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Eglise Protestante Unie de Narbonne

Prédication pour le culte suspendu du dimanche des Rameaux 5 avril 2020

1 Avril 2020, 11:21am

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

  Eglise protestante unie de Narbonne

Sœurs et Frères,

Ce dimanche des Rameaux nous serons encore confinés chez nous, mais notre chaîne ne peut s’interrompre, notre amitié, notre foi, notre espérance sont bien là, toujours intactes.

Alors sœurs et frères ce Dimanche 5 Avril encore, à 10h30 (heure de nos cultes). Soyons réunis par la grande et belle chaîne de notre prière afin d’être tous ensemble.

Comment faire ? Vous le savez, je vous propose à 10h30 d’allumer une petite bougie, de prendre l’Evangile du jour, Matthieu 21, versets : 1-11 , la Lettre aux Philippiens 2, versets : 6-11, et  Esaïe 50, versets 4-7

Vous pourrez suivre le culte avec le texte du Dimanche 5 Avril  qui se trouve sur le Blog, et qui a été préparé pat André, notre ami de Carcassonne au si bel accent. Lire sa  liturgie, puis sa prédication,  pour vivre chez vous, le culte de ce dimanche.

Nous serons ainsi ensemble quelques instants par un cercle de prière.

Mais si vous le désirez en nous communiquant vos coordonnées on peut aussi vous appeler, et nous nous sentirons moins seuls, nous pourrons prier ensemble aussi ainsi.

N’hésitez pas à m’appeler si vous le souhaitez ou à me signaler tel ou telle d’entre nous à qui un appel ferait du bien. Président du CP, je suis d’abord un serviteur comme vous, à votre service.

 

Par ailleurs n’oubliez pas :

Vous pouvez entendre l’Eglise Protestante Unie sur :

·       France Culture (FM 96.5), le dimanche matin de 8h30 à 9h pendant la tranche protestante.

·       Notre pasteur Charles Klagba est diffusé sur R.C.F (FM 98.2) « Présence protestante » tous les jeudis soir à 20h et tous les dimanches matin à 10h,

·       France 2 le dimanche matin.

·       Les conférences de Carême sur France Culture à 16h, chaque dimanche. C’est un temps de réconfort et d’encouragement.

 

Pour nous joindre :

La Paroisse : 04 68 43 25 68 et http://erf-narbonne.over-blog.com

Le Pasteur : 06 01 82 29 67 – Eric (Latrille, le secrétaire) : 06 79 02 36 23  – Martine (la trésorière) : 06 58 67 68 77 – Félicité (Vice  Présidente) : 06 86 04 01 75 –Isabelle (Vice Présidente) 06 46 64 15 65 . Noel  (trésorier adjoint) : 06 12 39 69 39 – Franck Flugge (secrétaire adjoint) : 06 18 47 33 18 - Les miennes (le président) : 06 20 44 76 85

Anne (Latrille) : 06 73 20 89 67 – Nicole (Riera) : 06 67 50 36 76 – Emmanuelle (Faraut – Pharmacienne) : 06 73 32 15 44 – Joelle : au 04 68 48 63 98 se propose de prier avec vous l’après midi à partir de 15h.

Sœurs et Frères, nous ne sommes pas seuls,

Nous sommes aimés

Le Seigneur est présent et nous bénit

Patrick Duprez

Président

 

 

Prédication du dimanche  des Rameaux 

5 Avril 2020 Narbonne

 

Culte du confinement ou du "temps du désert"

Prédicateur André Bonnery

 

Chants :

Répons chanté:  Toi qui disposes

Répons chanté:  Le don suprême que ta main sème

Répons chanté: Que par ta grâce

Chant spontané : Louange à Dieu, le Créateur

Chant spontané : Que la grâce de Dieu, soit sur toi

 

Lectures bibliques :

Psaume 69

Matthieu 21 versets 1 à 11

(Marc 11 / 1 à 11    ;    Luc 19 / 28 à 40   ; Jean 12 / 12 à 16)

Ésaie 50 versets 4 à 7

 

Ouverture:

 

          Toi qui es Seigneur et Père, je ne veux pas me présenter devant toi avec mes certitudes, mes œuvres et mes mérites.

