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Eglise Protestante Unie de Narbonne

Dimanche 30 janvier 2022 : Luc 4, 21 - 30

30 Janvier 2022, 20:06pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

Narbonne 31.1.22

Luc 4, 21 à 30

Pasteur Philippe Perrenoud

Juste avant ce que nous venons d’entendre, il y a le baptême de Jésus, sa retraite dans le désert et « les récits de tentations ».

Nous voyons donc ici Jésus qui commence vraiment son ministère terrestre ; il le commence par Nazareth. Il retourne chez lui, dans le lieu de son enfance, là où il a grandi. Pas un retour chez soi, comme pour retourner chacun chez soi (!), comme un repli ; mais sans doute un retour aux sources, pour mieux continuer ensuite.

Si Nazareth nous est évoqué, c’est aussi en ce qu’elle était déconsidérée. Jésus rejoint le bout du monde, les marges du monde…

Bien plus, ce ne sont pas seulement des limites géographiques et sociales, qu’il va affronter, mais nos limites, avec l’expérience de l’échec… Jésus connaît pour le moment le succès. Il va à la synagogue. Il lit et commente, comme il était possible de le faire, un passage. Il fait siennes ces paroles.

Mais cela amène ensuite les gens à se poser quelques questions...

  • parce que Jésus s’approprie ce passage
  • alors que les gens le voient comme le fils de Joseph ; qu'ils croient le connaître ; ils le mettent dans une petite case...
  • et à cause de cela, ils s'étonnaient du message de la Grâce qui sortait de sa bouche... Cela signifie-t-il que le message de la Grâce dépasse ce que nous voyons ?... Sans doute...

Et pourtant... La suite, apparemment à cause de cette limitation de Jésus à un rôle, à une identité (en l’occurrence celle de le fils de Joseph), devient compliquée, difficile. Il doit alors rappeler que cette Grâce s'est manifestée dans l'histoire... Bien plus : qu'elle s'est manifestée au-delà des frontières humaine : comme avec la veuve de Sarepta et Naaman le Syrien

Et là va venir un rejet : colère de l'assistance contre Jésus et ce message de la grâce...

Quelle est alors la Bonne Nouvelle ??...

Elle n'est pas seulement dans les paroles elles-mêmes, puisqu’elles existaient déjà. Peut-être que la Bonne Nouvelle est dans le fait de les incarner pleinement. Pourquoi ? Comment ?

C’est-à-dire : une limite vécue. Jusque là, tout réussissait à Jésus. Avec cet épisode, il s’incarne vraiment dans nos réalités… Il n’est pas un extra-terrestre, ou un Zorro tel qu'on l'imaginerait… Là est peut-être déjà la Bonne Nouvelle !... Alors qu'en cas de difficultés, on aurait plutôt tendance à dire ou à entendre : qu’est-ce que j’ai fait au bon dieu pour…

Cette limite est vécue par Jésus-Christ ; et elle est vécue y compris comme porteuse d’une Bonne Nouvelle ; elle me fait penser à une phrase d’un chanteur très imprégné de sa Judéité, Léonard Cohen (évoqué à deux reprises, dans des circonstances différentes, récemment), qui nous dit : il y a une fissure dans toutes choses. C’est par ce moyen que la lumière entre…

Ce monde n’est pas ce que nous voudrions, ni toujours celui que Dieu voudrait, il y a des fissures, par laquelle la lumière vient.

Dieu lui-même les a vécues, en venant parmi nous, comme nous. Et avec nous, il prend nos fissures pour apporter sa lumière ; pour nous accompagner par sa lumière... L’échec apparent fait la réalité de sa présence. Et même : cet échec fait le présent de la Promesse.

Non pas, bien sûr, comme une banalisation, et encore moins qu’il faudrait se contenter de l’échec ; ou comme les Shadock : plus on rate, plus on a de chance de réussir… Mais cela nous dit que, comme la Parole réactualisée par Jésus (au début de cet épisode), la Grâce n’est pas une promesse commerciale ou électorale, ou de simples bonnes intentions, des « vœux pieux »… Elle est une Promesse au cœur de nos relations humaines…

Il y a l’histoire… Il y a nos limites, alors que nous devrions être un signe pour le monde… Mais il y a aussi, au-delà de nos histoires et de nos à priori, de nos fausses-certitudes bien ficelées, trop ficelées, des fissures par lesquelles se glisse la lumière de la Grâce…

Un programme d’autant plus beau, alors, que

ce ne sont plus des mots, mais une Présence ;

ce ne sont pas des règles toutes faites, mais une personne,

divine et descendue jusqu’à nous.

Nous sommes avec nos limites... Pas de faux-semblant, d'illusions, ou de soumissions... Notre foi ne nous veut pas ainsi... Notre Seigneur nous accepte avec nos limites, nos erreurs même :  pécheurs et pardonnés...

Non pas pardonnés pour recommencer les mêmes erreurs, sans autres... Mais comme un Père/une mère avec ses enfants : apprendre en aimant, apprendre d'autant plus ! C'est en aimant, et en se sachant aimés, que l'on apprend d'autant plus, d'autant mieux... non ? C'est ainsi que notre Seigneur agit ! Et nous appelle à agir...

Bien plus, alors : nous sommes différents ; soit. Non seulement faisons avec, mais nous sommes ainsi faits. Faisons avec, et comme des frères et sœurs : donc non pas en faisant semblant d'être tous pareils ; encore moins en nous ignorant !!... Mais en vivant avec nos différences, parce qu'avec nos limites... en étant nous-mêmes.

Comment pourrait-il en être autrement ?

Et quel signe pour le monde de vivre ensemble, et différents ! Ou plutôt vivre avec nos différences... et en confiance, par le programme de Grâce et de fraternité qui nous est offert...

En confiance (même mot que foi, faut-il le rappeler), car sortir de nos limites n'est jamais facile... surtout quand c'est pour découvrir que nous sommes appelés à vivre avec nos limites...

Nous pouvons avoir le sentimentsque ce n'est pas facile, nous avons besoin d'être rassurés...

Des relents d'autoritarismes marquent d'ailleurs notre actualité : de l'attitude des dirigeants russes, à la campagne (ou plutôt non-campagne) électorale en France : des discours forts...

Ne sont-ils pas d'ailleurs largement dus à des regards du passé (tout comme le regard porté sur Jésus, qui aurait dû se limiter à une identité locale, qui devrait se limiter à ceci ou à cela...) ; et face au présent et à l'avenir, un sentiment d'impuissance et de faiblesse ? Des attitudes fortes, extérieurement, qui masquent tant de difficultés intérieures (à nouveau, de la Russie, qui cherche un exutoire, ou à nos évolutions de sociétés plus globalement, en France aussi...) ; et des questions de regards, qui amènent à des incompréhensions...

Il y a des difficultés en ce monde, et chacun à sa part... justement, ne s'agit-il pas de connaître nos limites, particulièrement les limites de nos regards sur l'autre... et de faire avec, ou face : en allant au-delà... confiant dans un message de la Grâce...

Découvrir ensemble un tel programme, et un Dieu qui se manifeste ainsi,

à recevoir, découvrir, jours après jours…

Amen

 

 

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Dimanche 2 janvier 2022 : Matthieu 2

3 Janvier 2022, 21:26pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

Mathieu 2, 1-12 Narbonne 2 janvier 2022

 

Notre Seigneur, l'Eternel, est venu à nous dans le temps et dans l'espace...

Lequel ? Dans un petit pays du Moyen-Orient...

Et quand il s'incarne, ce sont des bergers qui sont appelés en premiers, eux qui sont si éloignés des autres, socialement. Et ces Mages, si éloignés géographiquement...

Les uns et les autres sont mis en mouvement ; et nous mettent en mouvement, spirituellement et humainement.

Il est d'ailleurs à noter que seul Mathieu parle de ces Mages venus d'Orient ; alors qu'il est l’Évangile le plus proche des racines juives. Soucieux dans son Évangile de faire vivre les racines et préoccupations de son peuple, il commence par nous présenter ces personnes venus d'ailleurs !! C-à-d comme un rappel de la vocation universelle du Peuple de Dieu...

Qui étaient ces Mages ? Leur nom vient tout simplement du mot grec de l’Évangile magoï.

C'est-à-dire ? Nous ne le savons pas très bien ; des Sages, des savants spécialistes des étoiles ? Rien de bien précis, sauf qu'ils n'étaient sans doute pas rois... ni nécessairement trois. Nous n'en connaissons pas le nombre ; sauf qu'ils sont évoqués au pluriel : autre signe d’universalité !... Une universalité que le folklore a renforcé, à juste titre, en leur attribuant trois origines différentes.

Autre élément symbolique : l'étoile : nous n'avons pas de certitude sur un phénomène de ce type à ce moment là (bien qu'il y ait des possibilités !). Mais ce qui importe pour nous, c'est la signification : un clin d’œil par rapport aux autres religions, avec leurs dimensions cosmiques (la nôtre n'est pas en reste à ce sujet là. Mais, comme nous le verrons, encore faut-il le plus important pour en avoir le sens : la mémoire partagée, la Parole, que les Mages vont trouver à Jérusalem. Elles seuls leur permettra de continuer... Les astres ne sont rien en eux-même...). Et donc, comme pour notre foi, l'union du ciel et de la terre... l'incarnation, dans nos démarches aussi, dans nos recherches... pour un sens du dialogue ! Des rencontres... des personnes si différentes... qui mènent à la crèche, à la vie (avec ces signes de vie, que sont les cadeaux), avec le Messie pour toute l'humanité ; et en toute humilité !!

 

Les Mages vont devoir passer par le pouvoir local ; local mais néanmoins important, sur place, et dans ce qu'il représente...

Le roi Hérode fut troublé ; cela peut se comprendre. Il a sans doute peur. Comme lorsqu'on a, et que ce que l'on possède : on ne le veut que pour soi seulement... on a alors d'autant plus peur de perdre...

Mais il y a une autre petite mention intéressante dans ce verset : il s'agit aussi de tout Jérusalem... Le roi Hérode fut troublé et tout Jérusalem avec lui...

Il y a la dimension extraordinaire, magique, de cet événement. Mais ce passage nous parle bien d'être troublé...

L'extraordinaire peut réjouir, et provoquer également des questions. Les deux ne fonctionnent-ils pas ensemble ? Cela fait aussi partie de l'universalité de cet épisode... Il rejoint nos dimensions de vies Il ne s'agit pas seulement de la peur d'Hérode, mais de questions en chacun (tout Jérusalem).

Notre monde, nos vies, sont toujours ainsi faites : de nouveautés, à gérer, intégrer dans nos systèmes de pensées, parfois de vie, voire modes de vie.

Faire de la place à l'Autre : n'est-ce pas une clé de vie : que ce soit au niveau individuel, de couples, de familles, de sociétés, de foi ?...

 

Comment, alors ?

Pour y répondre, Hérode se renseigne (ce qui, en soi, est bien normal!) et la réponse est : toi Bethléem, terre de Juda, tu n'es certes pas le plus petit des chefs-lieux de Juda : car c'est de toi que sortira le chef qui fera paître Israël, mon peuple.

Un rappel de l'humilité constitutive de notre foi, qui doit nous être rappelée... Ce n'est pas rien. C'est particulièrement important, spécial, à rappeler, pour la venue du Seigneur... Notre « Dieu » vient dans l'humilité : celles de la crèche, de la localité, de ses parents, des premiers témoins...

Alors que tant de religions (car tant d'hommes et de femmes...) cherchent de la gloriole, notre foi est, de façon constitutive, humble.

De façon constitutive, car cela nous est donné : se savoir perméable ; non seulement ouverts (parce qu'il le faut bien, ou aussi que cela fait bien...), mais réceptifs, récepteurs...

Le savoir, le simple fait de le savoir, de se le rappeler, de se l'entendre rappeler, permet de recevoir alors...

Bethléem n'est pas grande, n'est en tout pas grande par elle-même. Elle l'est par le rôle qu'elle a reçu, qui lui a été donné.

Là n'est-elle pas la vraie grandeur ? La gloire dont nous avons besoin, celle de l'humilité, de l'Amour pour tous, en particulier pour ceux qui en ont le plus besoin...

Ce que nous montre tant de témoins, d'hier et d'aujourd'hui... Sans en faire des Saints, de super héros ; mais des exemples, comme celui de Desmond Tutu nous le rappelle à nouveau : une vrai force, durable, par la justice, de façon tellement plus grande et belle que toutes les glorioles du monde...

 

Les Mages découvrent alors cet enfant pour lequel ils ont été appelés de façon si spéciale... Il y a de quoi, donc, ressentir une très grande joie... comme nous le dit le texte. Mais il y a plus encore. Car devant un roi (ils sont venus pour cela !), ils se prosternent, et rendent hommage. Cela aurait pu être largement suffisant ! C'était également le prétexte d'Hérode... Il y a ici la mention de cette très grande joie : comme en plus ; comme essentielle à une démarche vraiment humaine...

De même pour les cadeaux. Ils sont normaux, en soit. Mais leurs valeurs symboliques expriment sans doute des dimensions de vie futures pour Jésus : l'or pour la royauté, l'encens pour la prêtrise et la myrrhe pour la... mort...; des dimensions de reconnaissance de la part des Mages !

C-à-d : connaître, comme ils ont pu, et re-connaître ; ce qu'ils ont fait :

ils expriment la reconnaissance pour cette venue.

Pour nous aussi : connaître,

toujours à nouveau,

toujours en écho,

que la vie nous est donnée.

Et que nous donnons alors en résonances,

en réponses,

en suites...

Il nous a été donné le plus précieux : la Grâce, l'Amour. Nous offrons alors des signes de vie, en-suite, ensuite, en re-connaissance, dans les deux sens du terme : connaître toujours à nouveau, et remercier !

