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Eglise Protestante Unie de Narbonne

Prédication pour le culte suspendu du dimanche 3 mai 2020

1 Mai 2020, 15:20pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

 

  Eglise protestante unie de Narbonne

 

Culte du dimanche 3 mai 2020

par la Prédicatrice mandatée Joëlle Alméras

 

 

Introduction par le Président Patrick Duprez:

 

Sœurs et Frères,

Ce dimanche Joëlle va nous guider dans l’Évangile de Jean chapitre 10, versets 1 à 10.

Ne nous trompons pas de bergers, les brebis elles le savent qui est leur berger mais nous ? Ces « spécialistes » qui parlent, parlent, et se contredisent … qui croire ? La science ne se fait pas sur un plateau de télévision, elle  avance dans les laboratoires, elle calcule, compare, analyse et ose dire ses limites…  « je ne sais pas » « il faut tester »…

Oui sœurs et frères la période que nous vivons est difficile, nous sommes comme ces brebis sans bergers…

Je ne suis ni berger,  ni scientifique, ancien psychologue clinicien, je sais qu’il ne faut pas hésiter à parler, à dire son attente, sa peur si c’est le cas, son espérance…avec le langage nait la rencontre avec l’autre, c’est parce qu’il nous dit « tu » que nous pouvons dire « je » et de l’échange nait la confiance, et la découverte merveilleuse que l’autre est comme nous, il cherche, se cherche.

Et de ces rencontres peut naître quelque chose qui ressemble à la confiance…

Sœurs et frères, chers paroissiens, nous avons tous besoin en ces temps hors de tout ce que nous savions, de ces mots, de ces regards, de ces sourires, des ces moments pour que vivre en nous les paroles et les regards du ressuscité !

Ce Dimanche 3 mai  à 10h30 (heure de nos cultes), nous serons réunis par la grande et belle chaine de notre prière afin d’être tous ensemble réunis.

Comment faire ? Je vous propose à 10h.30 d’allumer une petite bougie, de prendre l’Évangile du jour :

Jean Chapitre 10 versets 1 à 10

 

 

Vous pourrez suivre le culte grâce à Martine et  à Eric, et qui a été préparé par Joëlle, vous pourrez entendre toute cette liturgie et la prédication puisque Joëlle à tout enregistré, qu’elle en soit remercié.

Nous serons ainsi ensemble quelques instants par un cercle de prière.

Mais si vous le désirez en nous communiquant vos coordonnées on peut aussi vous appeler, et nous nous sentirons moins seuls, nous pourrons prier ensemble aussi ainsi.

Pour l'enregistrement audio du culte : cliquer ici.

Par ailleurs n’oubliez pas : Vous pouvez entendre l’Eglise Protestante Unie sur :

·       France Culture (FM 96.5), le dimanche matin de 8h30 à 9h pendant la tranche protestante.

·       Notre pasteur Charles Klagba est diffusé sur R.C.F (FM 98.2) « Présence protestante » tous les jeudis soir à 20h et tous les dimanches matin à 10h,

·       France 2 le dimanche matin.

 

Pour nous joindre :

La Paroisse : 04 68 43 25 68 et http://erf-narbonne.over-blog.com

Le Pasteur : 06 01 82 29 67 – Eric (Latrille, le secrétaire) : 06 79 02 36 23  – Martine (la trésorière) : 06 58 67 68 77 – Félicité (Vice  Présidente) : 06 86 04 01 75 –Isabelle (Vice Présidente) 06 46 64 15 65 . Noël (trésorier adjoint) : 06 12 39 69 39 – Franck Flugge (secrétaire adjoint) : 06 18 47 33 18 - Les miennes (le président) : 06 20 44 76 85

Anne (Latrille) : 06 73 20 89 67 – Nicole (Riera) : 06 67 50 36 76 – Emmanuelle (Faraut – Pharmacienne) : 06 73 32 15 44 – Joëlle : au 04 68 48 63 98 se propose de prier avec vous l’après midi.

