024 INTERLUDE APOPHTEGMES DES PERES DU DESERT
Une longue chaîne… d’« aimants Dieu » (numéro 024)
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INTERLUDE (les apophtegmes des Pères du désert)
Il est des personnages qui me posent question : je serais fort tentée, malgré leur notoriété mondiale de porter sur eux un jugement franchement négatif. Il en est trois qui ont vécu à l’époque que nous traversons dont la vie ne m’inspire pas vraiment ; ils sont pourtant porteurs de messages instructifs pour moi, au moins ; et leur vie a été remplie de la certitude que leur mission était guidée par la main de Dieu.
Aussi, avant d’aborder leur biographie, j’ai pensé que nous pourrions méditer sur un apophtegme des Pères du désert :
« On disait d’un frère, venu voir Abba Arsène à Scété, qu’il alla à l’église et demanda une entrevue avec l’ancien. Ils lui dirent : « Restaure-toi un peu, frère, puis tu le verras. » Mais il répondit : « Je ne prendrai rien avant de l’avoir vu. » Ils envoyèrent donc un frère pour le conduire, car sa cellule était éloignée. Ils frappèrent à la porte, entrèrent, et ayant salué l’ancien, ils s’assirent en silence. Le frère, celui de l’église, dit alors : « Moi, je m’en vais, priez pour moi ». Mais l’autre frère, l’étranger, ne se sentant pas à l’aise devant l’ancien, dit au frère : « Je m’en vais, moi aussi, avec toi ». Et ils sortirent ensemble. L’étranger demanda ensuite à son guide : « Conduis-moi chez Abba Moïse, l’ancien brigand. » Ils y allèrent, l’ancien les reçut avec joie et les renvoya après les avoir traités cordialement. Le frère qui avait conduit le visiteur dit alors à celui-ci : « Voici que je t’ai mené chez l’étranger (Arsène) et chez l’Egyptien (Moïse) ; lequel des deux prèfères-tu ? Il répondit : « L’égyptien, bien sûr ! »
L’un des Pères ayant su la chose, fit à Dieu cette prière : « Seigneur, explique-moi cela : l’un fuit les hommes à cause de ton nom, et l’autre les reçoit à bras ouverts à cause de ton nom. » Et voici que lui apparurent deux grandes barques sur le fleuve : dans l’une il vit abba Arsène avec l’Esprit de Dieu, voguant ensemble dans le recueillement ; sur l’autre, il y avait abba Moïse naviguant avec les anges de Dieu qui lui servaient des rayons de miel.[1]
[1] Peinture et textes extraits de : Abba, dis-moi une parole Editions du Carmel/Editions de Solesme