Culte du dimanche 28 juin 2020

Église protestante unie de Narbonne
par la Prédicatrice mandatée Joëlle Alméras
Introduction par le Président Patrick Duprez:
Sœurs et Frères
Aujourd’hui avec Joëlle nous découvrirons à quel point l’amour de Dieu dont nous parle Mathieu dans son Évangile (chapitre 10 versets 37 à 42) est un amour qui nous change, nous transforme.
Bien sûr il y a nos parents, nos amis, mais cet amour n’est pas l’amour du Père, il y conduit. Nos sœurs et nos frères, aussi nous accompagnent dans notre route qui mène à cet amour si grand. C’est elle que nous empruntons dans nos paroisses.
Depuis la semaine dernière nous avons la joie de nous retrouver dans le Temple.
Nous aurons aussi la chance de nous retrouver en Juillet et en Août pour des temps de prière à 18 heures les derniers Mercredis de ces deux mois. Après une interruption en Septembre, nous reprendrons ces rencontres à partir d’Octobre.
Venez, vous êtes les bienvenus, la porte vous est grande ouverte.
Ce Dimanche nous allons prier ensemble. Nous pouvons prier et espérer ensemble même confinés, avec nos sœurs et nos frères dans le Temple…
Comment faire ? Je vous propose à 10h.30 d’allumer une petite bougie.

Vous pourrez suivre le culte grâce à Martine et à Éric, culte qui a été préparé par Joëlle, vous pourrez lire toute la liturgie et la prédication du jour sur le blog.
Nous serons ainsi ensemble, quelques instants, en un cercle de prière.
Mais si vous le désirez en nous communiquant vos coordonnées on peut aussi vous appeler, et nous nous sentirons moins seuls, nous pourrons prier ensemble ainsi aussi.
Par ailleurs n’oubliez pas : Vous pouvez entendre l’Église Protestante Unie sur :
· France Culture (FM 96.5), le dimanche matin de 8h30 à 9h pendant la tranche protestante.
· France 2 le dimanche matin.
Pour nous joindre :
La Paroisse : 04 68 43 25 68 et http://erf-narbonne.over-blog.com
Le Pasteur : 06 01 82 29 67 – Éric (le secrétaire) : 06 79 02 36 23 – Martine (la trésorière) : 06 58 67 68 77 – Félicité (Vice-Présidente) : 06 86 04 01 75 –Isabelle (Vice-Présidente) 06 46 64 15 65 . Noël (trésorier adjoint) : 06 12 39 69 39 – Franck (secrétaire adjoint) : 06 18 47 33 18 - Les miennes (le président) : 06 20 44 76 85
Anne : 06 73 20 89 67 – Nicole : 06 67 50 36 76 – Emmanuelle : 06 73 32 15 44 – Joëlle : au 04 68 48 63 98 se propose de prier avec vous l’après-midi.
Sœurs et Frères, nous ne sommes pas seuls,
Nous sommes aimés
Le Seigneur est présent et nous bénit
Patrick Duprez
LECTURE BIBLIQUE :
2 Rois 4, 8 – 17
Matthieu 10, 37 – 42
CANTIQUES :
247. Célébrons le Seigneur, notre Dieu
614. Tu es là, au cœur de nos vies
424. Entre tes mains j’abandonne
Répons chantés :
Après le 1er temps liturgique, 631/1
Après le 2ème temps liturgique, 631/2
Après le 3ème temps liturgique, 631/3
Après la Prédication (temps de la Confession de Foi), 822
Fin du culte, 882
par la Prédicatrice mandatée Joëlle Alméras
Un enregistrement audio en différé : cliquer ici
PROCLAMATION DE LA GRACE DE DIEU ET ACCUEIL
La grâce et la paix vous sont donnés de la part de Dieu notre Père et de Jésus-Christ notre Sauveur.
Aussi loin que nous remontions, une parole nous précède.
Avant même que nous le sachions,
Une parole d’amour nous ouvre à la vie.
Aujourd'hui encore, elle vient à notre rencontre.
Au sortir de la nuit, elle nous rejoint là où nous sommes,
Là où nous en sommes de nos quêtes et de nos errances,
Au creux de nos attentes et de nos silences,
Au cœur de nos révoltes et de nos espérances
La Parole vient,
Parole du Dieu de Jésus Christ,
Parole de Celui qui nous veut du bien,
Parole d’adoption et de salut qui accueille chacune, chacun,
Au matin de ce jour.