Sœurs et Frères, nous ne sommes pas seuls,

Nous sommes aimés

Le Seigneur est présent et nous bénit

Patrick Duprez

Président

Culte du dimanche 3 mai 2020

par la Prédicatrice mandatée Joëlle Alméras

Enregistrement audio : Cliquer ici

 

Chants :

      Chant 1 : Cantique 429 c’est vers toi que je me tourne

      Chant 2 : Psaume 100 « vous qui sur la terre habitez »

Spontané cantique 451 « voici mon cœur » strophe 1, 2 et 4

Chant 3 : cantique 626 « j’ai  soif de ta présence »

Chant 4 cantique 417 « tu peux naitre de nouveau »

spontané cantique 822 louange à Dieu

 

 

Lectures bibliques :

Évangile de Jean 10,  versets 1 à 10

 

 

 

Ouverture:

Fil rouge : « tout dépend…»

(Avec Lire et Dire)

 

 

PROCLAMATION DE LA GRACE DE DIEU ET ACCUEIL

 

La grâce et la paix vous sont donnés de la part de Dieu notre Père et de Jésus-Christ notre Sauveur.

 

Toi qui as des oreilles pour entendre,

Écoute ce que l’Esprit dit à l’Église :

Voici ce que dit l’Amen,

Le témoin fidèle et véritable,

L’auteur de la création de Dieu…

Voici, je me tiens à la porte et je frappe.

Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte,

J’entrerai chez lui,

Je dînerai avec lui, et lui avec moi.

 

Le Christ est sur le seuil de notre maison ;

Il a le heurtoir à la main,

Et il frappe à notre porte.

Que celui qui a des oreilles pour entendre tourne la poignée,

Car la porte ne peut s’ouvrir que de l’intérieur.

 

Je vous invite à la prière :

Au commencement de ce culte,

Nous savons que tu es là,

Et que tu nous attends.

En répondant à ton invitation,

Nous avons fait le choix d’ouvrir notre porte.

Tu es l’hôte, et tu es l’invité.

Tu es le vivant au milieu de nous.

Nous sommes réunis en ton nom.

Accorde-nous de t’accueillir et de te rejoindre.[1]

 

 

Chant 1 :  Cantique 429 c’est vers toi que je me tourne : https://www.youtube.com/watch?v=pc9hrs6HCN4

 

C’est vers toi que je me tourne,

Je veux marcher dans tes voies

J’élève les mains pour te rencontrer,

Mon cœur désire te chanter,

Pour bénir et célébrer ton saint nom,

Car tu es fidèle et bon.

Seigneur, ô Seigneur, je veux te donner

Seigneur, ô Seigneur, ma vie à jamais.

Mes yeux contemplent ta gloire,

Ta vie ranime ma foi,

Ta paix et ta joie inondent mon cœur,

Toi seul fais tout mon bonheur.

Je veux proclamer que tu es celui

Qui chaque jour nous bénit.

Seigneur, ô Seigneur, je veux partager

Seigneur, ô Seigneur,

Ton éternité.

Seigneur, ô Seigneur, je veux partager

Seigneur, ô Seigneur,

Ton éternité.

 

LOUANGE

Louons Dieu avec le Psaume 23.

 

Le Seigneur est mon berger

Je ne manquerai de rien.

Le Seigneur est mon repos,

Il me fait reposer dans de verts pâturages.

Le Seigneur est ma paix,

Il me conduit près des eaux paisibles.

Le Seigneur est ma consolation,

Il restaure mon âme.

Le Seigneur est mon chemin,

Il me conduit sur les sentiers de la justice.

Le Seigneur est ma confiance,

Quand je marche dans une vallée d’ombre et de mort,

Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi.

Le Seigneur est mon soutien,

Ta houlette et ton bâton, voilà mon réconfort.

Le Seigneur est mon ami,

Tu dresses devant moi une table, face à mes adversaires.

Le Seigneur est ma victoire,

Tu parfumes d’huile ma tête, et ma coupe déborde.

Le Seigneur est mon allégresse,

Oui, le bonheur et la grâce m’accompagneront

Tous les jours de ma vie.

Le Seigneur est mon espérance,

Seigneur, je reviendrai dans ta maison

Aussi longtemps que je vivrai.[2]

 

Chant 2 : Psaume 100 « vous qui sur la terre habitez »

https://www.youtube.com/watch?v=k3q11CrAvvc

 

1. Vous qui sur la terre habitez,

Chantez à pleine voix, chantez !

