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Eglise Protestante Unie de Narbonne

dimanche 7 mai 2023 : "à propos du bon samaritain"

10 Mai 2023, 15:45pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

Culte du 7 Mai 2023

Prédicateur : Patrick Duprez

A propos de la Parabole du Bon Samaritain

 

Non ce n’est pas l’Évangile qui était prévu aujourd’hui, parce qu’aujourd’hui nous avons eu envie, le Pasteur et moi-même, d’orner ce dimanche avec Luc et de nous poser encore et toujours la question du « prochain ».

En ces temps de repli sur soi et souvent d’oubli, voire de rejet de l’autre, que pouvons-nous dire de lui ? Qui est notre prochain ? La question posée à Jésus est toujours actuelle, mais que répondons-nous ? C’est celui qui vient, qui passe et que l’on n’écoute pas, celui qui est la qui appelle et auquel nous ne savons pas répondre, celui qui ne demande rien, et que nous ne savons pas voir, mais aussi cet autre nous même que nous ignorons trop souvent, l’autre donc.

Mais alors y-a-t-il encore la possibilité d’un « faire avec », d’un « faire pour », d’un monde commun, et quel est -il ce monde-là qui nous rassemble l’autre et nous ?

Mais où en sommes-nous, à propos du Bon Samaritain dans la lecture de l’Évangile de Luc ? Qu’entendons-nous ? Jusqu’au chapitre 9, verset 50 Jésus est en Galilée. Vient alors pour lui l’absolue nécessité d’aller à Jérusalem :

« Comme arrivaient les jours où il allait être enlevé, il prit la ferme résolution de se rendre à Jérusalem ».

Or le premier village traversé, c’est un village de Samaritains où lui et les siens voulaient faire ses préparatifs et qui refuse de les accueillir. Mais Jésus rabroue ses disciples qui veulent faire descendre du feu sur le village.

Commence alors le voyage vers Jérusalem avec notre chapitre 10, chapitre qui est la demeure de la Parabole qui nous occupe ce matin et sa suite, des épisodes qui vont suivre et que Daniel Marguerat nommera, « l’existence croyante ».

Ils comprennent « l’envoi des 72 disciples », « La Parabole du Samaritain », celle de « Marthe et Marie », le « Notre Père et les paroles sur la Prière », le « discours contre les pharisiens », les « Confessions du Fils de l’homme », les « paroles sur l’argent », et les « Paraboles de la vigilance ». Quand on lit ces versets, ils n’ont aucun rapport apparent avec la destination de Jésus, mais il me semble, que ce qui tend ces textes, qui supposent le voyage vers Jérusalem, c’est une réalité, une force innée, comme une naissance, et qui les fait vibrer, et que je voudrais nommer L’Esprit de Dieu, oui l’Esprit qui déjà en Genèse planait sur le premier désordre du monde, et qu’on traduit trop souvent par « le souffle » mais c’est autre chose, c’est une présence là, invisible, mais qui parcourt ces évènements et nourrit ces versets, ce chemin non balisé vers la crucifixion.

Est-ce une clef de lecture possible pour la Parabole du Bon Samaritain ? Je vous propose de l’étudier avec vous, et ceux qui le peuvent le feront aussi avec nous cet après-midi.

La parabole commence par une mise à l’épreuve « Que faut-il faire pour hériter de la vie éternelle ? ». Ne se trompe-t-il pas déjà ce docteur qui pense qu’elle pourrait se transmettre, comme on lègue un champ ? La réponse de Jésus est comme à son habitude décalée, « Qu’est-il écrit dans la Loi ? (Celle que connait et suit le Légiste) après sa réponse qu’approuve Jésus, le Légiste s’informe « mais qui est mon prochain ? »

Commence alors, en réponse, la Parabole que proclame Jésus. Ce qui nous donne sœurs et frères, à nous une première réponse :  ce n’est pas dans, ou par, la loi que nous saurons qui est notre prochain, on ne peut pas apprendre qui est notre prochain, mais on ne le recherche pas non plus. Oui mais alors ?

Patience.

Mais à nouveau, la Parabole à peine commencée, la Loi entre en scène : Suite à une agression un blessé est sur le bord de la route. Un prêtre d’abord, un Lévite ensuite, le voient et passent à distance sans s‘occuper du blessé.

Pourquoi cela ? Le prêtre et le Lévite, doivent observer la pureté cultuelle que demande la Loi  cf. Lévitique 11-15. On ne peut toucher le sang d’un blessé, ou un mort ce qui risque de rendre impur. La Loi donc, ou une observance dogmatique les empêche.

Or un autre personnage entre en scène lui aussi, un samaritain. Les Samaritains sont considérés comme hérétiques par les juifs. Ils osent avoir un autre Temple et y prier Dieu, non pas à Jérusalem mais sur le mont Garizim !

Et celui-ci s’arrête, s’approche du blessé, bande ses plaies, puis le mettant sur son cheval, le conduit vers une auberge et « prit soin de lui ». Mais qu’est-ce qui a poussé le Samaritain à faire ainsi ? Le prêtre et le Lévite ont vu tous les deux. Mais « voir ne suffit pas » écrit la philosophe Agata Zielinski[1], les 2 premiers passants ont vu le blessé eux aussi.

Le Samaritain nous dit l’Évangile est « saisi de compassion », littéralement dans le texte grec il est physiquement « saisi aux entrailles ». « L’affect est de chair », poursuit la philosophe, « la vision suscite l’affect, qui suscite l’action ».

Le prochain ce n’est pas l’autre, ce n’est pas un objet à  aimer, le prochain est devenu le sujet de l’attention du samaritain et de la présence qui s’est offerte à lui. Il voit, il s’offre. C’est cette présence qui s’offre qui permet à Jésus en fin de parabole de retourner la question initiale « Lequel des 3 a été le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits ? » Et les données de la question changent.

Le prochain va vivre ainsi la capacité de se laisser affecter, et de se faire approchant, c’est un engagement et une action. Le Samaritain refuse qu’un seul tombe hors du monde, et, pour prendre une expression de la philosophe Myriam Revault d’Allonnes, il refuse « que le monde ne soit plus commun ! » Puisqu’un homme est rejeté. Mais elle écrit aussi « ce que l’homme fait à l’homme, ce n’est pas uniquement le mal, c’est aussi de s’approcher, de se rendre proche dans la souffrance ».

Pour Levinas l’existence d’autrui « dépassera toujours toutes mes connaissances. ou mes plans sur lui, autrui entre toujours dans ma vie par surprise, « comme un voleur", et je ne peux faire autrement qu’accueillir ce bouleversement ». Finalement à la question posée en début de cette prédication puis-je répondre autrement que ceci :  le Bon Samaritain, est un homme anonyme, qui, de manière inexpliquée se soucie d’un homme rendu trop vulnérable. L’anonyme c’est vous, c’est lui, c’est moi si…Et lui, peut être l’inconnu une heure avant.

En conduisant l’homme blessé dans une auberge, en assurant financièrement sa prise en soins, il le replace, en même temps, dans le lien social, il lui redonne une place dans le monde commun.

Et je pense alors à mon observation au début de la prédication, oui dans cette Parabole souffle fort l’Esprit de Dieu. Oui, Cette rencontre, cette mise en abîme que suscite la lecture de cet Évangile, où il est question sous nos yeux, de Jésus racontant la rencontre entre le Bon Samaritain et le blessé, est un chemin vers le Père.

On ne choisit pas son prochain, on le rencontre. Où ? Quand ? Qui peut répondre ?

Or là il en va, me semble-t-il, dans ce moment précis de la rencontre de la même façon dont Luther éprouve la foi.

Selon Jean Daniel Causse qui a été mon Directeur de Recherche homme bien trop tôt disparu, « La foi est fondamentalement l’évènement d’une rencontre existentielle entre l’homme et le Christ. Elle est l’accueil d’une parole justifiante, c’est-à-dire du Christ lui-même qui justifié l’existence gratuitement et sans condition », le Christ s’offre à notre rencontre, tel est le sens de cette rencontre entre le Samaritain devenu le prochain par hasard, par rencontre, de l’homme blessé.

Qui est mon prochain ? On n’a pas à répondre, seulement, si j’ose dire, à se laisser affecter. Mais nous devons prêter attention aux multiples obstacles que dressent devant nous et notre liberté, une société de faux prophètes, un monde qui nous replie sur nous-même, et nous enferme dans l’univers des réseaux sociaux, du politiquement correct, et de la post vérité.

Pendant ce temps, et pour la seule année 2021, quelque 3.231 personnes ont été enregistrées comme mortes ou disparues en mer en Méditerranée et dans l’Atlantique nord-ouest. Outre le nombre croissant de morts en mer, le HCR reste préoccupé par le fait que les décès et les abus sont également répandus le long des routes terrestres, le plus souvent dans et à travers les pays d’origine et de transit. Non il ne s’agit pas de se sentir responsable de tout, n’oublions pas que des associations comme la Cimade, le Secours Populaire, le Secours Catholique, et d’autres luttent tous les jours contre toutes les formes de pauvreté et d’exclusion, pour tenter de sauver ces blessés au long des voies de notre siècle. Nous ne pouvions pas les rencontrer bien évidemment.

Mais préparons-nous, nous aussi à nous sentir saisi de compassion, affecté par la détresse, la misère, la solitude, la maladie, préparons-nous à nous faire approchant, je sais que nombre d’entre vous le font. Mais pourquoi vous le cacher sœurs et frères, les jours, les mois, les années qui viennent sont comme ces heures qui précèdent la tempête. Ce que nous dit cet Évangile, est fondamental : savoir ouvrir la conscience aux exigences d’autrui.