Que ce temps de méditation soit l’occasion de renouveler nos vies dans la Parole.
Je vous invite à la prière :
Au soleil de ta présence, Seigneur,
Allume mes yeux de ta clarté
Pour que mon regard sur le monde
Donne un peu de ta lumière.
Pour qu’à travers mes mains
Le monde reçoive un peu de ta bienveillance ;
Au soleil de ta présence,
Brûle dans mon âme toute trace de mal,
Pour que ta flamme en moi dDésarme le mal autour de moi.
Au soleil de ta présence,
Transperce-moi de tes rayons,
Pour que je devienne transparence et réfléchisse ta bonté.
Au soleil de ta présence, Seigneur,
Réveille ce qui en moi est mort et endormi
Pour qu’à travers ma vie éclate ta résurrection.[1]
LOUANGE
Pour cet arbre planté là, au seuil de ma maison
Qui raconte ta beauté et chante la création.
Pour le jour à midi, quand déborde la lumière,
Et pour l’ombre de la nuit qui murmure son mystère…
Amen et merci !
Pour le pain quotidien, le silence et la paix.
La rencontre en chemin, un repas partagé.
Pour la vie qui sourit, lorsque tout devient grâce,
Quand la parole guérit, et apaise mes angoisses.
Amen, et merci !
Pour que s’ouvre mon regard au miracle de la vie,
Que s’éveille mon écoute au chant de l’infini.
Pour que naisse la prière et parle la liturgie,
Que se tendent les mains en un geste qui dit oui…
Amen et merci !
Pour le Dieu qui est père, me disant qui je suis,
Pour le fils qui dit Dieu, vivant en Jésus Christ,
Et pour le Saint-Esprit, qui souffle en moi la vie.
Amen et merci ![2]
Chant 1 : cantique 247 « célébrons le Seigneur »
Strophe 1
Célébrons le Seigneur, notre Dieu et notre Père,
Tout-puissant créateur et des cieux et de la terre.
Ce Dieu d’amour, de ses enfants chaque jour,
Veut exaucer la prière.
Strophe 2
Célébrons le Seigneur, le Christ, le chef de l’Église,
Et qu’à sa volonté toute nation soit soumise.
Notre Sauveur sur la croix pour les pécheurs
Acquit la grâce promise.
Strophe 3
Célébrons le Seigneur, l’Esprit qui sur notre terre
Assemble les croyants et de ses dons les éclaire
Et les unit en un seul corps qu’il bénit
Dans la joie et la lumière.
PRIERE DE REPENTANCE
Seigneur,
Me voici devant toi, ce matin, avec mes interrogations et mes révoltes.
Je voudrais déposer ici mon incompréhension du monde dans lequel nous vivons.
Je me sens souvent si petite, si dérisoire et inutile en face des décisions à prendre ou même seulement à comprendre.
Je me sens à la fois si responsable et impuissante devant les guerres et les injustices de toute sorte.
Je voudrais crier et pleurer pour dénoncer les terreurs et les arbitraires, mais qui suis-je, mon Dieu, pour que cela soit suivi d’effet ?
O Seigneur mon Dieu, viens et aide-moi à me tenir debout dans les tourmentes de nos petites ou de nos grandes histoires.
Donne-moi de pouvoir écouter quand le brouhaha des souffrances domine la rumeur du monde, et donne-moi de savoir parler quand le silence se fait complice des dominations.
Je voudrais aussi t’amener ce matin mes regrets et mes espoirs :
Le regret d’être plus souvent tournée vers moi-même que vers les autres,
Le regret de ne pas savoir ce qu’il faut faire.
Je voudrais tellement pouvoir espérer en un monde meilleur, plus juste et plus fraternel.
Je voudrais vraiment être l’artisan au quotidien de ton Royaume qui vient.
O Seigneur, mon Dieu, viens et accompagne-moi sur le chemin (…)
Oui, Seigneur, mon Dieu, viens habiter ma vie
Viens m’apprendre à (..) construire les espérances. Amen. [3]
Spontané 1 formule 2 cantique 631 strophe 1
Toi qui disposes, De toutes choses, Et nous les donnes chaque jour, Reçois ô Père, notre prière, De reconnaissance et d’amour.
