos pays,
en particulier pour tout ce qui concerne les difficultés que
rencontrent les plus faibles, les plus pauvres, les étrangers, les
membres de minorités.

Donne-nous de savoir risquer notre temps et notre tranquillité
pour permettre à tous d’être considérés comme tes enfants.

Donne à nos Églises la volonté de s’unir pour agir ensemble et
lutter ainsi en unissant leurs forces contre toute la puissance
de division de celui qui veut nous opposer les uns aux autres.
Que dans toutes les contrées du monde, par la force de Ton
Esprit, les Églises créent des organes d’accueil, d’entraide et de
conseil pour les plus faibles ; que naissent des associations qui,
ensemble, utilisent tous les moyens possibles pour venir en aide
à ceux qui sont exclus.

Seigneur, devant cette tâche que Tu nous confies, nous sentons
notre faiblesse, mais c’est Toi et Ton amour pour tous les hommes
qui sont notre unique assurance et toute notre espérance.

( Bertrand de Luze )

 

Notre Père qui es aux cieux,

que ton nom soit sanctifié,

que ton règne vienne

que ta volonté soit faite

sur la terre comme au ciel.

Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour.

Pardonne-nous nos offenses

comme nous pardonnons aussi

à ceux qui nous ont offensés,

et ne nous laisse pas entrer en tentation,

mais délivre-nous du mal.

Car c'est à toi qu'appartiennent :

le règne la puissance et la gloire,

Aux siècles des siècles.

Amen.

Chant final 601

 

Envoi-Bénédiction

 " Car c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. Ce n'est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie."

 

Dieu vous bénit et vous garde. Il vous accorde sa grâce. Il tourne sa face vers vous et vous donne la paix. Amen !

 

Spont 1 « Que la grâce de Dieu soit sur toi, pour t'aider à marcher dans ses voies. Reçois tout son pardon et sa bénédiction. Va en paix, dans la joie, dans l'amour. »

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Prédication Jérémie 31,7-9 ; Marc 10,46-52 : "Espérance..."

31 Octobre 2021, 15:52pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

PREDICATION

 

JOELLE ALMERAS, PREDICATRICE

 

JEREMIE 31, 7 - 9

 

MARC 12, 46 – 52

« Espérance… »

 

Introduction : Quels textes que ceux qui nous sont proposés ce matin.

L’Espérance, avec un grand « E » les parcours, les habite et dépose en nous sa chaleur bienfaisante. Ah ! l’Espérance ! celle que les Écritures dévoilent à travers chacune de leurs pages. Au fait, c’est quoi l’Espérance ?

Cette question sera le fil rouge de cette méditation. Nous parlerons d’abord du peuple d’Israël, puis des contemporains de Jésus, pour enfin porter nos regards sur nous, ici et aujourd'hui.

 

1) : Israël au temps de Jérémie : au temps de Jérémie, ce n’était pas vraiment la joie pour le peuple d’Israël. Les habitants du royaume du Nord, que Jérémie appelle Ephraïm, avaient été vaincus et en partie dispersés dans un pays inconnu, aux mœurs étranges, auxquelles ils allaient devoir s’habituer. Le Royaume du Sud, où se trouve Jérémie, est bien mal embarqué et destiné au même sort ; c’est ce que Jérémie annonce. Le prophète ouvre une perspective paradoxale pour les habitants du Royaume de Juda qui l’écoutent : l’ennemi a capturé vos frères. Ils sont maintenant dans une situation dramatique. Et bien malin qui peut prédire leur avenir. Mais voici que le Seigneur prend la parole et annonce leur inconcevable libération. Et vous, habitants du Royaume du Sud, vous subirez le même sort et vous vivrez la même délivrance. Voilà votre espérance.

Quelque chose m’a interpellée dans sa prophétie, je cite : « faites entendre des alléluias et dites : « Seigneur, sauve ton peuple ». Vous avez remarqué vous aussi, certainement, que c’est avant la libération que sont chantés les « alléluias ». C’est avant le salut que l’espérance pose sa solide certitude que rien n’est joué, qu’avec le Seigneur, il faut s’attendre à l’impossible. Son amour surpasse tout, son amour peut faire tomber toutes les chaines, aussi solides soient elles.

L’espérance devance la réalisation de ce qu’elle promet. En l’occurrence, pour le peuple d’Israël, du Nord ou du Sud, la captivité devient elle-même captive de l’annonce du Seigneur : elle ne durera qu’un temps, elle verra s’ouvrir toutes les chaines qu’elle a forgées, et sera dessaisie de tous ses prisonniers.

Alors, on entendra encore une fois des alléluias, de délivrance cette fois.

L’Espérance c’est déjà la conviction ferme de la délivrance annoncée, voilà ce que notre texte affirme sans équivoque.

 

2 ) malade et handicapé dans le monde juif du temps de Jésus : l’histoire du moment où l’aveugle Bartimée, posé dans son coin de chemin à la sortie de Jéricho, vient en écho nous redire l’Espérance et sa concrétisation.

La situation d’un aveugle dans le monde juif au temps de Jésus était sans issue : il était évidemment exclu de la synagogue et du temple car à cette époque et dans ce monde, la maladie et le handicap étaient la marque d’un péché, celui de l’aveugle ou de quelqu’un de sa famille. Pas de travail possible. Pas de vie sociale. Il ne lui restait pour vivre que la bonne volonté de sa famille et la mendicité.

Bartimée, donc, posé à la sortie de Jéricho, sur son manteau, attend tout au long de ses journées la piécette qui lui permettra de manger. Il vit à Jéricho, la ville qui a résisté à Dieu jusqu’au bout ; l’évangéliste semble avoir, sciemment, rajouté au handicap l’idée d’hostilité, d’une vie loin de la présence de Dieu, d’une incapacité à entendre l’appel de Dieu.[1] Quant à son nom, Bartimée, c’est un nom particulier dont la double et antinomique signification pourrait décrire ce qu’il vit : « bar », en hébreu, c’est « fils » et « time’ay » en araméen c’est impur, il serait donc « fils de l’impur ». Quelle idée a traversé la tête de son père, pour qu’il l’affuble d’un tel nom ? Mais, en grec, « time » signifie honneur, respect, il serait alors fils du respectable, fils de l’honoré. Un aveugle, fils d’un respectable, un raté quoi ! dans les deux traductions, c’est donc le nom d’une « personne qui a perdu le chemin de la vie ».

Et voilà qu’il entend des voix, des bruits de pas, que la poussière du chemin se fait plus envahissante et le couvre de son nuage malodorant et irritant : une foule s’approche, bruyante, indisciplinée. Apparemment, il l’entend, elle suit quelqu’un, mais c’est ce Jésus dont il a entendu parler : un maitre, un guérisseur ! et s’il pouvait l’approcher, lui demander, obtenir la guérison… Un espoir extravagant monte en lui, alors il crie : « Fils de David, prends pitié de moi ». il appelle, il s’égosille pour tenter de couvrir la rumeur incessante qui a envahi son espace d’écoute. « Fils de David, aie pitié de moi »… rien ne le fera taire, ni son entourage, ni la foule, ni les proches de Jésus. Je vous dis pas les reproches qui lui arrivent en boomerang pour le faire taire. Je ne connais pas de gros mots en araméens, disons qu’il a du s’entendre appeler de noms d’oiseaux plus qu’exotiques… mais rien ne l’arrête. « Fils de David, s’époumone-t-il, aie pitié de moi ».

Et Jésus l’entend et l’appelle ! tu le crois ! j’ai réussi ! « alors, il jeta son manteau, sauta sur ses pieds et vint vers Jésus ».

Quand la situation est sans issue et que s’ouvre une porte de sortie, plus rien ne compte, même pas ce manteau, sa seule fortune, ce vêtement qui le protège du soleil le jour et de la froidure la nuit. Nous dirions aujourd'hui, que c’est son studio, son lieu de vie, bref, sa protection et l’assurance d’un pécule s’il le vendait. Les Écritures considèrent ce vêtement comme précieux[2], comme un bien essentiel, un objet de grande valeur[3]. Bartimée s’en sépare sans hésiter pour s’approcher de Jésus.

Oui, il se lève (le verbe est rare car c’est celui que nous traduisons par « ressusciter » et à la question que Jésus lui pose, il répond tout naturellement : « maitre, fais que je vois de nouveau ». Une remarque au passage : cette phrase semble dire que Bartimée n’est pas un aveugle de naissance.

Quand l’espoir a-t-il pénétré son cœur ? Lorsqu’il a entendu les merveilleuses histoires de guérison qu’on lui a raconté et qu’il a commencé à gamberger sur l’idée qu’il pourrait en être le bénéficiaire ? Lorsqu’il a compris que c’était Jésus qui passait ? Lorsqu’il s’est levé et qu’on l’a conduit devant le Maitre ? Je ne sais pas. Ce qui est sûr, c’est que cet espoir a envahi et couvert en lui toutes les ténèbres d’une vie d’aveugle et qu’il a trouvé son accomplissement dans les paroles de Jésus : « va, ta foi t’a sauvé ».

Je ne sais pas si Bartimée a fait retentir des alléluias, mais dès qu’il eut recouvré la vue, il se mit à suivre Jésus. Marcher à ses côtés, n’est ce pas multiplier les alléluias dans une vie de foi et de suivance. Et après l’espoir, voici que nait l’Espérance du Royaume, celle que l’Esprit implante dans les cœurs des croyants. Après avoir espéré d’un espoir pour une guérison du corps, voici que ce nouveau disciple espère d’une Espérance qui élargit son monde intérieur : le Royaume vient !

 

3) aujourd'hui : espoir et espérance : comment accueillons-nous ces histoires de captivité et de cécité ? comment les juifs au temps de Jérémie et un aveugle bien pitoyable au temps de Jésus viennent-ils interférer dans nos vies ? comment ces récits éclairent-ils notre vocation de chrétien ?

Ne sommes nous pas, nous aussi, comme les juifs du Royaume du Sud, captifs d’un monde où tout s’effondre, où l’espoir d’un avenir heureux est enfoui sous toutes les nouvelles affligeantes, je dirais même désespérantes qui émergent continûment, exposant leur lot décourageant d’avenir bouché, voire d’aggravation dramatique pour les jours qui s’offrent à nous : captivité dans nos têtes et nos vies tout aussi horrifiante qu’une captivité à Babylone.

Ne sommes nous pas aussi, comme Bartimée, aveugles dans l’enfermement de nos soucis, de nos handicaps, de nos maladies, de nos doutes, dans l’aveuglement de tant et tant de raisons de ne pas voir plus loin que l’instant inconfortable, et même pour beaucoup insupportable que nous vivons.

Le Seigneur a ouvert une brèche d’Espérance : il a annoncé aux Judéens promis à un sort peu enviable qu’après la captivité viendra la libération : « Je vais les ramener et les rassembler (…) Tout le monde est là, les aveugles, les boiteux, même les femmes enceintes et les accouchées (…) Je vais les conduire (…) par un chemin facile, sans obstacle qui les fasse trébucher. »

Le Seigneur a agrandi la brèche, en la personne de son Fils Bien Aimé qui a dit : « appelez le » et aussi « va, ta foi t’a sauvé ».

Quant à nous, la brèche est devenue par la résurrection, chemin d’espérance et de vie. Christ est ressuscité, l’Espérance a été implantée dans le cœur des enfants de Dieu : « elle repose sur ses promesses et nous attache à vivre l’Évangile même si les choses ne vont pas mieux. (…) Elle nous pousse aussi à agir au nom de ce qu’on ne voit pas encore. » Antoine Nouis écrit : « Si nous avons une espérance, si nous croyons qu’il y a, derrière notre monde, une réalité cachée, si nous vivons une résurrection qui habite et dépasse notre réalité humaine, nous sommes projetés dans le monde des acteurs de l’Espérance (…) et nous ne sommes pas seuls mais accompagnés par la grande nuée de témoins qui furent et qui sont habités par l’Espérance[4] ».(fin de citation)

 

4 ) Conclusion : mais il y a plus grand encore, plus extraordinaire, inimaginable. « C’est énorme », dirait Fabrice Lucchini. Car j’affirme avec le pasteur Charles Wagner : « l’homme est une espérance de Dieu ». Du coup, nous pouvons entendre avec un éclairage inédit, ces paroles de Martin Luther King dont nous faisons parfois notre confession de foi. Moi, je suis convaincue qu’elles pourraient d’abord être celles du Seigneur. Écoutez : « aujourd'hui, dans la nuit du monde et dans l’espérance de MA bonne nouvelle, j’affirme MA foi en l’avenir de l’humanité. Je refuse de croise que l’être humain ne soit qu’un fétu de paille ballotté par les courants de la vie (…). Je refuse de partager l’avis de ceux qui prétendent que l’homme est à ce point captif de la nuit sans étoile du racisme et de la guerre, que l’aurore radieuse de la paix et de la fraternité ne pourra jamais devenir réalité. (…). Je crois que la vérité et l’amour sans condition auront le dernier mot effectivement. La vie, même vaincue provisoirement demeure toujours plus forte que la mort (…). J’ose croire qu’un jour tous les habitants de la terre pourront recevoir trois repas par jour pour la vie de leur corps, l’éducation  et la culture pour la santé de leur esprit, l’égalité et la liberté pour la vie de leur cœur. Je crois également qu’un jour toute l’humanité reconnaitra [que je suis] la source de son amour. Je crois que la bonté salvatrice deviendra un jour la loi (…). Je crois fermement qu’un jour NOUS l’emporteront[5].

Ce « NOUS » final ne pourrait-il être une invitation à faire nôtre, dans l’Espérance reçue, l’œuvre du Seigneur ? Avec tout notre être, nos mains, nos pieds, et tout, et tout …

Un appel de Dieu dont tu es l’espérance. Y répondras-tu ?

Amen

 

[1] https://www.epfb.net/bartimee-jesus-et-moi-meditation-de-marc-10-46-52/

[2] Deutéronome 24, 12 et suivants

[3] http://www.interbible.org/interBible/ecritures/mots/2019/mots_20190520.html

[4] Antoine Nouis commentaire du chapitre 8 de l’Ephésiens aux Romains

[5] Martin Luther King Oslo 1964

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PREDICATION 10 OCTOBRE 2021 / MARC 10, 17-30

26 Octobre 2021, 07:43am

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

Prédication à Narbonne, le 10 octobre 2021

Prédicateur : André Bonnery

A partir de Marc 10, 17-30 ; Pro 3, 13-20 ; Hébreux 4, 12-13

Chants : 118 ;  617 (trésor) ; 610 - F 2

 

I - Jésus est-il contre les riches ?

Quand on lit ce passage de l’Evangile de Marc, on peut se poser la question de savoir, une fois encore, si Jésus n’est pas contre la possession des biens matériels. Effectivement, il a marqué très nettement sa prédilection pour les pauvres, les petits, les exclus. Mais à bien y regarder de près, il ne fait jamais l’éloge de la pauvreté, encore moins de la misère. Certes, il donne en exemple les oiseaux du ciel qui ne sèment ni ne moissonnent, mais c’est pour rappeler que tout vient de Dieu et que les soucis matériels ne doivent pas nous détourner de lui. Dans les Béatitudes, il ne recommande pas le dénuement matériel mais la pauvreté en esprit. Si lui-même n’a pas une pierre où reposer sa tête, c’est pour être tout entier à sa mission. Plus tard il recommande à ses disciples, pour la même raison, de ne rien emporter avec eux, ni bourse ni sac. Mais quand il guérit un malade où un infirme, il ne se préoccupe pas de savoir s’il est pauvre ou fortuné. Il discutera avec un centurion qui a un bon salaire d’officier, avec un notable comme Nicodème, avec le publicain Zachée qui s’est enrichi sur le dos des contribuables, il recrute également un percepteur d’impôts, Matthieu, parmi ses disciples. Dans le récit qui vient d’être lu, il regarde avec admiration un jeune-homme riche qui pratique la loi mosaïque de manière irréprochable. Non Jésus ne juge pas les gens, apriori en fonction de leur richesse ou de leur pauvreté. Ce passage de l’Evangile de Marc n’est donc pas fait pour stigmatiser les riches.

Il est vrai que les pauvres  ont été plus disposés à suivre Jésus que les fortunés. Regardez, parmi les douze, s’il y a un publicain, on trouve surtout des hommes qui travaillent durement pour gagner leur vie, des pêcheurs du lac de Galilée. Celui qui n’a pas un grand avenir dans ce monde est sans doute plus facilement enclin à laisser le peu qu’il possède. Encore que…  Le livre des Proverbes dit fort bien que la pauvreté n’est pas la garante d’une spiritualité élevée : « Ne me donne ni pauvreté ni richesse( dit l’homme sage), de peur qu’étant rassasié je te renie… ou, qu’étant dans la pauvreté je ne commette un vol. » D’ailleurs, à  partir de quelle somme de revenus est-on riche ? Tout dépend du contexte dans lequel on vit. Pour un crève la faim du Sahel ou des banlieues de Bombay, tous les Français sont riches. Et puis, il n’y a pas que la richesse en biens matériels ou en argent, il y a celle du savoir, des relations, du pouvoir, de la santé… Pour comprendre le sens profond de ce passage de Marc, il faut donc y regarder de plus près.

II - Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ?