Réjouissez-vous au Seigneur,

Égayez-vous à son honneur.

 

2. Lui seul est notre souverain ;

C'est lui qui nous fit de sa main,

Nous le peuple qu'il mènera

Le troupeau qu'il rassemblera

 

3. Présentez-vous tous devant lui

Dans sa maison dès aujourd'hui ;

Célébrez son nom glorieux

Exaltez le jusques aux cieux.

 

4. pour toi Seigneur que notre amour

Se renouvelle chaque jour

Ta bonté, ta fidélité,

Demeurent pour l’éternité.

 

PRIERE DE REPENTANCE

 

Seigneur,

J’ai manqué ton rendez-vous d’amour

Quand tu m’attendais sur le pas de la porte

 

Je te savais posté à ce carrefour,

Présent pour me parler,

Et moi, je courais comme un voleur

D’une idée à l’autre

D’une consommation à l’autre

D’un papier à l’autre…

 

En moi je ne trouvais plus

Ce temps d’arrêt pour t’écouter

En moi je ne trouvais plus cet espace

Où tu peux prendre place

 

J’ai manqué ton rendez-vous d’amour

Quand tu m’attendais sur le pas de la porte

 

Peu à peu

J’ai grignoté le temps et l’espace

Pour t’accueillir et te recevoir

Je t’ai tenu pour peu de chose…

 

Viens Seigneur

Viens me pardonner ![3]

Amen

 

Spontané 1 cantique 451 « voici mon cœur » strophe 1

 

Voici mon cœur, je viens vers toi Seigneur.

Jésus, je suis devant ta croix,

J’y vois tout ton amour pour moi.

Voici mon cœur, je viens vers toi Seigneur.

 

PAROLES DE PARDON

 

Accueillons les paroles de pardon dans l’assurance que rien ne peut nous séparer de l’amour que Dieu nous a manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur :

 

Des scribes et des pharisiens reprochent à Jésus d’accueillir les pécheurs.

Il leur répond avec des paraboles.

Un homme a perdu une brebis.

Il laisse son troupeau et part à sa recherche.

Quand il la retrouve, il appelle ses amis et leur dit :

Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis.

Oui, il y a de la joie dans le ciel

Quand une brebis perdue retrouve le troupeau.

Il y a de la joie dans le ciel

Chaque fois d’un homme, qu’une femme,

Se tourne vers Dieu pour déposer en lui

Sa peur, son fardeau,

Ses fautes, ses échecs,

Ses oublis, son errance.

Que la joie de Dieu soit avec t oi !

Elle est ton pardon,

Elle est ta paix.[4]

 

Spontané 2 cantique 451 « voici mon cœur » strophe 2

 

Voici mon cœur, je viens vers toi Seigneur.

Tu as pardonné jusqu’au bout,

Pour que je me mette à genoux.

Voici mon cœur, je viens vers toi Seigneur.

 

VOLONTE DE DIEU

 

Pardonné et libéré, écoutons quelle est la volonté de Dieu pour nous, comme l’a entendue l’Église de Philadelphie :

 

Ainsi parle le Saint, le Véritable,

Qui tient la clé de David

Qui ouvre et nul ne fermera,

Qui ferme et nul ne peut ouvrir :

Je sais tes œuvres.

j’ai placé devant toi une porte ouverte que nul ne peut fermer.

Tu n’as que peu de force et pourtant,

Tu as gardé ma parole et tu n’as pas renié mon nom. (…)

je viens bientôt.

Tiens ferme ce que tu as pour que nul ne te prenne ta couronne.

Le vainqueur, j’en ferai une colonne

Dans le temple de mon Dieu

Et il n’en sortira jamais plus. (…)[5]

 

Spontané 3 cantique 451 « voici mon cœur » strophe 4

 

Voici mon cœur, je viens vers toi Seigneur.

Oui, j’ai reconnu ton amour,

Pour toi je chanterai toujours.

Voici mon cœur, je viens vers toi Seigneur.