Je suis confiné dans mon désert, loin de mes frères et sœurs de la paroisse. Je veux maintenant écouter ta parole, recevoir ce que tu me dis dans les textes qui me sont proposés par la liturgie de ce jour.

        Je dépose ma vie devant toi pour accueillir ta grâce.

Tu es près de moi et avec tous mes frères qui prient, à la même heure, en ce dimanche. Je veux entrer en communion avec eux.

       Donne-moi l’humilité, accorde-moi ton Esprit  pour t’écouter me parler dans le silence de mon cœur.

 

Répons chanté:  Toi qui disposes, de toutes choses et nous les donnes chaque jour, reçois ô Père, notre prière de reconnaissance et d’amour

Accompagnement musical : cliquer ici

 

 

Louange:  Psaume 69

 

 

69:1 Au chef des chantres. Sur les lis. De David.

69:2 Sauve-moi, ô Dieu! Car les eaux menacent ma vie.

69:3 J'enfonce dans la boue, sans pouvoir me tenir; Je suis tombé dans un gouffre, et les eaux m'inondent.

69:4 Je m'épuise à crier, mon gosier se dessèche, Mes yeux se consument, tandis que je regarde vers mon Dieu.

69:5 Ils sont plus nombreux que les cheveux de ma tête, Ceux qui me haïssent sans cause; Ils sont puissants, ceux qui veulent me perdre, Qui sont à tort mes ennemis. Ce que je n'ai pas dérobé, il faut que je le restitue.

69:6 O Dieu! tu connais ma folie, Et mes fautes ne te sont point cachées.

69:7 Que ceux qui espèrent en toi ne soient pas confus à cause de moi, Seigneur, Éternel des armées! Que ceux qui te cherchent ne soient pas dans la honte à cause de moi, Dieu d'Israël!

69:8 Car c'est pour toi que je porte l'opprobre, Que la honte couvre mon visage;

69:9 Je suis devenu un étranger pour mes frères, Un inconnu pour les fils de ma mère.

69:10 Car le zèle de ta maison me dévore, Et les outrages de ceux qui t'insultent tombent sur moi.

69:11 Je verse des larmes et je jeûne, Et c'est ce qui m'attire l'opprobre;

69:12 Je prends un sac pour vêtement, Et je suis l'objet de leurs sarcasmes.

69:13 Ceux qui sont assis à la porte parlent de moi, Et les buveurs de liqueurs fortes me mettent en chansons.

69:14 Mais je t'adresse ma prière, ô Éternel! Que ce soit le temps favorable, ô Dieu, par ta grande bonté! Réponds-moi, en m'assurant ton secours!

69:15 Retire-moi de la boue, et que je n'enfonce plus! Que je sois délivré de mes ennemis et du gouffre!

69:16 Que les flots ne m'inondent plus, Que l'abîme ne m'engloutisse pas, Et que la fosse ne se ferme pas sur moi!

69:17 Exauce-moi, Éternel! car ta bonté est immense. Dans tes grandes compassions, tourne vers moi les regards,

69:18 Et ne cache pas ta face à ton serviteur! Puisque je suis dans la détresse, hâte-toi de m'exaucer!

69:19 Approche-toi de mon âme, délivre-la! Sauve-moi, à cause de mes ennemis!

69:20 Tu connais mon opprobre, ma honte, mon ignominie; Tous mes adversaires sont devant toi.

69:21 L'opprobre me brise le cœur, et je suis malade; J'attends de la pitié, mais en vain, Des consolateurs, et je n'en trouve aucun.

69:22 Ils mettent du fiel dans ma nourriture, Et, pour apaiser ma soif, ils m'abreuvent de vinaigre.

69:23 Que leur table soit pour eux un piège, Et un filet au sein de leur sécurité!

69:24 Que leurs yeux s'obscurcissent et ne voient plus, Et fais continuellement chanceler leurs reins!

69:25 Répands sur eux ta colère, Et que ton ardente fureur les atteigne!