PAROLES DE PARDON
Accueillons les paroles de pardon dans l’assurance que rien ne peut nous séparer de l’amour que Dieu nous a manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur :
Il vient, Il entre chez nous !
Avec Lui, la bienveillance luit dans nos regards,
Avec Lui, l’allégresse rayonne dans le monde,
Avec Lui, notre route est peuplée d’amis.
Il vient, il entre chez nous !
Grâce à Lui, nos yeux s’ouvriront,
Grâce à Lui, nos oreilles entendront la Parole,
Grâce à Lui, notre cœur sera en fête !
Il vient, Il entre chez nous,
C’est Lui, le Seigneur, qui bouscule nos habitudes.
C’est Lui, le Seigneur, qui balaie nos idées fausses.
C’est Lui, le Seigneur, qui pardonne nos péchés.[4]
Spontané 2 formule 2 cantique 631 strophe 2
Le don suprême, Que ta main sème, C’est le pardon, c’est notre paix ; Et ta clémence, Trésor immense, Est le plus grand de tes bienfaits.
VOLONTE DE DIEU
Pardonné et libéré, écoutons quelle est la volonté de Dieu pour nous, avec les Béatitudes revisitées par Suzanne Schell :
Heureux ceux qui n’ont que tendresse pour résister,
Leurs yeux seront consolés.
Heureux ceux dont le corps est offrande et service,
Ils ne rêvent pas leur vie.
Heureux ceux qui laissent partir et ne séparent pas,
Ils insufflent la confiance et la liberté.
Heureux les inquiets,
Ils cueilleront la joie à la pointe de leur attente.
Heureuses les mains qui s’ouvrent,
Demain grandira sous leurs doigts.
Heureux ceux qui vivent des temps creux,
Ils sont au carrefour de Dieu.
Heureux ceux qui gardent des questions,
Ils percevront la place du mystère.[5]
Spontané 3 formule 2 cantique 631 strophe 3
Que par ta grâce, L’instant qui passe, Serve à nous rapprocher de toi ; et qu’à chaque heure, Vers ta demeure, Nos cœurs s’élèvent par la foi.
LECTURES BIBLIQUES
Prions avant de lire les Écritures :
Notre Dieu,
Ta parole nous précède.
Elle est avant nous
Et elle est devant nous.
Ta Parole nous traverse.
Ta Parole nous appelle.
Ta Parole nous console.
Elle est venue en Christ habiter notre histoire.
Je sais tout cela mon Dieu.
Mais je te demande maintenant ton Esprit
Pour que ta Parole me rencontre, me touche
Et m’ouvre à une vie nouvelle.
Amen.[6]
LECTURE BIBLIQUE ET PREDICATION
2 Rois 4, 8 – 17
8 Un jour, Elisée passait par Sunem. Il y avait là une femme de haute condition qui insista pour qu'il accepte de manger. Chaque fois qu'il passait par là, il se rendit désormais chez elle pour manger.
9 Elle dit à son mari : « Vois-tu, je sais que cet homme qui passe toujours chez nous est un saint homme de Dieu.
10 Faisons une petite chambre indépendante et mettons-y pour lui un lit, une table, un siège et un chandelier, afin qu'il puisse s'y retirer quand il viendra chez nous. »
11 Elisée revint un jour dans la région. Il se retira dans la chambre à l'étage et y coucha.
12 Il dit à son serviteur Guéhazi : « Appelle cette Sunamite. » Guéhazi l'appela et elle se présenta devant lui.
13 Elisée dit à Guéhazi : « Dis-lui : ‘Tu t'es donné toute cette peine pour nous ! Que pouvons-nous faire pour toi ? Faut-il parler en ta faveur au roi ou au chef de l'armée ?’ » Elle répondit : « Je vis bien tranquillement au milieu de mon peuple. »
14 Elisée dit : « Que faire pour elle ? » Guéhazi répondit : « En fait, elle n'a pas de fils et son mari est vieux. »
15 Elisée dit : « Appelle-la. » Guéhazi l'appela et elle se présenta à la porte.
16 Elisée lui dit : « A la même époque, l'année prochaine, tu embrasseras un fils. » Elle répondit : « Non, mon seigneur, homme de Dieu, ne trompe pas ta servante ! »
17 Cette femme devint enceinte et elle mit au monde un fils à la même époque, l'année suivante, comme Elisée le lui avait dit.
Matthieu 10, 37 – 42
37 Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi.