La capacité à être affecté et la capacité de répondre élargissent la faculté de s’adapter à une situation qui peut surgir à tout moment dans une rencontre avec une personne déchirée par la souffrance, qu’elle soit physique, matérielle, morale, sociale. « L’acte de donner une dignité par le regard n’est-ce pas ce qui se passe dans l’approche du Samaritain, lorsque la compassion se fait prochaineté, action secourable ? » [… ]

Encore un mot sœurs et frères, sachons aussi laisser le Bon Samaritain s’approcher de nous, nous tendre la main, nous redonner envie de vivre…Il nous arrive trop souvent d’oublier d’écouter notre faiblesse et de nous endormir sur nos larmes…

Le prochain cherche ainsi à inclure dans un "nous" celui qui ne peut pas en l’instant dire "je". Dire "nous" c’est faire le pari qu’une commune humanité est possible à partir de l’expérience de la proximité qui nous est proposée. Ce n’est pas un "nous" d’addition d’individus, mais un "nous" qui s’établit dans une relation, et ce n’est pas non plus un "nous" d‘opposition, sur le modèle du "nous contre eux". Non, ce "je" qui dit "nous" assume un point de vue particulier qui est celui d’une communauté dont il se reconnait comme membre », et ce je qui dit nous, c’est toi, ma sœur, c’est toi mon frère, car prochains nous sommes dans la lumière du Père.  

Amen            

 

 

[1] Agata Zielinski, "Relire la parabole du Bon Samaritain en situations extrêmes", Études, Mars 2023, p69-81.

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Dimanche 30 avril : textes liturgiques

29 Avril 2023, 11:24am

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

PROCLAMATION DE LA GRACE DE DIEU ET ACCUEIL

 

La grâce et la paix vous sont donnés de la part de Dieu notre Père et de Jésus-Christ notre Sauveur.

 

Toi qui as des oreilles pour entendre,

Écoute ce que l’Esprit dit à l’Église :

Voici ce que dit l’Amen,

Le témoin fidèle et véritable,

L’auteur de la création de Dieu…

Voici, je me tiens à la porte et je frappe.

Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte,

J’entrerai chez lui,

Je dînerai avec lui, et lui avec moi.

 

Le Christ est sur le seuil de notre maison ;

Il a le heurtoir à la main,

Et il frappe à notre porte.

Que celui qui a des oreilles pour entendre tourne la poignée,

Car la porte ne peut s’ouvrir que de l’intérieur.

 

Je vous invite à la prière :

Au commencement de ce culte,

Nous savons que tu es là,

Et que tu nous attends.

En répondant à ton invitation,

Nous avons fait le choix d’ouvrir notre porte.

Tu es l’hôte, et tu es l’invité.

Tu es le vivant au milieu de nous.

Nous sommes réunis en ton nom.

Accorde-nous de t’accueillir et de te rejoindre.[1]

 

1 / Cantique 153 « tournez les yeux vers le Seigneur »

 

LOUANGE

 

Louons Dieu avec le Psaume 23.

 

Le Seigneur est mon berger

Je ne manquerai de rien.

Le Seigneur est mon repos,

Il me fait reposer dans de verts pâturages.

Le Seigneur est ma paix,

Il me conduit près des eaux paisibles.

Le Seigneur est ma consolation,

Il restaure mon âme.

Le Seigneur est mon chemin,

Il me conduit sur les sentiers de la justice.

Le Seigneur est ma confiance,

Quand je marche dans une vallée d’ombre et de mort,

Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi.

Le Seigneur est mon soutien,

Ta houlette et ton bâton, voilà mon réconfort.

Le Seigneur est mon ami,

Tu dresses devant moi une table, face à mes adversaires.

Le Seigneur est ma victoire,

Tu parfumes d’huile ma tête, et ma coupe déborde.

Le Seigneur est mon allégresse,

Oui, le bonheur et la grâce m’accompagneront

Tous les jours de ma vie.

Le Seigneur est mon espérance,

Seigneur, je reviendrai dans ta maison

Aussi longtemps que je vivrai.[2]

 

2 / arc 267 « Nous t’adorons, nous t’aimons » les 3 strophes

 

VOLONTE DE DIEU

 

Pardonné et libéré, écoutons quelle est la volonté de Dieu pour nous, comme l’a entendue l’Église de Philadelphie :

 

Ainsi parle le Saint, le Véritable,

Qui tient la clé de David

Qui ouvre et nul ne fermera,

Qui ferme et nul ne peut ouvrir :

Je sais tes œuvres.

j’ai placé devant toi une porte ouverte que nul ne peut fermer.

Tu n’as que peu de force et pourtant,

Tu as gardé ma parole et tu n’as pas renié mon nom. (…)

je viens bientôt.

Tiens ferme ce que tu as pour que nul ne te prenne ta couronne.

Le vainqueur, j’en ferai une colonne

Dans le temple de mon Dieu

Et il n’en sortira jamais plus. (…)[3]

 

3 / Spontané formule 3 arc 318 « toi qui es lumière »

 

PRIERE DE REPENTANCE

 

Seigneur,

J’ai manqué ton rendez-vous d’amour

Quand tu m’attendais sur le pas de la porte

 

Je te savais posté à ce carrefour,

Présent pour me parler,

Et moi, je courais comme un voleur

D’une idée à l’autre

D’une consommation à l’autre

D’un papier à l’autre…

 

En moi je ne trouvais plus

Ce temps d’arrêt pour t’écouter

En moi je ne trouvais plus cet espace

Où tu peux prendre place

 

J’ai manqué ton rendez-vous d’amour

Quand tu m’attendais sur le pas de la porte

 

Peu à peu

J’ai grignoté le temps et l’espace

Pour t’accueillir et te recevoir

Je t’ai tenu pour peu de chose…

 

Viens Seigneur

Viens me pardonner ![4]

Amen

 

4 / Spontané formule 3 arc 526 « Jésus est au milieu de nous »

 

PAROLES DE PARDON

 

Accueillons les paroles de pardon dans l’assurance que rien ne peut nous séparer de l’amour que Dieu nous a manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur :

 

Des scribes et des pharisiens reprochent à Jésus d’accueillir les pécheurs.

Il leur répond avec des paraboles.

Un homme a perdu une brebis.

Il laisse son troupeau et part à sa recherche.

Quand il la retrouve, il appelle ses amis et leur dit :

Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis.

Oui, il y a de la joie dans le ciel

Quand une brebis perdue retrouve le troupeau.

Il y a de la joie dans le ciel

Chaque fois d’un homme, qu’une femme,

Se tourne vers Dieu pour déposer en lui

Sa peur, son fardeau,

Ses fautes, ses échecs,

Ses oublis, son errance.

Que la joie de Dieu soit avec t oi !

Elle est ton pardon,

Elle est ta paix.[5]

 

5 / Spontané formule 3 arc 405 « toi qui m’appelles »

 

LECTURES BIBLIQUES

 

Prions avant de lire les Écritures :

 

Au petit matin,

Le soleil est juste une ligne de lumière qui dessine l’horizon.

A midi,

Le soleil éclaire et réchauffe toutes les pièces de notre maison.

Au couchant,

Le soleil est une boule rouge qui illumine notre regard.

La nuit,

Le soleil n’est plus, mais il reste présent dans notre mémoire.

Le soleil est toujours le même…

Et pourtant, nous le voyons différemment

Selon les temps de la journée.

 

Je vous invite à la prière :

 

Seigneur, ta Parole est comme le soleil,

Le matin, elle souligne l’horizon de ma journée.

A midi, elle éclaire mes décisions et mes pensées.

Le soir, sa lumière est douce pour dire la paix.

La nuit, je garde la mémoire de sa clarté.

Au moment où nous ouvrons les pages de l’Écriture,

Que se pose ta lumière sur notre lecture.[6]

 

LECTURE BIBLIQUE ET PREDICATION

 

JEAN 10, 01 – 10

 

« Mouton ? ça me va ! »

 

Pas de cantique entre la lecture et la prédication

 

[1] GALETTE ET CRUCHE tome 2 page 34

[2] La galette et la cruche tome 2 p. 50

 

[3] Apocalypse 3 , 7 - 12

[4] D’après Traces vives p. 57

[5] La galette et la cruche tome 2 p.84-85

[6] GALETTE ET CRUCHE III page 123

APRES LA PREDICATION

 

7a/ Temps musical : https://www.youtube.com/watch?v=ddWjSz77_j0 ‘(psaume 23)

 

7 b / Arc 610 « ô Jésus mon frère »

 

CONFESSION DE FOI

 

Nous confessons notre foi.

Je crois au Dieu Créateur
Je crois qu'il a offert le monde à l'être humain.
Je crois qu'il a tout créé dans la même joie et le même émerveillement.

Je crois en Jésus-Christ, le Fils de Dieu.
Il est venu chez nous et pour nous.
Il a vécu comme nous, mais en allant jusqu'au bout de la vérité,
de l'amour et du don.

 

Je crois en l'Esprit Saint, par qui le monde reçoit la vie et l'amour
et qui rend possible toute justice et toute espérance.

Je crois que nous ne sommes pas des individus isolés,
mais un peuple, le peuple de Dieu,
son Église, signe d'unité et d'amour,
signe de la présence et de la tendresse de Dieu.

Je crois que par le Christ mort et ressuscité,
le monde est déjà sauvé, le mal est déjà vaincu,
l’être humain est déjà renouvelé.

Mais je sais que cette résurrection
doit se recevoir et se vivre chaque jour,
jusqu'à ce que Jésus revienne et nous rende semblable à Lui.
C'est pourquoi j'attends un monde nouveau,
Seigneur que ton règne vienne ! Amen [1]

8 / spontané formule 3  : arc 822 louange à Dieu

 

OFFRANDE

 

Le Seigneur, le nôtre, nous convoque à nouveau.

Après la louange, après l’écoute de la parole vivifiante,

Lui, le don parfait nous invite à inscrire ses préceptes dans notre quotidien.

Ce geste participe à notre unification personnelle,

Et il apporte cohérence à notre engagement.

 

ANNONCES

 

PRIERE D’INTERCESSION

 

Unissons-nous dans la prière d’intercession.

Seigneur, les mots me manquent pour t’exprimer avec justesse ce que nous sommes en train de vivre dans notre monde où tout semble aller à vau-l’eau.

Nous déposons devant ton trône de tendresse toutes les personnes malades, celles qui on peur de mourir, celles qui ne peuvent être accompagnées par leurs proches et luttent seules. (…) Celles qui n’ont pas accès aux soins et aux médicaments.

