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Eglise Protestante Unie de Narbonne

dimanche 8 août 2021 culte à deux voix

7 Août 2021, 17:24pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

DIMANCHE 8 AOUT 2021

 

NARBONNE

 

 CULTE A DEUX VOIX

 

PHILIPPE PERRENOUD PASTEUR

 

JOELLE ALMERAS PREDICATRICE

 

 

PROCLAMATION DE LA GRACE DE DIEU ET ACCUEIL

 

La grâce et la paix vous sont donnés de la part de Dieu notre Père et  de Jésus-Christ notre Sauveur.

 

Toi qui as faim et soif d’un amour qui t’accueille et te nourrit,

Toi qui as faim et soif d’une présence qui te porte,

Toi qui as faim et soif de regards d’amitié,

Toi qui as faim et soif d’un repas partagé,

Tu es au bon endroit, au bon moment.

 

Ici, c’est la maison du Seigneur.

Ses portes te sont grand ouvertes

Et sa table richement servie.

 

Et Dieu est là avec nous

Au rendez-vous de son amour.

Il nous accueille avec la faim qui nous tenaille

Avec nos vides ou nos trop plein

Avec nos gouts et nos dégouts,

Avec nos acédies et nos désirs,

Il a de quoi faire mais c’est ainsi qu’Il nous veut.

 

Je vous invite à la prière :

Seigneur,

Nous sommes affamés ce matin

de ta grâce pour en vivre,

de ta Parole pour la vivre,

Décidés, nous aussi, à accueillir et partager,

Viens, Seigneur, viens maintenant dans nos cœurs

Et nous serons comblés. Amen[1].

 

Chant 1 : Psaume 33 « réjouis-toi, peuple fidèle » strophes 1, 2 et 5

https://www.youtube.com/watch?v=YzWT6_hXCp4

 

LOUANGE

 

Louons Dieu, avec le  Psaume du jour, le 34, les versets 1 à 9

 

Je veux remercier le SEIGNEUR à chaque instant,

ma bouche chantera toujours sa louange. 

Je suis très fier du SEIGNEUR.

Vous, les gens simples, écoutez-moi et soyez dans la joie !

 Dites avec moi : « Le SEIGNEUR est grand ! »,

chantons tous ensemble son nom.

J'ai cherché le SEIGNEUR et il m'a répondu,

je n'ai plus peur de rien.

Ceux qui regardent vers lui brillent de joie,

et leur visage n'est pas couvert de honte.

 Quand un malheureux crie, le SEIGNEUR entend,

il le sauve de tout ce qui lui fait peur.

 L'ange du SEIGNEUR monte la garde autour de ceux qui respectent Dieu,

il les délivre.

Goûtez et voyez comme le SEIGNEUR est bon.

Il est heureux, celui qui s'abrite en lui !

 

Chant 2 : arc 247 « Célébrons le Seigneur » les 3 strophes

https://www.youtube.com/watch?v=XxUQ0H6jmWw

 

PRIERE DE REPENTANCE

 

Nous nous présentons devant Dieu,

Pécheurs à la recherche de son pardon et de sa grâce.

 

Seigneur, nous venons vers toi, avec notre faim et notre soif : de vie, de paix, de confiance

Oui, nous avons nos besoins de nourriture, bien sûr, mais portons aussi nos peurs, nos craintes de manquer,

ou nos besoin de posséder ; nos besoins d'avoir, d'être rassurés que tu sois là...  pour notre propres besoins...

Et toi, tu viens, dans la simplicité des éléments de vie que tu nous donnes

Pardonne nos quêtes de pouvoir et de certitudes

Pardonne nos manques de partages,

nos lenteurs à savoir recevoir.

Pour ceci, et tant d'autres choses que nous te présentons dans le silence de nos cœurs, pardonne-nous...

 

Donnes-nous d'accueillir ta présence comme

une nourriture éternelle pour notre foi,

une force pour nos vie, une sève pour notre Amour

 

Amen

 

Spontané 1 formule 3 arc 318 / 1 « toi qui es lumière »

https://www.youtube.com/watch?v=FJgJ8xSZOVk

 

PAROLES DE PARDON

 

Avec ce texte de Dietrich Bonhoeffer, théologien allemand résistant au nazisme, recevons le rappel de la Grâce...

 

Les hommes vont à Dieu dans leur misère

et demandent du secours, du bonheur et du pain ;

demandent d'être sauvés de la maladie, de la faute et de la mort.

Tous font cela, tous, chrétiens et païens.

 

Des hommes vont à Dieu dans sa misère,

le trouvent pauvre, méprisé, sans asile et sans pain,

le voient abîmé sous le péché, la faiblesse

et la mort.

Les chrétiens sont avec Dieu dans sa passion.

 

Dieu va vers tous les hommes dans leur misère ;

Dieu rassasie leur corps et leur âme de son pain.

Pour les chrétiens et les païens,

Dieu souffre la mort de la croix.

Et son pardon est pour tous, chrétiens et païens.

 

Spontané 2 formule 3 arc 526 /3 « Jésus est au milieu de nous »

https://www.youtube.com/watch?v=r-uNu-yG3PY

 

VOLONTE DE DIEU

 

Pardonné et libéré, écoutons quelle est la volonté de Dieu pour nous :

 

"Brise les chaînes injustes ;

Dénoue les liens de tous les jougs,

Délivre ceux qu'on opprime ;

Mets fin à toute servitude.

 

Partage ton pain avec celui qui a faim ;

Recueille dans ta maison le malheureux sans asile ;

Couvre celui qui a froid ;

ne te détourne pas de ton frère".

Amen

Spontané 3 formule 3 arc 405 / 4 « toi qui m’appelles »

https://www.youtube.com/watch?v=JT0Z4OGUou0

 

[1]              Jo

LECTURES BIBLIQUES

 

Prions avant de lire les Écritures :

 

 

Seigneur, ta Parole est savoureuse comme du pain ; donne-nous de la recevoir ainsi, pour aujourd’hui et pour toujours...

Amen.

 

LECTURE BIBLIQUE ET PREDICATION

 

1 ROIS 19, 4 - 8 :  4 Quant à lui, il alla dans le désert, à une journée de marche ; il s'assit sous un genêt et demanda la mort en disant : Cela suffit ! Maintenant,  EIGNEUR, prends ma vie, car je ne suis pas meilleur que mes pères. 5 Il se coucha et s'endormit sous un genêt. Soudain, un messager le toucha et lui dit : Lève-toi, mange ! 6 Il regarda : il y avait à côté de lui une galette cuite sur des pierres chaudes et une cruche d'eau. Il mangea et but, puis se recoucha. 7 Le messager du SEIGNEUR vint une seconde fois, le toucha et dit : Lève-toi, mange, car le chemin serait trop long pour toi. 8 Il se leva, mangea et but ; avec la force que lui donna cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu'à la montagne de Dieu, l'Horeb.

 

 

JEAN 6, 41 - 51: 41 Les Juifs maugréaient à son sujet, parce qu'il avait dit : C'est moi qui suis le pain descendu du ciel. 42 Ils disaient : N'est-ce pas Jésus, le fils de Joseph, dont nous, nous connaissons le père et la mère ? Comment peut-il dire maintenant : « Je suis descendu du ciel ! » 43 Jésus leur répondit : Ne maugréez pas entre vous. 44 Personne ne peut venir à moi si le Père qui m'a envoyé ne l'attire ; et moi, je le relèverai au dernier jour. 45 Il est écrit dans les Prophètes : Ils seront tous instruits de Dieu. Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi. 

46Non pas que quelqu'un ait vu le Père, sinon celui qui est issu de Dieu ; lui a vu le Père. 47 Amen, amen, je vous le dis, celui qui croit a la vie éternelle. 48 C'est moi qui suis le pain de la vie. 49 Vos pères ont mangé la manne dans le désert, et ils sont morts. 50 Le pain que voici, c'est celui qui descend du ciel, pour que celui qui en mange ne meure pas. 51 C'est moi qui suis le pain vivant descendu du ciel. Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra pour toujours ; et le pain que, moi, je donnerai, c'est ma chair, pour la vie du monde.

 

Chant 3 : arc 179 « Dieu a tant aimé le monde » en entier

 

http://cantiques.karaokes.free.fr/select.php?video=2846

 

 

«un parcours gastronomique d’exception»

 

 

Introduction :   Ce matin, nous allons faire un parcours gastronomique à travers le temps et quelques aliments. Vous savez que j’aime manger de bonnes choses alors c’est un plaisir, que dis-je, un régal de m’engager sur ce parcours avec vous.

Qui a dit que Dieu, en Jésus, s’est fait charpentier ? Aujourd'hui le voila qui se présente, dans nos textes, comme un restaurateur et aussi un boulanger. Il offre un repas et nous fait le pain, et le pain de Dieu c’est quelque chose ! Si tu es là, parmi nous, c’est que tu as, probablement, déjà gouté à ce pain très spécial, pain de vie, que même un simple petit bout de quignon te la donne, la vie, alors si tu t’attaques à la mie…

Ce repas de Dieu, ce n’est pas seulement un temps de chère nourrissante, et un agréable moment de plaisir alimentaire, mais comme tout ce que nous mangeons, et nous y pensons bien peu, après la dégustation vient le temps de la digestion, invisible processus qui se prolonge par la distribution dans notre corps de tous les nutriments qui nous sont essentiels. Et cela se fait sans que nous en ayons conscience, enfin, la plupart du temps !

La nourriture que Dieu donne, comme il le fit avec Elie, avec Jésus aussi dans l’épisode qui précède notre lecture, est certes une nourriture toute terrestre, charnelle mais la gastronomie céleste n’est pas une tambouille ordinaire car elle, elle invite à la table des repas intérieurs qui ouvre à l’humain des perspectives singulières et lumineuses. Nous allons en parler d’abord avec l’aventure qu’a vécue Elie, puis celle que Jésus nous propose et avec lui, nous mettrons nos pieds sous une table d’exception aux millions d’étoiles, au moins….

 

1 ) Elie et un repas revigorant : Plongeons dans le passé pour observer le prophète Elie dans une situation pour le moins inconfortable : il s’est mis à dos le roi Akhab et surtout la reine, la célèbre Jézabel,  exécrable, odieuse, malfaisante qui veut le voir mort, un point c’est tout. Il faut dire qu’il avait fait fort, en dénonçant puis massacrant les prêtres de Baal et d’Ashéra, chers à Jézabel, sur le mont Carmel, où le Seigneur, Lui, s’était fait Lanceur de feu.

Menacé de mort, il fuit le Royaume du Nord, traverse le Royaume du Sud pour atterrir dans le désert, découragé, en pleine déprime, il envisage sérieusement de renoncer à sa fonction de prophète. Il a oublié, semble-t-il, qu’il n’est pas seul, car il y a, quelque part, cent autres prophètes bien cachés, et le plus énorme quand même : on dirait qu’il a zappé ce qui est arrivé au mont Carmel où le Seigneur a lancé le feu sur l’autel et asséché le fossé autour. Les humains ont la mémoire courte.

En pleine déprime, il s’est installé sous un genêt, et ce n’est pas la joie ! le genêt donne bien peu d’ombre, le psaume 120 parle des « charbons ardents » des genêts ; et il a la réputation d’être le dernier recours avant de mourir de faim : ses racines sont l’ultime nourriture quand il n’y a même plus d’herbes sauvages[1].

Et nous voilà avec un homme, un simple humain, qui ne voit plus que la moitié vide de la bouteille. Je ne vaux rien, je suis tout seul, abandonné aux foudres de Jézabel, mieux vaut mourir… Remarquons cependant que dans cette situation qui lui semble sans issue, il se tourne quand même vers le Seigneur et le prie. Un exemple à creuser… peut-être.

Et voilà que le Seigneur, qui le connait par cœur, lui fait servir par un « messager », un gâteau (« ougat » en hébreu) , cuit à la braise, s’il vous plait, et une cruche d’eau.

Et hop ! hop ! voilà notre prophète revigoré et prêt à marcher 40 jours et 40 nuits jusqu’au mont Horeb. Vous savez, ce mont où brûla le buisson ardent[2], où Moïse fit jaillir une source[3] et qui serait même, selon certains historiens, un autre nom du Mont Sinaï[4]. Voilà un lieu qui ne peut que booster notre déprimé.

La nourriture que donne le Seigneur a des effets dynamisants, c’est le moins que l’on puisse dire. Elle a relevé Elie, lui a donné des forces et il s’est senti pousser des ailes pour gagner un lieu où il va retrouver toutes ses capacités de serviteur du Seigneur.

Cette aventure quelque peu rocambolesque vécue par Elie, ancre dans nos cœurs la certitude que le Seigneur porte ses regards d’amour sur ses serviteurs, qu’ils soient ou non opérationnels. Et que c’est Lui qui fait le premier pas quand on est dans le creux de la vague, quand on boit la tasse, quand on ne voit plus le bout du tunnel. Il trouvera un moyen pour te conduire dans un lieu où tu retrouveras tes forces. Quasi miraculeux, non ?

 

2 ) le pain et plus…  : A propos de miracles, traversons quelques siècles pour nous installer aux côtés de Jésus qui parle, enfin, certains diront qui déparle, comme on dit par chez nous, pour raconter une histoire de pain de vie.

Le pain, évidemment, est symbole de nourriture essentielle. Le pain ressemblait probablement à son époque à une galette ronde, aplatie, faite avec de l’orge pour le petit peuple et du froment pour les plus riches[5]. On ne le coupait pas au couteau, mais le père de famille rompait le pain, signe de partage. Et, souvenez-vous que Jésus devait avoir une façon personnelle de le rompre car c’est à ce signe que certains l’ont reconnu. C’était l’aliment de base et pour certain l’unique nourriture accessible. Alors, quand Jésus parle de pain, ses auditeurs, forcément, sont toute ouïe. Sauf que… un pain qui descend du ciel… un pain vivant qu’ll faut manger pour vivre éternellement… décidément, ce Jésus, fils de joseph que tout le monde connait, dites ! un fils de charpentier, qui se la joue extraterrestre, tout droit tombé du ciel ! et il voudrait, en plus, qu’on le prenne pour de la manne ! Un grand n’importe quoi !

Pourtant, les juifs qui roumèguent au verset 41 devraient être à même de comprendre, de discerner dans les paroles de Jésus ce 71ème sens après lequel ils courent pendant leurs longues heures d’études journalières de la Torah.

La revue Lire et dire, elle, ouvre la voie à une compréhension toute simple. Je cite : « le pain ne pousse pas aux arbres, il ne se sème pas. C’est le fruit d’un travail. C’est un produit né de l’attente. Jésus est « travail » du Père, qui mène à la résurrection. Accéder au pain de vie nous lie, par Jésus, au Père qui le donne gratuitement. Jésus se présente donc, comme un lieu de rencontre entre Dieu et les hommes. Il est le messager, le porteur de la vie, le vivant. Le pain descend du ciel : il est don de Dieu, mais aussi métaphore de la dimension spirituelle que Dieu veut nourrir en nous, comme le pain nourrit notre corps. » (fin de citation).

Cela nous fait entrer dans une autre dimension, un temps de repas, unique, sans pareil, que nous vivons lors de la sainte cène, un temps où, toutes et tous ensemble, réunies dans le partage du pain et du vin, nous « vivifions la mémoire du dernier repas que Jésus a partagé avec ses disciples[6]. (…) La cène confesse que celui qui a été présent au milieu des siens se laisser retrouver aujourd'hui dans les signes visibles du pain et du vin.» Elle est aussi communion les uns avec les autres. Wilfred Monod en fait un commentaire magnifique, je le cite : « quel rêveur, quel réformateur, quel anarchiste a jamais proposé d’inviter le patron et le manœuvre au même repas, pour les faire boire à la même coupe ? Et pourtant, la sainte cène opère ce miracle ; l’éboueur y porte la coupe à ses lèvres et la passe au député qui boit après lui. Dans la simplicité de cet acte sans phrase, il y a quelque chose de surnaturel (…) l’Évangile y apparait comme l’énergie égalitaire par excellence. Jusque là, seule la mort pouvait prétendre nous rendre tous égaux face à elle. Toutefois la mort crée brutalement une égalité involontaire entre les personnes tandis que l’Évangile suscite, harmonieusement, une égalité des vivants, consciente et volontaire. Cette communion que nous célébrons est un bouleversement de l’ordre social, un ferment de réformes sans limites, une image de l’humanité future, le germe de la nouvelle terre où la justice habitera[7] » (fin de citation).

Jésus est allé se fournir dans une boulangerie invisible, insoupçonnée, d’où émane des effluves de vie éternelle. Il en est lui-même le pain, un pain qui donne la vie. Et ce sont toutes les femmes, tous les hommes, tous les enfants à l’arrêt, découragés qui se voient offrir ce pain vivifiant et l’opportunité de devenir à leur tour des partageurs du pain vivant « descendu du ciel pour que celui qui en mange ne meure pas ». Tu en es, n’est-ce pas ?

 

Conclusion : Et la cerise sur le gâteau, je veux dire, et le dessert ? Le Seigneur a rajouté du supplément et pas n’importe lequel à ce repas proposé. Car pour dessert, il met sur la table un fruit, un fruit que vous ne trouverez nulle part ailleurs, un fruit prodigieux et thaumurgique qui se reconstitue au fur et à mesure qu’on le mange, qui même se bonifie à la consommation : le fruit de son Esprit, à consommer sans modération car ce qu’il fait grossir, en nous, ce ne sont pas les hanches ou les poignées d’amour, mais le cœur de notre être intérieur… A la table du Seigneur, les plats débordent : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, douceur, maîtrise de soi, avec la vie en éternité. Que voilà des nutriments d’exception ! Pour tous les jours, dans toutes les situations, chacun selon ses besoins. C’est marqué dans le menu qui porte un nom célébrissime : la sainte Bible !

Chers amis, de la terrasse où l’on mange terrestre, à l’intérieur où l’on mange céleste, nous sommes les heureuses et heureux bénéficiaires d’une invitation permanente à la grande table du Seigneur ; là, pas de passe sanitaire pour cause de péché-Covid, pas besoin de montrer patte blanche, je veux dire, pas besoin pour entrer d’être un V.I.P. comme on dit aujourd'hui. Moi, toi, toutes et tous, nous avons librement accès à la grande salle intérieure du restaurant du plus grand chef de l’univers.

Tout est prêt : le Père-Chef est sur seuil avec son regard d’accueil pleinement fixé sur toi, tel que tu es ; le Fils est là, qui t’attend, pain de vie offert gratuitement ; l’Esprit est là, sa corbeille de fruit débordante qui se remplit au fur et à mesure que l’on se sert. Le Seigneur avait déjà fait le coup avec des pains et des poissons et ça a du lui plaire puisqu’il récidive avec le fruit de son Esprit. Ça, c’est de l’humour céleste ! Et puis, et puis, il y a tous les invités déjà entrés et ceux qui vont venir te rejoindre.

Il y en pour tout le monde : les juifs, les grecs, les hommes, les femmes, les jeunes, les vieux, les riches et les pauvres, les bien-portants et les malades et tous les autres. Chaque humain est invité, attendu avec bonheur. L’accueil est inconditionnel. N’hésite pas, n’hésite plus. Viens, entre, prends place et sers-toi.

Puis, après ton repas, avec la force que tu as, à ton tour, passe donc le plat !

Bon appétit !

 

Temps musical : « you raise me up » TRIO COVER

 

https://www.youtube.com/watch?v=9HhvwWx1ius

 

[2]              Exode 3, 1

[3]              Exode 17, 6

[4]              Deutéronome IV, 10 ; V, 2 ; IX, 8 ; XVIII, 16 ; XXVIII, 69 

[5]              https://www.stjosephdesepinettes.org/medias/files/repas.pdf

[6]              Antoine Nouis un catéchisme protestant p ? 646

APRES LA PREDICATION

 

 

Chant 4 arc 317 « laisserons nous à notre table » strophes 1, 2 et 5.

 

http://cantiques.karaokes.free.fr/noel.php?video=809

  

CONFESSION DE FOI

 

Nous confessons notre foi.

 

Je crois au Christ Sauveur et Seigneur

Qui nous réconcilie avec le Père

Par la foi seule.

Il nous libère de la malédiction de la loi

Et de toute culpabilité.

 

Par l’annonce de l’Évangile,

Le don du baptême

Et la célébration de la Cène,

Il nous rassemble en l’Église

Sous l’autorité des Écritures

Illuminées par le Saint-Esprit.

 

Il nous associe à son statut filial

Et à son œuvre de libération et de Vie,

En vue de la louange et la prière,

Du témoignage et du service.

Par là,

Il nous permet de collaborer avec lui,

Pour contribuer à faire du monde

Une création de Dieu

Dans l’attente de la nouveauté du Royaume.[1]

 

spontané 4 : cantique 822 louange à Dieu

 

Louange à Dieu le Créateur,

À Jésus Christ, notre Sauveur,

Au Saint Esprit le défenseur.

Alléluia, alléluia, alléluia.

 

OFFRANDE

 

Le Seigneur, le nôtre, nous convoque à nouveau.

Après la louange, après l’écoute de la parole vivifiante,

Lui, le don parfait nous invite à inscrire ses préceptes dans notre quotidien.

Ce geste participe à notre unification personnelle,

Et il apporte cohérence à notre engagement.

 

ANNONCES

 

PRIERE D’INTERCESSION

 

Unissons-nous dans la prière d’intercession.

 

Seigneur,

 

Aujourd'hui encore,

Donne-nous de parler la langue de ton amour

Pour ceux que l’on bat,

Ceux que l’on étouffe,

Ceux que l’on torture,

Ceux que l’on exploite.

Donne-nous de parler

Pour les traqués,

Les déportés,

Les non-jugés,

Les détenus,

Les sans-défense,

Les exclus.

A cause de ton Fils, tu nous appelles à parler :

Donne-nous la force de parler pour ces milliers d’enfants enlevés

Ces derniers jours encore au Nigéria,

Pour ceux que l’on destine à la rage et à la haine.

Tu nous appelles à parler

Car tu as horreur de la violence,

Tu as horreur de la calomnie,

Tu as horreur de la haine.