Voilà d'ailleurs l'origine des cadeaux de Noël : non seulement ceux des Mages, mais nos cadeaux en écho au cadeau qu'est Jésus-Christ lui-même pour nos vies …

 

Il se donne, et donne : avec la joie d'aimer, de servir, de participer

Il vient aussi vulnérable qu'un petit enfant : dans ce monde, qui semble si souvent dépourvu d'humanité profonde... il est là, dans les traces de bonté, d'appels, de cheminements, de cœurs

Des signes que nous ne voyons pas toujours, que nous pouvons ne pas toujours voir, ou pas explicitement... Il nous est donné de suivre des étoiles et recevoir des renseignements, des mémoires, des Paroles qui nous rappellent l'humilité.

Un peu de sagesse, de dialogues, de réflexions sont bien nécessaires pour discerner ensemble ; avec le courage de prendre routes parfois différentes...

Notre foi n'est d'ailleurs jamais en un lieu particulier, mais une mise en route...

 

Bref,

- des chercheurs, de l'univers, qui nous redisent l'univers-alité...

- des adorateurs, qui découvrent avec une très grande joie un enfant loin du palais... loin d'un palais...

- des donateurs : ils ont inventé les cadeaux de Noël (!), en échange ou +tôt en reconnaissance du cadeaux qu'est cet enfant lui-même !... cet Emmanuel, Dieu avec ns !

Des échanges de cadeaux de vie, de cadeaux pour la vie, pour toute la vie, qui vont continuer... par la Grâce infinie, surprenante !

 

Amen

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prédication 25 décembre 2021 : Jean 1, 1-18

25 Décembre 2021, 21:31pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

samedi 25 décembre 2021

 

pasteur Philippe Perrenoud

 

Jean 1, 1 à 18 

 

Voici à nouveau ce si beau passage du début de l’Évangile de Jean : il ne ns parle pas des Mages et des bergers, mais exprime de façon si belle, riche, vaste, profonde, notre réalité, et plus particulièrement notre réalité de foi, à la suite de cette Parole venue dans le monde... Ce passage, si bien structuré, nous dit combien la foi nous éclaire ; ou, comme nous l'évoquions il y a 4 jours en partage biblique, elle permet de voir nos vies avec un regard de confiance, un regard positif, de reconnaissance...

Ce n'est pas fréquent dans notre Monde ; et dans notre société, nous l'évoquions : de par notre histoire, entre autre ; et renforcé par notre actualité... tant réalités auxquelles nous pensons, que nous n'oublions pas... Notre foi, y compris à Noël, n'est pas béate, « au pays des bisounours »... Il est bien question d'obscurité, dans le passage de ce jour ; et nous n'en connaissons que trop : incertitudes sanitaires, etc avec leur lot de solitude, et autres difficultés oubliées... tant de conflits et catastrophes oubliés, aussi... Afghanistan, Liban, Haïti, Congo, Madagascar ? et autres défis dont nous ne voyons pas le bout... sans oublier nos égoïsmes, oublis, etc... Noël, sa Paix, sa sérénité, semblent loin de tout cela... Que peut/que fait « Dieu » devant tout cela ? Pourquoi n’envoie-t-il pas des légions d'anges du ciel (selon une citation célèbre...) ?

 

Il en est d'ailleurs ainsi à Noël déjà... Pensons à tous ceux qui n’avaient pas été touchés par la lumière de la nuit de Noël ? Même à l'époque de Jésus …

Pour eux, pour quasiment tout le monde, le matin qui suivit la naissance de Jésus fut comme les autres... Peut-être apprirent-ils que cette femme qu’on avait vu avec un Monsieur à la recherche d’un toit, avait accouché devant la nuit. Mais peu nombreux, très peu nombreux sans doute auront fait un détour pour aller voir. Et pour voir quoi ? La plupart auront pensé qu'il y avait plus important que de s’arrêter à cela. Il y a bien d’autres choses à faire en ce monde… La vie quotidienne, nos soucis, et ceux du monde nous occupent suffisamment comme ça !

Pour Marie et Joseph non plus, la naissance de Jésus n’a apparemment guère changé leur condition de vie. Après le départ des bergers, ils se sont retrouvés dans la même situation précaire... et plus précaire encore avec la fuite en Égypte : à nouveau/déjà une histoire de réfugiés...

Quant aux bergers, leur visite ne les empêcha pas, et c’est normal, de s’occuper au matin de leurs troupeaux.

 

Rien de changé donc, extérieurement, ni pour les uns ni pour les autres...

Et pourtant… tout avait changé...

Joseph et Marie n’étaient plus les victimes des tracasseries du totalitarisme de l’époque. Ils étaient les acteurs de la plus extraordinaire histoire de ce monde. Les bergers n’étaient plus seulement ces marginaux traités si souvent de voleurs, entre autres ; mais ils étaient les premiers à avoir pu contempler, adorer et annoncer le Sauveur du monde. Quand aux Mages, nous savons qu'ils changèrent même de route pour ne pas être les collabo involontaires d'un tyran manipulateur...

La lumière de Noël a transformé ces manières de voir le monde et les autres, le bonheur et le malheur.

Dieu est venu ; et cela change totalement nos manières de voir les choses, de penser, de considérer les situations et d’orienter nos existences.

 

La lumière de Noël change tout. Ainsi, par exemple : si, nous ayant bandés les yeux, on nous laissait au milieu de la nuit dans un endroit sans lumière, il nous serait bien difficile de nous faire une idée de notre situation. Nous pourrions être inquiétés par des masses d’ombres redoutables, et tomber dans des pièges insoupçonnés.

Mais dès que la lumière est faite, et que nos yeux sont dégagés, alors les choses reprennent leur vraie dimension : les ombres menaçantes deviennent beaucoup moins inquiétantes ; et les pièges peuvent être évités.

Et n’en est-il pas un peu/beaucoup de même pour la lumière de Noël ? La Parole de Dieu éclaire tout homme, pour retrouver ceux qui se perdent, rassurer les angoissés, dénoncer les dangers de l’égoïsme et de l’insouciance. Cette lumière de Noël permet de ne plus craindre les puissances de ce monde. Elle nous permet de ne plus avoir peur de l’autre : de le considérer comme quelqu’un qui est également un enfant de Dieu, nous dit de façon centrale le texte que nous avons lu…

La peur de l’autre ou le repli, responsable de tant de maux sur cette terre, sont repoussés un peu plus loin. Oui, si nous recevons la lumière de Noël, il y a plus important et plus primordial : nous découvrons que, depuis que notre Seigneur nous a proclamé sa bienveillance, nous n’avons plus à être dominés par tant de peurs.

Il est vrai que la puissance de Dieu ne s’impose pas à la manière des puissances de ce monde : elle demande à être reconnue, nous dit notre passage du jour : simplement, ni plus ni moins… et ce n’est pas rien… elle est toujours là ; elle, par qui le monde fut, nous dit-il encore. Elle est création, et non domination !… Elle est venue, et vit toujours : dans une situation donnée.

Celle de la naissance de Jésus était déjà assombrie par les exigences accablantes des pouvoirs de l’époque, par le probable égoïsme ordinaire de l’aubergiste et des habitants, etc.

Et justement : ne les a-t-elle pas dépassés ? Du même coup, la lumière de Noël ne vient pas remplacer une domination par une autre ; elle nous éclaire pour révéler les pièges de tout égocentrisme, de tout refus ou oubli de considérer l’autre comme un frère/une sœur, et de considérer le monde toujours habité par une Parole créatrice…

A partir de là, elle révèle des perspectives toujours nouvelles et des beautés méconnues pour ceux qui tâtonnent dans les ténèbres ; dans toutes sortes de ténèbres. Les beautés de l’humilité (incarnées dans la crèche), les beautés du partage, du pardon, de la bienveillance : « bienveillance envers les hommes… » En un mot, toutes ces beautés données et voulues de Dieu, qui font vraiment vivre…

Cette lumière est indispensable à notre vie, à toute vie, nous dit notre passage. Elle est justement la 1ère chose créée par Dieu. Une création qui continue, malgré tout : en elle il y a la vie. La lumière brille dans la nuit et la nuit ne l’a pas arrêtée. Lorsque les ténèbres de nos errances, de nos épreuves, de nos regards ou de l’actualité nous enveloppent, nous ne pouvons l’imputer à Dieu ; encore moins dire que c’est Dieu qui nous l’envoie. Au contraire ! C’est en Lui qui est venu dans la nuit, comme à Bethléem, que nous pouvons trouver la lumière en révélant d’autres valeurs et d’autres réalités…

Cela ne va, bien sûr, pas sans difficultés, et efforts… Mais des efforts qui peuvent être menés parce qu’éclairés par l’espérance : à la fois sans illusion et sans défaitisme !

La lumière n’est pas seulement quelque chose qui permet d’accepter les difficultés, de supporter notre condition et notre prochain, d’être paisible malgré tout. La lumière est une puissance de vie, elle suscite la vie, permet d’avancer car nous savons ds quel sens avancer… pour tous, et pour les chrétiens de façon particulière, spéciale, encore plus belle : dans le sens de l’Amour, de la paix ; bref de la vie…

Ici aussi, non seulement en général, mais plus spécialement encore pour les chrétiens : au travers même de la mort… au-delà de la mort elle-même ; car toute la venue du Fils est tournée vers la croix et le tombeau vide. Sa naissance est pour nous dire une vraie vie qui est venue à nous, que la croix et le tombeau ouvert ne sont pas des apparences, ou l’œuvre d’une apparence, mais d’une vraie humanité, pour une vraie humanité, ici-bas et au-delà, hier, aujourd'hui, toujours…

 

Amen

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Veillée de Noël 2021

24 Décembre 2021, 15:25pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

24 DECEMBRE 2021

 VEILLEE DE NOEL

NARBONNE

 

PROCLAMATION DE LA GRACE DE DIEU ET ACCUEIL

 

Le prophète Esaïe a écrit (9, 1) :

Le peuple qui marche dans la nuit

Voit une grande lumière.

Pour ceux qui vivent dans le pays de l’obscurité

Une lumière se met à briller.

 

La grâce et la paix vous sont donnés de la part de Dieu notre Père et de Jésus-Christ notre Sauveur.

 

Vous tous qui la terre habitez,

Chantez à votre Dieu, chantez.

Vous tous, petite parcelle d’humanité,

Réunis dans ce temple à Narbonne,

Chantez à votre Dieu, chantez !

Car il est beau de chanter notre Dieu.

Il nous a faits et nous sommes à Lui.

Nous sommes son peuple, Il est notre berger.

Il nous attend pour se donner à nous

Au travers de sa présence, de sa parole.

C’est en Lui, notre Père, en Lui, notre Sauveur,

En Lui l’Esprit qui murmure à notre esprit

Les mots de l’amour et de la communion,

C’est en Lui que nous puisons

Notre force et notre paix.[1]

 

1 ) arc 271 « louange et gloire à ton nom » les 4 strophes

Si pas connu : arc 174 « magnifique est le Seigneur »

 

LOUANGE

 

Louons Dieu avec Marie (Luc 1, 46 -50) :

 

« oui, vraiment, le Seigneur est grand !

Je le chante !

Mon cœur est dans la joie

À cause de Dieu qui me sauve.

Il a fait attention à moi,

Sa servante sans importance.

Oui, à partir de maintenant,

Les gens de tous les temps

Diront mon bonheur.

Le Dieu tout puissant a fait pour moi

Des choses magnifiques.

Son nom est saint.

Il sera plein de bonté pour toujours

Envers ceux qui le respectent avec confiance.

 

2 ) arc 267 « nous t’adorons, nous t’aimons » les 3 strophes

 

PECHEURS ET PARDONNES

 

Aujourd'hui, nous sommes réunis, si différents et pourtant toutes et tous ensemble dans notre désir d’avancer sur les chemins du Seigneur.

 

Père,

C’est la fête quand tu te penches sur ma vie !

C’est la fête quand tu me pardonnes !

C’est la fête quand tu me dis que tu m’aimes !

Père,

Je vais sortir mes habits de fête.

Je vais gouter aux mets préparés.

Je vais danser avec toi jusqu’au bout de la vie.

Je vais chanter les merveilles de ta grâce.

Père,

C’est la fête !

Je vais m’enivrer de ton amour.

Me saouler de ta tendresse.

Oublier jusqu’à demain les cailloux du chemin et les doutes du matin.

Père,

La vie me rattrape, ma réalité me rejoint.

Je ne suis pas encore prêt

À vivre une fête si belle et si grande.

Donne-moi du temps !

Apprends-moi, avec patience,

Le chemin du bonheur[2].

 

Il nous accueille tels que nous sommes et dans sa grâce infinie, nous précède, nous porte sur ses chemins à Lui.

 

Entre dans la joie de ton maitre !

 

3 ) arc 47 « frappez dans vos mains » strophes 1

 

VOLONTE DE DIEU

 

Dans la foulée, Il nous enseigne. Il sait que beaucoup, parmi nous, vont se lancer, si ce n’est déjà en route, il serait temps ! dans des préparatifs festifs, familiaux ou amicaux. Alors, Il partage avec nous sa recette « spécial Noël » et nous invite instamment à la popoter et à en faire notre ordinaire, jour après jour. Écoute le  Grand Chef Cuisinier :

En cette veillée, je te propose ma recette « spécial Noël » pour préparer une bûche, une bûche de la paix. Tu vas le voir, cette recette peut être réalisée même par des débutants, voire des maladroits, et surtout elle est peu couteuse. La voici :

Prendre un saladier de générosité,

Y mettre une cuillère à soupe d’accueil.

Casser dessus une demi-douzaine de « bonjour », de « s’il vous plait », « de merci », « d’au revoir »…

Mélanger le tout avec ta spatule de sourire.

Ajouter un peu de parole et beaucoup d’écoute.

A ce moment, introduire délicatement quelques grammes de levain d’amour.

Laisser reposer un bon moment.

Détendre ensuite la pâte avec un demi-litre d’aide et un demi-litre de soutien. Bien mélanger.

Rajouter ce qu’il faut de tolérance pour rendre la pâte homogène.

Mettre à four chaud en surveillant avec attention.

