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Eglise Protestante Unie de Narbonne

Jean 14 : 15-21 Prédication au culte du dimanche 21 mai 2017

23 Mai 2017, 10:30am

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

 

Textes biblique : Jean 14 : 15-21

 

« Quant à moi, je prierai le Père et il vous donnera un autre défenseur afin qu’il reste éternellement avec vous » Jean 14 : 16

 

L’absence de Dieu ! Qui ne l’a pas un jour éprouvé, ce sentiment ? Il m’a laissé tomber, il m’a oublié! Il prend soin des autres, mais sûrement pas de moi, sinon mes difficultés ne seraient pas arrivées à ce degré d’urgence!

 

Frères et sœurs, dans l’évangile de ce dimanche, Jésus anticipe, prend une avance sur ce sentiment d’abandon que pourraient éprouver ses disciples. Jésus est sur le point de quitter ses chers disciples, mais Il ne les laissera pas orphelins. Il va leur envoyer une Personne divine pour les consoler, les soutenir, leur venir en aide (v. 16). C'est l’Esprit Saint qui sera non seulement avec les croyants, mais en eux pour les instruire (v. 26). Le Seigneur l'appelle: «un autre consolateur» parce que Lui-même demeure le consolateur céleste, l'avocat auprès du Père (1 Jean 2:1 1j 2.1-2).

Notre évangile de ce dimanche est un extrait du long discours d'adieu de Jésus. Cet extrait peut se résumer à ceci: par mon départ physique, je ne serai plus au milieu de vous, mais vous ne vous sentirez pas orphelins, seuls, abandonnés dans la mesure où vous continuerez à vous ouvrir à l'esprit de vérité et d'amour qui a marqué ma vie; alors vous ferez l'expérience d'une forme de présence qui sera source de vie en vous.

Jésus fait donc une promesse fondamentale à ses disciples. Il va leur donner ce à quoi ils n’auraient jamais pensé, un consolateur qui serait toujours avec eux. Jésus y a pensé et il le demandera du Père : « Quant à moi, je prierai le Père et il vous donnera un autre défenseur afin qu’il reste éternellement avec vous ».

Ce que Jésus demande pour les disciples est un autre consolateur (grec : paraklétos). Il ne faut pas comprendre le mot ici traduit par "consolateur" dans le sens d’une maman qui console son petit garçon qui vient de se faire mal en tombant. Le même mot est traduit par "avocat" dans l’Epître de Jean (1Jn 2:2). Ceci est plus le sens que doit prendre le mot.

Le « parakletos » est celui qui se tient près de moi, celui qui parle pour moi et qui me conseille dans la marche à suivre en me rappelant des instructions déjà reçues. Comme l’avocat, il m’aide à comprendre ce que dit le juge et il me guide dans la manière dont je dois m’adresser au juge. Il nous suffit de lire dans les Actes des Apôtres pour voir l’effet sur les disciples quand ils ont été remplis du Saint Esprit et conduis par lui.

Le Paraclet n’a pas une fonction charismatique (comme le parler en langue ou le don de guérisons, etc.), mais une fonction enseignante.

Durant le temps de l’Eglise, il rend l’Absent présent, en assumant les fonctions qui étaient celles de Jésus avant Pâques.

Dans l’Evangile selon Jean, cinq paroles définissent le rôle du Paraclet:

-Il assure la présence de l’Absent, partout et toujours (14,16-17)

-Il a une fonction «mémoire»et «interprétation» (14,25-26)

-Il assiste les croyants dans leur rôle de témoins (15,26-27)

-Il aura aussi une fonction de jugement du monde (16,8-11)

Et l’Evangéliste insiste sur cet aspect: «c’est votre avantage que je m’en aille» (16,7)!

-Il jouera un rôle central dans l’accomplissement de la vérité (16,13-15).

Jésus identifie le Consolateur comme l’Esprit de Vérité. Il le met en contraste avec l’esprit de l’erreur ou de mensonge qui règne dans le monde. Il n’a rien à voir avec le Malin qui est le parrain du mensonge (Jean 8:44). Jésus vient de dire aux disciples qu’il est La Vérité et donc celui qu’il demande du Père est l’Esprit de Vérité. Il est toujours conforme à la Parole révélée de Dieu.

Ce consolateur n’a rien avec les gens du monde : (v.17). Le monde ne peut le recevoir ; le monde ne le voit point ; le monde ne le connaît point. Le disciple, lui, le connaît parce que l’Esprit Saint vit en lui.

Frères et sœurs, Jésus fait ainsi plusieurs promesses à ses disciples et ceux qui le suivront.