38 Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n'est pas digne de moi.
39 Celui qui conservera sa vie la perdra, et celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera.
40 » Si quelqu’un vous accueille, c’est moi qu’il accueille, et celui qui m’accueille accueille celui qui m'a envoyé.
41 Celui qui accueille un prophète en qualité de prophète recevra une récompense de prophète, et celui qui accueille un juste en qualité de juste recevra une récompense de juste.
42 Et si quelqu’un donne à boire ne serait-ce qu'un verre d'eau froide à l'un de ces petits parce qu'il est mon disciple, je vous le dis en vérité, il ne perdra pas sa récompense. »
Chant 3 : cantique 614 « tu es là au cœur de nos vies »
Cantique 614 audio Cliquez ici
Refrain
Tu es là, au cœur de nos vies,
Et c’est toi qui nous fais vivre,
Tu es là, au cœur de nos vies,
Bien vivant, ô Jésus Christ.
Dans le secret de nos tendresses,
Tu es là.
Dans les matins de nos promesses,
Tu es là.
Refrain
Dans nos cœurs tout remplis d’orage,
Tu es là.
Dans tous les ciels de nos voyages,
Tu es là.
Refrain.
Au plein milieu de nos tempêtes,
Tu es là.
Dans ma musique de nos fêtes.
Tu es là.
Refrain
PREDICATION:
Introduction : Accueillir ! un mot qui peut dire bien des situations, un verbe qui décrit bien des actions, un terme posé comme une porte ouverte sur… sur quoi, au fait ? Notre monde de 2020 est l’exemple type de ce que l’accueil ne devrait pas peut être : un accueil qui fait entrer puis oublie l’hôte comme pour tant de migrants, un accueil souriant totalement dénué de suite pratique, une espèce de geste théâtral qui grandit aux yeux des autres celui qui le fait, spécialité pharisienne dans les Évangiles, je veux dire un accueil pour soi et non pour l’accueilli, bref, dans ce mot, que de situations possibles improductives et stériles. Voilà ce sur quoi je ne vais pas m’étendre ce matin.
Regardons plutôt, pour commencer, à la sunamite, à l’accueil désintéressé qu’elle offre à Elisée et aux suites inattendues de cette hospitalité gratuite.
Dans un deuxième temps, nous écouterons Jésus parler d’un accueil singulier qui inverse les rôles.
Et dans un troisième temps, c’est avec un gros mot de la théologie que nous parlerons de nous.
1) la Sunamite : Commençons par cette insolite histoire d’hospitalité dans le livre des Rois en situant les personnages et le cadre dans lequel ils évoluent.
Elisée, pour ne paraitre que dans quelques chapitres du livre des Rois n’en est pas moins un prophète d’exception. Successeur d’Elie, faiseur de rois et de nombreux miracles, c’est un homme d’autorité qui ne badine pas avec la morale, l’épisode de l’horrible mort de ses détracteurs tués par des ours, en est l’illustration évidente. Il vivait aux alentours du 9ème siècle avant notre ère dans le royaume du Nord et défendait, avec ardeur, un monothéisme qu’il voulait seul culte établi[7]. Cela explique l’attitude de la sunamite, honorée d’accueillir un tel homme dans sa maison.
La sunamite est femme de haut rang. Nous ne savons pas son nom, peut-être parce que le récit veut plutôt éclairer « la qualité du vécu de cette femme. Elle est définie non par son patronyme, mais par la beauté de son être, par la force intérieure qui l’habite et l’anime. (…) Et c’est une femme d’initiative ![8] » Du coup, elle fait construire une chambre haute avec tout le nécessaire habituel de l’époque pour rendre la pièce confortable et même plus, car la lampe, dans l’hébreu, est une ménorah, autrement dit un chandelier à 7 lumières comme celui installé dans la tente du sanctuaire, lumière symbolisant la présence de Dieu. Elle accueille donc, nous seulement un visiteur renommé, un passant célèbre mais un homme de Dieu dans son intégralité humaine et spirituelle[9].
Comment aurait-elle imaginé qu’en retour, Elisée allait la bénir, comme c’était l’usage en ce temps là, mais en formulant une promesse inattendue, inespérée : celle d’un fils à venir, pour elle, la femme stérile. L’accomplissement de ces paroles aura une suite tragique mais qui finit bien. Mais ce n’est pas le propos aujourd'hui. Nous nous en tiendrons, simplement, à l’histoire d’un accueil proposé et organisé sans arrière-pensée, un accueil généreux, dévoué et désintéressé.