Si, en gonflant, le contenu déborde du plat,

Piquer avec une bonne dose de pardon.

Quand votre pâte vous parait bien cuite

La rouler sur une toile de tendresse.

Puis la remplir d’une crème de calme et de sérénité…

Saupoudrer d’une pincée d’humour et de compassion.

Votre bûche de Noël est maintenant prête à être partagée

Avec toutes celles et tous ceux qui sont autour de vous.

Bon appétit [3].!

 

4 ) arc 47 « frappez dans vos mains » strophes 3

 

LECTURES BIBLIQUES

 

Nous prions avant de lire les Écritures :

 

Dieu de bonté,

Ouvre mes oreilles,

Que je perçoive ta parole,

Que je l’entende avec mon cœur

Et que je me laisse transformer par elle.

Qu’elle dépose dans mon cœur

Un peu de cette lumière qui brillât il y a bien longtemps,

Un peu de ces louanges en écho à celles des anges,

Un peu de cette joie que tu fis éclater dans la nuit sainte

Où tu vins en Jésus nous délivrer et nous sauver.

Ouvre ma bouche,

Afin que je puisse te louer[4]

Et chanter tout ce que tu as fait.

 

Vie et liturgie n° 101 p. 1

[2] Pierre Yves Zwahnlen prières pour les jours d’hiver p ? 46

[3] Vie et litrugie n° 121 p. 7²

[4]Vie et litrugie n° 33 p.1

 

LECTURE BIBLIQUE ET PREDICATION

 

MATTHIEU 1, 18 - 25

 

6 ) arc 307 « oh ! viens Jésus ! » les 4 strophes

 

PREDICATION

 

Cette année-là, Noël tomba le 17 mai. Évidemment, personne ne s’y attendait. Et rien n’était prêt. Quelle bousculade ! Mais qui donc avait décidé de prendre tout le monde par surprise ?

Sur la terre, ce fut la surprise générale. Pensez donc, cette année, Noël tombe le 17 mai, sans prévenir. Personne ne s’y attendait. Noël, on l’attendait bien, mais pour plus tard, pour le 25 décembre, , comme chaque année. Mais non, cette fois-ci, ce fut en mai. Alors évidemment, la question était sur toutes les lèvres : « Mais qui donc a décidé cela ? » Toutes sortes de suppositions furent avancées. On soupçonna les Eglises de vouloir se faire de la publicité, on parla d’une tradition secrète remontant à un 13ème apôtre connu des seuls initiés, on évoqua une secrète réforme du Vatican, [n fit allusion à ces hurluberlus de pasteurs libéraux qui voulaient faire exploser une tradition ridicule], on alla même jusqu’à accuser les marchands de muguet. Bref, on suivit toutes les pistes, même les plus farfelues, mais sans résultat. Jusqu’au jour où quelqu’un suggéra : « Et si c’était Dieu lui-même qui, cette année, avait choisi cette date incongrue pour fêter la venue de Jésus parmi les humains ? »

Aussitôt, vous auriez dû les entendre, mais quelles protestations !

Les traditionnalistes de tous poils poussèrent les hauts cris : « Quoi ! Noël en mai ! on n’a pas idée ! Si même au ciel il n’y a plus de saisons, où va-t-on ? Certains même, j’ose à peine le dire, chuchotèrent que, là-haut, le patron devenait gentiment gâteux.

Et quelles réclamations ! Comme personne n’était averti, rien n’était prêt. Les stocks de crèches s’entassaient au fond des entrepôts. Les jeunes sapins grandissaient encore dans les clairières. Les commerçants s’arrachaient les cheveux : Noël sans cadeaux, Noël sans vitrines, Noël sans traineaux, sans dindes, sans marrons glacés, sans chocolats et sans vins chauds ? Quelle catastrophe !

Et dans les Églises, quelle bousculade ! Prêtres et pasteurs tournaient comme des hélices en ronchonnant : tous les programmes de la paroisse étaient chamboulés ! Quant aux gens, ils cherchaient à comprendre : Noël sans congé ? Noël sans sports d’hiver ? Sans cartes de vœux, sans Nouvel An derrière pour remettre ça ? Quelle histoire !

Arriva le soir du 16 mai. Dans les salles de séjour, dans les cuisines, dans les sacristies, rien n’était comme d’habitude. Tout le monde était quelque peu déboussolé. Tout le monde était déçu, je crois, en songeant à tout ce qu’il manquait pour faire un vrai Noël.

Tout le monde ? Non ! Dans un bled perdu, quelques bergers et trois savants un peu rêveurs balbutiaient de joie. Ils avaient deviné, eux, que Noël, c’était l’inattendu de Dieu qui prend visage sur la terre des hommes.[1] »

Amen.

 

APRES LA PREDICATION

6 a pause musicale ) Marie savais tu (chorale enfants)

 

7 ) arc 354 « voici Noël »

 

CONFESSION DE FOI

 

Nous confessons notre foi.

Je crois en un Dieu

Le Dieu des credo et en toutes leurs vérités.

Mais surtout, je crois en un Dieu

Qui ressuscite de la mort de la loi

Pour devenir une part de ma vie.

Je crois en un Dieu qui accompagne de tout près

Chaque pas de mon chemin sur cette terre.

Je crois en Jésus Christ,

Dieu qui a parcouru mes chemins

Et qui en connait les lumières et les ombres,

Dieu qui allait aux fêtes

Et aussi aux enterrements,

Dieu qui a ri et qui a pleuré.

Je crois en Dieu qui aujourd'hui,

Porte un regard attentif sur le monde.

Il voit les haines qui excluent et divisent,

Il voit s’hypothéquer l’avenir.

Je crois en Dieu

Qui voit la fleur pousser sur les ruines

En un commencement nouveau.

Il voit le soleil se lever chaque matin

Avec ses possibles à venir.

Je crois en Dieu qui voit tout cela

Et qui rit

Parce que l’homme est son espérance[2].

 

8) arc 360 « voici l’enfant nous est né » strophe 1 et 5

 

OFFRANDE

En ce temps où nous vivons, en communion les uns, les unes avec les autres, dans le cadre d’une législation qui veut nous protéger, nous n’oublions pas que la vie continue dans l’Église protestante unie de France. Qu’un temps d’offrande soit toujours un désir de vos cœurs. Pas de confinement pour les virements postaux ou bancaires, et pas davantage pour les chèques. Plus que jamais, l’Église a besoin de nous. Souvenons-nous des paroles de Paul dans l’épitre aux Corinthiens : Dieu est puissant, pour vous combler de toutes sortes de grâces, afin que vous ayez de quoi faire toutes sortes de bonnes œuvres.

ANNONCES

PRIERE D’INTERCESSION

 

Éclairés et rassemblés par la Parole, nous prions pour notre monde et ce soir, en particulier, les enfants :

Seigneur,

Nous remettons entre tes mains

Les noms de nos enfants,

Les noms de chaque enfant de la terre.

Grave les profondément en toi

Afin que rien ni personne ne puisse les enlever.

(…) Que ta force soit plus grande que leur faiblesse.

Nous ne te demandons pas de leur épargner tout chagrin,

Mais d’être leur consolation,

Lorsqu’ils sont seuls ou dans la peur.

Garde nos enfants dans ton alliance en ton nom,

Ne t’éloigne jamais d’eux,

À  aucun moment de leur vie.

Seigneur, nous remettons entre tes mains

Les noms de nos enfants[3].

Puisse l’Esprit ouvrir les portes de l’accueil, du partage et de l’entraide

Pour toutes celles et ceux qui vont vers eux.

Puisse l’Esprit adoucir les cœurs fermés à leur détresse : ceux des miliciens de tous pays qui se sont donné pour but l’éradication de ces enfants : aux frontières de l’Europe, des États Unis, du Nigéria et bien d’autres frontières encore.

La liste est si longue Père que nous supplions l’Esprit de solliciter pour chacun, chacune d’eux dans sa complainte d’amour auprès de Toi ».[4] 

Et c’est avec la prière que ton Fils bien-aimé, qui fut un enfant parmi les enfants de la terre nous a enseignée :

Notre Père qui es aux cieux,

Que ton nom soit sanctifié,

Que ton règne vienne,

Que ta volonté soit faite

Sur la terre comme au ciel.

Donne nous aujourd’hui notre pain essentiel ;

Pardonne-nous nos offenses

Comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés,

Ne nous laisse pas entrer en tentation,

Mais délivre-nous du mal

Car c’est à toi qu’appartiennes

Le règne, la puissance et la gloire

Pour les siècles des siècles. Amen.

 

ENVOI

 

Voici les paroles d’envoi et de bénédiction de la part du Seigneur :

 

Ce qui nous arrive,

C’est que Dieu

N’a pas d’autres chemins

Que nous pour venir jusqu’à nous.

 

Car la nouvelle de Noël c’est :

Dieu entre nos mains

Pour que se lève demain !

Dieu en attente de notre tendresse

Pour que vive sa promesse !

Dieu au berceau de notre âme

Pour qu’en nous veille sa flamme[5].

 

BENEDICTION

 

Dieu vous bénit !

Au creux de vos vies, le Seigneur dépose l’espérance.

Dans le creux de vos mains, le Seigneur dépose son amour.

Au fond de vos yeux, le Seigneur dépose sa lumière.

Dans le fond de vos cœurs, le Seigneur dépose sa paix. Amen[6] !

 

[2]Eglises réformées d’Argentine.

[3] Livre de prières Société luthérienne p. 299

Jo

[5] Vie et liturgie n° 37 p.3

[6] France culture 25/12/2007 p. 278

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Dimanche 5 décembre 2021 : prédication narrative

16 Décembre 2021, 22:32pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

Dimanche 5 décembre 2021

 

pasteur Philippe Perrenoud

 

Narration bergers Avent-Noël 2021

 

Il y a bien des personnages dans les récits de Noël... Les connaît-on vraiment ?

Approchons-nous alors d'un groupe, de certains d'entre eux : des bergers...

Revenons près de 2000 ans en arrière... en Judée

Il y en a là, autour d'un feu.

Tiens, il y en a un qui nous fait un peu de place. Nous entamons petit à petit la conversation. Il s'appelle Elias

En parlant petit à petit, il évoque une histoire, qui a changé la vie de tant de gens... depuis si longtemps... et la sienne particulièrement...

 

Car, nous dit-il, comment nous voit-on, nous considère-t-on, nous les bergers ?

- même si notre ancêtre Abraham menait aussi des troupeaux, pris la route, avec la Promesse que de sa confiance naîtrait un Peuple aussi nombreux que les étoiles... Malgré des disputes, parfois...

- même si David, ensuite, berger lui aussi, devint le meilleur des rois, musicien et poète... humble...

Eh bien, de nos jours, on ne nous aime pas vraiment...

On est loin des gens, dans les montagnes, ou dans la garrigue...

On reste avec nos bêtes ; mal habillés, mal lavés...

Et à quoi ça servirait, d'ailleurs : on ne peut pas laisser nos troupeaux... On ne peut même pas alors aller à la synagogue, et respecter le Sabbat... et autres commandements...

A l’écart, forcement, c'est nous qu'on soupçonne vite quant il y a un vol...

Bref, on ne nous aime guère... On est trop différents ; alors on fait un peu peur à tous ces gens, qui courent tout aux long des jours... qui n'ont pas le temps de s'arrêter, de penser, de prier... eux, alors qu'ils le pourraient...

Nous, au milieu de la nature, sous l'immensité du ciel, nous contemplons l’œuvre du Seigneur. Ce qui nous rend admiratif et reconnaissant pour l'essentiel !... En retrait de l'agitation des bourgs et des villes ; mais attentifs à ce qui se passe autour de nous, pour nos troupeaux (qui ne se mènent pas si facilement...)...

Nous montons ainsi à tour de rôle la garde la nuit.

 

chant sortez bergers 

 

 

Fils de David qui fut lui-même,

Tout comme vous, pâtre en ces lieux,

C’est votre accueil surtout qu’il aime.

Fils des bergers, maître des rois

dit ce cantique. La réalité, à l'époque, comme souvent, dans nos jours aussi, n'est pas toujours aussi simple... n'est pas toujours simple...

Retournons donc voir le berger Elias...

Il y a quelques année, il était déjà de veille, autour du feu.

Autour de lui, les arbres et arbustes forment, comme souvent la nuit, de grandes silhouettes. Cela peut faire peur...

Ca pourrait être surtout le cas pour lui : il était apprenti ; c'était sa 1ère saison

Il n'avait pas peur, parce qu'ils étaient en groupe ; et parce qu'il y avait son oncle Thomas.

Elias s'était enroulé dans sa couverture. Il contemplait le ciel : elle est grande, la nuit ! Là-haut, des milliers et des milliers d'étoiles brillent, grandes ou petites

 

  • Oncle Thomas, demanda alors Elias, est-ce que tu connais combien il y a d'étoiles dans le ciel ? Est-ce que tu connais leur nom ?

  • Combien il y a d'étoiles dans le ciel ? Mais regarde : plus tu observes, plus tu en découvres... C'est sans fin !... On dit que seul Dieu connaît le nombre d’étoiles... Nous, on connaît celles qui brillent le plus. Mais lui n'en n'oublie aucune...

  • C'est vrai ? Aucune ??...

  • C'est vrai !

  • Oncle Thomas : tu as vu tous ces gens sur les routes, en ce moment. Il paraît que c'est à cause de l’Empereur : il veut de nouveau compter tous les habitants !... Mais toi, tu n'y est pas allé ! Ni Joaquim, ni Eliezer, ni Jonas... L'Empereur ne connaîtra jamais ton nom... Est-ce que nous, les bergers nous ne sommes même pas comme les plus petites des étoiles, ou des grains de sables ?... que personne ne nous remarque ?...

  • Tu sais, Elias, nous, notre monde, c'est la montagne. nous y sommes tout le temps. Ceux des villes et des villages ne vivent pas comme nous. Parfois même, quand on descend, on leur fait peur... Nous sommes frères et sœurs, c'est vrai. Mais on a du mal à se reconnaître...

