MESSAGE DE L'ASCENSION 2021
MESSAGE DU JEUDI 13 MAI 2021
ASCENSION
PASTEUR CHARLES KLAGBA
Texte biblique : Ephésiens 4 : 1-13
Actes 1 : 1-11
Message
« Ce n’est pas à vous de connaitre les temps et les moments…. Mais vous recevrez une puissance …». (Actes 1 : 7et 8)
Frères et sœurs, l’Ascension que nous célébrons aujourd’hui est le temps d’attente entre la Résurrection et la promesse de l’effusion de l’Esprit-Saint, le jour de Pentecôte.
Jésus, ressuscité, apparaît d’abord aux femmes qui s’en vont l’annoncer aux disciples mais eux n’étaient pas très convaincus, envahis par le doute.
Le ressuscité se manifeste ensuite à deux disciples en chemin pour retourner à la campagne, et qui reviennent pour l’annoncer aux autres.
Enfin le Christ ressuscité apparaît aux onze disciples auxquels il fait des reproches de n’avoir pas cru.
Dans le récit de Luc consigné dans ce merveilleux livre d’histoire de la foi, le livre des Actes des apôtres, dont nous venons de lire les tous premiers versets, Jésus, lorsqu'il se montre vivant après la tragédie du vendredi saint, parle à ses disciples du royaume de Dieu.
Il n’est donc pas étonnant que ceux-ci soient avides de savoir comment, très concrètement, ce royaume peut se mettre en place.
« Seigneur, est-ce à ce moment-là que rétabliras le royaume pour Israël ? », demandent les disciples à leur maitre….
Ces onze gardent toujours à l'esprit les images royales véhiculées par leur histoire nationale et inscrites dans les livres de la Première Alliance.
Ils pensent au rétablissement de la royauté de David selon les prophéties messianiques.
Par sa résurrection, Jésus, est donc tout désigné (il a vaincu la mort) pour prendre la tête de cette nouvelle royauté selon le cœur de Dieu, basée sur le droit et la justice des humains.
Les enfants d'Israël vont pouvoir enfin connaître l'unité, la paix et la sécurité dans leurs frontières !
Les disciples sont prêts à suivre le Ressuscité dans son œuvre de restauration nationale.
Frères et sœurs, les disciples attendent ainsi une intervention directe de Dieu pour améliorer le monde, pour guérir ce qui ne va pas.
Il y a, bien sûr, des choses qui ne vont pas en ce monde. Et, comme eux, nous nous demandons : quand est-ce que Dieu enlèvera enfin le mal, qu’il enlèvera la souffrance sur la terre ?
Décidément…, jusqu’au bout, le malentendu aura perduré dans les esprits de ces hommes qui ont suivi leur maitre des années durant !
Et jusqu’au bout le maitre prendra le temps de corriger ces malentendus.
« Ce n’est pas à vous de connaitre les temps et les moments..., dit Jésus à ses compagnons, Mais vous recevrez une puissance lorsque le Saint-Esprit viendra sur vous, et vous serez mes témoins…». (Actes 1,7-8).
Oui, en effet, les disciples n'auront pas de réponse directe à leur demande.
Le Ressuscité conteste d'abord la question du temps, de la date, du délai.
Ce n'est pas l'affaire des disciples de savoir quand le Père manifestera son royaume. Dieu le manifestera quand il voudra !
Dans ce dernier échange, les disciples ne s'intéressent qu'au rôle du Ressuscité : « ... tu vas rétablir... ».
La réponse du Ressuscité, à l'inverse, insiste sur leur rôle à eux : « Vous allez recevoir...,vous serez... ».
Désormais, ce n'est pas au Ressuscité de faire la suite du travail, mais aux disciples.
Accompagnés de la force de l'Esprit, les disciples ne prendront pas les armes pour rétablir une royauté; ils seront les témoins du Ressuscité.
Cela exigera du temps car leur champ d'action est vaste : de Jérusalem jusqu’aux extrémités du monde. Le petit royaume de David est dépassé !
Après ces derniers échanges, se produit l’évènement de l’Ascension : « Après ces paroles, ils le virent s'élever et disparaitre à leurs yeux dans une nuée… » (Actes 1, 10).
Comme jadis Elie, le Ressuscité quitte la terre pour le ciel.
Les disciples ne le voient plus et ne le verront plus. Ils n'entendent plus sa voix et ils ne l'entendront plus. Ils restent seuls.
Cependant une tentation les guette : rester les yeux fixés au ciel sans rien faire et attendre, comme si cette disparition ne devait durer que quelques instants.
Mais un message venant du ciel, signifié par les deux personnages vêtus de blanc, vient les sortir de leur immobilisme et les renvoie à leur travail de témoins.
« Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Jésus, qui a été enlevé du milieu de vous, reviendra de la même manière que vous l'avez vu s'en aller vers le ciel » (Actes 1 : 11).
Oui frères et sœurs, dans ce récit de l’Ascension tel que construit par Luc, il y a un message fondamental pour les disciples et pour nous : l’intelligence d’abord, la puissance ensuite.
« Mais vous recevrez une puissance ».
Avec ce « mais », Jésus, le Christ, établit un contraste.
Les disciples étaient préoccupés par le royaume d’Israël, du royaume terrestre, mais ici Jésus esquisse de manière magistrale et, en peu de mots, la position des vrais chrétiens dans le temps intermédiaire.