Une histoire de regard… dans ses occupations multiples de femme aisée qui doit gérer une grande maison, la sunamite déplace son attention de sa propre vie bourdonnante et affairée pour accueillir Elisée et lui offrir un lieu de repos, qui, pour l’époque, frise la perfection. Le prophète, lui, n’a pas considéré comme acquis et normal l’accueil de la sunamite. Après tout ce n’est qu’une femme dans un monde où les femmes, aussi riches soient-elles, ne sont que des objets utiles, corvéables à merci, ou inutiles et donc bons à jeter. Et pourtant, il pose sur elle un regard d’humanité qui va bouleverser la vie de son hôtesse.
Voilà, pour ces deux personnages, un accueil qui va plus loin qu’une simple courtoisie de circonstances. Chacun d’eux a posé sur l’autre un regard attentif, à l’écoute vigilante de ses besoins non exprimés, dans une espèce de veille attentionnée et bienveillante. Chacun d’eux sera à la fois accueillant et accueilli. Le résultat est à la mesure de ce qu’ils ont offert !
2 ) l’accueil proposé par Jésus : Jésus, lui, met en lumière dans notre passage de l’Évangile, un accueil auquel il associe la présence d’une communion d’amour à laquelle nous sommes invité(e)s. Il nous embarque dans une autre dimension de l’accueil, transcendante, où l’on se trouve déplacé de la position d’hôte à celle d’accueilli dans un glissement qui conduit beaucoup, beaucoup plus loin, vers Jésus lui-même et dans la même foulée vers son Père : « Qui vous accueille m’accueille, et qui m’accueille, accueille celui qui m’a envoyé ». Une phrase qui va faire maintenant l’objet de toute notre attention.
Le verset que j’ai cité suscite une remarque préalable : il met en avant, contrairement à ce que l’on peut attendre, non pas ce que font et disent les disciples de Jésus, mais au contraire, le fait qu’ils sont les « accueillis ». Il y a un déplacement dans cette péricope qui intervertit les positions des personnages de l’histoire de la sunamite. Certes, nous sommes toujours dans un plaidoyer pour l’accueil mais avec une nuance non négligeable. Parlons-en.
Il me semble que Jésus, ici, s’adressant à ses disciples, parle de l’accueil non pour en faire l’éloge, mais pour les encourager. Il faut dire que, tant à l’époque de Jésus qu’au moment où de la rédaction de l’Évangile de Jean, les disciples qui étaient envoyés proclamer le Royaume, n’avait pas la partie facile. Prêcher à des juifs qui les considéraient comme membres d’une secte à éradiquer de leur monde, ou plus tard à des païens qui les prenaient pour de doux rêveurs, doux mais dangereux quand même et donc à éliminer, prêcher le Royaume n’était pas une sinécure ! Alors Jésus dit : si l’on vous rejette, n’en prenez pas ombrage, ce n’est pas vous, mais moi et le Père qu’ils proscrivent. Mais, malgré tout, comme je vous ai aimés, aimez-les, tous, sans distinction.
3) et nous ? Et nous ? « Qui vous accueille, m’accueille, et qui m’accueille, accueille Celui qui m’a envoyé ». Dans cette phrase épatante par sa brièveté et sa concision, Jésus met en lumière un phénomène lumineux, auquel on a donné un nom qui entre dans le dictionnaire des gros mots de la théologie : la périchorèse. Pour en parler, voici ce qu’en dit Daniel Bourguet, je cite : « Le Père est en moi et je suis dans le Père », (…) c’est le fait d’être l’un dans l’autre et réciproquement. (..) C’est un mot emprunté au vocabulaire de la danse, pour désigner un type de danse, une sorte de valse, où chaque danseur laisse sa place à un autre pour occuper la sienne. En théologie, c’est beaucoup plus que le lien de danseurs entre eux, c’est pour signifier qu’une personne est dans une autre et réciproquement. (…) La périchorèse, c’est le lien d’un amour infiniment profond, semblable à aucun autre. (…) Là où la raison vient buter, la foi accueille et s’ouvre, en contemplant l’incomparable et insondable amour du Père et du Fils, au-delà de tout amour »[10]. (fin de citation).