Nous voulons te prier pour les familles atteintes par la mort d’un proche. Et pour les personnes particulièrement vulnérables : les personnes âgées et seules, les personnes qui vivent dans des conditions insalubres, les familles dans des logements exigus, les familles monoparentales où l’adulte est épuisé de porter tout seul la responsabilité des charges et des devoirs familiaux, les personnes et les enfants qui subissent la violence au quotidien sans possibilité de fuir, les personnes sans logement, sans ressources, sans papiers. Tant de détresses, Seigneur, nous sont le plus souvent invisibles. Tant de personnes crient sans être entendues. Seigneur, développe notre imagination afin que nous trouvions comment les rejoindre et alléger leurs souffrances. (…)

Seigneur, la vie dans notre monde de 2023 ébranle bien des certitudes. Aussi, ce matin, je veux déposer devant toi la peur devant l’inconnu, l’impossibilité à se projeter dans l’avenir, et tous les projets bouleversés. Pour certains d’entre nous, il est insupportable de vivre sans savoir de quoi demain sera fait. Pour d’autres, les incertitudes financières sont trop lourdes à porter. Pour d’autres, la faillite s’annonce. Seigneur, entends la peur, reçois ces fardeaux écrasants, libère-nous de la peur de l’avenir.

Qu’une solidarité insoupçonnée jaillisse en tous sens et vienne lever les craintes de celles et ceux qui ne savent pas comment se nourrir demain. Que les gouvernements sachent mobiliser les moyens nécessaires pour assurer à chacun un toit et du pain.

Mais ce temps de prière se veut aussi action de grâce et remerciements. (…) Merci pour ltous les invisibles qui portent notre quotidien et dont nous sommes dépendants.

Merci pour tous les gestes, les actes, les mots qui donnent bon goût à la vie et qui font que tout simplement la vie vaut la peine d’être vécue.

Que nous sachions à notre tour, accueillir ta paix pour être porteur de paix et de vie.

Nous te le demandons au nom de celui qui a été résolument solidaire de l’homme abandonné et méprisé, Jésus, ton Fils, qui est notre frère.[2]

Et avec lui, nous te prions :

Notre Père qui es aux cieux,

Que ton nom soit sanctifié,

Que ton règne vienne,

Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

Donne-nous, aujourd’hui, notre pain de ce jour ;

Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés,

Ne nous soumet pas à la tentation,

Mais délivre-nous du mal,

Car c’est à toi qu’appartiennent

Le règne, la puissance et la gloire

Pour les siècles des siècles. Amen.

 

ENVOI

Voici les paroles d’envoi et de bénédiction de la part du Seigneur :

Seigneur, Dieu de la parole et de la bonté,

Nous te remercions de nous avoir donné

Au cours de ce culte des signes de ta présence :

Le signe de ton Évangile proclamé,

De nos chants même dispersés,

De nos prières murmurées.

Donne nous de toujours nous souvenir

De ce que nous avons vu et entendu.

 

BENEDICTION

 

Dans son amour et sa miséricorde,

Dieu te bénis et te garde.

Il marche devant toi pour te montrer le chemin.

Il est derrière toi pour prendre soin de toi si tu t’égares.

Il est au dessus de toi pour t’abriter dans la tempête.

Il est au dessous de toi pour te rattraper si tu tombes.

Il est autour de toi pour te réchauffer quand tu as froid.

[Va, assuré de sa présence et de sa grâce].[3]!

 

9 / spontané formule 3 : arc 882 « que la grâce de Dieu »

 

[1] D’après Paul GROSTEFAN, Car Dieu répond,
p. 87-89. Ed. Desclée, 1971

 

[2] D’après une prière d’Emmanuelle Seyboldt dans « #linstantcommunion »

[3] La galette et la cruche tome 3 p.152

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Dimanche 23 avril 2023 Luc 24, 13-35

23 Avril 2023, 14:33pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

Narbonne 23.4.23

Luc 24, 13–35

Pasteur Philippe Perrenoud

 

626 J'ai soif de ta présence

151 Je louerai l'Eternel

781 : Le Christ est ressuscité

 

Ce passage d'Emmaüs, qui nous est proposé dans les textes du jour pour ce dimanche, se déroule pourtant le même jour que Pâques. Il nous en offre ainsi une belle prolongation... Ce cheminement pourrait en effet être tous les jours, celui de tous les jours. Pâques pourrait/peut alors être tous les jours...

La journée de ce récit d'Emmaüs nous est pourtant présentée comme un moment de grande désolation... La découverte du tombeau vide et l'apparition d'anges n'ont pas suffit, tout d'abord et de loin, à y changer quelque chose... Il nous faut aussi prendre la mesure de ce temps, de ce silence dans ce parcours de foi... Ce silence bien réel ? Apparent ? Les 2 (bien réel, mais finalement une apparence) ?

Car nous qui lisons ce passage, nous savons que Jésus est là, à côté de ces 2 voyageurs. Mais il reste inconnu, incognito, puisque leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. Et pour nous aujourd'hui ? Nous avons parfois nos moments de désolations... qui semblent longs, peut-être sans fin... Sont-ils sans perspectives pour autant ? Nous savons, croyons, que nous pouvons recevoir dans la foi des pistes de vies qui nous dépassent ; nous ne pouvons pas encore, pas toujours voir. Mais elles nous sont déjà données ; particulièrement par une Présence qui nous accompagne. L'espérance, nous en parlions avec quelqu'un cette semaine, consiste justement à croire en quelque chose que nous n'avons pas encore...

En Jésus-Christ, c'est plus que « quelque chose » ; c'est quelqu'un... déjà venu, même s'il faut encore le recevoir et que sa vie soit pour chacun/e, avec nos cheminements ; avec, à nouveau, nos différences, ces différences qui sont essentielles dans notre Église ; l’Église en général, et la nôtre plus particulièrement...

 

Ce Jésus : peut-être a-t-on parfois l'impression de le connaître, car nous en avons entendu parler ; nous en parlons toujours. Nous avons nos différentes perceptions sur lui, les uns et les autres. Nous pensons savoir à peu près qui il est. Nous avons une petite idée là-dessus ; voire même des idées bien arrêtées... Mais qu'en est-il pour le re-connaître ? Les disciples d'Emmaüs, eux devait bien le connaître, puisqu'ils nous racontent si fidèlement ce qui s'est passé... C'est bien. Et pourtant, justement : cela ne suffit pas, puisque leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. Alors sans doute ce récit nous dit-il que connaître l'histoire de Jésus, c'est bien ; mais que ce n'est sûrement pas suffisant... L'essentiel n'est-il pas autre part ? Dans la manière de considérer cette histoire ? Sinon, évidemment, tous ceux qui l'ont approché ou en ont entendu parler par la suite, seraient tout de suite devenus chrétiens... Ce serait peut-être tellement plus simple ; mais tellement vide... Quelle différence cela apporterait-il dans nos vies ?

Il y a en effet toujours des choses qui nous semblent décevantes, ou même inacceptables... Bien des gens ne comprennent pas qu'elles puissent continuer s'il y a un Bon Dieu... Nous avons bien en tête non seulement, notre actualité, mais aussi tant d'autres exemples... personnels ou plus lointains. Et heureusement, d'ailleurs, que nous trouvons un certain nombre de choses inacceptables ; et qu'en même temps, nous croyons en un bon Dieu... (un Dieu bon...) Car c'est dans cet espace qu'il y aura une mise en mouvement possible, que des choses pourront évoluer, vivre ou revivre. Sans cet écart, les choses ne seraient-elles pas alors indéniablement figées, sans espoir aucun ?

C'est ce qui se passe avec les deux compagnons d'Emmaüs. Ils sont profondément déçus, voire désespérés, parce qu'ils ont mis toutes leurs attentes dans ce prophète, ou ce Messie. Leur découragement est grand, car Jésus ne semble pas avoir répondu à ce qu'ils attendaient de lui. Son ministère n'a pas fini comme ils l'auraient voulu. Ils le voient alors comme quelqu'un dont l'histoire finit mal ; comme tant d'autres dans ce monde cruel... Comme tant d'autres domaines, choses, réalités, etc. peuvent nous décevoir : le monde devrait être comme ceci ou comme cela ; et nous avons aussi besoin de repères, de buts, de souhaits...

Le récit d'Emmaüs fonctionne sur le contraste entre l'attente et qui est réellement Jésus. Ce qui empêche les 2 compagnons de le reconnaître, c'est la différence entre leurs propres représentations et la réalité de Jésus.

On peut alors, et on doit même se demander si, quand on a l'impression de ne pas savoir où est

Jésus,

ou le bon Dieu,

ou untel ou untel (autour de nous, souvent justement très près de nous, que l'on croit connaître... alors que...),

ou tel et tel sujet d'espérance, croire qu'il est absent : n'est-ce pas aussi parce que nous-mêmes sommes incapable de le voir, de le reconnaître ?...

 

Sommes-nous alors condamnés à toujours vivre dans cette méconnaissance, dans cet écart ? Heureusement non, puisque Dieu lui-même est venu nous rejoindre au plus profond de notre condition, à tous. Cet écart entre nos attentes, nos représentations, et le plan de Dieu tel qu'il est réellement est comblé par le Christ. C'est en sa personne que nous pouvons comprendre l'histoire de Dieu, celle qu'il veut, et qu'il nous livre dans les Écritures. Sa personne, c'est-à-dire ce Dieu véritablement fait homme et qui culmine par son élévation sur la croix.

Mais les compagnons d'Emmaüs ne peuvent l'envisager facilement. Leurs cœurs restent lents à croire ; parce qu'ils ne se sont pas laissés accompagner pour mesurer

  • d'une part : combien est grand l'écart entre nos représentations et ce qu'est véritablement le Dieu de Jésus-Christ crucifié ;
  • et d'autre part : que cet écart est franchi par une compréhension renouvelée des Écritures, à la lumière de ce Dieu qui donne son corps pour nous.

 

Ils le reconnaissent alors dans la célébration de ce signe du don qu'est la Cène : un moment où à la fois ils voient enfin ce Seigneur tel qu'il est ; et alors qu'il disparaît puisqu'il n'est jamais tel qu'on peut le voir avec nos yeux, notre regard à nous... Mais ils voient alors l'essentiel : que Jésus-Christ est là, sur nos chemins, marchant si souvent à nos côtés, lorsqu'on sait le percevoir.

