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Eglise Protestante Unie de Narbonne

dimanche 22 mai 2022 : Ap. 21,10-14, 22-23

23 Mai 2022, 16:37pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

Narbonne  22 mai 2022

Ap 21, 10-14 et 22-23

Cantiques 528 et 315

Pasteur Philippe Perrenoud

 

Nous voici devant cette nouvelle réalité que Dieu nous propose ; bien plus : qu'il nous promet...

Oui, une réalité... Car ce passage, tout comme ce livre, n'est pas seulement pour plus tard...

Non pas que je prendrais ces versets comme une description, de façon littérale... un scénario à prendre à la lettre !... Mais parce qu'il y a déjà une réalité dans ce qui nous est dit là... Sinon, pourquoi l'évoquer ?...

Quoi donc ? Comment ?...

Par un grand idéal tel qu'il nous est décrit ? Il y a eu et il y a toujours beaucoup d'idéalistes (et dans un sens tant mieux...), pensant que l'on pouvait changer radicalement, totalement, nos réalités... Mais le changement n'est pas encore vraiment réel...

Faudrait-il alors laisser Dieu tout faire ? Ce n'est pas le sens de notre foi ; de même qu'une théocratie : c'est-à-dire un système où il faudrait que toute la société obéisse à la lettre à ce qu'il nous propose...

Notre foi nous promet pourtant bien un monde où, nous dit ce livre de l'Apocalypse, le mal n'existera plus... Ce n'est pas seulement pour le ciel, mais déjà parmi nous...

Justement, nous en parlions récemment en partage biblique : notre foi fonctionne toujours entre le déjà et le pas encore... nous pouvons déjà en vivre, même si ce n'est pas encore pleinement réalisé...

Cela veut dire, entre autres, que personne ne peut imposer, faire venir ce qui est fondamentalement dans le pas encore...

Et donc que personne ne peut avoir raison seul...

Mais que nous pouvons déjà vivre des signes et perspectives qui nous sont donnés...

Lesquels : ici avec Jérusalem, et 12 portes ; ce qui signifie l'universalité...

Face au pouvoir Romain qui s'imposait par la force, et autres injustices, une perspective de vie pleine par la Paix (Jérusalem signifie cité de la Paix) :

La Paix, nous l'évoquions récemment en partage biblique,

n'étant pas seulement l'absence de conflit, et non seulement indissociable de la Justice,

mais une harmonie de tous les éléments...

Cette perspective, si elle nous est donnée, si elle m'est donnée, à nous/moi d'y entrer, de commencer.

Elle devient alors déjà réelle, réalité ; déjà dans le regard que je porte.

C'est tellement plus solide que nos ambitions, y compris religieuses... Nous ne sommes pas le Salut du monde ; nos actes pas plus...

Nous pouvons recevoir un Salut, et ce n'est pas rien.

Ce n'est plus pour nous, comme à l'époque de ce livre, la persécution ou le totalitarisme qui guette... encore que... Certes pas la persécution, en tout cas pas sous nos latitudes. Un certain totalitarisme, insidieux, peut-être davantage...

Notre société manque terriblement de projets... La dernière non-campagne électorale en est un exemple... et cela bénéficie à ceux (de bords différents) qui parlent le plus fort ; et qui sont alors d'autant plus entendus par des médias qui favorisent des visions partielles, rapides, trop rapides... des médias actuels qui ne favorisent pas les nuances, et donc ce qui est possible, et alors de projets...

Bien plus : nous recevons dans notre foi un fonctionnement basé sur la Grâce, sur l'Amour gratuit de Dieu, qui se partage, que nous sommes appelés à partager.

Or une Grâce, un Amour gratuit, cela peut être déstabilisant... Cela peut aussi être le roc, l'élément solide lorsque tout/tant s’effondre autour de nous...

Comme la démarche de St-Augustin :

il y avait à son époque

  • l'effondrement de la société, de la civilisation d'alors
  • des chrétiens se considérant eux-mêmes comme « l'Église des Saint », et prônant comme critère absolu les œuvres ; la sainteté de l'Église dépendrait de ses membre, et de leur fidélité. Certes, nos œuvres et fidélités sont importantes ; mais l'Église est plus que cela...

Augustin répond donc par le Christ : c'est lui qui est le Bon berger qui va chercher la brebis perdue, invite les pauvres au banquet, etc. Ce qui compte, c'est le Salut donné par Dieu ; le Salut ne peut venir que de Dieu, par Grâce... par sa Grâce.

C'est bien beau, mais comment cela peut-il se concrétiser ? Notre texte nous donne des indications, des pistes : des indications, justement, comme cette ville avec ses 12 portes, dans les 4 directions/toutes directions du monde... pour l'universalité... La ville est faite pour accueillir ; ici l'humanité entière ; des portes ouvertes... par la confiance qu'il nous donne...

Et ce d'autant plus que cette cité n'est pas le résultat du travail des hommes, mais un don ; comme la vie, particulièrement en Jésus-Christ...

Il nous dit une vie en évolution, parfois profonde ; mais il nous y accompagne...

Ainsi, même le centre du centre du monde religieux d'alors : dans cette ville, le Temple : il n'y est plus... Son centre, c'est le Seigneur...

Nos réalités changent ; non pas nécessairement par de grands idéalistes pensant que l'on doit tout changer radicalement, totalement ; selon eux-mêmes... Mais il nous est donné beaucoup plus, qu'on le voit ou pas ; nous y sommes accompagnés : sans un chef qui va décider de tout, mais avec un Seigneur qui se partage pour tous... par Grâce.

Nous n'y sommes pas passifs ; il nous reste ce qui parfois est si difficile : savoir recevoir... et partager...

Amen

 

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