 

[1] GALETTE ET CRUCHE tome 2 page 34

[2] La galette et la cruche tome 2 p. 50

[3] D’après Traces vives p. 57

[4] La galette et la cruche tome 2 p.84-85

[5] Apocalypse 3 , 7 - 12

 

 

Prions avant de lire les Écritures :

 

Au petit matin,

Le soleil est juste une ligne de lumière qui dessine l’horizon.

A midi,

Le soleil éclaire et réchauffe toutes les pièces de notre maison.

Au couchant,

Le soleil est une boule rouge qui illumine notre regard.

La nuit,

Le soleil n’est plus, mais il reste présent dans notre mémoire.

Le soleil est toujours le même…

Et pourtant, nous le voyons différemment

Selon les temps de la journée.

 

Je vous invite à la prière :

 

Seigneur, ta Parole est comme le soleil,

Le matin, elle souligne l’horizon de ma journée.

A midi, elle éclaire mes décisions et mes pensées.

Le soir, sa lumière est douce pour dire la paix.

La nuit, je garde la mémoire de sa clarté.

Au moment où nous ouvrons les pages de l’Écriture,

Que se pose ta lumière sur notre lecture.[1]

 

 

LECTURE BIBLIQUE ET PREDICATION

 

JEAN 10, 01 - 10

 

1 Amen, amen, je vous le dis, celui qui n'entre pas dans l'enclos à brebis par la porte, mais qui l'escalade par un autre côté, celui-là est un voleur et un bandit. 

2 Mais celui qui entre par la porte est le berger des brebis. 

3 C'est pour lui que le gardien ouvre la porte ; les brebis entendent sa voix ; il appelle ses propres brebis par leur nom et les mène dehors. 

4 Lorsqu'il les a toutes fait sortir, il marche devant elles ; et les brebis le suivent, parce qu'elles connaissent sa voix. 

5 Elles ne suivront jamais un étranger ; elles le fuiront, parce qu' elles ne connaissent pas la voix des étrangers.

6 Jésus leur tint ce discours figuré, mais eux ne surent pas ce qu'il leur disait.

7 Jésus leur dit encore : Amen, amen, je vous le dis, c'est moi qui suis la porte des brebis. 

8 Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits ; mais les brebis ne les ont pas écoutés. 

9 C'est moi qui suis la porte ; si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé ; il entrera et sortira et trouvera des pâturages. 

10 Le voleur ne vient que pour voler, abattre et détruire ; moi, je suis venu pour qu'elles aient la vie et l'aient en abondance.

 

Chant 3 : cantique 626 « j’ai  soif de ta présence »

https://www.youtube.com/watch?v=cbWogzm5R5Y

 

1. J'ai soif de ta présence,

 Divin chef de ma foi.

Dans ma faiblesse immense,

Que ferais-je sans toi ?

 

Refrain

Chaque jour, à chaque heure,

Oh ! j'ai besoin de toi !

Viens, Jésus et demeure

Auprès de moi !

 

2. Pendant les jours d'orage,

D'obscurité, d'effroi,

Quand faiblit mon courage,

Que ferais-je sans toi ?

 

3. ô Jésus, ta présence,

C'est la vie et la paix

La paix dans la souffrance,

Et la vie à jamais.

 

 

Jean 10, 01 - 10

 

Fil rouge : « tout dépend…»

(Avec Lire et Dire)

 

Introduction : « Quel merveilleux passage de l’Évangile ! Je ne sais pas vous, mais moi je trouve génial un texte qui m’invite à me mettre à la place d’une brebis. Qui n’a jamais rêvé d’être un petit nuage cotonneux sur pattes ? (…) Bon, je pousse peut-être l’image un poil trop loin, excusez-moi… Ceci dit, ce texte me parle, précisément parce qu’il regorge d’images. (…) Par contre, ce n’est pas tout de dire que c’est cool d’être une brebis, après, il faut encore en comprendre la portée. Ce qui n’est visiblement pas très facile à en croire le verset 6. Heureusement que Jésus est fin pédagogue ! Après avoir expliqué l’importance de la voix, il explore l’image de la porte jusqu’à enfin affirmer la chance qu’on a d’avoir un bon berger qui s’occupe de nous ![2] » 

Les paraboles, ou plutôt comme ici, les métaphores, si toutefois, nous ne sommes pas trop contaminés par l’esprit de sérieux, sont faites pour notre plaisir d’interpréter, parce qu’elles sont constituées de multiples facettes, qu’elles offrent de multiples possibilités, et chacune est un chemin que notre spiritualité peut emprunter [3]».