Ce parcours des disciples d'Emmaüs peut donc bien être le nôtre. On s'y reconnaît souvent facilement parce que, que ce soit dans son début marqué par tant de questions et déceptions, ou dans son issue joyeuse vers les autres frères et sœurs, nous sommes appelés à vivre tous les jours sur ce chemin qui nous donne de dépasser les découragements. C'est ce chemin qui permet de reconnaître une présence si mystérieuse, qui ouvre à la foi : dans ce mouvement de l'écart comblé lorsque nous lisons notre existence et celle de Dieu à la lumière de la personne de Jésus-Christ. Il peut sembler que Jésus, et sa Parole, sont devenus quelque chose de lointain, voire mort... Il peut sembler parfois qu'il n'y a plus rien à espérer. Et en réalité, le Seigneur est depuis longtemps sur nos chemins.

L'histoire des disciples d'Emmaüs et de la Cène nous rappellent toute l'importance de cette simple Parole ; dans la détresse, l'abandon, l'inquiétude : mets-toi en route ;

non par résignation,

non pas parce qu'il n'y aurait plus rien à espérer, mais au contraire parce que l'espérance est sur nos chemins et qu'elle nous envoie vers nos frères et sœurs.

 

Depuis la croix et le tombeau vide, l'heure de l'exaucement est déjà commencée ; le passé qui le rend présent, ou même plutôt au présent, quotidien, nous ouvre vers un avenir différent, surprenant...

 

Amen.

 

 

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EPU NARBONNE PROCHAIN EVENEMENT LE JEUDI 4 MAI

23 Avril 2023, 14:21pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

JEUDI 4 MAI

 

- 17 HEURES : REUNION DE PRIERE

 

- 18 HEURES : PARTAGE BIBLIQUE

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Dimanche 16 avril 2023 Jean 20, 19 - 31

17 Avril 2023, 09:43am

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

Narbonne 16.4.23

Jean 20, 19-31

Assemblée Générale

 

Ce pauvre Thomas : nous ne retenons souvent de lui que son incrédulité supposée… Il est même à l’origine d’expressions courantes : être incrédule comme Thomas ; ou comme Thomas je veux voir pour croire… C’est même devenu, dans le langage courant, parfois péjoratif, un peu moqueur : il lui aurait fallu plus de temps que les autres. Il a eu besoin de voir pour croire ; alors que les autres auraient vraiment eu la foi ; ou au moins eu confiance simplement… C’est tout juste si on ne le traiterait pas de retardé, puisque ce passage se passe 8 jours après l’expérience du tombeau vide...

Premier élément : nous voyons, à nouveau, que dans la Bible plusieurs cheminements sont possible, admis, reçus... Cela est particulièrement important pour une AG ; mais pas seulement...

 

A partir de là, quelle base pour croire ! Si Thomas est là, n'est-ce pas pour nous dire que nous sommes parfois un peu comme lui ?... C’est aussi souvent dans ce sens que l’on parle de lui…

D’une part, qu’aurions-nous fait ?

Et d’autre part, la foi ne consiste pas à tout gober !…Elle consiste, pour nous, à une relation personnelle à Jésus-Christ. Or n'est-ce pas ce que fait, ou en tout cas demande, Thomas ?...

 

Alors justement, qu’est-ce qui fonde notre foi ? Qu’est-ce qui fait que nous croyons au Dieu de Jésus-Christ, et le fait de croire ou ne pas croire aux fantômes, par exemple ?... Beaucoup de choses, bien sûr ! Voyons ce qu’il en est dans ce passage, dans ce texte du jour.

 

Thomas veut non seulement voir, mais toucher : justement, parce qu’il ne croit pas aux fantômes ! N’aurait-il pas ainsi des raisons de vouloir voir et même toucher pour croire ? Et ne dirait-il pas tout haut ce que beaucoup pensent tout bas ? Pour autant (et comme aujourd’hui, dans toutes sortes de domaines), s’il y a des gens qui disent tout haut ce que d’autres pensent tout bas, ce n’est pas forcément qu’ils ont raison… C’est parfois aussi avec des simplifications : des choses qu’on aurait envie de penser, parce qu’on a parfois envie de penser de façon simpliste. Mais on n’ose pas trop le faire parce qu’on sait bien ‘quelque part’ que la réalité est plus complexe…

Il peut alors être bon d’être comme Thomas. Est-il d'ailleurs plus dans le doute que les autres ? Il ne nous appartient en tout cas pas d'en juger... de le juger... C'est aussi une leçon de ce passage...

Thomas permet de se dire, et de dire, que la réalité n’est pas forcement ce qu’on en dit à un moment… ou seulement ce qu’on entend dire…

Nous sommes alors aussi un peu parfois comme lui, non ? Un peu nous tous et chacun à notre façon...

 

Bien plus : Thomas chemine (et il n’est pas rejeté par Jésus…) ; et il nous permet de cheminer.

Il lui est donné de voir la résurrection ; mais aussi (et surtout ?) de l'approfondir, de la voir telle qu'elle est : dans toutes les dimensions de nos vies...

 

Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, je ne croirai pas nous dit-il. Il a voulu s’assurer que la personne qu’il avait devant lui était vraiment la même que celui qui avait été clouée sur une croix quelques jours avant. Il sait alors (et nous avec lui) qu’une résurrection

- qui ne gardait par les traces de la souffrance et de la mort serait une résurrection qui ne serait donc pas pleine, vraie...

- et qu'elle ne nous concernerait donc pas complètement !

 

Il y a donc le passage biblique, à découvrir, où Jésus se révèle.

Mais il y a alors aussi notre regard sur Thomas à re-découvrir… Notre regard qui limite, souvent... Alors que la demande de Thomas révèle bien quelque chose…

C'est aussi à cela que nous sommes appelés : non seulement à ce que nous dit le texte lui-même, sur le Christ et la vie qu’il nous offre ; mais aussi ce qu'il nous dit sur nos propres regards, voir sur nos à priori : sur lui et les uns sur les autres ?...

Recevoir alors, profondément, recevoir la vie/sa vie…

 

Ainsi :

Ce sont les marques des clous qui nous montrent que la résurrection est réelle ; parce qu'elle n’a en rien aboli la croix, c’est-à-dire le sens de la croix. Le sens d’un Dieu, en Jésus-Christ, qui rejoint le mal-être des hommes, accablés par les forces de la mort, pour les soulever, les relever, franchir pour nous des limites… Comment ? Par Grâce, par Amour : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés... A ceci, tous vous reconnaîtront pour mes disciples : à l’amour que vous aurez les uns pour les autres. 

Méfions-nous donc de discours trop rapides...

Il y a toujours le risque de croire dans de grandes suppositions. Ou que Dieu ne serait que dans toutes sortes de récompenses, et autres intérêts particuliers … Alors qu’il veut être avec nous partout, toujours ; donc particulièrement là où des hommes sont bloqués, perdus, déçus, découragés ; pour nous offrir une issue, par sa Grâce, par Amour. Les marques de la croix nous l’attestent. Jésus-Christ est ressuscité, et nous sommes appelés à ressusciter avec lui ; puisqu’il est venu à nous, au plus profond, jusqu’au bout ; pour être avec tous... pour porter ce regard de foi, de Grâce, sur le monde, y compris et surtout sur ce qui va mal...

C’est-à-dire à nous ouvrir à la vie, à recevoir ; celle à laquelle Dieu nous a destinés, appelés depuis toujours.

 

Alors, finalement, ne serait-ce pas nous, les plus incrédules, en collant sur Dieu/sur l'autre/les autres nos propres images et désirs particuliers ?... En collant aussi à ce pauvre Thomas cette étiquette de limité ; et plus grave encore cette étiquette limitative…

 

Quels cheminements de foi, et de vie en ce monde, nous sont alors ouverts… :

Dans tant de situations, les choses sont verrouillées : non seulement par le manque de confiance que nous pouvons tous avoir en la vie... la vie qui nous dépasse ; mais que nous limitons à nos points de vue. Cela arrive : comme les disciples eux-mêmes ont eu besoin d'entendre une parole, ont mis du temps à l'intégrer. Et à la percevoir non comme une idée, mais un cheminement humain aussi.

 

Franchir les portes verrouillées ;

verrouillées,

par nos regards limités, sur nous-mêmes et sur les autres,

par des étiquettes, aussi...

Attentes de solutions magiques : pour que cela servent nos intérêts propres.

Et alors, aussi : manques de confiance, peurs réciproques,

L’espérance est pourtant toujours là, et à rappeler : devant nous et au-delà de nous…

L’Évangile nous rappelle qu'au delà de la violence... des interrogations, etc. il y a l'accueil, la Paix soit avec vous… Il est là... nous appelle...

 

Amen.

 

 

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La paroisse au fil des jours

15 Avril 2023, 09:31am

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

Ensemble de l'Aude :

Retrouvez-nous sur RCF pour la prière du matin ainsi que dans l'émission « Présence Protestante » diffusée les jeudis à 20 h 00 et dimanches à 10 h 30.

 

Journée du Consistoire à Carcassonne :

le jeudi de l'Ascension au foyer de Maquens (chemin de Pech Lagastou) : accueil à partir 10 h,  culte à 10 h 30, repas à partager (vin et café sur place), rétrospective des moments forts des journées du Consistoire. Après-midi commentée par André Bonnery : 14 h 30 rendez-vous à la Porte Narbonnaise : visite de la Cité, en particulier avec l'évocation des prisonnières huguenotes à Carcassonne et à Perpignan pendant la période du Désert. 15 h 30 à la Basilique Saint-Nazaire : évocation des origines du Christianisme à Carcassonne.

 

Narbonne :

  • cultes tous les dimanches à 10 h 30 au temple, avec Ste-Cène les premiers dimanches

Quel est donc mon prochain ?

Le Dimanche 7 mai toute la journée le temple de Narbonne essaiera de répondre à la question. Le matin, à l’occasion du culte animé par Philippe Perrenoud et Patrick Duprez, la réponse apportée à cette question interrogera l’attention que nous portons aux blessés ignorés ou rejetés par notre monde commun. Repas-grillades, puis l'après-midi avec Patrick Duprez nous lirons le vitrail du Bon Samaritain de Chartres et nous découvrirons comment au XIIIe siècle le Maître Verrier de Chartres répond à la question posée par l’Evangéliste.

