Culte suspendu de Pentecôte avec Sainte Cène du dimanche 31 mai 2020

Église protestante unie de Narbonne
Culte de Pentecôte avec Sainte Cène
dimanche 31 mai 2020
préparé par André BONNERY
Introduction par le Président Patrick Duprez:
Ce dimanche c’est André qui nous fera cheminer avec l’Évangéliste Jean, mais avec le Livre des Actes aussi, car ce Week-end, c’est un jour important pour nous chrétiens, c’est la fête de Pentecôte, la fête de l’Esprit, et de la rencontre. Non les apôtres n’ont pas bu du vin doux, ils ont été touchés par l’Esprit !
Sœurs et Frères, ce samedi 30 Mai nous aurons eu notre réunion du Conseil Presbytéral, il nous faut préparer l’ouverture de notre Temple, ce sera le 21 Juin avec notre Pasteur Charles. Nous devons regarder de très près nos comptes qui nous causent des soucis, notre nouvelle Trésorière Martine s’est mise avec grand courage et compétence à l’œuvre, aidée par la Réviseur des Comptes, Dominique…mais nous avons grand besoin de votre aide, sœurs et frères, notre budget accuse déjà un déficit important pour notre petite paroisse narbonnaise.
Mais nous avons confiance, notre Paroisse tiendra ! L’effort sera à porter aussi entre nous tous, nous devons réapprendre à nous écouter, nous parler, nous attendre. Protestants, nos chemins sont divers, c’est notre richesse, mais ce peut être aussi notre faiblesse quand nous pensons pour telle ou telle raison être sur le chemin de la Vérité… « Qu’est-ce que la Vérité ? » demande Pilate à Jésus…Jésus ne répond pas bien sûr…mais nous, ne nous arrive-t-il pas de répondre ?
Oui, et trop souvent. Sœurs et frères, j’ai confiance en l’Esprit et en vous, apprenons à vivre nos différences comme des cadeaux du Père, comme des bornes sur le chemin qui nous mène vers lui. Belle fête de Pentecôte !
Comment faire ? Je vous propose à 10h.30 d’allumer une petite bougie, de prendre l’Évangile du jour : Actes 2, 1-11 et Jean 20, 19-23
Vous pourrez suivre le culte grâce à Martine et à Éric, culte qui a été préparé par André, vous pourrez lire toute la liturgie et la prédication d’André.
Nous serons ainsi ensemble quelques instants par un cercle de prière.

Mais si vous le désirez en nous communiquant vos coordonnées on peut aussi vous appeler, et nous nous sentirons moins seuls, nous pourrons prier ensemble ainsi aussi.
Par ailleurs n’oubliez pas : Vous pouvez entendre l’Église Protestante Unie sur :
· France Culture (FM 96.5), le dimanche matin de 8h30 à 9h pendant la tranche protestante.
· France 2 le dimanche matin.
Pour nous joindre :
La Paroisse : 04 68 43 25 68 et http://erf-narbonne.over-blog.com
Le Pasteur : 06 01 82 29 67 – Éric (Latrille, le secrétaire) : 06 79 02 36 23 – Martine (la trésorière) : 06 58 67 68 77 – Félicité (Vice-Présidente) : 06 86 04 01 75 –Isabelle (Vice-Présidente) 06 46 64 15 65 . Noel (trésorier adjoint) : 06 12 39 69 39 – Franck Flugge (secrétaire adjoint) : 06 18 47 33 18 - Les miennes (le président) : 06 20 44 76 85
Anne (Latrille) : 06 73 20 89 67 – Nicole (Riera) : 06 67 50 36 76 – Emmanuelle (Faraut – Pharmacienne) : 06 73 32 15 44 – Joëlle : au 04 68 48 63 98 se propose de prier avec vous l’après-midi.
