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Eglise Protestante Unie de Narbonne

une longue chaine d'aimants dieu

029 LORENZO VALLA

20 Février 2012, 11:26am

Publié par erf.narbonne@gmail.com

Une longue chaîne… d’« aimants  Dieu » (numéro 029)

 

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DES FIGURES QUI POSENT QUESTION : (3)

LORENZO VALLA (1407 - 1457)

 

« Et si, aux hommes honnêtes nous confions de l'argent sans reçu, à Christ, dont la tromperie ne s'est jamais révélée, nous allons demander un reçu? et si à des amis nous remettons [notre] vie, à Christ n'allons nous pas [la] remettre, lui qui pour notre salut, a souffert et la vie de la chair, et la mort par la croix? Nous ignorons la cause de cette chose: que [nous] importe? c'est par la foi que nous tenons, non par la vraisemblance de raisonnements. Connaître cela contribuerait-il davantage au renforcement de la foi? L'humilité, bien plus. »[1]

 

A vrai dire, Lorenzo Valla a attiré mon attention surtout pour sa réfutation de la « Donation de Constantin » : l’empereur Constantin 1er aurait donné au pape Sylvestre la primauté sur les Eglises d’Orient et le pouvoir impérial sur l’Eglise d’Occident après une guérison miraculeuse de la lèpre. (315/317). Valla, offre des arguments convaincants même si parfois, il fausse certaines choses[2]. En tous cas : « En effet, il y a quelques siècles, ils ne comprirent pas que la Donation de Constantin était une invention, un faux; ou ils la forgèrent eux-mêmes, et leurs successeurs, marchant sur les traces de leurs devanciers, défendirent comme vrai ce qu'ils savaient faux, au déshonneur de la majesté pontificale, au déshonneur de la mémoire des anciens pontifes, au déshonneur de la religion chrétienne: ils mêlèrent le tout de meurtres, de désastres et d'ignominies. Ils disent que la ville de Rome leur appartient, que le royaume de Sicile et de Naples leur appartient, que l'Italie entière, les Gaules, les Espagnes, les Germains, les Bretons leur appartiennent, que l'Occident enfin leur appartient: tout cela est, en effet, dans l'acte de la Donation. Tout cela t'appartient-il donc, souverain pontife? »

 

Lorenzo Valla était un « latiniste puriste, un rhéteur brillantissime, philologue, mais jamais philosophe »[3]. Ses recherches sur les erreurs de la Vulgate[4] ont conduit ses successeurs à se tourner vers le texte grec lui-même. Ses études sur le livre des Actes le conduisent à affirmer qu'il ne fut pas écrit par les Apôtres, ce qui lui vaudra les foudres de l’inquisition dont il est sauvé in extrémis par Alphonse V d’Aragon. Il est opposé au monachisme chrétien et continue de mettre en lumière la fausseté de documents déclarés authentiquement chrétiens.[5]

 

Son « Du libre arbitre » (tiens, ce titre me dit quelque chose !) tend à démontrer que la grâce et le libre arbitre forment un couple conflictuel impossible à solutionner. (Voir le texte intégral [6]).

 

Sans oublier que cet épicurien, si ce n’est libertin, rédigea aussi un « De voluptate » en trois volumes…

 



[2] Lorenzo Valla, La donation de Constantin, tr. et comm. (préface de Carlo Ginzburg ; Paris : Les Belles Lettres, 1993 ; in-8°, 149 pages [La Roue à livres]). 

[4] traduction de la Bible en latin pour la plus grande part par Jérôme de Stridon, reconnue au Concile de Trente par l’Eglise catholique romaine

[5]entre autres, la lettre du Christ à Abgarus

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028 JEROME SAVONAROLE

9 Mai 2011, 16:25pm

Publié par erf.narbonne@gmail.com

Une longue chaîne… d’« aimants  Dieu » (n° 028)

 

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JEROME SAVONAROLE (1452/1453 – 1498)

 

« Je suis comme la grêle, je frappe quiconque se trouve à découvert. Un feu intérieur brûle mes os et me force à parler. (…)Le pape, en tant que pape, est infaillible : s’il se trompe, il n’est plus pape… »

 