    N'oublie pourtant pas une chose : David, le grand roi, c'était aussi un berger !...

 

Elias regardait les étoiles. La voûte du ciel lui paraissait si grande et belle, majestueuse !

  • Oncle Thomas : tu es sûr que Dieu connaît notre nom, à nous aussi ??

  • L'oncle Thomas s'est redressé : oui, j'en suis sûr ! Ecoute, je vais te raconter une histoire. Je la tiens de mon père., qui la tenait aussi de son père

    Lorsqu'il était jeune, il gardait un troupeau dans la montagne, près de Bethléem ; toute la nuit. C'était au temps d'un autre Empereur, qui lui aussi avait ordonné de compter tous les habitants

    Tout à coup, la nuit n'était plus sombre, mais lumineuse !... Tous les bergers étaient stupéfaits ; ils se demandaient ce qui se passait... Et ils ont entendu une Parole qui leur disait N'ayez pas peur, car je vous annonce une bonne nouvelle qui réjouira beaucoup tout le peuple. Cette nuit, dans la ville de David, est né, pour vous, un sauveur ; c'est le Christ, le Seigneur ! 

    Ils se regardaient entre eux. Comment cela peut-il ? Et la Parole de continuer :

    voici le signe qui vous le fera reconnaître : vous trouverez un nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une mangeoire.

     

Ils se sont dit : un nouveau-né enveloppé de langes, soit. Mais couché dans une mangeoire :

quelle idée !! Mais c'était vraiment un moment extraordinaire... C'est comme si le ciel s'était ouvert...

Tu sais, Elias : le bon Dieu, les anges, ce n'est pas toujours comme on croit...

 

Les bergers se sont alors mis en route. Ils y sont allés. Ils ont pris la route de Bethléem.

Ils n'étaient pas très rassurés : les gens, en chemin, les laisseraient-ils passer ? Entrer dans la ville ? Ou les arrêter, les dénoncer à la police, puisqu'ils sont forcement (vus comme) des voleurs ?... Ou se moquer d'eux ?... C'est si facile, de se moquer...

Ils arrivent dans la ville : ça se corse : beaucoup de monde... à cause de ce recensement.

Mais tous les gens sont bien occupés... les uns pour chercher à manger, d'autres pour se loger, d'autres au contraire pour s'amuser, etc...

Les bergers ont cherché, cherché...

On leur a dit qu'il y avait effectivement eu un couple qui était arrivé. Et comme il n'y avait plus de place pour eux, ils logent dans une étable... pas très loin d'ici.

Ils y sont allés. Il faut dire qu'une étable, les bergers, ils connaissent. Ils auraient pu trouver avant... Mais ce n'est pas si évident, que ce soit en effet la demeure du Seigneur annoncé !!

 

  • chant O nuit bienveillante

     

 

 

Les bergers sont donc entrés dans l'étable. Qu'avaient-ils apporté ? Nous ne le savons pas... Ou si : le plus important, leur présence... Et leur reconnaissance... être eux-même reconnus, rejoints ainsi ! Eux aussi ! Et ils n'avaient effectivement plus peur...

Dans cet étable, c'était d'ailleurs, justement, si paisible ; incroyablement paisible et doux ! Ils sont restés un moment, puis sont repartis, en racontant ce qu'ils avaient vu... Les gens étaient étonnés, et il y avait de quoi !... Ce Seigneur : couché dans une mangeoire !... Mais c'est le Seigneur du ciel et de la terre...

Tu vois, Elias, chaque fois que mon oncle m'a raconté cette histoire, c'est comme si le ciel s'ouvrait à nouveau !... Je te la raconte, à toi aussi, et tu la raconteras. Et peut-être que dans 1000 ans, ou 2000 ans, on en parlera encore... Que des gens chercheront, et qu'ils trouveront que le bon Dieu est comme ça : couché dans une mangeoire !!

Elias ne dit rien. Il regarda le ciel, rempli d'étoiles avec leurs lumières, qui paraissent parfois fragile, comme si elles allaient s'éteindre... mais qui sont toujours là...

Telle est aussi la lumière de cette naissance, non ?

Jamais la voûte céleste ne lui avait semblé si vaste, infinie, vibrante de lumière, si profonde...

Il y a là-haut un Seigneur qui regarde avec Amour...

C'est ce regard qu'il a vu en cet enfant nouveau-né, ce bébé : douceur… humilité... petitesse, comme nous. Encore plus que nous... tellement plus que nous !!

  • Elias pense à la plus petite de toutes les étoiles, celle qu'il ne verra peut-être jamais. Et lorsqu'il s'endort, son cœur est tout brûlant, car il sait que Dieu connaît son nom. Et peut-être murmure-t-il son nom...

     

    Dans 1000 ans ou 2000 ans, il murmurera encore le nom du plus pt de tous les bergers...

N'en n'est pas de même pour nous ?

pour chacun ?...

Et comme l'ange, avec d'autres, vivons de cette Parole : gloire à Dieu au plus haut des cieux, et Paix sur la terre pour ses bien-aimés...

 

 

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DIMANCHE 12 DECEMBRE 2021 : LUC 3, 10-18

11 Décembre 2021, 17:45pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

PREDICATION

 

JOELLE ALMERAS, PREDICATRICE

 

NARBONNE

 

Dimanche 12 décembre 2021

 

3ème dimanche de l’Avent

 

LUC 3, 10 - 18

 

 «il te plait pas, Jean ?»

 

Introduction : Jean le Baptiste, un personnage pour le moins atypique. Et, face à lui, des foules et des pécheurs du type collecteurs d’impôts, et soldats à la détestable réputation… Cet homme harangue ses auditeurs non pour les mettre plus bas que terre, bien au contraire : « Jean annonçait la Bonne Nouvelle au peuple et beaucoup d’autres encouragements ». Jean est un des maillons d’une longue chaîne de porteurs et de porteuses de la parole dont nous sommes encore aujourd'hui les bienheureux bénéficiaires. Qui est Jean ? Qui sont ses auditeurs ? Comment et pourquoi en sont-ils arrivés là ? Qui sont les maillons actuels ? Comment, à notre tour, accueillons-nous l’espérance de la Bonne Nouvelle dont ils et elles sont les porteurs ? C’est ce dont j’ai souhaité vous parler ce matin.

 

1) : Jean le baptiste : Qui est Jean, cet homme qui, dans le désert, a fait entendre sa voix et attiré à lui toute sorte de juifs et peut-être de non-juifs car notre texte parle du peuple et de « foules » donc d’anonymes, pourquoi pas des étrangers ? Qui est-il ? « Le dernier des prophètes ? Un essénien de Qumrân ? L’homme de l’Avent ou de l’Avenir ? La tradition chrétienne a vu en lui le dernier prophète de l’Ancienne Loi, mais aussi, en tant que précurseur de Jésus, le prophète unique des temps nouveaux, celui qui ouvre l’âge messianique. A la charnière des deux spiritualités, il apparait comme une figure aux traits archaïques, mais aussi comme un novateur placé à l’aube d’une ère nouvelle» Nous focaliserons notre attention sur le personnage tel que Luc le décrit.

Jean a une destinée d’exception qui commence avant même sa naissance. Nous l’avons surpris à se manifester, avec ses petits pieds, dans le ventre de sa maman, Élisabeth, lorsqu’elle reçoit sa petite cousine, Marie, qui vient lui parler d’évènements miraculeux : un ange lui a annoncé que l'Esprit saint l’avait couverte de son ombre et qu’elle mettrait au monde un enfant qui serait appelé Fils de Dieu ! Lui, Jean, est aussi le fruit d’une intervention de l'Esprit Saint qui offre à ses parents, qui ont largement dépassé l’âge de procréer, un cadeau inattendu : un enfant. A cette occasion, Zacharie, son père, que l’annonce d’un fils a laissé dubitatif, sera muet jusqu’à sa naissance ; alors que sa mère, Élisabeth est dans la reconnaissance et la joie pour cette maternité tant souhaitée. Le choix de son prénom, est imposé par Élisabeth ; « sans blague, si les femmes se mettent à décider, où va-t-on ? » Mais, à la surprise générale, Zacharie confirme, même si Jean est un nom qu’aucun autre homme de la famille n’a porté. Bref, Jean est posé sur des rails sanctifiés, je veux dire, mis à part, dès sa conception, pour une destination singulière. Sa vie est marquée du sceau de l'Esprit Saint et les années qui suivent le confirment.

Nous le retrouvons, sur les bords du Jourdain, après qu’il ait reçu un appel du Seigneur, occupé à baptiser d’eau tous ceux qui viennent à lui. Nous passons sur les premiers versets du chapitre 3 où Jean les agonise : « espèce de vipères… montrez par des actes que vous avez changé …la hache est déjà prête à couper les arbres à la racine… » (v. 7-9). Et pourtant, son auditoire accepte ses invectives et mieux, demande : « Que devons-nous faire ? » Cette demande est formulée trois fois. Ces trois demandes pourraient peut-être symboliser la totalité du temps présent, passé et avenir. En tout cas, les personnes qui viennent à Jean, en ce début de notre ère, ressentent un impérieux besoin de faire ce qui est juste aux yeux du Seigneur. Nous laisserons de côté les curieux et les opposants qui cherchent la petite bête pour prendre Jean en défaut. Ils y arriveront hélas. Nous connaissons la fin tragique de Jean. 

 

2 ) des questions et des réponses : trois fois la même question ! Jean ne pouvait manquer de répondre à ce : « que devons-nous faire ? ». Lui, a choisi une vie d’ascèse, de solitude, habitué à l’âpreté du désert, mais il n’impose à personne d’imiter ses choix de vie. Il répond en s’adaptant à chacun de ses interrogateurs sans imposer des actes impossibles à vivre pour le commun des mortels même si ce qu’il propose peut être compliqué à mettre en place. Il voit bien que ces questionneurs sont en prise avec une conscience qui les accuse ; et avec des réponses spécifiques à chacune des catégories, il propose des solutions qui, pour radicales qu’elles soient, restent accessibles. Étonnement, elles ne sont pas sacrificielles mais éthiques. Pas besoin d’aller au temple sacrifier quelque animal que ce soit. Non, Jean affiche dans ses réponses, en creux, un condensé de la Loi : la règle d’or. « Fais aux autres ce que tu voudrais qu’on te fasse ; ne leur fais pas ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse ».

Aux foules, il parle de partage, de plus démunis à aider, de compassion devant la détresse matérielle des nombreux miséreux, impécunieux et affamés. L’épisode de la multiplication des pains montre combien se déposséder pour des affamés est difficile, même pour les apôtres.

Aux collecteurs d’impôts, il demande l’honnêteté : ne pas prendre plus que ce que César impose, ne pas se servir au passage. Car de fait, le peuple devait quasiment payer l’impôt deux fois : une fois à Rome et une fois au collecteur d’impôt. Souvenons-nous de Zacchée qui propose de rendre au quadruple ce qu’il a volé au peuple.

Les soldats eux, devraient se contenter de leur solde et ne pas imposer des dessous de table, pratique courante dans le monde romain.

Une remarque : Jean ne condamne pas des métiers qui à l’époque étaient pourtant plus que douteux, et donc abhorrés par le peuple. Il les replace simplement au plus près de la solidarité et de la justice.

Jean, donc, sur les bords du Jourdain, accueille et baptise dans l’eau tout en ouvrant la voie à une pratique solidaire proposée à celles et ceux qui venaient à lui. La prophétie faite à son père s’accomplit :   « Il ramènera beaucoup d’israélites au Seigneur, leur Dieu. Il ira devant lui, avec l’esprit et la puissance d’Elie [1]».

 

3) et nous, que devons-nous faire ? : Aujourd'hui, comme au temps de Jean, la vie est devenue pour beaucoup un sac de nœuds dans les linges de nos vies, passés à la machine à laver des vécus quotidiens, et comme disait Coluche : « après, t’as la semaine pour défaire les nœuds », bref, notre vie n’est pas une suite de lessives peinardes… Les soucis familiaux, le travail sans garantie, la maladie, les embuches financières, le monde qui part à vaux l’eau… et nous, nous sommes là, dans ce sac de nœuds affectifs, mentaux, sociétaux… chacune, chacun avec sa vie, ses joies et ses soucis et pire que des simples soucis parfois. Nous ne sommes, me semble-t-il, en rien différents des auditeurs de Jean ou de tous les prophètes qui l’ont précédé et aussi des prédicateurs qui lui ont emboité le pas : Jésus, les apôtres et les disciples, tous porteurs de la Parole, Bonne Nouvelle pour tous les humains. Nous aussi, nous demandons au Seigneur : « que devons-nous faire ? »

Cet épisode m’a fait remonter au cœur un billet d’humeur qu’un pasteur avait déposé au Cep il y a bien des années. Il racontait sa vie de pasteur, et particulièrement de prédicateur. Il décrivait sa paroisse comme une arche de Noé, pleine à craquer d’animaux que le Seigneur avait voulu ensemble le temple plus confortable que l’arche quand même ! Il y avait les chats qui cherchaient la chaleur et ne bougeaient que pour aller s’alimenter ou faire leurs besoins :  « tu crois pas que vais sortir avec ce temps de chien quand même ! ». Les chiens qui suivaient systématiquement leur maitre quand il se déplaçait pour présider un culte dans une autre arche : « ben quoi ? y a que lui qui sait dire les choses ». Les chèvres, obstinées et capricieuses, toujours prêtes à chevroter, je veux dire à chipoter sur un texte, une expression ou une positon théologique, une décision synodale ou presbytérale : « mais bien sur que j’ai raison ! si on m’écoutait plus souvent… ». Les chameaux qui sortaient de leur désert et venaient s’abreuver deux ou trois fois par an lors des grandes occasions dans l’oasis du Seigneur : « je fais le plein quand je viens, j’en aurai bien assez jusqu’à la prochaine grande occasion ! » La liste n’est pas exhaustive, cela va sans dire !