 

Tu nous appelles à parler car tu aimes l’homme.

Tu nous appelles, frères et sœurs tous ensemble,

À parler la langue de ton amour

Jusqu’aux confins des mers et des nuits,

Afin que le jour vienne[2].

 

Et avec celui que tu as envoyé et qui a brisé toutes les chaines,

Nous te prions :

 

Notre Père qui es aux cieux,

Que ton nom soit sanctifié,

Que ton règne vienne,

Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

Donne-nous, aujourd’hui, notre pain de ce jour ;

Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés,

Ne nous laisse pas entrer en tentation,

Mais délivre-nous du mal,

Car c’est à toi qu’appartiennent

Le règne, la puissance et la gloire

Pour les siècles des siècles. Amen.

 

ENVOI

 

Voici les paroles d’envoi et de bénédiction de la part du Seigneur :

 

Tu as, Seigneur Jésus, pain de vie,

Les paroles qui donnent la vie.

Tu es, Seigneur Jésus,

Le pain qui donne la vie,

Un pain qui vivifie et qui relève.

Tu nous nourris, nous fortifies et nous envoie

Car comment le monde entendra t il ces paroles

Si personne ne les proclame.

Aujourd'hui tu nous le redis :

Je vous envoie ! C’est à vous ![3]

 

BENEDICTION

 

Je suis avec toi.

Je te bénis,

Mon Esprit est en toi,

Ma force est la tienne.

Ma grâce t’accompagne,

Mon amour te porte.

Va ! Je suis avec toi.

 

spontané 5 : cantique 882 « que la grâce de Dieu »

l

 

Que la grâce de Dieu soit sur toi
Pour t'aider à marcher dans ses voies.
Reçois tout son pardon et sa bénédiction.
Va en paix, dans la joie, dans l'amour.

 

[1]              Vie et liturgie n° 47 p. 5

[2]                                                                                Livre de prières société luthérienne p. 145

[3]              Esaïe 54, 2

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1 août 2021 Jean 6, 24 - 35 André Bonnery

5 Août 2021, 09:21am

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

Prédication à Narbonne, le 1er août 2021.

 

Prédicateur : André Bonnery

 

Lectures : Eph. 4, 17-24 ; Jean 6, 24-35.

Chants : 181 ; 317 ; 610 [ Communion : 588, 483 ]


La métaphore du pain de vie

Le chapitre 6 de l’Evangile de Jean est consacré au thème du Pain de Vie. Cette expression en forme de métaphore est utilisée pour désigner ce qui est le plus nécessaire à l’existence humaine, non pas pour qu’elle subsiste biologiquement - le pain du boulanger est fait pour cela - mais pour que cette existence atteigne sa plénitude. La notion de pain de vie transcende celle de  pain tout court qui est lui-même symbole des biens matériels nécessaires à la vie biologique. Avec le pain de vie, on est donc dans une double métaphore. Jésus nous convoque à dépasser nos aspirations vitales matérielles pour nous élever au souci de la VIE dans sa dimension totale, celle que Dieu a voulue pour nous depuis toujours, depuis qu’il nous a choisis comme ses enfants. Avec ce récit, nous sommes donc invités à nous élever d’un cran dans nos réflexions et nos préoccupations du quotidien.

 

Il ne faut pas comprendre le récit de la multiplication des pains que l’on a lu dimanche dernier, comme un compte-rendu circonstancié des faits et gestes du prédicateur Jésus. Il s’agit d’une composition littéraire qui a valeur symbolique. Ce récit n’est pas une narration historique, c’est un enseignement, riche de connotations, construit par l’évangéliste, à partir de faits, sans doute historiques, qui ont impressionné les contemporains de Jésus.

 

Explication du signe de la multiplication des pains.

Aujourd’hui, l’évangéliste Jean nous ramène au bord de la mer de Galilée où Jésus a donné à ses auditeurs le signe de la multiplication des pains. En vérité, on a du mal à comprendre tous ces allers et retours de Jésus, des disciples, et de la foule à sa recherche, d’une rive à l’autre de la mer. La semaine dernière, dans ma prédication, j’ai suggéré que ces déplacements entre la rive juive galiléenne et la rive gauche païenne signifiaient que le message de Jésus s’adresse à tous, juifs et non juifs. Finalement la rencontre a lieu à Capharnaüm

Le dialogue qui suit, est intéressant parce qu’on on sent que les protagonistes de Jésus ne sont pas sur la même longueur d’ondes.

« Ils lui dirent : Quand es-tu arrivé ici ? »

Jésus ne répond pas à cette question qui n’a aucun intérêt mais il les provoque en entrant dans le vif du sujet : « En vérité je vous le dis, ce n’est pas parce que vous avez vu des signes que vous me cherchez, mais parce que vous avez mangé des pains à satiété

Autrement dit : vous n’avez rien compris à la multiplication des pains et des poissons ; pour moi c’était un signe pour vous conduire à élever votre esprit vers la recherche d’une nourriture spirituelle, vous avez vu en moi une aubaine, quelqu’un qui donne à manger gratuitement. Ça vous arrange bien, mais ce n’est pas ma mission.

Voilà pourquoi Jésus était parti précipitamment après avoir nourri la foule « sachant qu’on allait l’enlever pour le faire roi, il se retira à nouveau seul, sur la montagne. (v.15) Il avait compris qu’il faut savoir arrêter une discussion lorsque l’interlocuteur n’est pas prêt à comprendre. Mieux vaut abandonner la partie, pour un temps, quitte à attendre une nouvelle occasion. Prendre du temps pour réfléchir et attendre une maturation des esprits, peut-être aussi attendre une action de l’Esprit. C’est important.

 

Un jour a passé et une nuit au cours de laquelle la tempête a soufflé. On est maintenant dans un nouveau cadre, loin de la prairie de la multiplication des pains, loin de l’enthousiasme suscité par le signe incompris. Jésus retrouve sur l’autre rive du Lac ceux qui le cherchaient ; ils ne se sont pas découragés : peut-être sont-ils maintenant prêts à entendre ? Alors il tente sa chance

« Il faut vous mettre à l’œuvre, leur dit-il, non pas pour obtenir cette nourriture périssable, mais la nourriture qui demeure en vie éternelle, celle que le Fils de l’homme vous donnera car c’est lui que le Père, Dieu, a marqué de son sceau. » Je vois un grand point d’interrogation se dessiner sur la tête de la plupart des auditeurs : Qu’es acò ? De quoi il cause ?

A vrai dire, Jean n’est pas facile à comprendre : il affectionne les symboles et le langage allégorique. Ce n’est pas pour rien qu’on l » compare à un aigle : il plane haut ! Je suppose qu’il résume dans la phrase que je viens de lire, des propos moins hermétiques de Jésus. Il est vrai aussi que « Fils de l’Homme » et « sceau de Dieu » étaient des expressions relativement familières aux Juifs de cette époque, nourris des Ecritures lues à la Synagogue tous les sabbats. Les plus avertis d’entre eux comprennent au moins que Jésus parle du Messie. En fait ils ont sans doute un évolué depuis le spectacle ahurissant de la multiplication des pains et des poissons. Ils osent cette question : « Que nous faut-il faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » Jésus répond sans fioritures « il faut croire en celui que Dieu a envoyé. » Entendons-nous bien : croire, c’est faire confiance à celui que Dieu a envoyé.

 

Je suppose qu’il a dû y avoir un instant de surprise et une interrogation silencieuse : « Pas possible, il se prendrait pour le Messie ? » Poliment, cependant, ils interrogent « mais toi, quel signe fais-tu donc pour que nous te croyions ? Quelle est ton œuvre ? »

C’est sûr, il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir ! La multiplication des pains, pourtant, c’était hier. Ils y ont assisté, ils en ont bénéficié. Rien compris ! Ils veulent bien de quelqu’un qui nourrit gratuitement les gens, ils ont même songé à le faire roi : un magicien de cette trempe ça peut toujours servir, il vaut mieux l’avoir de son côté !... mais qu’il parle au nom de Dieu, pas question. On a l’Ecriture pour ça, et pour ce qui est du « pain qui vient du ciel », nos Pères ont eu la manne que Dieu a répandue dans le désert à la prière de Moïse.

Le passé, toujours le passé. On veut bien croire que Dieu a manifesté sa puissance, jadis, à travers de grands hommes mythifiés : Abraham, Moïse… mais on refuse de le voir à l’œuvre, aujourd’hui ! Dans l’aujourd’hui des bords de la Mer de Galilée, dans l’aujourd’hui de Narbonne, le nôtre. « Jésus est au milieu de nous », chantons-nous parfois. Le chanter, c’est bien, mais il faut aussi le croire…

 

Jésus poursuit imperturbablement : comprenne qui voudra. « Ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain du ciel, c’est mon Père qui vous donne le véritable pain du ciel. Le pain de Dieu c’est celui qui donne la vie au monde. » Ça y est, Jésus vient de le dire en toute clarté : la multiplication des pains et des poissons n’était qu’un signe, un symbole, d’une autre faim que Dieu veut et peut apaiser. Ont-ils vraiment compris ? En tous cas « ils lui dirent alors : Seigneur, donne-nous toujours de ce pain là. » Jésus leur dit : « c’est moi qui suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura pas faim, celui qui croit en moi, n’aura jamais soif.» On croirait entendre les paroles que Jésus dira plus tard à la Samaritaine au puits de Jacob, toujours chez Jean.

 

Jésus est le pain de Vie.

Jésus a remis les choses en place. Oui, il est le Messie, l’envoyé de Dieu pour donner aux hommes la Vie en plénitude, celle que le Père a toujours voulue pour ses enfants. Sa propre vie qui seule peut combler la faim de l’humanité. Le pain du boulanger est fait pour combler la faim biologique. Lorsqu’il en distribue, à profusion, sur la montagne, au dessus du Lac, pour répondre à la faim des estomacs, c’est en faisant appel au partage de ce que les apôtres ont pu trouver sur place. Jésus a eu besoin des 5 pains et des 2 poissons pour nourrir une foule, nous rappelant ainsi que c’est avec notre solidarité que l’on peut combler la faim biologique. Mais le signe qu’il accomplit alors avait une autre portée : il nous convoquait à regarder plus haut. Notre faim n’est pas que biologique, elle est aussi spirituelle et c’est lui, l’envoyé du Père qui peut l’apaiser. Le pain qu’il nous donne, le pain de vie, c’est sa parole, méditée qui, peu à peu, nous transforme jusqu’à nous assimiler à lui. Cependant, si cette parole est nourriture efficace dès qu’on l’accueille, l’assimilation au Christ sera complète lorsqu’adviendra le Royaume, dans la rencontre ultime avec Dieu, notre eskaton, notre fin pour l’entrée dans La VIE. Amen.

 

 

 

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27 juin 2021 Marc 5, 21 - 43 André Bonnery

5 Août 2021, 09:17am

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

Prédication du 27 juin 2021, à Narbonne

 

Prédicateur : André Bonnery

 

Marc 5, 21-43

Chants : 232 ; 253 ; 602 ; 618 – F 1

 

Deux récits croisés

J’intitulerais volontiers cette prédication : destins croisés de femmes. En effet, le passage de Marc que nous venons d’entendre mêle deux récits croisés de miracles dont deux femmes sont les bénéficiaires. L’évangéliste utilise sans doute cet artifice littéraire pour soutenir l’intérêt du lecteur.

On commence par l’appel au secours d’un père, chef de synagogue. On ne dit pas laquelle, peut-être celle de Capharnaüm, ville où Jésus semble avoir établi son quartier général au début de son ministère. Celui qui sollicite le jeune rabbi, nommé Jaïros le connaissait bien pour sa réputation de guérisseur et de prédicateur, semble-t-il. Jésus venait de débarquer en provenance de la rive opposée du lac au pays des Géraséniens. On notera que c’est la seule fois dans l’Evangile, qu’un responsable religieux s’adresse à Jésus, pour obtenir une guérison. Ça ne se fait pas : un dignitaire religieux n’a pas recours à un guérisseur, il y a des médecins pour les questions de santé. Il est vrai que Jaïros a vu Jésus en action, il a été convaincu et puis, il est père, et sa demande est au bénéfice de sa « petite fille » (thugatrion en grec. C’est important, retenez le mot). Que ne ferait-on pour son enfant quand on est désespéré ?

Jésus part avec Jaïros pour répondre à sa demande et voilà que le récit s’interrompt pour nous parler d’autre chose. Une femme atteinte depuis douze ans d’une grave affection, un flux de sang ininterrompu, s’approche de Jésus. Le texte grec est sans ambiguïté sur la maladie, (rusein aïmatos), il s’agit d’hémorragie continuelle, pathologie des règles. C’est le terme employé pour designer les menstruations. On remarquera la remarque satirique de Marc qui ne manque pas de piquant (il devait avoir une dent contre les médecins) : « elle avait beaucoup souffert du fait de nombreux médecins et avait dépensé tout ce qu’elle possédait sans aucune amélioration ; au contraire, son état avait plutôt empiré. » La femme hésite à s’adresser à Jésus car, du fait de son état qui dure, elle est impure quasi congénitalement. Alors, discrètement, bravant l’interdit, elle touche le vêtement du guérisseur avec l’espoir d’être guérie (en douce). Effectivement, à ce seul contact elle sent, dans son corps que, miracle, elle est guérie. Sous prétexte de rationalité, on ne peut douter de la conviction des contemporains de Jésus sur ses dons de guérisseur : il y a trop de témoignages en ce sens dans les Evangiles. Par ailleurs on sait, par la documentation historique que, dans l’Antiquité, on avait recours à des guérisseurs. La pratique du toucher de leur vêtement est également vérifiée. La virtus curative pouvait se transmettre par l’habit du thaumaturge, pensait-on.

La femme a obtenu ce qu’elle désirait si fort : elle en a la conviction, elle peut repartir, ravie de l’aubaine, sur la pointe des pieds. Mais, manque de chance, ça ne s’est pas passé exactement comme elle croyait : Jésus s’est rendu compte qu’elle l’avait touché : « une force était sortie de lui. » « Craintive et tremblante, la femme  se jette à ses pieds et lui dit toute la vérité » (v.34). En effet elle a transgressé un tabou, elle l’impure, comme les religieux le lui ont bien inculqué, elle se reproche sans doute d’avoir transmis son impureté à celui qui l’a sauvée. Nous reviendrons sur la réaction de Jésus.

 

De l’hémoroïsse à la fille de Jaïros.

Et la fille du chef de la synagoque, qu’est-elle devenue ? Le récit se poursuit après avoir tenu l’auditeur en haleine. On retrouve Jésus poursuivant sa route avec Jaïros quand arrivent des messagers qui annoncent au malheureux père que sa fille est morte. « Sans tenir compte de cette nouvelle, Jésus (lui) dit : « sois sans crainte, crois seulement ». Autorité et assurance sans faille de celui qui est en union avec l’Auteur de la vie : Jésus prend alors avec lui le père et la mère de l’enfant (le texte grec précise : paidos) ainsi que trois disciples privilégiés, Pierre, Jacques et Jean son frère qui seront témoins de la Transfiguration, et il s’approche de celle qui gisait inanimée sur son lit. Il lui prend simplement la main et lui dit « Talitha qoum ». « Jeune-fille, réveille-toi » Dans le texte grec, a fille de Jaïros, cette fois est désignée par le terme « to korasion » , jeune-fille. J’insiste sur les mots employés pour parler d’elle. C’est important : le père dit à son sujet « ma petite-fille », puis dans le récit on la désigne comme l’enfant, enfin Jésus s’adresse à elle comme à une « jeune-fille ». Trois mots grecs différents pour la même personne. Jésus, en la voyant a découvert son identité : il s’agit d’une préadolescente qui a 12 ans et non pas d’un bébé. Quel étrange mal a conduit cette jeune-fille à s’étioler jusqu’à défaillir au seuil de sa vie de femme ? Une phrase pourrait nous orienter dans ce questionnement  Après l’avoir invitée à se lever, Jésus ordonne à ses parents « de donner à manger à la jeune-fille » (v.43). Etrange ! Jésus a-t-il demandé que l’on donne à manger à Lazare qui sort du tombeau après trois jours ?

Les psychologues connaissent bien ces cas de jeunes-filles anorexiques parce qu’elles ne sont pas reconnues pour ce qu’elles sont et qui refusent de grandir jusqu’à en mourir. Présupposé ? Peut-être, mais alors pourquoi mettre en relation, dans le même récit, la femme qui perd son sang et la jeune-fille qui devrait avoir bientôt ses règles ? Qui plus est, un même nombre d’années est attaché aux deux : douze. Douze ans que la femme perd son sang et douze ans, l’âge de l’adolescente !

Douze ans que l’anonyme, qui se résout à toucher incognito le vêtement de Jésus, ne peut avoir une vie normale de femme, puisqu’elle est tabou et interdite de s’approcher d’un homme aux termes de la loi juive du lévitique. Douze ans l’âge de l’adolescente inanimée qui ne deviendra jamais une femme !

 

Deux femmes restaurées dans leur féminité.

Destins croisés de femmes toutes deux sauvées par l’intervention de Jésus. A celle qui a bravé les interdits pour approcher le guérisseur en qui elle met son dernier espoir, puisque personne ne peut rien pour elle, et qu’elle est rejetée à cause de son infirmité, Jésus déclare : « Ma fille, ta foi t’a sauvée, va en paix et sois guérie de ton mal ». « Ma fille », le terme employé est étrange pour quelqu’un qui ne la connait pas. Peut-être l’évangéliste a-t-il voulu indiquer par là comme une filiation pour une nouvelle naissance, à l’adresse de celle qui était rejetée par tous et désormais sauvée.

Dans le cas de ces deux femmes, Jésus intervient de la même façon : d’abord un contact physique, indirect et involontaire pour l’une qui touche le vêtement ; volontaire lorsqu’il prend la main de l’autre. Ensuite il les restaure dans leur être féminin. Il guérit l’hémorroïsse de son flux de sang mais il ajoute aussitôt : « va en paix », vis pleinement, dans ta nouvelle existence de femme, enfin normale. L’autre, la jeune-fille inanimée, il lui parle comme à une personne, alors que son père parlait pour elle. Il lui restitue sa personnalité. Toutes deux, il les convoque à devenir enfin pleinement ce qu’elles sont, femme accomplie et non plus amputée de sa féminité pour l’une ; femme en devenir, avec enfin une espérance, pour l’autre.

Ici, comme dans toutes ses interventions auprès des malades et des infirmes, Jésus ne s’arrête pas à la guérison des corps : il restaure les femmes et les hommes dans la plénitude de leur être.

A partir de ce double exemple, deux questions nous sont posées. La première, est-ce que nos préjugés personnels et ceux de nos Eglises n’empêchent pas les femmes et les hommes de s’accomplir harmonieusement, y compris dans leur être sexué ?

La seconde, très délicate, je l’avoue mais que l’on ne peut évacuer, est en relation avec les théories de genre et de sexe auxquelles nous sommes confrontés aujourd’hui. Chacun est appelé à trouver sa réponse… La question ne se posait pas de la même manière au temps de Jésus, mais à travers le récit que nous venons d’entendre, il nous ouvre du moins une piste : chaque être humain est à respecter tel qu’il est, et chacun doit pouvoir s’accomplir afin de devenir pleinement ce qu’il est. Chacun doit pouvoir entendre à travers nous et à travers l’Eglise cette parole d’apaisement : « Va en paix ».

 

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Culte dimanche 18 juillet 2021

17 Juillet 2021, 08:59am

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

DIMANCHE 18 JUILLET 2021

 

PREDICATRICE : JOELLE ALMERAS

 

PROCLAMATION DE LA GRACE DE DIEU ET ACCUEIL

 

La grâce et la paix vous sont donnés de la part de Dieu notre Père et de Jésus-Christ notre Sauveur.

Il nous arrive d’être inquiet

À cause d’un souci, d’une angoisse, d’une peur qui s’infiltre en nous,

Et qui nous ronge.

A cause de cette inquiétude,

Nous ne trouvons plus de repos, nous nous agitons,

Nous devenons fébriles, et nous nous fatiguons.

A cause de cette agitation,

Nous avons de plus en plus de difficultés

À dénicher Dieu dans les creux de notre vie.

Nous sommes alors dans une spirale qui va :

De l’inquiétude à l’agitation, de l’agitation à la fatigue,

Et de la fatigue au découragement.

Et pourtant dans le livre d’Esaïe il est écrit :

Ainsi parle le Seigneur Dieu, le Saint d’Israël,

Votre salut est dans la conversion et le repos,

Votre force est dans le calme et la confiance[1].

 

Je vous invite à la prière :

Nous sommes rassemblés ce matin

À l’écoute de ta Parole, Seigneur.

Convertis notre cœur !

Apaise nos inquiétudes !

Fais grandir en nous le calme et la confiance ! Amen.[2]

 

Chant 1 : Cantique 626 « j’ai soif de ta présence » les 3 strophes

 

 

LOUANGE

 

Louons Dieu

 

Tu me réjouis le cœur, Seigneur,

Comme aux jours de grand soleil !

Tu fais chanter ma vie,

Avec tendresse, tu m’émerveilles.

Et ma vie est transformée :

Elle est faite d’hier,

Elle sera faite de demain.

Qu’importe, elle est faite de toi,

Elle me vient de toi.

Tu me réjouis le cœur, Seigneur,

Comme aux jours de grand soleil ![3]

 

Chant 2 : Psaume 708 « Dieu ma joie »

https://www.youtube.com/watch?v=y_G-lad8as8

 

PRIERE DE REPENTANCE

 

Nous nous présentons devant Dieu,

Pécheurs à la recherche de son pardon et de sa grâce.

 

Ma maison tu la connais Seigneur,

Tu sais les belles pierres bien taillées

Que je montre à tout le monde.

Tu connais aussi les petits cailloux difformes

Cachés au fond de mon grenier.

Ils font partie de ma maison.

Aujourd'hui, je veux tous te les présenter.

Voici mes pierres de joie et mes pierres de souffrance,

La pierre de mes combats et celle de tes absences.

Voici mon agenda, mon travail, mes passions,

Toutes les pierres de ma foi et celles de ton pardon.