Sœurs et Frères, nous ne sommes pas seuls,
Nous sommes aimés
Le Seigneur est présent et nous bénit
Patrick Duprez
Président
EPU Narbonne : 29 rue des Fossés – 11100 Narbonne – Tél : 0468432568

Culte de Pentecôte avec Sainte Cène
dimanche 31 mai 2020
préparé par André BONNERY
Textes bibliques :
Lectures : Actes, 2, 1-13 ; Jean 20, 19-23
Cantiques :
Chant spontané Toi qui disposes de toutes choses
Nous chantons, ARC, 507 : Saint Esprit, Dieu de lumière : version électrique ou version chorale
Chant spontané : Le don suprême, que ta main sème
Chant spontané : Que par ta grâce, l’instant qui passe
Chant spontané : Louange à Dieu, le Créateur
Nous chantons : ARC 588: Pain rompu : version chorale
Chant spontané : Que la grâce de Dieu soit sur toi
En ce dimanche de Pentecôte, une Sainte-Cène est prévue. Il est possible de participer à une communion spirituelle confraternelle, si on le souhaite, en préparant pain et vin.
Accueil
Nous allons vivre ce culte dominical physiquement séparés les uns des autres, pour la dernière fois, il faut le souhaiter….
L’Évangile qui va être lu nous dit que le jour de la Pentecôte, l’Esprit-Saint descendit sur les apôtres assemblés en attendant la promesse que Jésus leur avait faite. Ils se mirent alors à parler dans la langue que chacun des auditeurs comprenait. Que l’Esprit se saisisse de chacun de nous pour que nous sachions à notre tour témoigner de la Bonne Nouvelle de manière intelligible, en paroles et en actes, à ceux que le Seigneur mettra sur notre route.
Parole du Seigneur :
« Je vous donnerai un cœur nouveau,
Je mettrai en vous un esprit nouveau.
J’enlèverai votre cœur de pierre et je mettrai en vous un cœur de chair.
Je mettrai en vous mon Esprit :
Alors vous suivrez mes préceptes,
vous observerez mes commandements et vous y serez fidèles ».
Chant spontané
Toi qui disposes de toutes choses et nous les donnes chaque jour, reçois ô Père, notre prière, de reconnaissance et d’amour.
Louange
Avec cette hymne ancienne, louons Dieu qui donne à ceux qui le lui demandent son Esprit de sainteté :
Viens Esprit-Saint,
Et envoie du haut du ciel
Un rayon de ta lumière.
Viens en nous, père des pauvres,
Viens, dispensateur des dons,
Viens lumière de nos cœurs.
Consolateur souverain,
Hôte très doux de nos âmes,
Adoucissante fraicheur.
Dans le labeur le repos,
Dans la fièvre la fraîcheur,
Dans les pleurs le réconfort.
Ô lumière bienheureuse,
Viens remplir jusqu’à l’intime
Le cœur de tous tes fidèles.
Sans ta puissance divine
Il n’est rien en aucun homme,
Rien qui ne soit perverti.
Lave ce qui est souillé,
Baigne ce qui est aride,
Guéris ce qui est blessé.
Assouplis ce qui est raide,
Réchauffe ce qui est froid,
Rends droit ce qui est faussé.
A tous ceux qui ont la foi,
Et qui en toi se confient,
Donne tes sept dons sacrés.
Donne mérite et vertu,
Donne le salut final,
Donne la joie éternelle.

Nous chantons, ARC, 507 : Saint Esprit, Dieu de lumière ; version électrique ou version chorale
Saint Esprit, Dieu de lumière,
Viens resplendir dans nos cœurs,
Nous serons avec nos frères,
Les témoins du seul Sauveur.
Refrain :
Fais-nous vivre en ta présence,
Revêts-nous de ta puissance,
Et baptise-nous de feu,
Esprit Saint, Esprit de Dieu
Esprit de vie et de gloire,
Conduis-nous de jour en jour ;
Nous publierons la victoire
Que nous donne ton amour.
Refrain.
Adorons Dieu notre Père,
Adorons le Seigneur Christ ;
Et son Église en prière
Recevra le don promis.
Refrain
Repentance
L’amour de Dieu nous conduit maintenant à reconnaître notre pêché.
Père, nous reconnaissons devant toi que nous ne sommes pas dignes de ton amour sans limites.
Nous confessons qu’il y a beaucoup de choses dans nos vies qui te déplaisent : la tiédeur de notre foi, la pauvreté de notre générosité, nos lâchetés, notre peu d’engagement à ton service et à celui de nos frères.
Pardonne-nous d’agir comme des égoïstes.
Pardonne-nous de t’aimer si mal.
Pardonne-nous d’oublier que notre vrai bonheur est de t’aimer et de te servir.
Chant spontané :
Le don suprême, que ta main sème, c’est le pardon, c’est notre paix.