Il est intéressant ce jeune-homme qui s’approche de Jésus quand il a terminé son enseignement, aux foules. Il arrive à la fin d’une conférence, quand on a bien discuté, qu’il y ait toujours quelqu’un qui s’approche, en aparté, et qui pose une question que l’on n’a pas osé poser en public. Celle de ce jeune-homme  est importante pour lui : « que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ?» Il est plein de respect pour le maître, il l’a écouté avec attention, il s’est mis à genoux, humblement, pour s’adresser à lui, en le qualifiant de BON Maître. Qu’attend-t-il de Jésus ? Qu’il le félicite pour avoir pratiqué les commandements, ou que ce rabbi, qu’il vénère, lui apporte une révélation nouvelle, à lui tout seul ? Jésus, l’aime pour sa fidélité à la loi mosaïque. Par contre la réponse qu’il lui fait, est décevante pour cet homme,  à plusieurs égards :

-A la qualification de « bon maître » il réplique que Dieu seul est bon. C’est un avertissement assez sévère destiné à lui rappeler que même s’il pratique la charité « en ne faisant de tort à personne » et sans doute en donnant de ses biens au Temple et aux pauvres, ainsi qu’il est prescrit, seul Dieu est bon et pas lui le nanti, juste selon la loi.

-Décevante aussi parce que Jésus se contente de lui rappeler les commandements, sans conseils supplémentaires.

-Décevante enfin parce que le seul conseil qu’il lui donne le met mal à l’aise : « va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor dans le ciel ». Ça, il ne l’avait pas prévu. La loi ne suffit donc pas ? Et il parti tout triste : déçu !

Jésus en profite alors pour  faire une réflexion à ses disciples, en forme de proverbe : « Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. » (v.25) Une seule phrase, courte, percutante, qui a laissé les disciples abasourdis. La comparaison met en parallèle le plus gros animal que l’on pouvait voir en Palestine, à l’époque, le chameau, et l’ouverture  la plus étroite que l’on utilise, dans la vie quotidienne : un trou d’aiguille. Effectivement il est impossible, inimaginable de faire passer un chameau dans un trou d’aiguille. Les disciples atterrés l’interrogent : « mais alors, qui pourra être sauvé ? »  Bien sûr, plus tard, les exégètes gênés par la radicalité de cette comparaison, et pour éviter de condamner les riches donateurs des églises, cherchèrent une explication plus acceptable. On découvrit alors qu’il existait dans le rempart Jérusalem une porte, appelée l’Aiguille, si petite qu’un chameau ne pouvait la traverser, à moins de se mettre à genoux, sans chargement sur le dos, et de ramper. Ainsi,  « une porte de salut », si j’ose cette expression, était offerte aux riches. Dans certaines conditions, et en faisant beaucoup d’efforts,  ils pourraient espérer mériter la vie éternelle. Mais, pourquoi vouloir édulcorer la radicalité  énoncée par la comparaison de Jésus ? Faire passer un chameau par le trou d’une aiguille « c’est impossible » déclare-t-il.

Alors pourquoi Jésus qui admire ce jeune-homme, ce bon juif est-il aussi exigeant en lui demandant de tout laisser ?  C’est pour lui faire comprendre (et nous faire comprendre) qu’on n’est jamais en règle avec Dieu parce on a fait quelque chose de bien ; parce qu’on a pratiqué des commandements. « Que dois-je faire » a-t-il demandé, pour avoir la vie éternelle ? » L’important, ce  n’est pas d’observer des commandements mais de rechercher l’esprit de cette obéissance à la loi. Or, cet esprit, Jésus l’a révélé, il est tout entier dans le premier commandement : « tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ta pensée de toute ta force ». Voilà le premier, le seul l’unique commandement qui donne vie à tous les autres.  Le jeune homme, et nous-mêmes, sommes invités à nous interroger : est-ce l’amour exclusif de Dieu qui guide mes actions ? Quand il s’agit d’aimer Dieu et son prochain, on n’a jamais fini, on n’est jamais en règle, on ne peut jamais être satisfait de soi comme l’était peut-être un peu trop le jeune-homme de l’Evangile. Jésus voudrait qu’il soit libre par rapport à sa richesse, car celui qui a comme objectif premier la gestion de ses biens, la rentabilité,  celui-là passe à côté de l’essentiel. Et c’est vrai pour toutes les autres richesses que l’argent : la considération, la culture, l’aisance sociale, la santé. Les choses essentielles : la paix et la joie intérieure, la sérénité, une conscience tranquille, l’ouverture aux autres, ne peuvent être acquises avec de l’argent. Luther disait : « ce à quoi nous accrochons notre cœur, c’est cela notre Dieu » Jésus a sans doute senti que le jeune-homme était trop accroché à ses biens. Voilà pourquoi il est reparti triste, il ne pouvait voir où était la vraie source de l’épanouissement.

III – « Pour les hommes cela est impossible, mais pas pour Dieu »

Le jeune-homme demandait à Jésus : « que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ? » Il se situait dans le faire pour obtenir le salut, pour s’attirer la bienveillance de Dieu. Il avait tout faux. Il n’avait pas compris l’essentiel : on  n’achète pas son salut en observant la loi et en oubliant l’esprit : l’amour de Dieu. Luther disait encore dans son Petit Catéchisme : « nous devons  aimer Dieu par-dessus toute chose, et avoir confiance en lui plus qu’en toute chose. » Le salut est un don gratuit. Cette affirmation à la base de notre foi protestante nous la retrouvons dans la réponse de Jésus à cette interrogation des disciples découragés par les exigences du Maître : « Mais alors, qui peut-être sauvé ? » A quoi il répond : « Pour les hommes, cela est impossible, mais pas pour Dieu, car tout est possible à Dieu. » C’est par pure grâce et non en raison de nos œuvres que Dieu nous offre sa Vie.

A la fin de cette péricope, et comme une conclusion à la mise en parallèle du chameau et du trou d’aiguille, Pierre intervient humblement : « et nous qui avons tout quitté pour te suivre ? » Cette question renvoie au début de l’Evangile de Marc, à l’épisode de l’appel des premiers disciples (Marc 1, 16-20) « Aussitôt, laissant là leurs filets ils le suivirent ». « Alors laissant là, dans la barque, leur père et ses ouvriers, ils le suivirent ». D’autres ont laissé leur table de change, leur poste de douane, leur village, leur maison,  familles et amis, pour suivre Jésus. L’attitude de ces apôtres est à l’opposé de celle du jeune-homme riche : d’emblée ils ont fait confiance, ils ont mis leur foi en celui qui les appelait à le suivre.

La réponse du Maître est claire : celui qui ne s’est pas attaché à ses richesses, celui là recevra au centuple. Remarquons que dans l’énumération des richesses matérielles ou affectives  que les apôtres ont laissées : une maison, une terre, des frères, des sœurs, une mère, un père, des enfants, il n’est pas question d’une compagne. Sans doute parce qu’à l’époque où Marc écrivait, les disciples étaient accompagnés par une femme dans leur mission, si l’on en croit  l’Epître I Corinthien, 9, 5 « N’aurions nous pas le droit d’amener avec nous une femme croyante, comme les autres apôtres, les frères du Seigneur et Pierre ? » (v.5) Cela en dit long sur l’importance des liens affectifs pour un bon équilibre, même dans la mission pastorale. Des liens aussi importants selon Paul que « le boire et le manger » (v. 4) ou bien « le droit de travailler (v.6)

Conclusion.

Accepter de mettre Dieu en premier ; accepter de ne pas faire des richesses - que nous devrons abandonner un jour, quoi qu’il en soit -  l’objectif de notre vie ; croire que ce n’est pas par nos œuvres que nous nous sauverons, cela nous procure une immense liberté. Loin de nous éloigner, tristes, comme le jeune-homme de l’évangile, si nous acceptons  tout cela, nous pourrons nous réjouir de ce que  la vie nous offre, y compris toutes les richesses mises par Dieu entre nos mains. Nous aurons en même temps la liberté de renoncer à tout ce qui pourrait nous empêcher de suivre Jésus sur le chemin qui passe par la croix. Jésus ne nous promet-il pas les persécutions ? (v.30). Nous y renoncerons pour ce Dieu de qui nous recevons la vie, sa Vie. Amen.

 

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culte dimanche 26 sptembre 2021 : nombres 11, 25-29 ; marc 9, 38-41

24 Septembre 2021, 21:40pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

DIMANCHE 26 SEPTEMBRE 2021

 

NARBONNE

 

PREDICATRICE : JOELLE ALMERAS

 

PROCLAMATION DE LA GRACE DE DIEU ET ACCUEIL

 

La grâce et la paix vous sont donnés de la part de Dieu notre Père et  de Jésus-Christ notre Sauveur.

« en ce temps là, Jésus prit la parole et dit :

« je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre,

D’avoir caché cela aux sages et aux intelligents,

Et de l’avoir révélé aux tout-petits ».(Matthieu 11, 25).

Le Seigneur ne nous demande de renoncer

Ni à notre sagesse, Ni à notre intelligence… Sûrement pas.

Il nous demande d’être humbles et petits dans notre cœur

Pour l’accueillir et lui laisser une place dans notre vie.

Une place d’où il pourra rayonner

Afin de venir habiter nos journées et nos nuits,

Nos pensées et nos actions, Notre travail et notre repos.

C’est cette présence que nous lui demandons.

 

Je vous invite à la prière :

Père, apprends nous à devenir petits et humbles

Afin de recevoir ta Parole et ton Évangile

Avec un cœur nouveau et un esprit qui a faim et soir de ta vie.

Tu nous connais…

Tu sais nos joies et nos espoirs,

Mais tu connais aussi nos peines, nos souffrances, nos fatigues et nos soucis.

Accorde nous de te les remettre, de te les confier.

Ainsi nous pourrons partager ce temps de culte

Le cœur en paix et l’esprit au repos. Amen.[1].

 

Chant 1 : arc 206 « nous venons dans ta maison » les 3 strophes

 

LOUANGE

 

Louons Dieu.

 

Seigneur, je te loue au petit matin

Quand le jour apparait.

Je te loue à midi

À l’heure où je reçois la nourriture.

Je te loue le soir,

N’as-tu pas guidé mes heures ?

La nuit je te loue,

Tu es lumière dans l’obscurité.

Ô Père,  ma première prière vers toi est de louange.

Mon premier mot : merci !

Tu es ma joie, ma mémoire, ma confiance.

Je pense à toi,

J’apprends que tu es ma source et mon espérance.

Je te parle,

Tu me libères de mes peurs.

Tu m’ouvres les yeux pour voir

Et les lèvres pour chanter[2].

 

Chant 2 : arc 255 « nous cœurs te chantent » les 2 strophes

 

PRIERE DE REPENTANCE

 

Nous nous présentons devant Dieu,

Pécheurs à la recherche de son pardon et de sa grâce.

 

Père,

Tu sais tout de moi,

Tu connais mon nom, mes peurs et mes joies.

Tu sais mes fidélités et mes trahisons.

Tu as cheminé avec moi

Le long des sentiers étroits que dessine la vie.

Tu as essuyé mes larmes

Aux jours de la détresse.

(…)

Père

Tu as plongé ton regard

Dans les obscurités de mon âme.

Tu as sondé mes faux-semblants

Et prévu mes trahisons.

Tu es allé au bout de mon courage

Et tu y a découvert les facilités de mes lâchetés.

Tu m’as proposé le ciel et j’ai préféré la terre.

Tu m’as proposé ta grâce et j’ai préféré l’effort.

Père,

Malgré cela

Tu m’aimes encore, tu m’aimes plus fort[3].

[Que ton pardon me relève]. Amen

 

Spontané 1 arc 427 « tu me veux à ton service » strophe 1

 

PAROLES DE PARDON

 

Levons-nous pour accueillir les paroles de pardon avec le Psaume 103

 

« Le Seigneur est compatissant, et il fait grâce,

Il est lent à la colère et riche en bienveillance.

Il ne conteste pas sans cesse,

Il ne garde pas sa colère pour toujours ;

Il ne nous traite pas selon nos péchés,

Et ne nous rétribue pas selon nos fautes.

 

Mais autant les cieux sont élevés au dessus de la terre,

Autant sa bienveillance est grande pour ceux qui le craignent.

Autant l’orient est éloigné de l’occident,

Autant il éloigne de nous nos offenses.

 

Comme un père a compassion de ses fils,

Le Seigneur a compassion de ceux qui le craignent.

Car il sait de quoi nous sommes formés,

Il se souvient que nous sommes poussière. »

 

Que la compassion et la bienveillance du Seigneur soit avec vous tous.[4]

 

Spontané 2 arc 427 « tu me veux à ton service » strophe 2

 

VOLONTE DE DIEU

 

Pardonné et libéré, écoutons quelle est la volonté de Dieu pour nous :

 

Comme un flambeau devant ton trône,

Comme un arbre dans le jardin,

Comme une main dressée vers le ciel

Comme un semeur dans son champ,

Devant toi, Seigneur,

Je me tiens debout !

 

Comme le centurion au calvaire,

Comme le paralysé remis sur ses pieds,

Comme le serviteur attendant son maître,

Devant toi, Seigneur,

Je me tiens debout !

 

Comme le veilleur regardant l’aurore,

Comme la femme portant son enfant,

Comme l’homme que la joie fait se lever,

Comme celui que les soucis n’écrasent pas,

Devant toi, Seigneur,

Je me tiens debout !

 

Et je te dis : « tu m’as appelé, Seigneur ? Me voici ![5] »

 

Spontané 3 arc 427 « tu me veux à ton service » strophe 3

 

[1]Antoine Nouis „La galette et la cruche“ tome 1 p. 68

[2] Florence Taubman « livre de prières de la société luthérienen » p. 288

[3] Pierre-Yves Zwahlen « prières pour les jours d’hiver »i p.38

[4] La galette et la cruche tome 1 p. 147

[5] Charles Singer « livre de prières de la société luthérienne » p.102

LECTURES BIBLIQUES

 

L’apôtre Paul le disait aux Thessaloniciens :

« quand vous avez reçu la Parole de Dieu…

Vous l’avez accueillie

Non comme une parole d’homme,

Mais comme ce qu’elle est réellement,

La parole de Dieu qui agit en vous qui croyez » (1 Th. 2,13)

 

Je vous invite à la prière :

 

Au moment où nous allons ouvrir l’Écriture,

Accorde-nous d’y trouver,

Non pas un discours bavard,

Mais une parole qui ait du poids.

 

Une parole qui nourrisse notre foi,

Une parole qui éclaire nos choix,

Une parole qui porte nos combats.

 

LECTURE BIBLIQUE ET PREDICATION

 

NOMBRES 11 , 25 - 29 :   Le SEIGNEUR descendit dans la nuée et lui parla ; il retira un peu du souffle qui était sur lui et le mit sur les soixante-dix anciens. Dès que le souffle se posa sur eux, ils se mirent à faire les prophètes ; mais ils ne continuèrent pas. 26 Deux hommes, l'un nommé Eldad, l'autre Médad, étaient restés dans le camp ; le souffle se posa sur eux — ils étaient parmi les inscrits, mais ils n'étaient pas sortis vers la tente. Ils se mirent à faire les prophètes dans le camp. 27 Un jeune homme courut dire à Moïse : Eldad et Médad font les prophètes dans le camp ! 28 Josué, fils de Noun, qui était auxiliaire de Moïse depuis sa jeunesse, s'écria : Moïse, mon seigneur, empêche-les ! 29 Moïse lui répondit : Tu es jaloux pour moi ? Ah ! si tout le peuple du SEIGNEUR était composé de prophètes, si le SEIGNEUR mettait son souffle sur eux !

 

 

MARC 9, 38 - 41: 38 Jean lui dit : Maître, nous avons vu un homme qui chasse les démons par ton nom et nous avons cherché à l'en empêcher, parce qu'il ne nous suivait pas. 39 Jésus répondit : Ne l'en empêchez pas, car il n'y a personne qui puisse parler en mal de moi tout de suite après avoir fait un miracle en mon nom. 40 En effet, celui qui n'est pas contre nous est pour nous. 41 Et quiconque vous donnera à boire une coupe d'eau parce que vous appartenez au Christ, amen, je vous le dis, il ne perdra jamais sa récompense.

 

Chant 3 : arc 608 « ta volonté Seigneur mon Dieu » les 3 strophes

 

 

« une histoire d’index »

 

Introduction : Un guide divinement désigné, des auxiliaires mandatés officiellement, et le « gros de la troupe », passif et docile et, ce qui ne pouvait manquer d’arriver, un grain de sable qui vient gripper la machine et des nettoyeurs auto proclamés pour remettre le tout en l’état d’origine. Voilà la vision ecclésiale que semble déployer sous nos yeux notre lecture d’aujourd'hui, d’abord dans le livre des Nombres, où ça déraille ; y en a deux qui ne veulent pas rentrer dans le rang. Du coup, va falloir voir à voir que ça s’arrête. Non mais, pour qui ils se prennent ? Et hop, une dénonciation en bonne et due forme au grand chef, Moïse.

Nous retrouvons, au temps de Jésus, le même schéma : Jésus, les apôtres qu’il a choisis, augmentés de quelques hommes et femmes dument estampillés « disciples », et le peuple enseigné, impeccable dans sa robe de mouton blanc, qui suit le Maitre qui parle et guérit. Et voilà qu’un mouton noir, auto proclamé apôtre, veut participer, activement, à l’annonce de l’Évangile. Et aussitôt, il est montré du doigt, un doigt accusateur déposé en haut lieu, si je puis le dire ainsi, à savoir, après de Jésus, le « Maître ».