- réunion de prières : jeudi 4 à 17 h au temple

- partage biblique : jeudi 4 à 18 h au temple : le Notre Père

- Table-ronde inter-religieuse « PRIER AUJOURD'HUI ? » Pourquoi et comment prions-nous dans nos diverses communautés ? Jeudi 11 mai à 18h30 au temple

Entrée libre, bienvenue à chacun/e

 

Carcassonne :

  • cultes tous les dimanches à 10 h 30 au temple, avec Ste-Cène les premiers dimanches

Assemblée générale le dimanche 14 : les convocations donnent toutes les précisions nécessaires

- catéchèse :  certains dimanches, pendant le culte ; à préciser

- groupe œcuménique : mardi 9 à 18 h 15 dans les locaux de l'église du Sacré-cœur.

- partage biblique : mardi 23 à 18 h 15 : Matthieu 7,  fin du Sermon sur la montagne

- Conseil presbytéral élargi sur le thème synodal « Mission de l'Eglise et ministère »  mardi 16 à 18 h au temple

- ACAT : mardi 9 à 15 h chez M. et Mme Bastide

 

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AGENDA AVRIL A JUIN 2023

14 Avril 2023, 09:04am

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

CULTE AU TEMPLE TOUS LES DIMANCHES A 10 H 30 

 

SAINTE CENE TOUS LES PREMIERS DIMANCHES DU MOIS

 

JEUDI 4 MAI           17 H

                                   REUNION DE PRIERE

                                   18 H

                                   PARTAGES BIBLIQUES

 

DIMANCHE 7 MAI APRES MIDI

            CULTE A DEUX VOIS

            GRILLADE

            APRES-MIDI : CONFERENCE VITRAIL DU BON SAMARITAIN

                                    CONFERENCIER : PATRICK DUPREZ

 

JEUDI 11 MAI         18 H 30

            TABLE RONDE INTERRELIGIEUSE

 

JEUDI 18 MAI         toute la journée

            RASSEMB LEMENT DU CONSISTOIRE A CARCASSONNE

                        (Covoiturage possible)

 

 

JEUDI 1ER JUIN      17 H

                                   REUNION DE PRIERE

                                   18 H

                                   PARTAGES BIBLIQUES

 

SAMEDI 10 JUIN    10 H – 12 H (devant les Halles côtés Monument aux morts)

            CERCLE DE RECUEILLEMENT POUR LA PAIX

                                  

DIMANCHE 11 JUIN         toute la journée

            10 H 30 CULTE

            JOURNEE D’ENSEMBLE A CESSERAS

 

VENDREDI 23 JUIN 19 H 

             SOIREE GRILLADE

 

SAMEDI 24 JUIN    15 H

             SEMINAIRE PROFIL

 

DIMANCHE 25 JUIN         10 H 30

            CULTE + SEMINAIRE PROFIL (extraits de La colline aux mille enfants)

           

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Dimanche 9 avril 2023 : Pâques Jean 20, 1 - 9 "il est vraiment ressuscité !"

8 Avril 2023, 17:43pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

 NARBONNE 9 AVRIL 2023

Jean 20, 1 - 9

 « Il est vraiment ressuscité !»

Introduction : un tombeau vide ! un tombeau vide pour dire ce qui est le moteur de nos vies depuis plus de 2000 ans maintenant : Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité ! Un tombeau vide qui annonce que la mort a été vaincue. Un tombeau vide qui, pourtant, dans notre récit, est posé en plein dans une ambiance de mort, de tristesse, de questionnements, de désespérance. Comment, de ce récit morbide et mortifère en est on venus à la joie de Pâques ?

En suivant trois disciples qui ont fait l’expérience de la découverte éprouvante de ce tombeau vide, nous parlerons du contexte et des trois personnages qui interviennent dans notre récit, pour en arriver à l’universalité de cet évènement, devenu pour nous l’éclatante réalité avérée des promesses annoncées.

 

1 ) contexte : Commençons par le contexte. Après trois années de pérégrinations dans le pays, en Galilée, en Samarie, en Judée, Jésus, guérisseur, prédicateur, faiseur de miracles, avait réuni autour de lui des disciples, hommes et femmes, qui reconnaissaient en lui, comme Pierre le confessa : « le Christ, le fils du Dieu vivant [1]». Mais parmi ceux qui le suivaient, il y avait aussi ses détracteurs, religieux engoncés dans la rigueur de la Loi, qui avaient fini par souhaiter la mort de cet aventurier dont on ne savait d’où il sortait et qui osait leur tenir tête, Torah en main, si on peut le dire ainsi, allant même jusqu’à les traiter de sépulcres blanchis[2] et d’enfants du diable[3]. Ils ont finalement eu le dernier mot, et trois jours plus tôt, Jésus fut cloué sur une croix. Il est mort, il est bien mort… Marie de Magdala en est sûre, elle y était avec Marie la mère de Jésus et une autre Marie, la femme de Clopas. Joseph d’Arimathée, un notable juif, obtint l’autorisation d’enlever le corps pour le déposer dans un tombeau qui n’avait jamais servi. Nicodème, un autre notable, membre du Sanhédrin, le conseil suprême juif, offrit 33 kilos d’aromates pour embaumer le corps, un corps sanguinolent, déchiqueté par les tortures subies. On le recouvrit de bandelettes comme c’était la coutume puis on le déposa dans le tombeau devant lequel une pierre fut roulée pour calfeutrer l’entrée (il faut dire qu’à l’époque les hyènes faisaient leurs délices des corps des morts).  Et les chefs religieux exigèrent même que des gardes romains soient postés devant, au cas où les disciples de cet imposteur pas aux normes, auraient eu dans l’idée d’enlever le corps et de faire croire qu’il était toujours vivant.

Les disciples, eux,  se sont dispersés dans les alentours, désemparés devant l’insupportable deuil qui leur est infligé, des questions plein la tête et une peur qui frise la terreur dans tout leur être. Les Écritures nous racontent comment ils se sont calfeutrés dans une chambre haute par crainte des juifs[4].

 

3 ) Marie, Pierre et  le disciple que Jésus aimait :  Nous sommes donc au premier jour de la semaine, c'est-à-dire le lendemain du sabbat. Marie de Magdala, un petit village proche de Jérusalem, avance dans la pénombre, à potron-minet, sur le chemin qui mène au tombeau. Jésus l’a libérée de sept démons[5] ! Depuis elle ne l’a plus quitté. Elle était même là, au pied de la croix[6], confrontée à la monstrueuse et abjecte vision du maitre, mort, sous ses yeux. L’évangéliste est très discret sur ce qu’elle ressent. Il décrit juste un parcours qui se termine devant la pierre roulée du tombeau, pas de gardes romains à l’horizon. Quel choc ! Pas un instant, elle ne se remémore les paroles de Jésus qui avait annoncé sa mort et sa résurrection[7] à plusieurs reprises. Stupéfaite devant ce spectacle plutôt terrifiant, qui plus est, dans les ténèbres de l’aurore, elle prend ses jambes à son cou et se précipite vers ses frères pour leur annoncer : « on a enlevé le Seigneur de son tombeau et nous ne savons pas où on l’a mis ». Cette phrase dit, en quelques mots, le profond désarroi de Marie qui, après l’arrestation, les tortures et la mise en croix qui doivent encore faire écho en elle, ne peut imaginer qu’un seul motif à ces faits : on continue à faire du mal à son Seigneur. Une remarque : un « nous » étonnant vient ponctuer son affirmation. Et si « nous » en étions » ? Devant une scène radicalement incompréhensible, que ferions-nous ? Comment aurions nous réagi ? J’aime qu’elle ait eu la réaction de rejoindre ses frères. Dans le questionnement, irions nous, nous aussi, vers eux ?

Pierre et le disciple que Jésus aimait se précipitent au tombeau. Le constat est posé : le tombeau est bien vide. Pierre et le disciple que Jésus aimait sont restés très pragmatiques : « ils ne prennent pas la fuite devant la réalité à laquelle ils sont confrontés, ils en scrutent le moindre détail. Le linge mortuaire, les bandelettes et le suaire indiquent clairement qu’il y a eu un mort enterré ici. Mais le mort où est-il ? » Courir n’est pas mon fort. Et si j’avais entendu le témoignage de Marie, je ne suis pas que j’aurais fait un cent mètres d’exception. Par contre, je pourrais dire que je ressemble à ces disciples qui prennent le temps d’examiner toute chose excepté l’essentiel : l’enseignement que leur maitre a dispensé. Du coup, Pierre est dans une impasse, pourrions nous dire. Et nous, quand une question nous dérange, prenons nous quand même le temps de nous y pencher pour en résoudre l’énigme ? Quand nous trouvons dans les Écritures des textes qui sont étrangers à notre vision de la foi, quand nous discutons avec des personnes d’une autre tendance théologique, restons nous là, campés sur notre position, calfeutrés dans la chambre haute de notre certitude, ou sortons nous vérifier, au risque d’être sérieusement interpellés, dérangés dans  notre infaillibilité auto-proclamée pour nous laisser déplacer, renouvelés et toujours réformés selon la formule consacrée ?

Les trois disciples ont vu mais, un seul a cru dit Jean. Crut quoi ? crut en quoi ? Le pasteur Heller écrit, je cite : « Marie et Pierre subissent la fatalité de la mort et des forces du mal. Ils s’y soumettent. Il est si naturel de penser que le néant de la mort et du mal a le dernier mot sur toutes choses. Il est si naturel de plier devant les forces mortifères et maléfiques. [mais l’autre disciple, celui qui Jésus aimait] vit et crut. Pas de preuves irréfutables, par d’argumentations objectives. Un simple regard ! De simples signes qui, (…), perçus de manière particulière conduisent à la foi. (…) Tous les signes semés par Jésus au vent de la Palestine : paroles, paraboles, pardon, guérisons, rencontres, accueil, sont vus, perçus… Autant de signes qui tracent tous, un message de vie, qui manifestent tous une puissance de vie. La pierre roulée est un signe qui se rajoute à tous les autres, déjà nombreux. [Jésus] est le vivant, le souffleur de vie[8] ». (fin de citation).