Les pierres de mes succès et celles de mes faillites,

La pierre de mon péché, la quête de tes visites.

Les pierres de ma journée, mes paroles, mes silences,

Ma soif, ma fragilité, la pierre de l’espérance.

Ces cailloux qui construisent les murs de ma maison,

Seigneur, qu’ils s’éternisent en pierres de guérison.[4]

 

Spontané 1 formule 3 arc 318 / 1 « toi qui es lumière »

https://www.youtube.com/watch?v=FJgJ8xSZOVk

 

PAROLES DE PARDON

 

Accueillons les paroles de pardon dans l’assurance que rien ne peut nous séparer de l’amour que Dieu nous a manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur :

 

Dieu ne te demande pas d’être un château de conte de fée,

Il ne te demande pas davantage d’être un héros, un saint ou un martyr.

Ce qu’il te demande,

C’est d’être pleinement, authentiquement toi.

Si Jésus Christ est venu vivre dans notre maison et partager notre route,

C’est pour nous libérer de ce qui nous aliène

Et nous appeler à vivre notre vraie vie.

 

Aujourd'hui, il t’aime tel que tu es.

Il te pardonne et te renouvelle.

Il te donne de vivre ta vie,

Et de suivre son chemin dans l’amour et la liberté.[5]

 

Spontané 2 formule 3 arc 526 /3 « Jésus est au milieu de nous »

https://www.youtube.com/watch?v=r-uNu-yG3PY

 

VOLONTE DE DIEU

 

Pardonné et libéré, écoutons quelle est la volonté de Dieu pour nous :

 

Pierres banales ou pierres d’apparat, 

Baraque ou château,

Dieu vient et passe la porte.

Que veut-il ?

Accueille, partage, ne retiens rien.

Sois le sourire qui reçoit,

La main qui offre,

Le regard qui console,

La parole qui nourrit.

Fais le avec beaucoup ou avec peu.

Sois pour toutes et tous la main que Dieu tend au monde.[6]

 

Spontané 3 formule 3 arc 405 / 4 « toi qui m’appelles »

https://www.youtube.com/watch?v=JT0Z4OGUou0

 

[1] Esaïe 30, 15

[2] Antoine nouis La galette et la cruche t. 2 p.

[3] Livre de prières (éditions luthériennes) p. 213

 

[4] Livre de prières société luthérienne p.95

[5] Antoine Nouis La galette et la cruche tome 2 p. 94

[6] Jo

LECTURES BIBLIQUES

 

Prions avant de lire les Écritures :

 

Grâce te soit rendue pour ta parole, Dieu notre Père,

Où nous recueillons ta promesse

De ce que tu veux nous donner toi-même.

(…)

Nous te bénissons de nous permettre

De nous arrêter un instant

Pour écouter ce que tu as à nous dire.

Que la méditation de ta Parole,

Mettre véritablement dans nos cœurs

Une lumière nouvelle qui éclaire notre chemin,

Et nous rendre capables d’être dans le monde

De meilleurs annonciateurs de ton amour,

Par notre service, notre témoignage et notre propre amour.[1] Amen.

 

LECTURE BIBLIQUE ET PREDICATION

 

JEREMIE 23, 1 – 6 : 1  Quel malheur ! dit le Seigneur. Les dirigeants de mon peuple sont de mauvais bergers qui laissent mon troupeau dépérir et s'égarer. 2 À leur sujet voici ce que déclare le Seigneur, le Dieu d'Israël : Vous avez laissé mon troupeau s'éparpiller et se disperser. Vous ne vous êtes pas occupés de lui. Eh bien, moi, je m'occuperai de vous et de vos agissements, dit le Seigneur ! 3 Je rassemblerai moi-même ce qui reste de mon troupeau, dans tous les pays où je les ai dispersés. Je les ramènerai à leur pâturage, où ils prospéreront et se multiplieront. 4 Je mettrai à leur tête de vrais bergers, grâce auxquels ils n'auront plus ni peur ni frayeur. Aucun d'eux ne manquera plus à l'appel, dit le Seigneur. 5 Les jours viennent, dit le Seigneur, où je ferai naître parmi les descendants de David un homme qui pratique la justice. Ce roi réussira parce qu'il agira dans le pays selon le droit et la justice. 6 Quand il régnera, Juda sera libéré, Israël vivra tranquille. Voici le nom qu'on lui donnera : “Le Seigneur est notre justice”.

 

 

EPHESIENS 2. 13 – 18 : 13 Mais maintenant, par l'union avec Jésus Christ, vous qui étiez alors loin, vous avez été rapprochés par le Christ qui a versé son sang. 

14 Oui, c'est lui qui est notre paix, lui qui a fait de ceux qui sont Juifs et de ceux qui ne le sont pas un seul peuple. En donnant son corps, il a abattu le mur qui les séparait et qui en faisait des ennemis. 15 Il a annulé la Loi avec ses commandements et ses règlements, pour former avec les uns et les autres, un seul peuple nouveau dans l'union avec lui ; c'est ainsi qu'il a établi la paix. 16 Par sa mort sur la croix, le Christ les a tous réunis en un seul corps et il les a réconciliés avec Dieu ; par la croix, il a détruit la haine. 17 Le Christ est venu annoncer la bonne nouvelle de la paix, la paix pour vous qui étiez loin et la paix pour ceux qui étaient proches. 18 C'est en effet par le Christ que nous tous, ceux qui sont Juifs et ceux qui ne le sont pas, nous avons libre accès auprès de Dieu, le Père, grâce au même Esprit saint.

 

MARC 6, 30 – 34 : 30 Rassemblés auprès de Jésus, les apôtres lui racontèrent tout ce qu'ils avaient fait et tout ce qu'ils avaient enseigné. 31 Il leur dit : Venez à l'écart, dans un lieu désert, et reposez-vous un peu. Car beaucoup venaient et repartaient, et ils n'avaient pas même le temps de manger.  Ils partirent donc dans le bateau pour aller à l'écart, dans un lieu désert. 33 Beaucoup les virent s'en aller et les reconnurent ; de toutes les villes, à pied, on accourut et on les devança. 34 Quand il descendit du bateau, il vit une grande foule ; il en fut ému, parce qu'ils étaient comme des moutons qui n'ont pas de berger ; et il se mit à leur enseigner quantité de choses.

 

 

Chant 3 : cantique 528 « O Jésus tu nous appelles » les 2 strophes

https://www.youtube.com/watch?v=zwWrWS5lsSo

 

 

«histoires de murs»

 

 

Introduction :   Le Seigneur a un troupeau depuis longtemps déjà, un troupeau qui vit de bien difficiles moments pointés du doigt par le prophète Jérémie. Dans l’Évangile, rien n’a vraiment changé mais des évènements vont survenir qui laissent entrevoir la sortie du tunnel. Paul nous donne le happy end de son histoire. Et nous, comment sommes-nous impliqués dans le devenir de ce troupeau ? Suivons sa pérégrination à travers le temps, dans les Écritures, sur le chemin à la suite du Berger.

 

1 ) le troupeau dans le 1er Testament : Revenons dans les années 580 avant notre ère. Le troupeau du Seigneur, c'est-à-dire le peuple d’Israël, un peuple mis à part, enfermé dans un enclos dont le mur est fait de pierres de lois, 613 pierres sur lesquelles le troupeau achoppe sans cesse. Et qui plus est, ce malheureux troupeau a bien d’autres soucis :

- ses bergers sont d’une incompétence crasse : c’est le moins que l’on puisse dire pour qualifier les successeurs de Josias, accrochés à leur trône, et prêts à tout pour le garder. Le Royaume du Nord n’est plus et sa population en grande partie déportée à Babylone ; le Royaume du Sud est carrément mal en point et les décisions prises au plus haut niveau conduisent tout droit à la destruction de Jérusalem et de son temple, et à la déportation de l’élite. Malheureux troupeau : un pays ravagé, des familles déchirées et endeuillées, éclatées pour cause de déplacement de population vers un nouveau pacage loin, très loin de cette terre qui est sainte pour lui, un pacage dans des lieux où d’autres dieux, d’autres lois vont devenir son quotidien. Jérémie décrit une situation bien réelle : les bergers ont perdu et dispersé le troupeau. Mais le Seigneur va prendre les choses en main.

C’est ce que déclare Jérémie avec une annonce qui devrait réjouir le troupeau : de nouveaux bergers vont être désignés, avec à leur tête un berger d’exception, un germe juste, qui fera paitre le troupeau sur une terre où la justice sera loi.

 

2 ) le troupeau du 1er siècle  : qu’en est-il au temps de Jésus ? la promesse est-elle réalisée ? Hélas !

Marc nous dit que les foules étaient comme des moutons sans berger. La caste sacerdotale saducéenne, les intégristes pharisiens, ceux donc qui avaient pris, en principe, le relais de la direction du troupeau n’ont que mépris pour lui. Dans les hautes sphères saducéennes, ce ne sont que complots pour le pouvoir, l’argent et l’approbation de Rome ; le parvis du nouveau temple expose le désolant spectacle d’un grand marché où certains s’enrichissent scandaleusement, où pharisiens et saducéens polémiquent à grands cris en vociférant Et le Seigneur ? il prend soin de lui, le Seigneur… nous, ses bergers, nous prenons tout le reste ! »

Le troupeau, que les précédents traitent de « am haaretz[2] », petit peuple ignorant de la Loi, a beau fréquenter les synagogues, célébrer les grandes fêtes traditionnelles et monter régulièrement au Temple à Jérusalem, il se retrouve toujours devant le même mur qui délimite l’enclos où il est parqué : qui plus est, aux 613 commandements sont désormais indissociablement liées des centaines de sentences rabbiniques qui font loi et plombent la vie quotidienne de toutes et tous.

Il est peu ou pas instruit, et la vie de chaque membre du troupeau ressemble à celles de tous ceux qui se trouvent au bas de l’échelle : du travail, beaucoup de travail, des impôts, beaucoup d’impôts, des mercenaires romains irascibles qui maltraitent et massacrent ; manque d’argent, maladie sans soins possibles, rigidité d’un cadre de vie imposé, bref, la vie de tous les jours dans ce monde oriental, avec ses hauts et ses bas, plutôt d’ailleurs des bas que des hauts. Quant aux femmes, elles n’ont que la valeur du travail et des enfants qu’elles peuvent faire.

Ainsi au temps de Jésus aussi, le troupeau est toujours maltraité et sans bergers compétents.

Mais, le Seigneur l’a promis, un jour viendra… et voilà que ce jour semble être là ! Jésus enseigne, guéri, exorcise, et annonce la venue toute proche du règne de Dieu. Il envoie même ses apôtres, comme une extension à sa propre action vers les malheureux, les délaissés, vers le troupeau sans berger.

Les apôtres viennent dès le premier verset de notre lecture rapporter tout ce qu’ils ont vécu pendant cette mission où, deux par deux,  ils ont parcouru les villages en faisant tout ce que Jésus leur avait demandé. Imaginez-vous dans une cité orientale où tout se voit, tout se sait, tout se dit (on ne parle pas sans raison du téléphone arabe !) : écoutez… « il était paralysé et il marche ! » « il était aveugle et il voit ! » « il était muet et il parle ! » et bien d’autres guérisons encore ! « Et si celui qui les envoie était celui que nous attendons, le germe juste dont le prophète a parlé ? » La rumeur court, la rumeur enfle et les foules sont de plus en plus présentes. Implorantes, curieuses ou suspicieuses, elles cernent les apôtres.

Quelle joie pour eux d’accomplir de tels miracles et d’annoncer la Bonne Nouvelle du Royaume. Comment pourraient-ils prendre une pause alors qu’ils pourraient chasser un démon ou guérir un malade ?

Quand ils reviennent vers Jésus, ils sont exténués, de fatigue mais aussi d’enthousiasme. Et peut-être d’inquiétude car ils ont appris le sort réservé à Jean baptiste, que Marc situe juste entre l’envoi en mission et notre récit. Celui-ci était un juste, n’a-t-il pas baptisé le maître ? Et pourtant il est mort dans de sauvages conditions, assassiné par un pervers aveuglé par la beauté d’une femme. Que de sentiments entremêlés dans leur cœur et leur esprit !

Alors Jésus, qui les connait par cœur, si j’ose cette métaphore, leur propose un répit, un temps de pause dans le désert : « venez à l’écart dans un lieu désert et reposez-vous un peu ; car beaucoup de personnes allaient et venaient et ils n’avaient même pas le temps de manger ».

Voilà où en était le troupeau du Seigneur : un berger, enseignant et guérisseur qui parle avec autorité et ne cesse d’être saisi aux entrailles par la misère de ses frères ; des apôtres qui eux aussi font des miracles ; et le gros du troupeau qui s’agglutine autour d’eux pour essayer de tirer à lui la couverture, pour obtenir une guérison, et pour certains déjà, pour entendre une parole, une parole qui peut transformer radicalement leur vie. Les apôtres, les bergers en second, se dépensent sans compter au détriment de leur propre vie. On pourrait dire que les foules voient déjà le bout du chemin de souffrances vécues depuis si longtemps.

Et puis, dans le troupeau, le berger appelle les moutons par leur nom, ce n’est plus un troupeau global où l’on vit dans l’anonymat : souvenez-vous de Zachée par exemple. Bref, on dirait bien que la promesse pointe le bout de son nez ou plutôt de sa parole !

 

3 ) et aujourd'hui ? C’est alors que des évènements vont changer la face du monde et la situation du troupeau : une croix… un homme sur cette croix… les apôtres perdus et anéantis, inopérants… car le troupeau qui lui, n’a pas changé, s’est encore une fois retourné contre le berger qui voulait le guider.

Et puis… et puis… l’homme de la croix est ressuscité, il est monté aux cieux, il envoie l’Esprit saint. Un changement majeur qui va faire du troupeau enfermé dans l’enclos, séparé du reste du monde, un troupeau universel. L’épitre aux Éphésiens explique ce qui est arrivé : un homme nouveau est né qui a accès auprès de Dieu par Jésus le Christ. Le troupeau du temps de Jérémie, et aussi du temps de Jésus vivait isolé dans la Loi dont les bergers se servaient à leur profit au détriment de leurs frères.

Mais le temps est venu pour le berger céleste de rassembler ses bêtes : « il a réduit à rien la loi avec ses commandements et leurs prescriptions, pour créer en lui, avec les deux, un seul homme nouveau, en faisant la paix, et pour réconcilier avec Dieu les deux en un seul corps, sur la croix, en tuant par elle l’hostilité ».

Et si l’on parle encore de pierres, ce ne sont plus celles d’un mur séparateur mais simplement parce que l’homme nouveau est lui-même une pierre, une pierre vivante.

Et voilà que de gardé, le mouton devient gardien et le troupeau devient temple, un temple construit avec des pierres vivantes. Le troupeau devient vigne dont le Père est le vigneron, le Fils le Cep et les croyants  les sarments : une vigne extraordinaire qui produit des fruits exceptionnels. Le troupeau devient corps dont Jésus est la tête et les croyants les membres. Le troupeau devient Église dont Dietrich Bonhoeffer disait : « l'Église parle de merveille parce qu’elle parle de Dieu, de l’éternité dans le temps, de la vie dans la mort, de l’amour dans la haine, du pardon dans le péché, du salut dans la souffrance, de l’espérance dans le désespoir[3] ». L’Église est là. L'Église c’est toi. Merveille !

 

Conclusion : Alors, troupeau de Dieu, sois dans l’allégresse. Ton berger est vivant et il porte sur toi son regard d’amour. Comment ne pas conclure en relisant, avec un cœur reconnaissant, le psaume 23 revisité par Antoine Nouis ?

« Le Seigneur est mon berger,

Je ne manquerai de rien.

Le Seigneur est mon repos,

Il me fait reposer dans de verts pâturages.

Le Seigneur est ma paix,

Il me conduit vers des eaux paisibles.

Le Seigneur est ma consolation,

Il restaure mon âme.

Le Seigneur est mon chemin,

Il me conduit sur les sentiers de justice.

Le Seigneur est ma confiance,

Quand je marche dans une vallée d’ombre et de mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi.

Le Seigneur est mon soutien,

Ta houlette et ton bâton, voilà mon réconfort.

Le Seigneur est mon ami,

Tu dresses devant moi une table face à mes adversaires.

Le Seigneur est ma victoire,

Tu parfumes d’huile ma tête, et ma coupe déborde.

Le Seigneur est mon allégresse,

Oui, le bonheur et la grâce m’accompagnent tous les jours de ma vie.

Le Seigneur est mon espérance,

Seigneur, je reviendrai dans ta maison, aussi longtemps que je vivrai.[4] »

Amen.

 

 

 

Temps musical :

Glorious https://www.youtube.com/watch?v=clpEYDjy3DQ

 

[1] Livre de prières (société luthérienne) p. 41

[2] Hébreu : am ha arets : pris au sens de la michna (même si elle est postérieure ) à l’époque de Jésus : « personne peu éduquée et en qui on ne peut avoir confiance pour l’accomplissement des obligations alakhiques » déclare l’encyclopédie du judaïsme, c’est dire, des personnes méprisés et considérées comme moins que rien même si elles sont juives

 

[3] Antoine Nouis un catéchisme protestant Edition 1 p. 480

[4] Antoine Nouis La galette et la cruche  tome 2 p.50

APRES LA PREDICATION

 

 

Chant 4 cantique 214 « Seigneur, nous arrivons » les 3 strophes

 

https://www.youtube.com/watch?v=kXKoM0i2CqQ

 

 

CONFESSION DE FOI

 

Nous confessons notre foi.

Dieu… je crois en toi :

Tu m’accompagnes dans ma vie et dans les étapes de ma vie.

Tu manifestes ta présence dans la rencontre des autres

Et par des actes qui prennent pour moi la saveur du Royaume

Et la lumière du monde nouveau

Où la vie reçoit son sens de ta main.

Je crois que tu m’appelles par mon nom

Comme un Père de tendresse

Et que tu fais de moi ton fils, ta fille.

 

Jésus-Christ… je crois en toi

Homme de notre histoire,

Seigneur du monde avec le Père,

Je crois que l’audace de ta vie à contre-courant,

Tes repas avec les marginaux,

La place que tu as voulue pour les ignorés,

Ton regard porté sur ceux que tu as guéris,

Ton silence devant tes accusateurs,

Sont les gages de la vérité de ma vie

Tu es pour moi la promesse et l’espérance

Que la vie dépasse la mort et toute mort

Et tu m’envoie aux autres dire à jamais ton amour

Et la puissance de ta résurrection.

 

Esprit Saint… je crois en toi,

Souffle d’amour, respiration de ma prière,

Secours de mon pas,

Visite de mon sommeil,

Fil conducteur du Père au Fils

Comme tu l’es entre nous tous.

Tu es celui que j’appelle dans mes déserts :

Je crois que tu lèves les endormis

Et que tu fais germer la liberté.

Aujourd'hui, tu es

La voix inattendue de Dieu,

 

Église de Jésus-Christ…

Je crois que tu es le tissu multicolore

de la tente de Dieu sur la terre.

Tu rassembles les croyants en une gerbe invisible.

Aujourd'hui image du corps du Christ pour le monde,

Tu es la veilleuse au creux de la souffrance

Et les mains visibles de Dieu pour dire l’amour et la joie.

Quelqu’un marche devant toi que tu regardes :

Je crois que c’est le Seigneur,

Père, Fils et Saint-Esprit.[1]

 

spontané 4 : cantique 822 louange à Dieu

 

Louange à Dieu le Créateur,

À Jésus Christ, notre Sauveur,

Au Saint Esprit le défenseur.

Alléluia, alléluia, alléluia.

 

 

 

OFFRANDE

 

Le Seigneur, le nôtre, nous convoque à nouveau.

Après la louange, après l’écoute de la parole vivifiante,

Lui, le don parfait nous invite à inscrire ses préceptes dans notre quotidien.

Ce geste participe à notre unification personnelle,

Et il apporte cohérence à notre engagement.

 

ANNONCES

 

PRIERE D’INTERCESSION

 

Unissons-nous dans la prière d’intercession.

 

Seigneur,

Comme un berger qui veille sur ses brebis, tu prends soin de nous.

Tu conduis nos pas et tu demeures avec nous,

Dans les heures sombres comme dans les moments de joie.

Nous te prions pour celles et ceux qui vivent dans l’angoisse,

Qui doivent fuir leur maison, et tombent, sur les chemins de cette fuite de Charybde en Silla.

Accorde nous de ne pas être indifférents à leur douleur.

 

Nous te prions pour celles et ceux qui n’ont pas de quoi vivre,

Qui vivent dans la rue, qui sont dél       aissés.

Accorde nous de ne pas les oublier.

 

Nous te prions pour celles et ceux qui marchent dans l’ombre de la mort,

Qui traversent une épreuve difficile.

Aujourd'hui, nous déposons particulièrement

Toutes celles et ceux qui sont victimes des intempéries,

Les familles qui recherchent désespérément des disparus,

Celles qui doivent maintenant enterrer leurs morts.

Nous pensons aussi à nos frères et sœurs qui ce matin

Ne pourront te louer dans une église, un temple, un lieu de culte,

Parce qu’ils ne peuvent se déplacer, ou parce que ce lieu a été détruit.

Nous te prions pour nos frères et soeurs des Pyrénées orientales et tous les habitants qui vivent à nouveau toutes les obligations qui découlent d’un rebond de la pandémie.

Nous te prions pour les responsables du centre protestant de Nessonvaux en Belgique submergé par les eaux et toutes celles et ceux qui devaient participer à un camp de jeunes.

Accorde nous d’être présent autant que faire se peut. 

 

Donne-nous des mains ouvertes pour accueillir,

Donne-nous des mains ouvertes pour partager,

Donne nous des mains ouvertes pour consoler.[2]

.

Seigneur, sous la houlette du berger, nous résumons notre prière dans celle qu’il nous a apprise :

Notre Père qui es aux cieux,

Que ton nom soit sanctifié,

Que ton règne vienne,

Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

Donne-nous, aujourd’hui, notre pain de ce jour ;

Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés,

Ne nous laisse pas entrer en tentation,

Mais délivre-nous du mal,

Car c’est à toi qu’appartiennent

Le règne, la puissance et la gloire

Pour les siècles des siècles. Amen.