Né à Florence dans une famille  nombreuse, très tôt il est attiré par l’ascétisme et, après des études médicales et humanistes, il entre chez les Dominicains. Il deviendra le prieur du couvent Saint-Marc à Florence. Ses discours enflammés contre la corruption y compris à Rome lui attirent d’une part de nombreux auditeurs au point qu’on dit de lui qu’il « convertit » Florence et d’autre part des ennemis impitoyables qui finiront par le faire mourir sur un bûcher. Il fut aussi un visionnaire qui prédit des évènements avérés. Un jour de mardi gras, il fit faire un bûcher où disparurent dans les flammes livres, costumes de carnaval, masques, instruments de musique, tableaux, ustensiles de toilettes ; il avait demandé à des enfants de faire la collecte. Des joyaux de culture et d’art furent ainsi perdus : Pétrarque, Boccace et Pulci[1], pêle-mêle se consumèrent dans le feu. Mais un certain Paul, bien avant lui, n’avait-il pas donné le ton à Ephèse ? (Actes 19, 19).

 

Il devint célèbre tant dans le domaine religieux que dans celui de la politique ; c’est même une lettre au roi de France, interceptée par les espions d’Alexandre VI (Rodrigo Borgia, père de la très connue, hélas ! Lucrèce[2]), qui  le conduira à la mort. Les mœurs dévoyées de ses compatriotes déchainait sa colère et ses homélies enflammées faisaient pleurer ses auditeurs. Luther commente ainsi le personnage : « Il est vrai, dit-il, qu'un peu de fange théologique reste encore attachée aux pieds de ce savant homme, mais s'il s'est appuyé sur quelque chose, ce n'est ni sur ses vœux, ni sur son capuchon, ni sur les messes, mais sur la méditation de l'Évangile de paix et revêtu de la cuirasse de la justice, armé du bouclier de la foi et du casque du salut, il s'est enrôlé non dans l'ordre des prédicants, mais dans la milice de l'Église chrétienne. » Pré réformateur ? Catholique romain ? Les discussions ne sont pas closes. Il est question de le canoniser… ?[3]

 

(ARTE a présenté un documentaire remarquable sur Jérome Savonarole.[4])



[1] son poème, Morgante le Grand est une sorte de parodie des romans poétiques, ce qu'est le Don Quichotte pour les romans de chevalerie. (http://www.cosmovisions.com/textMorgante.htm)

[3] http://michel-terestchenko.blogspot.com/2008/11/saint-savonarole.html : ce site vaut le détour pour en savoir plus sur Jérôme Savonarole.

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027 Des figures qui posent question Christophe Colomb

29 Avril 2011, 20:36pm

Publié par erf.narbonne@gmail.com

Une longue chaîne… d’« aimants  Dieu » (numéro 027)

 

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DES FIGURES QUI POSENT QUESTION (2) :

CHRISTOPHE COLOMB (1451 – 1506)

  

[1]

« L’Écriture sainte témoigne que Notre Seigneur fit le Paradis terrestre, qu’il y mit l’arbre de vie et que de là sort une source d’où naissent en ce monde quatre fleuves principaux : le Gange aux Indes, le Tigre et l’Euphrate en Asie (…) et le Nil qui naît en Ethiopie et se jette dans la mer à Alexandrie. (…) Je suis convaincu que là est le Paradis terrestre , où personne ne peut arriver si ce n’est par la volonté divine »

 

Christophe Colomb[2], comme tous les hommes de son temps était profondément croyant. « Les historiens dressent le portrait d'un marin hors pair, « un des meilleurs navigateurs de tous les temps », ou même « le plus grand marin de tous les temps », mais « piètre politicien ». Il apparaît « comme un homme de grande foi, profondément attaché à ses convictions, pénétré de religiosité, acharné à défendre et à exalter le christianisme partout. » Des marins de basques, bretons ou scandinaves avaient déjà dans le nord de l’Amérique sans que cela ait les conséquences qu’initièrent les voyages de Colomb.

 

Colomb est persuadé que la terre est ronde et que l’on peut donc atteindre les Indes en partant vers l’ouest. Aristophène au IIe siècle avant notre ère avait même calculé sa circonférence avec une étonnante précision, Ptolémée puis de nombreux érudits dans les siècles suivants en avaient la certitude. Il a lu le « livre des merveilles » de Marco Polo et d’autres ouvrages de voyages. Il fallut à Colomb des arguments de poids pour convaincre les souverains espagnols d’armer des navires (2 caravelles et une caraque[3]) : il est le passeur et le porteur du Christ (il se fera appeler « Cristophorens ») pour apporter la «vraie foi » aux peuples qui l’ignorent.

