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Eglise Protestante Unie de Narbonne

028 JEROME SAVONAROLE

9 Mai 2011, 16:25pm

Publié par erf.narbonne@gmail.com

Une longue chaîne… d’« aimants  Dieu » (n° 028)

 

Combien de maillons de la chaîne souhaitez-vous voir ? Où se trouve le premier maillon ?

Et vous ? Où êtes-vous ?

 

JEROME SAVONAROLE (1452/1453 – 1498)

 

« Je suis comme la grêle, je frappe quiconque se trouve à découvert. Un feu intérieur brûle mes os et me force à parler. (…)Le pape, en tant que pape, est infaillible : s’il se trompe, il n’est plus pape… »

 

Né à Florence dans une famille  nombreuse, très tôt il est attiré par l’ascétisme et, après des études médicales et humanistes, il entre chez les Dominicains. Il deviendra le prieur du couvent Saint-Marc à Florence. Ses discours enflammés contre la corruption y compris à Rome lui attirent d’une part de nombreux auditeurs au point qu’on dit de lui qu’il « convertit » Florence et d’autre part des ennemis impitoyables qui finiront par le faire mourir sur un bûcher. Il fut aussi un visionnaire qui prédit des évènements avérés. Un jour de mardi gras, il fit faire un bûcher où disparurent dans les flammes livres, costumes de carnaval, masques, instruments de musique, tableaux, ustensiles de toilettes ; il avait demandé à des enfants de faire la collecte. Des joyaux de culture et d’art furent ainsi perdus : Pétrarque, Boccace et Pulci[1], pêle-mêle se consumèrent dans le feu. Mais un certain Paul, bien avant lui, n’avait-il pas donné le ton à Ephèse ? (Actes 19, 19).

 

Il devint célèbre tant dans le domaine religieux que dans celui de la politique ; c’est même une lettre au roi de France, interceptée par les espions d’Alexandre VI (Rodrigo Borgia, père de la très connue, hélas ! Lucrèce[2]), qui  le conduira à la mort. Les mœurs dévoyées de ses compatriotes déchainait sa colère et ses homélies enflammées faisaient pleurer ses auditeurs. Luther commente ainsi le personnage : « Il est vrai, dit-il, qu'un peu de fange théologique reste encore attachée aux pieds de ce savant homme, mais s'il s'est appuyé sur quelque chose, ce n'est ni sur ses vœux, ni sur son capuchon, ni sur les messes, mais sur la méditation de l'Évangile de paix et revêtu de la cuirasse de la justice, armé du bouclier de la foi et du casque du salut, il s'est enrôlé non dans l'ordre des prédicants, mais dans la milice de l'Église chrétienne. » Pré réformateur ? Catholique romain ? Les discussions ne sont pas closes. Il est question de le canoniser… ?[3]

 

(ARTE a présenté un documentaire remarquable sur Jérome Savonarole.[4])



[1] son poème, Morgante le Grand est une sorte de parodie des romans poétiques, ce qu'est le Don Quichotte pour les romans de chevalerie. (http://www.cosmovisions.com/textMorgante.htm)

[3] http://michel-terestchenko.blogspot.com/2008/11/saint-savonarole.html : ce site vaut le détour pour en savoir plus sur Jérôme Savonarole.

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