Alors je me lance avec, à l’esprit, les auditeurs et les lecteurs de ce texte qui, à son audition ou sa lecture, peuvent entendre une chose ou une autre avec pour conséquence des chemins de vie qui peuvent être diamétralement opposés. Tout dépend… tout dépend des dispositions du cœur. Dans un premier temps, nous situerons le contexte scripturaire et temporel de notre texte, sans perdre de vue que Jésus s’adresse aux pharisiens tout au long de notre passage. Nous aborderons, dans un deuxième temps les images ; j’aime particulièrement sur celle de la porte. Et pour finir, nous parlerons du troupeau qui entre et sort par cette porte, un troupeau où l’on pourrait voir des brebis-mouton de Panurge ou rebelles, blanches ou noires, qui se prennent même parfois pour des chèvres récalcitrantes. Tout dépend…

 

1) Contexte : Le contexte : notre texte se situe juste après l’épisode de l’aveugle guéri où les pharisiens manifestent une mauvaise foi à faire grincer des dents ; ce qui conduit Jésus à les accuser d’aveuglement et de péché. Un contexte, donc, polémique qui explique le verset 1. Aveugles, pécheurs, voilà les adversaires de Jésus devenus des voleurs et des bandits. C’est à eux qu’il s’adresse.

Nous pouvons aussi situer le contexte de rédaction. Les lecteurs de l’Évangile de Jean, à la fin du premier siècle de notre ère avaient été expulsés de la synagogue et ils étaient en conflit ouvert avec les pharisiens qui avaient pris le pouvoir religieux. Et de plus, ils vivaient des brimades et des persécutions de la part des romains. Ils avaient vraiment besoin de compréhension et de réconfort, comme les juifs qui côtoyaient Jésus, troupeau aux bergers incompétents, balloté ça et là par des bergers imposteurs ou des froussards qui fuient à l’approche du loup. Alors voilà l’intervention d’un berger providentiel, efficace, empathique… ne connait-il pas chacune de ses brebis par son nom ? Fort et courageux aussi, à n’en pas douter. Car, à l’époque, les troupeaux étaient conduits dans des enclos où la porte n’avait pas de battants. C’était une ouverture, à l’air libre que l’on pouvait franchir dans un sens ou dans l’autre. Du coup, le berger, pour veiller sur son troupeau, s’allongeait carrément en travers et pour passer, il aurait lui marcher dessus. Un risque conséquent !

2 ) les images : Faisons, avec notre lecture, un aller-retour entre la réaction des auditeurs pharisiens et l’enseignement de Jésus tout en images.

- Les pharisiens, forcément, écoutent et n’en pensent pas moins. Que pouvaient-ils percevoir, en leur fort intérieur, de ce qui pour eux, n’est qu’un galimatias de propos tout à fait « hors de propos ». Le berger, évidemment, est dans l’imagerie juive un rappel de nombreux textes du Premier Testament. Par exemple, un berger, comme David, devenu roi. Jésus dit haut et fort avec cette image, sa légitimité, sa capacité à prendre soin d’un troupeau dont les pharisiens, qui connaissent les écrits du prophète Ézéchiel, savent qu’il n’est autre que le peuple d’Israël. Il connait chaque brebis par son nom et elles ne répondent qu’à sa voix ! Voilà, ce qu’affirme Jésus.