Quel chemin parcouru ! De l’histoire d’une simple chambre haute sur un toit, suivie d’une bénédiction d’exception accompagnée d’une promesse, nous avons glissé, avec le Nouveau Testament et la vision de l’accueil qu’il décrit, vers plus qu’une simple action d’humanité et de générosité.
Nous sommes, dans la transcendance, accueillis par une grâce qui surpasse tous les dons que fit la sunamite à Elisée, ou Elisée à la sunamite. Et cet accueil-là, en plein dans le mille de nos vies, peut devenir un tremplin d’amour, même pour nos ennemis comme le rappelle Jésus par ailleurs. Du coup, nous, les accueillis dans la communion d’amour du Père, du Fils et de l’Esprit saint, nous voilà portés sur des rails qui déplacent notre regard de vigilance vers un accueil à partager. Nous sommes à la fois des accueillis et de accueillants. Et la boucle est bouclée ! Combien de nos frères et sœurs, pendant le temps confiné qui fut le nôtre ces dernières semaines, ont-ils été les parangons de cet accueil - grâce offert qui devient grâce - accueil qui partage.
3) Conclusion : En conclusion, je citerai Maurice Zundel qui écrit : « l’amour de Jésus est un amour universel et il est impossible de rencontrer Jésus et de recevoir sa grâce sans être ouvert à tous [11]». C’est pourquoi nous voilà donc catapultés parfois à la place de la sunamite, parfois à celle d’Elisée, parfois à celle d’envoyés, multiples facettes pour dire le disciple d’aujourd'hui : toujours accueilli, toujours accueillant, toujours porte ouverte qui s’offre à son interlocuteur et s’ouvre sur un don ineffable de grâce et d’amour. Tu es tout cela et plus encore. Tu le savais, je n’en doute pas ! C’est pourquoi je te le redis : «Qui vous accueille m’accueille, et qui m’accueille, accueille celui qui m’a envoyé ». Alors, on y va ? Amen.

Temps musical : (psaume 23)
APRES LA PREDICATION
Chant 4 cantique 424 « entre tes mains j’abandonne »
Entre tes mains, j’abandonne tout ce que j’appelle mien
Oh ne permets à personne, Seigneur d’en reprendre rien
Refrain
Oui, prends tout Seigneur, oui, prends tout Seigneur
Entre tes mains, j’abandonne tout avec bonheur
Je n’ai pas peur de te suivre sur le chemin de la croix
C’est pour toi que je veux vivre, je connais, j’aime ta voix
Refrain
Tu connais mieux que moi-même tous les besoins de mon cœur
Et pour mon bonheur suprême, tu peux me rendre vainqueur
Refrain
Prends mon corps et prends mon âme ; que tout en moi soit à toi
Que par ta divine flamme, tout mon mal soit détruit en moi.
Refrain
CONFESSION DE FOI
Nous confessons notre foi.
Nous croyons en toi, Seigneur, tu es source de vie.
Nous croyons en toi, Dieu, Père de tous les hommes,
Créateur de tout l’univers et de tout ce qui vit.
Tu as fait l’homme et la femme à ton image.
Nous croyons en toi, Seigneur, tu apportes la vraie vie.
Nous croyons en ton Fils Jésus Christ, notre Seigneur,
Né d’une femme en notre condition humaine,
Mort et ressuscité pour nous faire partager sa vie.
Toujours vivant parmi nous, il est l’espérance du monde.
Nous croyons en toi, Seigneur, tu es vie.
Nous croyons en l’Esprit qui vient de toi et de ton Fils.
Il soulève nos vies par la force de son amour.
Il nous rassemble en un seul peuple, dans son Église.
Nous croyons en toi, Seigneur, ton amour nous unit.
Nous croyons qu’aimés de Dieu, nous sommes tous frères
Et que notre amour doit s’étendre à tout homme.
Nous croyons que, sauvés du mal et de la mort,
Nous sommes dans la vie nouvelle, qui n’aura pas de fin.
Nous croyons en toi, Seigneur, tu nous donnes la vie. [12]
spontané 4 : formule 2 cantique 822 louange à Dieu
Louange à Dieu le Créateur,
À Jésus Christ, notre Sauveur,
Au Saint Esprit le défenseur.
Alléluia, alléluia, alléluia.
OFFRANDE
Le Seigneur, le nôtre, nous convoque à nouveau.