Et ta clémence, trésor immense, est le plus grand de tes bienfaits.
Accueil du pardon
Nous sommes coupables de bien des fautes et de négligences, mais nous savons aussi que tu nous aimes et nous pardonnes lorsque nous te le demandons avec sincérité.
Nous savons que tu connais chacun(e) d’entre nous par son nom (Jn. 10, 3).
Tu viens nous renouveler pour que nous ayons la vie et, selon ta promesse, pour que nous l’ayons en abondance (Jn. 10, 10).
Augment notre foi, donne nous d’avoir confiance en toi, avec l’aide de ton Esprit.
Nous te remercions et nous te louons car tu acceptes toujours de nous conduire sur le chemin de vie dont nous nous écartons si souvent
Chant spontané :
Que par ta grâce, l’instant qui passe serve à nous rapprocher de toi. Et qu’à chaque heure, vers ta demeure, nos cœurs s’élèvent dans la foi.
La Loi
Ecoutons la Loi que Dieu nous donne comme repère pour orienter nos actions.
« Vous avez été appelés à la liberté.
Seulement, ne faites pas de cette liberté
un prétexte pour vivre selon les désirs de votre propre nature.
Au contraire, laissez-vous guider par l’amour ;
mettez-vous au service les uns des autres.
Car toute loi se résume dans ce seul commandement :
aime ton prochain comme toi-même»
(Gal. 5, 13-14)
Avant de lire les Écritures
« La parole est plus grande que nous, plus profonde que nous ; c’est en elle que nous nous élevons, c’est par elle que nous nous abaissons ; elle est refuge pour l’exilé et exil pour le suffisant.
Comment ferais-tu, sans elle pour prier ? Comment ferais-tu pour pleurer ? Pour espérer ? Pour te justifier ?
Ne te moque pas de la Parole !
Quand tu es en danger elle t’enveloppe ; quand tu rêves elle te protège du cauchemar.
Ne t’oppose pas à la parole, laisse-la te pénétrer, t’abreuver.
Donne-toi à la Parole car tu recevras d’elle ce que la vie a de plus beau et de plus généreux :
Le mouvement et l’élan qui te portent vers Dieu. » (Elie Wiesel)
Lecture : Actes, 2, 1-13
Actes 2 « 1Quand le jour de la Pentecôte arriva, ils se trouvaient réunis tous ensemble. 2Tout à coup il y eut un bruit qui venait du ciel, comme le souffle d’un violent coup de vent : la maison où ils se tenaient en fut toute emplie ; 3alors leur apparurent comme des langues de feu qui se partageaient et il s’en posa une sur chacun d’eux. 4Ils furent tous remplis d’Esprit Saint et se mirent à parler d’autres langues, comme l’Esprit leur donnait de s’exprimer. 5Or, à Jérusalem, résidaient des Juifs pieux venus de toutes les nations qui sont sous le ciel. 6A la rumeur qui se rependait la foule se rassembla et se trouvait en plein désarroi car chacun les entendait parler dans sa propre langue. 7Déconcertés, émerveillés, ils disaient : « 8Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans sa langue maternelle ? 9Parthes, Mèdes et Élamites, habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce, du Pont, de l’Asie, de la Phrygie, de la Pamphylie, de l’Egypte et de la Libye cyrénaïque, ceux de Rome en résidence ici, 11tous, tant Juifs que prosélytes, Crétois et Arabes, nous les entendons annoncer dans nos langues les merveilles de Dieu. » 12 Ils étaient tous déconcertés et dans leur perplexité ils se disaient les uns aux autres : « Qu’est-ce que cela veut dire ? » 13D’autres s’esclaffaient : « Ils sont plein de vin doux. »
Lecture : Jean 20, 19-23
Jean, 20 « 19Le soir de ce même jour qui était le premier de la semaine, alors que, par crainte des Juifs, les portes de la maison où se trouvaient les disciples étaient verrouillées, Jésus vint, il se tint au milieu d’eux et leur dit : « La paix soit avec vous. » 20Tout en parlant, il leur montra ses mains et son côté. En voyant le Seigneur, les disciples furent tout à la joie. 21Alors, à nouveau Jésus leur dit : « La paix soit avec vous. Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. » 22Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et leur dit : « Recevez l’Esprit Saint, ceux à qui vous remettrez les pêchés, ils leur seront remis ; 23ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. »

Prédication
Les récits d’Actes 12 et Jean 20, me font un peu penser à la situation que nous avons vécue récemment : ce confinement, dont nous ne sommes pas tout à fait sortis. Avec le texte des Actes, nous voyons les apôtres et quelques femmes, dont Marie la Mère de Jésus, et ses frères, confinés « dans la chambre-haute » (Actes, 1, 12) au cœur de la vieille ville de Jérusalem. Ils avaient même leur permission de sortir, à moins de 1 km, puisqu’ils « étaient assidus à la prière » (Actes 1, 14), au Temple. Ils devaient faire aussi leurs courses de première nécessité. Ils ont tenu ainsi 50 jours, presque autant que nous, sauf que nous ne pouvions pas aller au temple !