69:26 Que leur demeure soit dévastée, Qu'il n'y ait plus d'habitants dans leurs tentes!

69:27 Car ils persécutent celui que tu frappes, Ils racontent les souffrances de ceux que tu blesses.

69:28 Ajoute des iniquités à leurs iniquités, Et qu'ils n'aient point part à ta miséricorde!

69:29 Qu'ils soient effacés du livre de vie, Et qu'ils ne soient point inscrits avec les justes!

69:30 Moi, je suis malheureux et souffrant: O Dieu, que ton secours me relève!

69:31 Je célébrerai le nom de Dieu par des cantiques, Je l'exalterai par des louanges.

69:32 Cela est agréable à l'Éternel, plus qu'un taureau Avec des cornes et des sabots.

69:33 Les malheureux le voient et se réjouissent; Vous qui cherchez Dieu, que votre coeur vive!

69:34 Car l'Éternel écoute les pauvres, Et il ne méprise point ses captifs.

69:35 Que les cieux et la terre le célèbrent, Les mers et tout ce qui s'y meut!

69:36 Car Dieu sauvera Sion, et bâtira les villes de Juda; On s'y établira, et l'on en prendra possession;

69:37 La postérité de ses serviteurs en fera son héritage, Et ceux qui aiment son nom y auront leur demeure.

 

Repentance:

 

 Seigneur notre Dieu, tu es notre Père et tu nous combles de tes biens.

Tu nous as donné la création : les montagnes et les vallées, les sources et les ruisseaux, les océans et les forêts et nous estimons que c’est tout naturel.

Tu nous as donné la nourriture : le pain et le vin, le riz et les fruits, les légumes, le sel et le miel, et nous oublions de te rendre grâce.

Tu nous as donné du savoir, de l’intelligence, du courage et de la patience, du cœur et de la persévérance et nous croyons que nous le devons à notre mérite.

Alors, Seigneur, tu vois notre vanité, accorde nous la grâce de l’humilité

Tu connais notre suffisance, apprends-nous la reconnaissance.

Tu sais les oublis de notre histoire, renouvelle notre mémoire.

Pardonne notre ingratitude qui nous empêche de te rendre grâce pour tous tes dons.

Pardonne notre orgueil qui nous empêche de t’appeler dans nos décisions.

Pardonne l’amnésie qui nous empêche de te reconnaître.

 

Répons chanté:  Le don suprême que ta main sème,  c’est le pardon, c’est notre paix ; et ta clémence, trésor immense, est le plus grand de tes bienfaits.

 

 

Accueil du pardon

 

Seigneur, je veux me tenir devant toi dans la repentance.

Je veux maintenir en moi la tension de l’Evangile, l’urgence de l’appel que tu m’adresses.

Guéris mon cœur de pierre, donne moi un cœur de chair.

 Un cœur repentant pour la prière, un cœur tendre pour écouter ta parole, un cœur pur comme celui d’un enfant pour la louange, un cœur en quête de ta présence.

Un cœur humble pour mon prochain,

Un cœur qui espère pour le lendemain.

 

 

Volonté de Dieu. La loi

 

Pardonnés et libérés, écoutons ce que Dieu veut pour nous et nous donne la force de faire :

« Vous avez été appelés à être libres. Seulement ne faites pas de cette liberté un prétexte pour vivre selon les désirs de votre propre nature.

Au contraire laissez-vous guider par l’amour pour vous mettre au service les uns des autres. Car toute la loi se résume dans ce seul commandement : aime ton prochain comme toi-même ».

 

Répons chanté:  Que par ta grâce, l’instant qui passe serve à nous rapprocher de toi ; et qu’à chaque heure, vers ta demeure, nos cœurs s’élèvent par la foi.

 

 

Prière avant de lire l'Écriture

 

Donne-nous de nous nourrir de ta parole comme Ezéchiel mange le rouleau sur lequel est écrit ce qu’il doit dire. Il avait un goût de miel.

Donne-nous de méditer ta parole comme Marie se souvient de tout ce qu’elle a vu et entendu et relit toutes ces choses dans son cœur.

