Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Eglise Protestante Unie de Narbonne

Dimanche 2 janvier 2022 : Matthieu 2

3 Janvier 2022, 21:26pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

Mathieu 2, 1-12 Narbonne 2 janvier 2022

 

Notre Seigneur, l'Eternel, est venu à nous dans le temps et dans l'espace...

Lequel ? Dans un petit pays du Moyen-Orient...

Et quand il s'incarne, ce sont des bergers qui sont appelés en premiers, eux qui sont si éloignés des autres, socialement. Et ces Mages, si éloignés géographiquement...

Les uns et les autres sont mis en mouvement ; et nous mettent en mouvement, spirituellement et humainement.

Il est d'ailleurs à noter que seul Mathieu parle de ces Mages venus d'Orient ; alors qu'il est l’Évangile le plus proche des racines juives. Soucieux dans son Évangile de faire vivre les racines et préoccupations de son peuple, il commence par nous présenter ces personnes venus d'ailleurs !! C-à-d comme un rappel de la vocation universelle du Peuple de Dieu...

Qui étaient ces Mages ? Leur nom vient tout simplement du mot grec de l’Évangile magoï.

C'est-à-dire ? Nous ne le savons pas très bien ; des Sages, des savants spécialistes des étoiles ? Rien de bien précis, sauf qu'ils n'étaient sans doute pas rois... ni nécessairement trois. Nous n'en connaissons pas le nombre ; sauf qu'ils sont évoqués au pluriel : autre signe d’universalité !... Une universalité que le folklore a renforcé, à juste titre, en leur attribuant trois origines différentes.

Autre élément symbolique : l'étoile : nous n'avons pas de certitude sur un phénomène de ce type à ce moment là (bien qu'il y ait des possibilités !). Mais ce qui importe pour nous, c'est la signification : un clin d’œil par rapport aux autres religions, avec leurs dimensions cosmiques (la nôtre n'est pas en reste à ce sujet là. Mais, comme nous le verrons, encore faut-il le plus important pour en avoir le sens : la mémoire partagée, la Parole, que les Mages vont trouver à Jérusalem. Elles seuls leur permettra de continuer... Les astres ne sont rien en eux-même...). Et donc, comme pour notre foi, l'union du ciel et de la terre... l'incarnation, dans nos démarches aussi, dans nos recherches... pour un sens du dialogue ! Des rencontres... des personnes si différentes... qui mènent à la crèche, à la vie (avec ces signes de vie, que sont les cadeaux), avec le Messie pour toute l'humanité ; et en toute humilité !!

 

Les Mages vont devoir passer par le pouvoir local ; local mais néanmoins important, sur place, et dans ce qu'il représente...

Le roi Hérode fut troublé ; cela peut se comprendre. Il a sans doute peur. Comme lorsqu'on a, et que ce que l'on possède : on ne le veut que pour soi seulement... on a alors d'autant plus peur de perdre...

Mais il y a une autre petite mention intéressante dans ce verset : il s'agit aussi de tout Jérusalem... Le roi Hérode fut troublé et tout Jérusalem avec lui...

Il y a la dimension extraordinaire, magique, de cet événement. Mais ce passage nous parle bien d'être troublé...

L'extraordinaire peut réjouir, et provoquer également des questions. Les deux ne fonctionnent-ils pas ensemble ? Cela fait aussi partie de l'universalité de cet épisode... Il rejoint nos dimensions de vies Il ne s'agit pas seulement de la peur d'Hérode, mais de questions en chacun (tout Jérusalem).

Notre monde, nos vies, sont toujours ainsi faites : de nouveautés, à gérer, intégrer dans nos systèmes de pensées, parfois de vie, voire modes de vie.

Faire de la place à l'Autre : n'est-ce pas une clé de vie : que ce soit au niveau individuel, de couples, de familles, de sociétés, de foi ?...

 

Comment, alors ?

Pour y répondre, Hérode se renseigne (ce qui, en soi, est bien normal!) et la réponse est : toi Bethléem, terre de Juda, tu n'es certes pas le plus petit des chefs-lieux de Juda : car c'est de toi que sortira le chef qui fera paître Israël, mon peuple.