Le second texte évoque le confinement dans la maison de Jérusalem, où ils s’étaient enfermés depuis trois jours, « par crainte des Juifs » (Jn. 20, 19). Enfermement, expectative inquiète, crainte : là s’arrête la comparaison avec notre situation, car l’essentiel dans ces deux récits est l’irruption de l’Esprit qui va bouleverser la vie des apôtres.
L’événement annoncé par le Ressuscité : « et moi, je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis ; pour vous, demeurez dans la ville jusqu’à ce que vous soyez, d’en haut, revêtus de puissance » (Luc, 24, 49), cet événement se produit, selon Luc, le jour de la fête de Shavouot, sept semaines, c'est-à-dire cinquante jours après Pâques, d’où le nom de pentekostè, la « cinquantaine ». A l’origine, il s’agissait d’une fête païenne, héritée des Cananéens lors de l’entrée dans la Terre promise, durant laquelle on célébrait les moissons. Mais dans le cours du 1er siècle, elle se transforme en fête de l’Alliance conclue par Dieu avec Noé, puis du don de la Torah au Sinaï. Au temps de Jésus, cette mutation de sens était en cours. La date indiquée par Luc pour l’irruption de l’Esprit sur les croyants est donc symboliquement chargée : à la Pentecôte, Dieu scelle une Alliance nouvelle avec son peuple réuni dans la foi en Christ, alliance fondatrice de l’Eglise.
La venue de l’Esprit s’accompagne, dans le récit de Luc, des signes qui, dans l’Ancien Testament, annoncent la présence de Dieu : le vent violent ; le feu (1R. 9, 11 ; Ex, 19, 8 ; Ps, 104, 4). La conséquence immédiate de la venue de l’Esprit, c’est que ceux qui l’ont reçu se mettent à parler dans la langue de chacun des auditeurs. Et ils sont nombreux, venus à Jérusalem de tout le monde Méditerranéen oriental, pour l’un des pèlerinages les plus importants du calendrier judaïque ! Mais notons que ce sont tous des Juifs ou des prosélytes, c'est-à-dire des païens convertis au judaïsme. Il faut se rappeler que le christianisme est né dans le monde juif. Certes la Pentecôte préfigure la mondialisation de l’évangélisation annoncée dans Actes 1,8, mais pour l’heure, c’est bel et bien à des Juifs que les apôtres s’adressent. Dans ces conditions, pourquoi s’étonner de ce que chacun les entende dans sa langue maternelle ? En effet, les Juifs du Moyen-Orient de l’époque connaissaient l’hébreu ou l’araméen, à plus forte raison ceux qui montaient à Jérusalem pour les trois grandes fêtes juives qui faisaient l’objet d’un pèlerinage : Pâques, la fête des Semaines et celle des Cabanes. C’étaient des adultes, pieux qui lisaient la Bible dans le texte et ne pouvaient donc ignorer la langue de leurs ancêtres. Le récit de Luc a donc valeur allégorique : il annonce que la Bonne Nouvelle est destinée à toutes les langues, c'est-à-dire à tous les peuples, sans aller jusqu’à dire, ici, qu’elle s’adresse aux païens, mais il est bien dans sa nature d’être universaliste. Jésus l’avait annoncé : « vous serez mes témoins jusqu’aux extrémités de la terre » (Actes 1, 8)

On pourrait dire que la Pentecôte c’est un anti Babel. Les hommes avaient élevé une tour pour atteindre Dieu et le défier dans le ciel, maintenant c’est Dieu qui après avoir établi une Nouvelle Alliance en son Fils, confirmée à Pentecôte, descend vers les hommes pour leur parler, et le langage qu’il emploie est compris de tous car il s’adresse à leur cœur. Chaque homme est respecté dans sa particularité symbolisée par la langue du pays où il vit, mais l’Esprit parvient à réaliser l’unité dans la diversité.