Donne-nous de désirer ta parole comme un mendiant lève les yeux vers les disciples dans l’attente d’une guérison.

 

 

Lectures bibliques :

Ésaie 50 versets 4 à 7

Matthieu 21 versets 1 à 11

 On peut aussi lire les autres textes :

(Marc 11 / 1 à 11 ;  Luc 19 / 28 à 40 ; Jean 12 / 12 à 16)

 

 

Texte biblique: Ésaie 50 versets 4 à 7

 

50:4 Le Seigneur, l'Éternel, m'a donné une langue exercée, Pour que je sache soutenir par la parole celui qui est abattu; Il éveille, chaque matin, il éveille mon oreille, Pour que j'écoute comme écoutent des disciples.

50:5 Le Seigneur, l'Éternel, m'a ouvert l'oreille, Et je n'ai point résisté, Je ne me suis point retiré en arrière.

50:6 J'ai livré mon dos à ceux qui me frappaient, Et mes joues à ceux qui m'arrachaient la barbe; Je n'ai pas dérobé mon visage Aux ignominies et aux crachats.

50:7 Mais le Seigneur, l'Éternel, m'a secouru; C'est pourquoi je n'ai point été déshonoré, C'est pourquoi j'ai rendu mon visage semblable à un caillou, Sachant que je ne serais point confondu.

 

 

 

Lecture de l'Évangile de l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem

Matthieu 21 versets 1 à 11

 

21:1 Lorsqu'ils approchèrent de Jérusalem, et qu'ils furent arrivés à Bethphagé, vers la montagne des Oliviers, Jésus envoya deux disciples,

21:2 en leur disant: Allez au village qui est devant vous; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée, et un ânon avec elle; détachez-les, et amenez-les-moi.

21:3 Si, quelqu'un vous dit quelque chose, vous répondrez: Le Seigneur en a besoin. Et à l'instant il les laissera aller.

21:4 Or, ceci arriva afin que s'accomplît ce qui avait été annoncé par le prophète:

21:5 Dites à la fille de Sion: Voici, ton roi vient à toi, Plein de douceur, et monté sur un âne, Sur un ânon, le petit d'une ânesse.

21:6 Les disciples allèrent, et firent ce que Jésus leur avait ordonné.

21:7 Ils amenèrent l'ânesse et l'ânon, mirent sur eux leurs vêtements, et le firent asseoir dessus.

21:8 La plupart des gens de la foule étendirent leurs vêtements sur le chemin; d'autres coupèrent des branches d'arbres, et en jonchèrent la route.

21:9 Ceux qui précédaient et ceux qui suivaient Jésus criaient: Hosanna au Fils de David! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Hosanna dans les lieux très hauts!

21:10 Lorsqu'il entra dans Jérusalem, toute la ville fut émue, et l'on disait: Qui est celui-ci?

21:11 La foule répondait: C'est Jésus, le prophète, de Nazareth en Galilée.

 

 

Prédication:

 

L’événement de l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, quelques jours avant sa Passion, est certainement important puisque les quatre Évangiles en parlent. Les récits en sont un peu différents mais ils concordent sur le fond. L’observation de Jean, après sa courte narration est particulièrement intéressante  car il explique dans quel esprit il a écrit : « Dans un premier temps les disciples ne comprirent pas ce qui arrivait, mais après qu’il fut ressuscité, ils se souvinrent que cela avait été écrit à son sujet » (Jean 12, 16). Autrement dit, il faut comprendre les récits évangéliques comme une relecture et un approfondissement des événements, à la lumière de la Résurrection. Ce que les apôtres n’avaient pas d’abord compris, reçoit pour eux un éclairage nouveau après Pâques. C’est pourquoi les  quatre évangélistes nous donnent des récits un peu différents en fonction de ce qu’ils ont compris après coup. Si notre lecture aujourd’hui, selon la liturgie, est celle de Matthieu (21, 1-10), nous n’hésiterons pas à l’enrichir de passages  du même récit par les autres  évangélistes. Examinons donc ce qui nous est dit de l’attitude de Jésus d’une part, de celle de ses disciples d’autre part.