Les humains sont génétiquement programmés, semble-t-il, et pourquoi en serait-il autrement dans le peuple de Dieu, quelle que soit l’époque, pour réagir contre cette anomalie insupportable, à savoir : « on » veut faire le travail à leur place, et pas n’importe quel travail s’il vous plait, un travail de prophète, qui met en valeur, et qu’ils ont reçu direct d’En haut soi même !

Chers frères et sœurs, nous voilà, avec nos deux textes, embarqués dans une réflexion qui ne va pas tarder à faire « miroir » dans nos vies.

Je vous propose d’examiner, fort succinctement, cette question brûlante, d’abord avec le texte des Nombres, puis avec celui de l’Évangile, pour enfin aborder sur la côte de nos propres vies.

 

1) les Nombres et les prophètes : Un guide divinement désigné, des auxiliaires officiellement mandatés, le « gros de la troupe », passif et docile (enfin, là il y a à boire et à manger sur la question de la docilité, quand on connait son histoire) et, un grain de sable qui vient gripper la machine avec des nettoyeurs auto proclamés qui se retroussent les manches pour remettre le tout en l’état d’origine. Remontons le temps : temps de la rédaction peut-être post exilique, temps aussi de l’histoire racontée, qui, elle remonterait probablement jusqu’au XIIIème siècle avant notre ère. Bref, cela ne date pas d’hier, mais vous allez voir qu’on s’y retrouve comme si on y était. Moïse avait reçu du Seigneur l’épineuse et problématique tâche de conduire le peuple d’Israël vers la terre promise. Et le peuple d’Israël, il avait DU caractère, comme on dit par chez nous. Jamais content, toujours à demander davantage, pas possible de trouver plus rouspéteur que lui. Plus chipoteur, plus inventeur d’embrouilles avec ses frères y a pas ! et même avec le Seigneur ! « Qui nous fera manger de la viande ? ah ! le poisson gratuit en Égypte, les concombres, les pastèques, les poireaux, les oignons et l’ail »… C’est tout juste dans le début de notre chapitre 11. Bref, Moïse avait bien besoin de renforts, et il rassembla, sur l’ordre du Seigneur, 70 anciens autour de la tente sur laquelle flottait la nuée. « Un peu de son esprit, celui du Seigneur, se posa sur les 70 anciens » qui firent les prophètes. La revue Lire et dire propose une autre traduction, je cite : « les notables divaguent sous l’influence de l’esprit » avec ce commentaire : « on ignore tout de cette expérience, de son développement, et de ses conséquences sur la vie du peuple. Cette prophétie délirante a-t-elle réellement soulagé Moïse, ce qui était le but premier de ce partage spirituel ? » (fin de citation). Allez savoir pourquoi, deux des hommes désignés décidèrent de rester dans le camp ce qui n’empêcha pas l’esprit du Seigneur de se poser aussi sur eux.

Ça, c’est fort de café quand même ! Ces deux-là, ils ne sont pas avec les autres et donc, ils ne devraient pas prophétiser ! Autant dire que l’Esprit ne sait pas ce qu’il fait ! comme si on pouvait résister à l’Esprit ! ils ont dû être les premiers surpris ! n’empêche, ils le font hors des clous, dans leur coin, ça, y a pas, il faut en informer Moïse. Je le dis aujourd'hui encore une fois en citant François de Salles : « tant qu’il y aura des hommes, il y aura de l’hommerie » et c’est aussi valable au féminin !

Voilà le cœur du problème : peut on admettre et accepter que d’autres, hors les murs et les affectations officielles, soient portés par l’Esprit dans le service de leurs frères ? Peut-on entendre dans leur bouche, la voix du Seigneur et la Parole qui fortifie et console ? Et dans ces questions là, « on », c’est nous !

 

2 ) Jésus et les prophètes : Un guide divinement désigné, des auxiliaires officiellement mandatés, le « gros de la troupe », passif et docile, le grain de sable qui vient gripper la machine avec des nettoyeurs auto proclamés qui se retroussent les manches pour remettre le tout en l’état d’origine. A l’époque de Jésus, rebelote ! Notre péricope est placée dans une « série d’enseignements destinés non pas à la foule mais aux disciples, aux Douze (…). Et l’une des problématiques soulevée est celle de l’appartenance à un groupe. Dans l'évangile de Marc, les miracles accomplis sont des signes du Royaume, alors, qu’en est-il si leur auteur n’appartient pas au groupe des disciples, ou plus précisément, de ceux qui suivent les disciples » ?

On croirait un remake ! les disciples, comme les dénonciateurs dans le désert, réagissent à fleur de peau : « c’est quoi ce type qui nous enlève la parole de la bouche et les guérisons qui vont avec ? Maitre ! Maitre ! y a un mec qui se prend pour nous ! »

Là encore, les accusateurs jouent, en avant première, aux Judas Iscariote et aux Ponce Pilate. Ils dénoncent puis ils laissent quelqu’un d’autre, ici en l’occurrence c’est Jésus, décider de la condamnation. A se demander si le rédacteur de l’Évangile de Marc n’a pas, en creux, voulu faire une allusion à ce qui arriva pendant la Passion. Et oui, quand il écrit, les évènements ont déjà déroulé leur lot d’horreur, de supplice, de croix mais aussi de résurrection depuis au moins 40 ans !

Notre péricope, tout comme le livre des Nombres, met les projecteurs non seulement sur les ministères individuels hors groupe fort mal accueillis, mais aussi sur des humains indisposés par les dons offerts à d’autres qu’eux, dons qui ne peuvent être, évidemment, que de bien pâles copies, si ce n’est de dangereuses imitations des « vrais » dons que le Seigneur offrent à ses « fidèles serviteurs » dans un cadre légal institué et reconnu. Au passage, notons que le « gros de la troupe », je veux dire celles et ceux qui suivent Jésus et que cet hommes a guéri, n’a pas son mot à dire ni sur le guérisseur inconnu qui surgit de nulle part, ni sur le bien qu’il a peut-être fait en guérissant un tel ou un tel. C’est tout juste si, comme les pharisiens, on ne soulevait pas le lièvre du « et si c’était Satan qui agissait en lui ? ». Les  disciples donc, ne sont pas exemptés de cette « hommerie » qui colle à la peau et que Diderot a si bien définie, je cite : « Dire que l’[humain] est  un composé de force et de faiblesse, de lumière et d’aveuglement, de petitesse et de grandeur, ce n’est pas lui faire son procès, c’est le définir[1] ». (fin de citation).

 

3) les prophètes aujourd'hui : Un guide divinement désigné, des auxiliaires officiellement mandatés, le « gros de la troupe », passif et docile, le grain de sable qui vient gripper la machine avec des nettoyeurs auto proclamés qui se retroussent les manches pour remettre le tout en l’état d’origine. Et aujourd'hui ? Je l’ai dit, avec le temps, les hommes (et les femmes) restent inchangés dans leur for intérieur : imbu(e)s de leur fonction, juges des actions d’autrui. Ils sont oublieux d’un fait essentiel : rien de ce que l’on vit dans le Seigneur ne vient de nous, rien de tout cela ne nous appartient en propre, tout est don, tout est flamme de l’Esprit Saint, dans l’impulsion d’amour d’un Dieu qui, comme l’écrit Maurice Zundel, je cite : « Il est Dieu parce qu’il donne tout, qu’il n’a rien, qu’il ne peut rien posséder ; il est Dieu parce qu’il est la désappropriation infinie et éternelle,  (…) où le regard est toujours un regard tourné vers Autrui, où la personnalité, où le moi , n’est qu’un pur et infini altruisme[2] ». (fin de citation).

Nous avons, nous, un privilège exceptionnel : notre institution religieuse annonce et vit le sacerdoce universel. Elle accepte même les feux follets qui scintillent hors des clous, par exemple, récemment, la constitution d’un mouvement à l’intérieur même de l’institution, celui des Attestants. Remarque, il y a déjà bien assez à faire dans la paroisse... Et voilà ! pour utiliser une expression récente qui a jailli d’une indignation collective, moi aussi, « je suis Josué », moi aussi « je suis les disciples », et tu ne me feras pas croire que ce prophète, ce guérisseur, ce prédicateur, (la liste n’est pas exhaustive) est du même bord que moi, je veux dire du même bord que Jésus, mon sauveur et mon maitre. Bref, moi aussi, j’ai en moi cette « hommerie » qui aspire le bout de mon index vers les ténèbres de la différence pour moi inacceptable d’un humain debout sur un autre chemin que le mien. Ça m’arrive, je vous assure d’être dans de telles dispositions. J’entends alors comme une voix au fond de moi qui se prend pour un index pointeur et qui me dit : Regarde les flammes de feu de l’Esprit saint qui se déposent sur chaque enfant de Dieu. Te voilà si occupé à vivre de ce feu qui ne peut perdurer que s’il est partagé, - et oui, c’est ça le but – que tu ne trouves pas le temps d’utiliser ton doigt autrement que pour le pointer vers le ciel et rendre grâce.

 

4 ) Conclusion :  A la fin du culte nous allons chanter « que la grâce de Dieu » et nous avons pris l’habitude de nous tourner les uns vers les autres pour plonger nos regards dans ceux de nos frères et sœurs. Voilà ce que nous pourrions faire : en Christ, ce sont nos yeux qui pointent, qui font jaillir comme un rayon lumineux d’amour et de bienveillance qui vient faire boule de neige avec les regards d’autrui pour finalement déclencher une avalanche de joie et de paix qui recouvre de son manteau d’amour tous les index mal intentionnés du monde.

Sinon, pour l’index, j’ai une suggestion : si nous le recyclions en tourneur de pages, tu sais, les pages de ce Livre qui raconte des histoires d’index convertis, enfin, avec l’index, toute le personne dont il est un des doigts. Alors quelle joie de suivre, avec ton index, ces lignes écrites dans Le Livre : « Qui aime est patient et bon, il n’est pas envieux, ne se vante pas et n’est pas prétentieux ; qui aime ne fait rien de honteux, n’est  pas égoïste, ne s’irrite pas et n’éprouve pas de rancune ; qui aime ne se réjouit pas du mal, mais il se réjouit de la vérité. Qui aime supporte tout et garde et en toute circonstance la foi, l’espérance et la patience[3] ». Voilà un index qui me plait ! Est-ce le tien ? Amen.                                                           

 

Temps musical :

 

APRES LA PREDICATION

 

 

Chant 4 arc 526 « Jésus est au milieu de nous » les 3 strophes

 

[1] https://www.histoire-en-citations.fr/citations/diderot-dire-que-l-homme-est-un-compose-de-force-et-de-faiblesse

[2] Maurice Zundel Le problème que nous sommes, la Trinité dans notre vie p.45

[3] 1 Corinthiens 13, 4-5 Ze Bible

CONFESSION DE FOI

 

Nous confessons notre foi :

Je crois en Dieu qui est pour l’homme

Un père qui prix voix pour animer la terre et l’homme,

Qui prit parole pour rencontrer chez lui l’homme,

Un Fils qui prit des pieds d’homme pour marcher avec lui,

Qui prit un cœur d’homme pour donner avec lui,

Qui prit des mains d’homme pour donner avec lui,

Qui prit un cœur d’h m pour partager avec lui,

Un Esprit qui prit souffle pour habiter en lui,

Qui prit vent pour ouvrir ses frontières plus loin que lui,

Qui prit feu pour qu’il réchauffe son monde à Lui

Je crois en Dieu qui est le Père, le Fils et l’Esprit,

Une voix, un dialogue, une parole

Pour dire et aussi pour chanter et rire,

Des pieds, des mains, un cœur

Pour marcher et aussi pour danser et porter,

Un souffle, un vent, un feu

Pour envoyer et aussi pour stimuler et espérer. Amen. [1]
 

spontané 4 : cantique 822 louange à Dieu

 

Louange à Dieu le Créateur,

À Jésus Christ, notre Sauveur,

Au Saint Esprit le défenseur.

Alléluia, alléluia, alléluia.

 

OFFRANDE

 

Le Seigneur, le nôtre, nous convoque à nouveau.

Après la louange, après l’écoute de la parole vivifiante,

Lui, le don parfait nous invite à inscrire ses préceptes dans notre quotidien.

Ce geste participe à notre unification personnelle,

Et il apporte cohérence à notre engagement.

 

ANNONCES

 

PRIERE D’INTERCESSION

 

Unissons-nous dans la prière d’intercession.

Seigneur,

Dans la confiance en ton écoute,

Nous voulons te présenter tout ce qui nous touche.

 

Nous regardons avec peine et incompréhension

Notre monde et ses sursauts :

La violence dans les rues à nos portes,

Et les actes de guerre au plus lointain.

 

Seigneur, 

Souffle un vent de paix sur notre terre ;

Suscite des hommes et des femmes de bonne volonté ;

Fais germer, auprès des dirigeants,

Les idées qui changent la face du monde.

 

Nous pensons dans nos cœurs à tous ceux qui souffrent,

Et dont nous connaissons les noms,

Ceux que la vie oppresse, que la maladie écrase,

Ceux qui sont étreints par le deuil.

Parmi nous, pour certains, cette année fut celle des larmes du deuil,

De la maladie avec ses traitements lourds et douloureux,

Des changements, des déménagements…

 

Seigneur,

Etends ta main bénissante ;

Accorde-leur la sérénité de la foi et de l’espérance ;

Mets sur leur chemin des compagnons

A l’écoute de leurs tourments.

 

Nous vivons dans ton Église, 

Et nous connaissons sa faiblesse et ses imperfections.

Nous voudrions la rendre témoin lumineux de ton Évangile,

Parmi nous et auprès des hommes et des femmes de notre temps.

 

Au cœur de ton Église, Seigneur,

Favorise les rencontres qui vivifient.

Donne-lui la joie du témoignage,

L’amour de ton service,

L’espérance dans la morosité des jours,

Et l’imagination dans l’expression de la foi.Amen

 

Et avec Jésus, notre Sauveur et notre Maître

Nous te prions :

 

Notre Père qui es aux cieux,

Que ton nom soit sanctifié,

Que ton règne vienne,

Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

Donne-nous, aujourd’hui, notre pain de ce jour ;

Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés,

Ne nous laisse pas entrer en tentation,

Mais délivre-nous du mal,

Car c’est à toi qu’appartiennent

Le règne, la puissance et la gloire

Pour les siècles des siècles. Amen.

 

ENVOI

 

Voici les paroles d’envoi et de bénédiction de la part du Seigneur :

 

Seigneur,

Merci pour ces moments

Où tu nous remplis de ta force et de ta plénitude.

Merci pour ces moments

Où pour nous, d’une certaine façon, le royaume est déjà là.

Nous aurions bien envie de planter nos tentes

Et de nous installer, là, près de toi,

Loin de ceux qui souffrent et qui doutent,

Toujours à nouveau tu nous appelles,

Et nous avons du mal à repartir.

Tire-nous de notre confort et de nos conformismes,

Pour nous remettre en chemin.

 

BENEDICTION

 

C’est au milieu des humains que je veux te rencontrer.

Je suis avec toi.

Je te bénis,

Mon Esprit est en toi,

Ma force est la tienne.

Ma grâce t’accompagne,

Mon amour te porte.

 

spontané 5 : cantique 882 « que la grâce de Dieu »

Que la grâce de Dieu soit sur toi
Pour t'aider à marcher dans ses voies.
Reçois tout son pardon et sa bénédiction.
Va en paix, dans la joie, dans l'amour.

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Culte dimanche 19 septembre 2021 : Marc 9, 30-37

18 Septembre 2021, 19:55pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

CULTE DU DIMANCHE 19 SEPTEMBRE 2021

PASTEUR PHILIPPE PERRENOUD

 

C’est dans l’amour et dans la joie de notre Seigneur que je vous salue aujourd’hui.

Prions :

Seigneur, notre Dieu,
Tu as promis à tous ceux qui viendraient à cause de ton nom,

à cause de Jésus-Christ,
Tu as promis d’être avec eux.

Toi qui es au milieu de nous, accorde-nous de te reconnaître,

de t’écouter et de te chanter notre joie.

Amen

 

Ouvrons encore nos cœurs avec le chant du cantique 507 :

1. Saint-Esprit, Dieu de lumière,

Viens resplendir dans nos cœurs.

Nous serons avec nos frères

Les témoins du seul Sauveur.

 

Fais-nous vivre en ta présence,

Revêts-nous de ta puissance

Et baptise-nous de feu,

Esprit Saint, Esprit de Dieu.

 

2. Esprit de vie et de gloire,

Conduis-nous de jour en jour.

Nous publierons la victoire

Que nous donne ton amour.

Fais-nous vivre…

 

3. Adorons Dieu, notre Père,

Adorons le Seigneur Christ,

Et son Église en prière

Recevra le don promis.

Fais-nous vivre…

 

Seigneur, tu es vie. Tu nous donnes et nous conserves la vie.

Nous te louons.

Seigneur, tu es lumière. Tu nous éclaires et nous réjouis par ta lumière.

Nous te louons.

Seigneur, tu es joie. Tu implantes en nous la capacité de partager ta joie.

Nous te louons.

Seigneur, tu es espoir. Tu traces et prépares nos sentiers.

Nous te louons.

Seigneur, tu es amour. Tu nous permets de vivre dans l’amour.

Nous te louons.

Nous exprimons encore notre reconnaissance par le chant 320, les strophes 1 à 3 ; au refrain, nous disons non pas « quand viendra-t-il », mais « il est venu » ; puisque tel est le cas...

 

1. Nous avons vu les pas de notre Dieu

Croiser les pas des hommes.

Nous avons vu brûler comme un grand feu

Pour la joie de tous les pauvres.