 

C’est un adepte de la docte ignorance franciscaine. Seule la Bible, reçue et lue dans la foi et dans l'illumination du Saint-Esprit, lui a donné l'inspiration - à lui qui n'était rien qu'un humble chrétien - pour partir à l'aventure au milieu des «eaux profondes». Il aura des « visions » pendant ses voyages, et le journal de bord de son premier voyage sera calqué sur le livre de l’Exode ! Il ne fera pas fortune et les rois espagnols non plus, mais la vie des Indiens sera à jamais transformée : le « repartimiento »[4] fut une rupture mortelle pour nombre d’indigènes : travail forcé, manque de nourriture,  maladies…

 

Quelques décades plus tard, des chrétiens feront la traversée pour fuir la persécution ; que de morts dans cette histoire ! et tant de vies sauvées aussi…



[1] Un dessin de la main de Christophe Colomb où il se représente survolé par les anges protecteurs...

[2] il est appelé de bien des façons dont Kristol Goulm par les marins bretons !

[3] très grand navire de commerce

[4]appelé plus tard « encomendia » :  répartition des indigènes entre les Espagnols

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026 Des figures qui posent question

11 Février 2011, 10:28am

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Une longue chaîne… d’« aimants  Dieu » (numéro 026)

 

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DES FIGURES QUI POSENT QUESTION (1) :

JEANNE D’ARC (1412 – 1431)[1]

 

« Se soumettre à Dieu,  est-ce braver l’Eglise ? M’est avis que c’est tout un, de Dieu et de l’Eglise, et qu’on ne doit pas faire de difficulté. Pourquoi faites-vous difficulté que ce soit tout un ? » répond-elle quand on lui fait remarquer qu’elle désobéit à l’Eglise qui lui demande de porter des habits de femme.[2]

 

Jeanne se leva de son coin de campagne perdu dans une époque difficile pour le pays : «Sens dessus dessous, scabeau des pieds des hommes, foulure des Anglais et le torchepied des sacquemans (brigands) ! » ;  elle devint un chef de guerre redoutable au nom de sa foi. Elle fut un « prédicateur » se disant directement envoyée par Dieu pour restaurer le royaume de France. Ses victoires semblent confirmer ses dires. Colette Beaune, dans l’ouvrage[3] qu’elle lui consacre écrit : «  Jeanne passera son temps à brouiller les limites sociales - paysanne, elle fait carrière à la Cour -, sexuelles - vêtue en homme, elle fait la guerre - ou celles du profane et du sacré - elle prêche et crée des objets sacrés. Ce charisme féminin est la source d’un pouvoir qui perturbe et finira par gêner, même ceux qui l’avaient servie. L’incompréhension sera d’ailleurs l’un des ressorts de son procès. »

 

Après une courte vie qu’elle consacre à Dieu et à son pays, elle est capturée et revendue à l’évêque Cauchon, allié des anglais, qui présidera, au nom de l’Eglise, à un procès scandaleux. Le tribunal lui reproche par défaut de porter des habits d'homme, d'avoir quitté ses parents sans qu'ils lui aient donné congé, et surtout de s'en remettre systématiquement au jugement de Dieu plutôt qu'à celui de « l'Église militante », c'est-à-dire l'autorité ecclésiastique terrestre. L'Université de Paris (la Sorbonne) rend son avis : « Jeanne est coupable d'être schismatique, apostate, menteuse, devineresse, suspecte d'hérésie, errante en la foi, blasphématrice de Dieu et des saints. » Elle meurt à 19 ans brûlée vive après avoir appelée Jésus plusieurs fois.

 

(Saviez-vous que plusieurs femmes prétendirent être Jeanne qui aurait échappé aux flammes ? Deux d’entre elles furent trouvées exemptes d’imposture ; je ne sais ce que l’on peut en conclure…)   

 



[2] Pierre Miquel Les mensonges de l’histoire i

[3] Colette Beaune Jeanne d’Arc Editions Perrin 2004

 

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025 SERGE DE RADONEGE

4 Février 2011, 21:40pm

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Une longue chaîne… d’« aimants  Dieu » (numéro 025)

 

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SERGE DE RADONEGE (# 1313 –1392)

 

[1]

 

«Cet enfant va devenir la demeure de la Sainte Trinité, et amènera une multitude à la compréhension de Sa volonté» dit le vieux moine à ses parents.