 

L’attitude de Jésus

Dans la péricope de la descente de Jésus vers Jérusalem, depuis les hauteurs du mont des Oliviers, sur la route de Béthanie, non loin de Bethphagé, le cœur  du récit, c’est l’idée que Jésus est Seigneur. Un Seigneur ayant autorité mais qui l’exerce d’une manière déconcertante. Reprenons le texte de Matthieu  « Allez au village qui est en face ; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée et un ânon avec elle ; détachez-la et amenez-les moi. Et si quelqu’un vous dit quelque chose, vous répondrez : le Seigneur en a besoin, et il les laissera aller tout de suite. »

Cet ordre est déconcertant. Imaginiez que vous ayez un scooter devant votre porte et que deux individus que vous ne connaissez pas se présentent. Ils le font  démarrer sous votre nez et l’enfourchent. Vous leur criez : « eh, oh, cet engin est à moi ! ». Et  s’ils vous répondent : « on le prend parce que le patron en a besoin », la tête que vous allez faire !

 

 Marc, qui a sans doute perçu l’incongruité de la situation, précise que « si quelques uns de ceux qui se trouvent là vous disent  pourquoi faites vous cela, vous répondrez : le Seigneur en a besoin et il le renvoie ici tout de suite. »  Vues ainsi, les choses sont plus rassurantes et… plus morales.

 

Quelques jours plus tard, Jésus donnera également un ordre étonnant, On est à la veille de Pâques, il envoie Pierre et Jean à Jérusalem et leur dit : « vous trouverez un homme portant une cruche d’eau, suivez-le dans la maison où il entrera et vous direz au propriétaire de la maison : le maître te fait dire, où est la salle où je vais manger la Pâque avec mes disciples ? Et le maître vous montrera la pièce du haut, vaste et garnie ; c’est là que vous ferez les préparatifs » (Luc 22, 8-12). Etrange ! Les disciples suivent un porteur d’eau qui passe, au hasard, et c’est le bon messager.

 

Comme rien n’est écrit au hasard dans les Évangiles, mais comme tout est pensé et a un sens, j’imagine que l’évangéliste a voulu nous dire que Jésus est le Seigneur et maître de tout, ayant même la prescience de toutes choses. C’est en tous cas ainsi que les deux disciples ont compris l’ordre curieux qui leur était donné et qu’ils l’ont suivi sans discuter.

 

La seigneurie éminente de Jésus apparaît dans le vocabulaire employé par Luc. Pour désigner les propriétaires de l’ânon, la TOB a traduit par « ses maîtres », « ….comme ils détachaient l’ânon ses maîtres leur dirent…. » (Luc, 19, 33) Or, le texte grec dit : « oi kurioi autou » ce qui, littéralement peut se traduire par « les seigneurs de lui ». Ce qui donne, si l’on s’en tient à la traduction littérale : «comme ils défaisaient les liens de l’ânon, les seigneurs de lui dirent : pourquoi déliez-vous l’ânon ? Ils répondirent : parce que le Seigneur a besoin de lui ». Tout le vocabulaire a ici valeur de symbole. Ainsi, l’ânon passe d’une seigneurie à une autre.

Imaginons que, symboliquement, l’âne soit la figure de l’humanité. L’évangéliste nous annonce alors que le Seigneur Jésus est le libérateur des seigneuries multiples auxquelles nous sommes enchaînés. Ces seigneuries ce sont, par exemple, les biens matériels, la soif d’avoir et de paraître, l’esprit de pouvoir, de domination, de jouissance…. Jésus ordonne de nous en détacher « luein » en grec qui a la même racine que diluer. Il défait (il dilue) les liens qui asservissent les hommes pour qu’ils puissent aller librement vers leur nouveau Seigneur qui est aussi leur libérateur.