 

ENVOI

Voici les paroles d’envoi et de bénédiction de la part du Seigneur :

 

Le prophète Esaïe a écrit :

 

Élargis l’espace de ta tente,

Tends des toiles supplémentaires,

Ne les ménage pas !

Allonge tes cordages,

Et consolide les piquets.[3]

 

L’appel du prophète est pour nous aujourd'hui :

 

Ne te rétrécis pas,

Mais élargis l’espace de ta vie.

Ne t’enferme pas,

Mais ouvres les toiles de ta tente.

Ne t’habitue pas,

Mais lance des cordages vers l’infini.

Ne te satisfait pas,

Mais cultive les brûlures de l’attente.

 

BENEDICTION

 

Sois curieux !

Ne crains pas !

Ose l'évangile !

Risque la Parole !

 

Et Dieu sera avec toi.

Et Dieu sera ta joie.[4]!

 

spontané 5 : cantique 882 « que la grâce de Dieu »

l

 

Que la grâce de Dieu soit sur toi
Pour t'aider à marcher dans ses voies.
Reçois tout son pardon et sa bénédiction.
Va en paix, dans la joie, dans l'amour.

 

[1] traces vives page 72

[2] Culte luthérien de Barr 26 avril 2020

[3] Esaïe 54, 2

[4] La galette et la cruche tome 2 p. 143

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Culte dimanche 11 juillet 2021

9 Juillet 2021, 21:17pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

Culte 11 juillet

 

Prédicateur : Jean-Pierre Pairou

 « Dans les rues de nos villes
C’est toi qui viens.
Les rues de bruit, les rues tranquilles,
Tu viens.
Dans nos fêtes, dans nos fautes,
Dans nos folies les plus hautes,
Nos soirs et nos aubes,
Tu viens.
Dans nos nuits de néon, dans nos jours de néant,
Dans nos rues de pavés, d’autos, de solitude,
Tu viens.
Comme un ami,
Comme une paix,
La clarté d’un amour, la paix d’un royaume,
Seigneur tu viens »

Louange

La louange est un applaudissement. Louer Dieu, c’est laisser parler l’enfant qui est en nous.

La louange est aussi utile qu’un cadeau, aussi précieuse que la gratuité, aussi nécessaire qu’un sourire, aussi importante que la quête du beau….

Dans la louange, nous disons à Dieu que nous sommes témoins de sa grâce indicible.

 

Laissons alors tomber nos questions sans réponses et nos angoisses, et proclamons la grandeur du Christ et la joie de l'Evangile. Je nous invite à ce geste de reconnaissance. Je vous invite à la louange.

Louons le Seigneur :

Sans fin, Seigneur, nous chanterons ton amour. D’âge en âge nous proclamerons ta fidélité.

Oui, nous le savons : ton amour est établi pour toujours, et ta fidélité est plus ferme que les cieux.

Le monde célèbre tes merveilles, Seigneur, et l’assemblée des croyants ta fidélité.

Seigneur, Dieu de l’univers, qui est puissant comme toi ? C’est l’amour qui rayonne de toi !

Heureux le peuple qui saura t’acclamer. Tout le jour, à ton nom, il dansera de joie. Béni sois-tu, Seigneur, Dieu de notre père Israël

 

Chant Psaume 138

 

Reconnaissance de nos fautes

 

Assurés de l'amour de Dieu en Jésus-Christ, reconnaissons notre péché.

De notre indifférence et de notre ingratitude à ton égard, comme de tout oubli de tes commandements, délivre-nous, Seigneur.

De toute forme d’égoïsme, et de tout manque de générosité envers notre prochain, comme de toute mauvaise humeur, délivre-nous, Seigneur.

De toute lâcheté, et de toute paresse dans nos communautés, comme de toute négligence dans notre travail, délivre-nous, Seigneur.

De toute vanité, et de tout orgueil de soi-même, comme de tout découragement, délivre-nous, Seigneur.

Accorde-nous ton pardon. Augmente notre foi ; donne-nous confiance en toi ; appelle-nous à ton service.

Nous te remercions et nous te louons car tu acceptes toujours de recommencer avec nous. Amen.

 

 

Spontané 3

 

 

Pardon

 

« A celui qui a soif, dit Dieu, je donnerai de l'eau de la source de vie et je la donnerai gratuitement ».

Esaïe 55.1

Dans notre monde où tout s'achète et tout se vend, ou l'homme s'étonne et suspecte lorsqu'il reçoit gratuitement, j'annonce aujourd'hui 1'Evangile de Jésus-Christ, qui nous délivre de nos servitudes, de nos fatalités, de nos craintes et nous appelle à une vie nouvelle.

Que Dieu nous mette au cœur l'assurance de son pardon et qu'Il nous donne de marcher vers son Royaume.

Spont 3

VOLONTE DE DIEU       

 

Ce n’est pas vous qui m’avez choisi ; mais moi je vous ai choisis et je vous ai établis afin que vous alliez et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure, afin que ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne.

Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres.

 

Spont 3

PRIERE D’ILLUMINATION

 

Nous prions Dieu avant de lire les Ecritures, afin qu'elles deviennent pour nous Parole de vie.

Seigneur,

Tu nous as promis ton Esprit de vérité pour nous conduire dans toute la vérité, et pour nous donner la joie et la paix intérieures.

Ouvre nos oreilles et dispose nos cœurs, afin que nous recevions maintenant ta Parole. Qu’elle nous donne l’enthousiasme de vivre, qu’elle remplisse nos cœurs d'amour pour ces frères et sœurs qui nous entourent. Au nom de Jésus-Christ, Amen.

 

Lecture :

 

Marc 6, 7 à 13

 

Chant 427

 

Prédication

 

Jésus est en mission par ses paroles et par ses actes. Cependant, il est rejeté par les « siens » ou en tous cas ignoré en raison de l’incompréhension due à son statut social ( fils du charpentier ) et sa prédication. Jésus va là où théoriquement il n’aurait pas à aller, étant forcément compris par ceux de son village , hélas il en va autrement et ilest mal accueilli là où il aurait du l’être à bras ouverts ! Mais Jésus ne craint pas la transgression…

Il va donc déléguer, d’une certaine manière, la responsabilité de la transmission de son message. Ainsi, les « apôtres »vont-ils répondre à leur définition à savoir être les « envoyés », les « chargés de mission » de Jésus. Le disciple est un apprenti, un élève qui écoute son maitre à penser ; Il s’enrichit intellectuellement ou spirituellement (exemples : disciples de Socrate, de Platon.. )Mais ici, ils ont une charge :, un travail à accomplir et qui nous interroge sur ce que nous sommes en réalité, voire ce qu’il est possible d’être lorsqu’on se dit « chrétien »

Sommes-nous apôtres ou simplement disciples dans le sens intellectuel ? Un certain nombre de faits caractérisent ces « envoyés », ces « apôtres ».

 

1°) Tout d’abord, ils ont été appelés par Jésus lui-même et le « recrutement » s’est fait sans distingo. « Aussitôt, ils laissent leurs filets et le suivent » « Ils laissent leur père Zébédée dans la barque et partent avec Jésus » Mc 1, 16. Ainsi une parole suffit elle, et c’est là que notre volonté d’être apôtres est mise à mal. Pour la plupart d’entre nous, c’est la tradition familiale qui fait de nous des « chrétiens » (même si cela est de moins en moins vrai dans une société de tradition dite chrétienne). L’appellation « chrétien » lorsqu’elle nous est appliquée est plus de l’ordre sociologique que spirituel. Pour être apôtre chacun d’entre nous doit sentir un véritable appel, au-delà d’une tradition familiale qui peut être rejetée quoique dite « chrétienne » si elle ne bouscule pas nos vies. C’est donc l’histoire, le vécu individuel de chacun qui donne sens à la vie. Etre chrétien, c’est répondre à l’appel. Et nous sommes étonnés face à ces apôtres qui lâchent tout sans explication et suivent Jésus, alors que nous sommes le plus souvent à la recherche d’une explication rationnelle

 

2 °) Ces apôtres sont au nombre de douze, ce qui les situent dans une histoire qui est celle d’Israël et de ses 12 tribus. Jésus n’est pas là en rupture mais en continuité avec l’histoire du peuple hébreux (Gn. 49 Jacob bénit ses douze fils : «tous ceux là forment les tribus d’Israël » Symboliquement, Jésus resitue dans l’histoire de la relation entre Dieu et le peuple juif sa propre histoire et celle de ses disciples.

 

3°) Ils sont envoyés deux par deux ; Ce qui fait penser à ces groupes actuels plus ou moins sectaires qui voyagent par deux pour faire du porte à porte (se référent-ils à ce texte ?). Au-delà de cette représentation, cela signifie que l’on ne peut être chrétien seul. La démarche demandée n’est pas d’aller individuellement dire sa façon de penser mais de montrer que chacun est rattaché à une communauté l’Eglise (communauté des appelés eklesia) et que le témoignage est collectif.

 

4°) Une autre caractéristique est celle du dénuement. Il ne s’agit pas ici de faire l’éloge de la pauvreté comme si celle-ci était une qualité qui aurait une valeur méritoire (comme cela l’a été vécu dans l’histoire du «christianisme ») Il s’agit me semble-t-il de faire la distinction entre être et avoir. Ce n’est pas la possession de richesses qui fait la valeur ou la grandeur d’une personne, mais son message. Cette particularité est ou devrait être éclairante dans notre monde d’éloge de la richesse, de paillettes, de bling-bling ! Etre apôtre, c’est savoir que la vraie richesse n’est pas dans l’avoir mais dans la manière dont chacun situe son être dans l’Amour de Dieu.

 

5°) Aux apôtres est donné pouvoir sur les mauvais esprits « ils chassent les mauvais esprits, ils guérissent beaucoup de malades ». Ainsi les envoyés sont ils investis du pouvoir de Jésus. Etre chrétien= être un autre christ. Bien sûr ne pas rester sur la notion de miracle telle que nous l’entendons actuellement. Qui d’entre nous prétendrait avoir chassé un esprit mauvais ou guéri un malade ?. Pourtant, par nos comportements, notre empathie, notre écoute, nos rencontres véritables nous pouvons aider nos frères à avancer à reprendre leurs places dans la société ( comme le faisait Jésus en guérissant ),. Ceci même si nous ne sommes pas parfaits, les apôtres eux-mêmes ne l’étaient pas. L’essentiel qui est le message qu’ils délivrent c’est « changez de comportement » . Le véritable enjeu n’est pas de faire adhérer à une doctrine, ou changer e croyance, mais de vivre autrement c'est-à-dire de vivre dans les traces de Jésus le Christ. Metanoia « convertissez-vous » telle est la traduction habituelle mais qui ne rend pas compte de la radicalité du message !

 

6°) La question de l’accueil est aussi importante. Si l’accueil est favorable, il est dit de séjourner, s’il ne l’est pas, il est dit de secouer la poussière. Ce comportement suggéré par Jésus ne semble-t-il pas en contradiction avec l’amour inconditionnel de Dieu manifesté en Christ ? Au contraire : séjourner consiste à approfondir avec ceux qui le veulent, la transformation de leur vie. Secouer la poussière c’est bien signifier qu’ils ont tort mais sans prononcer de condamnation irréversible. Hélas dans l’histoire du « Christianisme » il n’en a pas été ainsi ! Les « conversions » forcées (au sens religieux du terme) n’ont pas manqué ! Le symbole de la poussière est celui du presque-rien mais qui peut devenir un presque tout. « Tu es poussière » Genèse 3, 19 La poussière symbole de l’homme capable d’en surgir ou d’y retourner est l’image de tous les possibles.

 

Conclusion

Que voulons- nous être ? de simples disciples ou des apôtres ? Des croyants intellectuels se satisfaisant de dogmes ou des envoyés de Jésus-Christ ? A quoi Christ nous appelle-t-il ? A être ses envoyés, ce qui nous oblige à nous situer dans une histoire, celle de la relation de Dieu avec l’Homme : Israël, puis la foi chrétienne (pas la « religiosité »), ensuite d’être en lien avec une communauté (faire Église assemblée des appelés). Savoir distinguer l’être et l’avoir ne pas confondre la possession de la richesse avec l’espérance.

Savoir porter le message du Christ en étant porteurs de miracles, de ces petits miracles quotidiens de la rencontre (un sourire, une main tendue, qui engage notre frère à changer de vie hors de toute condamnation.

 

« Vous êtes le Christ des autres. Ils n’ont pas d’autre Christ que vous, parce que c’est uniquement à travers vous qu’ils voient le Christ. Ils chercheront le Christ à travers vous, ils ne pourront l’aimer que dans la mesure où il sera aimable. Et c’est cela qui fait de l’Evangile la Bonne Nouvelle, parce qu’il y a là pour nous l’appel que nous adresse une générosité infinie qui se remet entre nos mains » M. Zundel

 

Jean-Pierre Pairou

 

Chant 529

 

CONFESSION DE FOI

 

Eclairés et rassemblés par la Parole de Dieu, nous affirmons notre foi :

 

Nous croyons en Dieu, qui nous appelle à œuvrer à ses côtés, en vue de maintenir le monde et de le faire, chaque jour, nouveau.

 

Il est notre lumière, et nous avons besoin de son amour, tout comme, lui aussi, il a besoin de notre amour.

Nous croyons que Christ est venu pour aider tout être à porter sa souffrance, et lui indiquer le chemin de la vie et de la joie.

Il est à nos côtés, que nous soyons ou non capables de le reconnaître, et nous avons confiance en lui, tout comme, lui aussi, il a confiance en nous.

Il nous a donné son esprit, qui nous ressource et nous appelle, afin que nous ne restions pas au-dehors, mais que nous puissions contempler sa gloire.

Nous croyons que Dieu établira un jour sur la terre son Royaume, qu’il transformera notre monde et nous transformera nous-mêmes.

En vue de ce Royaume, il nous appelle à former un peuple nouveau, et il nous conduira jusqu’à ce matin éternel, où nous saurons reconnaître en tout visage son visage, en tout être et en tout regard l’image de sa divinité.

C’est en lui et en lui seul que nous plaçons notre foi, car c’est lui et lui seul qui peut nous conduire à la vie. Amen.

 

Spont. 3

 

Annonces collecte

 

INTERCESSION :

 

 Nous nous unissons dans la prière : Père, ta Parole nous a redit ton amour pour ce monde.

 Nous te prions pour celles et ceux qui ont faim, fais-nous découvrir la joie du partage.

Nous te prions pour les immigrés et les exilés, prépare-nous à les accueillir avec toutes leurs différences.

Nous te prions pour les solitaires, conduis-nous sur le chemin de leur souffrance.

Nous te prions pour les méprisés et les détenus, rappelle-nous qu’ils ont droit au respect.

Nous te prions pour les malades, inspire-nous l’offrande d’une présence.

Nous te prions pour celles et ceux qui exercent l’autorité dans le monde ; donne à chacun de nous d’assumer ses responsabilités. Nous te prions pour ton Eglise, apprends-lui à rester fidèle. Amen

Comme Jésus l’a enseigné à ses disciples, nous te disons :

 Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ; pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Et ne nous laisse pas entrer en tentation mais délivre-nous du mal, car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire, aux siècles des siècles. Amen.

 

Exhortation et Bénédiction

 

Ainsi, comme vous avez reçu le Seigneur Jésus-Christ, marchez unis à lui ; soyez enracinés et fondés en lui, affermis par la foi et débordants de reconnaissance.

 

Dieu vous bénit et vous garde. Il vous accorde sa grâce. Il tourne sa face vers vous et vous donne la paix. Amen !

 

Spont 3

 

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CULTE DU DIMANCHE 4 JUILLET 2021

3 Juillet 2021, 17:34pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

DIMANCHE 4 JUILLET 2021

 

PREDICATRICE : JOELLE ALMERAS

 

PROCLAMATION DE LA GRACE DE DIEU ET ACCUEIL

 

La grâce et la paix vous sont donnés de la part de Dieu notre Père et de Jésus-Christ notre Sauveur.

 

Si le Seigneur s’est attaché à vous et vous a choisis,

Ce n’est pas que vous êtes plus nombreux que les autres.

En fait vous êtes un peuple peu nombreux par rapport aux autres.

Mais le Seigneur vous aime,

Et il a accompli ce qu’il a promis à vos pères.

Le Seigneur vous a fait sortir à main forte,

Il vous a libérés de la maison de servitude.(Deut. 7, 7 – 8).

Nous tous qui sommes rassemblés ce matin,

Nous ne sommes ni plus nombreux, ni plus savants,

Ni même meilleurs que les autres.

Si nous sommes rassemblés,

C’est que nous nous savons aimés de Dieu,

C’est que nous avons été libérés de nos maisons de servitude,

C’est que nous comptons sur sa fidélité.

Cet amour, cette libération, cette fidélité,

Nous voulons les célébrer ce matin.

Par l’écoute de la Parole,

Par nos chants,

Par nos prières,

nous voulons entendre et proclamer :

Que Dieu nous aime,

Que Dieu nous libère,

Que Dieu est fidèle.[1]

 

Je vous invite à la prière :

Seigneur, notre Dieu et notre Père,

Nous ne sommes pas sûrs de bien te connaitre,

Nous sommes même sûrs de mal te comprendre.

Nous déposons ce matin toutes nos fausses idées pour être devant toi

Comme un enfant perdu qui cherche son père,

Comme un chercheur errant en quête d’un indice,

Comme un voyageur du désert qui aperçoit une source.

Seigneur, nous t’attendons,

Viens toi-même au devant de nous,.

Ôte de notre cœur

Toutes les fausses idées que nous avons sur toi.

Donne-nous de t’accueillir

Comme une parole nouvelle,

Comme une alliance nouvelle,

Comme une bonne et grande nouvelle.

Amen[2]

 

Chant 1 :  Cantique 33 « réjouis-toi peuple fidèle » strophes 1, 2 et 5

https://www.youtube.com/watch?v=cmbND5b8eJY

 

LOUANGE

 

Louons Dieu avec sœur Myriam.

 

Seigneur, je veux chanter le bien que tu fais, toi, dans l’Église,

Et dire mon poème à l’amour que tu lui portes.

Elle est faible, mais combien d’actes de vie,

De lieux de consolation et d’espérance portent son nom.

Qui donc est sa force ?

 

Elle est souvent distraite dans sa prière.

Mais dans combien d’églises, de chapelles, de temples,

Dans combien de rues des villes, dans combien de villages,

Se tiennent des hommes et des femmes qui vont vers toi ?

Qui donc habite ces cœurs ?

 

Je te dirai, Seigneur, le poème de l’Église,

Elle est plusieurs, elle se déchire parfois,

Mais tant de fois elle se laisse pardonner, réconcilier.

Qui donc est son espérance ?

 

Elle peut être incompréhensible,

Et cependant elle nous nourrit, nous accueille, nous baptise,

Et la Parole au milieu d’elle est largement ouverte.

Qui donc est sa nourriture ?

 

Façonne-la, Seigneur,

Unifie-la et garde-la colorée de mille couleurs,

Parlant toutes les langues de la terre,

Célébrant toutes les liturgies,

Chantant toutes sortes de chants.

Et moi, je trouverai ma place, ma place unique,

Que rien ni personne ne pourra m’ôter.[3]

 

Chant 2 : Psaume 174 « magnifique est le Seigneur » les 2 strophes

https://www.youtube.com/watch?v=kwlkyQlonmI

 

PRIERE DE REPENTANCE

 

Seigneur, nous avons entendu ton Évangile pour notre vie.

Et, lorsque cette vie qui est la nôtre, nous la regardons…

Honnêtement, sans tricher avec nous-mêmes,

Nous nous apercevons qu’elle ressemble bien peu

À cet appel que tu nous adresses.

Tu sais combien notre foi est timide,

Notre espérance est peureuse,

Notre amour est compté,

Notre prière est paresseuse.

Mais lorsque nous ouvrons la Bible,

Nous y lisons que tu es un Dieu

Qui accueille et qui pardonne

Ceux qui se tournent vers toi.

Alors nous voulons nous tourner vers toi et t’implorer

Afin que tu renouvelles notre foi,

Tu vivifies notre espérance,

Tu multiplies notre amour,

Tu illumines notre prière.

Oui, Seigneur, nous te le demandons :

Sois notre pardon et notre force.

Amen.[4]

 

Spontané 1 formule 3 arc 318 / 1 « toi qui es lumière »

https://www.youtube.com/watch?v=FJgJ8xSZOVk

 

PAROLES DE PARDON

 

Accueillons les paroles de pardon dans l’assurance que rien ne peut nous séparer de l’amour que Dieu nous a manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur :

 

Les sages se sont posé la question :

Si un cœur brisé est agréable à Dieu,

Pourquoi guérit-il ?

Ce que Dieu aime,

C’est un homme dont le cœur est brisé,

Mais dont l’esprit est gracié ;

Un homme capable de plier les genoux,

Pour apprendre à se tenir debout.

Devant Dieu,

Rien n’est plus parfaitement entier qu’un cœur brisé.

 

De ton cœur, Dieu a vu la brisure,

Il panse ta blessure,

Sa grâce est ta consolation,

Son pardon est ta guérison.[5]

 

Spontané 2 formule 3 arc 526 /3 « Jésus est au milieu de nous »

https://www.youtube.com/watch?v=r-uNu-yG3PY

 

VOLONTE DE DIEU

 

Pardonné et libéré, écoutons quelle est la volonté de Dieu pour nous :

 

Deux maitres,

Qui appartiennent à deux familles qui vont se déchirer,

Font la même lecture de la Loi et des Prophètes :

Ne fais pas à ton prochain ce que tu ne voudrais pas qu’on tes fasse.

Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous,

Faites-le vous-mêmes pour eux.

Cela te parait simple…

 Alors vis-le :

Tu veux être aimé, aime ton prochain.

Tu veux pouvoir parler, écoute ton prochain.

Tu veux vivre la paix, apaise ton prochain.

Tu veux être soutenu, encourage ton prochain.

Tu veux vivre libre, libère ton prochain.

Tu veux vivre heureux, réjouis le cœur de ton prochain.