 

Refrain : Il est venu marcher sur nos chemins,

Changer nos cœurs de pierre ?

Il est venu semer au creux des mains

L’amour et la lumière ?

 

2. Nous avons vu fleurir dans nos déserts

Les fleurs de la tendresse.

Nous avons vu briller sur l’univers

L’aube d’une paix nouvelle.

 

Refrain 

3. Nous avons vu danser les malheureux

Comme au jour de la fête.

Nous avons vu renaître au fond des yeux

L’espérance déjà morte.

 

Refrain 

 

Prions, pour présenter nos cœurs et nos vies :

 

Pour nos vaines tristesses et l’oubli incessant de ta miséricorde,
pour nos yeux fascinés au spectacle du mal et notre peine

à te louer, à te rendre grâce,
pour notre refus de croire à la puissance de l’amour

et la peur de laisser grandir notre espérance,

Seigneur, pardonne-nous.

 

Répons (dans formule 3) : Arc-en-ciel 318, 1 

Toi qui es lumière,

Toi qui es l’amour,

Mets dans nos ténèbres

Ton Esprit d’amour.

 

1. Viens sur notre terre,

Viens ouvrir nos coeurs,

Toi qui nous libères

Et nous rends meilleurs.

 

Ces paroles de Martin Luther King nous rappelle la Grâce venue à nous...
« Quand nos jours s'assombrissent et que nos nuits sont plus sombres que mille minuits,
Nous nous souviendrons sans cesse que, dans le monde, il y a une grande force qui nous bénit et qui s'appelle Dieu.
Dieu peut montrer des voies hors des impasses.
Il veut changer le sombre passé en un lendemain clair, le changer, enfin, en matin éclatant de l'éternité. »

 

Répons (dans formule 3) : Arc-en-ciel 526, 3

Jésus est au milieu de nous,

Son regard s’abaisse sur nous.

Sa douce voix, l’entendez-vous ?

Oh ! je vous aime tous !

Oh ! je vous aime tous !

Sa douce voix, l’entendez-vous ?

Oh ! je vous aime tous !

 

Pour recevoir ce que la foi nous invite à vivre, cette traduction des Béatitudes par le professeur Michel Bouttier :

 

Joie pour les humbles.

Dieu vous destine son royaume.

Joie pour ceux qui pleurent.

Dieu vous apporte consolation.

Joie pour les non-violents.

Dieu vous confie la possession du monde.

Joie pour les affamés, assoiffés de justice.

Dieu vient vous consoler.

Joie pour ceux qui ont la compassion.

Dieu aura compassion de vous.

Joie pour ceux dont le cœur est limpide.

Dieu s’offrira à vous.

Joie pour ceux qui produisent la paix.

Dieu vous reconnaîtra comme ses fils et ses filles.

Joie pour ceux qui subissent la persécution à cause de la justice.

Dieu vous destine son royaume.

 

Répons (dans formule 3) : Arc-en-ciel 405, 4

Toi qui m’appelles

Dans ton amour,

Rends-moi fidèle

Par ton secours.

Protège-moi

Et conduis-moi

Loin du danger,

O bon berger.

Vois ma faiblesse

Et me soutiens

Par ta tendresse,

Je t’appartiens.

 

Je t’appartiens.

Je vous invite à la prière :

Seigneur, nous voulons être entre tes mains

Comme l’argile dans les paumes du potier.

Donne-nous ton Esprit ; ouvre nos cœurs,

et que ta parole nous façonne à l’image de ton Fils,

Jésus-Christ, notre Seigneur.

Amen

 

Nous recevons un des passages bibliques de ce jour, dans l'Évangile selon Marc, au chapitre 9, les versets 30 à 37 :

30 Partis de là, ils traversaient la Galilée et Jésus ne voulait pas qu’on le sache. 

31 Car il enseignait ses disciples et leur disait : « Le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, lorsqu’il aura été tué, trois jours après il ressuscitera. » 

32 Mais ils ne comprenaient pas cette parole et craignaient de l’interroger.

33 Ils allèrent à Capharnaüm. Une fois à la maison, Jésus leur demandait : « De quoi discutiez-vous en chemin ? » 

34 Mais ils se taisaient, car, en chemin, ils s’étaient querellés pour savoir qui était le plus grand. 

35 Jésus s’assit et il appela les Douze ; il leur dit : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » 

36 Et prenant un enfant, il le plaça au milieu d’eux et, après l’avoir embrassé, il leur dit : 

37 « Qui accueille en mon nom un enfant comme celui-là, m’accueille moi-même ; et qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »

 

 

Nous chantons alors, au n° 533, les 2 strophes :

 

1. Nous sommes un dans un lien d’amour,

Nous sommes un dans un lien d’amour,

Notre esprit est uni avec l’Esprit de Dieu,

Nous sommes un dans un lien d’amour.

 

2. Maintenant, chantons tous ensemble

Et que son amour se répande.

Prenons-nous par la main et le monde verra :

Nous sommes un dans un lien d’amour.

 

 

Jésus chemine avec ses disciples ; il le fait de façon humble... là où nous voudrions pourtant parfois autre chose... où le monde voudrait souvent autre chose...

Jésus a d'ailleurs, pour cela, besoin de prendre du temps avec ses disciples ; prendre le temps d'expliquer ; pour peut-être, comme évoqué à propos des passages précédents, ne pas tomber dans une publicité tapageuse... même à son insu...

C'est tellement particulier, par rapport à nos attentes et visions à priori, que les disciples n'osent pas le questionner... Et ensuite n'osent pas dire ce qu'ils avaient échangés entre eux !...

Jésus rappelle son abaissement, et qu’ainsi se manifeste la révélation du Fils de l’homme.

Qu’est-ce que cela ? Il s’agit d’une des réalités ultimes selon la foi, dans la Bible ; une expression et annonce difficile : l’espérance, avec l’attente d’un sauveur venu du ciel. Un sauveur, quasi apocalyptique est attendu, et descendra sur terre. En Jésus, ce titre, qui vient du Premier Testament, prend réalité dans l’humilité… Ce n'est donc pas rien... Et ainsi d'autant plus important...

L’homme de Dieu : quand et comment est-il, de façon ultime ? En commençant déjà par être reconnu en Jésus ; il se manifeste par l’abaissement ; l’abaissement du plus grand ! Ce n’est pas alors sans conséquences pour nous !... et pour notre monde. Souhaitons-le pour notre monde... non ?...

Le plus grand va se faire le plus bas !…

 

Pour parler de Dieu, bien des religions, y compris la Bible, utilisent parfois des expressions telles que le très Haut, le Tout Puissant, etc. Dans des liturgies, et surtout dans les représentations courantes, c’est bien présent…

Mais il y a autre chose... Un Seigneur qui s'abaisse...

Christian Bobin, écrivain actuel, a justement appelé un très beau petit livre Le très bas ! Et cela est juste (le titre, et le livre…) : celui qui est venu dans une crèche, une étable, a parcouru les chemins de ce monde : et non pas à la tête d’une foule ou d'une troupe, mais d’un petit groupe, fort fluctuant d’ailleurs… Il n’a lui-même pas très bien fidélisé son groupe, fait obéir…

Et non seulement cela, mais il est allé jusqu'à la croix…

Et non seulement cela, mais tout ce qu’il a dit… et fait...

 

Ainsi, dans le passage de ce jour, il enseigne : le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes ; ils le tueront  Et le passage continue, en parlant des disciples : ils ne comprenaient pas cette Parole ; ils ne comprenaient effectivement pas ; au point qu’ils se disputent juste après cela pour savoir qui était le plus grand … D’où cette parole célèbre de Jésus :  celui qui veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous, et le serviteur de tous . Et pour bien faire comprendre sa pensée, que ce ne soit pas un dicton de plus... pratique, mais sans réelle vie : il prend un enfant, le place au milieu et déclare qui accueil en mon nom un enfant comme celui-là m’accueille moi-même.

Les disciples ont dû être bien étonnés et (j’espère…) bousculés… Car les enfants, loin d’être considérés des petits rois ou de gentils petits anges, comme aujourd'hui souvent, étaient plutôt très peu considérés… En mettant un enfant au centre, Jésus marque de manière claire que non seulement il ne rejette pas les plus faibles et marginalisés, mais qu’il nous appelle au contraire à nous situer à partir de leur petitesse, de leur faiblesse…

Et il s’agit alors bien plus que de discours, mais de vie : Jésus s’identifie à tous les démunis ; car la foi ne nous rappelle-t-elle pas cela : nous ne sommes pas grand chose, en tout cas pas tout en nous-mêmes… Notre faiblesse est constitutive. Elle a pourtant toujours besoin de nous être rappelée… bien que montrée jusqu'au bout par la façon dont le Fils de l’homme est venu !...

C’est une (et non des moindres) dimension de Salut que Jésus nous apporte : pour nous rappeler notre faiblesse constitutive. Et nous l'oublions vite... Au point que même les disciples qui ont cheminé avec Jésus en personne se disputent pour savoir qui était le plus grand … Nous sommes ainsi… Et nous pouvons aller au-delà… puisque Notre Seigneur lui-même est venu ds la plus grande simplicité, faiblesse…

Alors, si nous voulons parler de Dieu tel que la Bible en témoigne, l’appellerons-nous sans autre le  Tout Puissant  ? Oui, peut-être, particulièrement si sa Puissance est celle de l’Amour…

Sinon, c’est toujours une fausse image de la Puissance de Dieu qui s’incruste en nous…

Et pourquoi ne pas, alors, traduire jusqu’au bout : Tout Amour ! 

Un Amour toujours donné gratuitement (et nous savons que ce n’est toujours le cas pour nous-mêmes…)

Nous sommes appelés à grandir, par cet Amour : dans l’humilité, etc…

A l’heure où l’actualité nous montre encore et toujours d’autres fonctionnements, où les hommes utilisent la religion pour leurs propres pouvoirs, rappelons-nous particulièrement de cela : pour ne pas tomber à notre tour dans ceux qui se pensent les meilleurs en eux-mêmes… qui veulent alors imposer aux autres ceci ou cela, ou en tirer profit pour eux-mêmes (comme s’il n’y avait pas déjà assez à faire en soi…)

Je ne pense pas seulement aux intégristes de tous bords… et autres idolâtries...

Vraiment, chacun veut  être le plus grand …

Bien plus, et de façon plus insidieuse :

Dans ce monde globalisé, et donc dé-sécurisant (l'autre est toujours/souvent d'abord perçu comme une menace...) le risque est grand de s'enfermer, chacun chez soi/chacun pour soi, ds un quant à soi ; en se défendant par des rapports de forces...

Beaucoup, y compris parmi les jeunes, sans doute plus particulièrement encore, se sentent dé-sécurisés, et alors réceptifs à des thèses autoritaires ou de rejets...

L'humilité, et l'exemple de l'enfant, nous rappelle que nous avons besoin des autres... que le besoin de l'autre est constitutif... Et la foi nous le rappelle. Et, plus particulièrement, que cela peut se vivre selon la Grâce, la confiance...

Et nous, nous sommes appelés à être plus grands  autrement que ce que nous voyons et croyons souvent : dans l’humilité, etc...

Quel contraste ! Et si notre témoignage était guidé par cela : une vraie force : celle de l’humilité… du Tout-Amour !? Est-ce naïf, idéaliste ? peut-être/pas toujours. C’est en tout cas notre fondement…

Faire entendre une voix différente, ou même des questions : cela devient de plus en plus difficile…

Pourquoi les religions sont à ce point instrumentalisées et ''instrumentalisables'' ? Ou réduites à des clichés... Ou prétexte pour soi-même

Vivre ensemble ne peut se faire sans interpellations extérieurs, et autorités aussi ; mais de quels types ?

Notre foi ne se situe pas du côté des pouvoirs (quels qu’ils soient) : elle a une autre fonction : interpellations, appels ; comme dans le passage d’aujourd'hui : la vraie force est dans l’humilité…

Même le Fils de l’homme l’a montré ainsi…

pour ce monde,

et surtout pour nous-mêmes...

Amen

1. Ils ont marché au pas des siècles vers un pays de joie.

Ils ont marché vers la lumière pour habiter la joie.

 

Refrain : Écoute, écoute,

Surtout ne fais pas de bruit.

On marche sur la route,

On marche dans la nuit.

Écoute, écoute,

Les pas du Seigneur vers toi.

Il marche sur ta route,

Il marche près de toi.

 

2. Ils ont laissé leurs cris de guerre pour des chansons de paix.

Ils ont laissé leur bout de terre pour habiter la paix.

 

Refrain 

 

3. Ils sont venus les mains ouvertes pour accueillir l’amour.

Ils sont venus chercher des frères pour habiter l’amour.

 

Refrain 

 

Pour exprimer notre foi, je vous invite à dire ensemble le Credo ; avec comme évoqué tout à l'heure Tout Amour comme traduction et signification de Tout Puissant...

Ce Credo se trouve à la fin du recueil Arc-en-ciel

 

Répons (dans formule 3) : Arc-en-ciel 822

Louange à Dieu, le créateur,

A Jésus-Christ, notre Sauveur,

Au Saint-Esprit, le défenseur,

Alléluia, Alléluia, Alléluia !

 

Annonces, offrandes

 

Intercession 

Répands ta lumière, nous t'en prions,

sur tous ceux qui, dans la nuit

du doute ou du découragement,

te cherchent sans pouvoir te nommer.

 

Toi, Prince de la paix,

suscite entre les hommes,

nous t'en prions,

le désir d'instaurer

une paix juste et durable.

 

Fais de nous,

nous t'en prions,

des semeurs de paix,

des artisans de justice,

fais de notre vie une terre d'accueil.

 

Espérance de tous ceux qui souffrent,

nous te confions les grands malades

et tous ceux qui, pour quelque raison,

se sentent tristes, délaissés ou méprisés.

 

Nous te le demandons par Jésus, ton Fils,

notre Seigneur.

 

Et grâce à lui, nous pouvons te dire tous ensemble !

Notre Père

 

Bénédiction

Le Seigneur vous bénit et vous garde.

Le Seigneur fait resplendir sur vous sa lumière

et vous accorde sa grâce.

Le Seigneur tourne sa face vers vous et vous donne la paix!

 

Répons (dans formule 3) : Arc-en-ciel 882

Que la grâce de Dieu soit sur toi

Pour t’aider à marcher dans ses voies.

Reçois tout son pardon et sa bénédiction.

Va en paix, dans la joie, dans l’amour.

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Culte du dimanche 12 septembre 2021

8 Septembre 2021, 19:30pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

Culte 12 sept 2021

Prédicateur : Jean-Pierre Pairou

Viens, viens

Ne meurs pas de soif

Au bord des Eaux vives

Creuse en la terre de ton cœur

le lieu de ta soif

Creuse et creuse encore

fore profond

fore encore

ne t’arrêtes pas aux scories

à l’épaisseur du non-désir

ne cède pas au désenchantement

aux impatiences de la route.
Imprime à ta vie un rythme de silence

C’est au-dedans qu’il faut aller

N’entends tu pas bruire les eaux

de ton baptême ?

Déjà elles sont grosses

Et montent pour irriguer tes rives

Ne sens-tu venir cette crue de printemps

Qui te fera ruisselant de fraîcheur ?

Ranime ton âme, ô vivant

Pour qu’elle n’entre pas dans la tombe

Parle à ton cœur

Et dis-lui- -Viens-

 

 Louange

En présence du Seigneur, je vous invite à la louange

La louange est un applaudissement. Louer Dieu, c’est laisser parler l’enfant qui est en nous.

La louange est aussi utile qu’un cadeau, aussi précieuse que la gratuité, aussi nécessaire qu’un sourire, aussi importante que la quête du beau….

Dans la louange, nous disons à Dieu que nous sommes témoins de sa grâce indicible.

 

Laissons alors tomber nos questions sans réponses et nos angoisses, et proclamons  la grandeur du Christ et la joie de l'Evangile. Je nous invite à ce geste de reconnaissance. Je vous invite à la louange.

Louons le Seigneur :

Sans fin, Seigneur, nous chanterons ton amour. D’âge en âge nous proclamerons ta fidélité.

Oui, nous le savons: ton amour est établi pour toujours, et ta fidélité est plus ferme que les cieux.

Le monde célèbre tes merveilles, Seigneur, et l’assemblée des croyants ta fidélité.

Seigneur, Dieu de l’univers, qui est puissant comme toi ? C’est l’amour qui rayonne de toi!

Heureux le peuple qui saura t’acclamer. Tout le jour, à ton nom, il dansera de joie. Béni sois-tu, Seigneur, Dieu de notre père Israël

 

Chant 277

 

Reconnaissance de nos fautes

 

Dieu, notre Père en Jésus-Christ.

Tu nous as donné la vie, 
Tu nous a façonné avec amour, tu nous as confié la terre pour l’habiter dans la justice.

Nous confessons notre péché, 
Nous nous éloignons de Toi et nous attachons à des faux dieux : la fascination de l’argent, la consommation impulsive, la mauvaise répartition de la richesse, et l’exploitation de l’être humain.

Cela nous amène à la détérioration de notre planète, la destruction de notre maison commune, que nous habitons avec tous nos frères et sœurs en humanité et tous les êtres vivants que tu as créés.

Nous ne sommes pas des artisans de justice ni de paix.

Nous ne témoignons pas du salut ni de la libération que tu nous donnes.

Pardonnes-nous et façonne-nous à l’image de Ton fils Jésus-Christ

 

Spontané 3

 

       

Pardon

 

« A celui qui a soif, dit Dieu, je donnerai de l'eau de la source de vie et je la donnerai gratuitement ».

