Culte du dimanche 11 avril 2021

Église protestante unie de Narbonne
DIMANCHE 11 AVRIL 2021
NARBONNE
PREDICATRICE : JOËLLE ALMERAS
Enregistrement audio : cliquer ici
PROCLAMATION DE LA GRACE DE DIEU
ET
ACCUEIL
La grâce et la paix vous sont donnés de la part de Dieu notre Père et de Jésus-Christ notre Seigneur.
Le Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité !
Ce cri de Pâques retentit dans le monde entier.
Chaque dimanche, nous fêtons Jésus, le Christ, relevé d’entre les morts.
Il est bien vivant.
Nous sommes réunis pour accueillir la joie,
Pour accueillir la puissance de vie que Dieu veut nous communiquer.
Oui, Jésus vivant veut nous rendre bien vivants par l’Esprit.
Que le Seigneur soit avec nous toutes et tous ![1]
Nous prions :
Seigneur,
Aujourd’hui je voudrais réveiller l’aurore…
Faire lever un soleil de matin de printemps
Entendre l’oiseau chanter dès le premier rayon,
Sentir vibrer l’air de la vie qui s’anime.
Ce matin, je voudrais l’harmonie,
La paix retrouvée, la douceur, la tendresse,
Que les mots blessants, les colères s’effacent,
Que chaque cœur soit rempli de ton Esprit
D’une envie de bonheur, de partage, de bonté.
Ce matin, je voudrais élargir l’horizon,
Dans cette marche,
Sur ce chemin où l’homme se dépouille,
Où chaque poing fermé devient main ouverte,
Où l’ennemi d’hier est aujourd'hui mon frère.
Ce matin, je voudrais la fraicheur du vent,
La légèreté de la rosée, la pureté de la source.
Oui, ce matin, je viens à toi, Seigneur,
Purifie-moi.
Donne-moi ta paix, ta joie, ton amour.
Amen.[2]
1 cantique 138 Que tout mon cœur les 3 strophes
Que tout mon cœur soit dans mon chant,
Qu’il soit brûlant de tes louanges.
Je te rends grâce en ta maison
Je loue ton nom devant les anges.
Tu es venu pour exalter
La renommée de ta Parole.
J’adore ta fidélité
Et ta bonté qui me console.
Tu me réponds dès que je crie
Tu élargis mon espérance.
Même les grands t’écouteront
Et béniront ta providence.
Ton saint amour, ô roi des cieux,
Veille en tous lieux sur toutes choses.
Dans ses projets tu suis des yeux
L’homme orgueilleux tu en disposes.
Ta paix, mon Dieu, dure à toujours,
C’est ton amour qui me délivre.
Quand je suis le plus éprouvé
Ton bras levé me fait revivre.
Et quand je suis au désespoir,
C’est ton pouvoir qui me relève.
Ce qu’il t’a plu de commencer,
Sans se lasser, ta main l’achève.
LOUANGE
L’officiant invite l’assemblée à se lever.
Louons Dieu.
Seigneur, nous te louons
Pour ta délicatesse,
Pour ton amour sans tapage :
Tu es toujours présent
Sans être pesant.
Nous te louons
Pour tous les bienfaits
Que tu dispenses
Dans ta tendresse discrète.
Nous te louons
Pour les choses simples de la vie :
La rosée du matin,
Et la paix du soir,
La lumière et le silence,
L’eau et le pain pour la route,
Le sourire et la main tendue.
Nous te louons,
Toi, qui as tout offert gratuitement,
Toi, qui t’es donné, livré
Sans condition.
Nous te louons, Seigneur,
Pour le souffle qui nous anime ;
Il nous serait difficile de vivre sans respirer !
Qu’ainsi, ta grâce soit notre respiration quotidienne
Et notre élan vers toi et vers les autres ! »[3]
2 Et nous prolongerons notre louange avec le chant du cantique 247 « Célébrons le Seigneur » les 3 strophes
Célébrons le Seigneur, Notre Dieu et notre Père.
Tout puissant créateur Et des cieux et de la terre
Ce Dieu d’amour, de ses enfants, chaque jour,
Veut exaucer la prière.
Célébrons le Seigneur, le Christ, le Chef de l’Église.
Et qu’à sa volonté, toute nation soit soumise.