Que le Seigneur élargisse notre cœur à l’intelligence de sa Loi.[6]

 

Spontané 3 formule 3 arc 405 / 4 « toi qui m’appelles »

https://www.youtube.com/watch?v=JT0Z4OGUou0

 

[1] Antoine Nouis la galette et la cruche tome 1 p. 74

[2] Antoine Nouis la galette et la cruche tome 3  p.30

[3] Livre de prières (éditions luthériennes) p. 268

 

[4] Antoine Nouis la galette et la cruche tome 1 p. 121

[5] Antoine Nouis La galette et la cruche tome 3 p. 79

[6] Antoine Nouis la galette et la cruche tome 1 p. 104-105

LECTURES BIBLIQUES

 

Prions avant de lire les Écritures :

 

Dieu de bonté,

Ouvre mes oreilles,

Que je perçoive ta Parole,

Que je l’entende avec mon cœur

Et que je me laisse transformer par elle.

(…)

Que ta Parole soit en moi parole créatrice de relation,

Parole de guérison et de consolation,

De libération et de réconciliation,

Parole capable de révéler des horizons neufs,

De faire s’entrouvrir le ciel,

Et de permettre à toutes et tous

De saisir combien leur vie est précieuse et unique,

Combien leur vie est, pour toi, précieuse et unique.

Amen.[1]

 

LECTURE BIBLIQUE ET PREDICATION

 

MARC 6, 1 - 6

Parti de là, il vient dans son pays, et ses disciples le suiven Quand le sabbat fut venu, il se mit à enseigner dans la synagogue. Une multitude d'auditeurs, ébahis, se demandaient : D'où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée ? Et comment de tels miracles se font-ils par ses mains ? 3 N'est-ce pas le charpentier, le fils de Marie, le frère de Jacques, de José, de Judas et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici, parmi nous ? Il était pour eux une cause de chute. 4 Jésus leur disait : On ne refuse pas d'honorer un prophète, sinon dans son pays, parmi les gens de sa parenté et dans sa maison. 5 Il ne pouvait faire là aucun miracle, sinon qu'il guérit quelques malades en leur imposant les mains.

6 Il s'étonnait de leur manque de foi. Il parcourait les villages d'alentour en enseignant.

 

Chant 3 : cantique 534 « Seigneur fais de nous » les 4 strophes

https://www.youtube.com/watch?v=xxnIcY66c5A

 

 

« ah ! Toi aussi ? Tu es de Nazareth ? »

 

 

Introduction :     un texte d’une contemporanéité intemporelle ! Un village, un lieu de culte, des paroissiens (enfin, j’actualise, et ce n’est pas sans arrière pensée, vous allez le voir), un intervenant et les réactions qui ne sauraient manquer. Les humains, de tout temps, sont des indécrottables critiqueurs, engoncés dans leurs certitudes immuables que ce qu’ils savent, eux, est irrécusable, indubitable, indiscutable, c’est la vérité vraie de vrai. Bref, les humains ont une sérieuse tendance à jouer, partout et en tout temps, aux nazaréens.

Nous parlerons d’abord des synagogues au temps de Jésus, puis de ses relations avec ses concitoyens et enfin, un examen des tenants et aboutissants de cette histoire, d’un modernisme criant nous projettera dans notre monde d’aujourd'hui, avec un effet pour le moins inattendu.

 

Un peu d’histoire : Le système synagogal a vraisemblablement été mis en place, au retour d’exil, pour continuer l’étude de la Torah, et affermir les juifs dans leur identité. Il y avait une synagogue si ce n’est plusieurs dans toutes les villes et villages. Le Talmud dit qu’il y en avait 480 à Jérusalem ! Les marseillais aussi avaient déjà leur diaspora ! Selon Philon, là, « les juifs peuvent s’adonner à la philosophie de leurs pères le septième jour ». La prière, en particulier, y occupait une place importante non seulement le shabbat, mais chaque jour de la semaine, une prière non pas répétitive mais improvisée comme l’écrit Rabbi Shiméon ben Nataniel, je cite : « veille à la lecture du Chema et à la prière. Et quand tu pries, ne fais pas de ta prière une chose fixée, mais une prière devant le Lieu pour sa compassion et sa miséricorde[2] ». (fin de citation)

Il y avait un « chef de synagogue » qui veillait au bon déroulement du culte et désignait ceux qui devaient présider la prière, des « percepteurs d’aumônes », un serviteur chargé des rouleaux dans lesquels on lisait la Torah, et à qui incombaient d’autres services. Car la synagogue, c’était tout à la fois le lieu de l’étude, de la prière, mais aussi de rencontres conviviales agrémentées de repas, d’hébergement de voyageurs juifs de passage et même, selon Flavius Josèphe de réunions politiques.

Enfin, certains laïcs cultivés pouvaient avoir la possibilité de lire la Torah et de prendre la parole. C’est ainsi que Jésus se retrouve, à Nazareth, dans la synagogue, un jour de shabbat, à lire et commenter un texte. Luc précise qu’il lit un passage du prophète Esaïe. Tout était nickel, aucune raison de penser à un quelconque bouleversement, ça ronronnait tranquilou, si j’ose le dire ainsi, à la synagogue de Nazareth.

 

2 ) Jésus et les nazaréens  : Pour commencer,  un étonnement admiratif parcourt l’assistance après son intervention : quelle sagesse ! Et ses miracles, ouaouhhh ! les personnes présentes ont écouté, reçu, apparemment avec plaisir, l’enseignement prodigué par Jésus, ils en parlent entre eux, ébahis, même si Jésus en prend à son aise avec le déroulement habituel d’une lecture et de son commentaire[3].

Alors, très rapidement, le soufflé retombe ! Les « nazaréens» présents à la synagogue redeviennent des « nazaréens» tel que définis dans mon introduction. « Sage d’accord, des miracles, si on veut, mais dis donc, comment cela peut il se faire ? C’est un gars de chez nous, tout le monde le connait. « On » nous l’a changé. Enfin, en apparence parce que, il n’y a aucune raison pour expliquer le phénomène. La sagesse, peut-être, mais est-ce une vraie sagesse ? des miracles ? qui sait d’où ils viennent… 

Disséquons leur réaction : d’abord un étonnement devant la sagesse que l’on attend d’un intervenant invité à lire et commenter la Torah. Quelque peu chamboulée, cette lecture. Quant au commentaire… C’est là que commence un processus particulier. C’est une panne des neurones, réponse d’auto défense devant la nouveauté. Elle bloque leur interaction, face à un enseignement ressenti comme une discordance inassimilable. On pourrait imager cette réaction avec l’histoire de l’homme à qui on montre la beauté de la lune et qui se contente de regarder le doigt qui pointe vers elle. Pour les nazaréens, le doigt, c’est la tradition, ce qui se transmet de père en fils sans jamais dévier des rails coutumiers d’une immuable routine de vie répétitive, de plus en plus complexifiée, tatillonne, pointue, à cause des décisions rabbiniques orales qui voient le jour au fil du temps et font loi autant que la Torah écrite si ce n’est plus qu’elle.

Et voilà que ce Jésus, qui a grandi chez nous, qui a été élevé au biberon familial et synagogal d’un petit lait de Torah à  l’ancienne, comme nous, qu’on connait comme si on l’avait fait, bref, un autre nous même, nous fait exploser en pleine poire, excusez l’expression mais vraiment il est trop de chez trop, une  image inattendue de prophète[4]. Celle là, on ne l’avait pas vu venir. Non mais, t’imagine ? C’est comme s’il ouvrait devant nous la porte d’une innovation révolutionnaire inenvisageable et irrecevable : une lecture de la Torah qui vient troubler le tranquille ronron rassurant du « c’est toujours pareil ». Avec cette soudaine montée d’adrénaline, les nazaréens sont au bord de l’infarctus, tellement outrés de cette audace comminatoire qui ressemble à s’y méprendre à un blasphème, qu’ils vont tenter de tuer Jésus en le jetant dans le vide, nous précise Luc[5]. Un pasteur écrit : « ces gens étaient incapables d’entendre ce qui ne venait pas d’eux-mêmes, ils étaient emmurés dans leur propre conception des choses, ils étaient prisonniers de leur propre subjectivité [6]».(fin de citation).

 

) les autres : Comme je les comprends, ces nazaréens, baignés depuis leur plus tendre enfance dans une ambiance neuro rigidifiante où, l’enseignement immuable à la synagogue ne les a nullement préparés à entendre et accepter qu’un des leurs puisse refléter une autre image dans le miroir de leurs regards que celle qu’ils voient, eux.

Pas question pour eux d’organiser une « disputatio », avant l’heure, comme celles qui se déroulèrent à Narbonne[7]. Donner à l’autre l’occasion de présenter ses arguments devant un public, dans un débat certes houleux où parfois l’on s’écharpe allègrement, pas seulement en paroles, mais qui ouvre un possible commun sur un désaccord scholastique, n’est pas à l’ordre du jour dans la synagogue de Nazareth. Arguments ? mon œil ! tu vas voir ce que j’en fais de tes arguments… Porte fermée à double tour à tout échange, incapacité à imaginer que l’autre puisse argumenter autrement que moi avec raison et justesse. A Nazareth, tradition, rien que la tradition.

Chers frères et sœurs, quel privilège est le nôtre !

Comme les nazaréens, nous disposons de lieux de rencontre pour prier, et entendre la parole. Et nous pouvons nous y rendre librement.

Nous y retrouvons nos coreligionnaires, et nous partageons avec eux tout ce qui nous est offert pendant le culte.

Nous accueillons des dons en hommes et femmes, qualifié(e)s pour servir et porter la parole, la commenter, la partager. Ils ont été formé(e)s et ils ont offert pour présider un culte beaucoup de temps et d’efforts de préparation. Un million de mercis en particulier pour nos pasteures et pasteurs, et cent millions d’autres au Seigneur qui nous en fait le don gracieux et généreux.

Là, me semble-t-il s’arrête le parallèle avec la synagogue. Car nous, nous avons reçu une catéchèse qui n’a fermé aucune porte en nous, un enseignement dans notre institution qui élargit l’autre à la mesure de toute la diversité humaine et nous aiguillonne dans les rails de l’accueil inconditionnel, même des théologies qui ne sont pas les nôtres. Qui aurait pu, il y a quelques années seulement, dans nos fantasmes les plus fous, imaginer, par exemple, que Patrick nous parlerait, avec tristesse, de la fin du groupe interreligieux narbonnais : chrétiens, juifs, musulmans, tous ensemble, pour une vie interreligieuse désirée et organisée ? Qui aurait pu envisager qu’un imam soit invité et présente un prêche à l’Oratoire du Louvre il y a peu ? Qui aurait pu imaginer qu’une rabbine, une imame, une pasteure, des femmes ! organiseraient des tables rondes avec des sujets communs malgré des dogmatiques aux antipodes les unes des autres[8] ?

Là, pour le coup, tous les nazaréens, toutes les nazaréennes du monde sont au bord de l’apoplexie. Mais nous, non. Nous nous réjouissons de ces échanges de pensées et de foi avec lesquels nous ne sommes pas forcément d’accord ; nous nous délectons de la formidable opportunité qui nous est offerte d’entrer, sans pour autant les déranger, les bousculer ou les détruire, dans les convictions de celles et ceux qui ne sont pas de notre famille religieuse. Quelle richesse pour chacune, chacun de nous, d’apprendre de l’autre ce qui le nourrit, l’enrichit et pourquoi pas d’en recevoir des miettes. Des miettes ? non ! de gros morceaux de spiritualité, succulents et vivifiants.

Quelle joie de vous regarder et de me dire qu’il y a, ici même, des hommes, des femmes, issus d’institutions multiples aux pratiques et dogmatiques diversiformes qui pourtant exhalent un parfum de fraternité vraie et sincère : réformé, luthérien, mennonite, pentecôtiste, catholique romain, parfois même une adventiste du septième jour et c’est tant mieux car nous recevons ainsi une magnifique organiste qui nous régale de musique. Il y a peut-être encore d’autres tendances et dénominations : vous le savez, pour ma part, je suis une rescapée de la Watchtower.

Certes, mon cœur a encore quelques battements nazaréens qui refont surface ici ou là. Ce Jésus qui a semé la panique dans le cœur de ses concitoyens sème aussi la panique dans le mien parfois, à la lecture d’une Parole dans les Écritures, à l’écoute d’un commentaire qui me conduit aux antipodes de ce que moi, je pense. Et ma réaction, fut-elle intérieure, ne diverge en rien de celle des juifs de Nazareth. Ah ! cette envie d’envoyer paitre ailleurs ce mouton noir qui détonne dans le troupeau, je veux dire, dans mon troupeau à moi.

Et toi ? un peu nazaréen, un peu nazaréenne sur les bords aussi ?

 

Conclusion : En conclusion, une petite histoire d’Antoine Nouis[9]. Je cite :

« Dans une communauté religieuse, il y avait un maitre spirituel qui avait deux amours : la sagesse et son chat. Le chat était magnifique mais il avait un défaut, il se promenait dans l’église pendant l’office et perturbait le recueillement. Le maitre a donc demandé qu’on attache le chat à l’entrée de l’église pendant l’office, ce qui est devenu une habitude.

Un jour le maitre est mort et, par fidélité à sa mémoire, on a continué à attacher son chat pendant les offices. Quelques temps plus tard, le chat est mort à son tour, mais on trouva un autre chat pour l’attacher pendant l’office.

Des décennies plus tard on avait déjà écrit des livres sur la bonne façon d’attacher le chat pendant la prière du soir, et ceux qui contestaient cette pratique étaient considérés comme de dangereux révolutionnaires.  Quels sont nos chats ? » Amen.

Temps musical :

Darius Milhaud : scaramouche  https://www.dailymotion.com/video/xjf34p

 

APRES LA PREDICATION

 

 

Chant 4 cantique 533 « nous sommes un » les 2 strophes

 

https://www.youtube.com/watch?v=5kPDDv96Dus


[1] Inspirée de Livre de prières (société luthérienne) p. 3

[2] Le monde où vivait Jésus p. 294

[3]  https://www.persee.fr/docAsPDF/rscir_0035-2217_1973_num_47_2_2682.pdf Luc 4, 16 – 30 et la lecture biblique dans l’ancienne synagogue

 

 

[4] Jean 11, 48 - 50

[5] Luc 4, 16 - 30

[8] 2ème « nuit des femmes », vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=XCcw1B3i0gk

 

[9] Antoine Nouis l’aujourd'hui de l’Évangile  p/.226

CONFESSION DE FOI

 

Nous confessons notre foi.

Je crois en Dieu,

Père de Jésus Christ et notre Père.

De lui, je reçois mon nom

Et l’appel à être vivant.

Je crois en Jésus Christ,

Fils du Père

Et compagnon de mon humanité.

Dans son visage,

Je reçois tous les visages à aimer.

Je crois en l’Esprit-Saint,

Respiration de tendresse

Entre le Père et le Fils.

De lui, je reçois le Souffle

Qui fait respirer ma vie jour après jour.

Je crois l’Église,

Corps du Christ pour le monde,

Une dans son fondement,

Plurielle dans ses manifestations.

D’elle, je reçois

Avec mes frères et sœurs de baptême
l’élan de vivre la vie pour toujours

À la suite du Crucifié Ressuscité.[1]

 

spontané 4 : cantique 822 louange à Dieu

 

Louange à Dieu le Créateur,

À Jésus Christ, notre Sauveur,

Au Saint Esprit le défenseur.

Alléluia, alléluia, alléluia.

 

SAINTE CENE

Petite liturgie jaune multilingue page 54

 

PREFACE

Chant spontané 581 « pare nous pour cette fête »

 

RAPPEL DE L’INSTITUTION

 

PRIERE DE COMMUNION

 

NOTRE PERE

 

INVITATION A LA CENE

 

FRACTION – ELEVATION

 

COMMUNION

 

PRIERE D’ACTION DE GRÂCES

 

OFFRANDE

 

Le Seigneur, le nôtre, nous convoque à nouveau.

Après la louange, après l’écoute de la parole vivifiante,

Lui, le don parfait nous invite à inscrire ses préceptes dans notre quotidien.

Ce geste participe à notre unification personnelle,

Et il apporte cohérence à notre engagement.

 

ANNONCES

 

PRIERE D’INTERCESSION

 

Unissons-nous dans la prière d’intercession.

Seigneur, aujourd'hui encore,

Donne nous de parler la langue de ton amour

Pour ceux que l’on bat,

Ceux que l’on étouffe,

Ceux que l’on torture,

Ceux que l’on exploite.

Donne nous de parler

Pour les traqués,

Les déportés,

Les non-jugés,

Les détenus,

Les sans défense,

Les exclus.

A cause de ton Fils, tu nous appelles à parler :

Donne-nous la force de parler pour ces milliers d’êtres morts,

Pour ceux que l’on destine à la rage et à la haine.

Tu nous appelles à parler

Car tu as horreur de la violence,

Tu as horreur de la calomnie,

Tu as horreur de la haine.

Tu nous appelles à parler car tu aimes l’homme.

Tu nous appelles, frères et sœurs rassemblés en ce temple,

À parler la langue de ton amour

Jusqu’aux confins des mers et des nuits

Afin que le jour vienne[2].

Et pour ce jour, avec ton Fils, nous parlons et disons ensemble :

 

Notre Père qui es aux cieux,

Que ton nom soit sanctifié,

Que ton règne vienne,

Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

Donne-nous, aujourd’hui, notre pain de ce jour ;

Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés,

Ne nous laisse pas entrer en tentation,

Mais délivre-nous du mal,

Car c’est à toi qu’appartiennent

Le règne, la puissance et la gloire

Pour les siècles des siècles. Amen.

 

ENVOI

Voici les paroles d’envoi et de bénédiction de la part du Seigneur :

 

Durant notre culte

Nous avons reconnu la présence de Jésus Christ,

Nous avons fait mémoire de sa vie et de sa parole,

Nous avons confessé notre foi et dit notre amour,

Nous avons partagé le pain de son repas.

 

Il nous envoie maintenant comme disciples,

Pour prendre soin les uns des autres,

Pour vivre l’Évangile,

Pour habiter l’espérance.

 

BENEDICTION

 

Le Seigneur vous bénit de toutes ses bénédictions.

Que sa volonté soit faite en vous et par vous.

Que sa miséricorde rayonne en vous et par vous.

Que son Évangile se répande en vous et par vous.

Que son règne vienne en vous et par vous[3]!

 

spontané 5 : cantique 882 « que la grâce de Dieu »

https://www.youtube.com/watch?v=nyzB20oD6oU

 

Que la grâce de Dieu soit sur toi
Pour t'aider à marcher dans ses voies.
Reçois tout son pardon et sa bénédiction.
Va en paix, dans la joie, dans l'amour.

 

[1] Francine Carillo

 

[2] Livre de prières (société luthérienne) p. 145

[3] La galette et la cruche tome 3 p. 145

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Culte du dimanche 20 juin 2021

19 Juin 2021, 10:20am

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

Culte 20 juin 2021

 

prédicateur : Jean-pierre Pairou

 

“La grâce et la paix vous sont données

de la part de Dieu qui est, qui était et qui vient

et de Jésus-Christ, le témoin fidèle, le ressuscité.”

 

Père, tu nous donnes ton Saint-Esprit

“car c’est à nous qu’est destinée la promesse,

à nos enfants ainsi qu’à tous ceux qui sont au loin, aussi nombreux que tu les appelleras.”

LOUANGE

Officiant(e) :

“O Seigneur, notre Dieu,

qu’il est grand ton nom par toute la terre.

Jusqu’aux cieux, ta splendeur est chantée

par la bouche des enfants, des tout-petits.

A voir le ciel, ouvrage de tes doigts,

la lune et les étoiles que tu fixes,

qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui,

le fils d’un homme, que tu en prennes souci ?

Tu l’as voulu un peu moindre qu’un dieu,

le couronnant de gloire et d’honneur;

tu l’établis sur les oeuvres de tes mains,

tu mets toute chose à ses pieds

[les troupeaux de boeufs et de brebis, et même les bêtes sauvages,

les oiseaux du ciel et les poissons de la mer,

tout ce qui va son chemin dans les eaux].

O Seigneur, notre Dieu,

qu’il est grand ton nom par toute la terre!”

 

Chant Ps 8

 

 

                                 Repentance

                                                                                                                                                                                                                 Assurés de l’amour de Dieu en Jésus-Christ, reconnaissons nos fautes.

 

“Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour;

selon ta grande miséricorde, efface mes fautes,

lave moi tout entier de ma faute.

Oui, je connais mon péché,

ma faute est toujours devant moi.

Contre toi, et toi seul, j’ai péché,

ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait.

Mais tu veux au fond de moi la vérité;

dans le secret tu m’apprends la sagesse.

Purifie-moi et je serai pur,

détourne ta face de mes fautes, enlève tous mes péchés.

Crée en moi un coeur pur,

ô mon Dieu, renouvelle et raffermis mon esprit.

Ne me chasse pas loin de ta face,

ne me reprends pas ton Esprit Saint.

Rends-moi la joie d’être sauvé.

Seigneur, ouvre mes lèvres,

et ma bouche annoncera ta louange.”

 

 Spont3

 

Pardon

 

“Le Seigneur Dieu est tendresse et pitié,

patient et d’une immense bonté.

Il ne fait pas constamment de reproches,

Il ne garde pas éternellement rancune.

Il ne nous a pas punis comme nous l’aurions mérité,

Il ne nous a pas fait payer le prix de nos fautes.

Sa bonté pour ses fidèles monte aussi haut

que le ciel au-dessus de la terre.

La bonté du Seigneur durera toujours.”

Et voici une parole certaine que nous pouvons accueillir:

“Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs.”

Que Dieu nous mette au coeur l’assurance de son pardon

 

Spont 3

 

                      Volonté de Dieu

 

Pardonnés et libérés,

écoutons ce que Dieu nous veut pour nous

et nous donne la force de faire :

“C’est vous qui êtes le sel de la terre.

Mais si le sel perd son goût, comment pourrait-on le rendre à nouveau salé ? Il ne sert plus à rien ; on ne peut que le jeter dehors, et les gens marchent dessus.