Esaïe 55.1

Dans notre monde où tout s'achète et tout se vend, ou l'homme s'étonne et suspecte lorsqu'il reçoit gratuitement, j'annonce aujourd'hui 1'Evangile de Jésus-Christ, qui nous délivre de nos servitudes, de nos fatalités, de nos craintes et nous appelle à une vie nouvelle.

Que Dieu nous mette au cœur l'assurance de son pardon et qu'Il nous donne de marcher vers son Royaume.

Spont 3

VOLONTE DE DIEU   

 

Ce n’est pas vous qui m’avez choisi ; mais moi je vous ai choisis et je vous ai établis afin que vous alliez et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure, afin que ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne.

Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres.

 

Spont 3

 

PRIERE D’ILLUMINATION

 

Nous prions Dieu avant de lire les Ecritures, afin qu'elles deviennent pour nous Parole de vie.

Seigneur,

Tu nous as promis ton Esprit de vérité pour nous conduire dans toute la vérité, et pour nous donner la joie et la paix intérieures.

Ouvre nos oreilles et dispose nos cœurs, afin que nous recevions maintenant ta Parole. Qu’elle nous donne l’enthousiasme de vivre, qu’elle remplisse nos cœurs d'amour pour ces frères et sœurs qui nous entourent. Au nom de Jésus-Christ, Amen.

 

Lectures :

 

Jacques2 14 à 18

 

Chant 427

 

 Marc 8, 27 à 35

 

Prédication

 

Texte situé dans la marche de Jésus en Galilée. Jésus marche beaucoup ! ( cf. «  L’homme qui marche . Christian Bobin ) Jésus accomplit de nombreux miracles durant cette marche ( 18 dans tout Marc ) puis va suivre cet épisode ce que l’on appelle «  La transfiguration ». C’est comme un passage entre le Jésus historique, ( si tant est qu’on puisse le connaitre ) et le Christ en gloire, le Christ de Dieu tel qu’il transparait dans cet épisode suivant.

Il y a, me semble-t-il trois parties dans ce texte :

 

  • tout d’abord la question «  Qui est Jésus ? »

 

  • Ensuite l’annonce de la souffrance et de la résurrection

 

  • Enfin : comment est-on disciple ?

 

Questions qui nous interrogent ( ou qui devraient ! )  Qui est Jésus : question qui traverse les Evangiles, mais aussi a traversé l’histoire. Question qui reste en suspend. Ce qui est intéressant dans cette partie du texte, c’est de voir que les disciples , comme nous, font référence pour dire qui il est, font référence à des choses connues, c'est-à-dire aux prophètes . Qui étaient-ils ? Ils étaient ou prétendaient être, d’une certaine manière, les porte-paroles de Dieu. Ils étaient auprès des rois pour dire de faire ceci ou cela. Ils parcourent tout l’ancien testament. Cette manière de ramener à quelque chose de connu, nous l’avons-nous-mêmes. Dans ma jeunesse on a connu des tas de Jésus- Christ. On a connu « Jésus-Christ super star » peut-être quelques uns ont-il vu ce spectacle ! Il y avait un Jésus-christ aussi hippie avec des colliers de fleurs et puis il y eut aussi des images un peu christiques de personnages révolutionnaires ( on comprend a qui je fais allusion ) Nous avons tendance tous à tenter de ramener ce Jésus à quelque chose, quelqu’un que nous connaissons. Nous, qui nous disons « croyants » disons «  il est le messie ». Bien ! Mais que signifie pour nous cette expression ? Nous disons «  il est le fils de Dieu », mais qu’est-ce que dans notre imaginaire cela signifie ? je crois que toutes ces références, tous ces «  dogmes » qui sont censés nous renseigner sur Jésus ne nous apportent pas grand’chose car qu’est ce que le messie pour nous ? Je crois qu’il faut resituer dans le cadre et que pour cela Jésus dit «  ne dites rien à personne ». Car le messie à l’époque n’était pas seulement le «  porte-parole » de Dieu mais celui qui devait être le doigt de Dieu dans l’histoire et rétablir le royaume de David et d’autres personnages comme Cyrus le perse ont été appelés eux-mêmes « messies » Un personnage donc extérieur au peuple juif mais qui était intervenu et avait redonné à Israel le droit de pratiquer sa religion. Ainsi le terme messie, que nous appliquons à Jésus était-il chargé de tout autre chose que ce que Jésus était venu apporter ! Et s’il disait de ne le dire à personne c’est que ce terme ne correspondait pas à ce qu’il apportait puisqu’à son époque on attendait quelqu’un de très puissant qui allait renverser les romains, rétablir le Royaume de David et la relation du peuple juif avec son Dieu .

 

  • En effet, à l’inverse de ce messie « tonitruant » qui viendrait tout bouleverser et tout changer, Jésus annonce sa souffrance, sa mort et sa résurrection. Alors, plus personne n’y comprend rien, et Pierre qui est toujours à l’avant-garde des commentaires s’avance contre Jésus et dit «  ça n’est pas possible, nous pensons , je pense que tu es le messie et tu nous annonce la souffrance » C’est exactement l’inverse de ce qu’ils imaginaient. Et pourtant, il  ne faut pas oublier qu’au-delà de la souffrance, il y a la résurrection. Il y a quelque chose que la tradition chrétienne a sans doute mis de côté, c’est que ce messie qui va souffrir et être exalté, re-suscité qui va revivre d’une autre manière, ce messie là, nous attendons son retour. Nous sommes nous aussi, comme les juifs de l’époque dans l’attente. Pourtant je me dis quelquefois que si Jésus réapparaissait demain matin, nous autres chrétiens serions les premiers étonnés ! Parce que l’eschatologie, la vision de la fin des temps a été un peu mise de côté même dans l’éducation théologique. Jürgen Moltmann, théologien allemand, a essayé de remettre cette espérance en route dans son livre «  Théologie de l’espérance » . Il dit : « le Christianisme est tout entier, et pas seulement un appendice eschatologique, il est espérance, perspective et orientation en avant. Aussi départ et orientation du changement du présent. La perspective eschatologique n’est pas un aspect de la foi chrétienne, elle est, à tous égards, le mileu de la foi chrétienne » Et donc nous sommes, nous aussi dans cette attente d’un messie, mais d’un messie qui a traversé la souffrance.

    Et je crois qu’il y a là une des spécificité de la foi chrétienne, à savoir que Dieu, qu’on imagine, que toutes les religions imaginent dans la toute puissance, la gloire etc.. Dieu souffre. Jésus qui sur la croix crie «  Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné », est le portevoix de tous ceux qui dans le monde sont en train à l’heure actuelle de souffrir. Mais derrière cette souffrance et à cause de ce que nous appelons la résurrection, c'est-à-dire le relèvement de Jésus ( le mot résurrection n’existe pas en grec,  c’est le même mot que se réveiller, se lever le matin ) ainsi il est étonnant de penser que chaque matin on est sus-cité à nouveau ; Je crois que la question de la souffrance est centrale, par rapport à notre vécu, à notre monde. Paul Ricoeur disait «  il faut accepter de ne pas savoir » accepter de ne pas avoir d’explication rationnelle de la souffrance. Sans pour autant en faire quelquechose de valable par laquelle il faudrait passer pour «  mériter » ( ex. Flagellations mortifications qui seraient salvatrices ) Jésus n’a jamais dit cela ! Il nous a sauvés en passant par la souffrance parce qu’il est allé jusqu’au bout de son enseignement ; Et c’est là qu’est le point d’ancrage de la foi chrétienne : avoir confiance ( foi ) en Jésus-christ pour aller jusqu’au bout !

 

Je ne voulais pas aborder cette troisième partie sans évoquer, dans notre monde, le problème des migrants. Cela parce que ce qui était lieu des bains de mer est aussi devenu cimetière. Jésus dit à ses disciples : «  Si quelqu’un veut venir avec moi, il ne doit plus penser à lui-même et il doit porter sa croix et me suivre. En effet, celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et la bonne nouvelle, il la sauvera ». Nous voilà dans un paradoxe car le commandement suprême est «  Aime Dieu et aime ton prochain comme toi-même ». Comme toi-même et cela il ne faut pas l’oublier alors que le texte nous dit de s’oublier soi-même. Il faut s’oublier soi-même une fois qu’on s’aime soi-même, car tant que l’on ne s’aime pas soi-même, qu’on est indigne, alors on ne peut aimer les autres ( expérience perso ) Ce commandement de l’amour est le premier pas eschatologique, celui qui nous conduit vers le retour du christ et l’avènement d’un monde d’amour. Il y a beaucoup de phrases qui circulent à ce sujet, mais j’aime particulièrement cette phrase d’Augustin : «  Aime et fais ce que tu veux ! » « Fais ce que tu veux » semble exagéré, il y a les lois, on ne peut faire ce qu’on veut ! et pourtant on doit faire ce qu’on veut pourvu que ce soit conforme à l’amour. Et il est parfois nécessaire de transgresser morale ou lois pour être dans l’amour ( cf. dernière guerre mondiale où il fallait transgresser les lois pour être dans l’amour du Seigneur ) Ainsi devons nous chacun, dans notre monde, dans notre vie quotidienne lorsque nous agissons, nous demander suis-je dans l’amour ou hors de l’amour. Cet amour qui n’est pas de l’ordre sentimental, ( agape ) mais de l’ordre de l’action ; Un poête disait «  Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour » Soyons donc dans cet amour prouvé parce que c’est la seule manière de marcher dans les pas du Seigneur ! C’est difficile, mais il est difficile d’être chrétien . Cf. Zundel

 

« Vous êtes le Christ des autres. Ils n’ont pas d’autre Christ que vous, parce que c’est uniquement à travers vous qu’ils voient le Christ. Ils chercheront le Christ à travers vous, ils ne pourront l’aimer que dans la mesure où il sera aimable. Et c’est cela qui fait de l’Evangile la Bonne Nouvelle, parce qu’il y a là pour nous l’appel que nous adresse une générosité infinie qui se remet entre nos mains » c’est ce que Jésus appelle s’oublier soi-même et le suivre

 

Chant 602

 

CONFESSION DE FOI

 

Je crois en l’homme qui a dit : 
Heureux ceux qui ont un cœur de pauvre, car le Royaume des Cieux est à eux !...
Et qui n’avait pas une pierre où poser la tête.

Je crois en l’homme qui a dit : 
Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés !...

Et qui a pleuré devant la tombe de son ami.

Je crois en l’homme qui a dit : 
Heureux les humbles, car eux hériteront la terre !...
Et qui s’est agenouillé devant ses disciples pour leur laver les pieds.

Je crois en l’homme qui a dit : 
Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, car eux seront rassasiés !...
Et qui a touché le lépreux pour protester contre son rejet.

Je crois en l’homme qui a dit : 
Heureux les miséricordieux, car à eux il sera fait miséricorde !...
Et qui a arrêté les religieux qui voulaient lapider la femme adultère.

Je crois en l’homme qui a dit : 
Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu !...
Et qui a laissé une femme verser un parfum de grand prix  sur ses pieds.

Je crois en l’homme qui a dit : 
Heureux les artisans de paix, car eux seront appelés fils de Dieu !...
Et qui a refusé de se défendre lorsqu’on est venu l’arrêter.

Je crois en l’homme qui a dit : 
Heureux les persécutés à cause de la justice, car le Royaume des Cieux est à eux !...
Et qui a été injustement condamné et crucifié.

Je crois que cet homme  est vivant par son Esprit et qu’il nous appelle à vivre dans l’esprit des Béatitudes.

 

 

Spont. 3

 

Annonces collecte

 

INTERCESSION :

 

 Nous nous unissons dans la prière : Père, ta Parole nous a redit ton amour pour ce monde.

 Nous te prions pour celles et ceux qui ont faim, fais-nous découvrir la joie du partage.

Nous te prions pour les immigrés et les exilés, prépare-nous à les accueillir avec toutes leurs différences.

Nous te prions pour les solitaires, conduis-nous sur le chemin de leur souffrance.

Nous te prions pour les méprisés et les détenus, rappelle-nous qu’ils ont droit au respect.

Nous te prions pour les malades, inspire-nous l’offrande d’une présence.

Nous te prions pour celles et ceux qui exercent l’autorité dans le monde ; donne à chacun de nous d’assumer ses responsabilités. Nous te prions pour ton Eglise, apprends-lui à rester fidèle. Amen

Comme Jésus l’a enseigné à ses disciples, nous te disons :

 Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ; pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Et ne nous laisse pas entrer en tentation mais délivre-nous du mal, car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire, aux siècles des siècles. Amen.

 

Exhortation et Bénédiction

 

Ainsi, comme vous avez reçu le Seigneur Jésus-Christ, marchez unis à lui ; soyez enracinés et fondés en lui, affermis par la foi et débordants de reconnaissance.

 

Chant164

 

Dieu vous bénit et vous garde. Il vous accorde sa grâce. Il tourne sa face vers vous et vous donne la paix. Amen !

 

Spont 3

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Dimanche 5 septembre 2021 : Marc 7, 21 - 37

4 Septembre 2021, 20:21pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

Enregistrement audio du culte : cliquez sur ce lien.

Dimanche 5 septembre 2021

pasteur Philippe Perrenoud

Marc 7, 31-37

 

Il arrive :

Il parle

Il écoute

Il touche

Il part

Il s'arrête

Il marche, il entre ; il annonce.

Il tombe ; il meurt...

Il est là.

La Grâce et la paix nous sont donnée par lui, lui le Seigneur qui fait toujours parler de lui depuis 2000 ans, Jésus, le Christ...

 

Pour dire ensemble que nous sommes venu pour nous mettre à sa suite, je vous invite à chanter au n° 214, les 3 strophes ; attention, le 4 refrain est un peu différent)

 

Refrain : Seigneur, nous arrivons

Des quatre coins de l’horizon ;

Nous voilà chez toi.

Seigneur, nous arrivons

Des quatre coins de l’horizon,

Dans ta maison.

 

1. Nous avons marché sur des routes humaines.

Nous avons porté le fardeau des jours.

Nous avons souffert la fatigue et la peine.

Nous avons offert simplement notre amour.

 

Refrain : Seigneur, nous arrivons

Des quatre coins de l’horizon ;

Nous voilà chez toi.

Seigneur, nous arrivons

Des quatre coins de l’horizon,

Dans ta maison.

 

2. Nous avons marché au milieu de nos frères.

Nous avons porté le poids de nos jours.

Nous avons souffert en voyant leur colère.

Nous avons offert simplement ton amour.

 

Refrain : Seigneur, nous arrivons

Des quatre coins de l’horizon ;

Nous voilà chez toi.

Seigneur, nous arrivons

Des quatre coins de l’horizon,

Dans ta maison.

 

3. Nous voici enfin tous autour de la table

Rassemblés ici pour parler de toi.

Tu nous as nourris d’un amour formidable

Et nous te chantons simplement notre joie.

 

Refrain 4 : Seigneur, nous arrivons

Des quatre coins de l’horizon ;

Nous voilà chez toi.

Seigneur, nous te chantons,

Nous te louons, comme il fait bon

Dans ta maison.

 

Exprimons notre reconnaissance, la louange, avec l'aide du Ps 146 (suggéré dans la liste des textes du jour) :

 

1Alléluia !

O mon âme, loue le SEIGNEUR !

2Toute ma vie je louerai le SEIGNEUR,
le reste de mes jours, je jouerai pour mon Dieu.

3Ne comptez pas sur les gens influents :

ce ne sont que des êtres humains, ils sont impuissants à sauver.

4Dès qu'ils rendent leur dernier souffle,

dès qu'ils retournent à la terre,

leurs projets périssent avec eux.

5Heureux celui qui a pour secours le Dieu de Jacob

et qui met son espoir dans le Seigneur son Dieu !

6Il a fait les cieux et la terre,

la mer, avec tout ce qui s'y trouve.

Il est l'éternel gardien de la vérité.

7Il rend justice aux opprimés, il donne du pain aux affamés.

Le Seigneur libère ceux qui sont enchaînés,

8le Seigneur rend la vue aux aveugles,

le Seigneur remet debout ceux qui fléchissent,

le Seigneur aime les justes.

9Le Seigneur protège les réfugiés, il soutient la veuve et l'orphelin,

mais il fait échouer les projets des méchants.

10Le Seigneur règnera pour toujours.

Alléluia !


Nous le louons encore par le chant du Ps 67, les 2 strophes :

 

1. Que Dieu nous bénisse et nous garde,

Lui dont la joie est de donner ;

Dans son amour qu’il nous regarde

Et nous serons illuminés.

Tous ceux qui espèrent

Verront sur la terre

S’ouvrir un chemin,

Car Dieu qui s’avance

Est la délivrance

De tous les humains.

 

2. Que tout pays lui rende grâce

Avec des chants, des cris de joie.

Il vient régner sur toute race

Et gouverner selon le droit.

La terre est féconde

Et ses fruits abondent

Car Dieu nous bénit.

Oh ! que Dieu bénisse

Ceux que sa justice

En tous lieux unit.

 

Je vous invite alors à la prière :

 

Béni sois-tu, Seigneur Jésus,

Dans ton amour, prends pitié de notre faiblesse.

Tu veux que nous proclamions que tu es vivant,

Et nous-mêmes, restons si souvent fermés.

Seigneur, pardonne.

Tu veux que nous annoncions ta lumière,

Et nous tâtonnons dans l'obscurité.

Seigneur, pardonne.