Notre Sauveur, sur la croix, pour les pêcheurs,
Acquit la grâce promise.
Célébrons le Seigneur, l’Esprit qui sur notre terre
Assemble les croyants, et de ses dons les éclaire.
Et les unit, en un seul corps qu’il bénit
Dans la joie et la lumière.
PRIERE DE REPENTANCE
L’officiant invite l’assemblée à s’asseoir.
Nous chanterons les spontanés de la formule 1
Dieu de tendresse, Dieu notre Père,
Nous voulons être proches de toi
Sans que cette proximité
Nous éloigne de nos prochains.
Dieu des vivants, viens nous habiter.
Viens élargir l’espace de nos vies.
Viens nous aider à accueillir
Les êtres et les évènements
Qui surviennent sur nos chemins.
Dieu des vivants, viens nous habiter.
Nous voulons chanter avec ceux et celles qui rient
Et pleurer avec ceux et celles qui souffrent,
Songer avec ceux et celles qui rêvent,
Agir avec ceux et celles qui transforment.
Dieu des vivants, viens nous habiter.
Nous voulons marcher avec ceux et celles qui se lèvent
Et camper avec ceux et celles qui font halte,
Regarder avec ceux et celles qui montrent
Et échanger avec ceux et celles qui parlent.
Dieu des vivants, viens nous habiter.
Nous te demandons de nous donner
Un cœur et un esprit nouveaux,
Un cœur et un esprit larges.
Dieu des vivants, viens nous habiter.[4]
Amen
3 cantique 6 strophe 4
Ô Seigneur dans ta grâce,
Tourne vers moi ta face,
Et prends pitié de moi
Dans mon malheur extrême
Pour l’amour de toi-même
Ô mon Dieu, sauve-moi
PAROLES DE PARDON
l’officiant invite l’assemblée à se lever.
Levons-nous pour accueillir les paroles de pardon ; rien ne peut nous séparer de l’amour que Dieu nous a manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur :
Voyant notre vie encombrée,
Nous pouvons nous croire indignes,
Nous pouvons trouver notre cas désespéré.
Pourtant, Dieu nous parle encore aujourd'hui.
Il nous redit que rien n’est perdu,
Que son amour pour nous est toujours aussi fort.
Inlassablement, il frappe à notre porte.
Jésus-Christ ouvre nos cœurs,
Pour que nous puissions faire l’expérience
Que Dieu nous aime.
Il nous appelle à la réconciliation
Avec nous-mêmes, et avec lui.
Nous sommes réconciliés.
Son pardon est la promesse
Qui nous tient debout et nous remet en marche.[5]
Chantons notre reconnaissance
4 spontané arc 407 strophe 1 :
Seigneur reçois, Seigneur, pardonne,
Notre misère et nos péchés.
Et ce pardon que tu nous donnes,
Enseigne-nous à le donner.
Ô mon Seigneur, mon Dieu, mon Roi,
Aie pitié, aie pitié de moi.
VOLONTE DE DIEU
Pardonné et libéré,
Reçois la Parole que te dit ton Dieu :
Elle est promesse de vie.
Dans l’Évangile de Jean,
Avant de quitter ses disciples,
Jésus les enseigne une dernière fois :
Je vous donne un commandement nouveau :
Aimez-vous les uns les autres,
Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres.
5 spontané arc 608 strophe 2 :
Enseigne-moi à discerner, dans la joie et la peine,
Le chemin où tu veux mener, tout homme que tu aimes.
Comme tu viens me rencontrer, et comme tu m’écoutes,
Que je sache aussi m’approcher, des autres sur leur route.
L’officiant invite l’assemblée à s’asseoir.
LECTURES BIBLIQUES
Avant d’écouter la Parole de Dieu, unissons-nous dans la prière.
Ta Parole est comme l’eau.
Rafraîchis-nous à sa source.
Plonge nous dans son courant,
Entraîne-nous vers sa mer.
Ta Parole est comme le feu.
Qu’elle nous éclaire sans nous éblouir.
Qu’elle nous réchauffe sans nous brûler.
Qu’elle nous embrase sans nous dévorer.
Ta Parole est comme le ciel.
Élargis-nous en elle,
Pour que nous connaissions la hauteur
Et la profondeur de tout ce qui est.
Ta Parole est comme la terre.