Si j’osais un anachronisme, je dirais : voilà un temps de confinement particulièrement réussi par les apôtres. Cinquante jours pendant lesquels ils sont restés enfermés et, au bout de ce temps, ils ont inventé, sous l’action de l’Esprit, une autre manière de communiquer et de créer du lien. Ah, si notre confinement à nous pouvait aboutir à un résultat analogue !
Car, de même que les apôtres, sous l’impulsion de l’Esprit, se sont trouvés transformés, il faudra peut-être nous remettre en question : exit le temps des spécialiste, de ceux qui savent et n’ont rien vu venir ; il faudra bien que nous qui n’en savons pas plus que les autres, nous apprenions au moins à devenir plus humains.
La fête du déconfinement ne devrait laisser personne indifférent car ce que nous avons vécu ces derniers jours nous conduit à nous poser des questions du type : « on a quand même été les témoins d’une période bizarre ; il a fallu un simple virus pour bouleverser notre existence et celle de la planète, pour mettre à genoux nos économies ; jamais je n’aurais cru qu’une telle chose puisse arriver, d’un coup, aussi vite ! Et maintenant… ? » Maintenant, n’y a-t-il pas quelque chose à changer dans nos vies pour qu’elles connaissent une forme de renaissance, pour un monde plus humain, dans un cadre enfin plus respectueux de tous les équilibres ?
La Pentecôte juive ou « fête des Semaines » était liée à la Pâque juive puisqu’elle se déroulait sept semaines après cette dernière. Il en va de même pour la Pentecôte chrétienne mais, en fait, si une célébration chrétienne de Pâques est attestée dès les années 40-50, il n’en va pas de même pour la Pentecôte. La période festive de cinquante jours, la cinquantaine, pentekostè qui débutait dans la nuit pascale, célébrait à la fois la résurrection, l’ascension et la venue de l’Esprit, sans qu’il y ait eu une fête particulière de Pentecôte et de l’Ascension. Le récit de Jean (20, 19-23) montre particulièrement bien ce lien entre Pâques et la venue de l’Esprit, puisque ce même Esprit Saint est donné aux disciples le soir de la Résurrection, lorsque Jésus se rend présent au milieu d’eux. Examinons maintenant le texte de Jean qui vient d’être lu.
Il n’est pas question de débattre pour savoir quelle était la nature du corps du Christ ressuscité. Une certitude se dégage de ce récit : lui qui était mort, est bien vivant. Les apôtres qui ont bénéficié de sa manifestation au milieu d’eux, plusieurs fois après la Résurrection, en sont témoins. Au-delà de cette certitude, comment lire ce texte. Dès l’époque patristique des premiers siècles de l’Eglise, les Pères ont développé avec prédilection, ce que l’on appelle la lecture allégorique des Écritures. En fait, les prédicateurs d’aujourd’hui, sans le savoir peut-être, continuent à appliquer cette lecture aux textes sacrés. Dans le cas présent, je vois deux interprétations allégoriques possibles :
1 – Christ est capable de briser les verrous pour nous rejoindre dans nos existences. Quand nous sommes enfermés comme les apôtres, dans nos peurs, nos problèmes ; quand nous avons m’impression que nous sommes seuls, dans une impasse, incapables de nous en sortir ; quand nos cœurs sont verrouillés dans la douleur, endurcis par l’existence, nous comprenons, en lisant ce récit que le Christ peut briser nos verrous. Nous savons qu’il peut nous rejoindre dans notre enfermement et nous libérer de tout ce qui nous bloque et nous empêche de vivre. Les portes fermées ne sont rien pour lui, il nous libère et nous trace une voie qui conduit à la vie, sa Vie. Laissons-nous gagner par cette certitude comme les disciples ont été remplis de la certitude de sa présence dans leur vie confinée
2 – Il dit aux apôtres qu’il vient visiter : « la paix soit avec vous ». Cette paix, n’est pas une notion abstraite, une idée. Celui qui prononce cette phrase porte sur lui les traces de son supplice : « tout en leur parlant il leur montra ses mains et son côté. »(v 20). Il leur rappelle, et il nous rappelle, qu’il s’est fait homme, pour nous rejoindre au plus profond de notre nuit, jusqu’à subir dans son humanité l’angoisse et la réalité d’une souffrance atroce. Malgré tout, pour toute l’humanité, il a vaincu la mort et la souffrance, par sa résurrection. C’est pour cela qu’il peut nous dire maintenant : « la paix soit avec vous » (v. 19) La paix, malgré toutes vos épreuves, elle vous est acquise. Cette certitude est susceptible de nous établir dans une sérénité que rien ne peut troubler : « les disciples furent tout en joie (v. 20).