 

2 ) la résurrection aujourd'hui   : Mais ils sont lents à la détente les disciples, enveloppés dans la sombreur de l’aurore naissante, plongés dans la vision d’un vide inconcevable et énigmatique, mus par une peur incontrôlée suscitée par les récents évènements, une peur qui plombe davantage encore leur capacité à réfléchir, à se souvenir… seul, le disciple que Jésus aimait croit. Quoique… le verset 9 nous dit « que les disciples n’avaient pas encore compris l’Écriture selon laquelle Jésus devait ressusciter d’entre les morts ». La lecture œcuménique de ce jour nous laisse sur notre faim avec ce verset que je viens de citer.

Cependant, n’oublions pas que l’Évangile de Jean fut rédigée des décades après l’évènement, dans un temps où la résurrection ne faisait plus aucun doute pour eux, qui en témoignaient, malgré les persécutions et les mises à mort dont ils étaient les victimes : « ils n’étaient pas nombreux, ils n’avaient pas fait Polytechnique, ils sentaient le poisson, mais ils ont mis le feu à toute la terre, parce que, ce matin-là, il s’est passé quelque chose. Quelque chose qui vient jusqu’à nous aujourd'hui. Ce matin là, Jésus devint le Christ et acquiert un nouveau titre : il est le premier né d’entre les morts.  (…)

La tombe inoccupée est la promesse qu’il n’est aucune pierre aussi lourde et encombrante qu’elle soit qui ne puisse être roulée. Ces pierres qui obstruent et enferment la vie de tant de gens dans le crépuscule de l’outre-tombe, Pâques nous fait un devoir, une obligation de les rouler ensemble. Mission impossible pensez vous ? peut-être si nous comptons sur nos seules forces, nos seules compétences, notre seule volonté. Mais peut-être pas, si nous laissons ressusciter dans nos vies celui que Dieu a relevé d’entre les morts, et qui seul, peut nous inspirer, nous fortifier, nous enthousiasmer, nous attirer vers le haut, nous tirer vers l’avant et permettre ainsi aux énergies de résurrection de nous transformer en profondeur. (…) Car l’irreprésentable de la résurrection et le vide du tombeau ouvrent non pas sur le néant mais sur un avenir béant d’espérance[9]».

 

Conclusion : En conclusion, voici ce que la pasteure Leila Hamrat écrivait, je cite : « Que fêtez vous en ce jour de Pâques ? Jour de tombeau vide. Selon l’étymologie grecque, le tombeau est le lieu symbolique du souvenir. Le mémorial. Un tombeau, c’est littéralement un monument commémoratif.

Lorsque nous célébrons Pâques juste comme un anniversaire, une commémoration, lorsque Jésus occupe la place d’un mort dans notre vie, lorsqu’il est totalement absent de nos décisions, de notre joie de vivre comme de nos tourments, nous le faisons mourir une deuxième fois.

D’une mort spirituelle cette fois-ci.

Et Pâques n’est plus le jour du tombeau vide mais du tombeau rempli.

La foi de Pâques que les disciples ont fini par proclamer avec conviction, joie et détermination, nous la vivons pleinement chaque fois que nous faisons ressusciter dans nos vies celui que Dieu a relevé d’entre les morts.

Chaque fois que nous passons de l’absence constatée à travers le tombeau vide à la présence expérimentée et célébrée dans le quotidien de nos vies. » (fin de citation).

Oui, il est vivant, il est là. « il nous invite, il t’invite, toi, ma sœur, toi, mon frère, à imaginer avec d’autres, des chemins nouveaux de paix, de justice, et de vie. Soyons donc avec lui, en lui et par lui des semeurs de vies, des souffleurs de vie[10] ». Car Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité, alléluia !

 

 

 

[1] Matthieu 16, 16

[2] Matthieu 23, 27

[3] Jean 8, 44

[4] Jean 20, 19

[5] Luc 8, 2

[6] Jean 19, 25

[7] Jean 2, 19 – 21 ; Matthieu 12, 40 ; Marc 9, 31 ; Marc 10, 33 - 34

[8] France Culture 2009 04 12 Denis Heller pasteur

[9] France Cujlture Leila hamrat 210 04 04

[10] France culture pasteur Denis Heller 2009 04 12

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Dimanche 9 avril 2023 : Pâques : textes litrugiques

8 Avril 2023, 17:40pm

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

DIMANCHE 9 AVRIL 2023 / PÂQUES

 

NARBONNE

 

PROCLAMATION DE LA GRACE DE DIEU ET ACCUEIL

 

La grâce et la paix vous sont données, ici et maintenant, de la part de Dieu notre Père et de Jésus-Christ notre Sauveur et notre frère.

Ce matin, le soleil s’est levé. Mais ce matin n’est pas comme les autres.

Il va donner sa couleur d’espérance à tous les autres matins.

L’inconcevable a eu lieu, la pierre n’a pas rempli son office.

Elle n’a pas retenu le mort.

Elle est définitivement roulée par la résurrection du Christ.

Pour nous, cette pierre roulée témoigne que l’impossible n’existe pas.

Par elle, il nous est donné de croire que nos existences,

Quelles qu’elles soient, peuvent se remettre debout.

Nous pouvons nous risquer à devenir ce que nous sommes :

Des marcheurs, des marcheuses, des veilleurs, des veilleuses qui s’élancent dans la vie

Les yeux rivés vers la terre promise de notre propre résurrection.

Christ est ressuscité. Pâques, c’est un jour de lumière.

C’est un jour de passage. Dieu passe parmi nous

Pour nous dire que désormais la vie est parmi nous.

Joyeuses Pâques ![1]

       

Je vous invite à la prière :

Seigneur,

En ce matin de Pâques, nous n’avons qu’une seule chose à te demander :

Viens, nous t’en prions, mettre ta lumière dans nos obscurités.

Continue d’habiter en chacun, chacune de nous,

En dépit de tous ces jours où nous t’oublions,

Transforme chacune de nos journées en un dimanche, en ta Pâques. Amen[2].

 

 1 ) arc 214 « Seigneur nous arrivons » les 3 strophes

 

LOUANGE

 

Louons Dieu.

 

Ce matin, Seigneur, nous cueillons auprès de toi l’espérance
Pour trouver la joie qui se lève
Et se maintient au milieu des doutes et des peurs,
pour recevoir de toi la vie que rien ne peut écraser,
même pas le fardeau de la mort.
Nous voici donc Seigneur pour te regarder à l’œuvre,
Toi, notre Dieu, dont l’unique travail,
l’unique occupation depuis le commencement
consiste à relever la vie pour l’Éternité.
Merci, Seigneur, pour la joie de Pâques que tu as plantée
dans la terre de notre foi.
Que ta Parole réveille en nous aujourd'hui ce qui est retenu dans la mort. Amen.[3]

 

2 ) arc 155 « avec des cris de joie » les 3 strophes (répons hommes / femmes)

 

VOLONTE DE DIEU

 

Écoutons quelle est la volonté de Dieu pour nous :

 

Au bout de la mort il n’y a pas la mort, mais la Vie.
Au bout du service il n’y a pas l’échec,
Mais la Résurrection.
Au bout du chemin du disciple il y a la fête de la Vie.
Le Seigneur nous appelle à devenir comme Lui « Serviteur ».
Et « Servir », ce n’est plus vivre de soi, mais du Christ,
C’est faire l’expérience que la Vie est première,
C’est renoncer à vouloir tout arranger par soi-même.
Lorsque la vie vient d’en-bas
Elle se fige en d’innombrables prescriptions,
Ou s’épuise en des techniques de salut
Pour le mieux-être du moi.
Servir la Vie qui vient d’En-Haut,
C’est se recevoir soi-même tous les matins
Comme un cadeau de Dieu,
C’est s’émerveiller de cette Vie
Qui bourgeonne au printemps naissant.[4]

 

3 ) Spontané 3 formule 3 arc 318 « toi qui es lumière »

 

PRIERE DE REPENTANCE

 

Nous nous présentons devant Dieu,

Pécheurs à la recherche de son pardon et de sa grâce.

Seigneur, notre Dieu,
en nous demeurent des pierres trop lourdes à rouler,
des pierres de rancune, d'orgueil, de convoitise et d'incrédulité.
Elles ferment le tombeau de nos blessures secrètes,
les cavernes obscures de nos souffrances cachées.
S'il est vrai qu'au matin de Pâques la pierre a été roulée,
viens maintenant ôter la pierre qui ferme notre cœur.
Roule la pierre de nos tombeaux,
que ta lumière transperce nos obscurités.
Roule la pierre de notre maison,
que ton souffle balaye nos inquiétudes et nos timidités.
Roule la pierre de nos peurs,
que notre esprit s'ouvre à la confiance et à la foi.
Roule la pierre de notre indifférence,
que notre cœur s'élargisse à l'accueil et à l'amour du prochain.
Roule la pierre de nos enfermements,
que notre marche nous conduise sur des chemins d'espérance.
Roule la pierre du notre incrédulité
que la résurrection devienne la grande affaire de notre vie.[5]

 

4 ) Spontané 1 formule 3 arc 526 « Jésus est au milieu de nous »

 

PAROLES DE PARDON

 

Accueillons les paroles de pardon dans l’assurance que rien ne peut nous séparer de l’amour que Dieu nous a manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur ressuscité :

 

Christ est ressuscité ! il est vraiment ressuscité !