Enracine-nous en elle,
Pour que nous éprouvions la solidité
Et la constance de tout ce que tu donnes,
Exiges et promets.
Amen.[1]
LECTURE BIBLIQUE ET PREDICATION
JEAN 20, 19 – 31
19 Le soir de ce jour-là, qui était le premier de la semaine, alors que les portes de l'endroit où se trouvaient les disciples étaient fermées, par crainte des Juifs, Jésus vint ; debout au milieu d'eux, il leur dit : Que la paix soit avec vous ! 20 Quand il eut dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples se réjouirent de voir le Seigneur. 21 Jésus leur dit à nouveau : Que la paix soit avec vous ! Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie. 22 Après avoir dit cela, il souffla sur eux et leur dit : Recevez l'Esprit saint. 23 A qui vous pardonnerez les péchés, ceux-ci sont pardonnés ; à qui vous les retiendrez, ils sont retenus. 24 Thomas, celui qu'on appelle le Jumeau, l'un des Douze, n'était pas avec eux lorsque Jésus vint. 25 Les autres disciples lui dirent donc : Nous avons vu le Seigneur. Mais lui leur dit : Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous et ma main dans son côté, je ne le croirai jamais ! 26 Huit jours après, ses disciples étaient de nouveau dans la maison, et Thomas avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient fermées ; debout au milieu d'eux, il leur dit : Que la paix soit avec vous ! 27 Puis il dit à Thomas : Avance ici ton doigt, regarde mes mains, avance ta main et mets-la dans mon côté ! Ne sois pas un incroyant, deviens un homme de foi ! 28 Thomas lui répondit : Mon Seigneur, mon Dieu ! 29 Jésus lui dit : Parce que tu m'as vu, tu es convaincu ? Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! 30 Jésus a encore produit, devant ses disciples, beaucoup d'autres signes qui ne sont pas écrits dans ce livre. 31 Mais ceux-ci sont écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et que, par cette foi, vous ayez la vie en son nom.
Après la lecture, l’officiant invite l’assemblée à se lever pour chanter.
6 Cantique 491 « chrétiens chantons le Dieu vainqueur » strophes 1, 2 et 6
Chrétiens, chantons le Dieu vainqueur
Fêtons la Pâque du Seigneur,
Acclamons le d’un même cœur Alléluia. (2 fois)
De son tombeau, Jésus surgit,
Il nous délivre de la nuit,
Et dans nos cœurs, Le jour a lui, Alléluia. (2 fois)
O jour de joie, de vrai bonheur !
Ô Paque sainte du Seigneur !
Par toi nous sommes tous vainqueurs, Alléluia ! (2 fois)
PREDICATION
Introduction : ah ! les disciples, recroquevillés autour d’une peur palpable dans une chambre haute ! ah ! Thomas et ses doutes ! Nous pourrions nous diriger, avec ce texte, tout droit dans le mur d’un constat avec son incontournable question : mais pourquoi donc Jésus a-t-il choisi ces disciples-là, des peureux et des douteux ? Alors nous, nous qui recevons ces paroles avec un cœur de disciple, choisi(es) et appelé(e)s par Jésus aussi, nous pourrions être tenté(e)s de nous assimiler, particulièrement dans des circonstances adverses, à ce groupe terrifié et abattu où même le doute est palpable et plus encore en la personne de Thomas. Mais je ne crois pas que c’est ce que le texte veut nous faire entendre. Bien au contraire. Il nous brosse en quelques versets une formidable espérance : avec nos peurs et nos doutes, Jésus nous prend tels que nous sommes et plus encore, il offre l’Esprit saint et la vie. Allons donc plus loin que ce désastreux tableau brossé par une lecture au premier degré. Nous parlerons d’abord de l’Evangile de Jean et du contexte de notre texte ; puis nous tenterons une approche de la foi, de notre foi, à la lumière de celle des premiers disciples avec, en conclusion, une exclamation de reconnaissance.