 

Barthélémy, qui deviendra Serge lors de sa consécration monastique est un enfant précocement tourné vers Dieu. La tradition dit qu’il criait dans le ventre de sa mère lorsqu’elle assistait  aux offices ! Plus sérieusement, à 10 ans il lit déjà les liturgies journalières après sa rencontre avec un vieux moine et dès 12 ans, il jeûne deux fois par semaine… Sa vie semble jalonnée, par la tradition, de miracles comme par exemple lorsqu’il arrive à vivre, seuls, avec des animaux sauvages dont un ours qu’il réussit à apprivoiser.

 

Il fonde une petite communauté d’abord avec son frère puis rejoint par d’autres ascètes, au fur et à mesure des arrivées, dans ce coin éloigné de toute âme vivante, des cellules seront construites autour d’une petite église. Le dépouillement est total car il interdit la mendicité. L’ascétisme est extrême et Serge se désolait quand il entendait un rire ! Silence, prière et travail manuel (ils fabriquent des cierges et des prosphores [2]sont les seules occupations des moines). Consacré higoumène[3] contre sa volonté, il deviendra même conseiller du grand Duc Dimitri Ioannovitch qui remporta la première grande victoire contre les Tartares. Quelques mois avant la fin de sa vie, il quitte l’higouménat et redevient un ermite comme il l’avait toujours souhaité.

 

Plusieurs églises lui sont consacrées[4] dont une à Paris. Quant à l’ours qui devint son familier : http://www.orthodoxa.org/FR/orthodoxie/synaxaire/StSergeRadonege.htm.

 

_________________________

*



[1] Rencontre de Barthélémy avec le moine, par Mikhail Nesterov (1890).

[2] Petits pains dans lesquels on découpe des morceaux consacrés à la liturgie orthodoxe. « Chacun de nous est une prosphore »….

[3] L’higoumène est l’équivalent de l’abbé ou l’abbesse dans un couvent de l’église catholique romaine.

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024 INTERLUDE APOPHTEGMES DES PERES DU DESERT

4 Février 2011, 21:39pm

Publié par erf.narbonne@gmail.com

Une longue chaîne… d’« aimants  Dieu » (numéro 024)

 

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INTERLUDE (les apophtegmes des Pères du désert)

 

 

 

Il est des personnages qui me posent question : je serais fort tentée, malgré leur notoriété mondiale de porter sur eux un jugement franchement négatif. Il en est trois qui ont vécu à l’époque que nous traversons dont la vie ne m’inspire pas vraiment ; ils sont pourtant porteurs de messages instructifs pour moi, au moins ; et leur vie a été remplie de la certitude que leur mission était guidée par la main de Dieu.

 

Aussi, avant d’aborder leur biographie, j’ai pensé que nous pourrions méditer sur un apophtegme des Pères du désert :

 

« On disait d’un frère, venu voir Abba Arsène à Scété, qu’il alla à l’église et demanda une entrevue avec l’ancien. Ils lui dirent : « Restaure-toi un peu, frère, puis tu le verras. » Mais il répondit : « Je ne prendrai rien avant de l’avoir vu. » Ils envoyèrent donc un frère pour le conduire, car sa cellule était éloignée. Ils frappèrent à la porte, entrèrent, et ayant salué l’ancien, ils s’assirent en silence. Le frère, celui de l’église, dit alors : « Moi, je m’en vais, priez pour moi ». Mais l’autre frère, l’étranger, ne se sentant pas à l’aise devant l’ancien, dit au frère : « Je m’en vais, moi aussi, avec toi ». Et ils sortirent ensemble. L’étranger demanda ensuite à son guide : « Conduis-moi chez Abba Moïse, l’ancien brigand. » Ils y allèrent, l’ancien les reçut avec joie et les renvoya après les avoir traités cordialement. Le frère qui avait conduit le visiteur dit alors à celui-ci : « Voici que je t’ai mené chez l’étranger (Arsène) et chez l’Egyptien (Moïse) ; lequel des deux prèfères-tu ? Il répondit : « L’égyptien, bien sûr ! »

 

L’un des Pères ayant su la chose, fit à Dieu cette prière : « Seigneur, explique-moi cela : l’un fuit les hommes à cause de ton nom, et l’autre les reçoit à bras ouverts à cause de ton nom. » Et voici que lui apparurent deux grandes barques sur le fleuve : dans l’une il vit abba Arsène avec l’Esprit de Dieu, voguant ensemble dans le recueillement ; sur l’autre, il y avait abba Moïse naviguant avec les anges de Dieu qui lui servaient des rayons de miel.[1]



[1] Peinture et textes extraits de : Abba, dis-moi une parole Editions du Carmel/Editions de Solesme

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023 JOHANNES GUTENBERG

22 Janvier 2011, 11:37am

Publié par erf.narbonne@gmail.com

Une longue chaîne… d’« aimants  Dieu » (numéro 023)

 

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JOHANNES GENSFLEISCH, dit GUTENBERG (# 1395 – 1468)

 

 

Peut-on aborder la Réforme sans parler de l’imprimerie ?