C’est vous qui êtes la lumière du monde.

Une ville construite sur une colline ne peut pas être cachée. On n’allume pas une lampe pour la mettre sous un seau. Au contraire, on la place sur son support d’où elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. C’est ainsi que votre lumière doit briller devant les hommes afin qu’ils voient le bien que vous faites et qu’ils louent votre Père qui est dans les cieux.”

 

 Spont 3.

 

Nous prions Dieu avant de lire les Ecritures,

afin qu’elles deviennent pour nous Parole de vie.

 

Père,

toi qui as parlé face à face avec Moïse,

toi qui fis crier et pleurer les Prophètes,

toi qui as fait jaillir les psaumes de ton peuple

et murmuré la sagesse des proverbes,

Dieu vivant, qui a mis le “Magnificat”

dans la bouche de Marie

et la confession du Christ dans celle de Pierre,

Toi qui as prononcé ta Parole

comme une parole humaine dans la vie de ton Fils,

par ton Saint-Esprit,

rends ces paroles vivantes en cette heure;

qu’elles deviennent pour nous, ta Parole.

Amen.

Lecture :   Marc 4, 35 à 41

 

Marc 4, 35-41 :  En ce jour là, le soir venu, Jésus dit à ses disciples : « Passons sur l’autre rive. » Quittant la foule, ils emmenèrent Jésus, comme il était, dans la barque, et d’autres barques l’accompagnaient. Survient une violente tempête. Les vagues se jetaient sur la barque, si bien que déjà elle se remplissait. Lui dormait sur le coussin à l’arrière. Les disciples le réveillent et lui disent : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? » Réveillé, il menaça le vent et dit à la mer : « Silence, tais-toi ! » Le vent tomba, et il se fit un grand calme. Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? » Saisis d’une grande crainte, ils se disaient entre eux : « Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »

 

Prédication

 

Texte connu, qui provenant de l’Evangile de Marc,  le fait remonter , selon certaines suppositions,  à la tradition la plus ancienne. Cet épisode est une transition dans la marche de Jésus. « L’homme qui marche » ( Bobin) s’arrête pour enseigner au bord de la mer, à la foule puis aux seuls disciples. Ainsi surgit une longue suite de paraboles ‘ semeur, lampe, semence, graine de moutarde… ) C’est ensuite le passage de la mer et une série de guérisons ( fille de Jaïrus, démoniaque ) Ce texte fait, d’une certaine manière passer de l’enseignement à l’action, de la théorie à la pratique. Texte qui est à la fois parabole et action. Parabole en ce qu’il nous conte une histoire propre à nous éclairer sur nous-mêmes, sur Jésus et Dieu, et sur notre rapport à eux.

 

  1. Le texte est d’abord chargé de symboles de vie.

 

Tout d’abord la mer qui présente une ambivalence, celle de l’eau à la fois vie et mort. Eau sans laquelle pas de vie mais qui en même temps engloutit. Symbole de mort dans l’A.T., séjour des morts. Nous avons la le thème même du texte, et thème de notre vie en permanence exposée à l’engloutissement

 

Vient ensuite la tempête, qui est elle aussi symbole de notre monde. Non point d’une petite vie paisible (= petite mort), mais d’une bousculade de nos habitudes qui fait surgir peur ou foi.

Le thème de la barque est traditionnellement le symbole de l’Eglise mais peut être aussi celui de toute vie portée par les évènements et à laquelle il importe de donner un sens ( signification et direction) Symbole d’une vie qui fait passer d’une rive à l’autre ( c.f «  passons sur l’autre rive » ).

Ces thèmes forment d’une certaine manière l’essentiel du texte, le fond de la parabole qui nous est livrée..

 

  1. « Lui dormait à la poupe sur le coussin »

Repos, silence, absence de Jésus = repos silence, absence de Dieu

Semble nous parler de la condition humaine, où se ressent si fort le silence de Dieu dans notre monde. Mais qui nous dit aussi quelquechose de Dieu : le repos de Dieu. ‘Cf. AT après la création Dieu se repose ). Dans notre monde, dans nos vies parfois, tout semble s’effondrer, s’engloutir, et Dieu semble « briller par son absence ». Sentiment que nous avons très souvent . ( cantique : Toi qui gardes le silence ). C’est un thème qui se rencontre dans toute la Bible. Cri de l’homme vers Dieu ( c.f Job, Jérémie, psaumes ) et Jésus lui-même en croix «  Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?). Ici c’est le cri des disciples qui marque ce sentiment d’abandon : «  Nous sommes perdus et tu ne t’en soucie pas ? » situation qui engendre la peur.

 

  1. Thème de la Foi

« Pourquoi avez-vous peur, n’avez-vous pas encore de foi ? »

Le contraire de la foi n’est pas l’athéisme ou l’agnosticisme, le contraire de la foi est la peur.

 Le judaîsme ancien ne pose pas la question de l’existence de Dieu, question moderne et rationaliste. La vraie question est celle de la relation à Dieu malgré son silence. La foi est confiance malgré.

 La foi n’est pas l’adhésion à un système de dogmes. C’est mettre sa confiance dans le fait que Dieu a de toutes façons le dernier mot. «  En toi je me confie, à toi je remets tout »

Jésus apaise la tempête, calme le vent et l’eau. Il calme ce qui perturbe nos vies. La foi comme confiance est indépendante de la preuve.

«  La foi n’a pas besoin de la preuve qu’elle doit voir comme son ennemie » S. Kierkegaard.

 Ici le miracle de la tempête apaisée ne guérit pas les disciples de leurs peurs et de leurs doutes, mais engendre un questionnement

«  Qu’est-il donc celui-ci que la mer et le vent lui obeissent ? ».

La foi est écoute et confiance en une parole. ( Cf. Paul « la foi vient de ce que l’on entend » ) 

 Texte transition, texte passage qui nous fait aller de l’enseignement à l’action, des paraboles aux miracles de guérison et qui nous laisse sur une interrogation qui est celle de nos vies, de toute vie. Qui est Jésus ? Qui est-il pour chacun de nous ? Avons –nous cette «  confiance malgré tout » qui est la foi, loin de nos certitudes, mais qui nous fait avoir confiance en ce Dieu dont nous pensons qu’il nous accompagne en silence.

Jean-Pierre Pairou

Chant 623

 

Confession de foi

 

                     Nous croyons en Dieu!

                               Malgré son silence et son secret, nous croyons qu’il est       vivant; malgré le mal et la souffrance, nous croyons qu’il a fait le monde pour le bonheur et pour la vie; malgré les limites de notre raison et les révoltes de notre cœur, nous croyons en Dieu.

Nous croyons en Jésus-Christ! Malgré les siècles qui nous séparent de lui, nous croyons en sa parole; malgré sa faiblesse et sa pauvreté, nous croyons que sa mort est notre vie; malgré nos incompréhensions et nos refus, nous croyons en sa résurrection.

Nous croyons en l’Esprit Saint! Malgré les apparences, nous croyons qu’il conduit l’Eglise.

Malgré la mort, nous croyons en la résurrection; malgré l’ignorance et l’incrédulité, nous croyons que le Royaume de Dieu est pour toutes les femmes et tous les hommes.

 

Spont.3

 

Annonces- collecte

 

 Intercession

Nous nous unissons dans la prière:

Père, ta Parole nous a redit ton amour pour ce monde.

.

Dieu d’Abraham, Dieu de la promesse,

donne-nous d’être les témoins de ta fidélité que le monde attend.

Dieu de Jacob, Dieu du combat,

donne-nous de lutter contre le mal, l’injustice

et la souffrance.

Dieu de Moïse, Dieu de la délivrance,

donne-nous de libérer les prisonniers du doute,

du désespoir et de la peur.

Dieu de David, Dieu des louanges,

donne-nous de répandre la joie de te connaître.

Dieu d’Elie, Dieu de la faim rassasiée,

donne-nous de partager notre pain

avec celles et ceux qui ont faim.

Dieu de Jésus-Christ, Dieu d’amour,

donne-nous, en tous temps et en tous lieux,

d’être comme les échos de ta parole qui accueille, console et donne la paix.

 

Comme Jésus l’a enseigné à ses disciples,

nous te disons:

 

                                       Notre père

 

Notre Père qui es aux cieux,

que ton nom soit sanctifié,

que ton règne vienne,

que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ;

                      pardonne-nous nos offenses comme nous  pardonnons   aussi à ceux qui nous ont offensés.

Ne nous laisse  pas  entrer en tentation

mais délivre-nous du mal,

car c’est à toi qu’appartiennent

le règne, la puissance et la gloire,

aux siècles des siècles.

Amen.

 

 Chant 602

 

Envoi bénédiction

 

Allez et louez Dieu le Père de Notre Seigneur; dans sa grande bonté, il nous a accordé une vie nouvelle en ramenant Jésus-Christ de la mort à la vie. Vous avez ainsi une espérance vivante.”

 

:

Recevons la bénédiction de la part de Dieu :

“Dieu vous bénit et vous garde ;

Dieu tourne sa face vers vous et vous accorde sa grâce ;

Dieu porte sur vous son regard et vous donne la paix.”

Amen.

.

7

                       Spont 3

 

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Culte du dimanche 6 juin 2021

5 Juin 2021, 08:24am

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

 

 

 

Église protestante unie de Narbonne​​

 

Culte 6 juin

 

Prédicateur : Jean-Pierre Pairou Segara

 

 

La grâce et la paix vous sont données de la part de Dieu notre Père et de Jésus-Christ notre Sauveur. Le Seigneur nous appelle. Le Seigneur nous rassemble. Le Seigneur nous unit. Il est présent parmi nous.

 

Père, nous te remercions pour ce jour et cette heure mis à part dans notre vie. Voici un temps de paix, d’écoute et de louange ; un temps où, par ton Esprit, nous apprenons à vivre en communion avec Jésus-Christ.

 

LOUANGE :

 

 Nous te louons : tu nous aimes et nous sommes tes enfants. Nous te louons pour Jésus-Christ : il a proclamé la bonne nouvelle du Royaume. Nous te louons pour l’Esprit Saint : il nous rassemble malgré nos différences, et fait de nous un seul peuple, ton peuple. Nous te louons pour ce jour qui nous fait entrer dans la joie de ton Règne et nous chantons ta gloire.

 

Chant : Psaume 107

 

PRIERE DE REPENTANCE

 

 Assurés de l’amour de Dieu en Jésus-Christ, reconnaissons notre péché.

 

 En ce premier jour de la semaine, nous regardons vers toi, Dieu d’amour. Tu nous as donné le pain de chaque jour, tu nous as réjouis par ta création, tu nous as assurés de ta miséricorde par le Christ, mais nous ne t’avons pas dit notre reconnaissance. Pardonne-nous. Tu nous as fait entendre des nouvelles de toute la terre, tu as mis devant nos yeux la souffrance de nos frères et de nos soeurs, mais nous lui sommes souvent restés insensibles. Pardonne-nous. Tu nous as accompagnés dans notre chemin quotidien, mais devant les soucis, nous avons été gagnés par la crainte et devant la tâche que tu nous indiquais, nous n’avons pas su t’obéir. Pardonne-nous. Accorde-nous, Père, des coeurs reconnaissants, attentifs, et disponibles pour ton service. Amen.

 

 Spontané 3

 

DECLARATION ET ACCUEIL DU PARDON :

 

Quand les montagnes s’effondreraient, dit Dieu, Quand les collines chancelleraient, Ma bonté pour toi ne faiblira point et mon alliance de paix ne sera pas ébranlée. Je t’aime d’un amour éternel, et je te garde ma miséricorde”. Et voici comment Dieu a manifesté son amour : “Il a envoyé son Fils unique dans le monde afin que, par lui, nous ayons la vie”. Que Dieu nous mette au coeur l’assurance de son pardon et qu’Il nous donne de marcher vers son Royaume. Chantons notre reconnaissance.

 

Spontané3

 

VOLONTE DE DIEU  :

 

 Pardonnés et libérés, écoutons ce que Dieu veut pour nous et nous donne la force de faire : “Vous avez été appelés à être libres. Seulement ne faites pas de cette liberté un prétexte pour vivre selon les désirs de votre propre nature. Au contraire, laissez-vous guider par l’amour pour vous mettre au service les uns des autres. Car toute loi se résume dans ce seul commandement: aime ton prochain comme toi-même.”  

 

Spontané 3

 

PRIERE AVANT LA LECTURE DE LA BIBLE  :

 

Nous prions Dieu avant de lire les Ecritures, afin qu’elles deviennent pour nous Parole de vie.

Père, ta Parole est pour nous ferment du Royaume et germe d’espérance. Que par ton Esprit, nous la recevions avec simplicité et avec joie. Que cette Parole nous fasse porter les fruits que tu attends. Nous te le demandons par Jésus-Christ, notre Seigneur.

 

  Math. 25, 31à 46

 

Texte en prise sur notre actualité, nationale, mondiale, sur notre quotidien même. Nous vivons dans un monde où la peur est soigneusement entretenue à des fins plus ou moins avouables. Les médias, l’ambiance générale en période de crise, suscitent des réactions humaines, trop humaines, qui conduisent à la peur de « l’autre », et au désir d’exclusion. Il est vrai que la délinquance augmente en raison du chômage, il est vrai que la misère du monde frappe à nos portes. Mais nous pourrons construire toutes les prisons du monde, élever des murailles autour de nos frontières, rien n’empêchera le mouvement inéluctable qui conduit les nantis à ce sentiment d’insécurité.

Texte donc qui nous parle de la relation à l’autre et de la relation à Dieu en termes de jugement.

Texte mal aimé et difficile à articuler avec la notion de grâce.. Texte qui dérange par sa condamnation semble-t-il sans appel. «  Allez-vous en loin de moi, maudits dans le feu éternel préparé par le diable et par ses anges » v. 41. Image du jugement dernier reprise par le moyen-âge suscitant terreur voire désespoir.. Source d’interrogation pour Luther.

 

 Texte situé à la fin de l’Evangile de Mathieu. Jésus à Jérusalem annonce sa mort, ses souffrances, son retour. Ce jugement est situé après toute une série de paraboles.( Figuier, esclave infidèle, dix vierges, talents.. ).Elles ne sont pas la descriptions de réalités, fussent-elle à venir. Elles sont, à travers un récit, une exhortation. Cette séquence du jugement est à prendre, elle aussi comme une exhortation au changement.

 Notre récit se situe avant «  l’onction à Béthanie » et  le thème de la «  disparition » du Jésus historique est sous-jacent.

Quelles sont les caractéristiques de ce récit de jugement ?

 

L’Universalité

 

 Alors que Mathieu s’adresse à une communauté judéo-chrétienne, il n’y a pas de distinction entre juifs et goïms. Le jugement ne se fait pas en fonction de l’appartenance à un peuple, mais en fonction de ce qui, à première vue , apparait comme une « éthique ». La conséquence en est, étonnement, le passage à l’individualité. C’est le comportement individuel qui est en cause. Pourtant  le texte ne se réduit pas à une série de prescriptions morales.

 

La Symbolique du tri

 

Symbolique qui semble évidente, avec le Royaume d’un côté, le feu de l’autre, les moutons et les chèvres, les «  bons » et les « mauvais ». Cependant cette symbolique, même si elle nous est (trop) familière, ne correspond pas à la réalité de notre condition humaine. En effet en chacun de nous cohabitent, bien et mal, moutons et chèvres. Et nul n’est définitivement et à jamais l’un ou l’autre. C’est le propre de la notion de « péché originel » que de pointer cette coexistence en chaque homme. Le danger est le moralisme qui fait croire à une séparation radicale entre bons et méchants. La séparation n’appartient qu’à Dieu et le danger pour chacun comme pour les Eglises dans l’histoire est de se substituer à Dieu pour juger à sa place. Le jugement se fait semble-t-il à l’intérieur de chacun entre sa part de mouton et sa part de chèvre.

 

L’ignorance

 

Il est étonnant de voir comment les individus jugés sont inconscients du moment où ils ont bien ou mal fait.  « Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim ? » v.37. Cet aveuglement est le plus grand danger auquel il faut échapper. En même temps il fait sortir la problématique de la simple morale. Ils ignorent ce qu’ils font «  Père pardonne leur, car ils ne savent ce qu’ils font » Lc. 23, 34

 

Cette ignorance est illustrée par un texte de F. Mauriac, texte polémique et qu’il faut resituer dans son contexte de la guerre d’Algérie, sans tomber dans le manichéisme.

«  Quelles que soient nos raisons et nos excuses, après 19 siècles de Christianisme, le Christ n’apparait jamais dans le supplicié aux yeux du bourreau d’aujourd’hui. Il ne se révèle jamais dans la figure de cet arabe sur lequel le commissaire abat son poing. Que c’est étrange qu’ils ne pensent jamais, surtout quand il s’agit d’un de ces visages sombres aux traits sémitiques, à leur Dieu attaché à la colonne et livré à la cohorte, qu’ils n’entendent pas, à travers les cris et les gémissements de leur victime la voix adorée : «  c’est à moi que vous le faites ! » »

Ce qui est en jeu, ce n’est pas l’éthique, car bien des non chrétiens font aussi bien ou mal, ce qui est en jeu, c’est la relation à Dieu.

Jésus disparait, le temps de l’absence « physique » du Seigneur va s’ouvrir pour devenir le temps de l’Eglise. Temps de «  ceux qui cherchent le Christ depuis qu’ils ont trouvé le tombeau vide » selon la formule du pasteur Simon.

 

La Présence du Christ au monde

 

«  Les pauvres, vous les aurez toujours avec vous, mais moi vous ne m’aurez pas toujours » Mt 26,11. Il y a comme une substitution de la présence. La présence des pauvres devient présence du Christ. Pas dans un sens misérabiliste : il ne s’agit pas d’un éloge de la pauvreté en soi, ni d’une idée de co-rédemption par la souffrance, mais les diverses formes évoquées ( faim, soif, exil, nudité, maladie, prison ) peuvent être vécues sous différentes formes physiques ou morales par chacun . Ce qui importe c’est que la relation à l’autre sache reconnaitre sa souffrance.

 

La relation au Christ

 

Elle passe ainsi par la relation à l’autre dans sa détresse. Le Christ n’est plus à chercher dans un ciel inaccessible, pas plus que dans une éthique codifiée ou dans une liturgie sclérosée. Il est à visiter dans nos voisins, dans ceux que nous voulons ignorer, qui nous gênent. Le salut ne passe pas par de bonnes actions morales, mais par la rencontre avec Jésus-Christ. Le jugement n’est pas dans un avenir, il est dans le présent de la rencontre avec l’autre. Le comportement  d’Abraham au chêne de Mamré est une illustration de cet accueil. Abraham  courre à la rencontre des trois hommes, leur propose eau et hospitalité.. Qu’en aurait –il été de la Promesse, s’il les avait chassés ? Ainsi chaque être humain doit-il être considéré comme un «  ange » de Dieu, comme une image de Dieu.

 

Ce changement de regard auquel nous sommes appelés est le Royaume  même. Il est la Paix du Christ, parce qu’il nous fait sortie de l’engrenage du mépris qui engendre la violence.  Il n’y a plus en lui ni juif, ni grec, ni prisonnier, ni loubard, ni beur de banlieue, ni petit-blanc…

Mais cette rencontre, cet amour de Dieu donné en Jésus-Christ et par lequel nous sommes appelés à vivre, est une exigence. Elle est de notre responsabilité.

 Elle est le «  Prix de la grâce ».

 

Jean Pierre Pairou

 

 Chant 610

 

Confession de foi

 

Nous croyons en Dieu, qui nous appelle à œuvrer à ses côtés, en vue de maintenir le monde et de le faire, chaque jour, nouveau.

 

Il est notre lumière, et nous avons besoin de son amour, tout comme, lui aussi, il a besoin de notre amour.

Nous croyons que Christ est venu pour aider tout être à porter sa souffrance, et lui indiquer le chemin de la vie et de la joie.

Il est à nos côtés, que nous soyons ou non capables de le reconnaître, et nous avons confiance en lui, tout comme, lui aussi, il a confiance en nous.

Il nous a donné son esprit, qui nous ressource et nous appelle, afin que nous ne restions pas au-dehors, mais que nous puissions contempler sa gloire.

Nous croyons que Dieu établira un jour sur la terre son Royaume, qu’il transformera notre monde et nous transformera nous-mêmes.

En vue de ce Royaume, il nous appelle à former un peuple nouveau, et il nous conduira jusqu’à ce matin éternel, où nous saurons reconnaître en tout visage son visage, en tout être et en tout regard l’image de sa divinité.

C’est en lui et en lui seul que nous plaçons notre foi, car c’est lui et lui seul qui peut nous conduire à la vie. Amen

 

Spont 3

 

Annonces:

Journée d’Ensemble du 13 juin 2021 à 10H

A Saint-Germain de Cesseras dans le Minervois ;

pas de culte ce jour-là au temple de Narbonne.    

Une journée d'Ensemble à ne pas manquer!

 

Pour s'y rendre:
- Depuis Narbonne, rejoindre Olonzac puis Cesseras ; prendre direction Siran; au carrefour de La Mignarde (2 km), prendre à droite le chemin indiqué "Chapelle Saint-Germain" (1 km)  Parking, à droite du chemin, en face du "Temple".

Programme:
Accueil à partir de 10 heures.

Les membres des deux paroisses commencent à faire connaissance
Culte avec Sainte-Cène

coprésidé par les pasteurs Charles Klagba et Alain Ray
Apéro en plein air préparé par Denise. la Maire de Cesseras est invitée.
Déjeuner sur l'herbe.

Chacun apporte repas et couvert, mais aussi couvertures pour s'asseoir à l'ombre, tables ou fauteuils de camping.Les chaises de l'église seront à libre disposition.  Café individuel ou collectif.
Surtout, il importe que les paroisses fassent connaissance et nouent des liens amicaux pendant ces agapes.
Au revoir officiel à Charles

Avant de se séparer, quelques explications sur Saint-Germain et visite (si on le souhaite ) au plus grand et au plus spectaculaire dolmen du Midi de la France, les Fades, à 2 km. Accès en voiture.