1) l’Evangile de Jean, le contexte : « Le 4ème Evangile se distingue de tous les autres écrits du Nouveau Testament. Il appartient à un autre monde de perception et de pensées. (…) Il est l’Evangile de l’incarnation »[2] écrit le pasteur Blanc dans Paroles pour tous. Destiné aux communautés chrétiennes, il est tout entier une méditation sur la mort et la résurrection de Jésus[3]. Son rédacteur, Jean, (nous ne polémiquerons pas sur le personnage que ce prénom désigne à moins que vous ne m’accordiez 3 ou 4 petites heures, ou même le reste de la journée ?…), son rédacteur, donc, a choisi et consigné par écrit certains épisodes de la vie de Jésus, certains signes aussi, délaissant ce qui ne lui semblait pas essentiel et fondamental pour la foi de ses destinataires. Ne pensez pas que cela implique une écriture simplifiée, naïve ou au premier degré. Car Jean est un maitre dans l’art de la symbolique, des jeux de mots et des malentendus : la rencontre avec la Samaritaine, ou celle avec Nicodème nous entrainent dans une lecture au second degré, où, cerise sur le gâteau, l’humour peut parfois pointer. Il nous révèle un Jésus tout en humanité, ouvert, au cœur intelligent, et accueillant même ceux qui, à nos yeux, semblent les pires des compagnons. L’épisode d’aujourd'hui en est une démonstration évidente.
Et voici la bonne nouvelle. Ces quelques versets dans lesquels nous cheminons ce matin, disent en creux, la liberté offerte à chacun, face aux signes énoncés, de les accueillir et les vivre dans une exégèse personnelle. Les apôtres ne sont pas tous sur la même longueur d’onde, et ils réagissent différemment aux signes perçus et vécus. Certains, pris de peur, s’enferment en communauté et Thomas, lui, est ailleurs : tout seul ? accompagné ? nous ne le savons pas. La Croix, signe élevé que Jésus invite à contempler pour que quiconque croit ait la vie éternelle, écrit Jean au chapitre 3, a suscité des réactions multiples. Déflagrations intérieures dont l’explosion dévoile les cœurs au grand jour. Il y eut le brigand qui se moquait, les soldats indifférents et intéressés, les autorités romaines emportées par leur conception prédéfinie de la « pax romana » à préserver, les autorités religieuses emprisonnées dans leur aveuglement traditionaliste voire littéraliste, la foule manipulée, déchaînée et incrédule. Mais aussi, bien que Jean n’en dise mot, un voyou qui se repent, un centurion et des soldats qui reconnaissent que Jésus était le Fils de Dieu, des chefs juifs qui interviennent pour la sépulture sans se soucier des critiques qui ne vont pas tarder ni manquer. Et les disciples ?
2 ) les disciples : Les disciples. Parlons-en.
A ce stade de l’aventure d’un christianisme qui ne s’identifie pas encore par cette dénomination, les disciples se retrouvent en communauté, rassemblés certes peut-être plus par la peur que par la foi... Nous sommes le premier jour de la semaine, c'est-à-dire le jour suivant celui de Pessa’h que les disciples ont peut-être vécu comme tout juif de leur ville, qui ont assisté, au moins les hommes, aux trois prières de la journée puisque c’est le soir. Ils sont encore totalement imprégnés de la religion de leurs ancêtres, de ses lois, de ses traditions, de ses interdits aussi et à n’en pas douter des mille et une superstitions qui l’accompagnent. Ce sont des juifs, hommes et femmes, pas le moins du monde différents de leurs contemporains excepté sur un point : ils ont choisi de suivre Jésus. Ils ont vécu à ses côtés son enseignement ; ils ont été témoins de nombreux miracles ; et, depuis quelques heures, ils ont, héberlué(e)s, attéré(e)s, accompagné leur maitre, de près ou de loin jusqu’à la croix, et sa mort ; le cœur meurtri, l’esprit en berne, ils sont témoins des regards et des cris accusateurs de leurs frères juifs à l’encontre de Celui dont ils ont déjà proclamé comme Pierre : « tu as des paroles de vie éternelle (…) tu es le Saint de Dieu[4] ».