Ah ! je me dis que je suis selon les occasions, sans doute aucun, un jour chat, un jour chien, un jour chèvre, un jour chameau… ça dépend le plus souvent du prédicateur annoncé.

Seulement voilà, le Seigneur lui en a décidé autrement : c’est sa Parole de grâce et d’espérance qu’il a posé au centre, en plein milieu et pas celles et ceux qui la partagent. Je ne crois pas qu’Il ait une préférence pour un prédicateur ouun autre ; et il est probable que le costume animalier que nous enfilons selon les dimanches doit le faire sourire. Il connait ses humains comme sa poche, enfin, si j’ose le dire ainsi. Lui, il sait bien que s’il a offert à son Église tant de diversités pastorales et oratoires, c’est justement parce qu’elle est multicolore dans ses cœurs et dans ses engagements. En offrant un large éventail de porteurs de sa Parole, Il a trouvé le truc pour que chacun, chacune entende, accueille, et vive cette Parole de vie.

Selon les époques, Il a suscité des prophètes qui n’étaient pas vraiment tendres avec le peuple. Il a appelé Jean le baptiseur pour qu’il annonce la repentance et baptise d’eau. Puis dans un miracle qui nous bouleverse, Jésus est venu. Il a lui aussi prêché la Bonne Nouvelle mais avec ce qu’il était lui, animé d’un amour inconditionnel, posant son regard d’accueil sur les justes et les pécheurs, sur les hommes et les femmes, sur les juifs et les non juifs. Il a choisi, pour lui succéder, ses apôtres et nous savons bien qu’ils étaient loin d’être parfaits, et pire si affinité… c’était parfois de vrais bourriques, mais c’est pourtant eux qu’il a envoyés jusqu’aux extrémités de la terre, pour proclamer à leur tour, la Bonne Nouvelle, pour baptiser et enseigner à toutes et tous sans exception. C’est ainsi qu’à travers le temps, l’histoire des enfants de Dieu a évolué grâce à la prédication d’appelé(e)s bien imparfaits. Car ensuite c’est l’Esprit qui consolide ces commentaires, ces méditations, ces exhortations, humaines et hétérogènes. La lumière du Seigneur, c’est comme un passe-humain. Elle traverse celui ou celle qui la porte pour pénétrer nos cœurs. A condition évidemment que nous ne fermions pas les yeux et que nous soyons là !

Et nous voilà, nous, ici, à Narbonne, ensemble, avec nos similitudes et nos différences, nos positions théologiques plurielles, orthodoxe ou libérale, trinitaire ou unitarienne, déployées comme un éventail aux multiples couleurs. Dimanche après dimanche, et même dans la semaine, nous sommes nourris de la Parole, plat du jour incontournable, vital, et toujours différent : ça dépend du popotier ou de la popotière de service. Je vous regarde… quel beau spectacle m’offre le Seigneur : une famille à la « Joséphine Baker », hétéroclite, mais dorlotée, choyée par un Père unique, un Frère solidaire et aimant, et l’Esprit qui combine, amalgame, colmate de son fruit admirable et surprenant cet auditoire panaché que nous appelons l'Église.

 

4 ) Conclusion : En  conclusion, le Seigneur nous veut, dans son  Église, non pas « malgré » mais « avec » des Jean, pas toujours tendres, des Jésus au regard d’amour, des apôtres qui oublient qu’ils sont aussi destinataires de leurs prédications, des prédicateurs exercés ou malhabiles, novices ou universitaires, avec lesquels nous avons ou pas des atomes crochus et avec lesquels nous formons, brinque branle, tous ensemble, assis ou en chaire, l'Église du Seigneur.

En conclusion, écoutez cette histoire racontée par Antoine Nouis :

Selon la légende, lorsque Jésus a décidé de choisir les apôtres, il a pensé organiser un concours à l’issue duquel il retiendrait les 12 meilleurs.

La première épreuve est le concours de prière. Certains candidats choisirent leurs mots avec le plus grand soin, en cherchant à marier la justesse théologique et la finesse poétique. D’autres s’adressent à Dieu avec beaucoup d’autorité en utilisant des formules chocs. D’autres encore récitent une prière liturgique avec noblesse et solennité. Jésus est déçu, car il lui semble que toutes les prières sont belles mais qu’elles manquent de sincérité.

La seconde épreuve est le concours de célébration. Certains candidats portent des habits liturgiques et font brûler de l’encens, d’autres insistent sur la louange et la musique, et les derniers refusent la liturgie au nom de la spontanéité. Là encore Jésus trouve qu’il y a trop de spectacle et pas assez de cœur.

La troisième épreuve est la prédication. Les premiers développent un raisonnement très bien construit en trois parties comprenant chacune deux sous parties. Les seconds interpellent l’assemblée et terminent par un appel à la conversion, et les derniers présentent une vidéo sur laquelle on voit Jésus parler à la foule.

Le concours se termine et personne n’a gagné. Il n’y aura pas d’apôtres. Jésus décide de descendre de la montagne pour aller se rafraichir près du lac. Il voit des pêcheurs qui travaillent. En remarquant le cœur qu’ ils mettent à jeter leurs filets, Jésus les appelle. Ils seront ses apôtres, des pêcheurs d’hommes[1] ». (fin de citation). Amen.

 

[1] Antoine Nouis un catéchisme protestant  p. 607

 

 

[1] Luc 1, 16, 17

[2] Antoine Nouis un catéchisme protestant 4è édition page 598

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dimanche 28 novembre : culte intégral

27 Novembre 2021, 21:31pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

DIMANCHE 28 novembre 2021

 

NARBONNE

 

Prédicatrice : Joëlle Alméras

 

LUC 21, 25 - 36

 

PROCLAMATION DE LA GRACE DE DIEU ET ACCUEIL

 

 

La couronne de l’avent est un signe que nous attendons la lumière du Christ dans nos vies. Cette année, l’expérience de la pandémie enveloppe notre monde d’une grande obscurité. En allumant cette bougie (ces bougies), nous disons merci à Dieu de nous donner, en ce premier dimanche de l’avent : l’Espérance.

Dans la foi, nous savons que nous ne sommes pas seuls. Le Christ est à nos côtés et nous apporte le salut. Nous pensons à toutes celles et tous ceux qui sont malades ou en deuil en ces jours-ci. Qu’ils retrouvent l’espérance !

 

La grâce et la paix vous sont donnés de la part de Dieu notre Père et de Jésus-Christ notre Sauveur.

 

Parfois nous pensons que Dieu est comme l’eau courante,

Qu’il suffit de tourner le robinet de la prière

Pour le laisser couler en nous.

L’avent nous rappelle que Dieu est comme une fontaine,

Et que parfois il faut du temps

Pour marcher jusqu’à la fraicheur de son eau.

 

Pendant les jours qui viennent,

Nous allons cheminer,

Au rythme du temps,

Vers une naissance.

Nous allons creuser en nous la soif de Dieu

Et l’attente de sa venue.

 

Je vous invite à la prière :

O Dieu, toi qui es notre père,

Tu es présent au milieu de nous,

Mais nous attendons ta venue.

Tu es le vivant dans notre vie,

Mais nous préparons ta naissance.

Tu es le Seigneur du ciel et de la terre,

Mais nous attendons la venue de ton règne.

 

Donne-nous, ce matin,

De t’accueillir et de t’attendre,

De te chercher et de te comprendre,

De te prier et de t’attendre.

Amen[1].

 

Arc 181 « cherchez d’abord » les 2 strophes

 

LOUANGE

 

Louons Dieu.

 

Seigneur, nous te rendons grâce pour ta délicatesse,

Pour ton amour sans tapage :

Tu es toujours présent sans être pesant.

 

Nous te rendons grâce

Pour tous tes bienfaits

Que tu dispenses

Dans ta tendresse discrète.

 

Nous te rendons grâce

Pour les choses simples de la vie :

La rosée du matin

Et la paix du soir,

La lumière et le silence,

L’eau et le pain pour la route,

Le sourire et la main tendue.

 

Nous te rendons grâce

À toi qui as tout offert gratuitement

À toi qui t’es donné, livré

Sans condition.

 

Seigneur, nous te rendons grâce

Pour le souffle qui nous anime ;

Il nous serait difficile de vivre sans respirer !

Qu’ainsi ta grâce soit notre respiration quotidienne

Et notre élan vers toi et vers les autres.[2]

 

Arc 277 « A Dieu soit la gloire » les 2 strophes

 

VOLONTE DE DIEU

 

Écoutons ce que le Seigneur veut pour nous avec le verset 36 de notre lecture :

 

« Ne vous endormez pas.

Priez en tout temps.

Ainsi vous aurez la force de surmonter tout ce qui doit arriver,

Et de vous présenter debout devant le Fils de l'homme[3].

 

Spontané formule 3 arc 318 « toi qui est lumière » strophe 1

 

PRIERE DE REPENTANCE

 

Nous nous présentons devant Dieu,

Pécheurs à la recherche de son pardon et de sa grâce.

 

Seigneur, je ne sais pas prier.

Un grand vide est en moi.

Dans le silence de ce temple, je réalise que face à toi,

Les mots ne sont que des mots.

Seigneur, toi qui me sonde jusqu’au plus profond de mon être,

Tu vois le cœur de mon cœur et tout ce qu’il contient de beauté,

Mais aussi de faiblesse et de péché.

 

Seigneur, je ne peux rien te cacher.

Tout juste, puis-je humblement te demander pardon

Et t’écouter me dire que je suis ton enfant maintenant et pour l’éternité.

Amen. [4]

 

Spontané arc 526 « Jésus est au milieu de nous » strophe 3

 

DECLARATION DU PARDON

 

Dans la reconnaissance et la paix de notre cœur, écoutons les paroles de grâce et de pardon de la part du Seigneur :

 

Le jour d’aujourd'hui, Dieu nous le donne, il est à nous.

Seigneur, que nous vivions en toi le jour d’aujourd'hui !

 

Le jour de demain est à Dieu, il ne nous appartient pas.

Seigneur, que nous ne reportions pas à demain le souci d’aujourd'hui !

 

Le moment présent est une frêle passerelle,

Si nous la chargeons trop des regrets d’hier,

Du poids de nos fautes, de l’inquiétude de demain,

La passerelle cède, et nous perdons pieds.

 

Le passé ? Dieu le pardonne.

L’avenir ? Dieu nous le donne.

Le présent alors nous appartient

Pour vivre de cette liberté retrouvée

Au service de Dieu et du prochain.

Qu’il en soit ainsi [5]!

 

Spontané arc 405 « toi qui m’appelles » strophe 4

 

PRIERE D’INVOCATION

 

Prions avant de lire les Écritures :

 

O notre Dieu, source de toutes bénédictions

Nous te rendons grâce pour les dons de ton amour.

Fais nous le cadeau d’écouter ta Parole

Avec attention, avec respect.

Avec un vrai désir de recevoir ce qu’elle promet

Et de pratiquer ce qu’elle ordonne.

Grave la non seulement dans notre esprit,

Mais encore dans notre cœur,

Et transforme-nous par ton Esprit

En nous faisant contempler ta gloire

Dans le miroir de ton Évangile.

Amen[6].

 

Lectures :

LUC 21, 25 - 36

 

Arc 301 « Aube nouvelle » les 3 strophes

 

 

[1] Antoine Nouis La gelette et la cruche t. 2 p.10

[2] Pasteur Claude Caux-Berthoud Livre de prières de la société luthérienne p. 373

[3] Luc 21, 36

[4] Pasteur Rossiter Liturgie bleue (confession des péchés n° 23).

[5] Idem (annonce du pardon n° 11)

[6] Pasteur Rossier Liturgie bleue (illumination n° 11)

 

PREDICATION

 

JOELLE ALMERAS, PREDICATRICE

 

NARBONNE

Dimanche 28 novembre 2021

1er dimanche de l’Avent

LUC 21, 25 - 36

 

Cherchez l’erreur»

 

Introduction : Cherchez l’erreur ! Le texte de Luc proposé à notre méditation dans le lectionnaire œcuménique nous explose en pleine figure avec sa description apocalyptique d’un monde qui serait condamné à l’auto ou l’exo destruction. Et il fait les choux gras des gourous en tout genre qui l’utilisent pour parquer dans la peur du devenir leurs adeptes crédules. Eh ! Oh ! C’est un texte de l’Évangile ! un texte qui dit, forcément, la Bonne Nouvelle du Royaume. C’est avec cette Bonne Nouvelle ancrée au cœur que je vous propose d’examiner d’abord ce qu’est  un texte dit « apocalyptique » au temps de Jésus, puis de rentrer dans le contexte et le déroulement du texte et enfin une fois l’erreur trouvée, nous pourrons savourer dans la reconnaissance d’un cœur paisible cette annonce déroutante, et vivre sans crainte notre vie d’enfant de Dieu.

 

1) : l’apocalyptique au temps de Jésus : Des textes dits « apocalyptiques » apparaissent environ vers 150 avant notre ère dans le monde juif confronté à des évènements inquiétants. L’Apocalyptique est « une littérature qui prétend apporter une révélation, une connaissance secrète du passé, du présent et du futur, sous l’inspiration de Dieu et qui aboutit fatalement à une annonce précise de la Fin[1] » avec un grand « F ». Elle prolifère dans des mondes et des époques troublés, où vivre est toujours un combat pour la survie, où la violence, les catastrophes naturelles ou humaines sont le lot quasi quotidien à une grande échelle. Ainsi, elle donne aux humains qui la prennent au premier degré une perspective ouverte sur la fin, la plupart du temps imminente, de leurs propres difficultés. Évidemment, il y a alors les élus sauvés, eux, et les « pas élus », les autres, qui finiront dans d’atroces tourments mortels, pire même, éternels !