Après la louange, après l’écoute de la parole vivifiante,
Lui, le don parfait nous invite à inscrire ses préceptes dans notre quotidien.
Ce geste participe à notre unification personnelle,
Et il apporte cohérence à notre engagement.
ANNONCES
PRIERE D’INTERCESSION
Éclairés et rassemblés par la Parole, nous portons maintenant devant Dieu ceux qui nous entourent.
Nous te prions, Seigneur,
Nous te prions pour toutes celles et tous ceux dont la vie a basculé à cause de la Covid 19 :
Toutes celles et tous ceux qui ont travaillé au dépens de leur propre confort, au risque de leur propre vie, à la continuation de la vie, de notre vie dans le désordre chaotique d’une désorganisation généralisée,
Toutes celles et tous ceux qui sont laissés sur le bord de nos routes devant un abime de non assistance dans tous les domaines de leur vie quotidienne : la nourriture, les soins, l’hygiène, l’accueil, les conseils ou simplement une présence réconfortante.
Donne-nous le discernement et la force de prendre nos responsabilités
Dans cette société qui est la nôtre,
Pour inventer de nouveaux modes de vie
Où les valeurs premières sont la vie, la paix et la dignité.
Nous te prions, Seigneur,
Pour nos familles, nos amis, chaque paroissien, chaque paroissienne de l’EPU de Narbonne : les anciens isolés dans leur logement ou une maison de retraite, notre pasteur et les membres du conseil presbytéral confrontés à des instructions sanitaires inédites qui mangent leurs forces et leur temps,
Nous te prions, Seigneur, pour les malades, les accidentés : Noël. Et aussi pour celles et ceux qui sont là, et partagent ce temps de prière avec nous. Accorde à toutes et tous, nous t’en prions, ta paix sereine, ta joie de grâce et d’amour pour que nous continuions d’avancer, ensemble sur le chemin que tu ouvres devant nous.
Oui, Seigneur, ensemble nous te prions, et ensemble nous te disons, comme ton Fils nous l’a appris :
Et avec lui, nous te prions :
Notre Père qui es aux cieux,
Que ton nom soit sanctifié,
Que ton règne vienne,
Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous, aujourd’hui, notre pain de ce jour ;
Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés,
Ne nous soumet pas à la tentation,
Mais délivre-nous du mal,
Car c’est à toi qu’appartiennent
Le règne, la puissance et la gloire
Pour les siècles des siècles. Amen.
ENVOI
Voici les paroles d’envoi et de bénédiction de la part du Seigneur :
« Je te souhaite pour ce temps qui s’ouvre
non pas de réussir dans toutes tes entreprises,
mais de recevoir et d’accueillir
dans ton cœur et dans ta vie,
jour après jour et pas après pas,
l’amour de Dieu qui donne sens à l’existence.
Je te souhaite, non de ne subir aucun échec,
Mais d’accueillir comme un don immérité
La force de te tenir debout malgré les lourds fardeaux.
Je te souhaite, non des jours paisibles,
Mais la capacité de te laisser déranger par les autres,
D’accueillir celui qui est différent comme un envoyé de Dieu. [13]»
BENEDICTION
Que la paix du Christ, à laquelle vous avez été appelés pour former un même corps,
Règne dans vos cœurs.
Dieu vous bénit et vous garde. Amen
spontané 5 : cantique 882 « que la grâce de Dieu »
cantique 882 audio cliquez ici
Que la grâce de Dieu soit sur toi
Pour t'aider à marcher dans ses voies.
Reçois tout son pardon et sa bénédiction.
Va en paix, dans la joie, dans l'amour.

[1] France Culture 2006/03/06 Leïla Hamra
[2] galette et cruche tome 2 page 54
[3] France Culture 2003/07/13 Anne Faisandier
[4] Protestants.org page fermée
[5] Suzanne Schell Traces vives p. 21
[6] France Culture 2004/06/20 Michel Bertrand
[8] https://www.chretiens-en-marche.org/paroles-en-chemin/les-femmes-et-les-hommes-de-foi/la-sunamite/
[9] Jean Besset id.
[10] Daniel Bourguet « Sur les bords du Jourdain » p. 65
[11] Maurice Zundel Je parlerai à ton cœur
[12]https://www.eglise-protestante-unie.fr/poissy-et-environs-p71814/convictions/confessions-de-foi-26
[13] France Culture 22/01/2006 Gil Daudé