Culte du Dimanche 14 Février 2021
Église protestante unie de Narbonne
Culte du Dimanche 14 Février 2021
par Patrick Duprez
Accueil
Chant : « Seigneur tu cherches tes enfants » 536 (strophes 1 et 2)
Chant : « Seigneur tu cherches tes enfants » 536 (strophes 3 et 4)
Proclamons notre louange à Dieu
Prière de repentance
Spontanés 2 : « Toi qui disposes »
Levons nous pour écouter la Parole de Dieu
Spontanés 2 : « Le don suprême »
Prions avant de lire notre Bible
Ta Parole est comme l'eau. Rafraîchis-nous à sa source, plonge-nous dans son courant, entraîne-nous vers sa mer.
Ta Parole est comme le feu. Qu'elle nous éclaire, sans nous éblouir. Qu'elle nous réchauffe, sans nous brûler. Qu'elle nous embrase, sans nous dévorer.
Ta Parole est comme le ciel. Élargis-nous en elle, pour que nous connaissions la hauteur et la profondeur de tout ce qui est.
Ta Parole est comme la terre. Enracine-nous en elle, pour que nous éprouvions la solidité et la constance de tout ce que tu donnes, exiges et promets. Amen.
André Dumas
Chant : « Ils ont marché au pas des siècles » : 542
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Ils ont marché au pas des siècles
Lectures bibliques :
1 Corinthiens, chapitre 10, versets 31 à chapitre 11, verset 1
la lèpre
Prédication
Le Seigneur adressa la parole à Moïse et à Aaron. « S’il se forme sur la peau d’un homme une boursouflure, une dartre ou une tache luisante, et que cela devienne une maladie de peau du genre lèpre, on l’amène au prêtre Aaron ou à l’un de ses fils […] Le lépreux ainsi malade doit avoir des vêtements déchirés, ses cheveux défaits, sa moustache recouverte et il doit crier “Impur ! Impur” .Il est impur aussi longtemps que le mal qui l’a frappé est impur ; il habite à part et établit sa demeure hors du camp ».
Lévitique chapitre 13, versets 1 à 2 et 45 à 46
Nous sommes aujourd’hui devant trois textes, rédigés à plusieurs siècles de distance les uns des autres ils conversent, ils se répondent. Pour le Lévitique, et pour Marc, c’est la grande peur devant la maladie, c’est l’appel à la pureté, c’est le rejet de l’impur.
Mais qu’est-ce que l’impur ? Ce qui choque, ce qui est laid, ce qui fait peur ? ce qui contamine… ? Le pur, l’impur c’est sans doute un moment de l’histoire de la pensée, une pensée qui classe, qui trie et qui jette. Nous le faisons tous au quotidien, voire annuellement les tonnes de nos déchets qui sont brulés.
Images d’une société de consommation qui ne sait pas se limiter.
Souvenez-vous sœurs et frères du SIDA. Les premiers temps on a assisté à toutes sortes de comportements, de réflexions, de peurs. S’ajoutaient à ceci que les premiers temps de cette maladie voyaient mourir surtout les personnes homosexuelles…Voyez si vous ne l’avez déjà vu le film « 120 battements par minute » qui raconte ces instants et la naissance de l’association AIDE…
Que n’a-t-on pas entendu ? Il était question d’impureté, les insultes que vous connaissez envers la population homosexuelle, les mots qui trahissaient le mépris, le rejet, mais tendez bien l’oreille ceci n’a pas totalement disparu…
La lettre de Paul donne l’impression de passer à autre chose. « Tout est permis, écrit-il mais tout ne nous convient pas, tout est permis mais tout n’édifie pas, que nul ne cherche son propre intérêt mais celui d’autrui ».
Et puis, « Ne soyez pour personne une occasion de chute, ni pour les Juifs, ni pour les Grecs, ni pour l’Eglise de Dieu »
Voilà qui nous donne une leçon d’éthique et de morale dans notre vie surchargée par le désir d’aller toujours plus vite et plus loin. Envie de consommer toujours plus. Même l’amour se consomme.
Ici, chez Paul, c’est de l’autre qu’il s’agit, de l’autre que nous ne connaissons pas et que nous croisons, l’autre notre voisin, ou l’autre notre frère, notre ami, car c’est un, une autre, je veux dire il s’agit de l’altérité, et de notre désir d’aller au-delà, au-delà de notre propre entendement, et d’attendre comme l’écrivait Levinas le visage de l’autre qui nous engage.
Car enfin, ce qu’il faut faire nous dit Paul, il faut le faire pour la gloire de Dieu. Ne restons pas dans nos petits paradis personnels ouvrons nous au monde qui vient. Ouvrons-nous à l’autre, c’est là que se trouve l’Eglise véritable, c’est là qu’elle nous attend.
Nous passons trop de temps pour nos petits arrangements personnels. Oui certes, mais comment faire autrement ? Il y a les réunions, les comptes rendus, il y a tout ce qu’il faut faire…
Mais si je ne fais pas un peu de place à l’autre que devient le Royaume ? Que devient la gloire de Dieu? Que devient l’Eglise de Dieu ?
Il nous est facile de trouver une trace de lèpre sociale ici ou là ; ici ou là celui-ci, celle-là sont rejetés parce qu’ils n’étaient pas comme nous, ne pensait pas comme nous, ne réagissait pas comme nous.