- Et maintenant, il parle de porte et rajoute même une couche supplémentaire à la controverse. « Moi, je suis la porte des brebis » : « Ego eimi » : moi je suis ! Voilà un terme qui ouvre une perspective absolument irrecevable pour ses adversaires. Quoi ! il ose se prétendre « Je suis » ! « eigo eimi» !… Peut-être ont-ils associé ces mots au Psaume que nous avons numéroté 23ème : « l’Éternel est mon berger ». Quelle audace ! quelle effronterie ! quel blasphème ! Un rien du tout qui s’auto-promeut berger et qui se prend pour l’Éternel ! Ou alors, à ses paroles, la malédiction du prophète Ézéchiel a-t-elle résonné dans leur cœur : « quel malheur pour les bergers d’Israël qui se repaissent eux-mêmes ![4] » Ce Jésus, décidément, il a toutes les audaces… LE berger ! et maintenant LA porte ! un passage protecteur et libérateur ! pourquoi pas, tant qu’à faire, dire que c’est lui qui a libéré Israël du joug égyptien en se faisant passage c'est-à-dire pâque ! C’est une façon de voir les choses. Je les imagine, ces pharisiens, au bord de la suffocation et de l’infarctus !

– le troupeau lui, parqué d’abord dans l’enclos, entend la voix du berger, et passant par la porte, le suit sans crainte, raconte Jésus. Nous y reviendrons.

 

Ces images, qui touchent les pharisiens comme autant de dards empoisonnés et les inondent d’une sombre, noire et meurtrière colère nous parlent, à nous aussi, aujourd'hui, à Narbonne, mais elles ont un tout autre effet en nous. Comme je le disais, tout dépend…

 

LECTURES BIBLIQUES

Écoutons d’abord Jésus parler de lui.

- Il est le berger capable d’affronter les pires situations pour son troupeau, jusqu’à la mort, poussant ainsi à son comble un amour passionné pour ses brebis. Une précision cependant : « Il annonce sa mort. Mais ce n’est pas ici dans le sens d’un sacrifice expiatoire. Cette mort est la conséquence du risque pris dans son affrontement décisif avec les puissances du mal. Il est le berger qui combat pour nous et offre librement sa vie pour nous faire vivre. Ce texte peut introduire une méditation sur le sens de la passion ».

- Il est aussi la porte que l’on peut franchir dans un sens ou dans l’autre ; « elle permet les allées et venues des brebis, symbole de liberté et de sécurité. » J’imagine que Jean, nourri des écrits anciens, avait, lui aussi, à l’esprit le Psaume 23 : « le Seigneur me fait coucher dans de verts pâturages, symboles de vie en abondance. Notre texte illustre la notion johannique de la vie éternelle, qui n’est pas seulement une grandeur eschatologique, mais déjà, réalité présente, à recevoir dans la foi ». Voilà ce que nous, aux antipodes des pharisiens, nous entendons. Oh oui ! tout dépend…

 

3) et nous ? Puisque nous parlons de nous, ce troupeau, parlons-en. Une affirmation nous imprègne, tout entier, d’un état serein dans nos cœurs apaisés : « le bon berger connait ses brebis, et ses brebis le connaissent ». Beaucoup de commentateurs font une transposition du troupeau à l’Église. Marion Muller-Colard écrit, je cite : « Mais l’Église n’est pas qu’un troupeau. (…) Jésus nous appelle tous et chacun, et c’est un défi ecclésiologique que cette tension nous lance. (…) car il nous faut à la fois répondre comme communauté, à la fois répondre comme sujet singulier (…) si je suis une brebis indifférente à la voix du berger et qui se contente, non pas de suivre le maître, mais de suivre le troupeau, comment ferais-je l’expérience que ce n’est pas seulement le troupeau que Dieu appelle, mais aussi moi par mon nom ?[5] » Tout dépend…

Quant à moi, « j’accepte d’être cette brebis et je me remets dans les mains du berger. Le berger qui m’offre la vie, la Vie [avec un grand « V »], le berger qui m’offre la liberté, et vers lequel je peux revenir sans cesse. Le berger dont je connais la voix, qui m’aime et que j’aime. Le berger qui est pour moi à la fois porte ouverte et porte protectrice. Le berger en qui je peux me reposer et reprendre force et énergie avant de repartir vers de nouvelles aventures ». Aventure avec moi mais aussi aventure avec l’Église !

3) Conclusion : En conclusion, je pourrais redire : « tout dépend… », tout dépend de la façon dont nous recevons cette métaphore, tout dépend de la façon dont nous accueillons l’Écriture quand nous en ouvrons les pages.