Nous pouvons imaginer leur état d’esprit en regardant vers des mouvements qui annoncent, à intervalle régulier, la fin du monde, fin toujours remise à plus tard. Les livres de Daniel et celui de l’Apocalypse de Jean sont leurs livres de chevet et surtout font les choux gras de leurs dirigeants qui remplissent ainsi les caisses, la leur ou celle d’un groupe, d’argent sonnant et trébuchant ou de pouvoir illimité sur leurs semblables. Ils s’autoproclament seul et unique récepteur de l’Esprit de Dieu qui leur souffle à l’oreille le sens de mots et d’évènements décrits dans les textes à coup d’allégations sorties de leur contexte ou d’affirmations divinatoires abracadabrantes. Souvenez-vous de décembre 2012, des prédictions Maya et de Bugarach tout près de chez nous…

Ah ! les humains ! ils ont beau être une espérance de Dieu, ils doivent par moment faire aussi sa désespérance. Les textes apocalyptiques définissent-ils, au premier degré, dans un langage cabalistique réservé à un guide spirituel unique une date précise ? Jésus lui-même a déclaré : «Pour ce qui est du jour et de l’heure, personne ne le sait, ni les anges dans les cieux, ni le Fils, mais le Père seul [2]». Tout est dit !

 

2 ) les  paroles de Jésus : un encouragement à rester debout en Lui : Alors, que faire de ce texte noir qui nous questionne, si,  comme avec les paroles de Jésus, on ne peut en déduire la date de la fin du monde ? Remettons-le dans son contexte.

Luc est un chrétien de deuxième génération. Il n’a pas connu Jésus. Il serait un disciple de Paul et avec le livre des Actes, il ne fait aucun doute qu’il soit un rédacteur de talent, soucieux d’exactitude et de précision, tant dans les mots que dans les évènements qu’il décrit. Il veut « ouvrir l'Évangile à tous[3] » et il est « l’écrivain de la miséricorde de Dieu[4]».

Et déjà, nous comprenons que les paroles que nous examinons n’ont pas trouvé leur accomplissement dans la « génération » précédent celle de Luc qui rédige son Évangile vers l’an 80/90 de notre ère. Nous savons, évidemment, nous qui vivons en 2021, que la « génération qui ne passera pas sans voir la fin » n’est pas celle de Jésus, de Simon bar Glora, essénien, d’Hilaire de Poitiers, évêque catholique, de Hans Hutt, protestant, de Christophe Colomb, navigateur catholique, de William Miller, qui créa le mouvement des Adventistes du 7ème jour, du collège dirigeant des Témoins de Jéhovah et autres annonciateurs de fin du monde.

J’ai compté au moins, à travers les époques, 139 annonces, toutes avortées, de l’extermination de l'humanité[5]. C’est pourquoi Antoine Nouis, dans son commentaire de notre texte, écrit, je le cite : « si Jésus parle de la prise de Jérusalem en 70 (…), cet évènement correspond à un jugement de l'histoire, mais il ne s’est pas accompagné de la venue du Fils de l'homme sur une nuée comme cela est annoncé au verset 27. Je suis alors conduit à une autre lecture (…) chaque génération doit se considérer comme étant contemporaine des évènements de la fin. Chaque génération doit ne pas craindre devant le déferlement du mal et relever la tête. Chaque génération doit savoir que la fin de l'histoire se trouve en Christ. Le jour où je suis menacé par l’assoupissement et l’habitude dans ma vie – la dégradation de l’étonnement – je dois me souvenir que ma génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive (…) de même que la génération de mes enfants et celle des enfants de mes enfants »[6].(fin de citation).

 

3) aujourd'hui : espoir et espérance : Alors, quand je dis « cherchez l’erreur », c’est tout simplement pour pointer du doigt une habitude néfaste qui imbibe notre humanité : voir d’abord le pire et gommer le meilleur. Car, notre texte, s’il parle d’un temps perturbé, parcouru de catastrophes, de calamités, de tribulations n’en reste pas moins, chez Luc, un socle fortifiant qui encourage à rester debout en Christ, un sas qui nous fait passer d’une lecture terrifiante à une prise de conscience réparatrice et tonifiante qu’en Christ il est possible de résister au malheur et aux difficultés les plus sombres. Regardons le texte et ne faisons pas l’impasse sur le meilleur : la venue du Fils de l'homme. Ne l’attendons-nous pas ? Redressés, la tête levée, nous regardons vers la délivrance. Il est donc possible de ne pas se laisser accabler par ce que nous vivons. Dans sa prédication du 7 novembre dernier intitulée « Résister ? A quoi ? Quand ? Jusqu’où ? les lumières de la Bible », le pasteur Bruno Gaudelet répertorie celles et ceux qui ont vécu un temps apocalyptique pour eux et qui en ont, tout en vivant le pire, extrait le meilleur : ils sont devenus des résistants face à l’adversité, solidement implantés dans l’amour de Dieu. Ils ont résisté, pas forcément de la même façon, chacune, chacun, selon ce qu’ils étaient ; par exemple, après la révocation de l’Edit de Nantes, en France, certains ont fui vers des lieux de refuge à l’étranger, d’autres sont restés au risque de leur vie. Pour toutes et tous, le pire, c’était la persécution, le meilleur leur foi inébranlable dans les promesses reçues qui éclairaient d’une couleur singulière chaque évènement de leur vie, la couleur lumineuse de l’amour de Dieu.

Dieu n’est-il pas lumière et nous, ne sommes nous pas la lumière du monde ? Du coup, éclairée de cette lumière étincelante, je n’ai aucun doute : toutes les peaux de bananes qui parsèment le chemin de ma vie, toutes les embûches, les tribulations et tout et tout, puisque je les vis dans la lumière de l’amour divin, ne me feront pas glisser hors des clous de l’abondante grâce dont je suis la bénéficiaire. Comme Luther qui envisageait de continuer une vie ordinaire, en l’occurrence, de planter un arbre dans son jardin même si on lui annonce la fin du monde pour le lendemain, nous ne nous tomberons pas dans le piège de la peur, du repli sur soi. Mais habités par l’assurance de l’amour de Dieu, les catastrophes, la violence, l’habitude à ces évènements qui nous tombent sur le paletot ou sur celui de nos contemporains, nous trouveront debout, guetteurs et veilleurs, bien campés sur nos deux jambes et sur notre cœur de chair attentifs et prêts à aimer, fut-ce jusqu’à la mort.

 

4 ) Conclusion :

oui, il y a bien une erreur, mais elle germe dans les tréfonds de notre cœur… qui voudrait bien une date. Ce serait si confortable de savoir. On pourrait se préparer comme on fait ses valises pour partir en voyage programmé ! Le texte de Luc pointe l’erreur du bout de ses mots : l’adversité ne te manquera pas, tu devras résister pour rester éveillé, mais, ici, aujourd'hui, maintenant, que ton regard soit fixé sur le Christ ! Avec ce regard là, écoute la parabole du train.

« Un sage avait l’habitude de dire à ses disciples qu’on pouvait tirer un enseignement spirituel de tous les évènements de la vie. Un disciple lui a demandé quel enseignement on pouvait tirer d’un train. Le sage a répondu : il t’enseigne qu’il faut faire les choses en leur temps car pour une seule petite minute de retard, tu peux rater ton train et gâcher ton voyage sur cette terre[1]  ». Pour ma part, j’ai une montre extra, qu’à côté, les montres suisses, c’est de la gnognotte ! [montrer la Bible]. Elle ne me donne pas de date mais elle me donne l’heure, je veux dire qu’elle est le moyen incontournable d’être à l’heure du Seigneur pour bénéficier du grand voyage vers le pays de la foi, de l’espérance et de l’amour. Et toi, la tienne, elle marche bien ? Amen.

 

[1] Antoine Nouis l’aujourd'hui de l’Évangile  p.452

 

[2] Matthieu 24, 36

[3] « Les évangiles textes et commentaires » par Tassin, Hervieux, Cousin et Marchadour  p. 540

[4] idem

 

[5] https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_pr%C3%A9dictions_de_la_fin_du_monde

[6] Antoine Nouis Le Nouveau Testament  commentaire intégral verset par verset p. 552

 

[7] Antoine Nouis l’aujourd'hui de l’Évangile  p.452

APRES LA PREDICATION

 

 

Pause musicale :

 

Arc 316 « peuples qui marchez » l es 4 strophes [attention, c’est un rapide !]

 

  

CONFESSION DE FOI

 

Nous confessons notre foi :

 

Je crois en Dieu, qui vient vers nous avec amour.

Il n’est pas resté dans sa majesté solitaire,

Il a créé le monde, il a fait de l’homme son vis-à-vis et son associé,

Il est engagé avec nous dans l’aventure humaine.

 

Je crois en Dieu, qui vient vers nous avec amour.

Il ne nous a pas abandonnés à notre révolte et à notre perdition.

En Jésus, il  a partagé notre humanité,

Porté nos péchés, expié notre châtiment.

En Christ, il a vaincu la mort, il nous a rendu l’espérance.

 

Je crois en Dieu qui vient vers nous avec amour.

Jour après jour, il est présent parmi les hommes,

Dans son Église, par son Esprit, pour apaiser nos craintes,

Guider nos hésitations, affermir notre foi,

Animer nos vies et nos actes.

 

Oui, je crois au Dieu qui vient vers nous avec amour.

Amen[1].

 

Spontané 822 « louange à Dieu »

 

ANNONCES / OFFRANDE

 

PRIERE D’INTERCESSION

 

Unissons-nous dans la prière d’intercession :

 

Seigneur, Dieu de l’espérance

Toi qui, en Jésus, ouvre toutes les portes cadenassées,

Toi qui, en Jésus, libère toutes les bouches muettes,

Toi qui, en Christ, nous offre de marcher sur le chemin de l’amour,

 

Nous te prions pour tous les prisonniers retenus dans un enfermement ravageur : celles et ceux qui, sur la route de l’exil sont rançonnés, celles et ceux qui sont, désespérés, devant un mur d’intolérance et de rejet,

Celles et ceux qui se sont levés devant l’oppression et l’injustice, au prix de leur propre liberté et de leur vie,

Celles et ceux qui vivent dans l’enfer d’un environnement familial ou social violent et destructeur.

 

Accepte que nous élevions notre voix pour tous les souffrants, muets de douleur et de désespérance.

 

Nous déposons aussi devant ton trône de compassion et de bonté nos proches, nos amis, nos voisins, nos collègues, nos frères et sœurs dans la foi, les inconnus dont nous croisons la route. Que ton amour soit notre arme de combat, que ton espérance soit le flambeau qui nous précède et nous éclaire, que ta paix habite nos cœurs[2]. Amen

 

Et avec Jésus, porteur de ton Espérance

Nous te prions :

 

Notre Père qui es aux cieux,

Que ton nom soit sanctifié,

Que ton règne vienne,

Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

Donne-nous, aujourd’hui, notre pain de ce jour ;

Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés,

Ne nous laisse pas entrer en tentation,

Mais délivre-nous du mal,

Car c’est à toi qu’appartiennent

Le règne, la puissance et la gloire

Pour les siècles des siècles. Amen.

 

ENVOI

 

Voici les paroles d’envoi et de bénédiction de la part du Seigneur :

 

Seigneur, continue à donner

Pour que je puisse partager.

Continue à me pardonner,

Pour que je sache être indulgent.

Continue à m’interpeller,

Pour que je ne m’enferme pas sur moi-même.

Continue à me demander,

Pour que je ne capitalise pas.

Continue à me bousculer

Pour que je ne m’installe pas.

Prends patience avec moi,

Pour que je ne me lasse pas de te servir[3].

Oui, Seigneur, continue de me donner l’heure, ton heure,

Pour que je ne sois jamais en retard avec toi.

 

BENEDICTION

 

Que le Dieu de l’espérance,

Le Dieu d’amour,

Le Dieu de la tendresse,

Le Dieu des promesses tenues,

Jamais en retard,

Vous bénisse et vous garde éternellement.

 

Spontané 882 « que la grâce de Dieu « 

 

[1] Pasteur Andrewn Rossiter liturgie bleue (confession de foi)

[2] Jo perso

[3] Pasteur

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Luc 21, 25-36 : "cherchez l'erreur"

27 Novembre 2021, 19:30pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

NARBONNE

Dimanche 28 novembre 2021

Prédicatrice : Joëlle Alméras

1er dimanche de l’Avent

LUC 21, 25 – 36

 

Cherchez l’erreur»

 

Introduction : Cherchez l’erreur ! Le texte de Luc proposé à notre méditation dans le lectionnaire œcuménique nous explose en pleine figure avec sa description apocalyptique d’un monde qui serait condamné à l’auto ou exo-destruction. Et il fait les choux gras des gourous en tout genre qui l’utilisent pour parquer dans la peur du devenir leurs adeptes crédules. Eh ! Oh ! C’est un texte de l'Évangile ! un texte qui dit, forcément, la Bonne Nouvelle du royaume ! C’est avec cette Bonne Nouvelle ancrée au cœur que je vous propose d’examiner d’abord ce qu’est un texte apocalyptique, puis de rentrer dans le contexte et le déroulement du texte et enfin une fois l’erreur trouvée, nous pourrons savourer dans la reconnaissance d’un cœur paisible cette annonce déroutante et vivre sans crainte notre vie d’enfant de Dieu.

 

1) : l’apocalyptique au temps de Jésus : Des textes dits « apocalyptiques » apparaissent environ vers 150 avant notre ère dans le monde juif confronté à des évènements inquiétants. L’Apocalyptique est « une littérature qui prétend apporter une révélation, une connaissance secrète du passé, du présent et du futur, sous l’inspiration de Dieu et qui aboutit fatalement à une annonce précise de la Fin[1] » avec un grand « F ». Elle prolifère dans des mondes et des époques troublés, où vivre est toujours un combat pour la survie, où la violence, les catastrophes naturelles ou humaines sont le lot quasi quotidien à une grande échelle. Ainsi, elle donne aux humains qui la prennent au premier degré une perspective ouverte sur la fin, la plupart du temps imminente, de leurs propres difficultés. Évidemment, il y a alors les élus sauvés, eux, et les « pas élus », les autres, qui finiront dans d’atroces tourments mortels, pire même, éternels !