Voyez ces migrants à Calais, voyez ces migrants à la frontière entre l’Italie et la France, perdus dans la neige, voyez tous ceux qui s’embarquent toujours, toujours, pour traverser la méditerranée ou la Manche, voyez combien la mort est présente après la vague, celle-ci ou celle-là…
Entendez ici ou là les propos racistes, les propos qui comparent ces gens à des animaux, à des rats parfois, et posons-nous la question de ce qu’est devenue notre société, notre pays, notre culture, notre civilisation.
Regardez en politique comment sont traités ceux qui ont eu le malheur de ne pas suivre le politiquement correct qui habille et déshabille nos pauvres contemporains…ou nous-mêmes. On nous apprend insidieusement à penser, à parler, à agir…
et que faisons-nous ?
Nous avons trop souvent laissé l’étranger manger seul, sans lui proposer ce « pain de l’amitié » que chantait Léo Ferré…
Et nous même en Eglise avons-nous su faire place à l’autre ? Nous avons oublié que nous étions aussi une « Eglise multitudiniste » et la porte s’est parfois refermée quand la question était trop insistante devant l’intransigeance ou même le dogme.
Sœurs et Frères, vous êtes, nous sommes, Eglise du Christ, ici aujourd’hui. Ici et aujourd’hui nous avons envie de célébrer celui qui vient à nous, celui pourtant que nous trahissons tous les jours quand nos égoïsmes sont tellement puissants, tellement présents, qu’ils nous empêchent d’entendre la parole de la sœur ou du frère isolé, celle ou celui qui ne fait pas comme nous, qui ne dit pas comme nous et qui ne pense pas comme nous et qui du fait se retrouve seul.
Paul pourtant nous prévient ne soyons pas une occasion de chute pour tel ou telle. Il est celui ci, celle-là comme nous, il, elle, nous ressemble, impur ou pur comme nous, mais que signifient ces notions ?
La main qui se tend, le sourire du passant, le chant d’un enfant, le visage d’une femme, mais c’est la vie cela, la vie qui fait l’Eglise aussi, et qui recouvre l’impureté imaginée d’un voile de fraternité.
Sœurs et frères, il faut imaginer une théologie de l’altérité, une théologie de la douceur et de l’accueil. Oui, sœurs et frères le christianisme est à inventer, il n’a jamais été vécu, le Christ n’avait que des disciples, il ne se préoccupait pas de laisser un programme, un message, une théorie, une théologie.
Saisissons-nous de ces lendemains du possible inventons ce Christianisme qui ne demande qu’à naitre, soyons des disciples.
Que faisons-nous pour nous approcher de celui qui est à côté de nous, aujourd’hui, demain, le connaissons-nous ? Savons-nous qu’il nous guide ? La sœur véronique de la Communauté d’Angers nous le rappelle ainsi :
Jean-Baptiste, prophète, dira : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » Une promesse est là. Par-dessous toute faute, toute errance, tout égarement, notre Dieu se tient présent. Mieux, il prend tout avec lui.
Jésus, librement, remet sa vie en faveur de la nôtre. Le stratagème des puissants est de le faire exécuter par le bras armé de Rome. Ainsi va-t-il mourir crucifié : comme un brigand ou un esclave. Quasi-sacrifice humain, supplice honni de tous – Juifs, Romains, Grecs. Elle est là la vraie impureté et pourtant Jésus y consent. Le « fils bien aimé » meurt. Ultime retournement de l’histoire, prémices improbables et pourtant tangibles de la résurrection. Le poteau de honte devient, par Jésus, signe d’un don, d’une victoire inespérée.
Lui qui a aimé jusque-là, sans mesure, prend ainsi avec lui tout ce qui nous écarte de lui, tout ce qui nous éloigne du Père. Comme ce qui abîme notre lien aux autres, à chacun. Sur la croix, chaque dette est enlevée. Oui, le péché est remis et la faute extirpée.
Tout est achevé par Jésus. Plus personne n’est loin de Lui ni oublié du Père. Tout, en nous, est sauvé, retourné vers la vie. Rien n’est laissé de côté.
Pas même nos fautes : là où nous n’avons pas aimé, espéré. Là où le courage nous a manqué. Là où nos gestes, nos pensées, nos paroles s’immisçaient dans une dernière révolte contre l’Esprit dans une révolte de l’orgueil, là alors nous comprenons :
le pur que nous cherchions est là qui nous dit « va, tu es aimé ».
Spontané 2 : « Louange à Dieu »
Levons-nous pour confesser notre foi
Chant : « Trouver dans ma vie ta présence » : 601
Voici venu le temps des Annonces et de la Collecte, nous allons pouvoir par notre don manifester que le Christ est vraiment le Seigneur de nos vies et de nos biens.
Annonces
Père accepte notre offrande joyeuse, l’offrande de notre argent, l’offrande de notre travail, l’offrande du temps nécessaire à l’écoute, et toute offrande que nous inspire ton amour. Amen
Collecte
Je vous invite frères et sœurs à la prière d’Intercession
Prions en nos cœurs, pour tous ceux qui nous sont chers…
Envoi - bénédiction
Spontané : « Que la grâce… »