A la manière pharisienne, dans la certitude que nous savons déjà, et que ces paroles sont autant de blessures inacceptables pour mon petit égo confortablement installé dans une auto-satisfaction béate. Hélas ! cela m’arrive plus souvent que je ne le voudrais…

A la manière du petit peuple juif qui suivaient Jésus à la trace pour obtenir de lui miracles et guérisons… ah ! parfois, moi aussi, j’en demande.

A la manière des disciples qui le suivaient parce que, comme l’a dit Pierre, il a des paroles de vie éternelle… c’est là ma confession de foi.

A la manière des disciples au temps de la rédaction de l’Évangile selon Jean, qui entendaient la consolation portée jusque dans leur cœur par l’Esprit saint… je la reçois aussi dans la reconnaissance et la gratitude.

Et oui, pour ma part, je crois bien que j’ai entendu ce texte de toutes ces manières là, selon mon humeur du jour ou du moment : brebis blanche ou noire, brebis docile ou rebelle comme une chèvre récalcitrante. Tout dépend… Et pour toi, ça dépend de quoi ?

Amen.

 

[1] GALETTE ET CRUCHE III page 123

[2] Lire et Dire p 25

[4] Ezéchiel 34 : 1 -16

[5] Marion Muller-Colard Journal Réforme

 

 

APRES LA PREDICATION

 

 

Chant 4 cantique 417 « tu peux naitre de nouveau »

 

Tu peux naitre de nouveau, tu peux tout recommencer

Balayer ta vie passée,

Et repartir à zéro, (2x)

Avec Jésus pour berger.

Et repartir à zéro, (2x)

Avec Jésus pour berger

 

Tu peux boire de cette eau, source de la pureté,

Source de la vérité,

Tu peux boire de cette eau (2x)

Source de l’éternité.

Tu peux boire de cette eau (2x)

Source de l’éternité.

 

Tu peux être pardonné, pour tous tes péchés passés,

Car Jésus a tout payé.

Tu peux recevoir la paix (2x)

Source de la liberté.

Et repartir à zéro (2x)

Avec Jésus pour berger.

 

CONFESSION DE FOI

 

Nous confessons notre foi.

Je crois au Dieu Créateur
Je crois qu'il a offert le monde à l'être humain.
Je crois qu'il a tout créé dans la même joie et le même émerveillement.

Je crois en Jésus-Christ, le Fils de Dieu.
Il est venu chez nous et pour nous.
Il a vécu comme nous, mais en allant jusqu'au bout de la vérité,
de l'amour et du don.

 

Je crois en l'Esprit Saint, par qui le monde reçoit la vie et l'amour
et qui rend possible toute justice et toute espérance.

Je crois que nous ne sommes pas des individus isolés,
mais un peuple, le peuple de Dieu,
son Église, signe d'unité et d'amour,
signe de la présence et de la tendresse de Dieu.

Je crois que par le Christ mort et ressuscité,
le monde est déjà sauvé, le mal est déjà vaincu,
l’être humain est déjà renouvelé.

Mais je sais que cette résurrection
doit se recevoir et se vivre chaque jour,
jusqu'à ce que Jésus revienne et nous rende semblable à Lui.
C'est pourquoi j'attends un monde nouveau,
Seigneur que ton règne vienne ! Amen [1]

 

spontané 4 : cantique 822 louange à Dieu

 

Louange à Dieu le Créateur,

À Jésus Christ, notre Sauveur,

Au Saint Esprit le défenseur.

Alléluia, alléluia, alléluia.

 

OFFRANDE

 

Le Seigneur, le nôtre, nous convoque à nouveau.

Après la louange, après l’écoute de la parole vivifiante,

Lui, le don parfait nous invite à inscrire ses préceptes dans notre quotidien.

Ce geste participe à notre unification personnelle,

Et il apporte cohérence à notre engagement.

 

ANNONCES

 

PRIERE D’INTERCESSION

 

Unissons-nous dans la prière d’intercession.

Seigneur, les mots me manquent pour t’exprimer avec justesse ce que nous sommes en train de vivre.