Cette apparition apaisante du Christ a une triple conséquence :
1ère conséquence : L’envoi en mission. « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie »
Le mandat que Jésus confie à ses disciples est mis en relation avec celui que le Père lui a confié. C’est Dieu qui les envoie, qui nous envoie, pour porter à l’humanité la Bonne-Nouvelle de Jésus-Christ.

2e conséquence : Le don de l’Esprit : « Recevez l’Esprit saint ». Il est bon de nous rappeler que toute activité missionnaire ne dépend pas des hommes, même si Dieu veut avoir besoin de nous, mais avant tout, de l’action de l’Esprit. Que serait devenu ce groupe de disciples timorés et confinés, sans l’Esprit qui les a transformés et a rendu leur parole vivante et agissante « nous les entendons annoncer dans nos langues les merveilles de Dieu » ( Actes. 2, 11). Les pèlerins présents à Jérusalem pour la Pentecôte n’auraient rien entendu si l’Esprit ne les avait rendus intelligents aux paroles prononcées par les apôtres, quel que soit le vocabulaire, la grammaire, la syntaxe utilisés. La preuve : certains parmi les auditeurs, parce qu’ils étaient bloqués dans leurs certitudes, ne comprenaient rien et « s’esclaffaient : ils sont pleins de vin doux ». (Actes 2, 13)
3e conséquence : Le pouvoir de pardonner. Il ne s’agit pas d’une compétence donné à une institution et à des individus choisis par elle. On ne peut détacher ce pouvoir de l’invitation à porter la Bonne-Nouvelle. La parole diffusée est porteuse par essence, de libération et de pardon pour ceux qui l’entendent. Seuls ceux qui refusent de l’entendre et de la recevoir restent enfermés dans leur culpabilité.
Celui qui brise les verrous pour nous rejoindre dans nos existences ; celui qui nous offre sa paix parce qu’il nous a rejoint dans notre humanité et l’a libérée, c’est le même qui nous envoie en mission, nous donne son Esprit et nous invite à porter une parole de liberté et de pardon.
Confession de foi
Je crois au Dieu qui est à la fois Père, Fils et Esprit.
Je crois au Dieu dont la toute puissance est celle d’un Père respectueux de ses enfants.
Je crois au Dieu créateur qui est à l’origine de tout ce qui existe, le visible et l’invisible.
Je crois en Jésus-Christ image visible du Dieu invisible, présent à la création de l’univers, Dieu fait homme, qui est né, a apporté la Bonne Nouvelle, a souffert, a accepté une mort ignominieuse sur une croix.
Je crois en Jésus-Christ ressuscité, présent à son Eglise jusqu’à la fin des temps, qui a initié en elle son Royaume par sa prédication.
Je crois au Saint-Esprit qui procède du Père, que le Fils nous envoie. Je crois en l’Eglise dynamisée par l’Esprit.
Je crois que, justifié par le Christ, ma vie se poursuivra, autrement et pleinement, au-delà de ma mort, dans le Royaume de Dieu qui aura trouvera son accomplissement.
Chant spontané : Louange à Dieu, le Créateur, en Jésus-Christ, notre Sauveur. Au Saint-Esprit le défenseur. Alléluia (3 fois).
(Temps de silence)
La Sainte Cène
Préface
Louons Dieu : Il est bon, et c’est notre joie de remercier Dieu pour la vie qu’il nous donne, la vie terrestre et la vie éternelle,
Pour l’eau de notre baptême, pour le pain et le vin de son repas.