1ère promesse, celle du don de l'Esprit de Dieu : A la prière de Jésus, Dieu donnera son Esprit aux disciples,

- L’Esprit Saint est celui qui est appelé auprès de nous, pour nous assister dans notre vie, pour nous aider à surmonter les obstacles. Il est notre consolateur. Il nous éclaire et nous guide sur le chemin de nos vies. L’Esprit Saint est celui qui plaide notre cause, comme un avocat en justice. Il est notre défenseur contre tous ceux qui nous accusent, nous mettent à l'épreuve, nous incitent à faire de mauvaises choses ou à nous dresser contre notre prochain. Il est notre défenseur contre tout accusateur, et dans la Bible, le mot accusateur désigne le diviseur, (le diabolos) celui qui tente toujours de nous détourner de Dieu. Le Saint-Esprit est celui qui perpétue en nous la présence du Christ ressuscité. En nous, il fait mémoire de la vie de Jésus-Christ. Il fait souvenir de tout ce que Jésus a dit et enseigné pendant son ministère. En nous, il agit comme un véritable relais, un réémetteur de la Parole divine qui est vérité. C'est pourquoi Jésus le nomme « l'Esprit de Vérité » (Jean 14, 17). - L’Esprit Saint est celui qui accompagne nos célébrations chrétiennes. Il nous aide à y discerner la Parole de Dieu et la Présence du Christ ressuscité, notamment dans l'écoute et la méditation des textes bibliques. Lorsque nous ouvrons la Bible pour lire et méditer ses textes, la Bible ne devient Parole de Dieu que par l'intervention de l’Esprit Saint en nous. Par sa lumière, l’Esprit Saint éclaire notre lecture, il illumine nos cœurs et inspire notre méditation.

2ème promesse, celle de la présence de Jésus-Christ :

En parlant de l’Esprit Saint, Jésus déclare à ses disciples « Vous, vous le connaissez » (Jean 14, 17). Par cette expression, Jésus nous dit que nous sommes amenés à éprouver la présence de l’Esprit Saint dans notre cœur, dans notre fort intérieur, comme expérience intime et personnelle. Ainsi, par l’Esprit Saint, Jésus-Christ fait sa demeure en chacun, chacune de nous, il habite en nous, participe à notre vie intérieure, nous transforme en profondeur, il change notre façon d'être...

Sûrement, Jésus ne nous laissera pas orphelins, nous ne pouvons pas être privés de sa présence en nous. Pour insister sur le caractère définitif et permanent de sa présence, Jésus ajoute « Je reviens vers vous » (Jean 14, 18). A travers cette parole simple, Jésus se tourne vers nous, il manifeste la grâce et la fidélité de Dieu envers nous.

3ème promesse, celle de la vie en Jésus-Christ :

En nous faisant don de l’Esprit Saint, Dieu œuvre en nous. Son Esprit nous fait connaître le Christ ressuscité, il nous fait discerner sa présence et suscite en nous la foi. Ainsi, la foi est l’œuvre de Dieu en nous. Par son origine divine, on ne peut pas avoir ou posséder la foi, encore moins l'acquérir ou en hériter. Par contre, nous pouvons la vivre pleinement et librement. Oui, la foi, c'est voir le Christ vivant dans notre vie, c'est lier notre vie à la sienne. C'est ce que dit Jésus aux disciples : « vous me verrez parce que je vis et que vous vivrez aussi » (Jean 14, 19). Jésus nous offre ainsi une vie nouvelle, liée à lui-même et à Dieu. Il pousse même ce lien jusqu'au bout, en rendant réciproque la relation qu'il établit avec nous : « vous êtes en moi et moi en vous » (Jean 14, 20). Jésus se place en nous, et réciproquement, il nous place en lui.

Ainsi, frères et sœurs, Jésus nous fait trois promesses, celle de l'Esprit, celle de sa présence et celle de sa vie. Trois promesses qu'il encadre par une quatrième, celle de l'amour, qui surpasse les trois autres.

En effet, dans son ministère, Jésus place toujours l'amour au-dessus de toute autre chose. Il l'exprime au début et à la fin de ce passage, à travers deux versets, dont on remarque la réciprocité : « Si vous m'aimez, vous garderez mes commandements. » (Jean 14, 15) et « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui qui m'aime » (Jean 14, 21).

Aimer Jésus, c'est à la fois vivre dans la foi en Jésus et aussi observer son enseignement, notamment le nouveau commandement qu'il vient de donner aux disciples : « Aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. » (Jean 13, 34).

En témoignant de notre amour en Jésus-Christ et de notre amour envers les autres, nous sommes assurés d'être aimés à la fois de Jésus-Christ et de Dieu.

Finalement, frères et sœurs, Jésus nous fait la plus belle promesse qui puisse exister : celle de l'amour divin.

Frères et sœurs, en ce temps qui nous conduit à l’Ascension et à Pentecôte, ce qui nous est proposé est donc de nous rendre attentifs à la présence de l’Esprit dans le quotidien de nos vies, dans nos diverses expériences, dans ce qui coule, se passe en nous… L’Esprit peut donc nous conduire, nous aider à discerner, à faire des choix de vie imprimée par le Christ. Il est avec nous et il ne cesse aussi de nous indiquer le lieu du passage pour recevoir la véritable marque, le véritable sceau du divin dans notre humanité. L’Esprit a la capacité de nous faire naître à autre chose. C'est cette naissance à autre chose que nous indique Jésus ce matin.

Amen !

Charles KLAGBA

 

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