Tu nous promets la venue de l'Esprit Saint,

Et nous avons tant de mal à l'accueillir.

Seigneur, pardonne.

Amen

D'après DEISS Lucien.

 

Nous exprimons encore notre repentance par le chant Toi qui es lumière, au n° 318, la 1ère strophe (des répons chantés, dans formule 3)

Toi qui es lumière,

Toi qui es l’amour,

Mets dans nos ténèbres

Ton Esprit d’amour.

 

1. Viens sur notre terre,

Viens ouvrir nos coeurs,

Toi qui nous libères

Et nous rends meilleurs.

 

Jésus a ainsi dit: “je suis la lumière du monde.

Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres,

mais il aura la lumière de la vie”.

 

 

Et lorsqu'il nous parle, Dieu se fait présence et grâce, vie pour nous.

Il nous relève ; je vous invite ainsi à vous lever aussi pour lui chanter notre reconnaissance : toujours à l'aide des répons 3, le n° 526, 3

Jésus est au milieu de nous,

Son regard s’abaisse sur nous.

Sa douce voix, l’entendez-vous ?

Oh ! je vous aime tous !

Oh ! je vous aime tous !

Sa douce voix, l’entendez-vous ?

Oh ! je vous aime tous !

 

Rappelons-nous ce que le Seigneur nous invite à vivre, tel que l'exprime la lettre aux Philippiens, au chapitre 2 (le début tout d'abord ; la suite tout à l'heure...) :

 

Ayez un même amour, une même âme, une même pensée.

Ne faîtes rien par esprit de parti, ou par vaine gloire,

mais que l’humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes.

Que chacun de vous, au lieu de regarder à son propre intérêt, considère aussi celui des autres.

Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ,

lequel n’a pas voulu se prévaloir de son égalité avec Dieu,

mais s’est anéanti lui-même,

prenant forme d’un serviteur et devenant semblable aux hommes.

 

Nous pouvons ainsi lui dire, en chantant ensemble : toi qui m'appelles...

dans formule 3, Arc-en-ciel 405, 4 :

Toi qui m’appelles

Dans ton amour,

Rends-moi fidèle

Par ton secours.

Protège-moi

Et conduis-moi

Loin du danger,

O bon berger.

Vois ma faiblesse

Et me soutiens

Par ta tendresse,

Je t’appartiens.

 

Prions ensemble, avant de lire un des passages suggéré pour ce dimanche :

 

Seigneur,

de toute parole,

tu es la vérité, la solidité,

la consolation qu'elle apporte.

Mets en nous ton Esprit pour que ta Parole

devienne source de vie.

Mets en notre bouche des paroles

qui consolent et illuminent.

Rends-nous attentifs au droit et à la justice.

Fais-nous soupirer vers une création nouvelle.

Guide notre cœur et notre foi.

Donne à nos labeurs et à nos pensées

de porter du fruit.

Donne-nous le pain de la paix.

Amen

 

Lecture de l'Evangile selon Marc, au chapitre 7, les versets 31 à 37

 

et prédication :

La présence terrestre de Jésus est très souvent faite (pour ne pas dire toujours) de rencontres. Nous envisageons d'ailleurs ainsi comme fil conducteur pour l'école biblique le titre des hommes et Dieu.... Nous sommes emmenés, à la lecture des Evangiles, à la découverte de Dieu au travers d’une série de rencontres, très variées ; aussi variées que l’est l’humanité elle-même. Dieu venant nous rejoindre et nous éclairer, les rencontres de l’Evangile nous racontent des dialogues, des présences, des questions à résoudre, etc... afin de permettre aux hommes de vivre véritablement : que ce soit face à la souffrance, à l’exclusion (d’origine physique ou sociale), aux difficultés relationnelles, ou aux quêtes liées à la raison d’être de l’humanité, à l’existence, aux injustices, et autres « vivre ensemble » en société.

Ici, dans le passage que nous venons d’entendre, tout cela se trouve rassemblés. Car s’agissant de rencontres, le sort des homme ne laisse pas notre Seigneur indifférent…

Bien au contraire, c’est avant tout pour ces homme et femmes en attente d’un Salut, que Jésus est venu et s’approche. Et s’agissant d’une rencontre, Jésus ne se contente pas ici d’un petit tour de magie ou d’un acte médical. Il est lui-même affecté par la situation de cet homme sourd et quasiment muet ; donc bien entravé dans cet essentiel qu'est la dimension relationnelle... De plus, bien plus, et surtout : dans une rencontre véritable, la souffrance de l’autre devient aussi un peu la mienne… Elle m’affecte. Alors, loin de faire simplement et froidement son miracle, Jésus soupire ; il gémit lui aussi.

Une petite mention, un petit verbe, qui passerait presque inaperçu dans ce récit. Le récit fonctionnerait d'ailleurs très bien sans... Cette mention est donc importante...

En grec, c'est le même verbe que pour Israël captif ; c'est aussi le gémissement qui déplore quelque chose... qui en prend la mesure, donc. Et avant cela, le temps nécessaire que cela suppose...

Avant la solution, Jésus mesure et vit dans son humanité toute la peine des hommes. Dans ce gémissement de Jésus, nous percevons combien nous pouvons être étonnés d’un Dieu qui nous montre une nouvelle fois qu’il n’est pas le lointain, distant, inatteignable, mais le tout proche, venu jusqu'à nous. Il souffre avec ceux qui souffrent ; c’est-à-dire la signification même de la sympathie…

Si je vous avais demandé au début : est-ce que Dieu est sympathique ? (poser la quest....) Vous auriez peut-être été étonnés, car ce n'est pas l'image la plus fréquente... dans la société et dans l'histoire... Mais vous/nous aurions également pu répondre oui !... Car il est nécessairement gentil, etc… Or c'est beaucoup plus profond que cela : car l’étymologie, l’origine même du mot sympathie est beaucoup plus profonde : il signifie « souffrir avec » : sun en grec , signifie avec, et pathi, pathos  : souffrir. Ce n’est pas avant tout, comme nous le comprenons souvent de nos jours, quelqu’un de gentil, ou d’enjoué, ou de marrant, mais quelqu’un qui est capable d’être proche de vs ; y compris, et surtout dans les moments difficiles.

Ou plus précisément encore : de l’empathie ; car on ne souffre pas nécessairement avec . Mais, comme le désigne l’empathie : en en grec : dedans, et pathi, pathos souffrir : donc essayer de nous identifier à ce que vit quelqu’un, essayer ressentir ce qu’il ressent. même si la souffrance n’est pas la même… Nous ne pouvons donc jamais accomplir humainement l'empathie ; mais y penser...

Dans ce soupir de Jésus, s’exprime à la fois un écho de la douleur des hommes, et la douleur de Dieu devant l’exemple d’un homme que le mal tient lié ; et au-delà de lui, tout un peuple et tout un monde.

Il marque donc cela avec des éléments corporels, matériels : toucher, puis la salive,

Cette empathie, ou sympathie de Dieu éclaire ainsi nos zones d’ombres, d’obscurités. Au lieu de se demander, comme nous pouvons l’entendre, devant le mal : que fait Dieu ?, ou pourquoi Dieu laisse-t-il faire cela ?, ce passage (comme tant d’autres…) nous dit bien plutôt : il est là, avec vs, dans cette difficulté ; il a gémit comme nous/vous, il a ''souffert avec'' nous ; et cette sympathie a débouché vers la guérison. Après le soupir, Jésus a guéri. Alors, nous aussi, après nos gémissements, sachons également apporter ceci ou cela. Car la sympathie ne peut laisser indifférent.

Elle est simplement (et c’est déjà tellement) une présence avec l’autre ; au-delà de ce qui enferme (comme ici la surdité qui coupe du monde. Mais il y a tant d’autres maux qui coupent du monde, qui exclut…) Le plus grave, pour le sourd de ce passage, est moins son handicap physique que l’exclusion que cela engendre. Jésus, en venant avec lui, le remet donc doublement en route.

 

Encore une fois, la sympathie agit là où on la voit le moins. C’est sans doute pour cela que Jésus le prend à part, puis demande à ses disciples de ne pas raconter ce miracle : car le spectaculaire cacherait l’essentiel. La sympathie ne suppose pas de tout donner tout de suite, mais d'aider l'autre à cheminer, en l'accompagnant.

Il y a ceux qui déplace une pierre et en parle comme s'ils avaient déplacé une montagne ; et puis ceux qui déplacent une montagne dans un silence absolu (d'un auteur inconnu, peut-être Jean Chrisostome) L'essentiel, l'authentique n'est-il pas en effet dans la gratuité... de pas donner pour avoir...

Cette consigne du silence, aussi étonnante soit-elle, revient pourtant à plusieurs reprises dans l’Evangile. Elle ne signifie pas seulement que Jésus veuille éviter toute publicité tapageuse autour de son activité. Elle montre surtout le souci du Christ d’éviter tout malentendu sur son rôle : il n’est ni un guérisseur ni un simple prophète. Aucune catégorie humaine, aucun racontar de bouche à oreille (et surtout, en l’occurrence ;) …) ne peut rendre compte de lui. Il est le Messie, qui devra passer par la croix ; il ne peut être compris sans cela. Il sort ainsi du cadre habituel ; il commence d'ailleurs, dès les premiers versets de ce passage, par traverser une frontière géographique, mais aussi symbolique (une frontière n’est-elle pas d’ailleurs avant tout symbolique ?). Jésus sort du cadre habituel : avec la perspective de la croix. Le Sauveur n’est pas, dans un premier temps, un guérisseur, mais celui qui « souffre avec » ; il est ainsi vraiment sympathique et cela l’amènera jusqu'à la croix !!...

En cherchant à éviter cette publicité tapageuse au sujet de ses prodiges, Jésus manifeste qu’on n’entre pas dans la foi par une simple adhésion d'un moment à sa personne ; avec ce que la « personne » a d’apparence : comme l'origine de mot personne : le masque du théâtre grec ; nous voyons de la « personne » un aspect, une apparence ; chacun est plus que cela…

Le Christ aussi… il triomphera et nous donne toujours la vie en étant d’abord seul, abandonné de tous ; et décevant pour beaucoup... Et ne sommes-nous pas toujours ainsi : déçu par lui, lorsque ce qu’il nous apporte ne correspond pas à l’image que l’on se fait de lui, de ce qu’il devrait être et surtout faire, selon nous… Ne faut-il pas alors se demander si nous ne sommes pas alors passé à côté de l’essentiel, de la foi et de la vie ? Combien de déçus sont en fait restés à l’image tapageuse que Jésus a lui-même interdit de lui ?!...

Nous pouvons bien plutôt, et profondément, comprendre la foi chrétienne par la croix ; donc autrement que par nos catégories de jugements, nos idées préconçues sur Dieu, sur l’homme, sur le monde, et aussi sur soi-même. La foi est bien plutôt ouverture à l’autre, abandon à Dieu et à sa vérité.

C’est pourquoi la surdité du texte d’aujourd'hui symbolise, au-delà du cas physique, le drame de l’homme fermé à toute parole. Il ne peut plus entendre que lui-même et risque de ne plus recevoir de l’extérieur. Ce tableau, qui est aussi un peu le nôtre, à chacun d’entre nous, enfermé que nous sommes si vite dans notre univers personnel, Dieu nous en tire, nous ouvre à lui et aux autres.

 

Il vient à nous dans sa sympathie totale pour nous tirer de tous nos handicaps, et nous rendre toute dimension humaine. Comme pour le sourd-muet, la rencontre donne enfin la capacité d’entendre, puis de parler. Bien au-delà de l’obstacle physique, l’obstacle relationnel est parfois le plus difficile, mais le plus beau à dépasser.

 

Amen

 

intermède, ou silence

 

chant 609, les strophes 1 à 3

 

1. Quand le soir descend

Sur ma peur,

Montre-toi vivant

A mon coeur.

Quand le soir descend

Sur ma peur,

Réveille ma foi, Seigneur.

 

2. Je n’ai pas trouvé

Le trésor ;

Mais l’amour caché

N’est pas mort.

Je n’ai pas trouvé

Le trésor ;

Mon Dieu, je te cherche encor.

 

3. Viens chez moi t’asseoir,

Prends le pain !

Tu rejoins si tard

Mon chemin.

Viens chez moi t’asseoir,

Prends le pain !

Mes yeux s’ouvriront enfin.

 

 

Pour dire notre foi, nous pouvons reprendre le passage de la lettre aux Philippiens, jusqu'au bout de cette proclamation de foi :

 Jésus Christ :

lui qui est de condition divine
n’a pas voulu demeurer à l'égal de Dieu.

Mais il s’est dépouillé, prenant la condition de serviteur,
devenant semblable aux hommes ;
il a été reconnu comme un homme

il s’est abaissé,
devenant obéissant jusqu’à la mort,
à la mort sur une croix.

C’est pourquoi Dieu l’a souverainement élevé
et lui a conféré le Nom qui est au-dessus de tout nom,

afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse,
dans les cieux, sur la terre et sous la terre,

et que toute langue confesse que le Seigneur, c’est Jésus Christ,
à la gloire de Dieu le Père.

 

 

Ce que nous disons encore par le répons 822 :

Louange à Dieu, le créateur,

A Jésus-Christ, notre Sauveur,

Au Saint-Esprit, le défenseur,

Alléluia, Alléluia, Alléluia !

 

 

Annonces, offrandes

 

Intercession :

 

Le Christ nous donne des signes de sa Présence, de sa Grâce ; mais nous ne savons pas toujours les voir et les annoncer. En priant à l'intention tou-te-s de nos frères et sœurs, demandons lui aussi d'ouvrir nos cœurs à son Amour :

Seigneur, merci pour ta venue, et la victoire de la vie que tu nous a donnée ;
Pour tou-te-s celles et ceux qui accompagnent autrui dans ses difficultés, nous te prions

Pour la dignité des plus pauvres, des souffrants, pour les dirigeants et pour chacun, dans la recherche de compréhension, pour la justice et la paix, nous te prions

Voici le temps de la rentrée et de la reprise de nos activités. Pour que cette nouvelle année aide nos communautés humaines, et nos Eglises, à grandir dans l'attention aux autre, dans l'empathie et la Grâce, nous te prions...

Unis ainsi par ta Présence, en communion avec toutes celles et ceux qui le disent ce moment même sur toute la terre, et avec celles et ceux qui l'ont dit depuis des siècles, nous pouvons te prier avec les mots que Jésus lui-même nous a transmis...

 

 

bénédiction :

Que l’amour de Jésus-Christ notre lumière vous accompagne

et vous rende nous-mêmes rayonnants et fraternels.

Allez dans la joie du Seigneur ressuscité !

 

Répons (dans formule 3) : Arc-en-ciel 882

Que la grâce de Dieu soit sur toi

Pour t’aider à marcher dans ses voies.

Reçois tout son pardon et sa bénédiction.

Va en paix, dans la joie, dans l’amour.

 

 

 

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dimanche 29 août 2021 : textes litrugiques

30 Août 2021, 19:55pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

Liturgie du 29 Aout 2021

 

Accueil  

 

Chant Félicité/Martine : Dieu Tout Puissant

 

Bonjour à vous qui êtes venus ce dimanche dans notre Temple. Mais ce Temple c’est aussi votre petite maison de prière, la maison de prière que nous trouvons dans l’Ecriture.

 

Aujourd’hui, l’Ecriture sera le point central, le point d’équilibre de notre culte.

 

« Ma maison s’appellera maison de prière pour tous les peuples », proclame l’Éternel par la bouche du prophète Ésaïe. Nous voulons ce matin et ici dans notre petite maison Narbonnaise, nous en faire l’écho en disant à chacune et chacun : « bienvenu chez toi ».

 

Nous nous levons pour proclamer la grâce de Dieu avec Martin Luther King

 

 Aujourd'hui, dans la nuit du monde et dans l'espérance de la Bonne Nouvelle, 
j’affirme avec audace ma foi en l'avenir de l'humanité. Je refuse de croire que les circonstances actuelles rendent les hommes incapables de faire une terre meilleure.
Je refuse de croire que l'être humain n'est qu'un fétu de paille ballotté par le courant de la vie, sans avoir la possibilité d'influencer en quoi que ce soit le cours des événements.
Je refuse de partager l'avis de ceux qui prétendent que l'homme est à ce point captif de la nuit sans étoiles, du racisme et de la guerre que l'aurore radieuse de la paix et de la fraternité ne pourra jamais devenir une réalité. 
Je refuse de faire mienne la prédication cynique que les peuples descendront l'un après l'autre dans le tourbillon du militarisme vers l'enfer de la destruction thermonucléaire.
Je crois que la vérité et l'amour sans condition auront le dernier mot. La vie, même vaincue provisoirement, demeure toujours plus forte que la mort. 
Je crois fermement que, même au milieu des obus qui éclatent et des canons qui tonnent, il reste l'espoir d'un matin radieux.
J'ose croire qu'un jour tous les habitants de la terre pourront recevoir trois repas par jour pour la vie de leur corps, l'éducation et la culture pour la santé de leur esprit, l’égalité et la liberté pour la vie de leur cœur.
Je crois également qu'un jour toute l'humanité reconnaîtra en Dieu la source de son amour.
Je crois que la bonté salvatrice et pacifique deviendra un jour la loi. Le loup et l'agneau pourront se reposer ensemble, chaque homme pourra s'asseoir sous son figuier, dans sa vigne, et personne n'aura plus de raison d'avoir peur.
Je crois fermement que nous l’emporterons.
Martin Luther King

Cantique 316 « Peuples qui marchez »

 

Louons le Seigneur

Il y eut un soir et il y eut un matin…

« La Terre était déserte et vide,

Les ténèbres étaient à la surface de l’abîme…

Le souffle de Dieu planait à la surface des eaux

Et Dieu dit que la lumière soit, et la lumière fut… »

Depuis ce premier jour, il y eut des millions d’autres nuits

Il y eut aussi des millions d’autres jours…

Et depuis,

Chaque nuit, nous pensons au lendemain,

Chaque matin, nous sommes émerveillés,

Étonnés par la lueur de l’aurore,

Éblouis par les rayons du soleil,

Ravis que tu te manifestes…

Car ta lumière rayonne pour toujours dans nos cœurs.