Nous savons peu de choses sur la jeunesse de Johannes Gensfleisch, dit Gutenberg né entre 1395 et 1405. Ce qui importe, c’est le rôle déterminant que son travail (à l’origine, il fit des études pour devenir orfèvre) jouera sur la propagation des idées de la Réforme.


     Malgré les gros titres de nombreux articles, il ne fut en rien « l’inventeur de l’imprimerie »[1] déjà en forme en Chine et en Corée depuis plusieurs siècles. Tout au plus peut-on dire qu’il fut le divulgateur de l’imprimerie à caractères mobiles en Europe.


     Il imprime d’abord de petits ouvrages : poèmes, une grammaire … Mais dès que sa grande presse fut enfin au point, il choisit d’imprimer la Bible de Jérôme, la Vulgate, sous la forme d’un « codex » enluminé aidé de deux associés. Il lancera une souscription et finira ruiné après plusieurs procès.


     La « Bible de Gutenberg »[2] : commencée en 39 puis 40 lignes par pages, elle fut finalement éditée en 42 lignes, « justifiée » (comme l’on dit aujourd'hui) à droite, le enluminures étant laissée au choix de l’acheteur (des monastères). Il en existe de nombreux exemplaires que vous pouvez « visiter » sur l’Internet en partie ou en totalité. Gutenberg en imprima plus tard un exemplaire en 36 lignes.


     (Avez-vous le goût de la controverse ? Voici un site concernant Gutenberg qui devrait vous plaire :


http://histoire.typographie.org/gutenberg/sommaire.html)


[1] Voir le site ci-dessus sur les nombreuses controverses au sujet de Gutenberg et de son « invention »… (Laurent Janszoon dit Coster, Mayence, l’orthographe du nom etc…)


[2] [2]  http://www.gutenbergdigital.de/gudi/eframes/index.htm (site ultra documenté en allemand et en anglais où vous pourrez voir page par page la Bible enluminée de Gutenberg)

 

 

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022 NICOLAS DE CUES

4 Novembre 2010, 17:51pm

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Une longue chaîne… d’« aimants  Dieu » (numéro 022)

 

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NICOLAS DE CUES[1] (1401 – 1464)

 

« Jamais les hommes ne peuvent s’entendre sur une connaissance affirmative de Dieu,  mais ils peuvent s’entendre sur leur ignorance de Dieu »[2]

On dit de lui qu’il fut le dernier penseur médiéval et le premier penseur de la Renaissance[3]. Encore un élève des Frères de la vie commune !

Le philosophe ouvre la porte à Kant et à sa Critique de la raison pure ; le mathématicien, dès 1436, propose une réforme du calendrier julien et entrevoit la rotation de la terre autour du soleil, sans être pris au sérieux[4] ; l’homme d’église milite pour une réforme drastique dans des sermons très durs : suprématie du concile sur le pape, séparation des deux pouvoirs (l’impérial et le papal), il réprime le commerce dans les églises, rétablit l’ordre dans les impôts ecclésiastiques et tente d’éradiquer dans les monastères, entre autre, le concubinage. Sa Concordance catholique n’est autre qu’un vaste programme de réforme des institutions ecclésiastiques et impériales de son temps. Cet ouvrage lui vaudra une renommée européenne.

Mais il fut avant tout un homme de paix œcuménique et interreligieuse ; sa tolérance envers les hussites lui vaudra quelques ennuis ; dans sa Lettre à Jean de Savoie[5], il défend la religion chrétienne comme facteur de paix et dans son  De pace fidei, il s’efforce de démontrer que l’on pourrait dépasser les divisions religieuses, convaincu que cette division se situe dans les usages et les rites… Un grand esprit « moderne » !

 

[[Y a-t-il des « matheux » parmi vous ? Délectez-vous avec : http://www.pi314.net/cues.php.]]