 

Poursuivons la lecture de l’entrée triomphale  à Jérusalem. Nous voyons que, si Jésus accepte de manifester sa seigneurie ou sa royauté, il le fait au minimum, de manière symbolique. Il avance monté sur un âne avec, en guise de selle, des vêtements placés sur son échine et, à la place du tapis rouge que l’on déroule devant les puissants, des manteaux que l’on place sous les sabots de la bête au fur et à mesure de sa progression. Certes, le roi Salomon était monté sur une mule, lors de son sacre, salué par la clameur du peuple (I Roi, 1, 38-40), et le roi annoncé par le prophète Zacharie (Za, 9, 9) « est juste et victorieux, humble et monté sur un âne, un ânon, le petit d’une ânesse » (Voilà la source de la mention de l’ânon et de l’ânesse dans notre Évangile). Mais tout cela, c’était le passé. Au temps de Jésus, princes et empereurs faisaient leur entrée dans les villes assis sur un cheval fringant avec selle en cuir damasquiné, éperons, brides et mors ornés de plaques dorées. Manifestement, tout en acceptant d’être reconnu comme roi et Seigneur, Jésus ne veut par répondre aux fausses attentes du peuple, il ne veut pas se présenter comme le Messie puissant vainqueur et glorieux que beaucoup, à commencer par les apôtres attendaient : « est-ce maintenant que tu vas rétablir la royauté en Israël ?

 

Derrière la liesse du jour des Rameaux, on entrevoit cet épisode de Jésus devant Pilate : « Es-tu roi ? Tu l’as dit, mais ma royauté n’est pas de ce monde. » Jésus ne réagit jamais comme on l’attend. Il veut pousser à réfléchir, à voir plus haut, plus loin. Mais pour hisser les gens vers un autre horizon, pour les sortir de la platitude  du quotidien, il faut d’abord se mettre à leur hauteur. Lorsqu’on est juché sur un étalon fringant, précédé par des hérauts qui sonnent de la trompette et suivi par une escorte d’apparat, on ne voit au-dessous de soi que  des sujets plus ou moins serviles. Lorsqu’on est assis sur un petit âne, on est à hauteur d’homme. Voilà qui est Jésus : un roi qui accepte de se mettre à notre hauteur, à notre portée. Il n’a pas d’autre escorte que ses amis qui l’ont suivi sur les routes de Palestine, pas d’armée, aucun des insignes de la puissance des princes. Sa puissance à lui, ce sont les guérisons qu’il a répandues à profusion, guérisons des corps et des âmes. Sa puissance, ce sont sa parole et ses actes libérateurs, sa capacité à relever les gens brisés, tordus par la vie, méprisés rejetés. Il est l’envoyé du Dieu qui donne la vie, un Dieu qui met les gens debout.

 

La royauté du Christ égratigne tous les pouvoirs en place, les civils et les religieux, elle dérange les pharisiens présents dans la foule. Ces pharisiens qui voyant le triomphe populaire du  perturbateur qu’ils détestent et qu’ils traquent depuis longtemps, s’adressent à Jésus pour lui intimer : « fais-les taire ». La Seigneurie de Jésus dérange au point qu’au lendemain de son entrée (modestement) « triomphale » dans Jérusalem, il y aura l’arrestation, le chemin de croix et la mort sur le Golgotha. Il est intéressant de noter la réponse de Jésus à la provocation des pharisiens : « si eux se taisent, ce sont les pierres qui crieront ». Etait-ce une allusion à la pierre roulée du tombeau vide, témoignant, criant la Résurrection ?

 

L’attitude des disciples.

Après Jésus dont nous avons observé les paroles et l’attitude lors de l’entrée à Jérusalem, voyons le comportement des disciples. Il apparait dans trois situations différentes.