 
   

 

Nous confessons notre péché

Père, pardonne-nous.

Tu as mis sur nos chemins des affamés, et nous n’avons songé qu’à notre faim.

Tu as mis sur nos chemins des assoiffés de tendresse, et nous sommes restés aux seuls battements de nos cœurs.

Tu as mis sur nos chemins des frères et des sœurs à consoler, et nous n’avons pleuré que sur nous-mêmes.

Tu as mis sur nos chemins des petits à soutenir, et nous n’avons porté que nos fardeaux.

Tu as mis sur nos chemins tous les sanglots du monde, et nous n’avons pensé qu’à nos succès et à nos joies.

Père, pardonne-nous. Si nous le voulons, tu nous donnes la force d’offrir le pain, l’espérance et la joie à ceux qui croisent nos chemins

Spontané (2) « toi qui disposes. »

 

Accueillons le pardon du Seigneur

Dieu sait nos erreurs, il est notre vérité.

Il sait notre faiblesse, il est notre force,

Il sait notre angoisse, il est notre paix

Il sait notre folie, il est notre sagesse

Il sait notre orgueil, il est notre humilité

Il sait notre mort, il est notre vie

Il sait notre nuit, il est notre étoile.

Spontané (2) « Le don suprême »

 

Levons-nous pour écouter la Loi que Dieu nous donne :

Dieu se taira toujours si tu ne lui prêtes pas ta bouche. Dieu n'agira jamais si tu ne lui prêtes pas tes mains. Le royaume de Dieu n'est pas un autre monde, c'est le vieux monde, mais devenu, par nous, autre que ce qu'il est.

Si Dieu règne, ce n'est pas à la fin des temps, si Dieu règne, ce n'est pas dans un autre monde, mais dans un monde qui est autre.

En Lui et par Lui, tout peut prendre un sens ; Tout peut recommencer, tout reste possible, car le Christ est vivant.

Cantique 407 « Seigneur reçois, Seigneur pardonne »

 

Voici venu le moment de l’écoute de la Parole, le cœur de notre culte réformé, prions avant de lire la Bible :

Nous mettons à tes pieds tout ce que nous avons et tout ce que nous sommes. Mais nos mains sont crispées sur nos richesses ou sur nos malheurs…Ouvre toi-même, ouvre nos mains afin qu’elles prennent d’autres mains…et la tienne.

Ouvre nos cœurs afin qu’ils ne s’écoutent plus eux-mêmes ni l’écho de leur orgueil ou de leur plainte, mais qu’ils écoutent et reçoivent ta Parole.

Ouvre nos chemins pour qu’il y ait ta place et ta venue et que nous puissions en Jésus-Christ reconnaître, saluer et recevoir notre joie et notre paix.

 

Textes : Marc 7, 1-23

Cantique 601 « Trouver dans ma vie ta présence »

Prédication

Spontané (2) « Louange à Dieu »

 

Levons-nous pour confesser notre foi Si possible projeter le texte sur le mur pour la lire tous ensemble

« Nous croyons en Dieu le Dieu des promesses et qui appelle à la vie ce qui n’existe pas, qui redresse les opprimés et ramène les exilés. Il est un Dieu vivant. Nous croyons en Jésus-Christ, qui est venu chercher et sauver ce qui était perdu, qui s’est donné pour tous les hommes, pour rassembler en une maison les enfants de Dieu dispersés. Il est l’espérance du monde. Je crois en l’Esprit de paix et d’unité qui nous fait parler une même langue, qui accomplira tout ce qui est promis. Il est l’Esprit des promesses. Amen ».

Cantique 542 « Ils ont marché au pas des siècles »

Voici venu le temps des Annonces et de la Collecte, nous allons pouvoir par notre don manifester que le Christ est vraiment le Seigneur de nos vies et de nos biens.      Annonces - Collecte

Père accepte notre offrande joyeuse, l’offrande de notre argent, l’offrande de notre travail, l’offrande du temps nécessaire à l’écoute, et toute offrande que nous inspire ton amour. Amen

Sœurs et frères je vous invite à la prière d’intercession

Prions en nos cœurs et dans le silence pour tous ceux qui nous sont chers.

Silence

Si tu ne peines pas près de nous, jamais nous ne bâtirons la maison ; si tu ne marches près de nous jamais nous n’y arriverons. Pour que tombent les frontières, pour ceux qui souffrent de la guerre partout dans notre monde, pour que germe l’espérance sur les chemins de souffrance, pour ceux qui luttent sans trêve pour la terre de nos rêves, nous t’en prions, ô Dieu, porte ton regard sur notre petite paroisse, vers celles et ceux qui ont tant besoin de toi, viens en nos cœurs, inspire-nous, encourage-nous, fortifie-nous, au nom de Jésus. Amen

Nous t’adressons père la prière que nous a appris le Seigneur :

« Notre Père qui est aux cieux. Que ton nom soit sanctifié, Que ton règne vienne. Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés, et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du mal. Car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire aux siècles des siècles. Amen »

Levons-nous, il est temps d’aller annoncer que Christ est vivant dans toutes les rues de nos villages et de nos villes, Dieu nous envoie dans le monde Pour être ses témoins, Pour transmettre son espérance Et pour pratiquer son amour. Que notre recherche de ce royaume de Dieu soit sereine, active et joyeuse. Je vous le dis sœurs et frères, c’est possible. Car Dieu est proche de chacun de nous. 

Bénédiction

Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, et l’amour de Dieu le Père et la communion du Saint-Esprit soient toujours avec nous tous. Amen

Spontané : Que la grâce de Dieu soit sur toi

 

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Culte dimanche 22 août 2021

22 Août 2021, 20:01pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

 

              Culte du 22 août 2021                    

 

Prédicateur : Jean –Pierre Pairou

 

Dans les rues de nos villes
C’est toi qui viens.
Les rues de bruit, les rues tranquilles,
Tu viens.
Dans nos fêtes, dans nos fautes,
Dans nos folies les plus hautes,
Nos soirs et nos aubes,
Tu viens.
Dans nos nuits de néon, dans nos jours de néant,
Dans nos rues de pavés, d’autos, de solitude,
Tu viens.
Comme un ami,
Comme une paix,
La clarté d’un amour, la paix d’un royaume,
Seigneur tu viens

 

Louange

 

La louange est un applaudissement. Louer Dieu, c’est laisser parler l’enfant qui est en nous.

La louange est aussi utile qu’un cadeau, aussi précieuse que la gratuité, aussi nécessaire qu’un sourire, aussi importante que la quête du beau….

Dans la louange, nous disons à Dieu que nous sommes témoins de sa grâce indicible.

 

Laissons alors tomber nos questions sans réponses et nos angoisses, et proclamons  la grandeur du Christ et la joie de l'Evangile. Je nous invite à ce geste de reconnaissance. Je vous invite à la louange.

Louons le Seigneur :

Sans fin, Seigneur, nous chanterons ton amour. D’âge en âge nous proclamerons ta fidélité

Oui, nous le savons: ton amour est établi pour toujours, et ta fidélité est plus ferme que les cieux.

Le monde célèbre tes merveilles, Seigneur, et l’assemblée des croyants ta fidélité.

Seigneur, Dieu de l’univers, qui est puissant comme toi ? C’est l’amour qui rayonne de toi!

Heureux le peuple qui saura t’acclamer. Tout le jour, à ton nom, il dansera de joie. Béni sois-tu, Seigneur, Dieu de notre père Israël

 

Chant Ps 68 1,2,5

 

Repentance

 

Assurés de l'amour de Dieu en Jésus-Christ, reconnaissons notre péché.

De notre indifférence et de notre ingratitude à ton égard, comme de tout oubli de tes commandements, délivre-nous, Seigneur.

De toute forme d’égoïsme, et de tout manque de générosité envers notre prochain, comme de toute mauvaise humeur, délivre-nous, Seigneur.

De toute lâcheté, et de toute paresse dans nos communautés, comme de toute négligence dans notre travail, délivre-nous, Seigneur.

De toute vanité, et de tout orgueil de soi-même, comme de tout découragement, délivre-nous, Seigneur.

Accorde-nous ton pardon. Augmente notre foi ; donne-nous confiance en toi ; appelle-nous à ton service.

Nous te remercions et nous te louons car tu acceptes toujours de recommencer avec nous. Amen.

 

Spontané 3

 

Pardon

« A celui qui a soif, dit Dieu, je donnerai de l'eau de la source de vie et je la donnerai gratuitement ».

Esaïe 55.1

Dans notre monde où tout s'achète et tout se vend, ou l'homme s'étonne et suspecte lorsqu'il reçoit gratuitement, j'annonce aujourd'hui 1'Evangile de Jésus-Christ, qui nous délivre de nos servitudes, de nos fatalités, de nos craintes et nous appelle à une vie nouvelle.

Que Dieu nous mette au cœur l'assurance de son pardon et qu'Il nous donne de marcher vers son Royaume.

Spont 3

Volonté de Dieu      

 

Ce n’est pas vous qui m’avez choisi ; mais moi je vous ai choisis et je vous ai établis afin que vous alliez et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure, afin que ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne.

Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres.

 

Spont 3

 

Prière d’illumination

 

Nous prions Dieu avant de lire les Ecritures, afin qu'elles deviennent pour nous Parole de vie.

Seigneur,

Tu nous as promis ton Esprit de vérité pour nous conduire dans toute la vérité, et pour nous donner la joie et la paix intérieures.

Ouvre nos oreilles et dispose nos cœurs, afin que nous recevions maintenant ta Parole

 

Lecture

 

1 Rois 19. 11 à 14

 

Prédication

 

Le Silence de Dieu

 

Nous vivons dans un monde cruel, incompréhensible. il nous suffit chaque jour de nous informer pour être immédiatement plongés dans de nouvelles catastrophes qu’elles soient naturelles, sociales ou personnelles. La plupart de ces souffrances sont, bien entendu, d’origine humaine. Il n’en reste pas moins que, consciemment ou inconsciemment, dans le secret de nos cœurs se pose la question : «  Et Dieu dans tout ça ? »

 

 Dans cet épisode de l’ancien testament, Elie est poursuivi, persécuté, victime des prophètes officiels et il avoue son impuissance «  Je n’en peux plus » dit-il. Mais au-delà de son découragement il dit sa passion pour Dieu : « Je suis passionné pour le Seigneur ».Dieu lui donne un rendez-vous .  « Tiens-toi sur la montagne ».Suivent toutes sortes de symboles théophanique sensés manifester la puissance divine :

La montagne : Lieu traditionnel de la rencontre avec Dieu. Lieu de rencontre entre le Ciel de Dieu et la terre des hommes. Montagne du Sinaï, montagne du sermon. «  Je lève mes yeux vers la montagne, d’où le secours me viendra-t-il ? »Ps. 121, 1.

Le vent fort et puissant : Manifestation divine. «  Dieu fit passer un vent sur la terre » Gn.  Symbole de la puissance divine, il «  érode les montagnes ». «  Tout à coup il y eut un bruit, comme un vent violent qui venait du ciel. La maison où ils se trouvaient, en fut toute remplie. » Actes. Symbole de l’Esprit souffle de Dieu.

Le tremblement de terre : Relève de la même idée de puissance «  Dieu, quand tu t’avança à la tête de ton peuple, dans les solitudes, la terre trembla » Ps.68, 9

De même à la mort de Jésus : «  Le voile du sanctuaire se déchira en deux du haut en bas : la terre trembla. »Mt. 27, 31.

Le feu : Autre symbole théophanique, manifestation divine par excellence. Moïse et le buisson ardent. » L’ange du Seigneur lui apparut dans une flamme de feu au milieu du buisson. » Ex. De même à la pentecôte « alors leurs apparurent comme des langues de feu. » Ac. 2,3.

Le Paradoxe de notre texte est que ce qui apparait dans les textes bibliques comme les signes divins manifestés par la puissance est ici nié. Le Leit- motiv du texte est «  Le Seigneur n’était pas ». Seul «  le bruissement d’un souffle tenu » ou «  un silence subtil » traduit Chouraqui manifeste la présence du Seigneur.

Dieu est dans le silence. Dieu donne rendez –vous aux hommes, il les envoie à sa rencontre, il nous envoie à sa rencontre dans nos vies, dans ce monde cruel.. et , alors que nous l’attendions dans des manifestations de puissance, c’est un silence assourdissant qui nous est donné…Pourquoi ? telle est la question du mal, de la souffrance.. Si Dieu existe pourquoi le mal ? question de l’athéisme, mais qui est aussi la nôtre. « Je ne veux pas de ce Dieu qui laisse souffrir les enfants » fait dire Camus à un personnage de « La Peste ».. Mais nous ?? non plus !!.  Sentiment d’abandon qui parcourt nos vies, mais qui parcourt la Bible elle-même. Psaumes, Jérémie, Job, tous crient ce pourquoi, jusqu’à Jésus en croix. Ce pourquoi retentit dans la souffrance.

Et le « silence subtil » est lieu de la présence de Dieu. Il engendre, ce silence un sentiment de manque, d’absence. Mais quelqu’un qui me manque est bien plus présent dans ma vie que celui que je côtoie quotidiennement. Ainsi le silence de Dieu est-il une forme de présence de Dieu. Une présence silencieuse qui nous accompagne, qui est à nos côtés dans nos souffrances et nos luttes. Dieu souffre avec les hommes ! paradoxe du christianisme donné par l’image même de Jésus en croix.

Elie Wiesel raconte la pendaison d’un enfant juif à Auschwitz et sa longue agonie. Et de se poser la question : «  où est Dieu dans cela ? » et lui de répondre «  il est là, pendant au bout de la corde ».

Cessons de chercher Dieu là où il n’est pas.. Cessons de le chercher dans la puissance car c’est nous construire une idole. Trouvons le dans le «  silence subtil » qui est sa présence à nos côtés.

 

                                  Jean Pierre Pairou

 

Chant 623

 

Confession de foi

 

39) Nous ne croirons pas au droit du plus fort,

au langage des armes, à la puissance des puissants.

Mais nous voulons croire au droit de l'homme, à la main ouverte,

à la puissance des non-violents.

 

Nous ne croirons pas à la race ou à la richesse, aux privilèges, à l'ordre établi.

Mais nous voulons croire que tous les hommes

et toutes les femmes sont également dignes de respect.

Que l'ordre de la force et de l'injustice est un désordre.

 

Nous ne croirons pas que la guerre et la faim

sont inévitables et la paix inaccessible.

Mais nous voulons croire à l'action modeste, à l'amour aux mains nues, à la paix sur la terre.

 

Nous ne croirons pas que toute peine est vaine, que l'échec et la mort seront la fin.

Mais nous voulons croire, toujours et malgré tout, à l'homme converti et renouvelé.

 

Et parce que Dieu lui-même est venu en Jésus-Christ se sacrifier pour nous tous,

nous osons croire à sa promesse: un ciel nouveau, une terre nouvelle où l'amour et la justice habiteront

 

Spont 3

 

Annonces- offrande

 

Intercession :

 

 Nous nous unissons dans la prière : Père, ta Parole nous a redit ton amour pour ce monde. . Nous te prions pour celles et ceux qui ont faim au Venezuela et partout ailleurs, fais-nous découvrir la joie du partage. Nous te prions pour les immigrés et les exilés, afghans, irakiens, et tous ceux qui fuient la violence,  prépare-nous à les accueillir avec toutes leurs différences. Nous te prions pour les solitaires,  ces réfugiés que nous côtoyons, mon ami afghan qui téléphone à son fils de 4 ans pour lui conter une histoire et l’endormir, et tous ceux qui près de nous, dans nos rues  sont dans la solitude de la pauvreté, conduis-nous sur le chemin de leur souffrance. Nous te prions pour les méprisés et les détenus, rappelle-nous qu’ils ont droit au respect. Nous te prions pour les malades, inspire-nous l’offrande d’une présence. Nous te prions pour celles et ceux qui exercent l’autorité dans le monde ; donne à chacun de nous d’assumer ses responsabilités. Nous te prions pour ton Eglise, apprends-lui à rester fidèle.

Et comme Jésus nous l’a enseigné, nous te disons :

 

Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ; pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Et ne nous laisse pas entrer en tentation mais délivre-nous du mal, car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire, aux siècles des siècles. Amen.

 

Chant 529

 

Exhortation

 

Il faut se lever ! gens du peuple de Dieu,

Vous pensiez vous installer ici,

Dans la serre chaude de cette rencontre ?

Vous prétendiez vous établir dans la maison de Dieu ?

Mais Dieu n’a pas de maison !

Il est toujours en déplacement,

Sans domicile, sans pierre où reposer la tête.

Ici, c’est le campement d’un instant,

Le lieu du transit,

Où Dieu et l’être humain s’arrêtent avant de reprendre la route.

Sortez ! gens du peuple de Dieu.