Les disciples, barricadés dans la chambre haute, oserais-je le dire, ne savent plus à quel saint se vouer…
Et Jésus vient ; il leur apporte sa paix ; pas seulement un simple « shalom » mais la paix qu’il leur avait promise, souvenez-vous de ces paroles dans le même Evangile : « je vous ai dit ces choses afin que vous ayez la paix en moi[5] » ; et il leur donne aussi l’Esprit saint. Leur cœur est sidéré d’une joie ébahie dont ils témoigneront à Thomas, fort laconiquement quand même, Thomas qui, finalement, les a rejoints. Et Jésus revint, apportant, encore une fois, sa paix et aussi, pour ce Thomas qui décidément est un cas, il offre, sans s’offusquer, des preuves évidentes et irréfutables de sa présence parmi eux, malgré la croix ou dirions-nous, avec la croix…
Les disciples, dans leur humanité, leur force et leur faiblesse, se ressemblent à travers les siècles et nous ressemblent ou est-ce nous qui leur ressemblons ? De toute façon, à la fin, Jésus vient ; il les prend comme ils sont, là où ils en sont et ne cesse de les combler de son amour. Et il les envoie comme le Père l’a envoyé. Oui, cette lecture rafraichit notre cœur embué par une vie pas toujours facile, engluée dans des évènements qui la plombent, que, chacun, chacune, nous vivons au quotidien. Mais elle ouvre une porte, celle de la communion fraternelle où nous posons, devant le Seigneur, ce qui pèse ou ce qui réjouit. Cette chambre haute, ce pourrait être notre temple où, ensemble, nous venons vivre notre foi, ses combats, ses échecs, parfois ses drames et pourquoi pas ses victoires ? Pierre, Thomas, Marie, d’autres femmes… l’un de nous, l’une de nous, quoi… une communauté de croyants, hétéroclite, inhomogène, et pourtant soudée par sa commune espérance ; c’est ce que Jean décrit dans ces quelques versets.
3) afin que vous croyez : Mais il n’a pas tout dit car « Jésus a encore produit devant ses disciples beaucoup d’autres signes qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-ci ont été écrit pour que vous croyez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu et que par cette foi vous ayez la vie en son nom[6]». Nous voilà directement pris à parti par Jean. Son « vous », n’est-ce pas « nous » ?
Ce que veut Jean, c’est que nous croyons. Nul besoin pour entretenir notre foi de milliers de signes. Peut-être ont-ils eu lieu mais Jean ne juge pas utile de les dire. La foi c’est avant tout « une confiance, une démarche, une implication, un cheminement, un questionnement (…) La foi n’est pas un oreiller de sagesse qui me garantirait d’être dans le juste. (…) la foi c’est simplement construire sa vie en relation avec le Christ[7] ».
Chacun, chacune de nous est unique ; chacun, chacune de nous vit donc sa foi dans la singularité qui lui est propre. Les divergences de réaction et d’opinion mises en lumière dans notre lecture sont l’assurance que chacun, chacune de nous vit sa relation en Christ, à la fois individuellement et en même temps centrée, communautairement, en Eglise, sur le Christ ressuscité ; une foi toujours vécue dans la dynamique d’un cheminement personnel chaque jour renouvelé et inédit. « Jean est le seul des évangélistes à dire expressément que son évangile est destiné à conduire au Christ ». (…) lisons-nous dans le numéro de lire et dire consacré à notre texte. Je cite encore : « Cependant, croire au Christ ne représente pas l’ultime étape du cheminement de foi ; croire au Christ, c’est être renvoyé vers Celui qu’il représente, le Père. (…) or si l’humain peut s’interroger sur son existence propre, il ne peut le faire pour Dieu au risque d’en faire une idole. Il faut donc s’approcher de ce mystère avec humilité. Accepter de se mettre à l’écoute, d’accueillir, de se laisser guider vers ce mystère. (…) La foi engage l’énergie vitale du croyant, une adhésion décisive au Christ et à son témoignage pour la vie dans lequel le croyant inscrit sa propre histoire »[8]. (fin de citation).
Les premiers disciples, dans notre texte, ont eux aussi engagé leur énergie vitale et le livre des Actes relate magnifiquement cette foi régénérée, assurée, individuelle et communautaire, intériorisée et partagée dans une humanité pas le moins du monde désincarnée.
Etre disciple, ce n’est pas être engoncé dans une uniformité clonique. Etre disciple, c’est être Pierre, Thomas, Paul, Marie, Salomé, ou moi, ou toi, mon frère, ma sœur, dans sa vie de chaque instant, dans ses forces et ses faiblesses, dans ses acceptations ou ses refus, dans ses compréhensions et ses obscurités. Etre disciple, tout simplement, c’est croire que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu et que par cette foi, la vie nous est offerte.