 

 

Ste Cène

 

Louons Dieu: C’est notre joie de te célébrer, ô Dieu notre Père, pour ce monde que tu as créé si beau et que tu gardes à travers ses douleurs jusqu’au jour où, selon ta promesse, viendra ton Royaume. C’est notre joie de te célébrer pour ton Fils, Jésus-Christ, notre Seigneur, né de notre chair, baptisé, tenté, transfiguré, condamné, crucifié, ressuscité d’entre les morts, élevé dans la gloire. C’est notre joie de te célébrer pour ton souffle de vie, l’Esprit d’adoption qui nous apprend à te dire Père, qui exorcise nos peurs et illumine notre foi. Aussi, avec les cieux et la terre, avec la multitude de ton peuple, par tous les temps et par tous les lieux, nous célébrons ton nom [et nous chantons]. Assemblée :

 

 Chant spontané.

 

RAPPEL DE L’INSTITUTION :

 

 Le soir venu, Jésus se mit à table avec les douze. Pendant le repas, il prit du pain et, après avoir rendu grâces, il le rompit et le leur donna en disant : “Prenez, mangez, ceci est mon corps.” Ayant aussi pris la coupe et rendu grâces, il la leur donna en disant : “Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l’alliance qui est répandu pour la multitude, pour le pardon des péchés. Je vous le dis, désormais, je ne boirai plus de ce fruit de la vigne jusqu’au jour où je le boirai, nouveau, avec vous, dans le Royaume de mon Père.”

 

PRIERE DE COMMUNION  :

 

Nous prions : Père, au moment de nous approcher de cette table, nous faisons mémoire des paroles et des gestes de Jésus-Christ, de sa mort, de sa résurrection, et nous attendons son retour. Nous recevons de toi ce pain de vie destiné à la nourriture du monde. Nous recevons de toi la coupe d’alliance que tu offres pour la joie du monde. Tu nous rassembles et nous invites. Par ton Esprit, renouvelle notre foi afin que ce pain et ce vin soient les signes de la présence de ton Fils parmi nous. Fais toutes choses nouvelles dans nos coeurs et dans le monde.

 

 SILENCE

 

Comme Jésus l’a enseigné à ses disciples, nous te disons :

 

 NOTRE PERE

 

: Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ; pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Ne nous soumets pas à la tentation mais délivre-nous du mal, car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire, aux siècles des siècles. Amen.

 

INVITATION A LA CENE  : Voici le repas que nos mains ont préparé, mais c’est le Seigneur qui nous invite. Voici la table que nous avons dressée, mais c’est lui qui nous accueille. Voici la joie que nous avons désirée, mais que lui-même nous donne. Nous sommes tous invités. Que celles et ceux qui reconnaissent en Jésus-Christ le Seigneur, et désirent partager son repas, forment un cercle autour de cette table.

 

FRACTION - ELEVATION

 

 “Le pain que nous partageons est communion au corps du Seigneur Jésus-Christ. La coupe de bénédiction, pour laquelle nous rendons grâces, est communion au sang du Seigneur Jésus-Christ. ”

 

PRIERE D'ACTION DE GRACES :

 

 Nous te remercions, Père, pour le repas que nous avons pris ensemble. Accorde-nous de vivre de cette nourriture, de te célébrer toujours avec joie et d'être ainsi témoins de Jésus-Christ.

 

Allez en paix dans la joie de votre Seigneur.

 

 

INTERCESSION :

 

 Nous nous unissons dans la prière : Père, ta Parole nous a redit ton amour pour ce monde. Une autre prière peut être rédigée par l’officiant(e) et/ou prières libres. Nous te prions pour celles et ceux qui ont faim, fais-nous découvrir la joie du partage. Nous te prions pour les immigrés et les exilés, prépare-nous à les accueillir avec toutes leurs différences. Nous te prions pour les solitaires, conduis-nous sur le chemin de leur souffrance. Nous te prions pour les méprisés et les détenus, rappelle-nous qu’ils ont droit au respect. Nous te prions pour les malades, inspire-nous l’offrande d’une présence. Nous te prions pour celles et ceux qui exercent l’autorité dans le monde ; donne à chacun de nous d’assumer ses responsabilités. Nous te prions pour ton Eglise, apprends-lui à rester fidèle. Amen.

 

Chant 607

 

  ENVOI

 

: Béni soit Dieu, Il nous a donné sa Parole pour que nous l’entendions, Il nous a promis son Royaume pour que nous espérions. Allez, avec vos soeurs et vos frères, dans l’audace et l’adoration, “la joie de Dieu sera votre force”.

 

 BENEDICTION :

 

 Recevons la bénédiction de la part de Dieu : “Le Seigneur de la paix vous donne lui-même la paix, en tout temps et de toute manière”. Amen.

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30 mai 2021 prédication Romains 8, 14 - 17

29 Mai 2021, 17:56pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

DIMANCHE 30 MAI 2021

 

NARBONNE

 

MATTHIEU 28 16 – 20

 

ROMAINS 8, 14 - 17

 « ah ! la famille…»

PREDICATRICE : JOËLLE ALMERAS

 

Introduction :   Quand j’ai lu les références des textes pour aujourd'hui, j’ai tout de suite su que j’allais retenir le texte de l’épitre aux Romains. Un texte épatant et même épastrouillant, tant les portes qu’il ouvre en si peu de mots lèvent un voile sur un monde auquel nous aspirons toutes et tous : celui d’une communion d’amour, unique et universelle, dans laquelle nous sommes invités à entrer par l’Esprit saint pour devenir héritiers de Dieu et cohéritiers du Christ. Je ne trouve pas les mots pour dire l’ampleur de la vastitude de ce don offert, qui assoie en nous la pleine certitude d’accéder à la gloire avec le Christ ressuscité. Dans cette époustouflante perspective, je vais tenter de redescendre de mon petit nuage, flottant dans l’immense ciel de ma reconnaissance, pour nous plonger dans ces quatre versets. Nous parlerons de l’adoption et des adoptés, puis de l’Adoptant, le Père, toujours accompagné de son Fils premier-né, et enfin, de la famille dans laquelle nous sommes appelés à entrer, hétéroclite, charivarique, parfois inconfortable, je sais, mais qu’est-ce qu’on y est bien !

 

1) Adoptés : Le contexte, déjà, est une indication : en effet, « le chapitre 8, chez Paul, est presque toujours à la clôture d’une unité importante, une sorte de point d’orgue, riche d’une pensée déjà aboutie[1] ». Et quel point d’orgue : « tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu, sont fils de Dieu ». Certes, ils le sont par adoption, mais tout aussi légitimement associés à leur nouvelle famille que les sarments greffés le sont sur le cep de vigne, promesse d’une récolte abondante et délicieuse. A leurs fruits… nous allons en reparler.

Aujourd'hui, adopter, pour des parents en herbe, c’est une démarche qui suit un long cheminement de réflexion, d’attente, de questionnement. Elle implique un choix d’amour, et un engagement à long terme, et même « à vie ». Pour l’enfant adopté, c’est le premier pas vers une vie nouvelle, c’est l’espérance de devenir l’objet et en même temps le sujet d’un amour familial sécurisant, et si l’enfant est déjà grand, ce sera aussi de multiples occasions de réajuster ses habitudes à celle de sa nouvelle famille.

Pour notre Père céleste, l’adoption va de soi malgré tous les tours et détours que les humains inventent pour fuguer et s’éloigner de Lui. Envers et contre tout, elle est une manifestation de sa grâce, une « invitation à une vie rayonnante, dans une liberté d’esprit », celle des enfants de Dieu. Il fait le premier pas, Il l’a toujours fait, et sans se lasser, Il nous propose cette adoption avec en fond, l’espérance qu’elle devienne plénière jusqu’à ce que nous soyons glorifiés avec le Christ.

Les versets qui suivent notre texte font de cette gloire à venir une description qui inclue aussi toute la création qui est appelée, selon le verset 21, à être libérée de l’esclavage du périssable pour avoir part à la glorieuse liberté des enfants de Dieu. » Ensemble, c’est le mot d’ordre !

Je me sens à nouveau pousser des ailes ! Je vais essayer de ne pas remonter dans mon petit nuage, mais, reconnaissez qu’il y a là matière à le faire.

Évidemment, en ce qui nous concerne, nous sommes déjà membres d’une famille humaine, avec des parents, des enfants, peut-être des grands parents, des frères et sœurs, des oncles et des tantes, des cousins, bref, tout ce que la chair et le sang peuvent susciter de liens charnels. Ma liste n’est pas exhaustive. Et, nous portons aussi en nous, grâce ou à cause de cet état de fait familial toute une ribambelle de constructions intérieures enchevêtrées dans nos milliards de neurones, bibliothèque consciente ou  inconsciente de vécus en souvenir porteurs de notre devenir.

L’adoption dont parle Paul, nous fait entrer, de plein pied, dans une famille élargie, et quand je dis élargie… c’est au monde entier, bien sur, que je fais allusion, un monde particulier, un monde spécial, distendu dans l’espace et le temps : c’est ce que nous appelons la communion des saints. L’adhésion, la participation à ce monde familial transcendant et sans pareil ne nous prive, en aucune façon, de notre identité de naissance et de notre famille de sang. Même si certains sectateurs voudraient bien nous le faire croire. L’adoption dont il est question dans l’épitre aux Romains signifie l’entrée dans une nouveauté de vie, transcendante, où tout baigne dans des normes hors normes, mais ancrées dans notre humanité. Que ce soit par la volonté de nos parents quand nous étions encore petit enfant ou de notre propre chef, adulte consentant, chacune, chacun de nous vit, ici, aujourd'hui, les suites de cette adoption, de ce pas franchi : une adoption qui fait de nous un enfant de Dieu !

 

2 ) Abba  : Et nous voilà avec un Père à qui nous pouvons dire « Abba Père ». Cette expression se retrouve seulement 3 fois dans les Écritures. « Abba » est un « terme araméen utilisé par les enfants pour appeler leur père, un peu comme on le ferait en français en disant « papa ». Dans le Premier Testament on ne trouve jamais cette expression pour désigner Dieu. Jésus, lui, l’utilise et cela a pu paraitre choquant pour ceux qui l’ont entendu[2]. Il expose ainsi, aux yeux de tous, une relation intime profonde, infinie, éternelle, essentielle et indéfectible avec celui qu’il invoque en ces termes.

Paul dit même que nous « crions » « Abba Père ». Cri de joie, de reconnaissance ? Enfants d’humains, nous voilà aussi enfants du Très-Haut : il nous veut, il a tout fait pour que nous le devenions. Comment ne pas « crier » notre gratitude ?

Et en devenant enfants du Père, nous recevons aussi le statut de frère ou de sœur de celui qui, le premier, a crié « Abba Père ». Nous savons comment et pourquoi il est devenu notre frère. L’année liturgique nous le fait vivre depuis sa naissance dans l’incarnation jusqu’à sa résurrection en passant par son ministère terrestre, et tout ce qu’il y a vécu y compris les affres d’une agonie horrifiante et pourtant consentie pour son Père et pour nous. Crier « Abba Père » pour dire notre accueil de ce don béni, de ce frère dont nous sommes les cohéritiers, n’est-ce pas à la fois un privilège et un tremplin pour en vivre ?

 

3) héritiers : Alors, notre présence dans cette famille, véritable kaléidoscope humain, avec le visible et l’invisible de qui nous sommes, est une invitation, je le crois, pour que nous adoptions, à notre tour, tels et telles qu’ils sont, chaque membre de la famille. Car nous voilà en posture de pouvoir bénéficier de ce que chaque frère, chaque sœur peut partager avec nous, tout comme nous partageons avec eux les richesses engrangées en nous.

Cette famille-là, j’ose le dire, c’est une véritable caverne d’Ali baba où la diversité des dons est de l’ordre de l’universel. Je me cantonne, avec notre texte, à la famille chrétienne mais peut-être, pourrions-nous, dans les jours à venir, méditer sur les impacts, dans nos vies, des rencontres avec des membres de la famille humaine tout entière.

Cette famille chrétienne, il nous arrive de la restreindre à notre propre institution, avec nos dogmatiques, nos traditions, nos habitudes… C’est vraiment dommage. Évidemment, comme dans toutes les familles recomposées, il peut y avoir des dissensions, des différences de point de vue sur tel ou tel sujet, des éclats de voix et même des portes qui claquent, pire, des bagarres plutôt douloureuses sur une part d’héritage contestée. C’est que nous oublions, tout simplement, comme Paul le dit par ailleurs, que dans le corps du Christ, le petit orteil, et la troisième cervicale n’ont pas la même position, ni la même fonction. Et encore, tout dépend du type de chaussure pour l’orteil et de la position de la colonne pour la vertèbre. Mais chaque membre du corps, aussi différent qu’il soit de ce que nous sommes dans ce corps, nous est indispensable, vital et il est fort probable que, s’il a mal, cela va se répercuter sur notre propre tranquillité.

L’oncle du Canada, évangélique charismatique, la tante égyptienne copte, le cousin éthiopien orthodoxe monophysite, le beau-frère irlandais darbyste, la grand mère catholique romaine, la belle sœur allemande luthérienne, bref, notre famille en Christ, dans les traditions et dogmatiques multiples qui l’ont construite au fil des siècles, c’est une famille Groseille / Le Quesnoy qui a reçu une promesse : à la fin, la vie sera un long fleuve tranquille. Pourquoi ne  pas s’y baigner maintenant, tout de suite, ici, dans ce temple ?

Ensemble, en famille, avec les pareils et les différents, avec les souriants et les grognons, avec les « tranquilles » et les contestataires, avec les silencieux et les bruyants, avec les « tout va bien » et les « tatillons yaka/yakapa », pour résumer avec les ultra-libéraux, les ultra-orthodoxes, et les « centristes », bref, pour rester dans notre thème, avec chacun de nos frères et chacune de nos sœurs, oui, ensemble, nous vivons de l’amour fou qui a fait de nous cette improbable famille à la fois disparate mais insécable et indissociable, corps du Christ appelée à témoigner et à faire des disciples de gens toutes nations et de toutes langues comme nous l’ avons lu dans Matthieu. C’est mon appel et c’est le tien aussi, à vivre avec tes moyens et tes connaissances, à ton rythme. Quelle importance si tu devances ou si tu attends ton frère et ta sœur sur ce chemin là. Ce qui importe, c’est que tu y sois et que tu en sois : enfant adopté de Dieu, frère ou sœur du Fils, mu par l’Esprit.

 

Conclusion : Écoutez, en conclusion, ce qu’en dit Georges Bernanos. Je le cite : « Comment expliquer cette bizarrerie que les plus qualifiés pour se scandaliser de ses défauts, des déformations ou même des difformités de l’Église visible – je veux dire les saints – soient précisément ceux qui ne s’en plaignent jamais ? Oh ! bien sûr, si le monde était le chef-d’œuvre d’un architecte soucieux de symétrie, ou d’un professeur de logique, d’un Dieu déiste en un mot, l’Église offrirait le spectacle de la perfection, de l’ordre, la sainteté y serait le premier privilège du commandement… Allons ! Voudriez-vous d’une Église telle que celle-ci ? Vous y sentiriez-vous à l’aise ? Laissez-moi rire, loin de vous y sentir à l’aise, vous resteriez au seuil de cette Congrégation de surhommes, tournant votre casquette entre les mains, comme un pauvre clochard à la porte du Ritz ou du Claridge. L’Église est une maison de famille, une maison paternelle, et il y a toujours du désordre dans ces maisons-là, les chaises ont parfois un pied de moins, les tables sont tachées d’encre et les pots de confiture se vident tout seuls dans les armoires… La maison de Dieu est une maison d’hommes et non de surhommes. »[3]  (fin de citation). La famille des enfants de Dieu, j’en suis, avec toi ! Quelle joie ! Amen.

 

 

 

 

[1] Lire et diire p. 43

[2] http://www.interbible.org/interBible/ecritures/mots/2007/mots_071102.html

[3] Antoine Nouis un catéchisme protestant 4è édition page 598

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culte dimanche 30 mai 2021

29 Mai 2021, 17:53pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

DIMANCHE 30 MAI 2021

 

NARBONNE

 

PREDICATRICE : JOËLLE ALMERAS

 

PROCLAMATION DE LA GRACE DE DIEU

ET

ACCUEIL

 

 

Voici ouvertes toutes grandes

Les portes d’une maison d’amour.

Voici qu’un Père et un Frère aimants

Nous y attendent le désir prodigieux et immensurable

De partager la vie surabondante

Qui est notre présent, et notre devenir.

Voici sur nos vies un souffle incandescent

Qui nous rassemble en ce lieu

Et nous porte les uns vers les autres.

Voici le temps, pour chacune et chacun de nous

D’entrer et de vivre, dans la famille la plus singulière qui soit,

Un amour si grand que les mots se taisent

Pour laisser place aux battements de nos cœurs reconnaissants.

Temps familial, temps de culte.

Tu es là. Bienvenue !

La grâce et la paix te sont offerts

De la part de Dieu notre père

Et de Jésus Christ notre frère.[1]

 

Nous prions :

 

Père,

Que ce jour soit lumière !

Qu’avec [tes enfants], je participe

À la construction d’un monde plus humain.

Donne-moi le courage et l’entrain

Pour faire le premier pas vers les autres,

Pour donner et recevoir un sourire,

Pour dire et recevoir un bonjour,

Pour plaisanter avec les autres.

Rends moi heureux, heureuse,

Et d’une humeur communicative.

Que d’autres, grâce à moi,

Aient plus de cœur à vivre.

Et que moi, grâce à eux,

J’ai plus de joie à vivre.

Père, accorde moi ton Esprit

Pour qu’à travers mes actes,

Ce soit toi qui te révèles.[2]

 

1 cantique 138 Que tout mon cœur les 3 strophes

 

Que tout mon cœur soit dans mon chant,

Qu’il soit brûlant de tes louanges.

Je te rends grâce en ta maison

Je loue ton nom devant les anges.

Tu es venu pour exalter

La renommée de ta Parole.

J’adore ta fidélité

Et ta bonté qui me console.

 

Tu me réponds dès que je crie

Tu élargis mon espérance.

Même les grands t’écouteront

Et béniront ta providence.

Ton saint amour, ô roi des cieux,

Veille en tous lieux sur toutes choses.

Dans ses projets tu suis des yeux

L’homme orgueilleux tu en disposes.

 

Ta paix, mon Dieu, dure à toujours,

C’est ton amour qui me délivre.

Quand je suis le  plus éprouvé

Ton bras levé me fait revivre.

Et quand je suis au désespoir,

C’est ton pouvoir qui me relève.

Ce qu’il t’a plu de commencer,

Sans se lasser, ta main l’achève.

 

LOUANGE

 

L’officiant invite l’assemblée à se lever.

 

Louons Dieu.

 

Père,

Toi qui nous rassembles des quatre coins de la terre en une Église bariolée,

Nous te rendons grâce.

A toi va notre louange et notre joie

De pouvoir te dire « Abba, Père ! ».

Nous sommes témoins de ton amour.

Tu nous aimes comme personne

Et chacune, chacun de nous a du prix à tes yeux.

En cet instant, nous qui croyons en toi,

Nous nous unissons à la foule

De ceux qui ont découvert ton amour.

Oui, nous te louons, Père.

Nous chantons pour toi notre reconnaissance

Pour tout ce que t as fait

En nous, par nous, pour nous.

Alléluia ![3]

 

2 Et nous prolongerons notre louange avec le chant du cantique 170 « jeunes et vieux »

 

Jeunes et vieux se réjouiront ensemble,

Les jeunes filles danseront de joie.

Laï, laï, laï ….

Je changerai leur deuil en allégresse,

Et je les consolerai.

Je leur donnerai la joie au lieu du chagrin,

Je leur donnerai la joie.

Je leur donnerai la joie, au lieu chagrin,

Je leur donnerai la joie.

 

PRIERE DE REPENTANCE

 

L’officiant invite l’assemblée à s’asseoir.

 

Nous chanterons les spontanés de la formule 1

 

Père,

Tu as ouvert la porte de mes prisons,

Tu m’as donné le courage de sortir de l’ombre dans laquelle je me cachais.

Père, tu m’invites à marcher dans la pleine lumière,

Tu m’offres une place à la table de ta famille,

Tu traces devant mes pas un chemin facile

Qui serpente au milieu des collines.

Père,

Tant de bonheur m’effraie !

Tant de grâce me fait peur !

Protège-moi de mes doutes,

Libère-moi de mes terreurs.

Prends moi par la main

Et conduis mois sur le chemin de ton bonheur.[4]

Amen

 

3 arc 428 « comme un enfant » strophe 1

 

Comme un enfant qui sert son père,

Avec amour, avec bonheur,

Je veux t’aimer, je veux te plaire,

Et te servir ô Dieu sauveur.

 

 

PAROLES DE PARDON

 

l’officiant invite l’assemblée à se lever.

 

Levons-nous pour accueillir les paroles de pardon ; rien ne peut nous séparer de l’amour que Dieu nous a manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur :

 

Qu’ils viennent,

Les Mèdes, les Elamites, les habitants de la Judée, de l’Asie,

Et que jaillissent en eux, des sources d’eau vive.

 

Qu’ils viennent,

Les pauvres, les grands de la terre,

Et que jaillissent en eux, des sources d’eau vive.

 

Qu’ils viennent,

Les sourds, les boiteux, les bien-portants, les malades, les guéris,

Et que jaillissent en eux, des sources d’eau vive.

 

Qu’ils viennent les captifs

Pour entendre la Bonne Nouvelle annoncée aux pauvres,

Et que jaillissent en eux, des sources d’eau vive.

 

Qu’ils viennent tous ceux qui ont beaucoup aimé,

Et que jaillissent en eux, des sources d’eau vive.

 

Qu’ils viennent,

Tous mes enfants,

Et toi aussi.

 

Je vous donne le Saint Esprit.

Qu’il dépose dans vos cœurs

Mon amour et mon pardon.[5]

 

Chantons notre reconnaissance

 

4 arc 428 « comme un enfant » strophe 3

 

Seigneur Jésus, c’est ta promesse,

D’affermir en nous ce désir.

Te parler, te prier sans cesse,

Dans le bonheur de t’obéir.