Vous êtes en partance,

Votre terre n’est pas ici,

Vous êtes le peuple du mouvement,

Etranger jamais fixé, gens de passage

Vers la demeure d’ailleurs.

Sortez ! gens du peuple de Dieu,

Allez prier plus loin !

La tendresse sera votre cantique,

Jésus sera votre parole,

Votre vie sera louange,

Allez, vous êtes la maison de Dieu,

Les pierres taillées à la dimension de son amour.

On vous attend dehors,

Gens du peuple de Dieu.

Et vous le savez : Christ est sorti devant vous….

 

Recevons la bénédiction de la part de Dieu :

“Dieu vous bénit et vous garde ;

Dieu tourne sa face vers vous et vous accorde sa grâce ;

Dieu porte sur vous son regard et vous donne la paix.”

Amen.

.

  Spont 3

 

 

 

 

 

                         

 

 

 

 

 

 

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Culte dimanche 15 aoùt 2021

14 Août 2021, 11:15am

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

Narbonne 15.8.21

Pasteur Philippe Perrenoud

La grâce et la paix vous sont données
de la part de Dieu notre Père
et de Jésus-Christ notre Sauveur.

En ce dimanche, où nous entendons parler de Marie... où nous pourrions évoquer le rôle qui lui est également reconnu chez les protestants, nous nous tournerons vers d'autres perspectives ; à partir du texte qui nous est suggéré de façon œcuménique par la liste de passages bibliques pour les dimanches, nous essayerons de cheminer avec la foi venue concrètement à nous...

Je vous invite à la prière :

 

Dans le mystère et la grandeur la face de Dieu se dévoile,

dans la lumière et le quotidien l'amour de Christ se révèle.

 

Face aux forces des hauteurs et à celles des profondeurs,

dans la vie et la mort :

l'Esprit du Seigneur se meut au milieu de nous.

 

Oui Seigneur, aide-nous à t'accueillir, toi qui est venu à nous... simplement, et infiniment...

 

Amen

 

chant Arc-en-ciel 528, 1

1. O Jésus, tu nous appelles

A former un même corps.

Unis-nous, Seigneur fidèle,

A ta vie et à ta mort.

Détruis ce qui nous divise,

Mets en nous ta vérité

Et qu’à jamais ton Eglise

Demeure dans l’unité.

 

Remercions alors notre Seigneur :

 

Oui, nous te louons, nous te bénissons, Père : tu nous accueilles et tu nous dévoiles tes secrets

Nous te louons, nous te bénissons, Jésus-Christ : par ta vie, tu nous montres le chemin pour nos propres vies.

Nous te louons, nous te bénissons, Saint-Esprit : tu nous donnes, chaque fois que nous te le demandons, ta présence et ta force

 

Nous lui disons encore notre reconnaissance par le chant 781 :

 

1. Le Christ est ressuscité, Alléluia !

Comme il l’avait annoncé, Alléluia !

 

2. Il nous a donné sa joie, Alléluia !

La souffrance de la croix, Alléluia !

 

3. Pour chaque homme chaque jour, Alléluia !

Il donne son pain d’amour, Alléluia !

 

4. Près de son Père il attend, Alléluia !

Ceux qui gardent un coeur d’enfant, Alléluia !

 

Prions ensemble :

Seigneur Jésus,

Nous voulons maintenant te dire tout ce qui nous fait mal et nous oppresse,

toutes ces réalités que nous traînons

comme des fardeaux et qui sans cesse

nous éloignent de toi et des autres.

 

Nous voulons bien, parce que nous savons que tu n'en profiteras pas pour nous humilier ou nous attrister.

Tu es le berger qui part à la recherche de la brebis

qui au loin t'appelle dans le désert.

 

Oui, Seigneur Jésus,

Nous voulons bien exprimer, devant toi,

tout ce qui est au fond de notre cœur et qui pèse,

trouver des mots pour te dire nos défaillances et nos regrets,

nos amertumes et nos violences.

Parce que nous croyons à la force et à la tranquillité de l'aveu.

Nous ne voulons ni enfouir,

ni cacher mais seulement te dire

comme on dit un secret,

seulement te remettre notre vie telle qu'elle est.

Amen

Il s'agissait de mots empruntés au professeur André Dumas

Nous pouvons poursuivre cette démarche par le chant : toi qui est lumière ; sur votre feuille de répons n° 3 :

 

Répons (dans formule 3) : Arc-en-ciel 318, 1 

Toi qui es lumière,

Toi qui es l’amour,

Mets dans nos ténèbres

Ton Esprit d’amour.

 

1. Viens sur notre terre,

Viens ouvrir nos coeurs,

Toi qui nous libères

Et nous rends meilleurs.

 

Rappelons-nous ainsi la Grâce qui nous est offerte... :

 

A celui qui a soif, dit Dieu,

je donnerai de l'eau de la source de vie

et je la donnerai gratuitement.

 

Dans notre monde où tout s'achète et tout se vend,

où l'homme s'étonne et suspecte

lorsqu'il reçoit gratuitement

l'Évangile de Jésus-Christ

nous a ainsi délivré de nos servitudes, de nos fatalités, de nos craintes

et nous appelle à une vie nouvelle.

 

Que Dieu nous mette au cœur l'assurance de son pardon

et qu'il nous donne de marcher vers son Royaume.

 

Je vous invite ainsi à vous lever pour lui chanter notre reconnaissance.

 

Répons (dans formule 3) : Arc-en-ciel 526, 3

Jésus est au milieu de nous,

Son regard s’abaisse sur nous.

Sa douce voix, l’entendez-vous ?

Oh ! je vous aime tous !

Oh ! je vous aime tous !

Sa douce voix, l’entendez-vous ?

Oh ! je vous aime tous !

 

Rappelons-nous ce que le Seigneur nous invite à vivre : ainsi, dans le livre du Deutéronome 30/11-14 et 19-20 :

 

Le commandement que je te prescris aujourd'hui

n'est certainement pas au-dessus de tes forces

et hors de ta portée.

Il n'est pas dans le ciel, tu dirais alors :

"Qui montera pour nous au ciel et nous l'ira chercher?

"Qui nous le fera entendre pour que nous le mettions "en pratique ?"

 

Il n'est pas de l'autre côté de la mer, tu dirais alors:

"Qui passera pour nous de l'autre côté de la mer

"et nous l'ira chercher? Qui nous le fera entendre

"pour que nous le mettions en pratique ?"

C'est une chose au contraire qui est tout près de toi,

dans ta bouche et dans ton cœur,

afin que tu la mettes en pratique.

 

J'en prends aujourd'hui à témoin contre vous le ciel et la terre.

J'ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et

la malédiction.

 

Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité,

pour aimer le Seigneur ton Dieu,

pour obéir à sa voix et pour t'attacher à lui.

 

Répons (dans formule 3) : Arc-en-ciel 405, 4

Toi qui m’appelles

Dans ton amour,

Rends-moi fidèle

Par ton secours.

Protège-moi

Et conduis-moi

Loin du danger,

O bon berger.

Vois ma faiblesse

Et me soutiens

Par ta tendresse,

Je t’appartiens.

 

Prions ensemble, avant de recevoir un des passages suggéré pour ce dimanche :

 

Seigneur, la Bible va être ouverte maintenant. Accorde-nous une intelligence ouverte, un cœur disponible et confiant, pour que je sois vraiment à ton écoute...

Amen

lecture de l'Evangile selon Jean 6, 51-58

 

et prédication :

 

Ce passage est la suite de celui de la semaine dernière, que Joëlle nous a fait vivre de façon si pétillante avec le thème de la nourriture, des repas.

Celui d'aujourd’hui semble bien plus abstrait... difficile à comprendre. Ce que dit Jésus provoque justement des questions autour de lui...

Bien plus : l’Évangile de Jean, en nous rapportant ce discours de Jésus, emploie un langage difficile : les phrases sont longues, elles se renvoient les unes les autres ; les idées qu'il présente sont vastes. Elles peuvent même être surprenantes... paraître difficile à comprendre : ainsi non seulement Jésus annonce qu'il est le pain,  mais qu'il est le pain vivant qui descend du ciel... ou encore le pain que je donnerai c’est ma chair ! Tout cela n'a-t-il pas de quoi susciter quelques interrogations, et même incompréhensions, comme cela nous est rapporté dans ce récit ?... Comment peut-on donner sa chair à manger ?? Et Jésus, loin d'éclaircir ce qu'il dit, pousse encore plus loin : son sang est vraie boisson !...

Nous pourrions ainsi, si nous ne connaissions pas ce que cela veut dire, avoir l'impression que nous avons là à faire à quelques idées pour le moins bizarres… Et rien d'étonnant à ce que les Romains, et autres païens, aient accusés les premiers chrétiens de cannibalisme !... Ou alors, pour d'autres, et de façon plus courante, de penser que la foi est décidément une chose bien difficile, lointain, abstraite, ou réservée à des initiés, ou seulement céleste...

 

Or ce qui est intéressant et important de saisir, c'est que c'est tout le contraire : Jean, en nous rapportant ce discours, veut montrer que la foi chrétienne n'est en rien limitée aux idées abstraites, ou du ciel seulement. Elle est bien plutôt une réalité qui est venue parmi nous, sur terre, donc jusqu'à aujourd’hui dans nos existences : comme ce fut déjà le cas avec la volonté de Dieu d'une subsistance minimum pour tous, à la sortie d'Egypte, pour permettre à chacun d'être libre ; puis jusqu'au don de sa venue en Jésus-Christ. Il nous indique lui-même la base de ce qu'il faut pour vivre, comme le symbolise le pain. Non pas seulement celui d'un jour, mais de toujours.

Rien d'abstrait, donc : pour parler de cette vie éternelle, si difficile à définir, l'Evangile se base sur des choses aussi simples que  le pain, ou le corps, ou descendre du ciel. Car justement, Jean va utiliser des arguments du monde qui l'entoure, pour s'exprimer devant ceux qui refusent de le comprendre (principalement ceux qu'on appelle les «  gnostiques  » qui séparaient, nous allons le voir, corps et esprit, les choses matérielles et spirituelles : une façon de voir qui n'est pas celle de la Bible).

Cela fait que le discours de l'Evangile de Jean peut paraître parfois difficile. Mais en prenant ainsi racine dans sa culture (comme le fait toujours la foi chrétienne !) il veut montrer que Dieu n'est en aucun cas le lointain, seulement au ciel, ou seulement une théorie. Il est celui qui est venu jusqu'à nous. Et même bien plus : il est venu en nous ! Le Christ étant la présence de Dieu faite chaire, il nous donne de participer, de vivre aussi de cette proximité avec lui, en recevant aussi dans nos corps un signe de sa présence, comme ce signe du pain que nous mangeons ; ceci de façon si importante que qu'il va devenir le signe du repas, de la Cène.

Or beaucoup pensaient à l'époque (et aujourd'hui toujours, et souvent de façon sous-jacente), comme les gnostiques, que corps et esprit étaient 2 choses distinctes, séparées ; que l'esprit était pour un temps enfermé dans le corps, dans le monde ; qu'il fallait donc se libérer de cette enveloppe charnelle.

Cette pensée n'est pas celle de la Bible, pour laquelle chair et esprit sont inséparables. Le terme chair, utilisé dans ce passage, comme dans tant d'autres, signifie l'homme tout entier, avec ses faiblesses et ses possibilités. C'est ainsi que Dieu nous aime !

Tout cela signifie donc qu'il n'y a pas de choses (et, encore moins, de gens) de personnes maudites, mauvaises en soi. Des actes peut-être, sans doute, mais pas de chose condamnée en soit...

 

La foi, c'est donc recevoir ce don vivant en nous, en chacune de nos vies (comme la Cène en est le signe : signe de l'Esprit de Dieu qui vient en nous, jusque dans nos corps ; et ce sang qui anime nos chairs, symbole avant tout dans l'Ancien Testament, de la vie). Ce n'est que lorsqu'on le sépare de la chair que le sang signifie la mort. Cette séparation, encore une fois, est contraire à la pensée biblique. Ce sang, versé par la faute des hommes, comme pour le Christ ; mais vainqueur malgré tout pour nous dire cette union plus forte que tout. Ainsi, malgré ce que nous sommes, Dieu nous unit à lui ; et alors entre nous.

Le texte d'aujourd’hui parait difficile, abstrait. Mais en venant en nous, en le prenant en nous, il devient concret : comme la présence de notre Seigneur au cœur même de notre humanité.

 

Nous voyons aussi la chance que nous avons par rapport aux religiosités auxquelles s'adressait Jésus ; mais aussi combien de religiosités d’aujourd’hui : diverses intégrismes (qui en voulant garder l'intégralité de leur religion, la coupe de son mouvement, donc de sa vie...) et autres sectarismes, ou religions qui se limitent à un mystère auquel il faudrait seulement se soumettre ; ou qui séparent de nouveau la foi du quotidien, du monde qui nous entoure, qui se limitent au ciel. Les sectarismes fonctionnent en séparant ceux qui s'y plongent et leur environnement. Ils leur offrent une fuite, une assurance illusoire. Et que dire, dans notre actualité, de mouvements « complotistes » : non seulement ils sont dangereux par ce qu'ils disent, mais par le fonctionnement sur lequel ils reposent : des choses qui seraient cachées... et que seuls certains connaîtraient ; ils s'arrogent alors un pouvoir... d'autant plus grand qu’irrationnel ; d'autant plus inquiétant alors... Notre foi nous appelle au contraire à recevoir des réalités de vie pour tous, en partageant tous ce que nous avons reçu, nos perceptions, chemins, recherches, etc

Dont, justement, une responsabilité de chacun envers tous : les gestes sanitaires ne sont pas avant tout à subir, mais à vivre comme un respect de l'autre ; où, à nouveau, corps et esprit sont indissociables... Et où notre foi se vit alors aussi dans le quotidien. Car elle est venue dans notre quotidien... La crise sanitaire nous rappelle/invite à vivre complètement corps et esprit... Les gestes sanitaires, bien que gênants, sont une nécessité : spirituelle aussi !...

 

Sachons donc prendre en compte cette présence de notre Seigneur venue jusqu'au cœur de nos vies, dans toute notre humanité. Telle est la spécificité chrétienne (toujours à se rappeler, à rappeler, et à vivre joyeusement) : Dieu est venu sur terre, pour nous permettre de vivre avec lui dans chacune de nos réalités ; il nous accompagne, selon chacune de nos réalités.

 

Amen.

 

Moment de silence ou intermède

 

chant Arc-en-ciel 181

 

1. Cherchez d’abord le royaume de Dieu

Et sa justice

Et toutes choses vous seront données en plus.

Allélu, alléluia !

Alléluia, Alléluia,

Alléluia, Alléluia !

 

2. L’homme ne vivra pas de pain seulement,

Mais de toute parole

Qui sortira de la bouche de Dieu.

Allélu, alléluia !

Alléluia, Alléluia,

Alléluia, Alléluia !

Confession de foi :

 

   Nous croyons en Dieu.

Malgré son silence et son secret,

nous croyons qu'il est vivant.

Malgré le mal et la souffrance,

nous croyons qu'il a fait le monde pour le bonheur de la vie.

Malgré les limites de notre raison, et les révoltes de notre cœur,

nous croyons en Dieu.

   Nous croyons en Jésus-Christ.

Malgré les siècles qui nous séparent du temps où il est venu,

nous croyons en sa parole.

Malgré nos incompréhensions et nos refus,

nous croyons en sa résurrection.

Malgré sa faiblesse et sa pauvreté,

nous croyons en son Royaume.

   Nous croyons en l'Esprit Saint.

Malgré les apparences, nous croyons qu'il conduit l’Église.

Malgré la mort, nous croyons à la vie éternelle.

Malgré l'ignorance et l'incrédulité,

nous croyons que le Royaume de Dieu est pour tous les hommes. Amen.

 

Répons (dans formule 3) : Arc-en-ciel 822

Louange à Dieu, le créateur,

A Jésus-Christ, notre Sauveur,

Au Saint-Esprit, le défenseur,

Alléluia, Alléluia, Alléluia !

 

Annonces, offrandes

 

Intercession :

Pour ta Parole venu à nous, nourriture, comme du pain pour tous et à jamais...

pour ta tendresse qui prend corps parmi nous,

pour l'aujourd’hui de ta Promesse, et pour nos visages rassemblés,

merci Seigneur !

Nous te confions celles et ceux qui vacillent, sous le choc d'une séparation ou d'une maladie... ou du fait de violences et injustices de ce monde

Rappelle-nous que tu recueilles, dans ta Grâce, les blessures qui nous font boiter,

et que ta présence soie rappelée à celles et ceux qui chancellent dans la confiance en eux-mêmes !

Nous élargissons nos prières aux dimensions de notre monde,

traversé de violences, mais en attente de justice et de paix

Dans le silence de nos cœurs, nous te confions alors les personnes et situations qui nous préoccupes...

 

et en communion avec tous ceux et celles qui te reconnaissent comme Père des humains, nous te disons ensemble : « Notre Père ...»

 

 

Bénédition

Le Seigneur vous bénit et vous garde.

Le Seigneur fait resplendir sur vous sa lumière

et vous accorde sa grâce.

Le Seigneur tourne sa face vers vous et vous donne la paix!

(Nb 6)

 

Répons (dans formule 3) : Arc-en-ciel 882

Que la grâce de Dieu soit sur toi

Pour t’aider à marcher dans ses voies.

Reçois tout son pardon et sa bénédiction.

Va en paix, dans la joie, dans l’amour.

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