Conclusion : Que dire pour conclure ? Dans l’Evangile de Jean, Jésus vient, dans les derniers versets, à la rencontre d’une communauté disparate, et si je peux inventer un mot qui la résume, une communauté puzzlétique qui est rassemblée, morceau par morceau, personne par personne, à travers tous les espaces et tous les temps, dans sa commune foi dans le Fils de l’homme, jusqu’à former, à la fin, un superbe tableau. Mais nous n’en sommes pas encore là ! Chaque pièce du puzzle, différente de toutes les autres, le construit, pas à pas, ce royaume déjà là et pourtant pas encore.
En attendant, mais déjà réceptacles de la paix du Christ et de l’Esprit saint, nous pourrions peut-être faire nôtres ces quelques mots du cardinal Etchégaray, je le cite : « pourquoi suis-je chrétien ? Drôle de question ! J’ai envie de répliquer : allez le demander au Christ lui-même ! C’est lui qui m’a saisi. Moi, je me suis laissé faire. J’ai beau m’évertuer à assumer en adulte le baptême de mon enfance, je ne cesse de voir que c’est Lui, toujours Lui, qui fait le premier pas vers moi, le pas de l’amour, le pas du pardon. Et moi, même cardinal, je ne fais que sauter de joie, comme un gosse qui sort de l’eau, tout ruisselant de soleil[9] ». Amen.
[1] Prières p. 124
[2] Paroles pour tous R .BLanc
[3] Paroles pour tous 2009 06 24 Jean Hadley
[4] Jean 6, 68-69
[5] Interbible : http://www.interbible.org/interBible/cithare/celebrer/2015/b_paq_02.html
[6] Jean 20, 30-31
[7] Lire et dire p.36
[8] Lire et dire pages 34 - 36
[9] Antoine Nouis Un catéchisme protestant page 433
APRES LA PREDICATION
Temps musical : « Pour nous » de John Featherstone.
L’officiant invite l’assemblée à se lever et l’assemblée reste debout après le cantique pour la confession de foi.
7 Cantique 471 « A toi la gloire » les 3 strophes
A toi la gloire, O ressuscité !
A toi la victoire, pour l’éternité.
Brillant de lumière, l’ange est descendu.
Il roule la pierre, du tombeau vaincu.
A toi la gloire, O ressuscité !
A toi la victoire, pour l’éternité.
Vois le paraitre, c’est lui , c’est Jésus,
Ton Sauveur, ton Maître, oh, ne doute plus.
Sois dans l’allégresse, peuple du Seigneur,
Et redis sans cese, que Christ est vainqueur.
A toi la gloire, O ressuscité !
A toi la victoire, pour l’éternité.
Craindrais-je encore, il vit à jamais,
Celui que j’adore, le Prince de paix.
Il est ma victoire, mon puissant soutien,
Ma vie et ma gloire, non, je ne crains rien.
A toi la gloire, O ressuscité !
A toi la victoire, pour l’éternité.
CONFESSION DE FOI
Dieu Père, je crois en toi !
Je m’attache à toi qui me crées et me fait naître sans cesse,
Qui déposes l’amour en moi sans condition, sans te lasser.
Je te crois capable de l’impossible :
Me réconcilier avec même, avec toi et avec les autres,
Au-delà des échecs, des conflits, des ombres, des tristesses
Pour me faire éclore à la responsabilité.
Christ, mon frère,
Je crois en toi qui me fais confiance sans douter,
Qui touches en moi tout ce qui est de l’humain :
La quête de soi, la fragilité, la joie, le besoin d’être aimé.
Je te crois capable de l’impossible :
Me permettre de me dépasser par-delà les barrières,
Les préjuges, les résistances, les compromis,
Me permettre, au-delà de la Croix, de renouer avec la vie de Dieu.
Esprit-Saint, je t’appelle,
Toi, la force de Dieu, le souffle de Dieu,
Pour raviver la vie en moi, en nous,
Pour faire des croyants une communauté en mouvement.
Esprit-Saint, je crois en toi,
Qui me lies à Dieu,
Signe de vérité, brûlure d’amour,
Force de Dieu au jour le jour,
Force de Dieu au dernier jour[1].
8 spontané arc 822
Louange à Dieu, le créateur,
A Jésus Christ, notre Sauveur,
Au Saint-Esprit, le défenseur.
Alléluia, alléluia, alléluia.
