Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Eglise Protestante Unie de Narbonne

026 Des figures qui posent question

11 Février 2011, 10:28am

Publié par erf.narbonne@gmail.com

Une longue chaîne… d’« aimants  Dieu » (numéro 026)

 

Combien de maillons de la chaîne souhaitez-vous voir ? Où se trouve le premier maillon ?

Et vous ? Où êtes-vous ?

 

DES FIGURES QUI POSENT QUESTION (1) :

JEANNE D’ARC (1412 – 1431)[1]

 

« Se soumettre à Dieu,  est-ce braver l’Eglise ? M’est avis que c’est tout un, de Dieu et de l’Eglise, et qu’on ne doit pas faire de difficulté. Pourquoi faites-vous difficulté que ce soit tout un ? » répond-elle quand on lui fait remarquer qu’elle désobéit à l’Eglise qui lui demande de porter des habits de femme.[2]

 

Jeanne se leva de son coin de campagne perdu dans une époque difficile pour le pays : «Sens dessus dessous, scabeau des pieds des hommes, foulure des Anglais et le torchepied des sacquemans (brigands) ! » ;  elle devint un chef de guerre redoutable au nom de sa foi. Elle fut un « prédicateur » se disant directement envoyée par Dieu pour restaurer le royaume de France. Ses victoires semblent confirmer ses dires. Colette Beaune, dans l’ouvrage[3] qu’elle lui consacre écrit : «  Jeanne passera son temps à brouiller les limites sociales - paysanne, elle fait carrière à la Cour -, sexuelles - vêtue en homme, elle fait la guerre - ou celles du profane et du sacré - elle prêche et crée des objets sacrés. Ce charisme féminin est la source d’un pouvoir qui perturbe et finira par gêner, même ceux qui l’avaient servie. L’incompréhension sera d’ailleurs l’un des ressorts de son procès. »

 

Après une courte vie qu’elle consacre à Dieu et à son pays, elle est capturée et revendue à l’évêque Cauchon, allié des anglais, qui présidera, au nom de l’Eglise, à un procès scandaleux. Le tribunal lui reproche par défaut de porter des habits d'homme, d'avoir quitté ses parents sans qu'ils lui aient donné congé, et surtout de s'en remettre systématiquement au jugement de Dieu plutôt qu'à celui de « l'Église militante », c'est-à-dire l'autorité ecclésiastique terrestre. L'Université de Paris (la Sorbonne) rend son avis : « Jeanne est coupable d'être schismatique, apostate, menteuse, devineresse, suspecte d'hérésie, errante en la foi, blasphématrice de Dieu et des saints. » Elle meurt à 19 ans brûlée vive après avoir appelée Jésus plusieurs fois.

 

(Saviez-vous que plusieurs femmes prétendirent être Jeanne qui aurait échappé aux flammes ? Deux d’entre elles furent trouvées exemptes d’imposture ; je ne sais ce que l’on peut en conclure…)   

 



[2] Pierre Miquel Les mensonges de l’histoire i

[3] Colette Beaune Jeanne d’Arc Editions Perrin 2004

 

_________________________

*

Commenter cet article