 

VOLONTE DE DIEU

 

Pardonné et libéré,

Reçois la Parole que te dit ton Dieu :

Elle est promesse de vie.

 

L’enfant vint trouver le vieillard.

Père, que faut-il faire en cette vie ?

Il faut aimer.

Père, comment saurai-je que j’aime ?

Va commencer, rentre chez les tiens et puis reviens…..

Père, me voici.

As-tu mangé avec les tiens,

As-tu bu avec eux,

As-tu habité leur demeure ?

Oui, Père.

Déjà tu commences à aimer.

Rentre chez les tiens et puis reviens…..

 

Père, me voici.

As-tu supporté leurs habitudes,

Et gardé leur maison et cultivé leurs champs ?

Oui, Père.

Déjà tu commences à aimer.

Rentre chez les tiens et puis reviens…..

 

Père, me voici.

As-tu chanté leurs cantiques et lu leurs parchemins,

As-tu avec eux célébré leurs fêtes ?

Oui. Père.

Déjà tu commences à aimer.

Rentre chez les tiens et puis reviens…..

 

 

Me voici, père.

T’ont-ils embrassé et traité comme un prince,

T’ont-ils donné le miel avec le pain ?

Non, Père.

Tu commences à aimer.

Rentre chez les tiens et puis reviens…..

 

Me voici, Père.

T’ont-ils battu et traité comme rien ?

T’ont-ils accablé d’injustice ?

Oui, Père.

Déjà tu commences à aimer.

Rentre chez les tiens et puis reviens.

Non, père, dit l’enfant.

Il faut que je reste avec les miens.

 

Va, dit l’Ancien, tu sais aimer.[6]

 

5 spontané arc 428 « comme un enfant » strophe 4 :

 

De ton Esprit, emplie nos êtres,

De ton amour, emplis nos cœurs.

Habite en nous, fais-nous connaitre,

Et ta lumière, et ta douceur.

 

L’officiant invite l’assemblée à s’asseoir.

 

[1]Jo

[2] Livre de prières p. 72

[3] Nicolas Baud « au commencement » p. 24

 

[4] P.Y. Zwahlen « prières pour les jours d’hiver » p. 44

[5] Asoeur Myriam « porte ouverte sur la liturgie » p. 54

[6] Sœur Mireille prieure de la communauté des Diaconesses de Reuilly Communion p. 37 et 38e cvxbd

LECTURES BIBLIQUES

 

Avant d’écouter la Parole de Dieu, unissons-nous dans la prière.

 

Ta Parole est comme l’eau.

Rafraîchis-nous à sa source.

Plonge nous dans son courant,

Entraîne-nous vers sa mer.

 

Ta Parole est comme le feu.

Qu’elle nous éclaire sans nous éblouir.

Qu’elle nous réchauffe sans nous brûler.

Qu’elle nous embrase sans nous dévorer.

 

Ta Parole est comme le ciel.

Élargis-nous en elle,

Pour que nous connaissions la hauteur

Et la profondeur de tout ce qui est.

 

Ta Parole est comme la terre.

Enracine-nous en elle,

Pour que nous éprouvions la solidité

Et la constance de tout ce que tu donnes,

Exiges et promets.

Amen.[1]

 

LECTURE BIBLIQUE ET PREDICATION

 

Matthieu 28, 16 – 20


16 Les onze disciples allèrent en Galilée, sur la montagne que Jésus avait désignée. 17 Quand ils le virent, ils l'adorèrent. Mais quelques-uns eurent des doutes ; 18 Jésus s'approcha et leur parla ainsi : Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre. 19 Allez, faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, 20 et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde.

 

Romains 8, 14 -17

 

14 car tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu sont fils de Dieu. 15 Et vous n'avez pas reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte, mais vous avez reçu un Esprit d'adoption, par lequel nous crions : Abba ! Père ! 16 L'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. 17 Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d'être aussi glorifiés avec lui.

 

 

Après la lecture, l’officiant invite l’assemblée à se lever pour chanter.

 

6 Cantique 536 « Seigneur, tu cherches tes enfants » strophes 1, 2 et 3

 

Seigneur, tu cherches tes enfants,

Car tu es l’Amour.

Tu veux unir tous tes enfants,

Grâce à ton amour.

Seigneur, Seigneur,

Oh ! prends en ton Église,

Tous nos frères de la terre

Dans un même amour.

 

Seigneur, tu sauves par ta mort,

Car tu es l’Amour.

Fais nous les membres de ton Corps,

Grâce à ton amour.

Seigneur, Seigneur,

Oh ! prends en ton Église,

Tous nos frères de la terre

Dans un même amour.

 

Seigneur, tu calmes notre faim,

Car tu es l’Amour.

Partage à tous le même pain,

Grâce à ton amour.

Seigneur, Seigneur,

Oh ! prends en ton Église,

Tous nos frères de la terre

Dans un même amour.

 

 

 

 

 

PREDICATION

 

« ah ! la famille…»

 

Introduction :   Quand j’ai lu les références des textes pour aujourd'hui, j’ai tout de suite su que j’allais retenir le texte de l’épitre aux Romains. Un texte épatant et même épastrouillant, tant les portes qu’il ouvre en si peu de mots lèvent un voile sur un monde auquel nous aspirons toutes et tous : celui d’une communion d’amour, unique et universelle, dans laquelle nous sommes invités à entrer par l’Esprit saint pour devenir héritiers de Dieu et cohéritiers du Christ. Je ne trouve pas les mots pour dire l’ampleur de la vastitude de ce don offert, qui assoie en nous la pleine certitude d’accéder à la gloire avec le Christ ressuscité. Dans cette époustouflante perspective, je vais tenter de redescendre de mon petit nuage, flottant dans l’immense ciel de ma reconnaissance, pour nous plonger dans ces quatre versets. Nous parlerons de l’adoption et des adoptés, puis de l’Adoptant, le Père, toujours accompagné de son Fils premier-né, et enfin, de la famille dans laquelle nous sommes appelés à entrer, hétéroclite, charivarique, parfois inconfortable, je sais, mais qu’est-ce qu’on y est bien !

 

1) Adoptés : Le contexte, déjà, est une indication : en effet, « le chapitre 8, chez Paul, est presque toujours à la clôture d’une unité importante, une sorte de point d’orgue, riche d’une pensée déjà aboutie[2] ». Et quel point d’orgue : « tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu, sont fils de Dieu ». Certes, ils le sont par adoption, mais tout aussi légitimement associés à leur nouvelle famille que les sarments greffés le sont sur le cep de vigne, promesse d’une récolte abondante et délicieuse. A leurs fruits… nous allons en reparler.

Aujourd'hui, adopter, pour des parents en herbe, c’est une démarche qui suit un long cheminement de réflexion, d’attente, de questionnement. Elle implique un choix d’amour, et un engagement à long terme, et même « à vie ». Pour l’enfant adopté, c’est le premier pas vers une vie nouvelle, c’est l’espérance de devenir l’objet et en même temps le sujet d’un amour familial sécurisant, et si l’enfant est déjà grand, ce sera aussi de multiples occasions de réajuster ses habitudes à celle de sa nouvelle famille.

Pour notre Père céleste, l’adoption va de soi malgré tous les tours et détours que les humains inventent pour fuguer et s’éloigner de Lui. Envers et contre tout, elle est une manifestation de sa grâce, une « invitation à une vie rayonnante, dans une liberté d’esprit », celle des enfants de Dieu. Il fait le premier pas, Il l’a toujours fait, et sans se lasser, Il nous propose cette adoption avec en fond, l’espérance qu’elle devienne plénière jusqu’à ce que nous soyons glorifiés avec le Christ.

Les versets qui suivent notre texte font de cette gloire à venir une description qui inclue aussi toute la création qui est appelée, selon le verset 21, à être libérée de l’esclavage du périssable pour avoir part à la glorieuse liberté des enfants de Dieu. » Ensemble, c’est le mot d’ordre !

Je me sens à nouveau pousser des ailes ! Je vais essayer de ne pas remonter dans mon petit nuage, mais, reconnaissez qu’il y a là matière à le faire.

Évidemment, en ce qui nous concerne, nous sommes déjà membres d’une famille humaine, avec des parents, des enfants, peut-être des grands parents, des frères et sœurs, des oncles et des tantes, des cousins, bref, tout ce que la chair et le sang peuvent susciter de liens charnels. Ma liste n’est pas exhaustive. Et, nous portons aussi en nous, grâce ou à cause de cet état de fait familial toute une ribambelle de constructions intérieures enchevêtrées dans nos milliards de neurones, bibliothèque consciente ou  inconsciente de vécus en souvenir porteurs de notre devenir.

L’adoption dont parle Paul, nous fait entrer, de plein pied, dans une famille élargie, et quand je dis élargie… c’est au monde entier, bien sur, que je fais allusion, un monde particulier, un monde spécial, distendu dans l’espace et le temps : c’est ce que nous appelons la communion des saints. L’adhésion, la participation à ce monde familial transcendant et sans pareil ne nous prive, en aucune façon, de notre identité de naissance et de notre famille de sang. Même si certains sectateurs voudraient bien nous le faire croire. L’adoption dont il est question dans l’épitre aux Romains signifie l’entrée dans une nouveauté de vie, transcendante, où tout baigne dans des normes hors normes, mais ancrées dans notre humanité. Que ce soit par la volonté de nos parents quand nous étions encore petit enfant ou de notre propre chef, adulte consentant, chacune, chacun de nous vit, ici, aujourd'hui, les suites de cette adoption, de ce pas franchi : une adoption qui fait de nous un enfant de Dieu !

 

2 ) Abba  : Et nous voilà avec un Père à qui nous pouvons dire « Abba Père ». Cette expression se retrouve seulement 3 fois dans les Écritures. « Abba » est un « terme araméen utilisé par les enfants pour appeler leur père, un peu comme on le ferait en français en disant « papa ». Dans le Premier Testament on ne trouve jamais cette expression pour désigner Dieu. Jésus, lui, l’utilise et cela a pu paraitre choquant pour ceux qui l’ont entendu[3]. Il expose ainsi, aux yeux de tous, une relation intime profonde, infinie, éternelle, essentielle et indéfectible avec celui qu’il invoque en ces termes.

Paul dit même que nous « crions » « Abba Père ». Cri de joie, de reconnaissance ? Enfants d’humains, nous voilà aussi enfants du Très-Haut : il nous veut, il a tout fait pour que nous le devenions. Comment ne pas « crier » notre gratitude ?

Et en devenant enfants du Père, nous recevons aussi le statut de frère ou de sœur de celui qui, le premier, a crié « Abba Père ». Nous savons comment et pourquoi il est devenu notre frère. L’année liturgique nous le fait vivre depuis sa naissance dans l’incarnation jusqu’à sa résurrection en passant par son ministère terrestre, et tout ce qu’il y a vécu y compris les affres d’une agonie horrifiante et pourtant consentie pour son Père et pour nous. Crier « Abba Père » pour dire notre accueil de ce don béni, de ce frère dont nous sommes les cohéritiers, n’est-ce pas à la fois un privilège et un tremplin pour en vivre ?

 

3) héritiers : Alors, notre présence dans cette famille, véritable kaléidoscope humain, avec le visible et l’invisible de qui nous sommes, est une invitation, je le crois, pour que nous adoptions, à notre tour, tels et telles qu’ils sont, chaque membre de la famille. Car nous voilà en posture de pouvoir bénéficier de ce que chaque frère, chaque sœur peut partager avec nous, tout comme nous partageons avec eux les richesses engrangées en nous.

Cette famille-là, j’ose le dire, c’est une véritable caverne d’Ali baba où la diversité des dons est de l’ordre de l’universel. Je me cantonne, avec notre texte, à la famille chrétienne mais peut-être, pourrions-nous, dans les jours à venir, méditer sur les impacts, dans nos vies, des rencontres avec des membres de la famille humaine tout entière.

Cette famille chrétienne, il nous arrive de la restreindre à notre propre institution, avec nos dogmatiques, nos traditions, nos habitudes… C’est vraiment dommage. Évidemment, comme dans toutes les familles recomposées, il peut y avoir des dissensions, des différences de point de vue sur tel ou tel sujet, des éclats de voix et même des portes qui claquent, pire, des bagarres plutôt douloureuses sur une part d’héritage contestée. C’est que nous oublions, tout simplement, comme Paul le dit par ailleurs, que dans le corps du Christ, le petit orteil, et la troisième cervicale n’ont pas la même position, ni la même fonction. Et encore, tout dépend du type de chaussure pour l’orteil et de la position de la colonne pour la vertèbre. Mais chaque membre du corps, aussi différent qu’il soit de ce que nous sommes dans ce corps, nous est indispensable, vital et il est fort probable que, s’il a mal, cela va se répercuter sur notre propre tranquillité.

L’oncle du Canada, évangélique charismatique, la tante égyptienne copte, le cousin éthiopien orthodoxe monophysite, le beau-frère irlandais darbyste, la grand mère catholique romaine, la belle sœur allemande luthérienne, bref, notre famille en Christ, dans les traditions et dogmatiques multiples qui l’ont construite au fil des siècles, c’est une famille Groseille / Le Quesnoy qui a reçu une promesse : à la fin, la vie sera un long fleuve tranquille. Pourquoi ne  pas s’y baigner maintenant, tout de suite, ici, dans ce temple ?

Ensemble, en famille, avec les pareils et les différents, avec les souriants et les grognons, avec les « tranquilles » et les contestataires, avec les silencieux et les bruyants, avec les « tout va bien » et les « tatillons yaka/yakapa », pour résumer avec les ultra-libéraux, les ultra-orthodoxes, et les « centristes », bref, pour rester dans notre thème, avec chacun de nos frères et chacune de nos sœurs, oui, ensemble, nous vivons de l’amour fou qui a fait de nous cette improbable famille à la fois disparate mais insécable et indissociable, corps du Christ appelée à témoigner et à faire des disciples de gens toutes nations et de toutes langues comme nous l’ avons lu dans Matthieu. C’est mon appel et c’est le tien aussi, à vivre avec tes moyens et tes connaissances, à ton rythme. Quelle importance si tu devances ou si tu attends ton frère et ta sœur sur ce chemin là. Ce qui importe, c’est que tu y sois et que tu en sois : enfant adopté de Dieu, frère ou sœur du Fils, mu par l’Esprit.

 

Conclusion : Écoutez, en conclusion, ce qu’en dit Georges Bernanos. Je le cite : « Comment expliquer cette bizarrerie que les plus qualifiés pour se scandaliser de ses défauts, des déformations ou même des difformités de l’Église visible – je veux dire les saints – soient précisément ceux qui ne s’en plaignent jamais ? Oh ! bien sûr, si le monde était le chef-d’œuvre d’un architecte soucieux de symétrie, ou d’un professeur de logique, d’un Dieu déiste en un mot, l’Église offrirait le spectacle de la perfection, de l’ordre, la sainteté y serait le premier privilège du commandement… Allons ! Voudriez-vous d’une Église telle que celle-ci ? Vous y sentiriez-vous à l’aise ? Laissez-moi rire, loin de vous y sentir à l’aise, vous resteriez au seuil de cette Congrégation de surhommes, tournant votre casquette entre les mains, comme un pauvre clochard à la porte du Ritz ou du Claridge. L’Église est une maison de famille, une maison paternelle, et il y a toujours du désordre dans ces maisons-là, les chaises ont parfois un pied de moins, les tables sont tachées d’encre et les pots de confiture se vident tout seuls dans les armoires… La maison de Dieu est une maison d’hommes et non de surhommes. »[4]  (fin de citation). La famille des enfants de Dieu, j’en suis, avec toi ! Quelle joie ! Amen.

 

APRES LA PREDICATION

 

Temps musical : « viens Saint Esprit » choral

 

L’officiant invite l’assemblée à se lever et l’assemblée reste debout après le cantique pour la confession de foi.

 

7 Cantique 536 Seigneur, tu cherches tes enfants strophes 4 et 5

 

Seigneur, tu vois le monde entier,

Car tu es l’Amour.

Fais lui trouver son unité,

Grâce à ton amour.

Seigneur, Seigneur,

Oh ! prends en ton Église,

Tous nos frères de la terre

Dans un même amour.

 

Seigneur, tu nous promets la paix,

Car tu es l’Amour.

Étends ton règne désormais,

Grâce à ton amour.

Seigneur, Seigneur,

Oh ! prends en ton Église,

Tous nos frères de la terre

Dans un même amour.

 

[1] Prières p. 124

[2] Lire et diire p. 43

[3] http://www.interbible.org/interBible/ecritures/mots/2007/mots_071102.html

[4] Antoine Nouis un catéchisme protestant 4è édition page 598

CONFESSION DE FOI

 

Je crois au Dieu Un qui est à la fois Père, Fils et Saint Esprit.

Je crois au Dieu dont la toute puissance

Est celle d’un père devant ses enfants.

Je crois au Dieu qui accomplit toute justice

Dans la seule miséricorde.

Je crois au Dieu créateur

Qui est à l’origine de tout ce qui existe,

Et qui se laisse découvrir dans l’homme de Nazareth.

JE crois en Jésus Christ, le roi de gloire

Qui est devenu serviteur de ses disciples.

Je crois au Christ présent dès la création du monde

Qui a été tenté, humilié,

Qui a souffert et qui est mort sur une croix.

Je crois en Jésus Christ

Présence du Père au milieu des hommes

Qui a crié : « mon Dieu, pourquoi m’as- tu abandonné ?

Je crois en Jésus Christ, qui est ressuscité des morts,

Mais qui ne s’est présenté qu’à quelques femmes

Et à une poignée de disciples.

Je crois en Jésus, l’homme de Nazareth,

Qui est avec nous tous les jours

Jusqu’à la fin des temps.

Je crois au Saint Esprit qui procède du Père

Et qui souffle où il veut.

Je crois au Saint-Esprit qui renvoie au Fils

Mais qui demeure insaisissable.

Je crois au Saint-Esprit qui dirige l’Eglise

Mais qui se dérobe quand on cherche à l’accaparer.

Je crois que l’humain devant Dieu

Est à la fois juste et pécheur.

Je crois que l’Église devant les hommes

Est à la fois pécheresse et pardonnée.

Je crois que notre monde

Est à la fois souillé et sauvé.

Je crois dans l’humain, dans l’Église et dans le monde ;

Je crois en Dieu, le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

Amen.[1]

 

8  spontané arc 822

 

Louange à Dieu, le créateur,

A Jésus Christ, notre Sauveur,

Au Saint-Esprit, le défenseur.

Alléluia, alléluia, alléluia.

 

L’officiant invite l’assemblée à se rasseoir.

 

OFFRANDE

 

Le Seigneur, le nôtre, nous convoque à nouveau.

Après la louange, après l’écoute de la parole vivifiante,

Lui, le don parfait nous invite à inscrire ses préceptes dans notre quotidien.

Ce geste participe à notre unification personnelle,

Et il apporte cohérence à notre engagement.

 

Prions

 

En ce jour, Seigneur,

Nous t’apportons ces signes de notre vie en toi et avec toi.

Eclaire-nous et que nous rendions

A César ce qui appartient à César.

Et que notre être profond te revienne.

 

L’offrande est recueillie.

Seigneur, en signe de la vie comprise

Comme communion entre les hommes,

Nous marquons notre attachement à ton royaume.

 

 

ANNONCES

 

PRIERE D’INTERCESSION

 

Unissons-nous  dans la prière d’intercession .

 

Seigneur,

Un nouveau soleil s’est levé sur nos vies,

Une nouvelle journée s’est ouverte pour l’humanité.

Nous te prions pour les personnes fragiles,

Et pour celles qui se sentent toujours trop fortes,

Pour les personnes qui combattent la guerre par la guerre,

Et pour celles qui cherchent à vivre et à construire la paix.,

Pour les personnes qui souffrent,

Et pour celles qui provoquent la souffrance.

Pour toutes ces personnes,

Tu existes Seigneur.

 

Seigneur,

Tu existes pour tout homme,

Toute femme et tout enfant de ce monde.

Fais-nous vivre les uns avec les autres,

Dans le pardon et la réconciliation

Donnés en Jésus Christ[2].

 

Ensemble, dans la joie de pouvoir nous approcher de toi,

Nous te prions avec confiance comme Jésus nous l’a appris :

       

Notre Père qui es aux cieux,

Que ton nom soit sanctifié,

Que ton règne vienne,

Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

Donne-nous, aujourd’hui, notre pain de ce jour ;

Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés,

Ne nous laisse pas entrer en tentation,

Mais délivre-nous du mal,

Car c’est à toi qu’appartiennent

Le règne, la puissance et la gloire

Pour les siècles des siècles. Amen.

 

L’officiant invite d’un geste l’assemblée à se lever.2

 

ENVOI

 

Pour recevoir les paroles d’envoi et de bénédiction  de la part du Seigneur, levons-nous.

Quand Jésus a envoyé ses disciples,

Il leur a dit :

Allez !

Faites de toutes les nations des disciples !

Baptisez !

Partagez l'Évangile !

Je suis avec vous tous les jours.

 

Nous avons écouté la parole des disciples.

Nous avons médité l’Évangile.

Nous avons dit nos peurs dans notre prière,

Notre peine et notre misère.

Nous avons accueilli la grâce et l’Esprit,

Le pardon et la réconciliation.

 

Maintenant Dieu nous envoie

Pour être témoins

Par la parole et par le geste.

Il nous envoie

Dans les nations et dans les maisons,

Au loin et chez nos prochains.

 

BENEDICTION

 

Le Christ est ressuscité,

Il est avec vous tous les jours.

 

Que la promesse de sa présence,

La certitude de sa délivrance,

Et le souffle de son espérance,

Soient la racine de votre foi,

La vérité de votre combat,

Et la source de toute joie.[3]

 

9 Chantons le cantique 882 que la grâce de Dieu

 

Que la grâce de Dieu soit sur toi,

Pour t’aider à marcher dans ses voies.

Reçois tout son pardon

Et sa bénédiction.

Va en paix, dans la joie, dans l’amour.

 

[1] Communion juin 20156 p. 15 sœur Anne

[2] Livres de prières p. 166

[3]Antoine Nouis « la galette et la cruche » t. 3 p.146

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