Nous pouvons imaginer leur état d’esprit en regardant vers des mouvements qui annoncent, à intervalle régulier, la fin du monde, fin toujours remise à plus tard. Les livres de Daniel et celui de l’Apocalypse de Jean sont leurs livres de chevet et surtout font les choux gras de leurs dirigeants qui remplissent ainsi les caisses, la leur ou celle d’un groupe, d’argent sonnant et trébuchant ou de pouvoir illimité sur leurs semblables. Ils s’autoproclament seul et unique récepteur de l’Esprit de Dieu qui leur souffle à l’oreille le sens de mots et d’évènements décrits dans les textes à coup d’allégations sorties de leur contexte ou d’affirmations divinatoires abracadabrantes. Souvenez-vous de décembre 2012, des prédictions Maya et de Bugarach tout près de chez nous…

Ah ! les humains ! ils ont beau être une espérance de Dieu, ils doivent par moment faire aussi sa désespérance. Les textes apocalyptiques définissent-ils, au premier degré, dans un langage cabalistique réservé à un guide spirituel unique une date précise ? Jésus lui-même a déclaré : «Pour ce qui est du jour et de l’heure, personne ne le sait, ni les anges dans les cieux, ni le Fils, mais le Père seul [2]». Tout est dit !

 

2 ) les  paroles de Jésus : un encouragement à rester debout en Lui : Alors, que faire de ce texte noir qui nous questionne, si,  comme avec les paroles de Jésus, on ne peut en déduire la date de la fin du monde ? Remettons-le dans son contexte.

Luc est un chrétien de deuxième génération. Il n’a pas connu Jésus. Il serait un disciple de Paul et avec le livre des Actes, il ne fait aucun doute qu’il soit un rédacteur de talent, soucieux d’exactitude et de précision, tant dans les mots que dans les évènements qu’il décrit. Il veut « ouvrir l'Évangile à tous[3] » et il est « l’écrivain de la miséricorde de Dieu[4]».

Et déjà, nous comprenons que les paroles que nous examinons n’ont pas trouvé leur accomplissement dans la « génération » précédent celle de Luc qui rédige son Évangile vers l’an 80/90 de notre ère. Nous savons, évidemment, nous qui vivons en 2021, que la « génération qui ne passera pas sans voir la fin » n’est pas celle de Jésus, de Simon bar Glora, essénien, d’Hilaire de Poitiers, évêque catholique, de Hans Hutt, protestant, de Christophe Colomb, navigateur catholique, de William Miller, qui créa le mouvement des Adventistes du 7ème jour, du collège dirigeant des Témoins de Jéhovah et autres annonciateurs de fin du monde.

J’ai compté au moins, à travers les époques, 139 annonces, toutes avortées, de l’extermination de l'humanité[5]. C’est pourquoi Antoine Nouis, dans son commentaire de notre texte, écrit, je le cite : « si Jésus parle de la prise de Jérusalem en 70 (…), cet évènement correspond à un jugement de l'histoire, mais il ne s’est pas accompagné de la venue du Fils de l'homme sur une nuée comme cela est annoncé au verset 27. Je suis alors conduit à une autre lecture (…) chaque génération doit se considérer comme étant contemporaine des évènements de la fin. Chaque génération doit ne pas craindre devant le déferlement du mal et relever la tête. Chaque génération doit savoir que la fin de l'histoire se trouve en Christ. Le jour où je suis menacé par l’assoupissement et l’habitude dans ma vie – la dégradation de l’étonnement – je dois me souvenir que ma génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive (…) de même que la génération de mes enfants et celle des enfants de mes enfants »[6].(fin de citation).

 

3) aujourd'hui : espoir et espérance : Alors, quand je dis « cherchez l’erreur », c’est tout simplement pour pointer du doigt une habitude néfaste qui imbibe notre humanité : voir d’abord le pire et gommer le meilleur. Car, notre texte, s’il parle d’un temps perturbé, parcouru de catastrophes, de calamités, de tribulations, n’en reste pas moins, chez Luc, un socle fortifiant qui encourage à rester debout en Christ, un sas qui nous fait passer d’une lecture terrifiante à une prise de conscience réparatrice et tonifiante qu’en Christ il est possible de résister au malheur et aux difficultés les plus sombres. Regardons le texte et ne faisons pas l’impasse sur le meilleur : la venue du Fils de l'homme. Ne l’attendons-nous pas ? Redressés, la tête levée, nous regardons vers la délivrance. Il est donc possible de ne pas se laisser accabler par ce que nous vivons. Dans sa prédication du 7 novembre dernier intitulée « Résister ? A quoi ? Quand ? Jusqu’où ? les lumières de la Bible », le pasteur Bruno Gaudelet répertorie celles et ceux qui ont vécu un temps apocalyptique pour eux et qui en ont, tout en vivant le pire, extrait le meilleur : ils sont devenus des résistants face à l’adversité, solidement implantés dans l’amour de Dieu. Ils ont résisté, pas forcément de la même façon, chacune, chacun, selon ce qu’ils étaient ; par exemple, après la révocation de l’Edit de Nantes, en France, certains ont fui vers des lieux de refuge à l’étranger, d’autres sont restés au risque de leur vie. Pour toutes et tous, le pire, c’était la persécution, le meilleur leur foi inébranlable dans les promesses reçues qui éclairaient d’une couleur singulière chaque évènement de leur vie, la couleur lumineuse de l’amour de Dieu.

Dieu n’est-il pas lumière et nous, ne sommes nous pas la lumière du monde ? Du coup, éclairée de cette lumière transcendante, je n’ai aucun doute : toutes les peaux de bananes qui parsèment le chemin de ma vie, toutes les embûches, les tribulations et tout et tout, puisque je les vis dans la lumière de l’amour divin, ne me feront pas glisser hors des clous de l’abondante grâce dont je suis la bénéficiaire. Comme Luther qui envisageait de continuer une vie ordinaire, en l’occurrence, de planter un arbre dans son jardin même si on lui annonce la fin du monde pour le lendemain, nous ne nous tomberons pas dans le piège de la peur, du repli sur soi. Mais habités par l’assurance de l’amour de Dieu, les catastrophes, la violence, l’habitude à ces évènements qui nous tombent sur le paletot ou sur celui de nos contemporains, nous trouveront debout, guetteurs et veilleurs, bien campés sur nos deux jambes et sur notre cœur de chair attentifs et prêts à aimer, fut-ce jusqu’à la mort.

 

4 ) Conclusion : 

oui, il y a bien une erreur, mais elle germe dans les tréfonds de notre cœur… qui voudrait bien une date. Ce serait si confortable de savoir. On pourrait se préparer comme on fait ses valises pour partir en voyage programmé ! Le texte de Luc pointe l’erreur du bout de ses mots : l’adversité ne te manquera pas, tu devras résister pour rester éveillé, mais, ici, aujourd'hui, maintenant, que ton regard soit fixé sur le Christ ! Avec ce regard là, écoute la parabole du train.

« Un sage avait l’habitude de dire à ses disciples qu’on pouvait tirer un enseignement spirituel de tous les évènements de la vie. Un disciple lui a demandé quel enseignement on pouvait tirer d’un train. Le sage a répondu : il t’enseigne qu’il faut faire les choses en leur temps car pour une seule petite minute de retard, tu peux rater ton train et gâcher ton voyage sur cette terre[1]  ». Pour ma part, j’ai une montre extra, qu’à côté, les montres suisses, c’est de la gnognotte ! [montrer la Bible]. Elle ne me donne pas de date mais elle me donne l’heure, je veux dire qu’elle est le moyen incontournable d’être à l’heure du Seigneur pour bénéficier du grand voyage vers le pays de la foi, de l’espérance et de l’amour. Et toi, la tienne, elle marche bien ? Amen.

 

[1] Antoine Nouis l’aujourd'hui de l’Évangile  p.452

 

[1] Antoine Nouis l’aujourd'hui de l’Évangile  p.452

 

 

 

 

[2] Matthieu 24, 36

[3] « Les évangiles textes et commentaires » par Tassin, Hervieux, Cousin et Marchadour  p. 540

[4] idem

 

[5] https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_pr%C3%A9dictions_de_la_fin_du_monde

[6] Antoine Nouis Le Nouveau Testament  commentaire intégral verset par verset p. 552

 

[7] Antoine Nouis l’aujourd'hui de l’Évangile  p.452

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Genèse 1, 26-27 ; 2, 6-7, 18, 21 - 23

24 Novembre 2021, 10:56am

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

Prédication 21 Janvier

Prédicateur : Patrick Duprez

 

Répétons Gn 1, 26-27 ; Et il a dit Elohim « faisons l’humain dans notre image, comme notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail ; enfin sur toute la terre, et sur tous les êtres qui s'y meuvent ». Et il créa Elohim, l’humain dans son image, dans l’image d’Elohim il le créa, mâle et femelle il les créa.

Et Ecoutons aussi Gn 2, 6-7.18.21-23 ; Mais un courant d’eau douce s’élevait de la terre et humectait toutes les faces du sol. Et il forma le Seigneur Elohim, l’humain, poussière issue de la terre, et il souffla dans ses narines un souffle de vie et il fut l’humain un être vivant.

Et il dit le Seigneur Elohim « il n’est pas bon que l’humain soit à sa solitude je ferai pour lui un secours comme son vis-à-vis ». Et le Seigneur Elohim fit tomber un profond sommeil sur l’humain et il s’endormit et il prit un de ses côtés et il referma la chair à sa place. Et il forma en une femme, l’éternel Elohim, le côté qu’il avait pris de l’humain et il l’emmena vers l’humain.

Et il a dit l’humain « celle-ci, cette fois est os de mes os et chair de ma chair à celle-ci il sera crié femme parce que d’homme elle a été prise ».

 

Sœurs et frères, nous sommes devant un magnifique poème de la création (avec une traduction qui est pour partie la mienne et pour partie celle d’André Wénin professeur d’Ancien Testament à la faculté de théologie de Louvain-la-Neuve).

Nous sommes devant une information passionnante pour nous et je n’en doute pas, certainement aussi pour les participants à la rencontre cinématographique sur « les images de la femme dans le cinéma » qui se tient ces deux jours ici même.

Dès les premières pages du Pentateuque, (la torah) femmes et hommes apparaissent comme les deux faces d’une même carte, celle de l’humain. Que ce soit au premier chapitre de la Genèse ou au second ils sont, elle et lui, l’humain. Déjà ! Ils sont, elle une femme et lui un homme, ils sont face à face. Et l’un avec l’autre sont l’humain. Il n’est pas l’humain, l’un sans l’autre. Et l’un avec l’autre sont faits à l’image, à la ressemblance d’Elohim écrit le narrateur au V, VI siècles avant notre ère, ces deux faces, ces deux figures, ces deux visages de l’humain sont ressemblances divines, réalités divines, corps divins, l’un et l’autre ressemblance divine  sont temple sacré.

Mais alors si nous avons compris l’écriture du merveilleux auteur sacerdotal, probablement l’auteur du premier chapitre, si l’humain te ressemble, Seigneur Elohim, je peux moi en conclure que tu ressembles à cet humain.

Tu prends son côté, et de son côté tu façonnes une femme, ils sont tous deux un peu toi, et toi, tu es un peu eux, cet humain en vis-à-vis, elle est donc un peu toi, mais toi alors aussi tu es un peu elle.

Et tu lui donnes à cet humain, un pouvoir, celui de nommer !

En eux Elohim leur donne une réalité qu’il ne donne pas aux animaux, il souffle dans leur narine une haleine de vie. (nismat  hayyim) Les bêtes n’auront pas cette haleine comme l’écrit André Wénin : « il s’agit donc d’autre chose que de la simple respiration dont les animaux sont évidemment dotés », sinon ils ne vivraient pas.

Et c’est bien le Seigneur Elohim qui le communique ce plus. L’auteur remarque qu’il faudrait sans doute penser à ce que depuis le début du récit Elohim fait de son souffle.

A savoir :  parler.

Ce qui confère à l’être humain une place particulière dans le récit, c’est que donc, grâce au souffle reçu, il assume l’activité de l’Elohim qui distingue et nomme en exerçant sa maitrise par la parole.

Souvenez-vous : « Adonaï Elohim dit : qu’il y ait de la lumière, et il y eut de la lumière » La parole d’Adonaï Elohim est performative.

Adonaï Elohim va attendre de l’humain qu’il nomme lui aussi, et que lui aussi, l’humain exerce sa maitrise par la parole. Qu’est-ce que nommer en effet sinon reconnaître chacun dans sa différence et faire place à ce qui le singularise. Je vais nommer trois femmes afin d’introduire le débat que Christiane proposera tout à l’heure.

Sarah, tu es la première que je nomme, la première de ces femmes dans la famille abrahamique pour lesquelles le narrateur nous confie ta souffrance. Tu n’as pas d’enfant, et tu ne peux en avoir.

En Gn 11,30 en effet, le narrateur nous dit cela mais d’une étrange façon « Et elle fut Saraï stérile, point pour elle d’enfant ». Pourquoi insister sur cette impossibilité à enfanter avec ce qui apparait comme une redondance dans cette phrase ? Pourquoi ce temps verbal du passé simple ? J’apporte là ma thèse, tu ne fus pas toujours stérile, Saraï, sauf pour le lecteur, qui te connais toujours déjà stérile ; dans le livre, dans le texte, on ne dit rien de l’avant, le lecteur ne te connait que toujours déjà, stérile.

Mais le passé simple nous indique qu’il est un temps, un temps divin où tu ne le fus pas, c’est pour moi l’hypothèse que propose ce passé simple.

Car il y aura un autre temps quand Dieu t’annoncera à toi et à ton homme que l’an prochain tu auras enfanté, et que tu l’appelleras Itzerak, « il a ri », oui ce temps du passé simple veut nous dire qu’il y eu et qu’il y aura un autre temps, et que le temps de Dieu, ce temps n’est pas celui de l’instant, mais un temps qui ne compte pas les secondes ni les jours, peut être est-ce une forme du « temps monumental » de Ricoeur ?