 

Avec lui, la bienveillance luit dans nos regards.
Avec lui, l'allégresse résonne dans le monde,
Avec lui, notre route est peuplée d'amis.
Il vient, il entre chez nous !
Grâce à lui nos yeux s'ouvrent,
Grâce à lui, nos oreilles entendent la parole,
grâce à lui, notre cœur est en fête !
Il vient, il entre chez nous,
C'est lui, le Seigneur, qui bouscule nos habitudes.
C'est lui le Seigneur, qui balaie nos idées fausses
C'est lui le Seigneur, qui pardonne nos péchés.[6]

 

4 ) Spontané 2 formule 3 arc 405 « toi qui m’appelles »

 

LECTURES BIBLIQUES

 

Prions avant de lire les Écritures :

 

Toi, Père du Ressuscité,
Dans la communion de l’Esprit,
Accorde-nous la grâce de nous laisser atteindre par le message de Pâques.
Tu sais les tombeaux qui nous emmurent,
Les peurs qui nous retiennent,
Les conformismes qui nous étouffent.
Viens toi-même nous lancer des mots
Qui se ficheront dans nos cœurs de pierre, pour les changer en cœur de chair.
Tu sais les images dans lesquelles nous t’enfermons,
Faisant de toi un Dieu lointain et indifférent,
Ou encore un divin despote, prêt à nous broyer.
Viens toi-même, te faire reconnaître, comme l’inconnu qui nous rencontre,
Et nous remplit d’étonnement.
Ouvre en nous, des brèches, dans nos  certitudes les plus définitives,
Rappelle-nous que ta gloire réside dans nos renaissances, notre envie de vivre,
Insuffle en nous ta force de relèvement,
Alors nous serons un peuple, ton peuple, rayonnant de ta bénédiction, porté par ta vie.
Amen   

(Guilhem ANTIER, pasteur) [7]

 

LECTURE BIBLIQUE ET PREDICATION

 

JEAN 20, 1 – 9

 

« Il est vraiment ressuscité ! »

 

[1] Leila Hamrat France Culture 4/4/2010

[2] Jacques Hervé Louys France Culture 24/4/2011

[3] Leila Hamrat

 

[4] Liturgie Bleue p. 128

[5] Liturgie bleue p. 218-219

[6] Liturgie bleue p. 247

[7] Oratoire du Louvre 2020 https://oratoiredulouvre.fr/index.php/libres-reflexions/predications/paques-un-passage-a-vide

APRES LA PREDICATION

 

6 ) pause musicale : Handell « alleluia » orchestre et choeur[1]

 

7 ) arc 491 « chrétiens chantons le Dieu vainqueur »

 

CONFESSION DE FOI

 

Nous confessons notre foi.

Je crois que le Christ ressuscité fait du neuf dans les vies.
Il nous invite à vivre de confiance et à l’exprimer.
Au matin de Pâques, Jésus est établi pour toujours
Dans sa fonction de Veilleur de la vie.
Par son Évangile, il arrache la vie des humains à la médiocrité
Par son corps et son sang donnés, il révèle que la vie n’a de sens
Que dans le dépassement extrême de l’amour.
Par sa croix dressée, il maintient debout la vie de ceux qui sont crucifiés
Par le malheur ou le désespoir.
Par sa résurrection, c’est l’humanité de tous les temps
Qui est conduite dans la vie.
Par sa résurrection, Jésus dégage un passage pour nous.
Désormais notre vie, notre amour-, nos tâtonnements, nos recherches, nos rêves
Sont le trésor que chacun de nous emportera au-delà de tous les néants.
Le trésor dont chacun de nous verra l’épanouissement
Dans la vie préparée par le Père de Jésus Christ ressuscité.
Nous l’affirmons, nous le croyons.
Dès lors, nous prenons sa suite et nous devenons à notre tour, sur ses traces,
Les Veilleurs de la vie.
Il nous revient, par obligation de foi
De veiller de toutes les manières à la vie
De ceux qui attendent une parole pour vivre.
De ceux qui attendent du pain pour vivre.
De ceux qui attendent de l’espérance pour vivre.
Nous le croyons. C’est notre foi.
Et c’est aussi notre engagement. Amen.[2]

 

8 ) spontané formule 3 : arc 822 louange à Dieu

 

SAINTE CENE

Petite liturgie jaune multilingue page 54

 

PREFACE

9 ) arc 589 «  le Seigneur nous a aimés » strophes 1, 5 et 6

 

RAPPEL DE L’INSTITUTION

 

PRIERE DE COMMUNION

 

NOTRE PERE

 

INVITATION A LA CENE

 

FRACTION – ELEVATION

 

COMMUNION

 

PRIERE D’ACTION DE GRÂCES

 

OFFRANDE

 

Le Seigneur, le nôtre, nous convoque à nouveau.

Après la louange, après l’écoute de la parole vivifiante,

Lui, le don parfait nous invite à inscrire ses préceptes dans notre quotidien.

Ce geste participe à notre unification personnelle,

Et il apporte cohérence à notre engagement.

 

ANNONCES

 

PRIERE D’INTERCESSION

 

Unissons-nous dans la prière d’intercession.
Seigneur, ressuscite moi...
ressuscite en moi l’envie de t’aimer et de te servir,
en aimant et servant mon prochain,
en m’aimant et m’aidant à me lever,
mon fardeau sous le bras, pour aller vers la source d’eau vive.
Seigneur, que je ne reste pas paralysé par mes doutes, par mes peurs...
peur de l’autre, de vivre, de m’engager à tes côtés ;
viens me montrer la voie du courage contre la résignation,
la voie de l’engagement pour toi, pour l’autre,
mais aussi pour moi,
peut-être parfois contre la Loi ou l’Institution,
si elles ne servent plus l’homme.
Seigneur, aide-moi à donner,
à me donner librement à l’autre,
mais que ce don ne cache pas tout ce que je ne donne pas,
ou mes culpabilités secrètes.
Aide-moi à être vrai, humble et discret,
pour laisser à l’autre la route la plus dégagée possible vers toi.
Seigneur, aide ton Église, ses services et ses communautés,
à vivre pleinement de la force que tu nous donnes
pour proclamer le salut gratuit offert à tous en Christ,
pour témoigner de notre joie d’humain libéré de ses paralysies,
mis debout, en marche,
d’humain ressuscité pour consacrer sa vie aux autres.
Seigneur, je veux être guéri,
je veux partir aider l’autre à se relever,

voici, en particulier, la paroissienne de Vaison qui a perdu son fils de 17 ans ainsi que toutes les mamans qui ont vécu ou vivent un tel drame en ce moment même,

donne-moi la force de me consacrer au service de l’Amour[3].

 

Et en ce jour de joie, avec ton Fils ressuscité, notre roi et notre frère, nous osons te dire ensemble :

 

Notre Père qui es aux cieux,

Que ton nom soit sanctifié,

Que ton règne vienne,

Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

Donne-nous, aujourd’hui, notre pain de ce jour ;

Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés,

Ne nous laisse pas entrer en tentation,

Mais délivre-nous du mal,

Car c’est à toi qu’appartiennent

Le règne, la puissance et la gloire

Pour les siècles des siècles. Amen.

 

ENVOI

Vous pouvez vous lever pour recevoir maintenant les paroles d’envoi et de bénédiction de la part du Seigneur :

BENEDICTION

 

Que le Christ ressuscité vous ouvre des passages dans vos deuils et dans vos peurs et dans vos heures de souffrance.

 

Que le Christ ressuscité chante en vous

L’espérance plus lumineuse que les abîmes.

 

Que le Christ ressuscité vous recouvre de son amour

Que le Christ ressuscité vous accompagne

Dans le printemps de vos commencements[4].

 

Le Christ ressuscité vous donne sa paix.

Il vous donne la vie.

Allez dans la joie de Pâques.

 

10 ) ne rentrez pas chez vous comme avant

 

 

 

[1] Orchestre de l’opéra de sydney https://www.youtube.com/watch?v=weFJHtcxJt0

[2] Leila Hamrat

 

[3] Liturgie bleue p. 379-380

[4] Leila Hamrat

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Dimanche des Rameaux : Matthieu 21, 1 - 11 "il veut que tu me ressembles, dit l'enfant"

1 Avril 2023, 11:36am

Publié par egliseprotestanteunienarbonne@gmail.com

 NARBONNE 2 AVRIL 2023

 

Matthieu 21, 1 - 11

 

 «il veut que tu me ressemble dit l’enfant…»

Introduction : Nous voilà transportés dans un temps et un monde bien différent du nôtre, un monde occupé par les armées romaines. Celles et ceux qui vivent dans ce monde subissent tant de contraintes que la perspective d’une libération pourrait les pousser dans l’exaltation. Et quand une foule moyen orientale exulte, je vous dis pas la pagaïe, les bousculades, le bruit, la poussière des chemins piétinés, et tout et tout… Par ailleurs, certains ont bien profité de la situation en collaborant avec l’oppresseur romain. Et un fait qui a son importance, c’est que dans ce monde là, la religion est omniprésente et peut en un instant être le déclencheur d’explosions de joie délirante ou d’hystérie colérique. Dans notre texte, nous en sommes au temps de la joie. Nous allons en parler avec un examen succint de l’évènement décrit dans son contexte. Puis nous parlerons du personnage principal : ce Jésus dont le comportement est étonnant, compte tenu de qui il est, et de sa montée vers Jérusalem. Enfin, nous ne pourrons pas faire l’impasse sur le quiproquo qui conduira la foule en liesse à retourner sa veste, si tant est que l’on puisse parler de veste à cette époque. Et pour conclure, nous ferons nôtre cette histoire étonnante.

 

1 ) une montée vers Jérusalem : du côté  de Bethphagé (la maison des figues), une petite ville située à l’est de  Jérusalem, la rumeur circule et enfle: Il arrive, suivi de ses disciples et d’une foule nombreuse. Toutes et tous attendent un certain Jésus qui, selon ce qu’on entend dire pourrait bien être le prétendant à la succession du roi David mais aussi qu’il serait le messie annoncé qui rétablira toutes choses et même qui ressuscitera des morts ! ce n’est pas pour rien qu’il arrive par ce chemin. Le cimetière de Jérusalem est sur la route et c’est par là, nous dit la tradition, que le messie doit arriver et tout le monde sait que le messie ressuscitera les morts. Un roi… un messie…

Pourtant un enfant dit à son père qui l’écoutait d’une oreille distraite, car, quelle valeur peut avoir la parole d’un enfant ? « il a dit qu’il voulait que tout le monde me ressemble ». 