Un rappel de l'humilité constitutive de notre foi, qui doit nous être rappelée... Ce n'est pas rien. C'est particulièrement important, spécial, à rappeler, pour la venue du Seigneur... Notre « Dieu » vient dans l'humilité : celles de la crèche, de la localité, de ses parents, des premiers témoins...

Alors que tant de religions (car tant d'hommes et de femmes...) cherchent de la gloriole, notre foi est, de façon constitutive, humble.

De façon constitutive, car cela nous est donné : se savoir perméable ; non seulement ouverts (parce qu'il le faut bien, ou aussi que cela fait bien...), mais réceptifs, récepteurs...

Le savoir, le simple fait de le savoir, de se le rappeler, de se l'entendre rappeler, permet de recevoir alors...

Bethléem n'est pas grande, n'est en tout pas grande par elle-même. Elle l'est par le rôle qu'elle a reçu, qui lui a été donné.

Là n'est-elle pas la vraie grandeur ? La gloire dont nous avons besoin, celle de l'humilité, de l'Amour pour tous, en particulier pour ceux qui en ont le plus besoin...

Ce que nous montre tant de témoins, d'hier et d'aujourd'hui... Sans en faire des Saints, de super héros ; mais des exemples, comme celui de Desmond Tutu nous le rappelle à nouveau : une vrai force, durable, par la justice, de façon tellement plus grande et belle que toutes les glorioles du monde...

 

Les Mages découvrent alors cet enfant pour lequel ils ont été appelés de façon si spéciale... Il y a de quoi, donc, ressentir une très grande joie... comme nous le dit le texte. Mais il y a plus encore. Car devant un roi (ils sont venus pour cela !), ils se prosternent, et rendent hommage. Cela aurait pu être largement suffisant ! C'était également le prétexte d'Hérode... Il y a ici la mention de cette très grande joie : comme en plus ; comme essentielle à une démarche vraiment humaine...

De même pour les cadeaux. Ils sont normaux, en soit. Mais leurs valeurs symboliques expriment sans doute des dimensions de vie futures pour Jésus : l'or pour la royauté, l'encens pour la prêtrise et la myrrhe pour la... mort...; des dimensions de reconnaissance de la part des Mages !

C-à-d : connaître, comme ils ont pu, et re-connaître ; ce qu'ils ont fait :

ils expriment la reconnaissance pour cette venue.

Pour nous aussi : connaître,

toujours à nouveau,

toujours en écho,

que la vie nous est donnée.

Et que nous donnons alors en résonances,

en réponses,

en suites...

Il nous a été donné le plus précieux : la Grâce, l'Amour. Nous offrons alors des signes de vie, en-suite, ensuite, en re-connaissance, dans les deux sens du terme : connaître toujours à nouveau, et remercier !

Voilà d'ailleurs l'origine des cadeaux de Noël : non seulement ceux des Mages, mais nos cadeaux en écho au cadeau qu'est Jésus-Christ lui-même pour nos vies …

 

Il se donne, et donne : avec la joie d'aimer, de servir, de participer

Il vient aussi vulnérable qu'un petit enfant : dans ce monde, qui semble si souvent dépourvu d'humanité profonde... il est là, dans les traces de bonté, d'appels, de cheminements, de cœurs

Des signes que nous ne voyons pas toujours, que nous pouvons ne pas toujours voir, ou pas explicitement... Il nous est donné de suivre des étoiles et recevoir des renseignements, des mémoires, des Paroles qui nous rappellent l'humilité.

Un peu de sagesse, de dialogues, de réflexions sont bien nécessaires pour discerner ensemble ; avec le courage de prendre routes parfois différentes...

Notre foi n'est d'ailleurs jamais en un lieu particulier, mais une mise en route...

 

Bref,

- des chercheurs, de l'univers, qui nous redisent l'univers-alité...

- des adorateurs, qui découvrent avec une très grande joie un enfant loin du palais... loin d'un palais...

- des donateurs : ils ont inventé les cadeaux de Noël (!), en échange ou +tôt en reconnaissance du cadeaux qu'est cet enfant lui-même !... cet Emmanuel, Dieu avec ns !

Des échanges de cadeaux de vie, de cadeaux pour la vie, pour toute la vie, qui vont continuer... par la Grâce infinie, surprenante !

 

Amen

Commenter cet article