Il est bon et c’est notre joie d’être les invités, les frères et les sœurs de Jésus-Christ, de reconnaître dans ce pain et ce vin, les signes de son amour, de sa mort, de sa résurrection, et l’annonce du Royaume.
Il est bon et c’est notre joie d’implorer la venue de l’Esprit-Saint, afin qu’en mangeant ce pain et en buvant ce vin nous recevions la vie qui vient de Dieu et que nous ayons communion les uns avec les autres.
Il est bon et c’est notre joie de chanter la grâce et la fidélité du Seigneur :
« Saint, Saint, Saint, le Seigneur, Dieu de l’univers, le ciel et la terre sont remplis de sa gloire, hosanna, au plus haut des cieux. Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, hosanna au plus haut des cieux ! »
Rappel de l’institution
Le Seigneur Jésus, la nuit où il fut livré prit du pain et, après avoir rendu grâce, il le rompit et dit : « Ceci est mon corps, livré pour vous, faites cela en mémoire de moi. »
Il fit de même pour la coupe après le repas en disant : « Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, faites cela, toutes les fois que vous en boirez, en mémoire de moi. » Car toutes les fois que vous mangez ce pain et buvez à cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne (1 Co.11, 23-26).

Chant (ARC 588) : version chorale
Refrain : Pain rompu pour un monde nouveau, gloire à toi Jésus-Christ,
Pain de Dieu viens ouvrir nos tombeaux, fais nous vivre de l’Esprit.
Tu as donné ton corps pour la vie du monde,
Tu as offert ta mort pour la paix du monde.
Pain rompu….
Tu as rompu le pain qui restaure l’homme,
A tous ceux qui ont faim s’ouvre ton royaume.
Pain rompu….
Quand retentit pour toi l’heure du passage,
Tu donnes sur la croix ta vie en partage.
Pain rompu....
Communion
Le pain que nous rompons est communion au corps du Christ.
La coupe pour laquelle nous rendons grâce est communion au sang du Christ versé pour nous.
Dans le silence de nos cœurs, nous communions en esprit au corps et au sang du Seigneur, avec nos frères dispersés.
Action de grâce
Pour ce pain et ce vin, bénis sois-tu, Dieu notre Père ; pour ta présence en Jésus-Christ, bénis soi-tu.
A nous qui avons la nourriture, donne faim et soi de justice, de paix et d’amour, apprends-nous le partage.
Intercession
Saint-Esprit, don du Père aux hommes,
Aux puissants donne l’esprit d’humilité.
Aux solitaires insuffle l’esprit communautaire.
A ceux qui sont près de leurs sous, inspire le sens du partage.
A ceux qui sont renfermés sur eux-mêmes, donne un esprit d’ouverture.
A tous les vieux de mentalité, redonne l’esprit d’une nouvelle jeunesse.
A ceux qui sont retors, accorde un esprit de droiture.
A ceux qui sont exclus, mets sur leur route quelqu’un qui les guidera vers la réintégration.
A ceux qui ne savent plus où ils en sont, donne une orientation.
Aux angoissés, insuffle un esprit de sécurité.
Aux fanatiques : souffle sur les braises de la tolérance.
Aux mal-aimés, donne un rendez-vous de l’amour.
Et à nous tous qui sommes un peu tout cela, à un moment ou à un autre, donne l’esprit de Vie.
Ensemble, Père, comme ton Fils Jésus nous l’a enseigné, guidés par l’Esprit, nous te disons :
Notre Père
qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ;
pardonne-nous nos offenses
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation
mais délivre-nous du mal,
car c’est à toi qu’appartiennent
le règne, la puissance et la gloire, aux siècles des siècles.
Amen.
Envoi et bénédiction
« Alors, à nouveau Jésus leur dit : la paix soit avec vous. Comme mon Père vous a envoyés, moi aussi je vous envoie. Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et leur dit : recevez l’Esprit Saint » (Jean 20, 21-22)
Confortés par cette promesse, allons, avec l’assurance que Dieu ne nous abandonne pas et efforçons nous de garder au cœur un esprit missionnaire.
Que les Seigneur nous bénisse et qu’il nous garde dans sa paix, lui qui est Père, Fils et Esprit Saint.
Chant spontané.
Que la grâce de Dieu soit sur toi, pour t’aider à marcher, dans ses voies,
Reçois tout son pardon et sa bénédiction,
Va en paix, dans la joie, dans l’amour.