« Non mais ! silence, fils ! Un roi, c’est un guerrier qui se dresse les armes à la main pour délivrer notre pays des romains, et si en plus c’est le messie, ça va barder pour eux ! »

« Oui mais… il veut qu’on me ressemble » insiste l’enfant. « C’est ça ! un roi aussi invisible, désarmé et impuissant que toi ! un messie inoffensif, insignifiant, une buée de messie ! et quoi encore. Silence fils ! » réprimande le père qui, comme tous ses voisins se voit déjà marcher à la suite d’un conquérant vainqueur sur les cadavres encore chauds de tous ces envahisseurs barbares. Chacun, chacune se prépare à ce passage extraordinaire du libérateur annoncé par les prophètes. Sans compter que, partout autour de Jérusalem, les pèlerins venus du monde entier pour célébrer la Pâque juive, (par centaines de milliers nous dit Flavius Josèphe)[1], déambulent dans toute la région : des hommes, des femmes, des enfants, des animaux et tous leurs paquetages…

 

2 Jésus :  Que sait on de ce Jésus qui suscite tant de curiosité ? Il serait un descendant du roi David, ce qui lui permet de prétendre au titre de roi et au trône. Et les juifs ont bien besoin d’un vrai roi à leur tête, après tant d’années d’occupation et d’oppression. Il a grandi auprès de ses parents à Nazareth, en Galilée, dans le nord. Mais « peut-il sortir quelque chose de bon de Galilée [2]» ? il a environ 30 ans et déjà, partout où il est passé, les gens du pays savent que c’est un prophète, un grand guérisseur, un faiseur de miracles. Il a changé en vin des amphores d’eau dans un mariage, il a guéri toute sortes de maladies, même la lèpre, il a nourri des milliers de personnes avec trois fois rien, il aurait même ressuscité un de ses amis, Lazare, à quelques kilomètres d’ici, à Béthanie. Enfin, c’est ce qui se dit… et bien plus encore.Par ailleurs, il s’est attiré pas mal d’ennuis auprès des officiels, pharisiens, sadducéens, scribes qui le considèrent comme un concurrent qui met en danger leur gagne pain religieux, un ignorant et le pire : un blasphémateur ,  un « moi je  suis » qui se prend pour le Fils de Dieu ! Ils voudraient bien le voir mort d’une façon ou d’une autre et complotent pour arriver à leur fin. Toutes les occasions sont bonnes pour lui poser des questions pièges dont il s’est plutôt bien tiré jusqu’à présent.

On peut donc rajouter aux disciples et aux foules qui le suivent, quelques uns de ceux-là prêts à lui bondir sur le paletot dès que l’occasion se présentera. 

Pourtant, lui, il parle d’amour, de paix, d’humilité, il exhorte, il console, il a des paroles qui coulent comme une eau vive dans les cœurs écorchés de ses coreligionnaires. Écoutez le : « oh venez à moi vous qui vous épuisez, vous qui croulez sous les charges, et moi je vous reposerai. Prenez mon joug et vous apprendrez que je suis doux et humble de cœur et vous trouverez le repos de votre existence[3] »

C’est vrai, il lui arrive aussi de dire des choses bizarres : « il faut naitre de nouveau[4] »… il dit aussi qu’il va mourir et revenir…

Bref, reconnaissons qu’il n’est pas aux normes, comme on dit aujourd'hui. Mais il arrive, il n’est pas loin. Il faut absolument y aller.

 

2 ) la montée à Jérusalem  : il arrive et on se croirait dans une prophétie, celle du prophète Zacharie[5] : « ton roi vient à toi monté sur un ânon, le petit d’une ânesse », un animal que personne n’a encore monté !  était-il trop jeune ou le réservait on pour un invité d’honneur ? Ce n’est pas, en tout cas, la monture idéale pour un héros combattant et victorieux… d’autant que le prophète précise : « il parlera pour la paix des nations, et sa domination s’étendra d’une mer à l’autre, depuis le Fleuve jusqu’aux extrémités de la terre ».  bizarre… bizarre…ça devrait leur mettre la puce à l’oreille.

Jésus a l’air bien tranquille sur cet ânon, ses pieds ballotant jusqu’à terre, bien moins excité que celles et ceux qui l’entourent. Certains jettent leur manteau sur le sol, comme l’ont fait leurs ancêtres devant Jéhu, lorsqu’il fut oint comme roi. Aussitôt après, ce Jéhu partit en guerre contre des rois, des prophètes, Jézabel… un massacreur de première ! Antoine Nouis fait ce commentaire : « si ce parallèle est juste, il y a un énorme malentendu entre le signe de l’ânon et celui des vêtements disposés sous les pieds de Jésus. Jésus n’est pas un roi qui va massacrer ses ennemis, mais un agneau qui va être broyé par les religieux[6] ».

« Certains coupèrent des branches et les étendirent sur le chemin ». Jean précise que ce sont des branches de palmiers, le palmier symbole du juste et du beau »

La foule acclame Jésus comme un roi. Mais quel roi veut-elle ? un roi qui puisse chasser les romains, un roi guerrier, fort et brave qui sache manier l’épée et soit sans pitié pour ses adversaires. Si, en plus, il guérit et enseigne, c’est le roi rêvé !

Quant à son armée…il y a deux excités qui crient : « nous étions aveugles et nous voyons ». Autour d’eux, des femmes dont les vêtements ne laissent aucun doute sur leur métier : à coup sûr, des prostituées ; certains hommes sont en loques :des mendiants, des moins que rien ; et même des renégats qui se sont alliés aux romains pour s’en mettre plein les poches comme ce Matthieu qui était collecteur d’impôts. Il doit y avoir d’anciens boiteux, d’autres qui le sont encore, des malades guéris, et beaucoup qui attendent la guérison, bref, pas vraiment le dessus du panier… une armée qui n’a rien d’une armée ! Les romains, s’ils doivent la combattre, n’en feront qu’une bouchée de cette foule criarde et colorée. Par ailleurs, demain, après demain et vendredi prochain, sera-t-elle encore là, à crier sa joie et sa reconnaissance ?

 

3 ) le quiproquo : aujourd'hui, ici, à Narbonne, nous connaissons la suite. Nous savons ce que fit la foule dans les jours qui suivirent.

Dans sa montée sur un ânon vers Jérusalem, elle a acclamé Dieu en la personne de Jésus. Mais quel Dieu ? Les rameaux, c’est la fête du malentendu, du quiproquo, du contre-sens.

La foule veut la libération au prix du sang, elle veut manger à sa faim, elle veut la suppression des impôts, elle veut la purification du sol de toute impureté païenne ; elle veut recevoir de Jésus ce dont elle rêve depuis des siècles, tout ce qu’elle croit avoir compris de l’enseignement des prophètes : libre, elle veut être libre de tout, à n’importe quel prix et elle crie : «Hosanna pour le fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur». La foule ne donne pas, elle attend qu’on lui donne.

Jésus, lui, sait le prix qu’il devra payer pour une toute autre libération : sa vie donnée, le vendredi suivant, donnée volontairement, c’est la porte ouverte sur l’amour et le don de soi. Il vient revisiter les vies, nos vies, pour y déposer sa paix car il est le roi de paix. Oh, certes, il sait bien de quel bois nous sommes faits. Il sait que le lundi et le mardi, nous acclamerons son royaume, et que le vendredi, comme la foule et les disciples, nous serons dans l’accusation, le déni et la lâcheté. Il le sait, il l’accepte, il nous aime.

Le jour des Rameaux, ce qui est posé, c’est un acte symbolique fort qui va nous engager, à notre tour, pour la paix et l’amour à la suite de Jésus, roi de paix, Messie humble et compatissant, fils du Père, porté par l’Esprit Saint. Ce récit du jour des Rameaux, nous sommes invités à nous y retrouver dans notre histoire et notre fragilité[7].

 

Conclusion : Le pasteur henri Capieu écrit, je cite : « Cette foule qui monte comme une vague sonore annonce un secret : Jésus est l’envoyé de Dieu, un secret tout simple, sans rien de caché et pourtant il faut que chacun le découvre[8] ». (fin de citation). Cette foule, je la vois : elle ne croit que ce qu’elle voit, elle veut encore et toujours des signes, des guérisons, des miracles, elle veut la fin de la souffrance, du malheur, de la mort. Entendra-t-elle la voix de celui qui vient, monté sur un ânon, pacifique, doux, humble de cœur ?

Le père Boulad, dans une homélie à l’occasion des Rameaux, énumérait la liste des dirigeants du monde depuis les pharaons anciens jusqu’à nos dirigeants modernes, il disait entre autres : « il y a eu Louis 14, Louis 15, Louis 16 ; il y a eu napoléon 1er, napoléon 2 et napoléon 3 ; il y a eu Chirac, Sarkozy, Hollande…  et ça passe et ça tombe et la roue de l’histoire continue (…) . Il n’y a pas de Jésus 1, Jésus 2, Jésus 3 car il ne règne pas dans l’histoire, il est au-delà de l’histoire, dans la méta histoire. Et à partir de là, il rayonne, il règne sur un trône, le trône de mon cœur.[9] » C’est comme si je l’entendais, écoute : « oui, je suis roi, mais un roi qui veut faire de toi un enfant. Oui je suis roi et c’est pourquoi je suis ton serviteur. Oui, je suis roi et je t’aime, je t’aime jusqu’à la mort, je t’aime jusqu’à ma mort. Oui, je suis roi, et je suis ton frère. Je suis le frère de celui et de celle qui a faim, de celui et de celle qui a soif, de celui ou de celle qui est malade, de celui ou de celle qui est retenu prisonnier, de l’étranger et de l’étrangère, de celui et de celle qui vit dans la rue ou galère sur les routes de l’exil ; je suis le frère de l’enfant ; je suis le frère de ses parents ;  le suis le frère de ses grands parents et même de tous ses aïeux. Et toi, me veux tu être mon frère ? » L’as-tu entendu ? Que répondras-tu ? Amen.

 

 

[1] Antone Nouis Le Nouveau Testament commentaire intégral p. 162

[2] Jean 1, 46

[3] Matthieu 11, 28 – 30 traduction de Frédéric Boyer

[4] Jean 3, 3 -5

[5] Zacharie 9

[6] Ibid p. 162

[7] Antoine Nouis l’aujourd'hui de l’Évangile  p. 325

[8] Matthieu 21/1-16 Henri CAPIEU Texte : Matthieu 21/1-16 Source : Méditation radiodiffusée. FPF, (Rameaux).

[9] https://www.youtube.com/watch?v=Av3BNtmue1c

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