[1] Encore un personnage dont le nom véritable (qui signifie « écrevisse » en allemand ) connu pas mal de transformations.

[2] Nicolas de Cues La docte ignorance

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023 JOHANNES GENSFLEISCH DIT GUTENBERG

4 Novembre 2010, 17:51pm

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JOHANNES GENSFLEISCH, dit GUTENBERG (# 1395 – 1468)

 

 

Peut-on aborder la Réforme sans parler de l’imprimerie ?

Nous savons peu de choses sur la jeunesse de Johannes Gensfleisch, dit Gutenberg né entre 1395 et 1405. Ce qui importe, c’est le rôle déterminant que son travail (à l’origine, il fit des études pour devenir orfèvre) jouera sur la propagation des idées de la Réforme.

     Malgré les gros titres de nombreux articles, il ne fut en rien « l’inventeur de l’imprimerie »[1] déjà en forme en Chine et en Corée depuis plusieurs siècles. Tout au plus peut-on dire qu’il fut le divulgateur de l’imprimerie à caractères mobiles en Europe.

     Il imprime d’abord de petits ouvrages : poèmes, une grammaire … Mais dès que sa grande presse fut enfin au point, il choisit d’imprimer la Bible de Jérôme, la Vulgate, sous la forme d’un « codex » enluminé aidé de deux associés. Il lancera une souscription et finira ruiné après plusieurs procès.

     La « Bible de Gutenberg »[2] : commencée en 39 puis 40 lignes par pages, elle fut finalement éditée en 42 lignes, « justifiée » (comme l’on dit aujourd'hui) à droite, le enluminures étant laissée au choix de l’acheteur (des monastères). Il en existe de nombreux exemplaires que vous pouvez « visiter » sur l’Internet en partie ou en totalité. Gutenberg en imprima plus tard un exemplaire en 36 lignes.

     (Avez-vous le goût de la controverse ? Voici un site concernant Gutenberg qui devrait vous plaire : http://histoire.typographie.org/gutenberg/sommaire.html)



[1] Voir le site ci-dessus sur les nombreuses controverses au sujet de Gutenberg et de son « invention »… (Laurent Janszoon dit Coster, Mayence, l’orthographe du nom etc…)

[2] [2] http://www.gutenbergdigital.de/gudi/eframes/index.htm (site ultra documenté en allemand et en anglais où vous pourrez voir page par page la Bible enluminée de Gutenberg)

 

 

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021 GEORGES DE BOHEME

30 Septembre 2010, 10:48am

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GEORGES DE BOHEME[1] (1420 – 1471)

 

L’Europe ? Cette expression vous dit peut-être quelque chose ?

 

Nous pourrions parler du roi qui s’opposa à la papauté et contrairement à Henry IV, ne se convertit pas malgré une croisade lancée contre son pays pour l’unifier… Hussite et ultraquiste[2], Georges de Bohème fut pourtant élu à l’unanimité roi de Bohème par les princes catholiques et hussites (les hussites représentaient les ¾ de la population du pays). La Bohème, pendant son règne, fut le seul pays d’« Europe centrale » où la tolérance religieuse était garantie ».

« Il a devancé son époque de 500 ans par son projet d’Europe unie : une tentative de créer une union pacifique paneuropéenne de souverains chrétiens où les conflits seraient réglés par la voie pacifique (la règle à son époque, en cas de désaccord, la règle unique et automatique, c’était la guerre), diplomatique, à la table des négociations. Les organes de cette union – l’assemblée générale des délégués, le conseil des souverains, le tribunal international et, aussi, une monnaie unique portaient en eux le germe des futures organisations internationales du XXe siècle. Le roi de France, Louis XI, était le premier destinataire du projet mis au point en 1464 par le roi de Bohême Georges de Poděbrady, avec le concours de son conseiller - le Français Antonio Marini. »[3]

 

Voici ce qu’on peut en légende du tableau ci-dessus : « la Bohême est comme une broche pendue à la chaîne de la région rhénane, semblable à une tresse d’or, à travers le Rhin et la Forêt Noire. » [4] (Notons que la tête de la femme, c’était la France !)



[1] Il y a quelques polémiques sur son nom, mais cela est affaire de pointilleux historiens.. il y en a 2 dans le texte  ci-dessus

[2] Ultraquisme : pratique de la communion sous les deux espèces

[3] Martin Nejedlý

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