Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Eglise Protestante Unie de Narbonne

Dimanche 13 novembre 2022 : Luc 21, 5 - 19

13 Novembre 2022, 23:12pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

Narbonne 13 nov 22

Luc 21, 5-19

Pasteur Philippe Perrenoud

 

Nous pensons parfois, ou souvent, nous connaître un peu ; voire même connaître les autres... et connaître le monde : nous avons un avis à son sujet (j'espère), il y a parfois même des avis assez tranchés (j'espère toujours : pas trop !...)

Nous avons (devons avoir) des projets de vie, pour/selon nous, et les autres... Bref, nous avons des références ; et heureusement : il le faut bien... Mais...

Dès qu'un imprévu vient, il faut s'adapter. Ce n'est jamais facile.

Notre société, plus que d'autres, cherche à tout maîtriser. Les besoins de sécurité n'ont jamais été si grands (nécessaire, bien-sûr) : ils sont possible aujourd'hui plus que cela n'a jamais été le cas, sans doute. Nous sommes pourtant dans une société tant marquée par la peur ; par des peurs de toutes sortes…

Ce passage de l'Évangile est ainsi terriblement actuel...

Il est compréhensible que bien des gens aient des difficultés avec ce passage, que l'on peut (à priori !) trouver bien effrayant : il nous parle de désastres...

Il est vrai que l'on préfère souvent ne pas trop y penser... ou alors y penser trop : on se laisse enfermer par cela... Cela fait partie de ce que nous sommes... même quand on préfère l'oublier... Nous sommes tous aussi fragiles, vulnérables, menacés, que dans ce passage...

Mais attention ; Jésus ne nous menace pas de ces choses terribles. Comme pour toutes les «Apocalypses » chrétiennes, il nous annonce au contraire une Bonne Nouvelle !

Il ne nous dit pas qu'il n'y aura plus de choses terribles. Au contraire : il sait que cela fait partie de ce monde...

Que faut-il faire alors : être conduit par la peur ? Ou se blinder, ou faire l'autruche, ou rester indifférents ? Jésus nous propose bien mieux : à la fin de cet enseignement, de ces comparaisons, Jésus l’explicite : il considère cela comme des signes de saisons. Comme lorsque l'on voit les vignes vendangées, et changer de couleurs, nous savons que l'automne arrive. Nous avons, de même, à regarder la tristesse dans ce monde comme une saison…

Jésus nous prévient, pour être prêt à la vivre ; et à la vivre ainsi, parfois... Mais pas comme une fin en soi, et encore moins comme une fin...

Comment, alors ?

 

Le contexte à l’époque de Jésus était bien plus dur que le nôtre ; le contexte des premiers Chrétiens, quelques années plus tard, pire encore... Violence des Romains et rivalités de groupes humains et religieux... Une sorte de spirale où rien ne semblait aider une issue favorable... Jésus nous rappelle alors ce que nous sommes...

Si nous nous laissons effrayer, dominer par la peur, cela montre que nous n'avons pas assez confiance ; et, particulièrement en tant que Chrétien alors (même si ce n'est pas facile à dire et à sonder cela en nous...). Non pas une foi béate, naïve, et encore moins intégriste... Mais une relation de confiance qui nous dépasse, qui dépasse ce que nous voyons. Et que nous pouvons recevoir, qui nous change, change nos façons de voir le monde et nous-même : plutôt que la peur, la confiance, reçue et à vivre.

Elle nous dit aussi ce qui est le plus important pour nous : vivre cette confiance, parce que la Vie est toujours devant nous, ou nous laisser limiter par toutes sortes de peurs... Vivre et approfondir ensemble cette confiance ou vendre notre âme aux peurs, qui nous coupent de la vie ; aux peurs qui nous coupent, donc divisent ; divisent, comme l'origine du mot diable... donc vendre notre âme aux diables de toutes sortes...

Jésus va encore plus loin que nous dans cette invitation à la confiance, par notre Seigneur : il donne cette image que pas un cheveu de votre tête ne sera perdu : quelle promesse, difficile à comprendre, mais formidable. Même si personne ne peut compter les cheveux, il nous voit au plus précis : c'est ce que veut dire cette image. Il nous connaît mieux que nous-mêmes ; bien plus encore : il connaît notre monde : ce qui est important, par lui, c'est la perspective qu'il nous y offre : nous pouvons avoir le sentiment de perdre telle ou telle chose ; mais dans la foi (et en prenant du recul en général), rien, n'est jamais perdu... Nous devons nous souvenir que dans la foi, nous pouvons affronter tant de situations difficiles : car une perspective nous est offerte : l'automne n'est pas la mort : c'est parfois une apparence de mort, ou une force de mort en nous... Mais telle n'est pas la réalité la plus profonde et durable : une vie vient, venue au plus profond en Jésus-Christ…

II a vécu lui-même l'automne, et même l'hiver : la dureté de ce monde, pour nous y donner les prémisses d'un printemps, d'un renouvellement vers lequel nous pouvons déjà marcher... Ces prémisses s'appellent… … ce que nous pouvons alors nommer chacun dans le silence de nos cœurs...

 

Amen

 

 

 

Commenter cet article