Rachel, la seconde que je nomme, tu es la femme tant aimée de Jacob. Dans la Bible il est écrit de toi que « tu es belle de taille et belle de visage » alors que pour ta sœur, ta rivale, le narrateur nous parle d’une femme aux yeux doux, mais certains ont traduit « aux yeux mous ».  

Toi aussi tu fus stérile. En ces temps bibliques, la raison de vivre et le statut social de l’épouse pouvaient se résumer à donner la vie, la stérilité est associée à la mort. Mais Dieu ne le voudra pas ainsi.

La jalousie des naissances de ta sœur et ta détresse te feront mal. Ainsi Le narrateur écrit : « Et elle a dit Rachel vers Jacob donne pour moi des fils et s’il n’y en a pas moi je mourrai »

Toi aussi tu arpenteras le temps des hommes oubliant que Dieu veillait sur toi. Toi aussi tu attendras l’enfant tant désiré, qui manque tant à ton mari aimant, Jacob.

Il naitra cet enfant-là, Joseph, l’enfant que ses frères jaloux ont vendu à des marchands il grandira et il sauvera l’Egypte de la famine.

Tu diras en le voyant « Dieu a effacé ma honte ». Mais tu redemanderas un enfant (en Gn 30,23) « Dieu veuille me donner un second fils » tant les naissances des enfants de ta sœur Léa bien plus nombreuses que toi te faisaient mal.

Et le narrateur va te donner une fin bien ironique et tragique à ta vie puisque tu mourras en donnant naissance à un second fils, ce que tu associais à la vie, Rachel, provoquera ta mort.

Hagar, je t’ai choisi pour la troisième, pauvre servante égyptienne, ton maitre le pharaon t’a donnée à Abraham, pourquoi ? Pour le dédommager, car il a couché avec sa femme Saraï, croyant qu’elle était sœur d’Abraham comme celui-ci le dit ! Mais pourquoi avoir dit que Saraï était sa sœur ? Parce qu’il avait peur, lui le futur patriarche d’Israël. Les hommes du Pharaon l’ont enlevée en laissant libre Abraham, et le Pharaon l’a prise pour femme dans son harem.

Et tu as rejoint la maison d’Abraham car devant le courroux de Dieu Abraham et sa femme furent libérés. Et toi tu devins la servante de cette maitresse étrange qui ne donnait pas d’enfant à son homme. Alors sans même qu’on te demande ton avis ta maitresse eut l’idée, ainsi que le prévoyait les vieux codes mésopotamiens et Syriens, celui d’Hammourabi, qu’en cas de stérilité une autre femme pouvait s’allonger dans le lit de l’époux et que l’enfant serait celui de l’épouse.

Tu l’as fait tu l’as accepté, tu t’es allongée dans le lit de l’époux et tu devins enceinte. Alors tu n’as pu t’empêcher de te moquer de ta maîtresse, tu te sentais supérieure à elle, celle-ci s’est plainte à Abraham qui la laissa faire. Devant son courroux tu t’es échappée dans le désert, mais là, oh surprise, un ange t’a parlé, toi l’égyptienne et t’a demandé de retourner auprès de ta maitresse.

L’enfant est né et grandit, il s’appelait selon la volonté divine Ichmaël (c’est-à-dire l’éternel t’a entendue dans ton affliction) et Abraham l’aimait.

Puis un jour par la parole divine Itzerak naquit, et Saraï ne voulut pas que ton enfant dispute son héritage à Itzerak son enfant. Alors elle t’a chassé, avec ton fils et Abraham peiné l’a accepté.

Et là dans le désert tu as encore rencontré le messager de Dieu venu pour vous sauver toi et l’enfant. Et celui-ci devint un homme, tu lui as donné, toi sa mère, une femme d’Egypte il eut avec elle 12 enfants.

Hagar, avant Moïse dans le désert, toi aussi tu as rencontré Dieu, et, véritable littérature contre exodique, ton histoire où une femme hébreu oppresse une égyptienne est un signe d’un vouloir divin qu’a imaginé le narrateur.

Dieu accompagne hommes et femmes dans la littérature biblique. Elles, Ils, sont humains, tellement humains, ils sont l’humain, et sont face à Dieu. Masculin et féminin se croisent, s’aiment, parfois se combattent dans la littérature biblique, car la bible est littérature, et comme toute littérature, objet d’études, de recherches, elle est aussi témoignage d’une rencontre avec l’humain et son Dieu.

On a fait de celui-ci parfois un vieillard barbu tenant un compas en main en train de dessiner les plans du monde, et si ce vieillard n’était qu’un faux semblant et qu’il soit une femme ? Des auteurs le pensent, l’imaginent, des films aussi, Christiane va nous en parler tout à l’heure.

Mais plutôt que de dire un dieu féminin, je préfère imaginer un Dieu pensé, aimé et écrit par les hommes comme par les femmes.

Amen.

 

 

 

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dimanche 14 novembre 2021 : Marc 13, 24-37

16 Novembre 2021, 21:08pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

Marc 13,24-37

Pasteur Philippe Perrenoud

 

En ces jours là, après cette détresse, le soleil s’obscurcira, la lune ne brillera plus, etc.

De tous temps, l’humanité a vécu avec des peurs… Qui n’a jamais eu peur, évidemment…

Des peurs, de tous temps... en particulier lors de moments charnières de vie. Comme en ce moment, d'ailleurs, à l'approche d'une campagne électorale...

 

A l'époque de Jésus, le monde était encore plus qu'aujourd'hui rempli de sujets de peurs fortes, réelles ; un registre supplémentaire était (depuis longtemps d'ailleurs) quant à la fin des temps !... Comme une sorte de film catastrophe, en pire, car menaçante pour tous, avec des images extraordinaires et terrifiantes…

Or ce qui est le plus extraordinaire, c'est Jésus ne nous présente pas la perspective de la fin des temps comme une série de catastrophes… et encore moins pour des catastrophes… Il ne les utilise pas, à des fins personnelles, intéressées...

Il nous dit qu’il y en aura ; ça nous le savons.

Et ce qu’il dit au début du passage d’aujourd'hui sont des citations plus anciennes que lui…

Il le sait bien, et ses interlocuteurs aussi ; et il sait que ses interlocuteurs savent… que ce n’est pas nouveau... Alors pourquoi le dit-il ? C’est justement là que c’est plus intéressant, et plus nouveau !

Dans quelle perspective nous dit-il cela ?

De quelles perspectives nous parle-il ??

Il prend une comparaison de vie : le bourgeonnement.

La venue du Fils de l’homme est une venue de vie, et non de peurs… C’est beaucoup moins spectaculaire que des images sur la fin des temps ; tellement plus quotidien, tellement plus constructifs pour nos vies, à chacun et à chaque instant…

 

Il ne s’agit pourtant pas de se rassurer à bon compte…

par une Grâce « à bon marché »...

ou par une Grâce qui consisterait à faire n’importe quoi…

Comment savoir alors qui est au bénéfice de cette Grâce, de ce Salut ?

Comment le savoir, l’entendre, le comprendre ?...

 

Et est-ce que, même pris comme une perspective de vie, cette annonce de la fin des temps donnerait raison à ceux qui cherchent dans différents mouvements religieux une fuite, un scénario tout tracé ?

Ou qui voient là une bonne dose de naïveté, ou même de crédulité dépassée...

Car à première lecture, le passage suggéré pour ce dimanche nous livre effectivement un certain nombre de difficultés, et même d'obscurités : le Christ annonce une apocalypse pour cette génération ; or nous y sommes toujours... Ou même pire encore : il semble se contredire lui-même, puisqu'il ajoute aussitôt que nul ne connaît ni le jour ni l'heure...

 

Pourtant, dans ce chapitre 13, Jésus nous livre plusieurs signes. Les disciples le questionnent, le poussent à tenir un discours sur la fin des temps. Cette demande concerne les indices précurseurs ; comme avec la question, au début de ce chapitre : quel sera le signe que tout cela va finir ? Est-ce une façon de se rassurer, en se disant que si on connaît le début de la fin, on peut s’y préparer ? Un peu comme si on pouvait connaître le moment d’un accident de la route, pour ne mettre la ceinture de sécurité qu’à ce moment là... Ou, de façon pire encore : que ce monde est tellement difficile et négatif qu’on a hâte d’en connaître la fin : comme un suicide collectif gigantesque ... La foi serait-elle aussi terrible que cela ?

Alors faudrait-il ainsi obéir sous la menace ? D'autant plus que nous sommes avertit... Faut-il alors voir dans tous les malheurs de la terre, autant d’images de la colère de Dieu ?... Certains n’hésitent guère à le faire... Et il n’est pas rare que cela glisse subrepticement vers des délires ou intolérances intégristes, terroristes, et autres sectaires...

Bref, face à cela, nous avons envie de donner des explications historiques et rationnelles. Certes, mais ce serait également une erreur de tout repousser trop vite... Dès que quelque chose nous gène, nous avons tendance à évacuer (et cela correspond également assez bien à un fonctionnement actuel)...

Et pourtant cette dimension des temps, avec leur « fin», fait bel et bien partie de notre foi chrétienne, et de nos vies.

Nous vivons chacun facilement dans l'illusion du définitif. Or, il faut si peu de choses pour que tout bascule, parfois très vite. Nous ne pouvons jamais être sûrs de grand chose.... L’appel à la vigilance est déjà en soit une parole de Salut.

En réalité, nous avons toujours besoin que nos limites nous soient rappelées ; nous avons toujours besoin de rappels que nous évoluons dans le provisoire (voir grâce au provisoire...).

Ce jour, cette heure désignent déjà des réalités qui sont hors de portée de tout calcul humain. De tout temps, des croyants ont tentés de spéculer sur le jour ou l'heure de la fin du monde ; ce qui est, à nouveau, la tentation de tout maîtriser, contrôler, là où il y a justement quelque chose qui nous marque une limite !...

Quelles leçons en tirons-nous alors ?

Car, finalement, ai-je vraiment besoin de connaître, même dans mon existence actuelle, par exemple, de connaît l'heure de ma mort ?? Pas moi ! Il me suffit de me souvenir que je suis mortel… De façon plus générale, pourquoi ne pas entendre le fait de veiller comme la volonté de s’inscrire dans une dynamique de vie ? sur le sens de nos vies ? A avoir la chance de se poser des questions.

La foi nous recommande de rester éveillés pour que, le jour où l’épreuve (quelle qu'elle soit...) viendra, elle ne nous prenne pas au dépourvu. Ne voyons-nous pas des gens qui malheureusement ne tiennent pas sous le choc de ce qui leur arrive ?

Car il ne s'agit évidemment pas d'un appel à nous préparer à la mort !... mais à vivre... avec/grâce à notre condition et aux perspectives qui nous sont données.

Il s’agit même pas d'un appel individuel ; la suite du récit parle bien d’une tâche communautaire dans un monde qui nous est confié.

Cette perspective nous rappelle qu’il y a des repères au-delà de ce que nous voyons, dans le temps : et aussi, alors, communautairement : nous pouvons toujours construire nos vies et nos sociétés avec des murs. Mais il y a une perspective qui nous dépasse tous ; qui nous dit aussi, que nous sommes tous dans la même barque !...

Puisque nous ne connaissons pas l'heure, que nous ne pouvons la connaître, cela signifie aussi que nous n'avons pas à nous poser cette question, finalement assez inutile. La vie n’a-t-elle pas bien davantage de poids et de valeur en vivant chaque jour comme si c’était le dernier... ?

Bien plus : alors que tant de gens faisaient (et font toujours...) des suppositions, qui occupent tellement d’énergie pour rien..., Jésus nous dit : il existe une fin, mais ce n’est pas encore notre problème ! Notre problème, pour l’instant, est bien plutôt de nous occuper du domaine qui nous est confié...

Ce passage, et les versets qui suivent, passent donc du futur au présent...

Un appel à être vigilant, donc, mais non passif : se donner les moyens de remplir le temps autant qu'il est possible.

Cela fait peut-être partie de ces principes chers aux protestants, avec leurs lots de culpabilisations possibles... car basés sur la responsabilité, vers laquelle s’ouvre les derniers versets de notre passage.

 

Alors qu'est-ce que cela nous dit de Dieu et de son rôle ? Un Dieu qui, dans le cycle de vie de ce monde, nous donne des signaux. Il nous rappelle alors notre rôle à la fois limité, parce que marqué dans le temps, et immense parce que dans la responsabilité. Un appel à la confiance donc malgré les difficultés : il y a une fin qui nous dit aussi une justice.

Ne pas nous rassurer à bon compte donc, d’une manière ou d’une autre ; mais prendre le monde tel qu’il est, et l’Evangile aussi :

l’un (le monde) est rempli de défis ;

l’autre (l’Evangile) n’est pas un scénario catastrophe ou un chantage, mais une Bonne Nouvelle, qui nous apporte une confiance. Une confiance qui n'est pas là pour nous endormir, pas plus qu'elle pourrait nous faire suivre une voie toute tracée de revendeurs exclusifs (sectaires). Ne pas nous endormir (au risque de se culpabiliser) parce que nous sommes toujours dans le provisoire. Et que nous avons bien besoin qu'on nous le rappelle de temps en temps...

 

Malgré toutes les apparences qui pourront se présenter, l’obscurité, le froid, la vie qui semble bloquée, comme en hiver, elle n’en restera pas là !... L'avenir offert par la foi n’est pas synonyme de catastrophes ; celui des hommes peut-être, parfois... Mais l’avenir de Dieu est annoncé comme un été : récolte, douceur, chaleur, etc. Devant nous, au delà des moments froids et tristes, durs, il y a des merveilles : tous bourgeonnements, pour celui qui a le cœur et les yeux ouvert, peut devenir une parabole du Royaume qui vient.

 

Amen.

 

 

 

 

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