L’officiant invite l’assemblée à se rasseoir.
OFFRANDE
Le Seigneur, le nôtre, nous convoque à nouveau.
Après la louange, après l’écoute de la parole vivifiante,
Lui, le don parfait nous invite à inscrire ses préceptes dans notre quotidien.
Ce geste participe à notre unification personnelle,
Et il apporte cohérence à notre engagement.
Prions
En ce jour, Seigneur,
Nous t’apportons ces signes de notre vie en toi et avec toi.
Eclaire-nous et que nous rendions
A César ce qui appartient à César.
Et que notre être profond te revienne.
L’offrande est recueillie.
Seigneur, en signe de la vie comprise
Comme communion entre les hommes,
Nous marquons notre attachement à ton royaume.
ANNONCES
PRIERE D’INTERCESSION
Unissons-nous dans la prière d’intercession .
Seigneur,
Nous déposons devant ton trône de tendresse et de compassion
ton Église dans le monde entier,
nos frères et sœurs dans la paix ou dans la persécution,
celles et ceux qui en sont les chevilles ouvrières.
Toutes celles e ceux qui détiennent, dans ce monde,
Le pouvoir et la force
Puissent-il vivre dans la crainte de ton Nom.
Les malades, les personnes âgées, les mourants ;
Celles et ceux qui sont dans le deuil,
Dans l’anxiété ou l’isolement.
Tous nos proches,
Et celles et ceux que nous nommons en silence devant toi ;
Puisses-tu les couvrir de ta protection et les environner de ta grâce.
Dieu tout puissant, source de toute sagesse,
Toi qui connais nos besoins avant que nous les exprimions,
Qui sait aussi combien, dans nos prières,
Nous ignorons ce qui nous est vraiment nécessaire,
Aie pitié de nous : accorde nous les grâces que, dans notre indignité,
Nous n’osons pas implorer,
Et celles que, dans notre aveuglement,
Nous ne savons pas te demander.
Pour l’amour de Jésus Christ, notre Seigneur, amen.
Ensemble, dans la joie de pouvoir nous approcher de toi,
Nous te prions avec confiance comme Jésus nous l’a appris :
Notre Père qui es aux cieux,
Que ton nom soit sanctifié,
Que ton règne vienne,
Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous, aujourd’hui, notre pain de ce jour ;
Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés,
Ne nous laisse pas entrer en tentation,
Mais délivre-nous du mal,
Car c’est à toi qu’appartiennent
Le règne, la puissance et la gloire
Pour les siècles des siècles. Amen.
L’officiant invite d’un geste l’assemblée à se lever.2
ENVOI
Pour recevoir les paroles d’envoi et de bénédiction de la part du Seigneur, levons-nous.
Il faut aller, gens de mon peuple !
Pleurez mais ne restez pas recroquevillés sur vos larmes
Criez votre souffrance ou l’injustice d’une séparation,
Mais levez vos yeux sur Moi : Le Vivant !
Il faut aller, gens de mon peuple
Il faut tourner les regards vers la vie et quitter vos tombeaux.
Vous êtes porteurs de ma Vie,
Les vecteurs de ma Parole.
Dans vos maisons, dans vos bureaux, dans vos familles, vous êtes attendus.
Il ne s’agit pas toujours de traverser les mers.
Il ne s’agit pas non plus de faire de grands discours.
Il suffit d’avoir entendu le Christ prononcer ton prénom.
Il suffit de lui avoir ouvert ton cœur.
Alors, toutes choses deviennent possibles.
Les faibles deviennent fort,
Les pauvres trouvent ce dont ils ont besoin,
Les uns et les autres deviennent porte-parole !
BENEDICTION
Que le Christ ressuscité
Vous ouvre
Des passages dans vos deuils et dans vos peurs
Et dans vos heures de souffrances !
Que le Christ ressuscité
Chante en vous
L’espérance plus lumineuse que les abîmes !
Que le Christ ressuscité
Vous recouvre de grâce
Et vous entraine dans le jardin de la vie !
Que le Christ ressuscité
Vous accompagne dans le printemps des commencements.
Il est vivant ![2]
9 Chantons le cantique 882 que la grâce de Dieu
Pour t’aider à marcher dans ses voies.
Reçois tout son pardon
Et sa bénédiction.
Va en paix, dans la joie, dans l’amour.