*Il y a d’abord Pierre et Jean les deux disciples mandatés pour aller chercher l’âne. Qu’est-ce qu’un disciple ? Celui qui se met à l’écoute d’un maître en qui il fait confiance pour suivre son enseignement. Ces deux là sont pleinement disciples. L’ordre qu’ils reçoivent est curieux, avons nous observé. Ils auraient pu le discuter ou demander des explications : à qui appartient cet âne ; comment sais-tu qu’il est dans la rue en ce moment et pas dans l’écurie ou dans un champ ? Est-ce bien sur le bon âne et le bon propriétaire que nous tomberons ? Et s’il refuse de nous le prêter ? Non, ils obéissent parce qu’ils font confiance. Jadis ils ont répondu à l’appel de Jésus et ils l’ont suivi sans se poser de questions. C’est cela la foi, fides, pistis en grec, c’est la confiance en quelqu’un au sens littéral du mot. La foi n’est pas un assentiment naïf et stupide. On s’engage vis-à-vis de quelqu’un parce qu’on est sûr, en son fort intérieur qu’il est « fiable » ; on en a l’intime conviction. L’intime conviction ça n’est pas rien, dans un tribunal on peut condamner un homme sur l’intime conviction du jury. Le Christ attend de ses disciples ce type d’engagement. Parce qu’on lui fait confiance on est prêt à suivre son enseignement et à prendre les engagements qui en découlent.

*La seconde situation est celle des disciples qui se dépouillent de leurs vêtements pour les mettre sur le dos de la monture afin que Jésus s’y assoie, geste parallèle à ceux qui jettent leurs manteaux sur le sol pour en faire un tapis. Se défaire de ses vêtements est un geste symbolique fort car il est le révélateur de la personnalité, du statut social, voire de la volonté de paraitre de son propriétaire ou, au contraire, révélateur de sa discrétion.  Suis-je style « prêt-à-porter »,  C & A, Kiabi, ou bien style Christian Dior, Karl Lagerfeld ou encore Désigual ?

 

L’abandon des vêtements sous les pas de l’ânon nous rappelle qu’on ne peut suivre Jésus sans se dépouiller de ce que nous transportons de faux ou d’encombrant avec nous. Il ne s’agit pas de nous défaire de nos identités profondes, fondamentales et d’entrer dans l’anonymat en le suivant, mais de nous débarrasser de tout ce qui cache notre être véritable d’enfants de Dieu, de frères du Christ.

 

*La troisième situation est celle des disciples qui acclament avec la foule : « Hosanna au fils de David, béni soit celui qui vient au nom du Seigneur » (Mat. 21, 9) « Ils (les disciples) se mirent à louer Dieu à pleine voix pour tous les miracles qu’ils avaient vus. Ils disaient béni soit celui qui vient, le roi, au nom du Seigneur. Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux. » (Luc 19, 38) Cette acclamation enthousiaste fait écho au chœur angélique de la Nativité, à ceci près qu’ici la paix messianique est annoncée  non pour la terre mais pour  l’autre monde. L’évangéliste qui connait bien la Bible sait que le Messie était attendu au mont des Oliviers et c’est là précisément qu’il place l’acclamation de Jésus reconnu par la foule comme le Messie-roi. Quels sont ceux qui l’acclament ainsi, les disciples, c'est-à-dire ceux qui ont fait l’expérience de son autorité, parce qu’ils ont été témoins de la force de sa parole et de ses miracles, plus précisément de la résurrection de Lazare nous dit Jean : « la foule de ceux qui étaient avec lui lorsqu’il avait appelé Lazare hors du tombeau et qu’il l’avait relevé d’entre les morts, lui rendait témoignage » (Jean 12, 17). Le fait de reconnaître Christ comme Seigneur et roi est la conséquence d’une conversion intérieure. 

 

Le lieu de l’acclamation, le pied du mont des Oliviers, c’est aussi celui de l’arrestation de Jésus et de la débandade des disciples naguère si enthousiastes. Les évangélistes qui nous racontent l’entrée triomphale à Jérusalem écrivaient ce récit après Pâques. Ils n’ignoraient donc pas qu’elle  en était toute la signification. Luc, en particulier, ne pouvaient mettre dans la bouche des disciples l’acclamation « paix sur la terre » mais bien « paix dans le ciel »,  parce qu’il savait que la guerre était déjà engagée contre le Maître. La paix consécutive à la victoire sur le mal et la mort ne peut être définitivement acquise qu’après la Résurrection.

 

Conclusion de notre réflexion sur l’Evangile de ce dimanche des Rameaux.