Avant que le Seigneur Jésus donne de la puissance aux disciples par l’envoi de l’Esprit de la part du Père, il leur a donné une intelligence intérieure.
Mais ils ne possèdent pas encore de la puissance.
Frères et sœurs, c’est typique des voies de Dieu.
Son œuvre va toujours dans ce sens : il veut d’abord nous conférer de l’intelligence pour nous-mêmes, avant de nous donner de la puissance d’agir pour d’autres.
C’est un principe de Dieu.
D’abord Dieu nous donne de la lumière et la vie nouvelle, à laquelle se rattache toujours du discernement quant aux pensées de Dieu.
On peut dire qu’à la vie nouvelle se rattache une certaine compréhension, une intelligence spirituelle qui permet s’approprier le projet du grand amour de Dieu pour l’ensemble de l’humanité.
Avec cette intelligence intérieure, nous voyons alors que les disciples ont attendu dans la chambre haute durant les dix jours qui se sont écoulés jusqu’à la venue du Saint Esprit.
Moment merveilleux que ce temps d’attente !
Ils n’avaient encore aucune puissance pour agir à l’extérieur. C’était une bonne chose d’attendre !
Frères et sœurs, Christ est enlevé au ciel, son corps n’est plus là, et les disciples gardent maintenant leurs pensées, leur intelligence spirituelle (non plus les yeux) fixées et concentrées sur leur souvenir de cet homme, Jésus, qui arrivait à leur faire aimer Dieu et les gens, leur faisait aimer la vie, et espérer que le bien progresse.
Jésus n’est plus là, à leur côté, mais les disciples ont confiance : Dieu, ce Dieu qu’a montré Jésus, ne peut pas les abandonner.
Et ils attendent, totalement concentrés dans la prière. Maintenant le Christ est au ciel, il est une réalité spirituelle.
Cette ascension, accomplie sous les yeux des disciples, leur donne la certitude que Jésus, toujours vivant, accomplirait toutes les promesses qu’il leur avait faites.
Ils ont reçu par là aussi l’assurance de toutes les réalités du monde invisible. Là où est Jésus, là est le ciel.
Frères et sœurs, dans ce récit de l’Ascension, nous avons vraiment une bonne nouvelle à recevoir, une espérance, une force pour avancer, une place qui nous est réservée, et une vocation.
Le récit de l’Ascension nous dit que Dieu est infiniment proche de nous, qu’il est même en nous, dans le secret de notre espace individuel.
Car la notion de Ciel dans la Bible désigne le monde spirituel où Dieu évolue par opposition à la terre qui évoque le domaine matériel où existe notre corps.
Le Christ est allé au ciel, c’est-à-dire qu’il vient maintenant de notre dimension spirituelle, de notre foi et de notre prière.
Le Christ est avec ses disciples, au milieu de ses disciples, au dedans de ses disciples qui lui posent des questions.
C’est donc là que le salut nous est donné, c’est là que le Christ demeure maintenant : il est en chacun, chacune de nous quand nous interrogeons le Christ sur le salut que Dieu veut pour ce monde.
Le Christ demeure en chacun, en chacune de nous comme l’Esprit sera donné individuellement à chacun, à chacune, à la Pentecôte.
Aucun d’entre nous n’est la totalité du Christ, et donc interroger le Christ c’est prier et réfléchir soi-même, mais c’est aussi se rassembler, comme nous le voyons dans ce texte, pour s’interroger mutuellement, pour débattre de nos points de vue différents et être rassemblés par le Christ.
C’est comme ça que nous avancerons, frères et sœurs…
Dans sa lettre aux chrétiens de la ville d’Ephèse, l’épître du jour, l’apôtre Paul nous encourage (certaines version parlent de « demande avec insistance ») « à nous conduire d’une manière digne de l’appel que nous avons reçu… »
Célébrer donc l’Ascension, frères et sœurs, c’est faire comme ses disciples : prendre le temps de la pause dans la prière pour entrer dans ce monde spirituel où Christ est entré, accéder à cette intelligence spirituelle.
Ce temps de pause et d’attente nous prépare à nous rendre disponibles pour recevoir, accueillir la promesse du Souffle de Dieu, le Saint-Esprit, le jour de Pentecôte.
L’habitation de l’Esprit de Dieu en nous, apporte des résultats multiples. Elle nous donne la capacité de nous aimer les uns les autres.
Elle nous confère la puissance qui nous rend capables de marcher comme témoins.
L’Esprit de Dieu nous rend conscients que nous sommes enfants de Dieu (Rom. 8:16).
Sans l’Esprit de Dieu, nous n’aurions ni la conscience d’être enfants de Dieu ni la paix avec Dieu.
Sans Lui nous ne pourrions pas « prier par le Saint Esprit » (Jude 20) ni « adorer en Esprit et en vérité » (Jean 4:23).
Tout ceci se trouve dans le livre des Actes, non pas de façon doctrinale, mais en pratique. C’est ce qui donne une telle valeur à ce livre.
« …vous recevrez une puissance lorsque le Saint-Esprit viendra sur vous et vous serez mes témoins… »
Frères et sœurs, cette promesse est pour chacun, chacune de nous. Elle est pour toi et pour moi. Amen !