Nous déposons devant ton trône de tendresse toutes les personnes malades, celles qui on peur de mourir, celles qui ne peuvent être accompagnées par leurs proches et luttent seules. (…)

Nous voulons te prier pour les familles atteintes par la mort d’un proche. Et pour les personnes particulièrement vulnérables en ce temps de confinement : les personnes âgées et seules, les personnes qui vivent dans des conditions insalubres, les familles dans des logements exigus, les familles monoparentales où l’adulte est épuisé de porter tout seul les conséquences du confinement, les personnes et les enfants qui subissent la violence au quotidien sans possibilité de fuir, les personnes sans logement, sans ressources, sans papiers. Tant de détresses, Seigneur, nous sont aujourd'hui invisibles. Tant de personnes crient sans être entendues. Seigneur, développe notre imagination afin que nous trouvions comment les rejoindre et alléger leurs souffrances. (…)

Seigneur, cette situation inédite ébranle bien des certitudes. Aussi, ce matin, je veux déposer devant toi la peur devant l’inconnu, l’impossibilité à se projeter dans l’avenir, et tous les projets bouleversés. Pour certains d’entre nous, il est insupportable de vivre sans savoir de quoi demain sera fait. Pour d’autres, les incertitudes financières sont trop lourdes à porter. Pour d’autres, la faillite s’annonce. Seigneur, entends la peur, reçois ces fardeaux écrasants, libère-nous de la peur de l’avenir.

Qu’une solidarité insoupçonnée jaillisse en tous sens et vienne lever les craintes de ceux qui ne savent pas comme sont nourrir demain. Que les gouvernements sachent mobiliser les moyens nécessaires pour assurer à chacun un toit et du pain.

Mais ce temps de prière se veut aussi action de grâce et remerciements. (…) Merci pour les soignants, les chercheurs, les médecins, les aides-soignants, tous les invisibles qui portent notre quotidien et dont nous sommes dépendants.

Merci pour tous les gestes, les actes, les mots qui donnent bon goût à la vie et qui font que tout simplement la vie vaut la peine d’être vécue.

Que nous sachions à notre tour, accueillir ta paix pour être porteur de paix et de vie.

Nous te le demandons au nom de celui qui a été résolument solidaire de l’homme abandonné et méprisé, Jésus, ton Fils, qui est notre frère.[2]

Et avec lui, nous te prions :

Notre Père qui es aux cieux,

Que ton nom soit sanctifié,

Que ton règne vienne,

Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

Donne-nous, aujourd’hui, notre pain de ce jour ;

Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés,

Ne nous soumet pas à la tentation,

Mais délivre-nous du mal,

Car c’est à toi qu’appartiennent

Le règne, la puissance et la gloire

Pour les siècles des siècles. Amen.

 

ENVOI

Voici les paroles d’envoi et de bénédiction de la part du Seigneur :

Seigneur, Dieu de la parole et de la bonté,

Nous te remercions de nous avoir donné

Au cours de ce culte des signes de ta présence :

Le signe de ton Évangile proclamé,

De nos chants même dispersés,

De nos prières murmurées.

Donne nous de toujours nous souvenir

De ce que nous avons vu et entendu.

 

BENEDICTION

 

Dans son amour et sa miséricorde,

Dieu te bénis et te garde.

Il marche devant toi pour te montrer le chemin.

Il est derrière toi pour prendre soin de toi si tu t’égares.

Il est au dessus de toi pour t’abriter dans la tempête.

Il est au dessous de toi pour te rattraper si tu tombes.

Il est autour de toi pour te réchauffer quand tu as froid.

[Va, assuré de sa présence et de sa grâce].[3]!

 

spontané 5 : cantique 882 « que la grâce de Dieu »

https://www.youtube.com/watch?v=nyzB20oD6oU

 

Que la grâce de Dieu soit sur toi
Pour t'aider à marcher dans ses voies.
Reçois tout son pardon et sa bénédiction.
Va en paix, dans la joie, dans l'amour.

 

 

[1] D’après Paul GROSTEFAN, Car Dieu répond,
p. 87-89. Ed. Desclée, 1971

[2] D’après une prière d’Emmanuelle Seyboldt dans « #linstantcommunion »

[3] La galette et la cruche tome 3 p.152

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