 On peut connaître le Christ et l’acclamer comme Seigneur et maître et puis l’abandonner quand survient la difficulté et l’épreuve dans nos vies. C’est ce que les disciples ont fait. La foi n’est pas un bien définitivement acquis ; la fidélité au Christ est un combat incessant. Lui, par contre, est fidèle et, en dépit de nos chutes il nous attend pour nous relever, il nous accorde son pardon, il détache nos liens. Il nous donne l’assurance que le mal est définitivement vaincu par sa mort, il nous entraine sur le chemin de la vie …. si nous lui donnons notre foi, si nous lui faisons confiance, malgré tout. En vrai disciples.

Pensons à tout cela tout au long de la Semaine-Sainte qui commence. Mettons à  profit ce temps de confinement qui nous est imposé, en lisant les  récits de la Passion. C’est la meilleure manière de nous préparer à Pâques.

 

 

Confession de foi

 

Avec nos propres mots  disons notre foi au Dieu Père,

En Jésus-Christ son Fils, le Seigneur

A l’Esprit-Saint  qu’il nous donne pour nous guider et guider son Église.

Disons notre foi en la Résurrection du Christ, vainqueur de la mort et gage de notre propre résurrection.

 

Chant spontané: « Louange à Dieu, le Créateur, à Jésus-Christ, notre Sauveur, au Saint-Esprit, le défenseur. Alléluia, Alléluia, Alléluia. »

 

 

Sainte Cène

 

La Sainte Cène est prévue en ce premier dimanche du mois. Pour « faire mémoire », nous lirons donc le récit du dernier repas pris par Jésus avant sa mort, avec les apôtres,  dans Matthieu 26, 17-29.

 

Matthieu 26  versets 17 à 29 :

26:17 Le premier jour des pains sans levain, les disciples s'adressèrent à Jésus, pour lui dire: Où veux-tu que nous te préparions le repas de la Pâque?

26:18 Il répondit: Allez à la ville chez un tel, et vous lui direz: Le maître dit: Mon temps est proche; je ferai chez toi la Pâque avec mes disciples.

26:19 Les disciples firent ce que Jésus leur avait ordonné, et ils préparèrent la Pâque.

26:20 Le soir étant venu, il se mit à table avec les douze.

26:21 Pendant qu'ils mangeaient, il dit: Je vous le dis en vérité, l'un de vous me livrera.

26:22 Ils furent profondément attristés, et chacun se mit à lui dire: Est-ce moi, Seigneur?

26:23 Il répondit: Celui qui a mis avec moi la main dans le plat, c'est celui qui me livrera.

26:24 Le Fils de l'homme s'en va, selon ce qui est écrit de lui. Mais malheur à l'homme par qui le Fils de l'homme est livré! Mieux vaudrait pour cet homme qu'il ne fût pas né.

26:25 Judas, qui le livrait, prit la parole et dit: Est-ce moi, Rabbi? Jésus lui répondit: Tu l'as dit.

26:26 Pendant qu'ils mangeaient, Jésus prit du pain; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le donna aux disciples, en disant: Prenez, mangez, ceci est mon corps.

26:27 Il prit ensuite une coupe; et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant: Buvez-en tous;

26:28 car ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés.

26:29 Je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne, jusqu'au jour où j'en boirai du nouveau avec vous dans le royaume de mon Père.

 

 

 

Prière d'intercession

 

Trouvons les formules qui nous conviennent pour confier à Dieu nos intentions pour le monde, pour ceux qui souffrent de la maladie,

Pour ceux qui sont angoissés.

Confions à Dieu ceux qu’il a rappelés à lui

Prions pour que ce temps de confinement nous aide à retrouver le Seigneur dans sa parole

Prions en communion avec nos frères et nos sœurs de la paroisse.

« Notre Père, qui es aux cieux …. »

 

 

Chant spontané:  « Que la grâce de Dieu, soit sur toi, pour t’aider à marcher dans ses voies. Reçois tout son pardon et sa bénédiction. Va en paix, dans la joie, dans l’amour ».

 

 

 

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